phase 1 : l`organisation initiale

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Phase 1
L’organisation
initiale
Table des matières
PHASE 1
L’ORGANISATION INITIALE
4
Module 1.1 : Le fondement des coopératives ................................................................... 4
QU’EST-CE QU’UNE COOPÉRATIVE? ................................................................................. 4
L’HISTOIRE DU MOUVEMENT COOPÉRATIF ........................................................................ 4
CE QUI DISTINGUE LA COOPÉRATIVE DES AUTRES TYPES D’ENTREPRISES ............................ 4
LES PRINCIPES DE LA COOPÉRATION ............................................................................... 5
LA GOUVERNANCE D’UNE COOPÉRATIVE .......................................................................... 7
LES ÉTAPES DE LA CRÉATION D’UNE COOPÉRATIVE ......................................................... 10
Module 1.2 : Introduction à la gestion de projet ............................................................ 13
QU’EST-CE QU’UN PROJET? .... ..................................................................................... 13
QU’EST-CE QUE LA GESTION DE PROJET? ....................................................................... 13
LES ÉLÉMENTS LIVRABLES DU PROJET ........................................................................... 15
LES PARTIES INTÉRESSÉES AU PROJET .......................................................................... 15
LES RÔLES ET LES RESPONSABILITÉS ............................................................................ 15
LES CONSIDÉRATIONS BUDGÉTAIRES ............................................................................ 15
LE POSTE DE GESTIONNAIRE DE PROJET ........................................................................ 15
LE CYCLE DE VIE D’UN PROJET ..................................................................................... 17
LES PROCESSUS DE GESTION DE PROJET ....................................................................... 17
L’ARRÊTÉ DE PROJET ............. ..................................................................................... 17
LA PORTÉE DU PROJET........... ..................................................................................... 18
LA STRUCTURE DE RÉPARTITION DU TRAVAIL ................................................................. 18
LA GESTION DES COÛTS ........ ..................................................................................... 21
LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES ..................................................................... 21
LA GESTION DES COMMUNICATIONS ............................................................................. 21
LA GESTION DES RISQUES ..... ..................................................................................... 22
LA CONCLUSION DU PROJET ... ..................................................................................... 23
RÉSUMÉ .............................. ..................................................................................... 23
Module 1.3 : L’engagement d’un consultant .................................................................. 24
L’ÉLABORATION DES OBJECTIFS ................................................................................... 24
LA DEMANDE DES PROPOSITIONS ................................................................................. 24
LA RECHERCHE D’UN CONSULTANT................................................................................ 25
LA SÉLECTION PRÉLIMINAIRE DES CANDIDATS ............................................................... 25
LES ENTREVUES AVEC LES CANDIDATS .......................................................................... 26
LA FIXATION DES HONORAIRES .................................................................................... 27
L’entente ACCORD DE CONSULTATION ..............................................................................
LE TRAVAIL AVEC LE CONSULTANT ................................................................................ 29
Exercices ....................................................................................................................... 31
Bibliographie ................................................................................................................. 32
3
28
PHASE 1
L’ORGANISATION INITIALE
Module 1.1 : Le fondement des coopératives
QU’EST-CE QU’UNE COOPÉRATIVE?
Une coopérative est une entreprise économique ayant un modèle de gestion unique. La raison d’être
primordiale de l’entreprise coopérative est de fournir des services à ses membres, comme le
confirment les aspects suivants. La coopérative :
•
appartient à ceux et celles qui utilisent ses services;
•
est contrôlée à parts égales par tous ses membres-propriétaires;
•
se compose de membres-propriétaires ayant le même intérêt à répondre à leurs besoins et
aspirations communes d’ordre économique, social ou culturel;
•
reverse ses bénéfices aux membres-propriétaires en proportion de leur utilisation des
services, ou conserve ses surplus pour financer la prestation des services;
•
cherche à concrétiser le plein potentiel de la coopération par la promotion de l’éducation
coopérative entre les coopératives.
C’est à cause de ces caractéristiques uniques et de leurs objectifs sous-jacents que les coopératives
se considèrent comme un secteur distinct de l’économie.
Les coopératives sont mises sur pied dans le but de répondre à un besoin commun d’un groupe de
personnes ou d’assurer à ce groupe un avantage économique. La plupart des coopératives résultent
de la vision de quelques personnes qui suscitent un intérêt autour d’elles et déclenchent un passage
à l’action.
L’HISTOIRE DU MOUVEMENT COOPÉRATIF
Le succès initial du mouvement coopératif moderne est attribué à la Rochdale Équitable Pioneer
Society, qui, en 1844, a fondé un magasin à Rochdale, en Angleterre, où l’on trouvait des aliments
de base tels que de la farine, du gruau, du sucre et du beurre. Cette société avait pour but de
fournir des aliments de base aux travailleurs appauvris, qui autrement n’auraient pas eu les moyens
de se les procurer. La réussite de ce magasin coopératif l’a amené à offrir d’autres aliments et
articles de maison.
Bon nombre de coopératives débutent sous la forme d’un mouvement de la base qui donne accès à
des biens ou services à prix abordable. Au Manitoba, le mouvement coopératif a pris forme à la fin
du XIXe siècle, avec des coopératives de consommateurs et d’agriculteurs. Les pionniers venus de
l’Est du Canada, des États-Unis et de l’Europe étaient déjà conscients de l’existence des
coopératives, ce qui a largement contribué au succès de leur implantation chez nous.
Les premières coopératives de caisse se sont formées au Québec en 1900 et au Manitoba dans les
années 1930. Voici quelques exemples de coopératives : les Credit unions et les caisses populaires,
la Manitoba Pork Marketing Co-op Inc., TruServ Canada Cooperative, la Red River Cooperative,
Granny’s Poultry Cooperative et Arctic Cooperatives.
CE QUI DISTINGUE LA COOPÉRATIVE DES AUTRES TYPES D’ENTREPRISES
Les coopératives naissent de préoccupations économiques et sociales. Ce sont des organisations
communautaires qui se soucient non seulement du résultat financier de leurs activités, mais aussi
des besoins de leurs membres et de la qualité de vie de leur collectivité.
Trois aspects principaux distinguent la coopérative des autres types d’entreprises :
L’objectif : L’objectif primordial d’une coopérative est de répondre aux besoins
communs de ses membres, tandis que l’objectif primordial de la plupart des
entreprises axées sur l’investisseur est de maximiser le bénéfice des actionnaires.
4
La structure de gestion : Dans une coopérative, une caisse populaire ou une credit
union, on compte une voix par membre plutôt qu’une voix par action comme dans la
plupart des entreprises. Cette particularité aide la coopérative à servir l’intérêt
commun plutôt que l’intérêt individuel; grâce à elle, ce sont les gens et non pas le
capital qui contrôlent l’organisation.
La répartition des bénéfices : Dans une coopérative, une caisse populaire ou une
credit union, les bénéfices sont répartis entre les membres-propriétaires en fonction
de leur niveau d’utilisation de la coopérative et non pas en fonction du nombre
d’actions qu’ils détiennent. De plus, les coopératives ont tendance à réinvestir leurs
bénéfices dans l’amélioration des services aux membres et la promotion du bien-être
de leur collectivité.
LES PRINCIPES DE LA COOPÉRATION
Les principes du secteur coopératif sont issus des toutes premières coopératives, dont les membres
mettaient leurs ressources en commun pour répondre à leurs propres besoins.
Sept principes coopératifs internationalement reconnus, élaborés au fil du
temps, gardent encore toute leur actualité.
1. L’adhésion volontaire et ouverte
La coopérative est une organisation bénévole, ouverte à quiconque peut utiliser ses services et accepte les
responsabilités rattachées à l’adhésion, sans distinction de genre ni discrimination sociale, raciale, politique
ou religieuse.
2. Le contrôle exercé démocratiquement par les membres
La coopérative est une organisation démocratique contrôlée par ses membres, qui participent activement à
l’établissement des politiques et à la prise de décisions. Les représentants élus, hommes et femmes, rendent
des comptes aux membres. Dans une coopérative primaire, les membres ont tous le même droit de vote
(une voix par membre); les coopératives d’autres niveaux sont aussi organisées démocratiquement.
3. La participation économique des membres
Les membres contribuent équitablement au capital de leur coopérative et le contrôlent démocratiquement.
