Cours de physiologie végétale Année 2016-2017 Charles Nickmilder I. L’eau 1. 4 Propriétés générales A. B. C. D. E. 2. 4 Propriétés et fonctions de l’eau dans les systèmes biologiques Conséquences de la polarité des molécules d’eau Pressions positive et négative Diffusion et osmose Potentiel hydrique (Ψ) Déplacement de l’eau dans et hors de la cellule A. B. C. D. E. 3. Passivité du déplacement Paroi et variations de volume cellulaire Le flux Régulation de la conductivité hydraulique membranaire Osmorégulation Continuum sol-plante-atmosphère : prélèvement de l’eau par la racine A. B. C. 4. Aperçu Lois de l’eau dans le sol Voies du déplacement de l’eau II. 1. A. B. C. D. 2. Eléments conducteurs du xylème Déplacement de l’eau par flux de masse Vaporisation de l’eau dans la feuille Transpiration : force motrice et flux Régulation de la transpiration et stress hydrique 3. III. 1. A. B. C. 2. 3. A. B. 4. 8 8 8 8 8 9 Importance de la nutrition minérale des plantes Classification des éléments Solutions minérales et dispositifs de culture Caractère mobilisable et effet des carences/excès 9 9 9 10 10 Les acteurs 10 Variation du potentiel électrochimique et spontanéité du transport d’un soluté Origine passive et active du potentiel de membrane Application à l’entrée des ions dans une cellule Cinétique du transport Transports actifs primaire et secondaire Importance des ATPases pompes à protons et fpm Chemin des ions dans la racine 11 11 11 11 12 12 13 14 Photosynthèse : photochimie 15 Pigments capteurs de lumière et de son énergie 15 Introduction à la chlorophylle Autres pigments Corrélations 15 15 15 16 Composition du photosystème Détail sur l’antenne Centre réactionnel 16 16 16 Coopération entre photosystèmes 16 Schéma en Z Organisation des thylakoïdes 16 16 Rédox dans le chloroplaste A. 8 Éléments minéraux Transfert d’énergie et d’électrons par les chlorophylles A. B. C. 6 9 Transport des solutés : énergétique et régulation cinétique A. B. C. D. E. F. G. 5 5 6 6 6 Nutrition minérale Acquisition des nutriments par la plante A. 5 6 6 7 Continuum sol-plante-atmosphère : ascension de l’eau dans le xylème et transpiration A. B. C. D. E. 4 4 4 4 5 17 Rappels généraux sur les rédox 17 1 B. 5. 6. 7. 8. 9. IV. 1. Localisation 17 Chaînes rédox membranaires et récupération ΔG sous forme de fpm Fonctionnement cyclique et non-cyclique de la chaîne transporteuse d’électrons Produits photochimiques Des principes conservés à travers le monde vivant Stress lumineux et stress oxydatif 18 18 18 19 19 Photosynthèse : assimilation du C 20 Phases claire et obscure 20 Couplage par les substrats ATP/ADP et NADPH/NADP+ 2. 3. A. B. 4. 5. 6. Cycle de Calvin-Benson Ajustement de la vitesse du cycle au flux lumineux 21 22 Régulation pré-traductionnelle d’enzymes du cycle Régulation post-traductionnelle 22 22 Cycle photorespiratoire (« oxydatif en C2 ») Importance écologique de la photorespiration Contrer la photorespiration par des mécanismes concentrateurs du CO2 A. B. 7. V. 1. 2. A. B. C. 3. 4. Photosynthèse en C4 : décalage spatial Photosynthèse CAM : décalage temporel 5. Stockage transitoire VS export des photoassimilats (amidon VS saccharose) 23 Transport de l’Energie 25 Structure du phloème Substances migrant dans la sève phloémienne 25 25 Récolte Substances présentes Distinction par rapport au xylème 25 25 25 26 26 Symplasmique simple Symplasmique avec « polymer-trap » Apoplasmique 26 26 26 Déchargement du phloème A. B. 6. VI. 1. 2. A. B. C. D. 3. A. B. 4. 5. 6. 27 Symplasmique Apoplasmique 27 27 « Force » des puits et déterminants enzymatiques 27 Catabolisme oxydatif 28 Introduction Catabolisme oxydatif des glucides 28 28 Voie oxydative des pentose-P Glycolyse Fermentations Respiration aérobie 28 29 29 29 Respiration mitochondriale 30 Cycle de Krebs Phosphorylation oxydative 30 31 Rendement en ATP Respiration alternative et thermogenèse Rôles de la respiration A. B. C. 7. A. 22 22 23 23 23 Mécanisme du mouvement Chargement du phloème A. B. C. 21 31 32 32 Fournir de l’ATP Fournir des précurseurs biosynthétiques Facteurs influençant l’importance de la respiration 32 32 33 Catabolisme des lipides 33 Catabolisme des lipides 33 2 B. Gluconéogenèse des graines oléagineuses 33 VII. Physiologie du développement a. Introduction et floraison 1. 