La nouvelle littéraire Théorie Français 4e secondaire Document préparé par Nathalie Lamarche École secondaire Arthur-Pigeon Nom de l’élève : Groupe : Table des matières Les caractéristiques de la nouvelle littéraire p. 3 Trucs pour écrire une chute p. 4 L’univers narratif p. 5-6 Les journées perdues (nouvelle littéraire fantastique) p. 7-8 Les états psychologiques du personnage principal P. 9 Les valeurs, les thèmes et l’intrigue p. 10 Les traits de caractère p. 11 Liste de sentiments p. 12 Le schéma narratif p. 13 Le schéma actantiel p. 14-15 Les types de narrateur et leur point de vue p. 16-17 Les temps de la narration : les systèmes verbaux du passé et du présent p. 18-21 Exercices sur la cohérence verbale dans une nouvelle littéraire p. 22-26 Les séquences textuelles p. 27-30 Le discours rapporté : le discours direct et la phrase incise p. 31 Le discours rapporté : le discours indirect et des exemples de verbes de parole p. 32 2 Les caractéristiques de la nouvelle littéraire 1) La nouvelle littéraire une histoire courte qui comporte peu de pages. Elle peut donc se lire sans interruption en un seul moment. 2) La nouvelle est une œuvre de fiction, c’est-à-dire qu’elle est inventée, imaginée par un auteur dont l’intention est de raconter une histoire qui se déroule dans un univers narratif (lieu, époque, personnage) généralement réaliste. Parfois, quelques éléments rendent le tout fantastique. 3) L’univers narratif (personnage, lieu, époque) est réaliste. Il ressemble au nôtre. a) Les personnages sont peu nombreux et peu décrits (extériorité absente). * L’accent est mis sur l’intériorité, soit les états d'esprit, les sentiments, les émotions, (les états psychologiques) et les qualités et les défauts (traits de caractère) b) Les lieux dans lesquels se déroule l’histoire sont limités et peu décrits; Le lecteur peut les nommer et repérer des citations y faisant référence. c) L’époque est peu décrite : elle doit souvent être déduite à partir des accessoires, des objets, des événements sociopolitiques, etc. 4) L’élément déclencheur amorce un déséquilibre chez le personnage principal qui, forcé d’agir, subira une évolution psychologique. 5) La nouvelle littéraire comporte souvent un dénouement imprévisible, inattendu, appelé la chute du récit. Ce dénouement qui peut être bon ou mauvais pour le personnage résout l’intrigue amorcée par l’élément déclencheur. Ce dénouement force souvent le lecteur à réinterpréter toute l’histoire. Par ailleurs, le titre de la nouvelle a souvent un lien avec la chute. 6) La situation finale est souvent absente. 3 Trucs pour écrire une chute La chute d’une nouvelle littéraire, c’est sa fin inattendue, imprévisible. Voici quelques trucs pour créer une chute : 1) Choisir un titre qui produit une fausse interprétation des faits ou des actions; 2) Mystifier les lecteurs en jouant sur le double sens d’un mot important dans le récit; 3) Dénouer l’histoire par un retournement de situation; 4) Révéler un élément, à la toute fin, qui apportera un nouvel éclairage à l’histoire; 5) Clore le récit par une réflexion déroutante ou équivoque. À éviter à tout prix : le personnage qui se réveille et qui réalise qu’il a fait un cauchemar. 4 L’univers narratif (l’époque, le temps, la durée, le lieu et le personnage) L’époque L’époque fait référence à un siècle précis qui est indiqué clairement par une date ou suggéré par plusieurs indices : les objets (outils, moyens de transport et de communication, etc.); les évènements historiques (guerres, personnages historiques, etc.); les productions artistiques (livres, films, pièces de théâtre); l’organisation politique (royauté, démocratie, dictature, etc.) Le lieu Le lieu où se déroule la nouvelle peut être réel, inventé de toutes pièces ou suggéré. Les indices ci-dessous permettent d’identifier un pays, une ville ou une région du monde dans un texte. les détails géographiques; le climat et la végétation; l’architecture; les odeurs et les bruits. Le personnage Voici quelques éléments qui caractérisent un personnage : son nom, son prénom, son surnom, son titre; sa situation familiale ou état civil (marié, veuf, célibataire, conjoint de fait, etc.); Ses caractéristiques psychologiques ou ses traits de caractère (qualités / défauts); Ses caractéristiques socioculturelles : sa profession, son mode de vie, l’endroit où il habite, son éducation, ses goûts (vêtements, alimentation, loisirs, lectures, films, musique), sa façon de parler, etc. 5 Le temps et la durée C’est le moment de la journée et/ou de l’année où débute l’histoire. Le lecteur peut déterminer combien de temps a duré celle-ci en relevant les indices de temps au fil de sa lecture ou en s’attardant aux indices comme les saisons décrites dans le texte. Voici quelques indices de temps à utiliser : Situer un moment précis de l’histoire : un moment de l’année; un moment de la journée. Situer les événements les uns par rapport aux autres; AVANT un