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Etude des pêches palangrières aux ports de Laâyoune et Tantan

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Institut National de Recherche Halieutique
Centre Régional de Laâyoune – Boujdour – Sakia El Hamra
ETUDE SUR LES PECHES PALANGRIERES
AUX PORTS DE LAAYOUNE ET TANTAN
Réalisé par :
(Laboratoire des Ressources Halieutique du Centre Régional de l’ INRH Laâyoune)
Yasser RAHALI : Economiste des pêches
Fatna KSSIBA : Biologiste des pêches
Janvier 2004
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE ..…….………………………….……………………………...1
I- METHODE D’APPROCHE ………….……..…………….…………………………..…...…2
1. Sources de données ………………………….…….…………………………….…….…..2
2. Collecte des données ……………………………………………..……………….…….....2
II- PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE ..……………………..…………..…3
1. Caractéristiques océanographiques …………………………………………………….….3
2. Nature du fond…………………………………………………….……………….………4
3. Potentialités halieutiques…………………………………………….…….…………....….4
III. DESCRIPTION DES PECHES PALANGRIERES …….………………………….…..…...….6
1. Flottille de pêche……………………………………………………………………..….….6
2. Evolution de l’effort de pêche et de la production……………………..……………...……7
IV ETUDE COMPARATIVE DES PECHES PALANGRIERES
……………………….…..…….17
1. Typologie des pêches palangrières………………………………..………………..…..…..17
2. Description des différentes pêches palangrières dans la zone ……………………….…….17
3. Caractéristiques physiques des bateaux ………………….………….………….……...…..21
4. Effort de pêche …………………………………………………………..………...…..…...21
5. Niveau des captures ……………………………………………………………...…….…..23
6. Charges opérationnelles d’exploitation………………………………….………...….…...24
7. Revenu des pêcheurs……………………………………………..…………….….……..…24
CONCLUSION GENERALE .…….…………………………..…………………………………25
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Laboratoire des Ressources Halieutiques
Etude sur les pêches palangrières aux ports de Laâyoune et Tan Tan
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INTRODUCTION GENERALE
Depuis bien longtemps, le secteur de la pêche au Maroc est axé sur l’exploitation des
deux stocks classiques à savoir la sardine et le poulpe. Ces deux stocks ont absorbé
l’essentiel de la capacité de pêche nationale et ont contribué de grande part dans les
réalisations du secteur en terme de production, d’exportation, de valeur ajoutée et
d’emploi.
Du fait de cette importance, ces deux types de poissons ont occupé toujours le centre
d’intérêt des pouvoirs publics et ont bénéficié en conséquence d’un grand nombre de
projets d’études pluridisciplinaires qui ont contribué à la gestion de ces pêcheries. En
revanche, aucun effort de même niveau n’a été déployé pour étudier la possibilité de
développer d’autres pêcheries et de diversifier le produit de pêche national.
Actuellement, l’évolution de la pêcherie du poulpe au Maroc marque un tournant
important tant au niveau de la ressource qu‘au niveau de son exploitation.
L’accroissement de l’effort de pêche côtier et artisanal ont dissipé rapidement les gains
issus du retrait de la flottille communautaire et ont mis en crise toute la pêche
céphalopodière marocaine, situation que les fermetures prolongées de la pêche ou même
le système de plafonnement des captures n’ont pu redresser.
La réflexion sur de nouvelles formes d’exploitation en vue de réduire la pression sur le
stock du poulpe et la mise en place d’une stratégie de reconversion de l’effort de pêche
excédentaire des chalutiers côtiers vers d’autres pêcheries, s’avèrent nécessaire. Une
telle démarche suppose une étude appropriée des différentes opportunités permises dans
le secteur.
Le présent rapport essaye d’améliorer les connaissances sur les pêches palangrières au
sud du Maroc et de donner quelques éléments de réponse à la prise de décision à travers
le relevé de quelques indicateurs relatifs à l’exploitation et aux rendements
économiques de l’activité.
Les objectifs assignés à ce document peuvent être résumés en trois points essentiels :
La définition d’une typologie des pêches palangrières aux ports de Laâyoune et
Tantan par la caractérisation des moyens de production et des stratégies de pêche.
La détermination du niveau d’exploitation des différentes pêches identifiées à travers
l’analyse des indicateurs d’activité et de production.
L’évaluation des revenus procurés par l’exploitation.
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I- METHODE D’APPROCHE
1. Sources de données
Dans l’élaboration de ce rapport, trois sources d’informations ont été utilisées :
Les données des délégations des pêches maritimes relatives aux caractéristiques
techniques des bateaux.
Les données des délégations de l’Office National de Pêche pour ce qui concerne les
statistiques de pêche.
Les enquêtes directes auprès des patrons de pêche pour la collecte des données
socio-économiques.
2. Collecte des données
2.1. Caractéristiques techniques des bateaux
la caractérisation des palangriers opérant aux ports de Tantan et Laâyoune requière la
connaissance des caractéristiques techniques des bateaux à savoir le tonnage jauge
brute, la puissance motrice, l’année de construction, le type de licence, le port
d’immatriculation …etc
Concernant le port de Laâyoune, ces informations sont collectées et mises à jours
régulièrement par l’inrh à travers une enquête effectuée directement auprès des patrons
de pêche au niveau de la halle aux poissons. Les données sont saisies, corrigées et mises
sous format standard dans un fichier de données.
Pour les bateaux n’ayant pas travaillé au port de Laâyoune ou ayant échappés à
l’enquête, l’information est récupérée au niveau des délégations des pêches maritimes.
2.2. Statistiques de pêche
Port de Laâyoune
L’inrh dispose d’une série de données sur les palangriers débarquant au port de
Laâyoune depuis 1993. Les données de base se présentent sous forme de séries
chronologiques des débarquements des bateaux par catégories commerciales. Ces
données permettent de ressortir des états mensuels et annuels détaillés sur les captures et
l’effort de pêche par bateau.
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Port de Tantan
En raison d’un dysfonctionnement administratif, le Centre régional de l’INRH à
Laâyoune a cessé la couverture régulière du port de Tartan depuis 1997. Les statistiques
détaillées sur les captures et l’effort de pêche par unité de production font défaut pour
toute la période 1997-2002.