2. 3. Introduction Floraison : intégration des régulations Facteurs endogènes A. B. 4. A. B. 5. 6. 7. b. 34 34 34 34 34 Rythmes endogènes Horloge circadienne 34 35 Facteurs exogènes 35 Photopériodisme Vernalisation 35 36 Induction florale Morphogenèse florale Gènes homéotiques 36 37 37 Introduction aux hormones 8. 9. A. B. C. D. E. 10. 37 Notion d’hormone Principales familles 37 38 Auxines Gibbérellines Cytokinines Ethylène Acide abscissique 38 39 39 39 39 Modes d’action du signal hormonal : cf familles 39 Vocabulaire 40 3 I. L’eau 1. Propriétés générales A. Propriétés et fonctions de l’eau dans les systèmes biologiques Le principal intérêt de la gestion de l’eau est l’impact de l’eau sur le rendement en matière sèche des cultures. En effet, on peut dire que le rendement est directement proportionnel (droite passant par l’origine) à l’usage de l’eau ce qui le rend partiellement proportionnel aux précipitations (sigmoïde) B. Conséquences de la polarité des molécules d’eau La polarité de la molécule d’eau est due à la combinaison de O et de 2 H. De par cette propriété, l’eau est prédisposée à interagir de façon électrostatique avec les autres molécules/ les ions. L’expression principale de ces interactions est appelée « pont hydrogène » (liaisons faibles entre molécules polaires) Cohésion Maintien des molécules d’eau ensemble grâce aux ponts H entre molécules Tension superficielle Exprimée en unité de pression, elle reflète la différence de possibilités de formation de ponts H entre dans la masse d’eau et avec les molécules de gaz adjacentes (non-polaires). Cela motive la minimisation des surfaces de contact (=surface non-optimisées du point de vue des liaisons) et donc la formation de sphère. C’est ainsi que l’on peut mettre en relation la pression exercée sur une bulle(P), la tension superficielle du liquide (T) et le rayon de la bulle(r) : 𝑃 = 2𝑇/𝑟 Adhésion L’interaction entre les molécules d’eau et les autres molécules +/- polaires du solide permet de qualifier le substrat de : hydrophile s’il « attire » l’eau θ< 90° Hydrophobe s’il « repousse » l’eau 90°<θ<180° θ étant l’angle entre la base et la tangente à la courbe Proche de ces notions d’hydrophilie/ hydrophobicité, se trouve la mouillabilité Capillarité La capillarité est liée à la balance entre cohésion et adhésion. Dans des liquides polaires, il est fort probable que l’adhésion prenne le dessus ce qui engendre une concavité ouverte vers l’extérieur du ménisque d’interface. À l’inverse, pour un liquide apolaire, il est fort probable d’avoir une concavité du ménisque fermée vers l’extérieur. C. Pressions positive et négative Par convention : la pression atmosphérique vaut 0. On peut démontrer l’existence d’une pression négative ou positive par l’expérience de la seringue remplie d’eau : - on peut légèrement compresser le liquide (gaz dissous) ‘turgescence’ (Δp>0) -on peut tirer le piston tension (Δp<0) L’unité de mesure la plus fréquente est le MPa (1 MPa=106 Pascals) D. Diffusion et osmose Loi générale de la diffusion Le principe de la diffusion est de faire tendre vers une concentration égale en soluté tous les points d’un système. Afin de chiffrer le flux, on peut utiliser la loi générale de la diffusion établie par Fick : ∆𝐶𝑠 DS : coefficient de diffusion ΔCS : différence de concentration du soluté 𝐽𝑆 = −𝐷𝑆 ∆𝑥 JS : flux de diffusion Δx : distance entre 2 points Le coefficient de diffusion est une propriété d’une substance donnée dans un milieu donné. Il varie notamment en fonction de la température e exprime la facilité qu’a un soluté à traverser un milieu donné. 