Au moins une partie de ce capital appartient à toute la coopérative. Habituellement, les membres ne
touchent aucune rémunération ou presque sur le capital souscrit comme condition d’adhésion.
Les membres peuvent affecter les surplus aux fins suivantes : le développement de la coopérative,
notamment par l’établissement de réserves dont une partie au moins est indivisible; le versement d’une
ristourne aux membres en proportion du montant de leurs transactions avec la coopérative; le soutien
d’autres activités approuvées par les membres.
4. L’autonomie et l’indépendance
La coopérative est une organisation autonome contrôlée par ses membres. Si elle conclut une entente avec
une autre organisation, gouvernementale ou non, ou qu’elle réunit des capitaux de sources externes, elle le
fait à des conditions qui assurent à ses membres un contrôle démocratique et préservent son autonomie.
5. L’éducation, la formation et l’information
La coopérative éduque et forme ses membres, ses représentants élus, ses gestionnaires et ses employés
afin qu’ils puissent contribuer efficacement au développement de l’organisme. Elle informe le grand public,
en particulier les jeunes et les leaders d’opinion, de la nature et des avantages de la coopération.
6. La coopération entre les coopératives
Les coopératives optimisent l’efficacité de leurs services aux membres et renforcent le mouvement
coopératif en collaborant au sein de structures locales, nationales, régionales et internationales.
7. Le souci de la collectivité
Bien qu’axée sur les besoins de ses membres, la coopérative travaille au développement durable de sa
collectivité par l’intermédiaire de politiques acceptées par ses membres.
5
Les pratiques commerciales saines du modèle coopératif
Pour que le modèle coopératif porte ses fruits, cinq pratiques commerciales saines doivent ressortir
du modèle de gestion. Ces pratiques sont regroupées en cinq domaines : la coopération, les
personnes, les finances, la clientèle, l’exécution. Dans chaque domaine, nous avons relevé les
enjeux à prendre en compte pour concrétiser le modèle coopératif sur les marchés canadiens.
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« SUCCESSFUL CO-OPERATIVE BUSINESS » IMAGE ]
FRENCH
[page 6 of English text : centre]
Successful… = Entreprise coopérative prospère
[clockwise from top]
CO-OPERATION = COOPÉRATION
Co-operating to… = Coopérer pour faire bouger les choses
Recruit members… =
Recrutement
Promotion de la ristourne
Appui à la collectivité
Promotion de la coopération
PEOPLE = PERSONNES
Working together… = Former une équipe de travail gagnante
Employer of choice… =
Employeur de choix
Qualité des communications
Égalité des chances
Accent mis sur le rendement
CUSTOMERS = CLIENTÈLE
Putting customers… = Faire passer le client avant tout
The staff are great… =
Personnel formidable
Normes d’excellence
Coop à l’écoute
Commerce équitable
Justes prix
[counterclockwise from top]
FINANCE = FINANCES
Making profits… = Faire des profits pour concrétiser nos objectifs coopératifs
Manage investment… =
Gestion des investissements
Contrôle des coûts
Amélioration des bénéfices
Croissance des ventes
DELIVERY = EXÉCUTION
Better, simpler… = Faire mieux, plus simple, moins cher
Get it right… =
Réussite du premier coup
Amélioration constante
Protection de l’environnement
Santé et sécurité au travail
6
TEXT
IN
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LA GOUVERNANCE D’UNE COOPÉRATIVE
En général, le conseil d’administration d’une coopérative a six fonctions différentes.
1. La fonction de centre de décision principal
7
On peut considérer que les membres de la coopérative ont un pouvoir de dernier ressort,
mais c’est au conseil qu’est dévolue la responsabilité générale de la gestion et du
leadership de la coopérative. La coopérative doit avoir un centre de décision où se fait la
coordination de l’entreprise. Ce centre décisionnel, c’est le conseil d’administration. Le
conseil établit l’orientation stratégique.
2. La fonction de consultant
Le conseil agit en qualité de consultant pour la direction et les membres, collectivement ou
individuellement. Les administrateurs étant élus pour représenter les membres, leur
expérience et leurs compétences peuvent constituer une source précieuse d’information,
d’avis et de conseils. Le conseil est un groupe de rétroaction qui représente les membres.
3. La fonction de fiduciaire
Le conseil représente les membres actionnaires propriétaires et assure la gérance de la
coopérative en leur nom. Le conseil assume sa fonction de fiduciaire à l’égard des
membres, des créanciers et du public en prenant la responsabilité de l’administration
effective de la coopérative.
4. La fonction de perpétuité
L’une des tâches fondamentales du conseil est d’assurer la continuité de la coopérative. Il
s’en acquitte en engageant des dirigeants compétents, en guidant efficacement ces
dirigeants et en veillant à orienter constamment les efforts de la coopérative.
5. La fonction de symbole
Les administrateurs et le conseil sont considérés comme un symbole de vigueur et de
leadership, capable d’orienter la coopérative vers l’atteinte de ses objectifs. Cette fonction,
au-delà de la coopérative elle-même, imprègne la collectivité, l’industrie et les institutions
partenaires de la coopérative.
6. La fonction de continuité : la responsabilité de se renouveler
Le conseil d’administration a la responsabilité d’assurer son propre renouvellement.
Les fonctions du conseil reflètent ses domaines de responsabilité et les principes coopératifs. Il
existe toute une gamme de modèles de gouvernance, en fonction du type de coopérative, de la
taille de l’organisation, de son degré de maturité et, dans une large mesure, des décisions des
administrateurs quant à la façon dont le conseil mènera ses activités.
Matière à
réflexion
La gouvernance d’une coopérative s’apparente à celle d’une corporation.
Comme dans une corporation, les administrateurs sont élus par les
actionnaires, mais dans le cas d’une coopérative, les consommateurs –
généralement tous les consommateurs – sont membres (coopérative
sans capital social).
Si ce fait rend le conseil d’une coopérative particulièrement sensible aux
besoins de la collectivité, d’un point de vue structurel, ce conseil
s’apparente à celui d’une entreprise non coopérative. Toutefois, dans la
pratique, le fait d’avoir des membres propriétaires influe sur la nature du
rôle de l’administrateur.
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Figure 2. Structure organisationnelle d’une coopérative
Membres
Nomination
Élection
Vérificateurs
Conseil
d’administration
Recrutement
Nomination
Chef de la
direction
Élection
Trésorier
Recrutement
Président
Vice-président
Équipe de direction
Ressources
humaines
Finances
Marketing
Exploitation
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Secrétaire
LES ÉTAPES DE LA CRÉATION D’UNE COOPÉRATIVE
1. La vision ou l’idée
La première étape de la création d’une coopérative est l’idée qu’en travaillant ensemble, on pourrait
répondre ou mieux répondre à un besoin particulier. Cette idée pourrait porter sur l’avantage de
regrouper l’achat, la mise en marché, la production ou la transformation de certains produits.
2. La recherche d’appuis
La deuxième étape consiste à communiquer cette idée ou cette vision aux personnes qu’elle sont
susceptible de s’intéresser ou qui sont en position d’en tirer un avantage. Cela commence
généralement par des rencontres individuelles ou en petit groupe (autour d’un café, par exemple)
qui débouchent une réunion ou une série de petites réunions.
3. Les fondements
Le groupe ou les leaders choisit commencent à étudier les options qu’offre le model des
coopératives et communiquent avec d’autres coopératives ou regroupements coopératifs. En effet,
le principe de la coopération entre coopératives s’applique aussi aux coopératives en démarrage. Le
groupe ou les leaders commencent à articuler la vision en décrivant les avantages de la coopérative
et en préparant les premières projections préliminaires.
4. La détermination des exigences
Avec l’aide des coopératives déjà établies, d’associations coopératives ou de fonctionnaires, le
groupe doit déterminer les éléments juridiques et organisationnels nécessaires à la formation de la
nouvelle coopérative. Il doit aussi produire un aperçu général du nombre d’adhésions et
d’investissement en capital requis pour assurer la viabilité de l’organisation. Dans certains cas, le
groupe pourra déjà procéder à une étude de faisabilité officielle, mais le plus souvent, il lui faudra
d’abord réunir des fonds. En général, à ce stade, un bref plan d’affaires suffit.
5. La communication
Le groupe est maintenant en position de présenter la vision et le plan d’affaires à la collectivité des
membres potentiels afin de solliciter leur rétroaction et leur appui. Le plus souvent, on demande aux
personnes qui assistent à la réunion de manifester leur intérêt, officiellement ou non, en versant une
contribution financière qui permettra de faire progresser la démarche.
En supposant que les appuis sont suffisants, le groupe peut maintenant réaliser une étude de
faisabilité et rédiger un projet de règlement administratif. Ces exigences varient en fonction du type
de coopérative, de la taille de l’organisation et du but visé par le regroupement coopératif.
6. La préparation
Que la préparation de l’étude de faisabilité se fasse à un stade précoce ou tardif, il est important de
communiquer l’information aux membres éventuels et de la mettre à leur disposition afin que les
membres (qui sont aussi les investisseurs potentiels) sachent bien dans quoi ils investissent. La
plupart des coopératives en démarrage ont besoin d’aide pour réaliser une étude de faisabilité. Il est
probable aussi que le groupe aura besoin d’une assistance juridique pour préparer ses règlements
administratifs et ses statuts constitutifs. L’information résultante doit préciser clairement l’apport
financier, les risques et les obligations associés à l’adhésion.
7. La réunion initiale
Les plans, avantages et besoins financiers sont communiqués lors d’une réunion publique ouverte ou
ciblée convoquée à cette fin précise. On demande aux participants d’adhérer à la coopérative, on
approuve les règlements administratifs et on élit les administrateurs. Les règlements ne peuvent
être adoptés qu’après que la constitution aura été votée par les membres. Une fois établie, la
coopérative peut commencer à construire l’entreprise.
10
Figure 3. Processus décisionnel de la fondation d’une coopérative
Idée/concept d’affaires
Non faisable
Nombre suffisant
de personnes
intéressées
Étude
•
•
•
•
de faisabilité
Marché
Rentabilité
Concurrence
Structure
d’entreprise
• Besoins en capital
Création du
comité directeur
Recherche initiale
• Produit
• Clientèle
• Avantages
concurrentiels
Recherche de solutions
de rechange
Arrêt
Révision du
concept
Faisable
Communication de la
conclusion au comité
directeur, demande
d’autorisation de
procéder
Oui : constitution
de la coopérative
Recherche de solutions
de rechange
Pas d’entente
Arrêt
1re réunion de la coopérative :
Élection des administrateurs
Approbation des règlements
administratifs
Organisation du financement
du plan d’entreprise
Suite
11
Création du plan d’entreprise :
• Plan d’action détaillé
• Besoins financiers
• Besoins en installations
• Nombre de membres
• Apport en capital
• Direction et personnel
• Marchés et distribution
Soumission des résultats
du plan d’entreprise à
l’approbation du conseil
Approbation donnée :
présentation du plan aux
membres
Recherche de solutions
de rechange
Approbation
refusée
Financement
insuffisant
Arrêt
Financement (capital social et dette)
• Choisir les leaders pour la levée de capitaux
• Approcher les institutions financières pour
gérer la dette
Obtention du
financement
nécessaire
Mise en œuvre du plan d’action
Embauche
des
dirigeants
Acquisition des
installations et
technologies
de production
Établissement
des marchés de
biens
transformés ou
de services
12
Embauche
des employés
Début de la
production
Module 1.2 : Introduction à la gestion de projet
Le défi de la gestion d’une entreprise coopérative en démarrage s’imprègne de plusieurs
dimensions : le travail avec les consultants, l’analyse des études de faisabilité, la gestion des
ressources humaines, la gouvernance du conseil, les relations avec la collectivité, la présentation au
marché, la première année d’exploitation… Souvent, la liste des priorités rattachées à ces besoins
semble s’allonger à l’infini.
Si certains de ces défis sont uniques aux coopératives, ils ne diffèrent pas tant des problèmes de
gestion généraux. Quel que soit le contexte, il importe que le processus de gestion demeure simple
pour être efficace. Surtout, la coopérative a besoin d’une gestion de projet effective. En définissant
clairement cette démarche dès le démarrage, elle sera mieux à même de faire face à la concurrence
et de survivre dans le marché.
QU’EST-CE QU’UN PROJET?
Un projet est une activité temporaire, c’est-à-dire qu’il débute et se termine à des dates
déterminées. Certaines activités opérationnelles peuvent être gérées comme des projets, pourvu
qu’elles répondent à cette caractéristique.
QU’EST-CE QUE LA GESTION DE PROJET?
La gestion de projet est la mise en application des connaissances, des compétences, des outils et des
techniques mis au point particulièrement pour les activités du projet, afin de répondre aux exigences
du projet.
Les connaissances en gestion de projet portent sur neuf domaines clés :
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
L’intégration (gestion de plusieurs tâches connexes)
L’étendue (définition concertée et respect des limites du projet)
Le temps
Les coûts
La qualité
Les ressources humaines
Les communications
Le risque
Les approvisionnements
Le plan de projet est un document officiel qui servira de guide à l’équipe de projet pendant toute la
durée de l’exécution et du contrôle du projet. Le plan de projet a pour but principal de définir et
documenter l’étendue des travaux à réaliser, les résultats attendus du projet, ainsi que les
hypothèses et décisions qui ont servi de base à sa préparation.
Il est essentiel de consacrer du temps à la clarification des résultats et de l’étendue du projet. Il
peut s’avérer très difficile de gérer un projet si les résultats attendus sont flous ou qu’il n’y a pas de
consensus sur son étendue.
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Matière à
réflexion
Pour définir les résultats, posez-vous les questions suivantes : « Pourquoi
démarrons-nous ce projet? Quel résultat différent voulons-nous obtenir?
Comment saurons-nous que nous avons terminé? » Ces questions aident à
définir les résultats et à les communiquer efficacement.
Pour définir l’étendue du projet, posez-vous les questions suivantes :
« Quelle doit être la taille de ce projet? Que sommes-nous prêts à faire
pour obtenir nos résultats? Qu’est-ce que nous ne sommes pas prêts à
faire (pour des raisons de coût, de temps ou autres)? »
Les principaux outils de gestion de projet sont le calendrier et le budget.
Un calendrier de projet réaliste est un outil de planification des plus utiles. On pourra le modifier
plusieurs fois, mais il faut l’élaborer et le suivre dès le début du projet.
Généralement, le projet de démarrage d’une coopérative comporte quatre stades. Chacune de ces
étapes se divise en plusieurs éléments, dont plusieurs se déroulent simultanément.
Calendrier de développement
Stade I
Faisabilité Engagement, planification,
consolidation, positionnement,
premiers contacts avec les prêteurs,
recherche et réservation de site
Stade II
Préparation des rénovations du domaine à bail
ou de la construction
Conception, soumissions
Financement
(de 2 à 6 mois)
Stade III
Rénovations du domaine à bail ou construction
(de 2 à 6 mois)
Stade IV
Préparation de l’ouverture
(de 1 à 2 mois)
(de 3 mois à
3 ans)
Remarque : Fin du stade I – Signature du bail ou du contrat de vente et
éventualités
Fin du stade II – Conclusion des ententes de financement,
élimination des éventualités, point de décision final. Plus question
de faire marche arrière!
Le plan décrit également :
•
•
•
•
les
les
les
les
budgets,
échéances,
processus de communication,
risques associés à l’exécution des travaux.
14
Le plan doit préciser :
•
•
qui fait quoi,
à quelle date et dans quel ordre les tâches doivent être achevées afin de produire les
éléments livrables et les résultats attendus.
LES ÉLÉMENTS LIVRABLES DU PROJET
Les éléments livrables sont des résultats tangibles (un produit, un service, le résultat d’une activité)
produits dans le cadre du projet. Par exemple, un document clé sur lequel la direction doit prendre
une décision pour que le projet aille de l’avant est un élément livrable.
Il y a deux types d’éléments livrables.
•
Les éléments livrables internes sont créés dans le cadre de l’exécution du projet; il peut s’agir
par exemple d’un document, d’un nouveau procédé ou de la modification d’un procédé existant.
•
Les éléments livrables externes sont ceux qu’exige un client ou une partie intéressée, par
exemple les rapports des étapes mensuels.