Un travail de saisie des données disponibles à la délégation de l’ONP de Tantan
relatives aux palangriers était nécessaire pour avoir les données qui manquent. En raison
de la masse importante des données archivées, il nous a été difficile de récupérer toutes
les données et on s’est contenté de celles de l’année 2002 seules.
2.3. Enquête socio-économique
Pour cerner les différents aspects qui régissent l’activité des palangriers, une enquête
économique intéressant les moyens de production et les coûts d’exploitation a été
menée auprès des patrons de pêche.
Le questionnaire adressé aux patrons de pêche comprend un certain nombre de données
qui concernent :
Les caractéristiques techniques du bateau ;
La valeur des investissements réalisés en mer et à terre ;
Le système de partage utilisé ;
Les charges d’exploitation encourues ;
La main d’œuvre employée à bord et à terre ;
Les stratégies de pêche adoptée (zone de pêche, saison de pêche, ports fréquentés,
engins de pêche)
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II- PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE
Le domaine de notre étude fait partie de la zone présaharienne caractérisée par un climat
sec et chaud durant presque toute l’année. Ce climat est atténué sur la côte par les
influences atlantiques.
1. Caractéristiques océanographiques
1-1. Vent
En général, sur la côte atlantique marocaine, les alizés règnent tout l'été. Ils sont déviés
vers le Nord Ouest, dans la journée par l'action de la brise de mer. En hiver, quand leur
zone se trouve vers le Sud, les vents d'entrée Nord et Nord-Est sont assez fréquents.
A la fin de l'été, les vents chauds, secs et chargés de sable soufflent parfois entre le Sud
et le Sud–Est. Des vents de l'Ouest ou de Sud, quelquefois assez forts pour une courte
durée sont observées d'octobre à mars
1-2. Houle
Au large, les plus fortes houles proviennent fréquemment du secteur Nord Nord Ouest à
Nord Nord Est. Les hauteurs les plus fréquentes se situent entre 1 et 2 m. leur période ne
dépasse pas 16 secondes.
Au niveau de la côte, les isobathes sont orientées du Sud Sud–Ouest au Nord Nord-Est.
La propagation des houles au large se rapproche de la normale à la côte pour y arriver
du secteur Ouest Nord-Ouest
1-3. Courants
Les côtes atlantiques du Maroc sont longées par le courant général des Canaries qui
portent au Sud Sud Est jusqu'au Cap Juby. Ce courant a une vitesse faible qui reste
inférieure à 0.25m/s au fond et 0.35 m/s en surface.
Au niveau de la partie atlantique comprise entre Cap Draâ et Cap Juby, la période
estivale est caractérisée par une activité plus importante des Upwelling qui engendre un
apport de la de la matière minérale dans cette zone
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2. Nature du fond
Au nord du port de Tantan , la zone de pêche se caractérise par des fonds rocheux et
sableux rocheux sur la plus grande partie du plateau continental. La diversité des fonds
avec une succession de zones meubles et de bancs de roches constitue un facteur
essentiel pour le maintien d’une ressource halieutique riche et assez diversifiée en
espèces démersales inféodées aux fonds sableux et rocheux.
Entre le port de Tantan et Cap juby on rencontre des fonds sableux sur certaines parties
du littoral. Vers e large on note la prédominance des fonds rocheux et sableux rocheux.
Au sud de Cap juby et jusqu'au Dakhla les fonds vaseux et sableux vaseux domine la
plus grande partie du plateau continental.
3. Potentialités halieutiques
La zone se caractérise par ses richesses en ressources halieutiques pélagiques et
demersales :
Les ressources pélagiques sont constituées par des espèces vivant en plein eau et
restant généralement au-dessus du plateau continental. Les principales espèces
pélagiques de la zone sont la sardine, le maquereau, l’anchois, le chinchard et les
thonidés.
Les conditions hydroclimatiques régissent fortement l’abondance des espèces
pélagiques et sont à l’origine des phénomènes de migration qui caractérisent la
majorité de ces espèces.
Les ressources demersales sont composées par des espèces vivant prés du
fond marin avec lequel elles peuvent soit développer une relation de dépendance très
étroite ou une simple relation trophique qui n’empêche pas des migrations verticales
et horizontales.
Les ressources exploitées par les palangriers dans la zone sont constituées aussi bien
par des espèces demersales que par des espèces pélagiques. Ces ressources sont
réparties sur trois pêcheries essentielles.
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3.1 Communautés des espèces demersales
Les espèces les plus représentées dans la zone appartiennent aux familles des sparidés
(sar, pageot, pagre, dorade, denté) des scianidaes (Maigre, ombrine) et des moronidaes
(bar europen, bar tacheté) et des crustacés.
La répartition spatiale de ces espèces est en fonction des saisons, des besoins
spécifiques à l’espèce d’une manière générale (affinité biogéographique, type de fond,
bathymétrie, proie..) et d‘une manière différentielle par rapport aux étapes du cycle de
vie.
Ces espèces sont traditionnellement exploitées sur fonds rocheux et coralliens par les
barques et les palangriers. Parmi les principales espèces exploitées dans ces secteurs on
distingue les sparidés, congres, murènes, mostelles, rascasses, mérous, saint pierre,
grondin chien de mer et roussettes.
Certaines de ces espèces sont spécifiques à ces fonds d’autres, par contre, fréquentent
ces biotopes seulement pendant une phase de leur cycle biologique et subissent, par
conséquent, une exploitation combinée des chalutiers, des palangriers et des barques.
3.2 Thonidés mineurs
Les thonidés sont connus par leur caractère fortement migratoire qui régie leurs
distributions spatio-temporelles. Les espèces de thonidés dont le schéma migratoire
couvre les eaux marocaines sont le Thon rouge, le Thon obése, l’albacore, le Listao, le
Germon et les Thonidés mineurs (bonite, melva, thonin….)
Les thonidés mineurs regroupent des espèces de petite taille (poids moyen inférieur à 6
kg), la valeur commerciale est nettement plus faible que celle des grands thonidés.