événement; EN MÊME temps qu’un événement; APRÈS un événement. C’était l’automne… Les feuilles des arbres rougissaient… Le printemps arrivait… La neige commençait à fondre, etc. Cet après-midi-là, ce soir-là, quand le soleil se leva, la lune éclairait les rues, etc. La veille, la semaine précédente, quelques jours auparavant, avant que, etc. Au même instant, pendant ce temps, alors que, pendant que, au moment où, lorsque, etc. Après que, dès que, puis, ensuite, le lendemain, deux jours plus tard, la semaine suivante, etc. Indiquer qu’un événement s’est produit d’une façon soudaine. tout à coup, lorsque, brusquement, etc. soudain, Marquer, de façon plus ou moins précise, la durée des événements. Le jour suivant, deux jours plus tard, dans l’après-midi, dans la soirée, quelques semaines passèrent, cela dura deux ans, etc. Marquer, de façon plus ou moins précise, la fréquence des événements. Fréquemment, souvent, quotidiennement, le lendemain et les jours suivants, chaque jour, chaque matin, etc. 6 Les journées perdues1 Quelques jours après avoir pris possession de sa somptueuse villa, Ernst Kazirra, rentrant chez lui, aperçut de loin un homme qui sortait, une caisse sur le dos, d’une porte Situation initiale Élément déclencheur Péripéties secondaire du mur d’enceinte, et chargeait la caisse sur un camion. Il n’eut pas le temps de le rattraper avant son départ. Alors, il le suivit en auto. Et le camion roula longtemps, jusqu’à l’extrême périphérie de la ville, et s’arrêta au bord d’un vallon. Kazirra descendit de voiture et alla voir. L’inconnu déchargea la caisse et, après quelques pas, la lança dans le ravin, qui était plein de milliers et de milliers d’autres caisses identiques. Il s’approcha de l’homme et lui demanda : « Je t’ai vu sortir cette caisse de mon parc. Qu’est-ce qu’il y avait dedans ? Et que sont toutes ces caisses ? » L’autre le regarda et sourit : « J’en ai encore d’autres sur le camion, à jeter. Tu ne sais pas? Ce sont les journées. - Quelles journées ? Tes journées. Mes journées ? Tes journées perdues. Les journées que tu as perdues. Tu les attendais, n’est-ce pas ? Elles sont venues. Qu’en as-tu fait ? Regarde-les, intactes, encore pleines. Et maintenant … » Kazirra regarda. Elles formaient un tas énorme. Il descendit la pente et en ouvrit une. À l’intérieur, il y avait une route d’automne, et au fond Graziella, sa fiancée, qui s’en allait pour toujours. Et il ne la rappelait même pas. Il en ouvrit une autre. C’était une chambre d’hôpital, et sur le lit son frère Josué, malade, qui l’attendait. Mais lui était en voyage d’affaires. 1 Dino Buzzati, « Solitudes », dans Les nuits difficiles, Le Livre de poche, 1975. Traduit de l’italien par Michel Sager. 7 Il en ouvrit une troisième. À la grille de la vieille maison misérable se tenait Duk, son mâtin fidèle qui l’attendait depuis deux ans, réduit à la peau et aux os. Et il ne songeait pas à revenir. Il se sentit prendre par quelque chose qui le serrait à l’entrée de l’estomac. Le manutentionnaire était debout au bord du vallon, immobile comme un justicier. « Monsieur ! cria Kazirra. Écoutez-moi. Laissez-moi emporter au moins une de ces trois journées. Je vous en supplie. Au moins ces trois. Je suis riche. Je vous donnerai tout ce que vous voulez. » Le manutentionnaire eut un geste de la main droite, comme pour indiquer un point inaccessible, comme pour dire qu’il était trop tard et qu’il n’y avait plus rien à faire. Puis, il Dénouement Situation finale s’évanouit dans l’air, et au même instant disparut aussi le gigantesque amas de caisses mystérieuses. Et l’ombre de la nuit descendait. 1. a) Dans quel pays cette histoire se déroule-t-elle? ______________________________ b) Relève deux mots qui le prouvent. _________________ __________________ 2. Relève quelques traits de caractère du personnage principal. ____________________ ____________________ ____________________ 3. Relève deux mots qui révèlent son statut socioéconomique. ____________________ ____________________ 4. Relève deux valeurs importantes pour le personnage principal. ____________________ ____________________ 5. Relève trois indices de temps qui marque la progression de l’histoire. __________________ __________________ _________________ 6. Modélisation de l’appréciation du texte avec le critère du réalisme de l’histoire. 8 Les états psychologiques du personnage principal L’histoire d’une nouvelle littéraire se construit généralement autour d’un personnage principal dont la vie se transformera subitement à la suite d’un événement unique et singulier appelé élément déclencheur. Les attitudes, les réactions et les actions posées par le personnage principal révèlent ses états psychologiques du moment, c’est-à-dire ce qu’il ressent. Toutes les actions, tous les renseignements obtenus sur les lieux ou visent à faire progresser ce personnage principal en améliorant ou en détériorant son état psychologique. Détermine l’état psychologique qui est révélé par chacune des phrases suivantes. Phrases tirées de la nouvelle Les journée perdues États psychologiques du personnage principal 1. Il le suivit en auto. 2. Qu’est-ce qu’il y avait dedans ? Et que sont toutes ces caisses ? 