Res connectas 1 Thématiques abordées inspirées du travail de S. FRYNS 2.1.2 Éthique et technique Compétences développées Expliciter l’impact des NTIC sur nos libertés et nos responsabilités. Justifier un comportement responsable par rapport aux NTIC. On parle beaucoup de réseaux sociaux, d’internet, d’objets connectés etc. Certains s’en affolent, d’autres s’en réjouissent, la télévision nous montre des reportages effrayants, bref personne n’y est indifférent… Mais qu’en est-il dans notre classe ? Consignes Répondez au petit état des lieux ci-dessous. Celui-ci comprend : Le nombre d’écrans dans la maison par personne (moyenne) Le nombre de réseaux sociaux auquel on est inscrit Le temps moyen par jour (scolaire) où on est devant un écran Pour chaque catégorie répondez ce qu’il en est pour vous imaginez qu’il en est pour les autres . et ce que vous Quand tout le monde aura répondu, nous ferons la moyenne de la classe 2 Que fait-on de ces infos ? Maintenant que nous en savons un peu plus sur la classe et ses habitudes, tâchons d’en tirer une petite analyse… A titre personnel : Toutes les inquiétudes liées aux nouvelles technologies ne sont pas forcément du même ordre, elles ne prennent pas en compte les mêmes choses. D’ailleurs, on pourrait se demander si les différences de point de vue ne sont pas aussi dues à une différence de générations. Mais au lieu d’interpréter, pourquoi ne pas essayer de tirer ensemble des critères pour évaluer cette inquiétude. Généralement, j’entends dire des réseaux sociaux et des nouvelles technologies ……………………………………………….... ………………………………………………… ………………………………………………… Le « critère » invoqué semble être : ………………………………………………… ………………………………………………… Critère : Ce qui sert de base à un jugement. 3 The angry german kid Nous allons regarder ensemble une vidéo assez célèbre (et très vulgaire) d’un jeune garçon allemand. Une fois la vidéo vue, nous débrieferons ensemble ce que nous aurons vu. Source : https://www.youtube.com/watch?v=p5HPgfXqeTo&t=20s D’après vous, ce jeune garçon ………………………………………………………… A votre avis, qu’est-il arrivé à ce jeune garçon après la mise en ligne de cette vidéo ? ……………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………… The angry german kid aujourd’hui Nous allons regarder un reportage du « youtuber » Paul. Dans sa série, Paul vous raconte, le vidéaste a réussi à prendre contact avec the angry german kid pour savoir ce qu’il était devenu. Source : PVR #35 : The angry german kid – La transformation d’une cybervictime, https://www.youtube.com/watch?v=G71ygHxAbnk Selon vous, quelle est la chose la plus importante à retenir de ce reportage ? ……………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………… 4 Des codes bien difficiles à maîtriser N’est pas Beyoncé qui veut… Cette star planétaire n’échappe pourtant pas à la règle impitoyable du web… quoique ! Jouons au jeu des différences. Connaissez-vous l’histoire de ces deux photos ? Deux clichés totalement différents de la même personne qui révèlent toute la complexité du net. Que retenir des cas du german kid et de Beyoncé ? ………………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………. 5 6 Penchons-nous sur ce cas Sources : ALLISON, TREIMAN, COGAR, Giant Days, Tome1, trad. (USA) Philippe Touboul, Talence, Akiléos, 2017. Que pensez-vous de l’attitude des étudiants à la base du site internet ? ………………………………………………………………….. ………………………………………………………………….. Que pensez-vous l’Université ? de la réaction du directeur de ………………………………………………………………….. ………………………………………………………………….. Que pensez-vous de la réaction d’Esther de Groot ? ………………………………………………………………….. ………………………………………………………………….. D’après nos connaissances sur le sujet, que peut faire Esther ? ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… 7 8 9 Sources : Groom n°2, septembre 2016, Marcinel, éditions Dupuis, p. 84 Quelques éléments du droit… Le droit à l'image étant reconnu à chacun d'entre nous, c'est à la personne concernée, et à elle seule, qu'il appartient de décider si des images d'elle peuvent être prises et utilisées. Par conséquent, la prise d'une image et l'utilisation (ultérieure) de cette image sont soumises au consentement de la personne concernée. Le fait qu'une personne accepte d'être photographiée ou filmée ne signifie pas nécessairement qu'elle consent à la publication ou à la diffusion de ces images. Ces deux consentements sont distincts l'un de l'autre et doivent donc être demandés séparément. Il est intéressant de savoir que la jurisprudence admet de plus en plus souvent qu'un mineur disposant de la capacité de discernement donne lui-même son consentement. La jurisprudence actuelle juge cette notion selon les circonstances concrètes et réelles de l'affaire mais souvent, la limite d'âge se situe entre 12 et 14 ans. Sources : https://www.privacycommission.be/fr/droit-image/principe La jurisprudence et la doctrine s'accordent dans une large mesure pour dire que lorsqu'une personne s'expose en public, par exemple dans un lieu public, elle donne son consentement tacite. Ce consentement est déduit des circonstances concrètes. Il reste toutefois requis pour l'utilisation et la reproduction des photos ou des vidéos qui ont été prises. La personne doit dans ce cas constituer le sujet principal. Lorsque certaines personnes apparaissent fortuitement sur une photo ou une vidéo prise dans un lieu public (par exemple une photo d'un monument sur laquelle apparaissent fortuitement quelques personnes), on considère alors en principe qu'un consentement pour l'utilisation ultérieure de cette photo ou vidéo n'est pas requis. De même, aucune autorisation n'est en principe requise pour prendre des images d'une foule (ni pour les utiliser ultérieurement), parce qu'ici aussi, l'image de la personne est secondaire. On appréciera au cas par cas ce qu'il y a lieu d'entendre par "foule". En principe, les personnes publiques (par exemple, les hommes politiques, les vedettes du monde sportif, les chanteurs, …) ne doivent pas non plus donner leur consentement préalable. En effet, le droit à l'information est d'application, moyennant le respect de quelques conditions. Ainsi, l'image d'une personne 10 publique doit poursuivre une finalité d'information (donc, pas d'usage commercial) et elle ne peut pas violer le droit au respect de la vie privée. Pour en juger, il faut tenir compte des circonstances concrètes (ainsi, il ne saurait y avoir violation de la vie privée si les images ont été prises lors de l'exercice d'une activité publique). Certaines personnes ne seront assimilées à des personnes publiques qu'à l'occasion d'un événement bien déterminé (par exemple, lors d'une catastrophe ou d'un délit). Leur image doit dès lors avoir un rapport avec cet événement et après un certain temps, l'intéressé a le droit à l'oubli. Sources : https://www.privacycommission.be/fr/droit-image/quelques-cas-particuliers Synthèse Deux éléments sont à distinguer quand on fait une photo de quelqu’un en particulier : 1) …………………………………………………………………………………………… 2) …………………………………………………………………………………………… Toutefois il existe des exceptions à ce consentement : 1) ……………………………………………………………………………………………. 2) ……………………………………………………………………………………………. 3) ……………………………………………………………………………………………. Avec le droit à l’image apparait un autre droit dont on n’entend pas beaucoup parler :……………………………………………………………………………………… Comment pourrait-on définir ce droit ? ……………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………… Quel personnage rencontré dans cette séquence aurait bien aimé faire valoir ce droit d’après vous ? ……………………………………………………………………………………………… 11 Un cas à discuter 12 Sources : T. CADENE, G. MARDON, La vraie vie, Paris, Futuropolis, 2016, pp. 69-70 13 Petite réflexion philo 93 ans séparent les deux textes que nous allons lire et pourtant ils ont des éléments en commun. Le premier est issu