Les thonidés mineurs sont fréquemment regroupées en bancs importants avec d’autres
thonidés ou poissons d’espèces voisines dans les eaux littorales et profondes allant
jusqu'à 260 m de profondeur.
La ponte a généralement lieu aux côtes lorsque les eaux sont chaudes, leur alimentation
est variée, mais elles préfèrent certains petits pélagiques (Clupéidés, mulets,
Carangidés, les crustacés, les Mollusques et les Céphalopodes).
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3.3. Merlu
Le merlu est représenté dans les eaux marocaines par deux espèces : Le merlu blanc
(Merluccius merluccius) et le merlu noir (Merluccius senegalensis)
Le merlu blanc est largement distribué dans les eaux atlantiques marocaines entre le
détroit de Gibraltar et Dakhla. De Sidi Ifni (290N) à Cap Barbas (220N), le merlu blanc
est mélangé avec le merlu noir. Le merlu noir est distribué entre les latitudes 290N
et120N
Le merlu est une espèce à vie relativement longue, à croissance modérée, la maturité
sexuelle survient vers la cinquième année de sa vie, la fécondité se situe entre 2 millions
et 7 millions d’œufs par femelle, la mortalité naturelle est différentielle, elle est plus
importante durant les phases précoces où les œufs et larves sont exposés aux aléas de la
vie pélagique.
Le régime alimentaire varie avec le stade de vie de merlu, les adultes se nourrissent
généralement de poissons (jeunes merlus, anchois, sardines et espèces de Gadidés) et de
calmar, les jeunes se nourrissent de Crustacés (spécialement euphausiidés et
amphipodes).
III. DESCRIPTION GENERALE DE LA PECHE PALANGRIERE DANS LA ZONE
1. Flottille de pêche
Au titre de l’année 2002, la flottille de pêche des palangriers dans la zone de notre étude
était constituée de 124 palangriers. Cette flottille accumule prés de 3018 de tonnage
jauge brute et une puissance globale de 18081. La capacité et la puissance moyenne de
ces palangriers sont respectivement de 28 tjb et 150 cv
La flottille des palangriers opérant dans la zone est relativement jeune en comparaison
avec la flottille globale. En effet, plus de 43% des unités de la zone ont un âge inférieur
à 10 ans.
Concernant la structure de la capacité de la flottille en jauge brute, 61 % des palangriers
de la zone ont un tonnage qui dépasse 20 tjb. En terme de puissance motrice, la grande
partie des unités opérant dans la zone soit 62% a une puissance motrice supérieure à
100cv
Ceci peut être expliqué par l’application de la circulaire ministérielle n° 12361 du
09/12/1999 autorisant l’augmentation du tjb des palangriers de moins de 5 tjb à 20 tjb
lors de leur remplacement ce qui a permis à plusieurs armateurs d’acquérir des bateaux
de 5tjb immatriculés principalement au nord du pays pour les remplacer par des bateaux
plus grands et les faire opérer dans la zone..
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2. Evolution de l’effort de pêche et de la production
2.1. Effort de pêche
Figure 1 : Evolution de l’effectif des palangriers et de leur effort de pêche au
port de Laâyoune durant la période 1998-2002
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
1998
1999
nbre sorties
2000
2001
2002
nbre bateaux
L’évolution de l’effort de pêche en terme d’effectif des bateaux et du nombre de sorties
des palangriers débarquant au port de Laâyoune durant la période 1998-2002 (figure 1)
fait ressortir :
♦ Une régression de l’effectif des bateaux et du nombre de sorties en mer durant la
période 1998-2000 passant respectivement de 33 à 22 et de 182 à 174.
♦ Une augmentation des mêmes indicateurs durant la période 2000-2002 où ils ont
passé respectivement de 48 à 78 et de 289 à 372
2.2 Production
Au port de Laâyoune depuis 1998 on assiste à une augmentation de la production. Les
apports débarqués par la flottille des palangriers se sont élevés en 2002 à 1563 tonnes
soit une augmentation de 283 % (figure 2) par rapport à 1998. Les changements dans
les niveaux de production sont liées à l’état du stock et éventuellement aux changements
dans les techniques d’exploitation entraînant un changement dans la composition
spécifique des captures
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Figure 2 :
Evolution des débarquements d es palangriers au port de
Laâyoune durant la période 1998-2002
10000
9000
8000
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
1998
1999
2000
Poids ( en tonnes )
2001
2002
Valeur(en m illes dirham s )
En valeur la production n’a pas suivi le même sens, bien au contraire la valeur des
débarquements a subi une diminution continue depuis 1998 et jusqu’à 2001 avant de se
redresser en 2002. Ceci peut être expliqué par la diminution des prix moyens au
débarquement suite au changement de la composition spécifique des captures vers une
domination des thonidés connues par leur faible valeur commerciale.
Tableau 1: Captures en kg des thonidés mineurs au cours de la période 1998-2002
Port
Laâyoune
Tantan
Année
Bonite
Melva
Listao
Bakorette
Total
1998
65632
81309
17512
20210
184663
1999
59942
8080
8900
0
76922
2000
38098
11846
0
21980
71924
2001
82684
71604
16584
39612
210485
2002
39220
36823
6998
91447
461383
2002
288616
56092
0
44888
389596
Source ONP
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2.3 Débarquements de la pêche palangrière
Au titre de l’année 2002, les palangriers ont débarqué plus de 2797 tonnes de poisson
d’une valeur globale de 34.6 millions de dirhams. Ces chiffres ne prennent pas en
considération les captures en crustacés vendues en dehors du circuit officiel. Les
captures des crustacés sont estimées par enquête à 61 tonnes en poids et 16 millions de
dirhams en valeur.
La répartition des débarquements par port montre que le port de Laâyoune occupe la
première place en poids en tenant plus de 57 % des captures totales des deux ports. En
valeur par contre, c’est le port de Tantan qui passe en premier plan avec prés de 72 %
des débarquements.
Tableau 2:
Répartition de la production par port.
Port
Poids (en kg )
%
Valeur (en dh)
%
Laâyoune
1604046
57.35
9725432
28.13
Tantan
1192958
42.65
24846315
71.87
Total
2797004
100.00
34571747
100.00
Source ONP
2.4 Evolution mensuelle des captures
Les débarquements des palangriers varient d’un mois à un autre tant en tonnage qu’en
valeur. L’évolution des valeurs enregistrées en 2002 au port de Laâyoune est donnée
dans la figure 3.