3. Quelles journées ? Mes journées ? 4. Il se sentit prendre par quelque chose qui le serrait à l’entrée de l’estomac. 5. Monsieur ! cria Kazira. Laissez-moi emporter au moins une de ces trois journées. Je vous en supplie. 6. Le manutentionnaire eut un geste de la main droite, comme pour indiquer un point inaccessible, comme pour dire qu’il était trop tard et qu’il n’y avait plus rien à faire. 9 Les valeurs Les valeurs sont des croyances, des convictions auxquelles une personne ou un personnage accorde beaucoup d’importance. Elles sont révélées par les dialogues et les actions du personnage. Ex. : Le thème C’est le sujet d’une œuvre littéraire. Ce dernier peut être révélé par les actions, les dialogues, les défis du personnage principal ou le champ lexical (ensemble de mots qui se rapportent à un même sujet). Le titre peut être un indice du thème. Le thème principal est récurrent, c’est-àdire qu’il apparaît du début à la fin du texte, tandis que les thèmes secondaires n’apparaissent que ponctuellement dans une des parties du schéma narratif. Thème principal : _______________________________________________________ Thèmes secondaires : ____________________________________________________ L’intrigue Comme tu l’a vu précédemment, le personnage principal se trouve dans l’obligation d’agir à la suite d’un élément déclencheur qui amorce sa transformation psychologique. L’évolution psychologique du personnage principal a une incidence sur l’évolution de l’intrigue. Celle-ci influence l’état psychologique du personnage en le faisant évoluer. Évolution de l’intrigue : Évolution psychologique du personnage composantes du schéma narratif (É.D., péripéties,dénouement) principal : changement dans ses états psychologiques (sentiments) 10 Les traits de caractère Lorsqu’un auteur décrit ses personnages, il ne retient que quelques traits caractéristiques, ceux qui influencent le déroulement du récit (évolution psychologique) ou qui permettent de comprendre leurs actions. 1. Traits de caractère (qualités et défauts) Traits de caractère Antonymes Traits de Antonymes caractère Assuré Agressif – violent Avare Courageux Cupide Déterminé–résolu Ennuyeux Humble Juste Loyal Paresseux Réaliste Sensible 11 Voici une liste de sentiments que tu pourras mentionner dans ton texte. Liste de sentiments Joie enthousiasme réjouissance optimisme gaité satisfaction soulagement excitation amusement passion plaisir amour reconnaissance liberté fierté confiance entrain enchantement euphorie triomphe jubilation Tristesse déprime déception mélancolie contrariété blessure chagrin découragement solitude désespoir lassitude regret rancoeur rejet ennui humiliation désintérêt peine abandon accablement désarroi Peur inquiétude crainte panique anxiété frayeur nervosité préoccupation incertitude souci terreur menace doute méfiance pessimisme tension intimidation défensive hystérie effroi détresse Colère frustration rage agitation perturbation contrariété fureur révolte tension irritation indignation énervement amertume rancune jalousie mesquinerie provocation vengenance Exaspération agressivité haine Autres infériorité honte mépris embarras désolation exclusion critique inutilité culpabilité impatience envie surprise consternation dégoût vulnérabilité confusion perplexité bravoure empathie timidité 12 LE SCHÉMA NARRATIF Situation initiale : Qui? Quoi? Où? Quand? Comment? Pourquoi? Présentation de l’univers narratif, c’est-à-dire présentation du personnage principal dans sa situation d’équilibre, du lieu et de l’époque. Création de l’atmosphère : menace, mystère, humour, imaginaire… Élément déclencheur Événement ou action qui vient rompre l’équilibre de la situation initiale et qui entraîne une série de réactions chez le personnage principal et le pousse à agir. Déroulement / péripéties Ce qui pousse le personnage à agir, c’est sa quête de stabilité, son envie de rétablir l’équilibre. Ainsi, chaque situation différente vécue par le personnage principal constitue une péripétie. Habituellement, un récit comporte plusieurs péripéties. Dénouement La nouvelle littéraire comporte souvent un dénouement imprévisible, inattendu, appelé la chute du récit. Ce dénouement qui peut être bon ou mauvais pour le personnage résout l’intrigue amorcée par l’élément déclencheur. Ce dénouement inattendu force souvent le lecteur à réinterpréter toute l’histoire. Le titre a souvent un lien avec la chute. C’est la dernière action posée par le personnage principal et qui scellera définitivement son sort. Situation finale : Qui? Quoi? Où? Quand? Comment? Pourquoi? Un nouvel équilibre est créé : la situation du personnage principal peut s’être améliorée ou détériorée. C’est la réaction du personnage face au dénouement : le constat qu’il fait de sa situation. L’histoire, c’est ce qui est raconté, c’est-à-dire les événements qui se sont produits. Le récit, c’est la façon de raconter les événements. On peut raconter les événements dans l’ordre dans lequel ils se sont déroulés (ordre chronologique) ou perturber cet ordre en faisant des retours en arrière ou des projections dans le futur. 