Support Socio de organisations

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Année Académique 2018-2019
Syllabus de cours-BBA1
IRGIB-AFRICA UNIVERSITE
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Introduction
Le cours dintroduction à la sociologie des organisations invite les étudiants à se
familiariser avec les courants théoriques qui ont cherché à mieux comprendre le
fonctionnement des organisations ainsi qu’avec les grands débats qui structurent
ce champ de recherche. Nous nous intéresserons tant aux théories classiques, qui
ont émergé vers la fin du XIXe siècle avec l’industrialisation et de la
bureaucratisation des sociétés, qu’aux nouvelles approches sociologiques qui
permettent de mieux saisir l’évolution des organisations contemporaines. Les
organisations sont au ur de la vie contemporaine. Définie comme des
associations qui se proposent des buts déterminés, on y inclut les entreprises,
l’Etat, les institutions de service public, les grandes organisations internationales
comme l’ONU, les ONG, les Eglises, les syndicats, ainsi que divers autres
groupements associatifs voués à la militance, au loisir, à l’entraide, etc. Elles
constituent un groupement espace d’activité, souvent de production de bien et/ou
de services, qui met en scène des jeux de pouvoir, de négociation, de coopération
qui, selon leur nature façonnent les dynamiques organisationnelles. Ces
dynamiques ne sont toutefois pas sans conséquences sur les individus et les
groupes professionnels qui y travaillent, sy investissent et cherchent à se réaliser
à la fois au travail et dans la vie hors travail. Les organisations sont par ailleurs
traversées par des enjeux sociaux plus larges, féminisation de la main-d’œuvre,
diversité ethnique, changement dans le rapport au travail, conciliation travail-
famille, etc- qui exerce des pressions sur les organisations. L’approche
pédagogique retenue vise à familiariser les étudiants avec les différentes
théoriques et leur application sur le terrain à partir de cas concret qui seront
présentés par le professeur.
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CHAPITRE I : APPROCHE CONCEPTUELLE
Qu’est-ce que le travail et quel est l’objet de la psychosociologie du travail ?
Chaque concept se rapporte à des significations différentes selon le contexte. Dans
l’antiquité gréco-romaine, le travail fut considéré comme une malédiction. Que
les dieux haïssaient l’humanité et qu’ils auraient condamnés les hommes à
travailler « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » dit la Bible. Ainsi, le
travail manuel était réservé aux esclaves et les hommes libres qui s’y livraient
étaient méprisés. Mais avec les courants calvinistes américains et les recherches
de certains auteurs tel que Max Weber, de nouvelles attitudes ont été développées
envers le travail. A titre illustratif, les Etats-Unis sont un pays les protestants
sont plus nombreux. Est-ce cela qui explique la prospérité économique, politique,
culturelle, militaire et sociale de ce pays ? Mais de quel travail s’agit-il dans ce
cours ?
En mécanique, le travail est le produit de l’intensité d’une force par la projection
sur sa direction du déplacement subi par son point d’appui.
En biologie, le travail est perçu comme une douleur éprouvée par la femme à
terme (elle est en travail).
En économie, le travail est toute activité exercée par l’homme pour4
En psychologie, le travail est un facteur de libération et d’aliénation.
En morale, le travail est la condition sine qua non d’épanouissement de l’homme
(le travail est un trésor) d’après Victor Hugo.
En sociologie, le travail est considéré comme l’activité d’un homme mieux d’un
groupe d’hommes déployée en vue d’un résultat utile ou pour paraphraser Armand
Cuvillier « le type d’action par lequel l’homme agit, selon certaines normes
sociales, sur une matière pour la transformer ».
En définitive, le travail sera perçu comme une production matérielle, et cette
production suppose une organisation sociale qui est en même temps production
des formes culturelles, morales, juridiques, spirituelles et physiques. Bref, le
travail est considéré comme une condition sine qua non de la libération de
l’homme ; il est production et expression de la puissance économique, politique,
culturelle, financière et matérielle d’un individu ou d’une nation. Cela explique
l’intérêt qu’accordent à son étude les sciences sociales en général et la
psychosociologie en particulier.
