Avant-propos
ii
pour la détoxification des sols (Rocher, 2008). Des billes d’alginate ont également permis
d’encapsuler des composés herbicides et assimilés (Pepperman & Kuan, 1994). Enfin,
l’alginate peut complexer des métaux lourds et piéger des composés hydrophobes (Park, Kim,
Chae, & Yoo, 2007 ; Davis, Volesky, & Mucci, 2003). Parce que la littérature abondait sur les
propriétés stabilisantes et texturantes des protéines et des polyosides, il nous semblait difficile
de nous écarter du domaine alimentaire. A ce sujet, le choix de protéines globulaires végétales
a été premièrement influencé par des questions de coût pour les applications envisagées.
Deuxièmement, le besoin de développer des sources protéiques végétales s’inscrit dans un
souci de durabilité. Reconsidérer la question du coût total des énergies mobilisées et des
rendements entre les productions animales et végétales semble d’intérêt public dans un monde
où les ressources naturelles tendent à s’amenuiser, avec des déséquilibres alimentaires entre
pays développés et pays pauvres qui se creusent ou du moins persistent (Carlsson-Kanyama,
2003 ; Dutilh & Kramer, 2000 ; Reijnders & Soret, 2003, FAO, 2007,
ftp://fao.org/docrep/fao/010/ah876f/; FAO, 2008, ftp://ftp.org/docrep/fao/011/io100f/; FAO,
2009, ftp://ftp.org/docrep/fao/011/io291f/).
Du fait de l’occupation des surfaces cultivables, les besoins accrus en eau de l’élevage
et les rendements faibles de conversion protéines végétales-animales, le coût économique
réduit et la plus faible empreinte écologique des protéines de légumineuses devraient être
davantage pris en compte. (Davis, Sonesson, Baumgartner & Nemecek, 2009, Lundqvist,
2007). Produites à destination de l’alimentation animale, les protéines de légumineuses
présenteraient en revanche des propriétés physicochimiques à valoriser pour l’alimentation
humaine (Boye, Zare, & Pletch 2011). Il y aurait ainsi une possibilité de substituer
partiellement des ingrédients issus de la production animale, comme par exemple les protéines
laitières (Cayot & Lorient, 1998). Le plus grand recours à d’autres sources protéagineuses par
l’industrie agroalimentaire contrebalancerait dans le même temps le monopole des isolats
protéiques de soja (USDA, 2011).
Pour des raisons de climat tempéré plus adapté par rapport au soja et de l’ancrage de
sa culture dans le savoir-faire agricole européen, le pois jaune et lisse (Pisum sativum L.)
comme source protéique a été retenu (Guéguen, 1983 ; O’Kane, Happe, Vereijken, Gruppen,
& van Boekel, 2004a,b,c, 2005, FAO, 2005, www.foa.org/ES/ESC/fr/15/97/highlight_99.html).