4 L’osmose L’osmose est un cas de diffusion à travers des membranes. Elle est donc aussi motivée par un gradient de concentration. E. Potentiel hydrique (Ψ) Cette notion de potentiel hydrique est en lien étroit avec le potentiel électrochimique de l’eau (𝜇̃). Le passage de l’un à l’autre s’effectue grâce à la relation : ∗ 𝜇̃𝑒𝑎𝑢 − 𝜇̃𝑒𝑎𝑢 Ψ= 𝑉̅𝑒𝑎𝑢 ∗ 𝜇̃𝑒𝑎𝑢 : potentiel électrochimique de l’eau à l’état standard 𝑉̅𝑒𝑎𝑢 : volume molaire de l’eau Le potentiel hydrique peut être considéré comme l’addition de trois composantes : Ψ = Ψ𝑆 + Ψ𝑝 (+Ψ𝑔 ) Exprimé en Pa Ψ𝑆 = −𝑅𝑇𝐶𝑠 = −π : potentiel de soluté = potentiel osmotique = -pression osmotique, facteur dépendant de la température et de la concentration en soluté Ψ𝑝 : potentiel de pression = pression hydrostatique régnant dans le compartiment Ψ𝑔 = 𝜌𝑔ℎ : potentiel gravifique, n’intervient que s’il y a une dénivellation marquée (donc négligeable au niveau cellulaire) 2. Déplacement de l’eau dans et hors de la cellule A. Passivité du déplacement Un déplacement n’est passif que si ΔG<0. Vu que l’on parle ici de l’eau, on peut aller plus loin et dire qu’il faut que ΔΨ<0. Cela sous-entend que, pour chaque déplacement, les concentrations ne sont pas les seuls éléments à prendre en compte, il est aussi nécessaire de s’intéresser aux pressions. B. Paroi et variations de volume cellulaire Afin de se rendre compte de l’importance des parois dans les jeux de volume, il est nécessaire de réaliser une expérience : 1. On sait que l’eau pure a un Ψ=0 et l’eau simplement sucrée a un Ψ= ΨS. 2. Considérons une cellule flasque à pression atmosphérique, Ψp=0 et Ψ=ΨS 3. Plonger la cellule dans la solution sucrée, trois cas possibles : - la cellule se gonfle suite à un appel d’eau, les parois sont là pour éviter l’éclatement, Ψs,cell augmente, le Ψ de la cellule tend vers celui de la solution qui est censé rester constant, Ψp augmente (turgescence) - rien ne se passe, il est probable que les ΨS soit égaux à l’origine - la cellule devient plasmolysée. Cela est dû à une différence de ΨS en faveur d’une sortie d’eau (inférieur dans le milieu) Cette expérience démontre l’importance des parois dans des milieux hypotoniques : la turgescence n’est possible que grâce à cet élément contraignant. La figure ci-contre montre les liens existants entre état de la cellule et les différents potentiels osmotiques. Lors de la lecture de droite à gauche on peut constater la diminution de Ψp parallèlement à la diminution de présence en eau dans la cellule. Ceci s’explique par le besoin de maintenir un ΔΨ=0. A partir du stade plasmolysé, on se rend compte qu’il y a de l’eau entre la paroi et la membrane. Il peut arriver que ce film d’eau soit rompu par la présence d’air. A partir de ce moment, la pression peut devenir négative (tension superficielle) 5 ΔΨ 𝑝 La relation suivante permet d’établir un lien entre Ψp et le volume cellulaire : 𝜀 = Δ𝑉/𝑉 . Le module d’élasticité ainsi défini est une relation propre à chaque cellule (dépendance vis-à-vis des propriétés plastiques et élastiques de la paroi) et peut être utilisé pour identifier l’origine d’une cellule. C. Le flux Le flux d’eau à travers une paroi est régi par la relation : 𝐽𝑣 = −𝐿𝑝 ∗ ΔΨ, où Lp correspond à la conductivité hydraulique membranaire (m*s-1*Pa-1) On peut constater que le flux est directement proportionnel à la différence de potentiel hydrique. Or ce même flux tend à neutraliser la différence de potentiel. Il y a donc progressivement « essoufflement » du flux. D. Régulation de la conductivité hydraulique membranaire La conductivité hydraulique est gérée par des « water channels ». Ceux-ci ont pour vocation de faciliter la diffusion en générant une discontinuité aqueuse dans la membrane plasmique. On retrouve notamment les aquaporines. Dans certains cas, ces canaux permettent la descente d’un gradient et donc la libération d’énergie, ce qui peut engendrer une libération de chaleur (protéines de