LES PARTIES INTÉRESSÉES AU PROJET
Les parties intéressées sont des personnes ou des organisations qui ont un intérêt pour le projet ou
une incidence sur celui-ci. Dans le contexte du démarrage d’une coopérative, une partie intéressée
pourrait être une personne qui :
•
•
•
participe activement au projet ou qui a des rapports actifs avec lui;
est touchée, positivement ou négativement, par la réalisation du projet;
pourrait avoir une incidence positive ou négative sur le projet.
Les principales parties intéressées internes sont les gestionnaires, les employés et les
administrateurs; les principales parties intéressées externes sont les fournisseurs, les membres de
la coopérative, les groupes communautaires, les gouvernements et les organismes de
réglementation.
LES RÔLES ET LES RESPONSABILITÉS
La définition des rôles et responsabilités de toutes les parties intéressées et de tous les membres de
l’équipe est essentielle à la réussite d’un projet. En précisant clairement les attentes, les pouvoirs et
le rôle attendu de chacun, on élimine toute ambiguïté à savoir qui doit faire quoi, à quel moment et
pour quelles raisons.
LES CONSIDÉRATIONS BUDGÉTAIRES
L’efficacité de la budgétisation est un élément essentiel à tout projet. L’estimation du coût de toutes
les ressources (personnelles et matérielles) nécessaires à la réalisation du projet indique à la
direction quel montant elle doit y affecter, mais elle constitue aussi une mesure efficace de la
réussite du projet.
Un des principaux facteurs de succès d’un projet est son achèvement dans les délais et les budgets
prévus. Il est essentiel de bien circonscrire l’étendue des travaux à réaliser pour évaluer les
ressources, le matériel et l’effort nécessaires à leur exécution.
LE POSTE DE GESTIONNAIRE DE PROJET
Quelles sont les caractéristiques essentielles d’un bon gestionnaire de projet dans le contexte du
démarrage d’une coopérative? Avant tout, la personne doit être très dévouée et faire preuve de
beaucoup de persévérance pour voir à la bonne marche du projet, du début à la fin. Ce genre de
projet représente tout un défi et nécessite beaucoup d’énergie et de ressources. Il faut de bonnes
15
compétences en gestion pour développer et utiliser efficacement ces ressources d’une façon
responsable et dans les délais voulus, tout en déployant une énergie positive soutenue pendant
toute la durée du projet.
Le choix logique d’un candidat au poste de gestionnaire de projet est un membre du comité
directeur de la coopérative. Cette personne doit être capable d’assurer le leadership nécessaire et de
garder le projet sur la bonne voie. Si aucun candidat n’est disponible au sein du comité directeur, le
directeur général (ou l’équipe de direction) devra embaucher ou embaucher de façon contractuelle
un gestionnaire de projet qui relèvera directement du comité directeur. Le candidat idéal serait alors
soit un gestionnaire de projet ou un consultant professionnel, soit une personne recrutée dans le
cadre d’un processus de recrutement ouvert.
Les qualités essentielles d’un gestionnaire de projet
Le gestionnaire du projet de démarrage d’une coopérative doit avoir des compétences et des
qualités dans les domaines suivants :
•
Organisation et prise de décision : Avoir un bon sens de l’organisation et être en
mesure d’obtenir des résultats positifs en temps voulu. Manifester une capacité à gérer
plusieurs tâches et à se concentrer, dans le cadre du projet et à l’extérieur de celui-ci.
Être capable de travailler d’une façon autonome et de se motiver sans se perdre, s’isoler
ni négliger son obligation de rendre des comptes. Savoir résoudre des problèmes de façon
créative et efficace et prendre des décisions à point nommé; savoir quand et comment
demander l’aide nécessaire, à l’intérieur ou à l’extérieur de la coopérative. Obtenir et
coordonner les avis et services professionnels nécessaires.
•
Qualités de leader et de promoteur : Être un leader et un promoteur solide et crédible
du projet. Établir une équipe efficace pendant tout le projet, en suscitant l’enthousiasme
et l’énergie positive au sein d’un groupe diversifié de parties intéressées et d’appuis.
Respecter et souligner les efforts de tous les participants et cultiver les relations avec eux.
Motiver les intervenants et faire avancer le projet au besoin, là encore avec respect et
honnêteté, en générant une énergie positive et un désir d’apprendre tous les jours.
•
Aptitudes en relations humaines : Manifester de bonnes aptitudes en relations
humaines et savoir communiquer clairement avec tous les intervenants du projet. Faire
preuve de souplesse et de réceptivité. Déléguer avec succès les responsabilités et les
pouvoirs. Être un négociateur et un solliciteur de fonds efficace en toute circonstance.
•
Analyse et gestion financière : Appliquer des capacités d’analyse adéquates au projet,
afin de soutenir et mettre à l’épreuve son jugement intuitif. Avoir une bonne vue
d’ensemble des objectifs financiers et de la situation financière du projet et assurer une
gestion financière efficace et immédiate du projet.
•
Engagement et sens de l’humour : Faire preuve d’un fort niveau d’engagement envers
sa tâche, combiné à une dose de bon sens. Avoir ou développer un bon sens de l’humour.
Avoir du plaisir et profiter de la compagnie des autres.
De grands défis à relever
Les principaux défis à relever par le gestionnaire de projet sont :
•
•
•
Combiner la gestion de projet à son emploi régulier. Éviter d’accepter de faire l’impossible.
Éviter de s’isoler de l’organisation.
Gérer le stress et conserver une énergie positive.
16
•
•
Établir de bonnes voies de responsabilisation et de soutien au sein du comité directeur.
Développer une base d’aides et d’appuis extérieurs efficaces.
LE CYCLE DE VIE D’UN PROJET
En général, les coopératives divisent leurs projets d’envergure en phases afin d’en améliorer le
contrôle et la surveillance et de répartir les responsabilités adéquatement. Ces phases peuvent à
leur tour se décomposer en fonction des principaux éléments livrables, de la disponibilité des
ressources ou de tout autre groupement logique qui cadre avec les buts de l’organisation.
Le cycle de vie d’un projet correspond à l’ensemble de ses phases.
Matière à
réflexion
Les phases du projet sont généralement marquées par l’achèvement d’un ou
plusieurs éléments livrables prédéterminés.
Un élément livrable est un produit tangible et vérifiable du travail, tel un
prototype, une étude de faisabilité ou un rapport. Bien qu’il soit lisible ou
visible, en soi, l’élément livrable n’est pas nécessairement le résultat final du
projet. Le plus souvent, il s’agit d’une portion du résultat final ou d’une
composante qui y contribue.
Les phases d’un projet sont ordonnées selon une séquence logique. Chacune des phases du projet
comporte généralement un ou plusieurs éléments livrables définis. Par exemple, on définit la
phase 1 d’un projet comme l’engagement d’un consultant ou l’achèvement de l’étude de faisabilité.
Après l’achèvement de ces tâches, la coopérative examinera l’étude et déterminera si d’autres
travaux sont nécessaires avant d’amorcer les tâches qui débutent à la phase 2.
LES PROCESSUS DE GESTION DE PROJET
Les processus de gestion de projet s’organisent en cinq groupes :
•
le processus de lancement – l’autorisation de démarrer le projet ou la phase;
•
le processus de planification – la définition et l’affinage des résultats et objectifs du projet; le
choix de la meilleure ligne d’action à suivre pour les atteindre; l’acceptation par l’équipe des
responsabilités qui lui incombent;
•
le processus d’exécution – la coordination des personnes et des ressources nécessaires à la
concrétisation du plan;
•
le processus de contrôle – la confirmation de l’atteinte des objectifs par la surveillance et la
mesure des progrès accomplis; le repérage des écarts par rapport au plan et la prise des
mesures correctives nécessaires;
•
les processus de fermeture – l’acceptation des résultats du projet ou de la phase; la
confirmation de l’achèvement du projet.
Ces processus sont liés les uns aux autres par les résultats qu’ils produisent. L’extrant d’une phase
est généralement l’intrant de la phase suivante.
L’ARRÊTÉ DE PROJET
L’arrêté de projet est le document qui autorise officiellement la réalisation d’un projet. Il précise le
besoin auquel il doit répondre et décrit le produit, le service ou le résultat à produire.
