UE2 - Théâtre médiéval et élisabéthain

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UE2 - Histoire du théâtre médiéval et élisabéthain
Les œuvres comme des documents à étudier. Comment chaque forme dramatique permet
de se poser une question par rapport au théâtre ?
[Mystère Bouffe, Dario Fo]
[Je suis sang, Jan Fabre, Avignon]
[Cie Royal De Luxe, Nantes]
Constructions de marionnettes géantes (fabriquées avec du bois et des métaux),
elles défilent dans la rue durant 3 jours. Ces représentations sont destinées à une
ville entière, au total des millions de personnes. La durée est de 3 à 7 jours. C’est
une référence aux Mystères du Moyen-Âge qui durent plusieurs jours.
→ On retrouve des intermèdes
→ Des farces
[Le gonze de Lopiphile, David Séchaud] Inspiré du Songe de Poliphile, on décrit les ruines
comme de belles choses, c’est une forme de théâtre d’image qui mêle de l’écriture
de plateau.
[Lorenz Störer] Le metteur en scène s’inspire des gravures du Moyen-Âge, il est aussi
scénographe.
[Les Merveilles, Clédat et Petitpierre, Maillon notamment]
Les créateurs sont costumiers et scénographes. Inspirés pas Les Blemmyes (sans
tête), Les Sciapodes (gros pieds) et Les panotii (grosses oreilles)
Le Moyen-Âge est victime de beaucoup d’idées reçues, les gens n’étaient
pas sales, ils se lavaient etc… Le problème était plutôt l’hygiène publique, non pas
l’hygiène personnelle, il y avait par exemple moins de problèmes dentaires car
l’industrie du sucre n’existait pas.
Parler de théâtre médiéval est problématique, il n’y a pas de traces de bâtiment
théâtral au Moyen-Âge. Königson dit qu’aucun lieu n’a été dédié.
[Marie Bouhaïk-Gironès et Véronique Dominguez]
Le théâtre médiéval n’a pas d’éléments de rupture, il n’y a pas eu de transition claire
entre le théâtre antique et le théâtre dit “médiéval”. On a au même moment du
théâtre de tréteaux et du théâtre liturgique. Il n’y a pas de codification claire d’un
genre littéraire. Les formes de représentations médiévales ne s’orientent pas autour
d’un texte, il est difficile de retrouver des traces.
C’est là où se construit la personnation. C’est la désincarnation des
personnes dites acteurs assumant le rôle d’individus autre qu’eux mêmes. Dans le
théâtre antique, le texte est plus présent.
“Le théâtre n’est pas là pour communiquer, ni faire une
démonstration. Il est intransitif. Il est là. Il s’impose par l’évidence
et cette évidence n’est pas de l’ordre d’un message”
Michel Vinaver
Début du Moyen-Âge
476: attaques barbares
En 410, Rome se fait piller, l’Empire se coupe en deux et une partie devient
l’Empire Bizantin. Il n’y a pas de passage brutal entre Antiquité et Moyen-Âge et
Moyen-Âge et Renaissance. On considère le Haut Moyen-Âge de 5e au 10e, un
Moyen-Âge central du 11e au 13e, et le Moyen-Âge tardif du 14e au 15e siècle.
Le théâtre se développe avec des intrigues légères: le mari qui trompe la
femme et ce genre d’intrigues qui deviendront des pièces de Molière.
I./ Une société hiérarchisée
1. Les trois ordres, ou l’imaginaire médiéval (Georgs Duby)
La société médiéval est divisée en trois ordres:
- Les Oratores (Clergé)
- Bellatores (Nobles, chevaliers)
- Laboratores (Serfs, paysans)
D’après Gérard de Cambrai et Adalbéron de Laon
Une part moindre de la population possède la terre (le clergé et les nobles) et
la grande partie de la population produit les richesses (paysans). Les paysans
produisent les richesses et les nobles protègent les paysans en retour. Les nobles
ont besoin du clergé. La condition des paysans évoluent en fonction du rapport avec
les paysans. Les Serfs dépendent d’un maître, il doivent travailler pour un seigneur
dans ses terres. Les 90% restants sont des paysans libres.