couplage) E. Osmorégulation Face à un stress hydrique, les plantes adoptent différentes stratégies +/- complémentaires : - accumulation d’acide abscissique => modification des activités normales - diminution de l’activité photosynthétique, de l’expansion cellulaire, de l’ouverture des stomates et des activités de synthèse en général. - accumulation de solutés (osmorégulation) : le but est de diminuer Ψs,in tout en augmentant légèrement Ψs,out. Les ions et molécules organiques sont stockées de préférence au niveau de la vacuole pour éviter des effets parasites. Les solutés les plus fréquents sont : les acides aminés, les sucres alcools, la glycine betaine (quaternary ammonium compound présent dans la betterave), tertiary sulfonium compounds. Sans ces mécanismes, la plante risque de se retrouver en état de sécheresse physiologique. 3. Continuum sol-plante-atmosphère : prélèvement de l’eau par la racine A. Aperçu 1. prélèvement de l’eau par la racine : flux de masse ΔΨp 2. passage de l’apoplasme vers le symplasme ΔΨs 3. Passage dans le xylème 4. Succion/aspiration par la transpiration foliaire : flux de masseΔΨp 5. Vaporisation de l’eau dans l’espace intercellulaire 6. Echappement des vapeurs d’eau B. Lois de l’eau dans le sol La plante collecte la quasi-totalité de son eau dans le sol, au moyen de ses racines. Le fonctionnement de celles-ci entraine un assèchement localisé du sol. De ce fait, une tension apparait. Elle est mesurable au moyen de la relation : 6 Ψ𝑝 = −2𝑇/𝑟 , où r est le rayon de courbure du ménisque et T la force de tension. Suite à cela, un gradient se crée dans le sol, ce qui est censé garantir l’approvisionnement hydrique de par le fait que la composante principale de Ψ dans le sol est Ψp (le terme gravifique est négligeable). Etant donné que l’on a un flux d’eau, la formule suivante est toujours d’application : 𝐽𝑣 = −𝐿𝑝 ∗ ΔΨ C. Voies du déplacement de l’eau Afin de maximiser la surface d’échanges et ainsi l’entrée d’eau, la plante développe des poils absorbants. Si elle se contentait de cela, ceux-ci ne serviraient à rien vu que la réponse à l’appel d’eau se produirait aux niveaux conséquents de la racine. Afin d’augmenter le volume dans lequel se déroule le prélèvement (//surface d’échange), la plante contrôle la conductivité hydraulique de l’épiderme en subérisant les parois. L’eau entre alors dans la plante par les voies symplasmiques et apoplasmiques. Elle transite dans le cortex jusqu’à l’arrivée à la barrière endodermique. Là, il va y avoir passage en mode de transport symplasmique vu que les parois sont imprégnées de subérine (bande de Caspari). Comme on peut le voir sur la figure, la composante pression est positive : turgescence >> tension et la composante soluté est le vrai moteur. La mise en place de ce gradient de soluté est extrêmement gourmande en énergie. L’eau transite alors soit par voie apoplasmique soit symplasmique jusqu’à l’arrivée au xylème et le passage obligatoire au système apoplasmique. On retrouve un deuxième osmomètre à ce niveau de communication avec la stèle. On peut constater que la composante pression est le véritable moteur de cet échange et que les concentrations en solutés sont approximativement égales entre les compartiments. On se retrouve dès lors dans un cas d’osmose inverse. Le gradient de pression à l’origine des mouvements dans l’osmomètre est principalement entretenu par la transpiration. Chez les rosacées et les graminées, on peut observer une combinaison avec le phénomène de gutation : il y a accumulation d’eau dans la stèle, Ψp,stèle augmente et Ψs,stèle diminue vue l’accumulation de soluté (endoderme polarisé => transfert dans un sens seulement). L’osmose prend le relais sur l’osmose inverse et la pression de vient tellement grande que la sève est ‘’poussée’’ dans le xylème. 