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Les psychosociologues du travail sont des spécialistes du comportement de
l’Homme, et des organisations de travail. Ils visent dans leur pratique une
adaptation optimale entre l’individu et son environnement de travail. Cette ligne
directrice peut intervenir au niveau de différents champs d’intervention du
psychosociologue du travail, selon la branche d'activité dans laquelle il a choisi
d’exercer.
Une organisation est un ensemble d’individus en interrelation et en interaction.
Chacun de ces individus se caractérise par des valeurs, des attentes, des traits de
personnalité et des antécédents de travail qui lui sont propres. Par ailleurs,
l’individu constitue en lui-même un sous-système en perpétuel changement ; ses
valeurs, ses attitudes et ses attentes forment un ensemble en état d’effervescence.
L’organisation constitue à n’en point douter un concept quelque peu ambigu qui
englobe en effet une multitude de besoins, de valeurs et d’attentes et même de
cultures organisationnelles. L’organisation renvoie à un tout, fait d’un ensemble
d’éléments parfois hétéroclites.
C’est le cadre dans lequel se déroule et se coordonne les activités de deux ou
plusieurs individus poursuivant un but commun implicitement ou explicitement
et assujettis à un système de commandement hiérarchique (Shein).
Le groupe : l’organisation tente de canaliser l’énergie des individus à l’aide de
différents groupes d’intérêt ou de référence. Aux conditions qu’on observe au
niveau des individus viennent s’ajouter les conditions propres au groupe. D’une
part, l’efficacité du groupe dépend des caractéristiques des membres : âges, sexe,
taille, intelligence et trait de personnalité ; d’autre part l’efficacité du groupe est
conditionnée notamment par sa taille et les normes qu’il s’est fixé.
A ceci, il faut d’ailleurs ajouter la dynamique intergroupe qui joue un rôle
prépondérant à la fois sur le rendement du groupe et sur l’efficacité
organisationnelle. Les principaux piliers sur lesquels repose cette dynamique sont
évidemment le lieu de travail, les attitudes et les valeurs des individus, le temps
écoulé, l’interdépendance des activités et le degré de tolérance face aux
incertitudes qui existent chez les membres du groupe.
L’action sociale : deux définitions sociologiques de l’action sociale serviront de
guide ; l’une, celle de Max Weber, définit l’action sociale de façon subjective ;
c’est-à-dire selon des critères intérieurs aux sujets actifs ; l’autre, celle d’Emile
Durkheim, peut être appelée objective, par opposition à la première, parce qu’elle
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détermine le caractère social à partir de contraintes s’exerçant de l’extérieur sur
l’action des sujets.
Pour Weber, « l’action (humaine) est sociale dans la mesure où, du fait de la
signification subjective que l’individu ou les individus qui agissent y attachent,
elle tient compte du comportement des autres et en est affectée dans son cours ».
Quant à Durkheim, l’action sociale consiste « en des manières d’agir, de penser
et de sentir, extérieures à l’individu, et qui sont douées d’un pouvoir de coercition
en vertu duquel elles s’imposent à lui. » Toute action sociale fait appel à une autre
action sociale.
Les interactions : le jeu des interactions entre chacun des sous-groupes complète
la boucle. Cela signifie une interrelation entre les trois sous-systèmes (individu,
groupe, organisation) et souligne le fait qu’il soit inconcevable de parler du
comportement de l’individu dans son milieu de travail sans faire mention des
interactions entre les sous-systèmes. Tout en voulant s’imposer les uns aux les
autres, chaque sous-système évolue en fonction des autres en respectant une
conscience collective.
La conscience collective est constituée par l’ensemble des manières d’agir, de
penser et de sentir qui compose l’héritage commun d’un groupe ou d’une société
donné.
Cette base conceptuelle nous servira de soubassement pour l’étude de quelques
théories en matière de la gestion des organisations.
CHAPITRE II: CULTURE ORGANISATIONNELLE
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