Figure 3: Evolution des captures des palangriers au port de Laâyoune en 2002 :
1200000
1000000
800000
600000
400000
200000
0
janv02
févr02
mars- avr-02
02
mai02
juin02
juil-02 août02
sept- oct-02
02
nov02
déc02
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Cette variation saisonnière peut être imputé à l’activité des bateaux mais aussi à la
biodisponibilité des espèces qui dépend des changements hydroclimatiques et des
variations du comportement inhérent aux cycles biologiques.
En effet, à Laâyoune à cause de l’exiguïté du port, les palangriers préfèrent en général la
période du repos biologique appliqué aux céphalopodes pour prendre la place des
chalutiers quittant le port ce qui influe positivement sur l’activité des palangriers et
augmente par conséquent leurs apports. De même, en été la disponibilité des thonidés
améliore les rendements des bateaux et augmente en conséquence le volume global des
débarquements.
2.5 Composition spécifique des captures
D’après les statistiques de l’ONP pour l’année 2002, les débarquements des palangriers
dans la zone sont composés de 15 familles. La ventilation des captures débarquées par les
palangriers par famille d’espèces est illustrée dans les figures 4 et 5.
Les captures sont dominées par la famille des scombridés qui représentent 33% au port
de Laâyoune et 38% au port de Tantan., suivi par les trachridés (22%) et des carangidés
(16%) au port de Laâyoune et par les sparidés (24%), les carangidae(10%) et les
scianidés (10%) au port de Tantan .
Figure 4: Composition spécifique des débarquements des palangriers au port de
Laâyoune en 2002 :
Scorpaenidae
1%
Scombridae
33%
Muglidae
2%
Haemiludae
3%
Sparidae
4%
Requin
4%
Scianidae
7%
Merluccidae
8%
Trachiridae
22%
Carangidae
16%
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Figure 5: Composition spécifique des débarquements des palangriers au port de
Tantan en 2002
Congridae
1%
Lophidae
1%
Sc ombridés
38%
Pomatomidae
2%
Requin
7% Sc orpaenidae
7%
Sc ianidés
10%
Carangidae
10%
Sparidés
24%
La composition spécifique des palangriers n’a pas changé de structure durant la période
1998-2002 sauf en 2002 au port de Laâyoune où on a assisté à une légère augmentation
des débarquements en merlu dans les prises des palangriers.
Tableau 3:
Proportions des espèces de la famille des Scombridés dans les
captures des palangriers
Espèces
Laâyoune
Tantan
Bacorette
53
11
Bonite
24
74
Listao
6
14
Melva
17
0
Source ONP
Les principaux espèces des scombridés débarquées par les palangriers au port de
Laâyoune et de Tantan sont : le bonite, la bacorette, le melva et le listao, avec une
dominance du bonite dans les captures des palangriers débarquant au port de Tantan
(74%), et de la bakorette dans la capture des palangriers débarquant au port de
Laâyoune durant l’année 2002(Tableau 3).
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Pour les espèces des Sparidés qui constituent l’un des groupes les plus importants de la
faune halieutique tant sur le plan biologique que sur le plan économique, ils sont
dominés par les pageots à Laâyoune et par les pagres et les dentés à Tantan (tableau 4).
Tableau 4: Proportions des espèces de la famille des sparidés dans les captures
des palangriers
Sparidé
Laâyoune
Tantan
Pageot
52
38
Denté+Pagre
24
60
Sar
24
2
Source ONP
2.6 Engins de pêche
La diversité et la multiplicité des ressources ainsi que la nature du fond marin ont donné
lieu à l’emploi de divers engins, ce qui confère à la pêcherie le caractère multi-engin.
Cette diversité est le résultat d’adaptation des engins aux conditions du milieu ou
s’opère la pêche, au comportement des espèces recherchés et à la technicité ainsi qu’aux
possibilités financières des pêcheurs.
Aussi on distingue les filets maillants dérivants de surface pour la pêche des ressources
pélagiques (Thonidés, Sabre, Requin, Chien de mer..), les filets trémail et les filets
maillants et la ligne à main pour la pêche des espèces démersales (Sparidés, Rascasses,
Grondins, Saint pierre…) et la palangre utilisés pour la pêche du merlu.
a. Filet maillant dérivant
L’engin utilisé par les palangriers pour la capture des thonidés mineurs est le filet
maillant dérivant ou « bonitard ». Ce filet est maintenu à la surface grâce à de
nombreux flotteurs. Il dérive librement sous l’effet du courant et des vents avec le
bateau auquel il est amarré. Le filet est constitué par une seule nappe.
L’utilisation du filet maillant dérivant dans la zone est relativement récente en
comparaison avec les autres techniques de pêche. Selon les pêcheurs, cette technique
n’a fait son apparition dans les ports de Laâyoune et de Tantan qu’à partir du début des
années 90 en provenant du nord du pays où elle était utilisée pour la première fois.
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Dans la zone, la pratique du filet maillant dérivant se fait par des engins mesurant de 4 à
11 km de longueur selon la taille du bateau et les moyens financiers de l’armateur. La
chute était de 3.5 à 7 brasses et la maille de la nappe entre 50 et 60 mm.
Cette technique de pêche est utilisée principalement du début de juillet jusqu’à la fin de
novembre. La zone de pêche se située entre Agadir et Dakhla. Les bateaux effectuent
des marrée de 3 à 12 jours selon la disponibilité du poisson. En général, les marées sont
plus courtes en été en raison de l’abondance des thonidés.
b. Filet trémail
Le trémail est un assemblage de trois nappes superposées les uns aux autres. Les deux
nappes externes sont à grandes mailles. La nappe centrale est à petites mailles. Le
poisson passant à travers les grandes mailles vient frapper les petites et s’emprisonne en
se débattant. Les principaux poissons pêchés par cet engin sont : langouste, homard,
sparidés, Rascasses, saint pierre etc.
Cette technique de pêche est utilisée dans la zone sur fond rocheux pour la capture des
espèces demersales nobles (pageots, pagres, dentés, sars, dorades, rascasses, saint
pierre….) et des crustacés. Les pêcheurs utilisent des filets constitués de plusieurs
pièces mesurant chacune 50 brasses en longueur et 3.5 à 7 brasses en chute. Le filet est
composé de 2 à 3 nappes. La maille de la nappe varie entre 50 et 60 mm pour la nappe
intérieure et 100 à 200 mm pour la maille extérieurs. L’engin est souvent appâté avec la
sardine pour attirer les poissons.
Cette technique de pêche est utilisée principalement au port de Tantan. Les bateaux
pratiquant cette technique exploitent la zone de pêche comprise entre Oued Assaka et
Tarfaya de 30 à 80 brasses de profondeur. La durée de marrée varie entre 3 et 5 jours
selon la disponibilité du poisson.
c. Filet maillant de fond
Cet engin fait partie des filets droits. La bordure supérieure ralinguée et garnie de
flotteurs, la bordure inférieure est lestée. Ce filet est directement posé sur le fond au
moyen de lests de poids suffisant pour maintenir le filet en place. Il est visualisé à la
surface par des bouées. L’alèse est constituée d’une seule nappe, la capture a lieu par
maillage du poisson dans la nappe. Ce filet est utilisé pour la pêche des espèces des
fonds sableux ou rocheux.
Cette technique lorsqu’elle est utilisée, elle est souvent en association avec le trémail.
Elle est calée sur les mêmes zones de pêche que celle-ci pour cibler des espèces telles
que le denté à gros yeux, le sar, la besugue, la dorade grise l’abadèche…etc. Comme
pour le trémail, cette technique fait recours à l’appât pour attirer les poissons.
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d. Filet maillant de courbine
Cet engin fait partie des filets droits. La bordure supérieure ralinguée et garnie de
flotteurs, la bordure inférieure est lestée. La technique de pêche est utilisée en grande
partie au port de Laâyoune pour cibler la courbine. L’engin peut être calé sur les fonds
ou tout simplement amarré au bateau au même titre que le filet maillant dérivant. La
profondeur de pêche est comprise entre 10 et 40 brasses.
e. Ligne à main
La ligne à main, généralement en monofilament, est maintenue directement à la main,
lestée à son extrémité et utilisée pour la pêche prés du fond ou entre deux eaux. Elle est
utilisée essentiellement par les petits palangriers au port de Tantan pour cibler les
sparidés, les rascasses, le saint pierre et la courbine. La zone de pêche est située entre
Oued Al Waâr et Oued Boussafen à des profondeurs variant le plus souvent entre 40 et
50 brasses.
f. Palangre
La palangre constitue le principal engin utilisé pour la pêche au merlu par les
palangriers opérant au port de Laâyoune, Cet engin est constitué d’une ligne mère ou
ligne principale, généralement longue (plusieurs kilomètre) portant des lignes
secondaires ou avançons, terminées par des hameçons. La zone de pêche est située au
sud de Laayoune à des profondeurs variant entre 200 et 350 brasses.
2.8. Système de rémunération
A l’instar de toute la pêche traditionnelle marocaine, la pêche palangrière dans la zone
se caractérise par le mode de rémunération à la part, le régime qui régit depuis fort
longtemps les relations de travail entre armateurs et équipages.
Suivant ce système de rémunération, les pêcheurs sont payés selon le résultat de la
pêche qui est lié aux quantités pêchés et au prix du poisson. La recette à partager est
déduite de la valeur débarquée après retranchement des charges communes
d’exploitation.
a. Charges communes d’exploitation
Les charges communes d’exploitation sont les frais supportés à la fois par l’armateur et
l’équipage. Il s’agit des frais de carburant et lubrifiant, de glace, d’appât, de vivre, des
prélèvements au niveau de la halle, de l’assurance loi et des charges divers (caisses,
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chiffons, graisse, filtre…).
b. Système de partage
La recette à partager est divisée d’une façon variable selon les techniques de pêche.
Pour les filets et la palangre la division se fait équitablement entre l’armateur et
l’équipage. Alors que pour la ligne à main le partage se fait à raison de 60% pour
l’équipage et 40% seulement pour l’armateur.
La répartition de la somme revenant à chaque marin s’effectue selon le poste occupé au
niveau du bateau. En comparaison avec la pêche aux petits métiers, l’opération de
partage chez les palangriers est relativement compliquée. De plus, le système de partage
présente plusieurs variantes qui diffèrent d’un bateau à un autre.
Tableau 5 : Systèmes de partage pratiqués par les palangriers dans la zone
Poste
Patron
Nbre de parts
2
2
3
3
2
2
2
1.5
S.Patron
1.5
1.5
2
2
1.5
1.5
1
1
Mécanicien
1.5
1.5
2
2
1.5
1.5
1.5
1.25
S.mécanicien
1.25
1.25
1.5
1.25
1.25
1.25
1
-
1
1.25
1.5
1.25
1.25
1.25
-
-
Glacier
1.25
1.25
1.25
1.25
1.25
1.25
Matelot
1
1
1
1
1
1
1
1
Gardien
0.5
0.5
0.5
0.5
0.5
0.5
0.5
0.5
Ramendeur
1
1
1
1
1
1
1
-
Filet
-
1
0
0
0
0
-
-
Treuil
-
0
0
0
Cuisinier
1
0.5
Source : Enquête (INRH , 2003)
On peut bien remarquer dans certains cas que des charges qui devraient normalement
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être supportées par l’armateur seul, comme par exemple le renouvellement des filets ou
l’achat du treuil, sont à la charge de l’équipage.
Il convient toutefois de signaler que la rémunération à la part n’est pas le seul mode de
payement chez les palangriers. En effet, chez certains bateaux pratiquant la pêche au
merlu la rétribution peut se faire sur pourcentage de la recette brute.
c. Avantages et gratifications
Outre la rémunération prévue par le système de partage certains postes bénéficient de
certains avantages attribués par l’armateur. Ces avantages varient selon la générosité de
l’armateur et la valeur des recettes perçues par le bateau.
