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a) d'autre part, pour son le projet autobiographique, Yourcenar s’appuie sur le réalisme afin
d’avoir une vision objective de sa vie ;
• elle cite des lieux précis comme l’adresse de sa maison : « au numéro 193 de l’avenue
Louise »(l.6)
Mais elle aborde également ce qui est advenu des lieux qu’elle évoque en donnant des
informations véritables et précise, avec des bornes temporelles. En effet, elle dit notamment
la maison a disparu il y a une « une quinzaine d’années »(l.6) ; et nous en donne la raison :
elle a été « dévorée par un building »(l.6)
b) D’autre part, dans son souci d’objectivité, Marguerite Yourcenar fait également remarquer
que qu’elle a été intégrée dans le contexte dans lequel elle est née, tout comme les autres
individus le sont aussi.
Pour cela, elle passe d’abord du privé au général
▪En effet, l’utilisation de la 1ère personne du pluriel « chacun de nous »(l.8) « notre propre
histoire »(l.8) « nous déterminent tous » (l.10) marque la volonté d’une autobiographie
générale qui parle à tous, elle s’inscrit donc dans un collectif.
▪ De plus, l’expression « je m’arrête, prise de vertige »(l.9) montre que l’adulte qu’elle est au
moment de la rédaction prend conscience que la vie est complexe, car elle est
l’aboutissement de multiples facteurs.
Elle évoque ainsi un “inextricable enchevêtrement d'incidents et de circonstances”, pour
montrer toute cette complexité de la vie, qui apparaît avec le terme “enchevêtrement,
comme un nœud qui emmêlerait tous ces évènements ayant abouti à ce qu’elle est
aujourd’hui.
L’adjectif inextricable renforce par ailleurs cette image de nœud de circonstances dont on ne
peut ne défaire, et donc auquel on ne peut échapper.
De plus, une fois encore, elle généralise cela à tout le monde en disant que cet
enchevêtrement “nous déterminent tous” (l.10).
Elle expose donc ici une vision déterministe de l’homme en général, qui est tributaire des
incidents, des circonstances, de l’histoire, à laquelle fait référence juste avant.
c) Puis, elle se recentre sur elle-même en insistant sur l’idée qu’elle a été intégrée au
contexte dans lequel elle est né et que cela a eu une incidence sur son identité.
En effet, tout en prenant de la distance avec son “je narré”, par la périphrase “cet enfant du
sexe féminin”, elle explique qu’elle a été intégrée au contexte et milieu dans lequel elle est
né, c’est-à-dire celui de “l'ère chrétienne et de l’Europe du XXe siècle”. (11) On a là à la fois
un repère géographique et temporelle, qui peut, dans le cadre de son autobiographie,
renseigné sur la société dans laquelle elle a grandi, grâce à la connaissance du lecteur de
cette période, comme c’est le cas notamment pour Les Années, de Annie Ernaux.
III) Marguerite Yourcenar décrit les difficultés du travail autobiographique
a) En effet, après avoir identifié son “je narré”, Yournar expose directement la première
difficulté rencontrée dans le cadre de son projet autobiographique, qui est le “sentiment
d’irréalité que lui donne cette identification”, (l.15). En effet, comme elle ressent une