7 4. Continuum sol-plante-atmosphère : ascension de l’eau dans le xylème et transpiration A. Eléments conducteurs du xylème On retrouve deux formes principales d’éléments conducteurs dans le xylème : Les trachéides Les éléments de vaisseaux Une adaptation impressionnante des Gymnospermes est l’intégration d’un torus dans les passages entre trachéides. Celui-ci permet une obturation en cas de Δp trop importante, ce qui permet d’éviter la propagation des cavitations notamment. La cavitation est un phénomène trouvant son origine en hiver, lors de la congélation de l’eau il y a formation de bulles d’air, et en été, lorsque que la tension est trop importante par rapport à la vitesse d’alimentation. Ce deuxième phénomène peut être mesuré par une méthode micro-acoustique (« pop »). Une autre solution face à la cavitation est la stratégie adoptée par les Angiospermes : réduire la taille des éléments conducteurs (// balance de capillarité). B. Déplacement de l’eau par flux de masse L’eau se déplace dans le Xylème suite à une ΔΨp entre la feuille et les racines. Les deux phénomènes entrant en compte sont dès lors tension et cohésion. On peut constater que le flux volumique suit une loi de Poiseuille : 𝜋𝑟 4 ΔΨ𝑝 𝐽𝑣 = ( 8𝜂 ) ( Δ𝑥 ) C. Vaporisation de l’eau dans la feuille Suite aux activités métaboliques de la feuille, l’eau se vaporise. D. Transpiration : force motrice et flux L’origine du gradient de pression forçant l’eau à monter dans la colonne est la vaporisation de l’eau dans les feuilles. La pression de vapeur devient alors supérieure à celle régnant à l’extérieur et il y a sortie de la vapeur par les stomates. Suite à cette vaporisation, la couche limite d’eau autour des cellules est sous tension. 𝑅𝑇 La sortie de la vapeur d’eau est régie par la loi de Fick et est motivée par l’équation : Ψ = ̅̅̅̅̅̅̅ ln(𝑅𝐻), 𝑉 RH étant l’humidité relative (𝑅𝐻 = 𝐶𝑣𝑎𝑝𝑒𝑢𝑟𝑒𝑎𝑢 𝐶𝑣𝑎𝑝𝑒𝑎𝑢𝑚𝑎𝑥 𝑒𝑎𝑢 ). Il faut noter que la concentration maximale en vapeur d’eau est dépendante de la température. E. Régulation de la transpiration et stress hydrique La plus grande part de la régulation se déroule au niveau du stomate. Celui-ci est en permanence confronté à un choix : faire entrer du CO2 pour augmenter la biomasse ou ne pas laisser sortir trop d’eau. La difficulté du compromis est d’autant plus marquée que le gradient de Ψ est important ( !T). NB : les micro-fibrilles de cellulose des parois des cellules de garde stomatiques sont orientées de façon non-aléatoire ce qui confère une extensibilité dirigée et ne capacité d’ouverture/ fermeture. Un autre régulateur important est la couche limite. Sa résistance est fonction des mouvements d’air et des composés organiques volatils qui y sont présents. Le dernier régulateur notable est constitutif (donc non-régulable à court-terme) : la cuticule des cellules épidermiques. Selon son épaisseur, elle permet une diffusion plus ou moins importante. 8 II. Nutrition minérale 1. Éléments minéraux A. Importance de la nutrition minérale des plantes Les plantes ont besoin pour se développer de différents minéraux présents sous certaines formes dissoutes. Ces besoins sont normalement rencontrés par la composition du substrat. Toutefois, avec la tendance actuelle à l’exportation, une partie des stocks est en train de s’épuiser. De plus, la problématique d’une population grandissante induit une certaine réflexion sur l’usage d’engrais pour que la production équivaille à notre consommation. Afin de comprendre l’importance de ceux-ci et de leur composition, il faut étudier l’intervention des minéraux qu’ils contiennent dans le cycle physiologique de la plante. B. Classification des éléments Distinction macro- et micronutriments Cette notion est directement liée à l’abondance relative dans la cellule. Ce concept omet le besoin de la plante pour cet élément. Ainsi le Mo est l’élément avec la plus faible abondance relative mais est la clef de voute pour la réduction de NO3- en NO2-, ce qui consiste en la base de la nutrition azotée. Eau ou CO2 Macronutriments du sol Micronutriments du sol H,C,O N,K,Ca,Mg,P,S,Si