17
LA PORTÉE DU PROJET
La gestion de la portée du projet comprend le processus par lequel on s’assure que tous les
intéressés connaissent les limites du projet; autrement dit, l’arrêté de projet doit contenir tous les
travaux et uniquement les travaux nécessaires à l’obtention des résultats voulus. La portée du
projet délimite ce qui en fait partie ou non. On distingue cinq processus de gestion de la portée du
projet :





la mise au point – l’autorisation du projet ou de la phase;
la planification de la portée – l’élaboration d’un énoncé de la portée qui servira de fondement
à toutes les décisions ultérieures concernant le projet;
la définition de la portée – la subdivision des principaux éléments livrables du projet en
composantes plus petites et plus faciles à gérer;
la vérification de la portée – l’acceptation officielle de l’énoncé de la portée;
le contrôle des modifications de la portée – le contrôle des changements effectués à la portée
du projet.
Matière à
réflexion
Les extrants du processus de mise au point sont :
•
•
•
•
l’arrêté de projet,
la désignation d’un gestionnaire de projet;
la liste des contraintes (les facteurs qui restreignent la capacité de
l’équipe de projet à achever le projet d’une façon satisfaisante);
la liste des hypothèses (les facteurs qui, aux fins de la planification, sont
considérés comme étant vrais, réels ou certains).
LA STRUCTURE DE RÉPARTITION DU TRAVAIL
La structure de répartition du travail (SRT) est une façon de regrouper les éléments livrables et les
tâches du projet de manière à définir la portée du projet; elle est organisée par élément livrable, et
seules les tâches qui y figurent font partie de la portée du projet.
La SRT est une représentation graphique des travaux à réaliser afin de produire les éléments
livrables ou les résultats souhaités. Chacun de ses niveaux donne une description plus détaillée des
travaux que le niveau précédent. Dans une SRT officielle, on assigne à chaque tâche un identifiant
unique qui pourra servir à préparer un sommaire hiérarchique des coûts et des ressources. La SRT
peut atteindre différents degrés de spécialisation en fonction des lecteurs éventuels ou de l’idée que
l’organisation se fait de la gestion de projet. Voici un exemple de représentation d’une SRT.
[ DELETE THE ENGLISH AND INSERT THE FOLLOWING FRENCH TEXT IN THE « WORK
BREAK DOWN STRUCTURE (WBS) » IMAGE ]
[page 17; 1st row]
ID = No
WBS = SRT
Task Name = Nom de la tâche
Duration = Durée
Start = Début
Finish = Fin
February… = Février Mars Avril
[4th column] entitled Task Name
Mai
Juin
Juillet
18
Software Product Release… =
Nouvelle édition du logiciel
Gestion de projet
Planification
Administration
Conception détaillée
Exigences logicielles
Guide de l’utilisateur
Assurance de la qualité
Essai des scripts
Essai des résultats
[5th col] entitled Duration
days = jours
[6th col] entitled Start
Wed Mar 25, ’09 =
Mer 25 mars 2009
Mer 25 mars 2009
Mer 25 mars 2009
Mer 22 avril 2009
Mer 6 mai 2009
Mer 6 mai 2009
Mer 20 mai 2009
Mer 3 juin 2009
Mer 3 juin 2009
Mer 17 juin 209
[7th col] entitled Finish
Tue Jun 23, ’09… =
Mar 23 juin 2009
Mar 5 mai 2009
Mar 21 avril 2009
Mar 5 mai 2009
Mar 2 juin 2009
Mar 19 mai 2009
Mar 2 juin 2009
Mar 23 juin 2009
Mar 16 juin 2009
Mar 23 juin 2009
[lower part]
Project… = Projet : MAFRI Mod 4 sample.mpp
Date… = Date : Mer 22 avril 2009
Task = Tâche
Split = Séparation
Progress = Progrès
Milestone = Jalon
Summary = Sommaire
Project Summary = Sommaire du projet
External Tasks = Tâches externes
External Milestone = Jalon externe
Deadline = Échéance
19
Le niveau de détail présenté dans la SRT doit être suffisant pour qu’une personne qui consulte le
document comprenne clairement quel est le travail à faire, qui doit le faire et quand il doit être fait.
Prenons un exemple simple : le remplacement d’une prise de courant murale. Si c’est un
électricien qualifié qui effectue le travail, il suffit de lui indiquer la prise à remplacer, car, de par
sa formation et sa certification, l’électricien connaît les étapes de l’exécution de ce travail. Si vous
confiez le travail à un apprenti sans expérience, vous devrez donner une description plus détaillée
de la tâche :
1.0
1.1
1.2
1.3
1.4
1.5
1.6
Repérer la prise à remplacer
Localiser le coupe-circuit qui agit sur la prise
Fermer le coupe-circuit
S’assurer que le courant est coupé
Enlever la plaque de finition
Conserver la plaque et les vis
Enlever les vis qui retiennent la prise au mur, etc.
Le suivi et le contrôle du projet
Le rendement du projet doit faire l’objet d’une surveillance et des mesures continues afin de repérer
rapidement les écarts par rapport au plan du projet et de prendre des mesures correctives, s’il y a
lieu.
Les écarts par rapport au plan doivent être intégrés aux processus de contrôle des divers domaines
de connaissances. Les mesures correctives ou rajustements du plan doivent se faire au moyen des
processus de planification appropriés.
20
Matière à
réflexion
Un retard prévu de deux ou trois jours sur une date de livraison ne justifie
pas nécessairement un rajustement du plan de projet. Par contre, si le
retard prévu est de deux ou trois semaines, il faudra probablement rajuster
le plan. Ce rajustement pourrait comprendre l’affectation de ressources
supplémentaires au projet afin d’assurer le respect de l’échéance finale, ou
encore la modification des dates d’achèvement prévues.
Gardez à l’esprit la théorie de la « triple contrainte » : une modification du
calendrier (le report d’une date de livraison) a une incidence soit sur le coût
du projet, soit sur sa portée. Dans cet exemple, l’affectation de ressources
supplémentaires au projet pour éviter tout retard additionnel aura une
incidence sur la composante des coûts (l’ajout de ressources humaines
accroît le coût du projet pour la coopérative).
LA GESTION DES COÛTS
La gestion des coûts est l’ensemble des processus à mettre en œuvre pour assurer l’achèvement
d’un projet dans le respect du budget approuvé. Les principaux processus associés à la gestion des
coûts sont :
•
•
•
•
la planification des ressources – la nature et la quantité des ressources (personnel,
équipement, outils) nécessaires;
l’estimation des coûts – l’évaluation du coût de toutes les ressources nécessaires à
l’exécution du projet;
la budgétisation – l’affectation des coûts estimatifs aux diverses tâches, à un niveau utile sur
le plan de la gestion;
le contrôle des coûts – le contrôle des écarts par rapport au budget des dépenses.
LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
Dans le cadre d’un projet, la gestion des ressources humaines porte sur les processus qui
permettent d’utiliser le plus efficacement possible les personnes qui participent à la réalisation du
projet. Comme pour d’autres processus dont il est question ici, le niveau du détail dépend de
l’envergure et de la spécialisation du projet. Au minimum, il est important de se doter d’un plan
général dans ce domaine, car ce sont les membres de l’équipe de projet qui en assureront le succès.
La gestion des ressources humaines d’un projet comprend les processus suivants :



la planification organisationnelle – l’établissement et la documentation des rôles, des
responsabilités et des rapports hiérarchiques;
la dotation en personnel – l’embauche du personnel nécessaire à l’exécution du projet;
le développement de l’équipe – le développement des compétences individuelles et
collectives propres à optimiser le rendement du projet.
LA GESTION DES COMMUNICATIONS
La gestion des communications d’un projet englobe les processus qui assurent une collecte précise,
en temps utile, de l’information relative au projet ainsi que sa diffusion, son stockage et sa
distribution. Un projet de grande envergure peut avoir ses propres spécialistes en communications.
La gestion des communications comprend les processus suivants :

la planification des communications – la liste des destinataires de chaque type d’information,
le moment où ils en ont besoin, les personnes chargées de la communiquer et les médias à
utiliser;
21



la distribution de l’information – la mise de l’information à la disposition des membres de
l’équipe et des autres destinataires établis dans le plan;
la communication de l’information sur le rendement – la collecte et la diffusion des rapports
sur le rendement du projet;
la clôture administrative du projet – la collecte et la diffusion de l’information associée à la
conclusion officielle du projet ou d’une de ses phases.
Pour bien planifier les communications, il faut établir qui a besoin de chaque type d’information, à
quel moment chacun en a besoin et comment l’information en sera communiquée.
