Le système entièrement céramique Procera®AllCeram
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 109: 8/1999 833
lymérisant par le technicien-dentiste sont numérisé avec un
scanner à laser. Au début, de petits éléments fabriqués en CFAO
étaient ensuite soudés ensemble au laser. Aujourd’hui, il est
possible de fraiser toute l’armature dans un bloc de titane préfa-
briqué grâce à un système à commande numérique (fig. 4). Cet-
te méthode qui évite les soudures ponctuelles ou en ligne est
appelée «All-in-One». Pour masquer, on utilise des céramiques
à base de titane dont la température de cuisson est inférieure à
880 °C (point de fusion du titane).
Cheminement clinique et technique
La forme de préparation idéale du procédé Procera®est un
épaulement avec une arête interne arrondie ou un chanfrein
étendu. Le set de préparation Procera®ne contient que des dia-
mants grossièrement arrondis. Toutefois, le set Profi-Prep (In-
tensiv SA, Lugano, Suisse) permet de mener à bien la prépara-
tion ainsi que la finition indispensable de la dent pilier (fig. 5a,
b). Du fait du pouvoir de résolution limité de la pointe de scan-
nage, il n’est pas possible de numériser avec la précision suffi-
sante des arêtes vives ou des boxes interproximaux. Avec la
pression de l’aiguille en saphir, de fines lamelles de plâtre ris-
quent de se casser pendant le scannage. Un angle de cône de
5–15° selon la longueur du moignon est idéal. L’enlèvement de
matière nécessaire est de 2 mm sur la surface occlusale ou sur le
bord incisif, 1,5 mm sur la paroi axiale, 0,7 mm sur la surface pa-
latine des dents antérieures et correspond aux réductions néces-
saires pour les céramiques d’alliages métalliques. Il permet
d’obtenir suffisamment de place pour le masquage céramique
avec une épaisseur d’armature de 0,5 mm. Une fois effectuée la
prise d’empreinte des dents piliers préparées, de l’implant ou du
pilier, on procède au coulage du moignon unitaire et à la fabri-
cation du modèle de travail. Dans la représentation du bord de
préparation, on veillera à ne pas créer de forte rétention en des-
sous de la ligne de démarcation, ce qui donnerait des lamelles
de plâtre tranchantes. Le moignon unitaire en plâtre extradur
sans laque de distance est fixé sur l’équipement spécial et dis-
posé de manière à ce que le point lumineux d’orientation ren-
contre le centre du moignon. La bille de saphir du scanner est
poussée verticalement et numérise le moignon tournant avec
une pression de 10 g (fig. 6). Dans cette opération qui se dérou-
le automatiquement en deux à trois minutes, ce sont entre
20000 et 30 000 points de mesure (suivant la forme du plâtre)
qui sont saisis et numérisés (PERSSON et al. 1995). La forme et le
contour sont ensuite traités et représentés sous différentes pers-
pectives afin de visualiser d’éventuelles erreurs de mesure sus-
ceptibles de se produire à la suite de chocs et, si nécessaire de
reconduire l’opération de scannage. Si aucune déformation
n’est visible et que les structures sont représentées de façon ho-
mogène en trois dimensions, on peut commencer l’identifica-
tion de la limite de préparation et la détermination du bord de la
coiffe. Si l’on considère la coupe du moignon de couronne com-
me un cercle avec 360°, la limite de préparation est déterminée
sur soixante-dix points isolés, c’est-à-dire à intervalles d’envi-
ron 5° (fig. 7). Cette étape terminée (elle prend une dizaine de
minutes), le défilement sélectionné du bord de l’armature est
encore une fois représenté en perspective et les informations
sont mémorisées.