Cl,Fe,B,Mn,Na,Zn,Cu,Ni,Mo Lorsqu’il est question d’abondance relative, il faut bien prendre en compte les variations dues au substrat (relocalisation d’éléments toxiques). Éléments essentiels Correspondants aux éléments non-substituables pour la réalisation de la croissance. Le caractère essentiel peut n’être vrai que pour certaines plantes. Ainsi, le Si sert à imprégner certaines parois (augmentation de la rigidité et du caractère cassant) et le Na est surtout présent chez les plantes en C4 pour la réalisation d’une activité enzymatique. Le dernier cas cité fait partie des cofacteurs enzymatiques. C. Solutions minérales et dispositifs de culture Différents types de cultures en solution nutritive existent. Le principe est de maintenir une concentration constante en ions et autres molécules dans la solution afin d’optimiser la croissance végétale. Dans ces différents systèmes, la composante aération des racines n’est absolument pas négligeable vu qu’elles consomment de l’énergie pour pomper les éléments et cette énergie provient de la respiration. 9 D. Caractère mobilisable et effet des carences/excès Les éléments sont mobilisables à partir du moment où ils peuvent être relocalisés au cours de la croissance (les jeunes sont normalement toujours favorisés). Ces éléments offrent l’avantage de diminuer ses dépendances vis-à-vis des ressources extérieures. Le Mg peut être cité parmi cette catégorie d’éléments (relocalisation vers les jeunes feuilles avant l’abscission des feuilles sénescentes). A l’inverse, le Ca est non-mobilisable en tant que tel vu qu’il risque de lier des pectines et qu’il est un indicateur cellulaire important. La relocalisation des ions se produit souvent au moyen de Chélates. Il faut noter le double usage des chélates : la relocalisation et l’extraction d’ions depuis le milieu. Carence Une carence en éléments se marque le plus souvent par une chlorose. Excès L’excès d’un élément peut être l’origine d’une certaine toxicité. Cette toxicité s’explique par : -l’impact sur ΨS, -des phénomènes électriques -la substitution/ parasite pour l’utilisation d’un autre élément : K peut gêner Ca (même transporteur), Na remplace K au niveau de certaines enzymes =>dysfonctionnement 2. Acquisition des nutriments par la plante A. Les acteurs Sol La disponibilité des éléments chimiques est fonction du pH et de la CEI (capacité d’échange ionique) du sol. En dehors de certaines gammes de pH, les ions risquent de former des précipités. Il est dès lors intéressant pour la plante de réguler ce pH. Pour ce faire, elle libère des acides organiques et/ou du CO2. Parallèlement à l’état plus ou moins dissous des ions, cela permet de décrocher certains ions de complexes CEI. Racines La longueur des racines dépend fortement de l’état d’irrigation du sol (besoin d’eau pour croître et dépasser la zone éventuellement lessivée) Sur le graphe ci-contre, on peut voir des zones de « déplétion ». Il s’agit en fait des zones où la concentration en minéraux est plus faible suite aux prélèvements de la plante. L’impact de prélèvement est fortement marqué suite au développement extrême des racines et poils absorbants (on parle de surface en m² et de distance en km). Ce développement est réalisé afin d’augementer la zone récoltable et exposable au gradient 10 Mycorhizes Les mycorhizes sont des expansions de mycélium en dehors des racines. Elles ont pour fonction d’augmenter la surface d’échange avec le milieu et sont le seul moyen d’extraire le P (phosphatases). Il en existe deux types : - les endo- : formation d’arbuscules (pénétration des parois) - les ecto- : développement d’un manchon mycélien, il y a peu de pénétrations dans le cortex D’autres avantages sont qu’elles fournissent une capacité de réponse à l’organisme aux variations du milieu, elles protègent contre les parasites, elles transmettent certaines informations entre les plantes. Feuilles Fertilisation suite à leur accumulation. 