2. Serfs, esclaves: un modèle d’évolution de l’Antiquité au Moyen-Âge
Les serfs n’étaient pas les esclaves de l’Antiquité, c’est une pratique moins
dure, les serfs peuvent se marier et constituer une famille légale. Les seigneurs
peuvent accorder la liberté.
II./ Une société croyante
1. Qu’est-ce que la chrétienté médiévale?
- Croyance en la présence éternelle et constante de Dieu
- Fonctionnement à plein régime de la symbolique:
→ Distinction pouvoir spirituel / pouvoir temporel
→ Pape = Représentant du Royaume des Cieux
- Acte le plus fort, pour un croyant, est le risque d’excommunication
- Grandes crises culturelles du Moyen-Âge sont des crises religieuses
Grand Schisme d’occident (1378 - 1415), C’est une rupture entre deux
courants.
→ Réforme luthérienne (1517)
→ Concile de Trente (1545 - 1563)
2. Comment croyait-on?
- Le Père - figure d’autorité
- Le Fils - Figure de souffrance, exemplarité de la condition humaine
- Le Saint-Esprit - Figure de justice et de “miracle”
Une figure supplémentaire
- La Vierge Marie - Figure de justice, de rachat, de pardon
3. Les cathédrales, un espace spectaculaire
Les cathédrales sont les monuments les plus décorés. En particulier, il y a un
aspect qui a disparu, elles étaient peintes, donc chargées de couleur. On avait des
tapisseries, des fresques, des sculptures. C’est un lieu fréquenté. La cathédrale
devient un lieu de prêche et non seulement de messe. Il commente l’évangile, parle
des Saints. Pour Jacques Le Goff, le Moyen-Âge est une époque de service culturel.
A l’époque gothique les vitraux ornent les cathédrales, comme la Sainte-Chapelle à
Paris, construite au 13e siècle.
III./ Une société commerçante
1. L’essor des villes.
Du 11e au 12e on observe un grand essor des villes mais l’essor du théâtre
se fait à partir du 12e. Les bourgeois le sont par l’artisanat ou le commerce, ils ont
fait leur richesse et obtiennent des franchises avec ou sans usage de la force.
2. La Foire, lieu de rencontre
L’artisanat se développe en ville alors les lieux de rencontre pour la vente et
l’échange se multiplient et se concentrent, ce sont les foires présentent dans toute
l’Europe. Les plus fréquentées sont celles de Champagne vers Troyes,
Bar-Sur-Aube, Bar-Le-Duc. Le théâtre sert donc de marketing.
Les serfs sont des “itinérants” d’autant plus que la religion chrétienne
apprenait aux fidèles que l’Homme est un voyageur sur terre. Cette idée n’a jamais
été plus vraie qu’au Moyen-Âge.
IV./ Une période de stabilisation politique
1. Une période de paix
Cette période est culturellement stable, les villes sont en plein essor et les
pouvoirs se concentrent vers Paris, alors la scène culturelle se développe à Arras,
Angers, Rouen, Strasbourg, Toulouse, Dijon et aussi Paris, Ces villes connaîtront
une activité très forte de cour, avec leurs auteurs attitrés.
2. L’Entrée du roi - Un modèle de spectaculaire
[PDF]
C’est durant le 15e siècle et la fin du 14e. On construit des cérémonies qui
lient symboliquement le roi à dieu. L’Entrée royale se veut spectaculaire et annonce
l’entrée du roi dans une ville.
V./ Une société de l’incarnation
1. L’antagonisme médiéval
Il y a trois modes de représentations qui mettent l’espace dans une position
importante. Il y aurait le monde, le paradis en haut et l’enfer en bas, c’est la dualité
du Bien et du Mal. A la fin du Moyen-Âge quand on trouve les amériques, on se
demande s’ils sont créés par Dieu, s’ils sont réellement humains, s’ils viennent de
l’atlantide etc… Les créatures se chevauchent dans l’univers médiéval, nécessaire
dans l’imagination de créatures diaboliques. Il n’y a pas de distinction entre le réel et
ce qui est créé par Dieu. On peut trouver des procès d’animaux, par exemple pour
un cochon accusé de sorcellerie et de possession, il aurait dit des phrases
sataniques dans une certaine langue.