LA GESTION DES RISQUES
La gestion des risques est un processus qui consiste à déterminer les risques associés au projet, à
les examiner et à y réagir. Elle comprend l’évaluation de la probabilité et de l’impact des
événements positifs ainsi que l’atténuation de la probabilité et de l’impact des événements négatifs
susceptibles de se produire.
Les éléments de la gestion des risques d’un projet sont :






la planification de la gestion des risques – la façon d’aborder les risques et d’effectuer la
planification nécessaire;
la détermination des risques – la détermination des risques susceptibles d’avoir le plus
d’impact sur le projet;
l’analyse qualitative des risques – l’analyse des risques et des conditions, et leur classement
par ordre de priorité en fonction de leur incidence possible sur le projet;
l’analyse quantitative des risques – l’estimation de la probabilité qu’un risque se concrétise et
de son impact éventuel sur le projet;
la planification de l’intervention – l’élaboration de plans de surveillance et de contrôle afin de
gérer les risques reconnus;
la surveillance et le contrôle des risques – la surveillance continue des risques et le repérage
des nouveaux risques qui surviennent au cours du cycle de vie du projet.
Matière à
réflexion
Que peut-on faire face au risque?
Il faut réfléchir à la probabilité que le risque se concrétise et à ce qui peut
être mis en œuvre pour éviter ou atténuer cette éventualité.
Le plan de gestion des risques est un document qui décrit :








la méthodologie à utiliser pour gérer les risques;
les rôles et responsabilités du personnel affecté à la gestion du plan ou de chaque risque;
le budget affecté à la gestion du plan et des plans d’intervention qui seront mis en
application au besoin;
le moment où effectué les examens du risque pour toute la durée du projet;
la façon de noter et d’examiner les risques;
les seuils d’activation des plans d’intervention;
les procédures de surveillance et le format des rapports à communiquer à l’équipe de projet;
le suivi de la documentation des risques aux fins du présent projet et de tous les projets
futurs.
Les catégories des risques doivent être bien définies et représentent avec exactitude les travaux
exécutés dans le cadre du projet. Par exemple, la gestion des risques d’un projet devra prendre en
compte :
22
•
•
•
•
les risques techniques (le recours à une technologie non éprouvée),
les risques de gestion (une mauvaise affectation du temps, une mauvaise utilisation des
disciplines associées à la gestion du projet),
les risques organisationnels (le financement, le niveau de priorité des projets, les divergences
quant aux objectifs, le manque de clarté de l’appui au projet, les objectifs, les résultats),
les risques externes (les modifications réglementaires, les conflits de travail).
Le type de projet correspond au genre de travail qui est exécuté. S’il s’agit d’un projet courant ou
récurrent de l’organisation, la connaissance des risques qui y sont associés sera assez complète. S’il
s’agit d’une nouvelle entreprise ou d’une technologie nouvelle ou de pointe, ou encore de
compétences nouvelles dans l’organisation, le niveau d’incertitude et de risque sera accru. La
précision des données décrit la mesure dans laquelle le risque est connu et compris. Elle correspond
à la quantité et à la fiabilité des données disponibles sur le risque. Il est essentiel de bien
comprendre les hypothèses établies au cours du processus de détermination des risques et d’évaluer
leur propre niveau de risque.
LA CONCLUSION DU PROJET
L’information contenue dans les archives du projet permet d’améliorer l’efficience des projets
ultérieurs par la création de processus répétitifs réutilisables. Pour cela, il faut toutefois que
l’organisation ait la volonté de faire un retour sur l’expérience acquise au cours du projet et de
communiquer les leçons apprises.
1.
2.
3.
4.
5.
Plan de projet
Demandes de modification
Rapports d’étape
Acceptation par le client
Chiffrier budgétaire
RÉSUMÉ
Les défis associés au démarrage d’une coopérative exigent un sens d’innovation et l’affectation des
ressources à des projets ciblés. Au sens large, la gestion de projet s’intègre bien à ce processus et
est très utile aux coopératives. Bien géré, n’importe quel type de projet, quelle que soit son
envergure, peut améliorer les perspectives de croissance et de succès d’une coopérative et la qualité
de vie de ses membres.
23
Module 1.3 : L’engagement d’un consultant
Une planification détaillée de l’engagement d’un consultant vous aidera à optimiser la productivité
des relations de travail avec celui-ci, à garder le cap, à atteindre vos objectifs et à répondre aux
attentes en matière de coûts.
L’ÉLABORATION DES OBJECTIFS
Il faut d’abord savoir ce qu’on veut demander au consultant de faire. Prenez en considération
l’expertise ou les compétences nécessaires qui manquent à l’équipe de projet. Les consultants
peuvent avoir des spécialisations variées :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Droit
Finances et fiscalité
Gestion de projet
Connaissance du marché et recherche
sur le marché
Gestion des ressources humaines
Technologie
Marketing ou stratégie de marque
Planification stratégique ou commerciale
Amélioration des processus opérationnels
Formation
Relations avec les gouvernements
Connaissances générales
Bien d’autres domaines
Après avoir établi le type d’expertise voulu, vous devriez être en mesure d’établir quelques objectifs
généraux à l’intention du consultant.
•
•
•
•
Énoncez vos buts sous la forme de résultats que l’organisation cherche à obtenir. Par
exemple :
• Trouver réponse à une liste de questions particulières.
• Mettre sur pied ou établir une fonction donnée.
• Obtenir des recommandations de solutions à un problème.
• Ébaucher un plan de mise en marché pour l’organisation.
Établissez un échéancier pour l’atteinte de ces résultats.
Évaluez le budget disponible pour la production des résultats.
Prenez en compte tout autre critère pertinent à l’engagement d’un consultant.
L’examen des besoins en expertise permet d’établir le cadre nécessaire à l’élaboration
d’une demande de propositions qui donnera aux consultants l’information suffisante pour
présenter une proposition.
LA DEMANDE DE PROPOSITIONS
•
La demande de propositions sert à trouver et à engager une personne ou une entreprise afin
de lui confier une fonction particulière ou d’obtenir un produit donné. La demande énonce vos
exigences, de manière à ce que le fournisseur puisse présenter une proposition qui réponde
précisément à vos besoins. Elle permet à plusieurs fournisseurs de se faire concurrence, sur
une base équitable, pour faire affaire avec vous. Plus la demande de propositions
communique bien vos besoins, plus les propositions des fournisseurs seront précises et
comparables.
POUR PRÉPARER UNE DEMANDE DE PROPOSITIONS EFFICACE :
•
•
Sachez qui est votre public cible (les fournisseurs potentiels, par exemple).
Considérez ce que le fournisseur doit savoir à propos de votre projet et de vos attentes.
24
•
Envisagez de préparer un glossaire des termes techniques ou particuliers à l’industrie ou une
liste des abréviations afin de vous assurer que tous les intéressés comprennent vos
intentions.
La demande de propositions doit informer les fournisseurs de vos besoins et préciser les critères de
sélection et les paramètres qui vous serviront à évaluer les propositions. En général, elle contient les
éléments suivants :
•
•
•
•
•
•
une invitation aux consultants ou aux fournisseurs à présenter une soumission dans le cadre
du projet (lettre d’accompagnement);
une page de titre comprenant la nature des travaux, les coordonnées de la personneressource ainsi que la date et l’heure limites de remise des propositions;
une introduction où sont présentés l’historique de l’organisation à l’origine de la demande de
propositions et les objectifs ou le but des travaux demandés. On peut y ajouter un glossaire
et une liste des abréviations;
la description des exigences relatives aux biens ou services à fournir, y compris la date des
échéances, un calendrier préliminaire et une structure de prix. On peut y ajouter une
description des conditions générales de l’administration du processus de demande de
propositions par l’organisation;
les consignes sur le format et le mode de présentation des propositions, afin de simplifier et
d’uniformiser leur examen;
un aperçu des conditions de la demande de propositions (les critères de sélection, les
conditions minimales à respecter).
LA RECHERCHE D’UN CONSULTANT
On peut engager un consultant pour qu’il fournisse des connaissances et des compétences que
l’équipe de projet ne possède pas, ou pour apporter un nouveau point de vue à l’organisation. La
recherche d’un consultant possédant les connaissances, l’expérience et les compétences requises
peut nécessiter un certain effort.