13 LE SCHÉMA ACTANTIEL Le schéma actantiel permet d’illustrer les relations que le personnage principal entretient avec les autres personnages à partir des actions qu’il pose. DESTINATEUR : DESTINATAIRE : Personne, chose ou circonstance qui pousse le personnage principal à À qui ou à quoi la réussite de la quête profite-t-elle ? atteindre son but. Pour qui ou pour quoi le sujet veut l’objet. OBJET: C’est le but à atteindre du personnage principal, ce qu’il veut par-dessus tout, sa quête (personne, chose, idée). SUJET : C’est le personnage principal, le héros de l’intrigue. OPPOSANT(S) : ADJUVANT(S) : Ce qui aide le sujet à réaliser son but. Cela peut être une personne, une chose, un élément. Ce qui s’oppose ou nuit à la réalisation du but. Cela peut être une personne, une chose, un élément. 14 SCHÉMA ACTANTIEL Le schéma actantiel permet d’illustrer les relations que le personnage principal entretient avec les autres personnages à partir des actions qu’il pose. Fais le schéma actantiel du texte Les journées perdue p. 7-8. DESTINATEUR : DESTINATAIRE : À qui ou à quoi la réussite de la quête profite-t-elle ? OBJET: SUJET : ADJUVANT(S) : OPPOSANT(S) : 15 Les types de narrateur et leur point de vue « L’auteur est une personne concrète qui existe ou a déjà existé; le narrateur est le rôle que l’auteur s’invente et qu’il joue, le temps de faire son récit, de raconter son histoire2 ». LE NARRATEUR OMNISCIENT (DIEU) Le récit est écrit à la 3e personne : il. Le narrateur est absent de l’histoire : on ne le voit pas. Aucun indice ne permet de l’identifier. C’est une « voix » externe qui raconte. Ex. : Elle était au volant de son auto ce matin-là. Tout à coup, un camion est entré en collision avec son véhicule et, sous la force de l’impact, elle a été éjectée de sa voiture sous le regard paniqué de la voisine. On l’a conduite à l’hôpital le plus rapidement possible. On juge son état très grave. Elle restera probablement immobilisée durant plusieurs mois. En ce moment, ce qui l’inquiète, c’est de savoir si elle pourra retrouver sa mobilité. LES NARRATEURS PERSONNAGES LE NARRATEUR PARTICIPANT (HÉROS) : le personnage principal Le récit est écrit à la 1ère personne : le je désigne le personnage principal. Le narrateur est le personnage principal qui raconte ce qu’il a vécu, ce qu’il vit ou ce qu’il vivra. Ex. : J’ai subi un grave accident et je ne me souviens plus de rien. Tout ce que je sais maintenant, c’est que je suis immobilisée dans un lit d’hôpital, dans le plâtre, des pieds à la tête. J’ignore si je pourrai retrouver ma mobilité. 2 DUMORIER, J.-L. et PLAZANET, Fr., Pour lire le récit, Paris-Gembloux, Duculot, 1980, 185 pages, p. 111. 16 LE NARRATEUR TÉMOIN : un personnage secondaire Le je désigne le narrateur et le il désigne le personnage principal. Le narrateur est un personnage secondaire qui raconte une histoire dont il a été le témoin ou une histoire qui lui a été racontée. Ex. : J’étais dehors en train de ramasser des feuilles et j’ai tout vu : un camion est entré en collision avec une toute petite auto. La conductrice de l’automobile a été éjectée de son véhicule et est venue s’écraser sur la pelouse de ma propriété. Elle est maintenant à l’hôpital. On m’a dit que son état est jugé grave et qu’on ne sait pas si elle va retrouver sa mobilité. Les points de vue du narrateur Le point de vue interne Le point de vue externe Comme si le narrateur était dans la tête du personnage. Le narrateur personnages. est à l’extérieur des Le narrateur raconte l’histoire et décrit les éléments en se basant sur la conscience d’un personnage : sentiments, motivations, pensées, ambiances etc. Le narrateur raconte l’histoire et décrit les éléments sur la base de ce qu’il voit et entend : dires, apparences physiques, gestes, etc. Les propos sont plus subjectifs : le narrateur Les propos sont plutôt objectifs : le donne son point de vue sur les personnages ou narrateur est neutre, il ne donne pas son point l’action, il fait des commentaires sur l’action, de vue ni ne passe des commentaires. l’époque, etc. Texte Les journées perdues Texte Les journées perdues « Il se sentit prendre par quelque chose qui « Alors, il le suivit en auto. Et le camion roula le serrait à l’entrée de l’estomac. » Dans cet longtemps jusqu’à l’extrême périphérie de la extrait, le narrateur sait ce que ressent le ville et s’arrêta au bord d’un vallon. » personnage. L’extrait représente ce que le narrateur voit. 17 Les temps de la narration Lorsque viendra le temps de composer une nouvelle littéraire, il sera très important