d’un roman « dystopique » russe, le deuxième d’un traité de philosophie. Une fois rentré, vite, je suis passé au contrôle, j’ai tendu au surveillant mon billet rose, en échange de mon autorisation à baisser les stores. […] Sinon, entre nos murs transparents, comme tissés d’air étincelant, nous vivons à la vue de tous toujours inondés de lumière. Nous n’avons rien à nous cacher les uns aux autres. De plus, cela allège le travail noble et pénible des Gardiens. Sans quoi, qui sait ce qui pourrait arriver. Il se peut que les habitations des anciens, bizarres et opaques, aient engendré chez eux cette triste psychologie cellulaire. « Ma maison est ma forteresse » - Quelle idée ! Source : Evgueni ZAMIATINE, Nous, trad. (russe) d’Hélène Henry, Arles, Actes sud, 2017 (1920), p. 32. Quel lien unit ces deux textes ? Quel mot (concept) se retrouve au cœur des 2 textes ? Quel autre concept (en lien avec le premier) retrouve-t-on dans ces deux textes ? En milieu scolaire, quel dispositif qui associe ces deux concepts pourrait être / est déjà mis en place ? Chacun de mes cliques est enregistré. On peut remonter à l’origine de chacun de mes pas. Nous laissons partout des empreintes numériques. La Toile garde le calque de notre vie numérique. Du fait de la possibilité d’un enregistrement exhaustif de la vie, la confiance est entièrement remplacée par le contrôle. Ce n’est plus Big Brother, mais Big Data. L’enregistrement exhaustif de la vie, qui ne laisse aucune zone d’ombre, marque l’accomplissement de la société de transparence. Source : Byung-Chul HAN, Dans la nuée, Réflexions sur le numérique, trad. (allemand) Matthieu Dumont, Arles, Actes Sud, coll. Questions de société, 2015 (2013), p. 93. 14 Big Brother ET Big Data… Big cata ? Comme nous venons de le voir tout au long de ce dossier, certains enjeux liés aux nouvelles technologies dépassent de loin leur simple utilisation. Une des grandes difficultés tient à ce qu’il nous semble facile d’accepter des choses sur le net et nos Smartphones que nous n’accepterions pas dans la vie de tous les jours… Pourquoi ? Tâchons d’y voir plus clair … Les occupants du panoptique numérique ne sont nullement des prisonniers. Ils vivent dans l’illusion de la liberté. En alimentant le panoptique numérique avec toutes sortes d’informations, ils s’exposent et se révèlent d’eux-mêmes, volontairement. Or, l’efficacité est plus grande lorsque l’éclairage vient de soi et non d’autrui. […] La société de contrôle est accomplie lorsque ses membres se confient non plus sous l’effet d’une contrainte extérieure mais sous l’impulsion d’un besoin personnel, lorsque la peur de dévoiler sa sphère privée et intime est remplacée par le besoin impudique de l’exposer au grand jour, c'est-à-dire, par conséquent, lorsque la liberté et le contrôle sont devenus indistinguables. Source : Byung-Chul HAN, Dans la nuée, Réflexions sur le numérique, trad. (allemand) Matthieu Dumont, Arles, Actes Sud, coll. Questions de société, 2015 (2013), pp. 93-94. Le panoptique est un système de surveillance carcéral inventé par le philosophe Bentham. Selon ce principe, tous les détenus surveillés ont le sentiment d’être surveillé sans le savoir vraiment… Big Brother (qui signifie « Grand Frère », même si dans la traduction française le nom est laissé en anglais tel quel) est un personnage de fiction du roman 1984 de George Orwell. L'expression « Big Brother » est depuis utilisée pour qualifier toutes les institutions ou pratiques portant atteinte aux libertés fondamentales et à la vie privée des populations ou des individus. Le big data, littéralement « grosses données », ou mégadonnées (recommandé), parfois appelées données massives, désigne des ensembles de données devenus si volumineux qu'ils dépassent l'intuition et les capacités humaines d'analyse et même celles des outils informatiques classiques de gestion de base de données ou de l'information. 15