Orlo,
lours qui rêvait
de conduire
des trains.
CONTE POUR ENFANTS
Écrit par Laurence Moisson-Robert et illustré par Marie Pierre
Cordoba, Chees de Bord TGV INOUI Montpellier.
C’est l’histoire d’un ourson
qui sappelait Orlo et qui
vait de conduire des
trains. Il jouait tous les jours, des
heures infinies, à emboiter un grand
nombre de rails pour réaliser une
ligne de chemin de fer qu’il avait
surnommée « Campville » parce
quelle reliait sa campagne à la ville.
Le passage à niveau, qui permettait
aux voitures de traverser les rails
quand les trains ne circulaient pas,
portait aussi le nom de « Campville
» tout comme la locomotive et tous
les wagons qui composaient son
train. Il faut savoir que notre ourson
était curieux et qu’il était las des bois
et des prairies… Il ne prenait plus
plaisir à courir après les lièvres, à
faire peur aux vaches, à monter aux
arbres ni à voler le miel dans les
ruches des abeilles…
Depuis qu’il avait entendu dire quen
ville on pouvait trouver des vaches
sous cellophane et du miel déjà en
pot, prêts à être consommés, et que
les lapins étaient plus tendres que
les lièvres, il rêvait de vivre en ville.
Ainsi lorsqu’il apprit que la SNCF
recherchait des conducteurs de
trains, il décida de tenter sa chance
sans rien dire à personne, pour ne
pas avoir à donner dexplications.
Seul devant son ordinateur, il
remplit un dossier de candidature
dans lespoir de réaliser son rêve.
Oh ! Il aurait pu en parler à papa
ours parce que lui aussi sennuyait
un peu dans la campagne. Il navait
plus très envie d’aller chasser dans
les sous bois et il aurait certainement
compris son fils. Mais Orlo avait très
peur qu’un membre de sa famille ne
cherche à le décourager.
Car comme chez les humains, les
parents ours formulent des projets
plus ou moins conscients pour leur
progéniture, et chaque ourson a un
rôle défini à la naissance. Orlo avait
celui de perpétuer les traditions.
En tant quaîné de la fratrie, il devait
rester dans la grotte familiale pour
montrer l’exemple et défendre le
territoire toujours très convoité par
les autres espèces animales.
En réalité, il avait tout juste le
droit dagrandir la grotte et Orlo le
savait… partir serait dicile. Il serait
peut-être congédié et papa ours ne
pourrait pas laider car la tradition
était plus forte que lennui.
Puis un jour, en ouvrant la boîte aux
lettres, Orlo attrapa une enveloppe
avec le logo rouge et blanc
de la SNCF. Dès qu’il l’eut
en patte tout son corps se
mit à frémir. Il sébroua
si fort qu’il en eut mal à
la tête. Il partit aussitôt
dans les bois se cacher des
regards indiscrets.
Il avait obtenu un entretien à Paris
pour passer des tests daptitude. Il
pensa aussitôt parler aux recruteurs
de « Campville » car il ne doutait pas
que ses futurs employeurs seraient
ravis d’apprendre qu’il savait déjà
construire une ligne tellement
longue quelle reliait la campagne à
la ville.
Et puis Orlo savait déjà qu’un feu
rouge sappelait « carré » dans le
vocabulaire professionnel, et que
le courant électrique circulait sur
des caténaires au dessus des lignes
de chemin de fer. Orlo savait qu’il
réussirait les tests parce qu’il était
passionné de trains depuis qu’il
était tout petit… et qu’il savait déjà
beaucoup de choses.
Puis le jour de lentretien approcha.
Orlo prétexta vouloir visiter la
capitale. Ainsi il obtint quelques
jours de liberté, et il dut travailler dur
les jours précédant son départ pour
terminer ses besognes… toujours
plus nombreuses en grandissant.
Il avait ramené du bois pour la
semaine et chassé susamment
de gibier pour nourrir ses frères et
sœurs, pour ne pas laisser trop de
travail à son père.
Il marcha une bonne journée jusquà
la ville puis se rendit à la gare et prit
un train TGV INOUI pour Paris avec
le billet que la SNCF lui avait envoyé.
Il était fier de le présenter au chef de
bord parce que dessus était écrit :
« billet spécial entretien dembauche   »
Quand le contrôleur lui rendit, il lui
souhaita « bonne chance »… et du
tac au tac Orlo répondit : « J’y crois,
je serai bientôt des vôtres ». Sur
ce, le chef de bord lui fit un grand
sourire en séloignant Orlo ussit
brillamment son entretien et le
recruteur
fut content
de faire la
connaissance
d’un nouveau
passionné… Il lui
promit de réfléchir à
« Campville » car le projet
de relier à nouveau les campagnes
et les villes par le train, faisait son
petit chemin parmi les écolos qui
gouvernaient le pays.
Ainsi de retour chez lui, après
plusieurs jours de vagabondage en
chemin, il dut annoncer la nouvelle
à sa famille et leur dire qu’il allait
suivre une formation de plusieurs
mois dans la région parisienne.
Le soir même, alors que tous les
membres de la famille étaient
réunis, formant un cercle au centre
de la grotte, prêts à prendre le repas,
Orlo prit la parole. Il se leva pour
faire face à tous ceux qu’il aimait,
la gorge serrée et le poil hérissé, il
craignait autant un refus catégorique
que de leur faire de la peine.
Heureusement, il y eut plus de
larmes de joie que de tristesse, et
tous ont fini par aimer l’idée que
leur héros dépasse les frontières de
leur campagne et aille découvrir de
nouveaux horizons… Ainsi, Orlo fut
rassuré de constater que lamour
ait pu supplanter les traditions
ancestrales…
Notre héros a réalisé son rêve de
conduire des trains, et depuis peu, il
roule sur « Campville » pour le plus
grand bonheur de tous les siens…
1 / 4 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !