Legssyer Bouchra Introduction De nombreux aspects de notre vie quotidienne sont influencés d'une manière ou d'une autre par les micro-organismes. personne ne peut nier le rôle des micro-organismes dans notre environnement, ainsi que leur capacité à causer et à guérir les maladies infectieuses. En outre, ils sont : responsables de la production d'une grande partie de ce que nous mangeons et buvons, synthétisent des produits chimiques utiles à l'échelle industrielle et peuvent même extraire des métaux précieux de la Terre . les activités des micro-organismes ont été exploitées au profit de l'homme et développées à l'échelle industrielle. Quelques applications des micro-organismes Produits alimentaires Boissons alcoolisées, Produits laitiers , Vinaigre, Conserves au vinaigre Champignons, Protéines unicellulaires Produits à partir de micro-organismes Acides aminés, Enzymes , Antibiotiques , Acide citrique….. Industries extractives Extraction des métaux Désulfuration du charbon Agriculture Pesticides microbiens Environnement Biorestauration Traitement des eaux usées Fixation d'azote Compostage Métabolisme bactérien Partie I • Métabolisme énergétique 1. Sources d’énergie 2. Types respiratoires Legssyer Bouchra /84 3 Métabolisme énergétique Le métabolisme est constitué Catabolisme: dégradation, produit de l’énergie, produit des métabolites intermédiaires nécessaires aux chaines de biosynthèse Anabolisme: biosynthèse, formation des biomolécules, exige de l’énergie, exige des métabolites intermédiaires produits lors du catabolisme par la somme totale des réactions chimiques qui se produisent au niveau de cette cellule ou de cet organisme. Ces réactions interviennent dans le sens de la dégradation (catabolisme) ou de la synthèse (anabolisme) Legssyer Bouchra /84 4 Sources d’énergie La biosynthèse cellulaire, la croissance et la multiplication microbienne dépendent avant tout de l’énergie produite par la cellule. Le métabolisme tend essentiellement à produire de l’ATP, quels que soit le mode des réactions énergétiques, la priorité absolue est bien la synthèse de l’ATP. L’identification biochimique des bactéries repose sur la révélation de certains aspects particulièrement significatifs et stables du métabolisme des familles, genres ou espèces étudiées. Legssyer Bouchra /84 5 Métabolismes énergétiques Le monde microbien présente une grande diversité dans les sources d’énergies utilisables. Selon la nature de la source primaire d’énergie, deux voies principales s’offrent aux microorganismes : 1. Les phototrophes (La photosynthèse) qui convertissent l’énergie lumineuse en énergie métabolique (ATP) et pouvoir réducteur (NADPH). On distingue les photolithotrophes (ou photoautotrophes) qui utilisent le CO2 comme source de carbone (bactéries oxygéniques et anoxygéniques) et les photoorganotrophes (ou photohétérotrophes) qui utilisent comme source principale du carbone un composé organique (bactéries pourpres) Legssyer Bouchra /84 6 Métabolismes énergétiques Le monde microbien présente une grande diversité dans les sources d’énergies utilisables. Les chimiotrophes (Oxydation de substrat) qui utilisent l’énergie chimique et selon la nature de la source du carbone on distingue les chimiolithotrophes (CO2) et les chimiohétérotrophes (substance organique). Legssyer Bouchra /84 7 Métabolismes énergétiques La récupération de l’énergie est liée à un transfert d’électrons par des chaînes de transport électronique transmembranaire Création d’un gradient électrochimique de protons de part d’autre de la membrane qui est à l’origine d’une force proton motrice (véritable courant électrique) pouvant être utilisée à diverses fins : transport actif, production de molécules riches en énergie, mobilité,< Conversion du flux de protons en énergie de liaison phosphate au niveau de l’ATP par une ATP synthétase Legssyer Bouchra /84 6 L’énergie du gradient ou force proton motrice Elle se décompose en : 1. Différence de pH : la différence de concentration de protons de part et d’autre de la membrane (2 unités chez E. coli, l’extérieur plus acide) 2. Différence de potentiel : due à la charge électrique portée par les protons et qui crée un champ électrostatique (70 mV chez E. coli) Legssyer Bouchra /84 9 Métabolismes énergétiques Toutes les bactéries présentent dans leur membrane une ATP synthétase (analogue à celle des mitochondries et des chloroplastes) c’est un complexe protéique transmembranaire assurant la conversion du flux de protons en énergie de liaison phosphate au niveau de l’ATP réalisant ainsi un couplage entre les réactions productrices de protons et le stockage de cette énergie sous une forme utilisable par la cellule. Legssyer Bouchra /84 10 L’ATP synthétase Enzyme qui