de t’assurer que ton texte possède une cohérence verbale. Il y a deux temps de narration : le passé et le présent. La narration au passé L’IMPARFAIT LORS DES DESCRIPTIONS L’imparfait de l’indicatif indique que l’action a débuté dans le passé, mais n’est pas terminée. Dans une histoire, l’imparfait est surtout utilisé à travers les descriptions (univers narratif : les lieux, les personnages, l’époque, les sentiments, les ambiances etc.) que l’on retrouve à la situation initiale et tout au long de l’histoire. L’imparfait rapporte une action répétitive ou qui dure un certain temps. Voici la terminaison de tous les verbes utilisés à l’imparfait : Je dans Tu voul Il pleuv Nous cri Vous sort Ils siffl LE ais ais ait ions iez aient PASSÉ SIMPLE LORS DES ACTIONS Le passé simple situe l’action dans le passé. Dans un récit, il sert à raconter la suite des actions qui font progresser l’histoire (des gestes, des évènements et des actions qui viennent, tout à coup, interrompre la routine, surprendre les personnages et changer l’ordre des choses). 18 Pour former le passé simple d’un verbe, on choisit une des 4 formes suivantes : Verbes du 1er groupe en er aller J’allai Tu allas Il alla Nous allâmes Vous allâtes Ils allèrent Verbes du 2e gr en ir (issant) Verbes du 3e groupe en ir, oir, re dire asseoir, finir, sortir, voir, mettre, comprendre, écrire Je dis Tu dis Il dit Nous dîmes Vous dîtes Ils dirent Verbes du 3e groupe en ir, en oir, re Tenir – venir- être recevoir, devoir, pouvoir, courir, mourir, lire Je fus Tu fus Il fut Nous fûmes Vous fûtes Ils furent Je vins Tu vins Il vint Nous vînmes Vous vîntes Ils vinrent C’est seulement avec les pronoms nous et vous que le verbe conjugué au passé simple prend un accent circonflexe. D’autres temps sont utilisés lors de la narration au passé : Passé Narration au passé Retour en arrière Futur Anticipation de l’avenir Passé antérieur Passé simple (actions) Plus-que-parfait Imparfait (descriptions) Conditionnel présent Conditionnel passé 19 Lis le texte ci-dessous, puis souligne d’un trait les verbes à un temps simple et de deux traits, les verbes à un temps composé. Situe ensuite les 11 verbes soulignés dans les colonnes appropriées du tableau suivant. Amélie leva les yeux. Éric la rejoindrait comme prévu vendredi soir. La lettre qu’il lui avait enfin expédiée dissipait toutes ses angoisses. Elle pouvait enfin respirer. Éric avait été hésitant la dernière fois qu’il lui avait parlé au téléphone. Amélie avait eu un doute. Viendrait-il à leur rendez-vous ? Pourquoi revenir à ces sombres pensées ? Elle enfila ses bottes et son manteau, et se rendit chez le fleuriste. Passé Narration au passé Retour en arrière Futur Anticipation de l’avenir La narration au présent Voici le tableau résumant les temps utilisés lors de la narration au présent : Passé Narration au présent Retour en arrière Passé composé Plus-que-parfait Futur Anticipation de l’avenir Présent (actions) Imparfait (descriptions) Futur simple Futur antérieur 20 Lis le texte ci-dessous, puis souligne d’un trait les verbes à un temps simple et de deux traits, les verbes à un temps composé. Ensuite, situe les 10 verbes dans les colonnes appropriées du tableau suivant. Voici une nouvelle venue en littérature : elle se nomme Véronique. Elle est arrivée en janvier dernier pour faire la promotion de son livre, qui a pris tout le monde par surprise. L’aventure a commencé lorsque notre collègue a écrit un article élogieux à son égard. Il l’encensa tellement que, depuis lors, elle multiplie entrevues et séances d’autographes. Véronique se dit fort heureuse de la situation et nous promet un nouveau titre pour l’automne. Vous tomberez sûrement sous le charme de cette écrivaine. Passé Retour en arrière Narration au présent Futur Anticipation de l’avenir Les dialogues se font toujours au temps présent, peu importe le temps de la narration (passé ou présent). 21 Cohérence des temps verbaux dans la nouvelle littéraire CONSIGNE : conjugue les verbes aux temps appropriés à la narration au passé. Puis, souligne les passages qui révèlent le point de vue interne du narrateur : pensées, émotions du personnage et commentaires du narrateur. Sans le faire exprès, par pur hasard, en ouvrant la porte de chez lui avec sa clef, Luigi ne (faire) _________ aucun bruit. Il en (profiter) ___________________, pour le plaisir de faire une surprise, et (avancer) _________________ doucement, à pas de loup. À peine entré, il (sentir) _______________________ que Clara (être) ____________ à la maison. Là-dessus, il ne (se tromper) ______________________ jamais. On sait comment la présence d’une femme transforme l’atmosphère environnante. Il en (éprouver) ____________________ un sentiment de consolation. Il l’ (aimer) ______________ tant que chaque fois qu’il (rentrer) _____________________, si absurde que ce soit, il (avoir) _________________ peur qu’entre-temps, elle ne soit partie pour toujours. Il (arriver) __________________ au bout du vestibule sans avoir fait grincer le plancher, (continuer) ______________________ avec moins de risque sur les carreaux du couloir. Tout doucement, il (tendre) _________________ le cou pour explorer la cuisine. Ah! Clara (être) _______________ là. Il la (voir) ________________ de dos, à moins de deux mètres de lui. Debout, sans soupçonner le moins du monde la présence de Luigi, elle (occuper) _____________ ___________________ à apprêter quelque chose sur la table. Rien qu’en regardant sa nuque, il (comprendre) ___________________ qu’elle (sourire) 22 ____________________. Quelle chère, quelle merveilleuse créature ! Elle (préparer) _____________________ sans doute un de ses plats préférés et elle (être) _____________ tout heureuse en savourant à l’avance sa satisfaction. Soudain, elle se (déplacer) _____________________ sur le côté, maintenant elle (se présenter) __________________________ à Luigi de trois quarts, il (apercevoir) _______________________ la courbure ferme de sa joue, l’extrémité des cils, le bout de son nez si spirituel et impertinent, l’ébauche de ses lèvres, qui effectivement (retrousser) ___________ ____________________ par un sourire (ou (être) ______________- ce l’effort de l’attention ?). Du visage adoré son regard (glisser) __________________ sur les mains maintenant visibles. Luigi (pouvoir) ___________ enfin voir ce que Clara (faire) __________________. Sur un plateau recouvert d’un dessus de broderie, une douzaine de petits gâteaux feuilletés avec une demi-cerise confite au milieu (disposer) __________ ________________ ; justement ceux qu’il (savourer) ___________________ avec tant de plaisir : ils (sembler) _____________________ parfaitement terminés. Pourtant, Clara (continuer) ______________________ à les manipuler comme pour leur donner une touche finale. Mais quelle curieuse opération ! Avec deux doigts de la main gauche, Clara (détacher) ___________________ les cerises confites, et à cet endroit même, avec une espèce de petite poire ou de petit flacon qu’elle (tenir) _______________ dans la main droite, elle (laisser) ________________ tomber – c’est du moins ce qu’il lui (sembler) 23 ___________________ – une pincée de poudre blanche. Ensuite, elle (reposer) ___________________ la cerise à sa place en la fixant bien sur le feuilleté. Comme Clara l’ (aimer) ______________ ! Quelle autre femme (avoir) __________ ______ pour lui, qui (être) _____________ un homme déjà vieux, au physique plutôt ingrat, autant d’amoureuses attentions ? Et quelle fille splendide, quel type chic et intéressant ! Tous l’ (envier) __________________ sûrement. Méditant sur sa chance quasiment incroyable, Luigi (être) ____________ sur le point de révéler sa présence, quand il (frapper) ______ _____________ par l’exceptionnelle concentration de Clara dans laquelle il y (avoir) __________ – il le (remarquer) ____________________ seulement maintenant – quelque chose de furtif, comme quelqu’un qui fait une chose défendue. Et soudain – coup de tonnerre dans un matin de soleil – il (assaillir) ______ __________________ par un soupçon horrible ; et si par hasard, la poudre de la petite poire était du poison ? Au même moment, par une association d’idées foudroyante, une foule de menus épisodes auxquels il n’ (faire) __________ pas ________ attention lui (revenir) ___________________ à la mémoire; maintenant, mis bout à bout, ils (prendre) ___________________ un aspect inquiétant. Certaines froideurs de Clara, certains gestes de contrariété, certains regards ambigus, certaines insistances insolites pour qu’il mange davantage, pour qu’il reprenne tel ou tel plat. Avec un sursaut d’indignation, Luigi (chercher) ____________________ à repousser la pensée monstrueuse. Comment imaginer une pareille absurdité ? Mais la pensée (revenir) 24 _______________ aussitôt avec un élan encore plus méchant. Et puis, tout d’un coup, ses rapports avec Clara (se présenter) __________________________ sous un aspect nouveau, qu’il n’ (considérer) __________ encore jamais ___________________. (Être) ___________ – ce possible qu’une femme comme Clara l’aime vraiment ? Quel motif, sinon l’intérêt, (pouvoir) __________________ la retenir à ses côtés ? En quoi (consister) ______________________ les preuves de son affection ? Les câlineries, les petits sourires, les attentions gastronomiques ? C’ (être) _____________ tellement facile pour une femme de simuler. Et dans son cas, l’attente impatiente d’un héritage somptueux n’ (être) __________ – elle pas instinctive ? À ce moment précis, Luigi (pousser) ____________________ un soupir, elle se (retourner) __________________ brusquement et pendant une fraction de seconde, mais peut-être encore moins, peut-être même n’ (être) ____________ – ce pas vrai, peut-être (être) ____________ – ce un jeu de son imagination surexcitée, le visage aimé (avoir) ____________ une expression de terreur, mais immédiatement, avec une rapidité incroyable, il (se reprendre) _______________, s’ouvrant de nouveau au sourire. « Dieu ! quelle peur tu m’as faite! (s’écrier) _____________ Clara, mais pourquoi ces plaisanteries, mon trésor ? – Qu’est-ce que tu étais en train de faire ? – Tu le (voir) __________, non? Tes petits gâteaux… – Et cette poire, qu’est-ce que c’est ? 