Ainsi, le patron de pêche pourrait bénéficier d’un demi ou d’un part entier
supplémentaire, le mécanicien d’un salaire fixe allant de 500 à 700 dirhams et le gardien
d’une valeur de 200 à 600 dirhams en poisson par marrée.
IV ETUDE COMPARATIF DES PECHES PALANGRIERES DANS LA ZONE
1. Typologie des pêches palangrières
La différentiation des activités des palangriers dans la zone est faite sur la base de la
stratégie de pêche car les bateaux sont presque semblables et même les différences des
caractéristiques techniques sont en relation avec la stratégie de pêche.
Dans la zone, sur les 124 palangriers actifs au terme de l’année 2002, 51 bateaux ont
ciblés les espèces démersales, 59 bateaux ont ciblé les thonidés et les espèces
accessoires, 5 bateaux ont travaillé aussi bien sur les espèces demersales que sur les
thonidés et 9 bateaux ont ciblés le merlu.
La pêche aux espèces demersales se pratique dans la zone par deux types de bateaux :
Les bateaux de moins de 10 tjb pratiquant essentiellement la pêche à la ligne (groupe 1)
et Les bateaux de plus de 10 tjb faisant appel à différents types de filets : filet maillant
de fond, filet maillant pour courbine et filet trémail (groupe 2). Cette pêche se fait en
grande partie à partir du port de Tantan.
Les bateaux ciblant les thonidés se caractérisent par leur grande mobilité. La grande part
de ces bateaux exploitent les eaux de la zone située entre Agadir et Dakhla et
débarquent presque dans tous les ports de cette zone. Certains bateaux utilisent
uniquement le filet maillant derivant durant toute l’année, d’autres par contre préfèrent
en associer le filet maillant pour courbine (groupe3)
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Les bateaux diversifiant leurs activités de pêche en travaillant tant sur les thonidés que
sur les espèces demersales s’activent dans les deux ports de notre zone d’étude à savoir
laâyoune et Tantan. Ces bateaux utilisent aussi bien les filets de fond que le filet
maillant dérivant. En hivers et printemps, ils ciblent les espèces demersales à partir du
port de Tantan et en été et automne ils travaillent sur les thonidés et la courbine.
(groupe4).
La pêche au merlu se fait à partir des ports de Laâyoune et Dakhla. Cette pêche utilise la
palangre de fond pour la capture du merlu (groupe 5)
2. Description des différentes pêches palangrières dans la zone
1.1 Bateaux ciblant les thonidés
La flottille de pêche ciblant les thonidés dans les ports de Tantan et Laâyoune au titre de
l’année 2002 était constituée de 59 bateaux soit 48 % du total des palangriers opérant
dans la zone durant la même période. Cette flottille accumule 1593 de tonnage jauge
brute (53% du total). Sa puissance globale est 9073 cv soit 50 % du total des
palangriers de la zone. Cette flottille a effectué 458 sorties en mer.
Ces bateaux débarquent plus de 1651 tonnes de poisson d’une valeur de 10.19 million
de dirhams soit 62 % du total en poids et 30 % en valeur. Les principales espèces
capturées sont : les bonite (20%), la bakorette (14%), les sabres (14%), la palomette
(9%) et la courbine (9%)(Figure 6) .
Figure 6 :
thonidés
Composition spécifique des débarquements des bateaux ciblant les
LIRIOT
15%
LISTAO
5%
BONITE
20%
COURBINE
9%
SABRE
14%
DIVERS
14%
CHIEN DE MER
5%
MELVA
4%
BAKORETTE
14%
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1.2 Bateaux ciblant les espèces demersales
Dans la zone au cours de l’année 2002, la pêche aux espèces demersales était pratiquée
par 51 bateaux soit 41% du total des palangriers opérant dans la zone durant la même
période. Cette flottille accumule 866 de tonnage jauge brute (29% du total). Sa
puissance globale est 4852 cv soit 27 % du total des palangriers de la zone. Elle a
effectuée au total 797 sorties en mer.
Cette pêche prend son élan au port de Tantan en raison de la prédominance des fonds
rocheux et coralliens dans la partie du plateau continental exploitée par les palangriers
opérant à partir de ce port. En effet, 71% des bateaux ayant ciblé les espèces demersales
dans la zone ont été attaché à ce port et 27% l’ont utilisé au moins durant une partie de
la saison.
Concernant les captures, les palangriers ciblant les espèces demersales ont débarqué au
cours de l’année 2002, 458 tonnes de poissons auxquels il faut ajouter 25.5 tonnes
environs de crustacés (1) ce qui représente 18 % des débarquements totaux provenant de
la pêche palangrière. La valeur totale des captures débarquées est de 17.8 millions de
dirhams soit 52 % de la valeur total des débarquements.
La composition spécifique des poissons débarqués par ces bateaux est dominée par les
espèces à haute valeur commerciale : les dentés (23%), les pageots (14%), les rascasses
(14%), les grondins (8%) et le saint pierre (8%) (Figure7)
Figure 7 : Composition spécifique des débarquements des palangriers ciblant les
espèces demersales
DIVERS
26%
RASCASSE
14%
COURBINE
3%
PAGEOT
14%
BESUGUE
4%
DENTE
23%
GRONDIN
8%
1
SAINT PIERRE
8%
Les débarquements en crustacés sont estimés par enquête
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20
1.3 Bateaux ciblant les thonidés et les espèces demersales
La flottille de pêche ciblant à la fois les thonidés et les espèces demersales dans les
ports de Tantan et Laâyoune au titre de l’année 2002 était constituée de 5 bateaux soit
4% du total Ces bateaux accumule 132 de tonnage jauge brute (4% du total). Sa
puissance globale est 762 cv soit 4 % du total des palangriers de la zone. Cette flottille
a effectué 95 sorties en mer.
Ces bateaux ont débarqué 185 tonnes de poissons et 3 tonnes de crustacés d’une valeur
totale de 3.85 millions de dirhams. La composition spécifique des poissons débarqués
est dominée par la courbine (14%, les dentés (11%), le bonite (10%), le requin (10%)
les chiens de mer (10%) et les sabres (10%)(Figure 8).