permet le retour des protons à travers la membrane en assurant la synthèse d’ATP Amas globulaires saillants à la surface de la membrane formés de 2 parties F1 : protubérance à la partie interne de la mb. F0 : dans la membrane Legssyer Bouchra /84 11 L’ATP synthétase F1 : constituée de 5 polypeptides différents (a,b,g,d,e) ; complexe catalytique responsable de la conversion de l’ADP + Pi en ATP F0 : constituée de 3 polypeptides (a, b2 et C12) Legssyer Bouchra /84 12 L’ATP synthétase a : transport de proton à Legssyer Bouchra /84 travers la membrane b : se prolonge à l’extérieur de la membrane et forme avec d le stator Quand les protons entrent, la dissipation de la force proton motrice entraine la synthèse de l’ATP L’ATPase est reversible en effet l’hydrolyse de l’ATP entraine la formation d’une force proton motrice 13 L’ATP synthétase Le nombre de protons nécessaire pour la synthèse d’un ATP semble dépendre de l’organisme considéré : 1. Dans les mitochondries : 2 H+ 2. Dans les chloroplastes et dans la plupart des bactéries : 3 H+ Legssyer Bouchra /84 14 Rappels : Oxydation - réduction chimiquement : Oxydation : arrachement d’un électron (s) d’une substance Réduction : ajout d’un électron(s) à une substance Biochimiquement : Transfert de l’électron et du proton Legssyer Bouchra /84 15 Donneurs et accepteurs d’électrons H2 est le donneur d’électrons et de protons : il est oxydé (c’est un réducteur) L’oxygène est l’accepteur des électrons : il est réduit (c’est un oxydant) Formation d’une molécule d’eau pH = 7 ½ O2 + 2H+ + 2 e- 2H+ + 2 e- H2O E0’ = +0.816 V H2 E0’ = -0.421 V •2H+/H2 est un couple redox : la forme réduite (oxydante) est à gauche •La substance oxydée (réductrice) (H2) d’un couple redox (2H+/H2 ) dont le potentiel de réduction est plus négatif (-0.421 V) donne les électrons à la substance oxydante (½ O2) du couple redox (½ O2/H2O) dont le potentiel est positif (E0’ = +0.816 V) Legssyer Bouchra /84 16 Rappels : Potentiel de réduction Les substances varient dans leur tendance à être réduites ou oxydées Cette tendance est exprimée comme un potentiel de réduction : E0’ Il est exprimé en volts par apport à une substance standart, H2 Legssyer Bouchra /84 17 La tour des électrons (the electron tower) Les couples Redox sont arrangés des plus réducteurs (potentiel de réduction négatif) au sommet vers les plus oxydants (potentiels de réduction positifs) à la base. Les électrons sont donnés à partir du sommet de la tour, ils seront captés par des accepteurs à différents niveau Plus la différence dans le potentiel de réduction entre le donneur d’électrons et l’accepteur d’électrons est grande et plus l’ énergie libérée est importante. Legssyer Bouchra /84 18 Potentiel de réduction ΔE0’ est proportionnelle à Δ G0’ différences dans l’énergie libérée quand un seul donneur d’électrons, H2, réagit avec 3 accepteurs d’électrons différents, fumarate, nitrate, et l’oxygène. G0 = -n*F* E0 avec F=96.48 Kj/V /84 Legssyer Bouchra 19 Métabolisme phototrophe • • 1. 2. Legssyer Bouchra Source d’énergie : la lumière Sources de carbone pour la biosynthèse : CO2 : chez les photoautotrophes carbone/84 organique : chez les photohétérotrophes 20 Organismes phototrophes photosynthèse les végétaux les bactéries le donneur d’électrons le donneur d’électrons l’eau production d’oxygène Chez • composé organique • l’hydrogène du soufre (H2S) pas de libération d’oxygène les Cyanobactéries le processus est analogue à celui des végétaux. 21 /84 Legssyer Bouchra Legssyer Bouchra Organismes phototrophes et photosynthèse Bactéries oxygéniques Cyanobactéries •Appareil photosynthétique •Pigments chlorophylliens •Donneurs d’électrons /84 Bactéries anoxygéniques Bactéries vertes et pourpres •Appareil photosynthétique •Pigments chlorophylliens •Donneurs d’électrons •En anaérobiose 22 La photosynthèse La photosynthèse bactérienne s’exerce selon 3 mécanismes principaux dont deux présentent de grandes analogies avec la photosynthèse des plantes vertes : 1. Bactéries utilisant des dérivés soufrés 2. Bactéries qui n’utilisent pas de dérivés soufrés 3. Photosynthèse cyclique chez Halobacterium halobium Legssyer Bouchra /84 23 Structures de la chlorophylle a et bactériochlorophylle a Tetrapyrolle de magnésium. Le ring II est réduit dans bactériochlorophylle Legssyer Bouchra /84 24 Legssyer Bouchra La chlorophylle a 430 /84 •cellule de l’algue verte Chlamydomonas •Les pics à 680 nm et 430 nm sont dus à la chlorophylle a •Les pic à 480 nm est dû aux caroténoides 680 25 Bactériochlorophylle a Cellule de Rhodopseudomonas palustris (bactérie pourpre phototrophe) Les pics à 870, 800, 590, et 360 sont dus à la bactériochlorophylle Les pics à 525 et 475 nm sont dus aux caroténoïdes Legssyer Bouchra /84 26 Photosynthèse non cyclique chez les végétaux au niveau des chloroplastes (Chaîne de transporteurs : PQ (plastoquinone), Cyt (cytochrome b et F), PC plastocyanine) ADP + Pi ATP 2H+ 2H+ Fd PQ Ch 700 Cyt b, F Ch 680 NADPH + H+ NADP+ FAD PC 2é n H+ ½ O2 + 2H+ hv hv H2O Les électrons issus de l’eau sont grâce à l’énergie lumineuse captés par la chlorophylle 680, transmis par une chaîne de transporteurs (PQ, cyt, PC) à la 2ème chlorophylle (ch 700) pour être transférés, grâce à une nouvelle quantité d’énergie lumineuse via la ferredoxine et le FAD au NADP formant ainsi un principe réducteur très puissant; les protons libérés à l’intérieur de la membrane interne (Mi) (4 par cycle) retournent à l’intérieur du chloroplaste via l’ATPase en formant un ATP pour 3 H+ transférés Legssyer Bouchra /84 27 Photosynthèse non cyclique chez les végétaux au niveau des chloroplastes Flux d’ électron dans la photosynthèse (plantes vertes), le schéma ‘Z ‘. deux photosystèmes (PS), PSI et PSII Ph : Phéophytine; Q, : quinone; Chl : chlorophylle a; Cyt : cytochrome; PC : plastocyanine; FeS : protéine fer-soufre nonhemique Fd : ferredoxine Fp: flavoprotéine P680 et P700 sont les centres réactionnel de chlorophylles de PS II et PS I, respectivement. /84 cyclique non cyclique Legssyer Bouchra 28 La photosynthèse non cyclique Les bactéries vertes sulfureuses (sulfobactéries) utilisent l’énergie lumineuse pour transférer des atomes d’hydrogènes de l’H2S vers NADP en réalisant un saut de potentiel de 200 mV (contre 1140 mV chez les chloroplastes utilisant l’eau comme donneur d’électrons) avec une accumulation du soufre . ATP ADP + Pi 2H+ fd BC h n H+ S + 2H+ Legssyer Bouchra /84 NADPH + H+ NADP+ NADox é H2S hv 29 Photosynthèse chez les sulfobactéries (soufre extracellulaire) : Chaîne de transporteurs : Fd (ferredoxine), NADox (NAD oxydase) ATP ADP + Pi 2H+ fd BC h NADPH + H+ NADP+ NADox é n H+ S + 2H+ H2S hv •Dans ce cas le soufre s’accumule à l’extérieur de la cellule •D’autres bactéries accumulent le soufre à l’intérieur de la cellule (cytoplasme) dans le cas où les réactions se déroulent au niveau des chromatophores. Legssyer Bouchra /84 30 Legssyer Bouchra La photosynthèse cyclique Les bactéries vertes non sulfureuses créent un flux électronique cyclique et font intervenir des transporteurs électroniques membranaires du type de ceux de la chaîne respiratoire (ubiquinone, cytochromes, c, c2), L’électron de la bactériochlorophylle est excité par le photon et effectue un cycle qui le ramène à la chlorophylle tout en assurant un pompage de protons qui seront à l’origine d’une synthèse d’ATP . /84 31 Photosynthèse cyclique chez les bactéries vertes non sulfureuses ADP + Pi ATP H+ é BCh Q Cyt b, c Cyt c2 n H+ h v L’électron de la bactériochlorophylle excité par le photon effectue un cycle qui le ramène à la chlorophylle tout en assurant le transfert de protons /84 Legssyer Bouchra 32 La photosynthèse chez Halobacterium halobium Halobacterium halobium est une archaeobactérie (sous forme de bâtonnet) qui vit dans les eaux salées. Absence de chaîne de transporteur, le transfert de protons est directement assuré par le pigment (bactériorhodopsine) qui capte les photons par le groupe rétinal et utilise cette énergie pour un pompage des protons au travers de la membrane cytoplasmique créant ainsi un gradient életrochimique qui est à l’origine de la synthèse d’ATP . Legssyer Bouchra /84 33 Photosynthèse chez Halobacterium halobium ATP ADP + Pi H+ Brh ret n H+ hv •Il n’y a pas de chaîne de transporteur, le transfert de protons est directement assuré par le pigment (Brh : bactériorhodopsine). •La lumière aux alentours de 570 nm convertit le groupement rétinal protonné (ret) de la forme « trans » à la forme « cis » avec une translocation d’un proton vers la surface externe de la membrane en établissant ainsi une force proton motrice Legssyer Bouchra /84 34 Organismes chimiotrophes oxydations biologiques Les micro-organismes dépourvus d’appareils et de pigments photosynthétiques doivent pour leur synthèse utiliser l’énergie libérée au cours des réactions chimiques. Ce sont des réactions d’oxydations de substances organiques (chimioorganotrophes) ou inorganiques (chimiolithotrophes). Le métabolisme comporte 3 étapes : 1. Digestion des macromolécules à l’extérieur de la cellule 2. Formation de métabolites intermédiaires (pyruvates, acétyl CoA) et de l’énergie (ATP) par suite d’une dégradation des petites molécules 3. Dégradation totale des métabolites intermédiaires en CO2 et H2O avec production d’énergie Legssyer Bouchra /84 35 Organismes chimiotrophes oxydations biologiques Le transfert de l’hydrogène ou des électrons du substrat (donneur d’électrons qui sera oxydé) sur l’accepteur (qui sera réduit) est assuré par une série d’enzymes ou déshydrogénases qui forment une chaîne de transport électronique. Dans ces conditions l’oxydation est une déshydrogénation alors que la réduction est une hydrogénation Le transfert des électrons ou de protons est réalisé par une série de déshydrogénase qui forment une chaine de transport électronique Le rôle d’intermédiaire (accepter l’hydrogène du substrat) est assuré par des coenzymes de nature flaviniques (FMN, FAD) ou pyridiniques (NAD, NADP) ou autres composés (CoA, vitamines, etc.) associés aux déshydrogénases. Les déshydrogénases sont des catalyseurs hautement adaptés à l’oxydation d’un substrat et sont spécifiques du substrat Legssyer Bouchra /84 36 Chaîne de transport électronique Accepteur d’hydrogène Donneur d’hydrogène AH2 a aH2 A bH2 b g B sH2 s gH2 BH2 Déshydrogénase Legssyer Bouchra •l’oxydation du substrat AH2 est assurée parallèlement à la réduction du produit B •Les catalyseurs (a,b<) sont régénérés sous la forme oxydée et libres pour intervenir dans une autre série de réactions •L’énergie est libérée par petite étapes dans le but d’être finalement transférée dans des liaisons chimiques riches en 37 ATP (liaison phosphate de l’ATP) Exemple de système de transport d’électron Chez les organismes aérobies (l’accepteur est l’oxygène) , les coenzymes sont cytochromiques (cytochromes et cytochromes oxydases). Chaine fréquente chez les eucaryotes et certaines bactéries comme Paracoccus denitrificans Chez Escherichia coli, les cytochromes c et aa3 sont absentes et les électrons passent directement de cyt.b vers cyt.o ou d (ce dernier a le même potentiel de réduction que les Cyt. Aa3) Legssyer Bouchra /84 38 Les cytochromes Les cytochromes sont des protéines héminiques qui ont pour activité la plus courante de transférer des électrons d'un donneur vers un accepteur. Ils tirent parti de l'alternance du fer entre les états Fe(II) et Fe(III), et sont des outils cellulaires omniprésents dans maintes biodégradations. Leur intervention est pratiquement obligatoire chez les organismes aérobies, mais de nombreuses espèces vivant en absence d'oxygène se servent aussi de cytochromes pour des transformations importantes au sein de l'environnement. Certains cytochromes ont même une activité enzymatique intrinsèque, comme les cytochromes P450. D'autres ont une structure complexe associant divers cofacteurs comme des ions métalliques, des noyaux fer-soufre et des flavines. Legssyer Bouchra /84 39 Les cytochromes Les cytochromes qui réagissent avec des substrats tels que O2, NO, NO2– sont facilement inhibés par CO, l'ion cyanure ou azoture ("azide"), qui prennent la place du substrat normal. Dans d'autres cas (cytochromes b ou c), l'inhibiteur peut s'installer en déplaçant une des liaisons de coordinence. Différentes catégories de cytochromes en fonction du type d'hème Legssyer Bouchra /84 40 Les cytochromes Les porphyrines se distinguent par la nature des chaines latérales qui entourent la couronne azotée tetrapyrrolique. Une des plus importantes est la protoporphyrine IX, porteuse de 4 methyle, 2 propionyle, 2 vinyle. L'insertion du fer donne l'hème B (présent dans l'hémoglobine) 2 vinyle 2 propionyl Legssyer Bouchra /84 41 Les cytochromes L'hème O dérive de l'hème B : un groupe vinyle est remplacé par une longue chaine hydroxyéthyl-farnesyle (rectangle ombre). Une nouvelle transformation catalysée par une oxygénase sur un méthyle engendre l'hème A. une oxygénase L'hème B Legssyer Bouchra L'hème O L'hème A 42 Les cytochromes L'hème C est un hème B attaché à la protéine par deux liens covalents établis par les chaines latérales vinyle et le soufre de la cystéine. L'attachement se fait sur un fragment de séquence conservé Cys-x-xCys-His (ou Lys), l'histidine formant la sixième coordinence sur le fer. La cinquième coordinence de l'autre côté est le plus souvent l'histidine (la méthionine dans le cytochrome c mitochondrial). On distingue les cytochromes c en classes I, II et III. Certains contiennent 2, 6, 8 hèmes C et davantage, formant des chaines de transfert intramoléculaires. Legssyer Bouchra 43 Les cytochromes Les cytochromes c* sont typiquement des transporteurs d’électrons extra- cytoplasmiques, logés dans le périplasme des Gram-négatifs ou accolés à la face externe de la membrane cytoplasmique, mais des espèces comme le colibacille en sont dépourvues. L'hème D est un cas particulier rencontré dans une oxydase terminale de E. coli et diverses espèces bactériennes. Il remplace l'hème O ou un hème A dans certaines oxydases en fonction des conditions physiologiques. Il est généralement facile à détecter grâce à sa bande alpha exceptionnellement déportée vers le rouge (630 nm). /84 44 Organismes chimiotrophes Une grande variété de types métaboliques est observée chez les chimiotrophes et qui peut être définie en se basant sur la nature du composé donneur d’hydrogène et la nature du produit accepteur d’hydrogène. l’énergie est tirée de réactions d'oxydation et on peut classer les chimiotrophes en fonction de 3 critères : types de réaction d'oxydation : transferts d'électrons Fe ++ - Fe +++ + Energie (E) pertes de protons et d'électrons R CH20H - R - CHO + 2H+ + 2e + E (ou 2H+ + 2e = 2H) (alcool) (aldéhyde) sous l'action d'une enzyme déshydrogénase réactions amenant un gain d'oxygène R - CHO + H2O - R-CO2H + 2H+ + 2e + E nature des accepteurs d'électrons : respiration (aérobie et anaérobie) ou fermentation nature des donneurs d'électrons : minéral ou organique 45 Bactéries chimiolithotrophes Parmi les bactéries chimiolithotrophes on distingue : 1- Les chimioautotrophes obligatoires qui oxydent un substrat minéral (bactéries nitrifiantes, bactéries oxydant le soufre, bactéries du fer, les carboxybactéries< ) 2- Les méthophiles qui oxydent le méthane ou d'autres composés monocarbonés (chimiolithotrophes facultatifs selon certains auteurs ou chimioorganotrophes selon d’autres). Dans ce groupe on distingue : Les méthylotrophes qui ont un métabolisme varié car ils sont capables de se développer sur de nombreux substrats carbonés (diméthyléther, méthylamine, méthanol, formate, monoxide de carbone…) mais pas sur le méthane. Les méthanotrophes possèdent une méthane mono-oxygénase qui leur permet d'oxyder le méthane en méthanol. Les méthanotrophes ont une physiologie très différente, mais oxydent un peu d'ammoniac parallèlement au méthane, et renferment d'ailleurs comme les bactéries nitrifiantes une oxydoréductase capable de transformer l'hydroxylamine en nitrite. Les mono-oxygénases de ces deux séries de germes se ressemblent sur le plan fonctionnel. /84 Legssyer Bouchra 46 Lithotrophes aérobies Ces bactéries tirent leur énergie de l’oxydation de substrats inorganiques. C’est l’oxygène qui est l’accepteur final d’électrons. Certaines peuvent oxyder également des composés organiques. Elles utilisent le CO2 comme seule source de carbone pour synthétiser leurs constituants cellulaires La plupart sont des bactéries du sol Rôle très important dans les cycles biologiques Legssyer Bouchra /84 47 Oxydations minérales L’ammonium, l’hydrogène, le fer, le cyanure sont autant de substrats très simples dont l’oxydation fournit aux organismes spécialisés toute l’énergie nécessaire { leur développement Certains sont autotrophes (CO2 comme seule source de carbone) Ils contribuent au nettoyage de l’environnement en limitant l’accumulation de produits indésirables Legssyer Bouchra /84 48 Chimiolithotrophes Legssyer Bouchra Thiobacillus H2S + 2 O2 /86 G0 = -798 kj/réaction S0+ H2O + 3/2 O2 SO42-+ 2H+ SO42- + 2H+ S2O32- + H2O + 2 O2 2 SO42- + 2H+ G0 = -818 kj/réaction G0 = -587kj/réaction 49 Bactéries nitrifiantes Strictement aérobies (nombre réduit d’organismes) se développent dans les couches superficielles des terres meubles et dans les eaux polluées où elles participent activement à l’épuration biologique. Conversion de l’ammoniac en nitrate NH4 ----> NO2 NO2 -----> NO3 Nitrosomonas (Nitrosococcus, Nitrosolobus) Nitrobacter (Nitrococcus, Nitrospira) d’autres genres (mycètes) Dans les sols aérés humides, pH neutre, 20-35°C, la /86 nitrification plus rapide que l’ammonification Possèdent des systèmes membranaires internes complexes contenant l’enzyme clé dans l’oxydation de l’ammoniaque ; ammonium mono-oxygénase 50 Legssyer Bouchra La nitrification La nitrification se fait en deux étapes : La première est la /86 Legssyer Bouchra Le cycle d’azote transformation de NH3 (ou NH4+) en nitrite (NO2-) chez Nitrosomonas par l'ammoniac mono-oxygénase (1) et l'hydroxylamine oxydoréductase (2 ) : NH3 + O2 + NADH + H+ ⎯→ NH2OH + NAD+ + H2O (1) NH2OH + H2O ⎯→ NO2- + 4 e+ 5 H+ (2) La seconde étape transforme le nitrite en nitrate chez Nitrobacter : NO2- + O2 + NADH + H+ ⎯→ NO3- + H2O + NAD+ (3) 51 Legssyer Bouchra Importance de la nitrification dans les sols, le nitrate est la forme préférée de N de la plupart des plantes (et la plupart des plantes agricoles), mais le nitrate est facilement lessivé des sols Beaucoup de plantes cultivées peuvent utiliser indifféremment ces deux sources azotées. le riz, les bruyères et les conifères se contentent de sols enrichis en ammonium et matières organiques, et résistent bien à la toxicité ammoniacale. Cette question a une grande importance en économie forestière. Des arbres comme les épicéas croissent mieux sur ammonium que sur nitrate. Ils se contentent donc facilement de sols où la nitrification est faible. Par contre si celle-ci augmente à la suite d'un changement des conditions, la montée des nitrates peut gêner la ré-implantation de ces arbres. /86 52 La nitrification La nitrification est un facteur de fertilisation des milieux naturels pour de nombreuses plantes, mais contribue à régler la répartition des espèces en fonction de l'apport azote et du rapport NH4+/NO3–. La nitrification peut être inhibée par les phénols, tannins..