N’oubliez pas : si votre organisation cherche à engager un consultant, il est prudent de
demander des propositions à plusieurs candidats afin de trouver celui qui répond le mieux à vos
besoins.
LA SÉLECTION PRÉLIMINAIRE DES CANDIDATS
Après la réception des propositions des consultants, les étapes qui suivent vous permettront de faire
une première sélection.
•
•
•
•
Examinez chaque proposition au regard des critères de sélection énoncés dans la demande
de propositions.
Examinez les titres de compétence du consultant.
Communiquez avec toutes les références et posez des questions détaillées, par exemple :
• Quels travaux ce consultant a-t-il faits pour vous?
• Avez-vous été satisfait de son travail? Pourquoi?
• Quel a été le niveau d’efficacité des relations entre le consultant et votre
organisation ou votre personnel?
• ainsi que toute autre question approfondie concernant le type de travail ou son
résultat (s’il ne s’agit pas d’un produit exclusif).
Si vous avez reçu un grand nombre de propositions, vous pourriez attendre d’avoir fait une
sélection préliminaire ou même d’avoir rencontré et interviewé les candidats présélectionnés
25
•
•
avant de communiquer avec les références.
Examinez les antécédents du consultant.
Déterminez s’il sera en mesure de concrétiser les objectifs que vous avez énoncés dans la
demande de propositions.
Matière à
réflexion
Après avoir obtenu l’information voulue des références, déterminez si la
compréhension qu’a le consultant de vos besoins, sa démarche de travail et
son approche en matière de qualité correspondent à vos exigences.
Un système de notation pourra vous aider à classer les candidats en ordre
de préférence. Établissez un barème pour chacun des aspects : les critères
de sélection de la demande de propositions, les titres de compétence, la
rétroaction des références, le coût, les délais, votre perception de la
capacité de chaque candidat à répondre aux autres objectifs de la demande
de propositions. Vous pouvez décider de donner plus de poids à certains
critères qu’à d’autres.
À l’issue de cet exercice, vous devriez avoir une « liste restreinte » des candidats que vous
rencontrerez en personne.
LES ENTREVUES AVEC LES CANDIDATS
La présélection des candidats consultants vous permet de déterminer lesquels vous aimeriez
rencontrer. Les entrevues avec ces candidats vous aideront à trouver une personne qui vous met en
confiance et avec qui il vous est facile de communiquer.
LA PRÉPARATION DU PROCESSUS D’ENTREVUE
La marche à suivre ci-dessous aidera votre organisation à assurer l’efficacité de son processus
d’entrevue. Le temps que vous passerez à préparer ce processus augmentera vos chances de
trouver un consultant qui correspond aux besoins et à la culture de votre organisation, surtout si les
travaux ont une grande envergure, doivent prendre beaucoup de temps ou revêtent une grande
importance stratégique.
•
•
•
•
•
•
•
Déterminez qui participera au processus d’entrevue.
Demandez aux autres intervenants quelles questions ils aimeraient poser aux candidats.
Déterminez combien de membres de votre équipe effectueront les entrevues et si les
entrevues se feront en personne ou par téléconférence.
Choisissez le lieu des entrevues (p. ex. un de vos bureaux, la salle de conférences d’un hôtel,
un restaurant, un autre lieu public).
Déterminez les dates des entrevues, en consultation avec les membres de votre équipe.
Déterminez la durée des entrevues; au besoin, prévoyez une période de temps après chaque
entrevue pour discuter du candidat avec les membres de votre équipe.
Téléphonez aux candidats et fixez avec chacun la date et l’heure de son entrevue. Établissez
un processus de suivi à l’intention des candidats non retenus.
L’entrevue
Le choix d’un consultant pour un travail d’envergure s’apparente à l’embauche d’un employé
contractuel (une personne qui travaille pour vous pendant une période prédéterminée). Vous devez
acquérir de l’information sur certains aspects fondamentaux du candidat :
26
•
•
•
sa personnalité;
son style de communication;
son adéquation à la culture de votre organisation et plus particulièrement aux personnes clés
qui seront appelées à travailler avec lui.
Les questions sur les affectations antérieures du consultant pourraient ressembler à celles que vous
avez posées à ses références :
•
•
la description de travaux antérieurs, y compris les problèmes rencontrés et les réussites;
la description des processus de contrôle de la qualité et du niveau de satisfaction de la
clientèle.
D’autres questions porteront sur le contenu de la proposition faite par le consultant à votre
organisation.
•
•
Ces questions axées particulièrement sur le projet peuvent porter sur la perception qu’a le
consultant de vos objectifs, sur le délai prévu et sur les hypothèses relatives aux coûts.
C’est une bonne idée de demander au candidat s’il a des questions à propos du projet. Cela
vous aidera à évaluer son niveau de compréhension, d’expérience et d’aptitude pour ce qui
exige matière à réflexion.
Matière à
réflexion
Vos questions doivent vous aider à déterminer :
• s’il sera possible d’établir un arrangement de services de consultation
à long terme, advenant que votre organisation ait de nouveau besoin
d’un consultant;
• si le consultant comprend la nature de votre secteur d’activité;
• si le consultant comprend les valeurs de votre organisation et les
gens qui y travaillent;
• si le consultant pourra travailler efficacement avec l’organisation,
être à l’écoute de ses besoins et y répondre;
• s’il peut y avoir des conflits d’intérêts entre votre organisation et le
consultant.
LA FIXATION DES HONORAIRES
Dans le cadre du processus de demande de propositions, les consultants indiquent leurs honoraires
et leurs hypothèses de coût dans leur proposition. Cette information peut servir de base pour la
comparaison des tarifs et pour la négociation des honoraires avec le consultant de votre choix.
Au cours de la négociation, considérez les aspects suivants :
•
•
La valeur que le consultant représente pour vous. La valeur comprend le niveau de
spécialisation dont vous avez besoin ainsi que la quantité de travail fournie et la qualité de
celui-ci.
La valeur que votre organisation représente pour le consultant. Certains clients ou projets
ont de l’importance pour la réputation du consultant, ce qui vous permet de négocier des
conditions favorables.
Vous pouvez toujours négocier, mais rappelez-vous que si affichez trop d’intransigeance, le
consultant devra peut-être faire des compromis sur la qualité afin d’équilibrer vos besoins avec les
siens.
Assurez-vous de conclure votre discussion des honoraires par une entente précise qui pourra être
conclue par écrit ultérieurement.
27
N’oubliez pas de discuter des frais autres que les honoraires, tels les frais de déplacement,
d’hébergement ou de repas du consultant. Les coûts du matériel ou de la technologie peuvent aussi
constituer des frais remboursables. Vous pourriez fixer ensemble un montant plafond applicable à
ces dépenses. Vous avez également le choix de convenir d’avance des frais de déplacement ou
d’hébergement évidents ou de les approuver cas par cas. Certains consultants, mais pas tous,
offrent leurs services pour un montant forfaitaire qui comprend une partie de ces frais.
L’ACCORD DE CONSULTATION
L’accord officiel entre le consultant et votre organisation a pour but de préciser les attentes, les
éléments livrables, l’étendue des travaux, le montant des honoraires, les échéances et les droits de
chacun. Il confirme que les deux parties comprennent la nature de l’engagement.
Les principaux points à considérer lors de la rédaction d’un accord de consultation sont énumérés
ci-après; toutefois, cette liste ne remplace pas l’avis d’un conseiller juridique. Si le coût est
important ou que l’échéance est incontournable, vous devriez envisager de conclure un accord
juridique et de demander conseil à un spécialiste du droit des affaires à cette fin.
Étendue des travaux et rémunération
• Incluez dans l’accord la liste des éléments livrables. Il est important de décrire en détail tous
les aspects que votre organisation demande au consultant de traiter. Ce niveau de détail
réduit au minimum le risque que les résultats de son travail soient trop généraux pour vos
objectifs.
• Faites référence à un plan d’action et au calendrier d’achèvement des principaux jalons. Vous
pourriez prévoir des pénalités pour le non-respect des échéances.
• Faites mention de la structure et de la fréquence des rapports à produire.
• Indiquez la qualité attendue ou les normes de travail à respecter.
• Mentionnez l’obligation de confidentialité.
• Décrivez la rémunération et le remboursement des dépenses tels qu’ils ont été négociés.