Figure 8 : Composition spécifique des débarquements des palangriers ciblant à la
fois les thonidés et les espèces demersales
COURBINE
14%
SABRE
10%
CHIEN DE
MER
10%
REQUIN
10%
DIVERS
15%
SAR
4%
BESUGUE
4%
DIVERS
5%
BONITE
10%
DENTE
11%
SARGHALA
7%
1.4 Bateaux ciblant le merlu
Au terme de l’année 2002, Le merlu était ciblé par une flottille de pêche constituée de 9
bateaux ce qui représente 7 % du total. Ces bateaux totalisent 427 de tonnage jauge
brute (14% du total). Sa puissance globale est 3394 cv soit 19 % du total des palangriers
de la zone. Les principales espèces ciblé par la palangre sont : le merlu (28%), denté
(20%), le ronfleur et le melva (9%)(figure 9)
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Figure 9
merlu
Composition spécifique des débarquements des palangriers ciblant le
DIVERS
7%
MERLU
20%
RONFLEUR
18%
MELVA
9%
DENTE
20%
RAIE
4%
SAINT PIERE
5%
PAGRE
5%
PAGEOT
RASCASSE
7%
5%
3. Caractéristiques physiques des bateaux
Les caractéristiques physiques moyennes des bateaux des cinq groupes sont
représentées dans le tableau suivant.
Tableau 6: Caractéristiques physiques moyennes des cinq groupes de bateaux
Groupe
Age
Capacité
Puissance motrice
Equipage
Groupe1
12
21
107
11
Groupe 2
10
5
90
5
Groupe 3
4
27
185
12
Groupe 4
2
24
203
12
Groupe 5
1
49
210
14
Source : Enquête (INRH , 2003)
22
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L’utilisation des techniques de pêche diffère selon les caractéristiques physiques des
bateaux. En général, les bateaux utilisant les filets sont beaucoup plus grands que les
bateaux opérant avec la ligne à main. Ceci est expliqué par le fait que les filets occupent
plus d’espace et demandent un effectif de marin plus important.
Les bateaux ciblant les thonidés et les espèces accessoires sont nettement plus grands et
plus jeunes que les bateaux ciblant uniquement les espèces démersales. Ceci peut être
en relation premièrement avec la grande mobilité de ces bateaux qui est influencée par
la migration des espèces ciblées ce qui requiert des moyens de production relativement
plus robustes et deuxièmement avec la faible valeur commerciale des thonidés les
débarquements doivent être importantes en poids pour rentabiliser l’opération de pêche.
Il est à remarquer également que les bateaux ciblant le merlu sont les plus grands et les
plus jeunes de toute la flottille palangrière opérant dans la zone. Ceci reflète
l’orientation récente des armateurs vers cette nouvelle pêcherie exploitant les grands
profondeurs par l’adaptation de leurs nouveaux bateaux.
4. Effort de pêche
L’effort de pêche est exprimé en nombre de jours de pêche par an. L’effort de pêche
des cinq groupes de bateaux est illustré dans le tableau suivant :
Tableau 7: Effort de pêche moyen annuel par groupe de bateaux
Nombre de marée
Marée min
Marée max
Jours de pêche
Groupe 1
35
4
6
171
Groupe 2
30
1
3
60
Groupe 3
27
4
10
193
Groupe 4
31
5
7
183
Groupe 5
32
5
6
176
Source : Enquête (INRH , 2003)
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Le tableau 7 fait ressortir que les palangriers dans la zone effectuent en moyenne entre
24 et 35 sorties en mer par an. Ce faible chiffre peut être expliqué par deux facteurs :
Les conditions météorologiques qui influent négativement sur l’activité des
palangriers durant la période hivernale en particulier pour les petits bateaux.
Les durées de marée qui sont en moyenne longues ce qui demande des temps de
récupération pour l’équipage.
Les pêcheurs du premier groupe effectuent en moyenne le nombre de sorties en mer le
plus élevé. En terme de nombre de jours de pêche, par contre, ce sont les pêcheurs du
troisième et du quatrième groupe qui effectuent les marées les plus longues. Les
pêcheurs ciblant les thonidés s’éloignent de leur port d’attache pour suivre la migration
des poissons alors que les pêcheurs ciblant les espèces démersales exploitent
généralement les zones de pêche situées relativement prés du port de Tantan.
5. Niveau des captures
Tableau 8 Niveau des captures des différents groupes de bateaux
Poissons
Crustacés
Total
Groupe
Quantité Valeur
Quantité
Valeur
Quantité
Valeur (dh)
(kg)
(dh)
(kg)
(dh)
(kg)
Groupe1
24500
890000
500
140 000
25000
1030000
Groupe 2
6000
35000
0
0
6000
350000
Groupe 3
130000
990000
0
0
130000
990000
Groupe 4
64400
1000000
600
150 000
65000
1150000
Groupe 5
72000
2420000
0
0
72000
2420000
Source : Enquête (INRH , 2003)
En terme de poids, le troisième groupe constitué par les bateaux ciblant les thonidés
réalise les meilleurs rendements en débarquant en moyenne plus de 130 tonnes de
poissons par an grâce à l’utilisation des filets maillant dérivant et du filet maillant de
courbine mais en valeur ce même groupe n’occupe que la quatrième place avec 990
milles dirhams en moyenne faute d’une bonne valeur commerciale des prises.
En chiffre d’affaire, le cinquième groupe composé par les bateaux ciblant le merlu
réalise le meilleur résultat : 2.42 millions de dirhams en moyenne. Ceci est du à la haute
valeur commerciale du merlu qui tire une part importante dans les débarquements de ces
bateaux.
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Les petits palangriers représentés par le deuxième groupe, à cause de leur faible tonnage
réalisent en moyenne le chiffre d’affaire le plus bas malgré la haute valeur commerciale
de leurs prises constituées en grande partie par les sparidés, les rascasses, le saint pierre
et la courbine.
Il est à remarquer également que les bateaux du quatrième groupe, en diversifiant leurs
activités de pêche, réalisent des chiffres d’affaire meilleurs que les bateaux spécialisés
dans la pêche aux espèces demersales ou la pêche des thonidés. Grâce à la diversité des
captures composées d’espèces à haute valeur commerciale comme les crustacés et les
poissons blancs et d’espèces à grand tonnage comme les thonidés et les espèces
accessoires, ces bateaux réalisent en moyenne un produit brut qui dépasse 1.15 millions
de dirhams.