(taux plus élevés sous les arbres à feuilles caduques que sous les conifères) La nitrification sensible aux pesticides, aux UV dans les lacs, la nitrification mène à la consommation de O2 surtout en hiver, mais aussi dans les eaux profondes /86 Legssyer Bouchra 53 Bactéries oxydant le soufre 1. 2. /86 qui appartiennent à deux groupes très différents. Le premier comprend les Beggiatoa et les Thiothrix, organismes très proches des cyanobactéries mais non photosynthétiques (pH neutre) le second est celui des Thiobacillus qui sont de petits bacilles à cils polaires caractérisés par leur résistance trop élevée à l’acidité (supportent un pH voisin de 1). Ils oxydent les diverses formes de soufre réduit et assurent la formation des sulfates. Ce sont de redoutables agents de corrosion (peuvent utiliser le fer ferreux (FeS2) comme donneur d’électrons). Ils interviennent également dans la biolixiviation des minéraux (cobalt, cuivre, uranium..) qui est un procédé demandant des pH très acide (2 à 3) qui peuvent être obtenu par le métabolisme microbien lors de l’oxydation des sulfures ou du soufre en acide sulfurique. Legssyer Bouchra 54 Bactéries filamenteuses oxydant le soufre Thioploca : bactérie filamenteuse engainée chimiolithotrophe marine. Les granulations jaunes représentent le soufre Oxydation anoxique de H2S couplée à la réduction des nitrates en N2 40—50 µm de large. /86 /84 Beggiatoa isolée à partir d’une station de traitement des eaux usées Ce sont des bactéries filamenteuses La majorité mixotrophe (exige une source du carbone organique) Les granulations abondantes représentent le soufre Provoquent le « bulking » dans les stations d’épuration (boue activée) S’associent aux racines des plantes et assurent un rôle bénéfique pour les plantes par oxydation de H2S (détoxification) Legssyer Bouchra 55 Bactéries filamenteuses oxydant le soufre Cellules en rosette du /86 Legssyer Bouchra Thiothrix. Bactéries filamenteuse Sulfuroxydante Mixotrophe aérobique globules du soufre issues de l’oxydation du soufre. H2S+1/2O2----->S+H2O 56 Bactéries non filamenteuses oxydant le soufre •Achromatium isolé d’un petit lac •Les petites structures à côté de la périphérie sont du soufre élémentaire alors que les grandes granules sont constituées du carbonate du calcium (CaCO3). •Diamètre : 25 µm. /86 /84 Legssyer Bouchra 57 Bactéries non filamenteuses oxydant le soufre Le genre Thiobacillus renferme toute une gamme d'espèces exclusivement autotrophes, mais qui se distinguent par leurs caractères physiologiques. CO2 assimilé par le cycle de CALVIN, s'accompagne d'inclusions caractéristiques appelées carboxysomes Une autre série du genre Thiobacillus thioparus, T. Thiobacillus rassemble des espèces neapolitanus et T. denitrificans se développant à pH acide se développent de préférence à (optimum de 2 à 4 : T. acidophilus, un pH proche de la neutralité. T. thiooxidans, T. ferrooxidans) ou T. denitrificans a la faculté de même très acide (jusqu'a 1, T. réduire le nitrate en nitrite et N2, prosperus). (dénitrification) et fonctionnant T. ferrooxidans peut se développer en absence d'O2. (respiration en tirant son énergie de l'oxydation anaérobie sur nitrate) du fer ferreux. le substrat oxydé : sulfure, soufre, thiosulfate… Legssyer Bouchra /84 58 Bactéries non filamenteuses oxydant le soufre Thiobacillus neapolitanus. cellule de 0.5 µm de diamètre. Des corps polyhédrique (carboxysomes) sont distribués dans la cellule (flèches). carboxysomes /86 /84 Legssyer Bouchra 59 Lithotrophes facultatifs Ce sont facultatifs car ils peuvent croitre en présence de matière organique comme source de carbone Ces bactéries oxydent l’hydrogène moléculaire : Microcyclus aquaticus, Azospirillum lipoferum, Pseudomonas facilis, Pseudomonas hydrogenovora, Xanthobacter autotrophicus, Nocardia autotrophica<) Les bactéries oxydant l’oxyde de carbone (Pseudomonas carboxydovora, Alcaligenes carboxydus, Bacillus schelegelii<) Certaines bactéries comme certaines espèces du genre Beggiatoa peuvent obtenir l’énergie à partir de l’oxydation de substances minérales sulfureuses mais sont dépourvues d’enzymes du cycle de Calvin et donc exigent des composés organiques comme source de carbone, ce sont des mixotrophes. /86 Legssyer Bouchra 60 Lithotrophes anaérobies Les donneurs d’hydrogène peuvent être l’hydrogène