3. Transport des solutés : énergétique et régulation cinétique A. Variation du potentiel électrochimique et spontanéité du transport d’un soluté Les composantes du potentiel électrochimiques sont reprises dans l’équation : µ̃𝑗 = µ̃∗𝑗 + 𝑅𝑇𝑙𝑛(𝐶𝑗 ) + 𝑧𝑗 𝐹𝐸 + 𝑉̅𝑗 𝑃 Nernst (à l’équilibre) : 𝐶𝑗,2 2,3𝑅𝑇 −Δ𝐸 = 𝐸1 − 𝐸2 = log( ) 𝑧𝑗 𝐹 𝐶𝑗,1 µ̃∗𝑗 : potentiel à l’état standard 𝑅𝑇𝑙𝑛(𝐶𝑗 ) : souvent utilisation fraction molaire ipv concentration 𝑧𝑗 𝐹𝐸 : charge nette*cte Faraday*potentiel électrique dans le compartiment (provenant du déséquilibre de charges) 𝑉̅𝑗 𝑃 : le potentiel de pression est souvent négligeable Critère de spontanéité : Δµ̃𝑗 < 0 B. Origine passive et active du potentiel de membrane L’origine passive du potentiel de membrane est liée au potentiel de diffusion. Il y a un compromis entre équilibre osmotique et équilibre électrique. On peut détecter la composante active en appliquant du cyanure. Le potentiel de membrane diminue alors fortement. Chez les plantes, il peut y avoir réaugmentation du potentiel via l’activation d’une enzyme oxydase alternative. Elle agit comme une batterie de secours mais n’est pas aussi efficece que l’oxydase normale. Le retrait du cyanure relance l’oxydase classique et, pendant un court laps de temps, leurs effets se combinent, le potentiel dépasse en valeur absolue le potentiel avant adjonction du HCN. Cette composante active est un ensemble de pompes et d’ions. C. Application à l’entrée des ions dans une cellule La cellule est un système homéostatique. Elle applique donc un contrôle strict sur son potentiel de membrane. En mesurant ce potentiel au moyen d’une microélectrode, il y a moyen de connaître le rapport des concentrations extérieur/intérieur « Les systèmes biologiques entretiennent des états stationnaires éloignés de l’équilibre » => ΔG Bischap : « la vie est l’ensemble des fonctions résistant à la mort » 11 La courbe ci-contre représente l’état d’énergie associé à un état de concentration. Les êtres vivants ont la particularité de se trouver dans des états métastables, c’est-à-dire des états stables en dehors du creux d’énergie libre. Lorsque l’on étudie la présence réelle d’ions de part et d’autre de la membrane et qu’on la compare aux résultats attendus, 3 cas sont possibles : - égalité : équilibre thermodynamique - < : l’entrée d’ion fait tendre vers l’équilibre, on est sur la partie gauche de la courbe, transport passif (si la membrane le permet) - > : transport actif, partie droite D. Cinétique du transport L’étude de la perméabilité des membranes biologiques par rapport à des membranes artificielles révèle l’existence de facilitateurs de transport. On distingue donc plusieurs formes de transport : Transport passif Diffusion simple Passage de la bicouche sans intervention de protéines Transport actif Diffusion facilitée VS le gradient Canal Uniporteur (Carrier) Primaire Secondaire Un ensemble de protéines défini une discontinuité dans la membrane. La liaison de la protéine à un soluté modifie sa configuration ce qui le mène de l’autre côté de la membrane Pompes Co-transport Régulation : ouverture et nombre en fonction ΔEm et pH Consommation d’énergie chimique ou lumineuse pour déplacer le soluté Détail par rapport aux canaux à K+ : les canaux sont définis par des hélices s’étendant dans le domaine transmembranaire. Endéans certaines marges de voltage, les canaux restent fermés. Cela rend la relation I/V nonlinéaire. E. Transports actifs primaire et secondaire Transport actif primaire Une réaction chimique fournit l’énergie pour faire entrer une molécule. C’est notamment le cas de la pompe ATPasique permettant de faire sortir du H+ et ainsi de réguler ΔEm. Elle est stimulée par la lumière bleue et cesse ses activités en cas de présence d’acide abscissique. Transport actif secondaire Condition : deux solutés ont un gradient par rapport à une membrane. Pendant que l’un descend, l’autre monte (la stoechiométrie n’est pas