6. Charges opérationnelles d’exploitation
Tableau 9: Charges opérationnelles des différents groupes de bateaux
Carburant et lubrifiant
Glace
Appât
Vivre
Divers
Groupe 1
2 500
1 015
980
1 504
308
Groupe 2
360
350
120
500
260
Groupe 3
3520
2 029
0
2 143
473
Groupe 4
3 010
1 225
613
1 750
433
Groupe 5
4 570
1 488
Groupe
4 750
2 750
500
Source : Enquête (INRH , 2003)
Les dépenses en carburant et lubrifiant constituent la charge opérationnelle la plus
importante pour les bateaux. Les quantités consommées dépendent de la puissance du
moteur, de l’effort de pêche déployé et des trajets parcourus par les bateaux. En général,
la pêche aux thonidés consomme plus de carburant que la pêche aux espèces demersales
vu que les bateaux ciblant les thonidés sont généralement équipés de moteurs plus
puissants et leur autonomie est relativement plus grande.
La consommation de la glace est en fonction de la quantité du poisson capturé. La pêche
aux thonidés absorbe en général des quantités importantes de glace en raison de
l’importance des tonnages pêchés et également des durées de marée effectuées qui sont
généralement longues par rapport aux autres pêches.
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L’utilisation de l’appât est indispensable chez les palangriers utilisant le filet mailant de
fond et le trémail que chez les palangriers ciblant le merlu. Les premiers utilisent la
sardine fraîche alors que les deuxièmes font recours au congelé. Le prix du frais connaît
des fluctuations au cours de l’année suivant la disponibilité de la sardine. Le prix varie
entre 10 et 60 dh la caisse pour le frai et 4 dh/kg pour le congelé.
Les dépenses en vivre sont en fonction de la taille de l’équipage et de la durée de la
marée. Les bateaux qui ciblent les thonidés et le merlu dépensent généralement en vivre
plus que les autres.
7. Revenu des pêcheurs
La valeur des captures diminuée par les charges communes donne le net à partager. Les
modalités de répartition de ce dernier sont déterminées par le système de partage. Dans
la répartition des parts entre les membres de l’équipage, on a retenu le système le plus
communément utilisé par groupe de bateau. Le nombre de parts qui constitue la base de
la répartition détermine le revenu par part.
Tableau 10 :
Groupe
Revenu des pêcheurs par marée des différents groupes de bateaux
Produit
brut
Charges
communes
Equipage
Nbre de
parts
Dh/part
Revenu
mensuel/part
Groupe1
29490
9906
11
17
612
1690
Groupe 2
11667
2984
5
6
724
1803
Groupe 3
36772
13744
12
17
677
1522
Groupe 4
37097
11904
12
17
741
1913
Groupe5
75500
22769
14
18
1465
3906
Source : Enquête (INRH , 2003)
La valeur de la part par marée des différents groupes de bateaux est représentée dans le
tableau 11. Cette valeur varie entre 612 dh/marée chez les bateaux utilisant les filets
pour la pêche des espèces demersales à 1465 dh/marée chez les bateaux ciblant le
merlu. Les pêcheurs des bateaux ciblant à la fois les thonidés et les espèces perçoivent
généralement des revenus plus importants que les pêcheurs spécialisés.
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CONCLUSION GENERALE
Le présent travail porte sur la définition de la typologie et de la structure d’exploitation
de la pêche palangrière dans les ports de Laâyoune et Tantan et l’évaluation des
rendements des différents segments de cette pêche à travers l’analyse des indicateurs
d’exploitation et des revenus des pêcheurs.
L’activité des palangriers se caractérise par des variations saisonnières tributaires des
conditions météorologiques et des conditions liées à l’infrastructure portuaire. La
variation du niveau d’activité des palangriers ajoutée aux changements
hydroclimatiques entrainent des fluctuations saisonnières de la production globale.
La production des palangriers est constituée par une gamme très larges d’espèces. Les
scombridés occupent la première place dans les captures globales tant à Laâyoune qu’à
Tantan devant Les carangidés, les trachiridés et les sparidés
La pêche palangrière dans la zone fait intervenir un certain nombre de stratégies de
pêche en relation avec la richesse spécifique du milieu, des caractéristiques physiques
des bateaux et des préférences des armateurs et des patrons de pêche. La typologie des
palangriers opérant dans la zone fait ressortir cinq groupes de bateaux :
Les petits palangriers opérant à partir du port de Tantan en pratiquant la pêche à la
ligne pour cibler les espèces demersales.
Les grands palangriers opérant à partir du port de Tantan pour cibler les espèces
demersales en pratiquant la pêche au filet maillant de fond et au trémail.
Les bateaux opérant ciblant les thonidés et les espèces accessoires en utilisant le filet
maillant dérivant et le filet maillant à courbine.
Les bateaux ciblant à la fois les espèces demersales et les thonidés en pratiquant à la
fois le filet maillant dérivant, les filets maillant de fond et le trémail.
Les bateaux ciblant le merlu en utilisant la palangre de fond à partir du port de
Laâyoune.
Les rendements des bateaux dépendent des caractéristiques physiques des bateaux et de
leurs stratégies. Les bateaux ciblant les thonidés réalisent les meilleurs rendements en
poids. En valeur, par contre, ce sont les bateaux ciblant le merlu qui réalisent les
meilleurs chiffres d’affaire.
Les revenus mensuels moyens des marins varient entre 1500 et 3900 dh /part selon la
stratégie de pêche. En moyenne, la pêche au merlu procure aux marins les revenus les
plus importants. Les bateaux diversifiant leurs activités en travaillant à la fois sur les
espèces demersales et les thonidés assurent à leurs équipages des revenus meilleurs que
ceux des équipages des bateaux spécialisés.
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Centre Régional de l’Institut National de Recherche Halieutique à Laâyoune
Laboratoire des Ressources Halieutiques
Etude sur les pêches palangrières aux ports de Laâyoune et Tan Tan
- janvier 2004 -
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