Thème : Françaises et Français dans une République repensée
Chapitre 2: De la République gaullienne à l’alternance à la cohabitation
Problématique générale : Comment Charles de Gaulle transforme t-il la République ?
Comment la France est-elle gouvernée sous la Ve République ?
I. UNE RÉPUBLIQUE FONDÉE PAR DE GAULLE
A. Le retour du général de Gaulle
Sous la IVe République, les gouvernements se succèdent mais sont régulièrement renversés par
l’Assemblée nationale, surtout à partir de 1956. L’aggravation de la situation en Algérie paralyse encore
davantage la vie politique. Le bombardement, en février 1958, d’un village tunisien par l’aviation
française pour, selon les militaires, frapper une base du FLN (Front de libération nationale), aggrave les
difficultés du gouvernement. En avril, ce dernier est renversé.
À Alger, le 13 mai 1958, les activistes de l’Algérie française (ils revendiquent le maintien de l’Algérie en
tant que colonie française) organisent un mouvement de protestation et une partie de la foule envahit
et pille les bureaux du gouvernement général. Le général de Gaulle est rappelé au pouvoir pour rétablir
la situation.
En désaccord avec le projet de Constitution de la IVe République, de Gaulle avait démissionné en 1946
et s’était retiré totalement de la vie politique. Le 15 mai 1958, il se déclare « prêt à assumer les pouvoirs
de la République ». En juin 1958, l’Assemblée nationale lui accorde les pleins pouvoirs pour rétablir
l’ordre et préparer une nouvelle Constitution.
B. La Ve République : des institutions nouvelles
Dans la nouvelle Constitution, l’activité du Parlement (composé de l’Assemblée nationale élue au
suffrage direct et du Sénat élu au suffrage indirect) est plus encadrée. En effet, les sessions
parlementaires sont limitées dans le temps. L’Assemblée n’est pas maîtresse de son ordre du jour.
Toutefois, elle peut renverser le gouvernement.
L’autorité du gouvernement est renforcée. Il peut faire accepter un texte sans vote grâce à l’article 49.3.
Les compétences du président de la République sont élargies. Il peut dissoudre l’Assemblée et nomme
le Premier ministre. Le président n’est plus élu par le Parlement mais par un collège électoral de 80 000
grands électeurs élus. Enfin, il peut recourir au référendum (consultation directe des électeurs qui
répondent à une question par « oui » ou « non ») pour des projets touchant à l’organisation des pouvoirs
publics.
C. Les débuts de la Ve République
Jusqu’en 1962, l’Algérie est au centre de la vie politique française et cela renforce l’autorité du chef de
l’État. Une fois la guerre terminée, le général de Gaulle souhaite rendre à la France son rang sur la
scène internationale et donner au président un accès direct à l’ensemble des citoyens. Dès le 8 juin
1962, dans une allocution télévisée, de Gaulle affirme sa volonté d’instaurer le suffrage universel « pour
un accord direct entre le peuple et celui qui a la charge de le conduire ». Le 28 octobre, le Oui à l’élection
au suffrage universel du président de la République l’emporte.
Ayant les mains libres, de Gaulle peut désormais se consacrer à la grandeur de l’État-nation, fondement
de ses conceptions politiques, couplé à une volonté d’indépendance politique et militaire sur le plan
international (sortie de l’OTAN, soutien à la construction européenne et maintien de liens économiques
et politiques avec les pays d’Afrique nouvellement indépendants).
De Gaulle doit cependant faire face à une contestation de la société qui s’exprime lors de la crise de
mai 1968. Il démissionne l’année suivante après que le rejet par les Français lors d’un référendum de
son projet de réforme des institutions.
II. LA VE RÉPUBLIQUE APRÈS LE GÉNÉRAL DE GAULLE
A. La continuité
En 1969, Georges Pompidou succède à de Gaulle après sa démission. Ancien Premier ministre sous
la présidence du général et issu du même parti de droite, il suit la voie de son prédécesseur. Il meurt