gazeux ou des composés soufrés (les sulfures ou les thiosulfates). L’accepteur d’électrons est un composé inorganique (nitrate ou sulfates). Bactéries anoxygéniques (vertes et pourpres) et certaines bactéries lithotrophes /86 /84 61 Métabolisme chimioorganotrophe Source d’énergie : composé organique Source du carbone : composé organique donneurs d’électrons : composé organique Accepteurs d’électrons : soufre, sulfates, nitrates, oxygène, composé organique /86 Legssyer Bouchra 62 Organotrophes aérobies Le donneur d’hydrogène est un composé organique et l’accepteur est l’oxygène. Ce type métabolique est très répandu. La nature du substrat et du produit formé par oxydation doit être pris en considération pour les établir. Substrat oxydable : certaines espèces sont capables d’oxyder quelques substrats organiques comme Diplococcus glyginophilus qui n’utilise que le glycocolle alors que d’autres peuvent dégrader des dizaines de substrats (Pseudomonas) /86 Legssyer Bouchra 63 Organotrophes aérobies D’une façon générale, l’oxydation du substrat est complète et aboutit à la formation de CO2. En revanche, certaines bactéries ne possèdent pas les enzymes nécessaires à toutes les étapes de la dégradation ce qui provoque une accumulation d’un produit qui sera caractéristique de ce type de bactéries comme les bactéries acétiques (Acetobacter) qui accumulent l’acide acétique au cours de leur croissance. /86 Legssyer Bouchra 64 Bactéries réduisant le soufre ou les sulfates Le sulfate est la forme la plus oxydée du soufre, est l’un des anions majeurs dans la mer et il est utilisé par les bactéries sulfato-réductrices. Le produit final de la réduction du sulfate est H2S qui est un produit très important dans les cycles biogéochimiques. Plusieurs organismes comme les plantes supérieures, les algues, les champignons et la majorité des procaryotes utilisent les sulfates comme source de soufre dans la biosynthèse. La capacité d’utiliser les sulfates comme accepteur d’électrons dans les processus de production d’énergie est restreint aux bactéries sulfatoréductrices. Il faut distinguer entre la réduction assimilative et dissimilative. Réduction assimilative : H2S formé est immédiatement converti en soufre organique sous forme d’acide aminé Réduction dissimilative : excrétion de H2S /86 Legssyer Bouchra 65 Bactéries réduisant le soufre ou les sulfates Sous conditions anoxiques, les sulfates (SO4- - ) et le soufre (S0) servent d'accepteurs d'électrons pour ce groupe qui utilise les composés organiques ou l'H2 comme donneurs d'électrons. Ces bactéries réduisent les sulfates (SO4) et le soufre S0 en hydrogène de soufre (H2S). Ce sont donc des bactéries anaérobies strictes. Les bactéries sulfato-réductrices sont très répandues dans les milieux aquatiques et terrestres qui deviennent anoxiques suite à une décomposition microbienne de la matière organique. Elles tirent leur énergie de l'oxydation des composés organiques (lactate, pyruvate, éthanol et certains acide gras). On distingue 2 groupes suivant le substrat oxydé : /86 Legssyer Bouchra 66 Bactéries réduisant les sulfates ou le soufre Le groupe I : utilisent lactate, pyruvate, éthanol ou certains acide gras pour réduire les sulfates en hydrogène sulfureux. Le groupe II oxyde les acides gras et particulièrement l'acétate pour réduire les sulfates. Elles peuvent être des cocci (Desulfococcus, Desulfosarcina) ou des bâtonnets (Desulfuromonas) ou des vibrions (Desulfovibrio). Le genre Desulfovibrio est très fréquent dans les eaux riches en matière organiques et en sulfates Mobiles par flagelles polaires ou lophotriches. Legssyer Bouchra /84 67 Bactéries réduisant les sulfates ou le soufre Les bactéries sulfatoréductrices sont responsables des phénomènes de corrosion des métaux ferreux. L’espèce type est Desulfomonas desulfuricans de forme incurvée et responsable de la réduction des sulfates en H2S. C’est une espèce anaérobie stricte qui peut se développer dans des zones voisines de l’aérobiose car elle a une capacité exceptionnelle de résistance à l’oxygène. Ces bactéries sont capables de vivre en hétérotrophie en oxydant des substrats organiques comme le lactate ou le pyruvate et peuvent oxyder l’hydrogène gazeux c’est pour cela elles peuvent être des chimioorganotrophes ou chimiolithotrophes. Legssyer Bouchra /84 68 Cycle du soufre DMSO DMS Réduction Oxydation Legssyer Bouchra /84 69 Réducteurs des nitrates La réduction des nitrates en nitrites ou en ammoniac est effectuée par un grand nombre d’espèces Le groupe des dénitrifiants au sens strict (réduction des nitrates en N2) est plus restreint. En couplant les bactéries nitrifiantes (qui transforment l’azote organique en nitrate) avec des bactéries dénitrifiantes (qui transforment les nitrates en azote) on réalise la base biologique d’une station d’épuration d’effluents organiques. Legssyer Bouchra /84 70 Cycle d’azote Réduction Oxydation Legssyer Bouchra /84 71 Bactéries du fer et du manganèse Ce sont des bactéries engainées très fréquentes dans les eaux douces riches en matière organique comme les cours d’eau pollués, et les boues activées. Dans les habitats où le fer et le manganèse sont présents, la gaine peut être imprégnée d'hydroxyde ferrique (Sphaerotilus : précipitation du fer) ou d'oxyde de manganèse (Leptothrix (oxydation du manganèse)). Ils se présentent sous forme de très longues chaînes de cellules entourées d'une gaine rigide et transparente de nature organique qui s'imprègne d'oxyde de fer ou de manganèse d'où le nom de bactéries ferrugineuses. La gaine qui est un complexe lipido-protéino-saccharidique (qui ressemble à la structure de la capsule de certaines bactéries gram-) permet une fixation aux surfaces solides et une résistance aux courants Les Sphaerotilus sont les principaux représentants rencontrées dans les eaux de surface riches en matière organiques où ils forment de longs filaments floconneux flottant en surface. Ils sont incapables d'assurer l'oxydation du manganèse Legssyer Bouchra 72 Bactéries du fer et du manganèse En automne, apparaissent des blooms de Sphaerotilus dans les cours d'eau suite à une augmentation de la matière organique sous l'action de la chute des feuilles. Les Sphaerotilus ne sont pas des lithotrophes car ils oxydent les substrats organiques et ils participent activement à l’autoépuration des eaux usées. Dans le cas de traitement des eaux usées par les boues activées, les Sphaerotilus peuvent empêcher le processus d’épuration (« bulking ») La formation de mucus par les filaments de Sphaerotilus et d'autres bactéries (Beggiatoa alba et Zoogloea ramigera) est responsable du processus nommé "non floculation ou bulking". Les filaments de Sphearotilus augmentent la floculation des eaux usées ce qui empêche la sédimentation des boues et la clarification de l'eau traitée au niveau71des stations d'épuration 73 Bactéries du fer et du manganèse Sphaerotilus natan est connue d'une partie du monde industriel pour causer des problèmes tels que le colmatage de canalisations, ou de filtres (en raison d'une part de sa capacité à former d'épaisses fillasses de bactéries enchevêtrées, et d'autre part à former des films très adhésifs en collant l'extrémité de ses filaments sur divers substrats, même lisses (verre, inox, PVC…). Pour ces raisons, elle a pu provoquer des dysfonctionnements (localement graves) dans certaines stations d'épuration d'eaux résiduaires (de papeteries et cartonneries notamment) Le processus de dépôt de fer : l'ion ferreux (Fe2+) se comporte comme chélateurs de substances organiques comme les acides tanniques et humiques. Les bactéries engainées peuvent prendre ces chélateurs solubles, oxydent les composés organiques libérant les ions ferreux, ces ions s'oxydent spontanément et précipite dans la gaine. Filasse bactérienne essentiellement 74 constituée de bactéries Sphaerotilus natans Bactéries du fer et du manganèse 2. bactéries pédonculée : Les bactéries du genre Gallionella 3. Certains Thiobacillus. Gallionella ferrugina cellules en forme de haricot excrètent une matrice organique dans laquelle les hydroxydes de fer précipitent, formant des filaments torsades de 50 nm de diametre. Legssyer Bouchra 75 Bactéries du fer et du manganèse Gallionella ferruginea et Leptothrix ochracea sont des habitants communs des sources ferrugineuses, oxydent aussi les sulfures et le soufre et font d'importants dépôts d'hydroxyde de fer grâce à la réaction (1). Les réactions sont représentées par : Legssyer Bouchra /84 76 Bactéries du fer et du manganèse Ces organismes sont souvent adaptés à des eaux très pauvres en éléments nutritifs. Les Gallionella ont une Rubisco indicatrice d'un cycle de CALVIN assurant l'autotrophie. Ils sont en fait mixotrophes (CO2, glucose, fructose, saccharose). Ce sont des espèces difficiles à cultiver. En culture aérée contenant du sulfure, les bactéries peuvent tirer tout leur carbone de CO2. Les premières cultures de G. ferruginea ont été obtenues à 20-25°C par une technique dite de KUCERA et WOLFE. 77 Bactéries du fer et du manganèse Leur développement est très lent au-dessous de 12°C et leur croissance est arrêtée au-dessus de 30°C (comme il arrive souvent pour les bactéries du sol). Ces bactéries sont micro-aérophiles et croissent à un pH optimum de 6.5 Leptothrix et Sphaerotilus n'assimilent pas CO2 et vivent en stricte hétérotrophie. Legssyer Bouchra /84 78 Isolement en présence du formol Culture de Gallionella Legssyer Bouchra /84 79