[Giotto, Saint-François chassant les dragons, 1290]
[Giotto, Saint-François prêchant aux oiseaux]
[Mort accidentelle de Philippe de France (procès du cochon)]
Genres populaires au Moyen-äge
- Sottie
- Miracle
- Moralité
Le théâtre liturgique
Liturgie: Ensemble réglé et ordre des cérémonies et des prières composant le culte public
officiellement institué par une Église
[La découverte du tombeau vide, par Fra Angelico, 1437 - 1446]
[Scénographie du théâtre occidental, Anne Surgers, 2017]
C’est l’église qui donne un sens nouveau au théâtre, on parle de “jeu
scénique”, les premières liturgies théâtralisées datent de Pâques. On raconte le
moment l’on trouve le tombeau de Jésus vide. Les formes de théâtre liturgique ne
sont pas pendant la messe, mais au début et à la fin du jour car il n’est pas question
de représentation durant la messe, mais d’une représentation réelle du Christ durant
l'Eucharistie. Mais aux matines ou aux complies on peut avoir sa présence car il n’y a
pas de présence réelle du Christ à ces moments.
[Regularis Concordia, Saint Ethelwold, évêque de Winchester, entre 965 et 975]
C’est la première liturgie qui nous parvient, on dirait un livret de mise en
scène. On est ici dans la représentation d’un texte, on a la notion de mimésis, on
imite pour donner l’illusion. On a un code symbolique renforcé par l’architecture et la
disposition des objets. Les comédiens doivent faire “comme si”. Dans le bâtiment de
l’église, l’axe est-ouest marque le passage du monde humain au monde divin (plus
on va profond dans l’église plus on se rapproche de l'autel). Ce jeu se développe
ensuite en dehors de l’église (sur la place) puis dans la ville elle-même, elle donne
place aux mystères, aux martyres et aux miracles.
Le spectaculaire, définition
Du Moyen-Âge à la Renaissance, de l'imagination à l’illusion.
[Véronique Dominguez, citation à reprendre]
Elle révèle que ce n’est pas le texte mais l’image et le spectaculaire qui font
triompher le spectacle car les conditions économiques et techniques sont adaptées à
la production de grands spectacles (on améliore des principes connus de l’antiquité).
Les autorités utilisent le spectacle pour les servir (comme le clergé avec le théâtre
liturgique en soit).
[CNRTL pour trouver de bonnes références]
I./ Un spectacle: quelque chose que l’on va voir
1. Ce que l’on voit face à la violence et à la souffrance au spectacle
Dès l’Antiquité tardive et le haut Moyen-Âge, il y a goût pour le spectacle, à
l’époque de Shakespeare, aller au théâtre c’est côtoyer des combats de chiens ou de
coqs. À différentes époques, on est habitués à voir de la violence comme spectacle
(ce qui devient interdit notamment avec la renaissance). La souffrance physique
devient populaire, à la renaissance c’est la souffrance morale (par les héros
antiques).
[Hugues de Saint Victor, 1096 - 1141]
C’est une référence à la catharsis, on encadre un endroit où le public expulse
des passions, afin d’avoir des rassemblements pacifiques plutôt que des
rassemblement sauvages qui dérapent en des “actes condamnables, voire
criminels”.
2. Le spectaculaire du rassemblement religieux
Il y a une dimension rituelle et cérémonielle, la dimension scénique et
gestuelle se développe au fil des siècles et il y a la dimension extraordinaire et
miraculeuse (on ne va pas voir n’importe qui à l’église). Ces éléments
impressionnent le spectateur.
3. L’acteur garant du spectaculaire
[Elie Konigson]
Pour lui le chaman amène à une expérience alors qu’un acteur porte un récit.
L’acteur crée un espace intermédiaire entre l’ici et l’ailleurs à l’aide d’accessoires
comme le tréteau. L’acteur en lui-même est spectaculaire.
Le théâtre créerait donc la connivence avec le spectateur, la compréhension de
signes et leur portée critique et le plaisir de voir quelque chose comme une
performance.
“Voir du théâtre est donc voir autrement ce qu’on voit hors du
théâtre ce qu’on voit des autres et de soi”
Biet et Triaut, Qu’est-ce que le théâtre? (p63)
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