Les données numériques sont transmises par modem au site de
production de céramique à Stockholm et servent d’abord à créer
un moignon spécial agrandi de 12–20% et fraisé à cette échelle
par commande numérique. Sur ce moignon, on applique alors à
très haute pression de la poudre d’alumine. Dans cet état, l’ar-
mature en alumine est meulée par une fraise numérique jusqu’à
obtention d’une épaisseur régulière (0,5 mm) ou conformément
à la forme extérieure modelée (pour les piliers d’implants ou
pour le soutien cuspidien). L’étape suivante consiste à faire re-
venir l’armature en alumine à sa forme originale par une cuis-
son à plus de 1600 °C. Cette température de sintérisation très
élevée a pour effet de lier très fermement les particules d’alumi-
ne (dont le point de fusion se situe à 2050 °C). La coiffe sintéri-
sée correspond donc dans sa pureté et son homogénéité à des
matériaux fabriqués industriellement. Pour le masquage des
armatures entièrement en céramique au laboratoire dentaire,
on recommande d’utiliser la céramique Procera®AllCeram de
Ducera, prévue dans l’assortiment Procera®(ATTANASI et al.
1996).
Le scellage des couronnes Procera®AllCeram
La céramique d’alumine hautement sintérisée des couronnes
Procera®n’est pas mordançable et doit donc être polie par
sablage (grains de céramique d’alumine de 50 µm). Pour le scel-
lage, on peut utiliser du phosphate de zinc (De Trey Zinc®,
Dentsply, Constance, Allemagne, par ex.), du ciment vitromère
(Ketac-Cem®,Espe Seefeld, Allemagne par ex.), ou encore du
ciment composite avec durcisseur chimique (Panavia®TC, par
ex.).Avec le palier de céramique cuite et/ou la limite de prépara-
tion sus-gingivale, on donnera la préférence aux matériaux qui
ont la couleur des dents du fait de l’opacité élevée du ciment au
phosphate de zinc. En outre, les ciments composites permettent
une liaison chimique si la couronne Procera®a été réalisée avec
le palier de céramique cuite. Un traitement préliminaire de la
dentine avec des adhésifs de dentine et du palier céramique
avec de l’acide liquide et du Silan est nécessaire. Les conditions
pour le scellage adhésif comportent en outre la limite de prépa-
ration supragingivale ou épigingivale ainsi que la possibilité de
pouvoir laisser sécher. Un fil de rétraction devrait être posé dans
le sillon gingival pour servir de barrière contre les liquides de
conditionnement à appliquer. S’il y a plusieurs unités à sceller, le
dispositif provisoire grossièrement sablé du pilier voisin pourra
servir de protection contre la contamination et l’excédent de ci-
ment. Le contact proximal du dispositif provisoire doit être
meulé en conséquence pour ne pas provoquer de défaut de ci-
mentation.
Présentation de cas
Le cas clinique présenté aux illustrations 8–14 est celui d’une
patiente qui souhaitait des restaurations sans métal pour assai-
nir son maxillaire supérieur. Compte tenu de son état,on a choi-
si un système entièrement en céramique qui était indiqué d’une
part pour les dents postérieures et d’autre part parce qu’il per-
mettait de couvrir des reconstitutions à tenons existantes. C’est
ainsi que l’on a prévu des couronnes Procera®AllCeram pour
les dents 17, 16, 15, 14, 25 et 26. La région 21 devait être traitée
par un pont céramométallique conventionnel avec palier céra-
mique circulaire (fig. 8). La préparation des dents piliers s’est
faite avec le set Profi-Prep. Après prise d’empreinte au moyen
d’un système polyéther (Permadyne®,Espe, Seefeld, Alle-
magne), les moignons unitaires et les modèles ont été réalisés.
La situation qui ressortait du modèle en cire montrait qu’un
soutien d’armature particulier n’était nécessaire sur aucun des
piliers et que l’épaisseur de la céramique demeurerait inférieure
à 2 mm pour une épaisseur d’armature de 0,5 mm (fig. 9). Après
avoir scanné les moignons en plâtre, on fixa l’épaisseur de l’ar-
mature à 0,5 mm et on décida que la limite de préparation serait
la limite de démarcation de la coiffe. Ensuite, les dimensions
des coiffes en alumine ont d’abord été vérifiées sur le moignon