25 – Quelle petite poire ? » Clara (montrer) ____________________ ses mains ouvertes pour faire voir qu’elle n’(avoir) __________ rien : le flacon (disparaître) ____________ ____________________. « Mais si, cette poudre que tu (mettre) _________________… – Quelle poudre ? Tu (avoir) ______ des visions, chéri ? Je posais les cerises confites… Mais toi ? Dis–moi plutôt ce que t’ (dire) _____ _________ le médecin ? – Bah ! j’ai l’impression qu’il n’y (comprendre) __________________ pas grand-chose… Il (parler) ____________________ de gastrite… de cholécystite… Le fait (être) _______ que mes douleurs ne (passer) _________________ pas… et je (se sentir) _____________ chaque jour un peu plus faible. – Oh ! vous autres, les hommes, il (suffire) ______________ que vous ayez un bobo de rien du tout pour que vous vous (laisser) ___________________ aller. Voyons, un peu de courage, ces petits malaises, tu les (avoir) ______________ aussi dans le passé. – Oui, mais jamais douloureux comme cette fois. – Oh ! chéri, si c’ (être) ___________ quelque chose de sérieux, tu n’ (avoir) _____________ plus d’appétit. » Extrait tiré de la nouvelle Esclave de Dino Buzzati. 26 Les séquences textuelles dans la nouvelle littéraire Dans une nouvelle littéraire, la séquence textuelle dominante est la séquence narrative. Toutefois, d’autres séquences textuelles composent ce type de texte. La séquence descriptive : tous les passages dans lesquels il y a la description d’une personne, d’une émotion, d’une situation, d’un lieu, d’un objet. Indices : verbes à l'imparfait, au plus-que-parfait ou au présent de l'indicatif, présence de caractéristiques, d’aspects et de sous-aspects. Ex. : Marie avait les cheveux en bataille et la mine renfrognée lorsqu’elle sortit du lit. Marie sortit du lit, la mine renfrognée et les cheveux en bataille. La séquence explicative : tous les passages dans lesquels il y a une explication qui nous fait comprendre les raisons de la présence d’une action, d’une réaction, d’une émotion, d’une situation, etc. Indices : mots exprimant des relations de causalité (raison, motif, marqueurs de relation exprimant la cause (parce que, comme, étant donné que, puisque, vu que, etc.) ou marqueurs de relation exprimant la conséquence (tellement que, de sorte que, au point que, etc.)) Ex. : Elle s’était disputée violemment avec son frère puisque ce dernier lui avait pris son téléphone cellulaire sans le lui demander. 27 La séquence argumentative : tous les passages dans lesquels le narrateur ou un personnage fait valoir son point de vue, sa façon de penser à l’aide d’arguments, fondés sur un fait, une valeur ou un raisonnement. Indices : présence d’opinion, d’arguments, de procédés argumentatifs. Ex. : « Maxime, tu n’avais pas le droit d’entrer dans ma chambre pour venir prendre mon téléphone cellulaire. Tu devais me demander la permission. C’est ma chambre et non la tienne. Si j’avais osé faire la même chose, tu ne te serais pas gêné pour m’engueuler. C’est un manque de respect à mon égard. » La séquence dialogale : un passage qui présente les interactions entre deux ou plusieurs énonciateurs. C’est la séquence dominante d’une pièce de théâtre, d’une bande dessinée ou d’une entrevue. Elle est également la séquence secondaire d’une nouvelle littéraire. Indices : présence de tirets et de phrases incises. Ex. : Marie, tellement absorbée par les aventures de Mary Simpson, ne s’aperçoit pas de la présence de Pierrot Desautels. Ce dernier surgit d’on ne sait où, peut-être de derrière un arbre, comme le loup dans la forêt. « Salut! dit Pierrot. - Ah! Tu m’as fait peur, répondit Marie. C’est qui Mary Simpson? Je parle pas aux étrangers. Pierrot Desautels, sixième B. Je te connais pas. Pis t’es trop vieux pour être en sixième. Disons que j’ai doublé. Où est-ce que tu vas comme ça? À l’école, où est-ce que tu veux que j’aille? Ça presse pas. Je suis en retard. On pourrait jouer un peu. Non, je suis pressée. Salut! » […] Carole Fréchette, extrait de Les quatre morts de Marie, ©Actes Sud-Papiers, 1998. 