Entrepreneur indépendant
• Mentionnez le fait que le consultant est un entrepreneur indépendant et qu’il n’est pas
habilité à agir ou à parler au nom de l’organisation. L’entrepreneur indépendant est
responsable du paiement de ses propres taxes et impôts; il n’a pas droit aux avantages
sociaux tels que le régime de retraite, l’assurance-santé ou les autres avantages dont
bénéficient les employés réguliers.
Durée et résiliation
• Le consultant peut être embauché pour une période déterminée ou pour la durée d’un projet.
La nature de la durée du mandat doit être décrite dans l’entente.
• Le consultant et l’organisation pourraient avoir à résilier l’accord de consultation. Vous devez
prévoir des dispositions décrivant les circonstances possibles d’une résiliation de l’accord et le
processus de résiliation.
Droits et données
•
Mentionnez le fait que les travaux effectués ou les données recueillies par le consultant pour
l’organisation appartiennent à l’organisation.
Conflit d’intérêts
•
Certains accords interdisent au consultant de travailler pour un concurrent direct de
l’organisation pendant la durée de son engagement, à moins d’en avoir obtenu le
consentement écrit de l’organisation.
28
Responsabilité
•
•
Assurez-vous de préciser que le consultant est responsable de toute information inexacte qui
entraînerait des conséquences coûteuses pour l’organisation.
Certains accords obligent le consultant à présenter une preuve d’assurance de responsabilité
civile en cas de problème.
LE TRAVAIL AVEC LE CONSULTANT
Votre organisation doit constamment fournir au consultant des communications claires et détaillées
afin d’optimiser l’exactitude des travaux ou des recommandations. Il est donc important que des
membres de votre organisation se mettent raisonnablement à la disposition du consultant pendant
la durée de sa collaboration à votre projet.
Rappel : Le rôle du consultant consiste à vous donner des avis et des recommandations.
C’est à vous qu’il revient ensuite de déterminer de façon autonome si ses recommandations
s’appliquent à la situation de votre organisation.
La fixation des attentes et des conditions de travail : déterminez les modalités de votre
collaboration
Il est utile de prendre le temps, dès le départ, de déterminer la procédure à suivre par le
consultant aux fins suivantes :
•
•
•
•
Rencontrer les membres de votre comité directeur et recueillir l’information nécessaire.
Avoir accès aux personnes-ressources de l’organisation au besoin.
Résoudre les problèmes éventuels.
Gérer de façon productive les problèmes entre le consultant et les membres de votre équipe.
En prenant le temps de discuter de ces aspects, vous vous éviterez beaucoup de problèmes
courants.
Communiquez avec votre équipe et établissez vos attentes.
Assurez-vous que tous les membres de votre équipe comprennent :
•
•
•
•
•
ce que le consultant est venu faire;
de qui il relève (du directeur général? d’un comité directeur? du conseil d’administration?);
ses antécédents;
vos attentes quant à la coopération de votre équipe avec le consultant, à la disponibilité de
chacun et à la communication de l’information;
la façon dont vous entendez aider à gérer les problèmes éventuels.
Comme vous pouvez le constater, plus l’équipe participe à la décision d’engager un consultant,
moins il est nécessaire de préciser ces aspects après coup.
Établissez un programme d’examen périodique des travaux (si nécessaire)
•
•
•
Si le projet dure assez longtemps, il serait utile d’établir un calendrier d’examen périodique
des travaux à l’atteinte de certains jalons.
Ces jalons peuvent correspondre à des dates, à certains stades des engagements
budgétaires ou à des événements précis.
Déterminez qui sera présent pour ces examens et quelle information sera attendue de ces
personnes.
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•
Assurez-vous d’inclure à votre budget le temps nécessaire aux examens, car le consultant
devra s’y préparer et, éventuellement, réorienter ses travaux par la suite (idéalement pour le
mieux).
Discutez de la présentation des résultats finaux ou des recommandations
•
•
•
Établissez le mode de présentation des résultats des travaux ou des recommandations
finales.
Déterminez qui assistera à cette présentation et quels aspects vous voulez aborder.
Veillez à informer le consultant de vos attentes afin qu’il puisse se préparer adéquatement.
Envisagez une évaluation a posteriori du projet
Après certains engagements de consultation, vous pourriez envisager d’examiner brièvement la
conduite des travaux et ce que votre organisation en a tiré.
•
L’examen a posteriori porte sur le processus de travail et non sur les résultats. Il vous aide à
déterminer ce que vous pourriez faire de la même façon ou d’une façon différente si vous
aviez un projet similaire à réaliser ultérieurement. Cet exercice peut vous épargner du temps
et de l’argent au cours de projets futurs et vous aider à rationaliser votre façon de choisir un
consultant et d’utiliser ses services.
•
Ce genre d’examen aide souvent à renforcer les relations entre votre organisation et un
consultant qui représente une bonne valeur pour elle. Le consultant voudra lui aussi savoir
comment il peut améliorer les services qu’il vous fournit.
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Exercices
1. Comparez une coopérative et une entreprise de votre collectivité. Quelles sont les
différences fondamentales qui distinguent la coopérative de l’entreprise?
La



coopérative :
répond aux besoins communs de ses membres;
accorde le même droit de vote à tous ses membres;
répartit ses bénéfices entre ses membres.
L’entreprise :
 maximise son bénéfice;
 favorise la croissance financière personnelle.
2. Comment devient-on administrateur d’une credit union ou d’une caisse
populaire?
 Les administrateurs sont élus par les membres.
3. Sur quels aspects porte la fonction consultative du conseil d’administration?
 La fonction consultative du conseil porte sur la direction et les membres.
4. Qu’est-ce qu’un plan de projet?
 Le plan de projet est un document qui sert de guide à l’équipe de projet pour
l’exécution et le contrôle du projet.
5. Analysez votre propre éducation et votre expérience sous l’angle des
qualifications nécessaires à un gestionnaire de projet. Relevez vos forces et vos
faiblesses.
 Expliquez pourquoi vous seriez (ou non) un bon gestionnaire de projet.
6. L’engagement du consultant qui vous aidera le mieux à élaborer l’étude de
faisabilité ou le plan d’entreprise pourrait être la décision la plus importante pour
l’avenir de votre coopérative. Quels sont les principaux aspects de cette personne
que vous devez connaître?







Sa personnalité,
son aptitude à communiquer,
son adéquation avec l’organisation,
son expérience antérieure,
ses méthodes de contrôle de la qualité,
le délai et le coût d’exécution de ses travaux,
son aptitude pour ce qui exige matière à réflexion.
7. Il est essentiel d’assurer une communication claire et concise avec votre comité
directeur quand vient le temps d’établir des attentes relatives à votre consultant.
Pour éviter toute mésentente, votre équipe doit savoir :
i)
ii)
iii)
iv)
v)
ce que le consultant est venu faire;
de qui il relève;
ses antécédents;
vos attentes quant à la coopération de l’équipe avec le consultant;
la façon dont vous entendez aider à gérer les problèmes éventuels.
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Bibliographie
A Guide to the Project Management Book of Knowledge (PMBOK® Guide 2000
Edition), Newton Square (Pennsylvanie), Project Management Institute.
HANSON, Mark J., Joe R. THOMPSON et Joel J. DAHLGREN, Sample Consulting
Agreement, Agricultural Marketing Resource Center, Iowa State University
Extension,
http://www.agmrc.org/business_development/starting_a_business/marketb
usiness_assessment/articles/sample_consulting_agreement.cfm, consulté le
13 mars 2009.
HOFSTRAD, Don, Considerations When Selecting a Consultant, Agricultural Marketing
Resource Center, Iowa State University Extension,
http://www.agmrc.org/business_development/starting_a_business/marketb
usiness_assessment/articles/considerations_when_selecting_a_consultant.cf
m, consulté le 13 mars 2009.
Municipal Excellence Network, Ministry of Alberta Municipal Affairs,
http://www.menet.ab.ca/300.asp, consulté le 13 mars 2009.
Initiation aux principes fondamentaux de la gestion de projet, Bureau des
technologies d’apprentissage, Développement des ressources humaines
Canada, 2003,
http://www.rhdcc.gc.ca/fra/pip/daa/bta/Ressources/Boite_outils/intro_gesti
on_de_projet.pdf, consulté le 22 octobre 2010.
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