28 La séquence narrative : passage qui raconte une histoire dont le récit est organisé selon le schéma narratif (situation initiale, élément déclencheur, péripéties, dénouement, situation finale). Indices : présences d’organisateur textuels de temps, de verbes au passé simple de l’indicatif. Ex. : Ça c’est du spectacle L’été précédant ma quatrième année d’université, j’ai loué une maison sur la côte avec quelques amis. Un mardi soir, vers neuf heures et demie, je suis sortie et descendue à la plage. Comme il n’y avait personne aux environs, je me suis déshabillée, j’ai laissé mes vêtements en tas et j’ai plongé dans les vagues. J’ai nagé pendant une vingtaine de minutes et puis je suis revenue vers la plage en me laissant porter par un rouleau. Quand je suis sortie de l’eau, mes vêtements avaient disparu. Je me demandais que faire, lorsque j’ai entendu des voix. C’était des gens qui marchaient le long du rivage – et qui marchaient vers moi. J’ai décidé de piquer un sprint et de courir jusqu’à la maison, qui se trouvait à une cinquantaine de mètres. La porte me paraissait ouverte, en tout cas j’y voyais de la lumière. Mais en approchant, je me suis rendu compte à la toute dernière seconde qu’il y avait une porte grillagée. Je suis passée à travers. Maintenant me voilà, au beau milieu d’un living-room. Il y a un père et deux petits gosses qui regardent la télé, assis sur un canapé, et moi je suis debout au milieu de la pièce, sans un voile. J’ai fait demi-tour, j’ai repassé la porte au grillage déchiré et j’ai couru comme une folle vers la plage. J’ai pris vers la droite, j’ai continué à courir et j’ai fini par retrouver ma pile de 29 vêtements. J’ignorais qu’il y avait un courant sous-marin. Il m’avait emportée à bonne distance de l’endroit où j’étais entrée dans l’eau. Le lendemain, je suis partie sur la plage à la recherche de la maison avec la porte au grillage déchiré. Je la trouve, je monte pour frapper à ce qui reste de la porte et je vois le père, à l’intérieur, qui arrive vers moi. Je me mets à bredouiller et finalement je parviens à dire : « Vous savez, je suis vraiment confuse de ce qui s’est passé, je voudrais vous rembourser le grillage. » Le père m’interrompt, lève les mains en un geste théâtral et dit : « Mon chou, je ne pourrais rien accepter de votre part. C’était le meilleur spectacle que nous ayons eu de toute la semaine. » Nancy Wilson (Collingswood, New Jersey), extrait de Je pensais que mon père était Dieu, et autres récits de la réalité américaine, anthologie composée et préfacée par Paul Auster, trad. Christine Le Bœuf, © Actes Sud, 2001, pour la traduction française. Attention : la notion de destinataire peut être comprise de deux façons : 1. Le destinataire du schéma actantiel, c’est-à-dire les personnages auxquels la réalisation du but profitera. 2. Le destinataire d’un texte, c’est-à-dire les personnes à qui le texte s’adresse. 30 LE DISCOURS RAPPORTÉ LE DISCOURS DIRECT Le discours direct consiste à rapporter mot à mot les propos de quelqu'un. Il est possible d'introduire directement un dialogue en utilisant un verbe de parole (dire, demander, s'écrier, etc.) et les différents signes typographiques que sont le deux-points (:), les guillemets (« ») et les tirets (-) qui signalent le changement de locuteur. Remarque : On ne trouve qu’un guillemet au début et un autre à la fin du discours direct et non pas à chacune des répliques. Exemple : Elle entra rapidement dans son bureau et s'écria: « Je pense que je mérite une explication ! – Non, je ne le pense pas. – Vous m’avez menti ! Je ne le tolère pas ! s’exclama-t-elle d’un ton agressif. – Assieds-toi, je vais t’expliquer », dit-il calmement. Elle s’assit pendant qu’il prenait une longue inspiration. La phrase incise La phrase incise est une phrase insérée dans une autre qui signale la présence d’un discours rapporté direct. Cette phrase comportant un verbe de parole (dire, demander, affirmer, etc.) peut être placée à l'intérieur ou après l'énoncé rapporté. Dans la phrase incise, le sujet est placé après le verbe et désigne l'énonciateur des propos. Cette phrase est utile pour démêler les différents locuteurs et préciser l’attitude ou le ton employé par le personnage lorsqu’il s’exprime comme dans l’exemple ci-haut. Ex. : « Malheureusement, certains patients risquent d’en subir les conséquences », affirme la Dre Lucie Opatrny, sous-ministre à la Santé. 31 LE DISCOURS INDIRECT Le discours indirect consiste à rapporter les propos de quelqu'un en d'autres mots (reformulation). Ce type de discours ne permet donc pas de connaître les mots exacts prononcés au départ. Il ne nécessite aucune ponctuation particulière. Cependant, on doit ajuster la syntaxe: le verbe de parole sera suivi d'une subordonnée complétive et les temps de verbes devront être ajustés. Exemple 1 : Il m'a dit qu'il avait trouvé ce spectacle impressionnant. (Le verbe de parole a dit introduit la subordonnée complétive qu'il avait trouvé ce spectacle impressionnant.) Discours direct : Il m’a dit : « Quel beau spectacle ! » Exemple 2 : Le surveillant leur a demandé ce qu'ils fabriquaient là. (Le verbe de parole a demandé introduit la subordonnée complétive ce qu'ils fabriquaient là.) Discours direct : Le surveillant leur a demandé : « Que fabriquez-vous ici ? » Exemples de verbes de paroles Affirmer Demander Questionner Ajouter Expliquer Répliquer / répondre Avouer Hurler Révéler Contredire Interroger S’écrier Crier Murmurer S’exclamer Dire Prétendre Souligner 32