toujours de 1:1). Si les gradients sont en sens opposés : mise en place d’un antiporteur. Si les gradients sont parallèles : mise en place d’un symporteur. symport saccharose-H+ 12 Caractère saturable On peut constater que la facilitation de la diffusion n’est pas uniforme en fonction de la quantité de molécule à transporter. C’est dû à un effet de saturation. On dit que le transporteur a une affinité apparente pour le substrat. Cette affinité équivaut à 1/Km, Km étant la valeur de concentration à laquelle le transporteur fonctionne à la moitié de sa vitesse maximale. Ce graphe prouve l’existence de plusieurs transporteurs répondant à des gammes de concentrations différentes. De ce fait, on n’observe pas l’effet de plafond auquel on peut s’attendre en voyant le caractère hyperbolique de l’aide des transporteurs. Ext cellule Uniporteurs : métaux Carrier : saccharose Symports : H+; NO3-; PO43-; K+; Na+; Saccharose , AA; Peptides Antiports : Na+ ; H+ Pompes : grosses molécules ; H+ ; CA2+ Canaux : aquaporine, rectification polarisation (Ca et K), Cytoplasmevacuole Symports : H+ ; saccharose Antiports : H+ ; NO3-; Na+; Ca2+; Cd2+; Mg2+; hexose Pompes : H+ (PPi et ATPasique), Ca2Canaux : la plupart des ions F. Importance des ATPases pompes à protons et fpm La fonction principale des pompes à protons est de générer un gradient osmotique qui fournit le ΔG nécessaire à l’entrée de certains ions dans la cellule. C’est ainsi que le NO3- peut pénétrer dans la cellule : −Δ𝜇̃𝐻+ ≥ Δµ̃𝑁𝑂3− ≥ 0. 13 C’est à partir de ce potentiel électrochimique que l’on définit la force proton motrice : Δµ𝐻+ 𝑓𝑝𝑚 = Δ𝑝 = 𝐹 Fort proches des pompes ATPasiques, on retrouve l’ATPsynthase. Celle-ci synthétise de l’ATP en laissant le proton descendre son gradient. De conformations fort proches, l’une se trouve à de nombreux lieux de transport tandis que l’autre se retrouve plutôt au niveau des crêtes mitochondriales. Ce générateur/consommateur de fpm n’est pas unique, dans certaines anciennes lignées procaryotes il existe d’autres moteurs à fpm, tirant leur énergie de processus photochimiques. G. Chemin des ions dans la racine Les ions transitent dans la racine par les voies symplasmiques et/ou apoplasmiques (diffusion et flux). La seconde voie est la plus usitées jusqu’à l’arrivée à l’endoderme. Les bandes de Caspari forcent alors au retour en voie symplasmique. Cela ne peut se réaliser que grâce à des transporteurs. Ceux-ci doivent souvent lutter contre le gradient de concentration. 14 III. Photosynthèse : photochimie 1. Pigments capteurs de lumière et de son énergie A. Introduction à la chlorophylle Les chlorophylles captent et absorbent deux gammes de longueur d’onde (dans le bleu et dans le rouge), toutes deux proches du maximum d’émission du spectre solaire. La gamme du vert est par contre réfléchie. De par l’existence de ces deux gammes, certaines rayonnement (bleu) sont plus énergétiques que d’autres (rouge). Les deux excitent les électrons mais le degré d’excitation élevé est diminué par perte de chaleur pour que les électrons se retrouvent au même stade d’excitation (rouge). A ce stade peut apparaître un phénomène de fluorescence ou un phénomène photochimique : la conversion d’énergie lumineuse en énergie chimique. Composition La chlorophylle est composée d’un tétrapyrolle (A,B,C,D) à Mg (Mg chélaté par de l’azote) et d’une longue chaîne hydrophobe qui lui permet de s’ancrer dans la membrane et offre des possibilités de liaison avec des protéines. Selon les groupements greffés sur le tétrapyrolle, on distingue les chlorophylles a (CH3), b (CHO) et bactériennes (COCH3 et H CH3). B. Autres pigments Caroténoïdes Les caroténoïdes sont constitués d’une longue chaîne terpénique (//isoprènes) ce qui entraine une délocalisation de nombreux électrons. C’est ce dernier point qui est capital pour permettre un changement d’état aux électrons. ‘bilins’ Pseudo-cycle : 4C+1N avec plus ou moins de doubles liaisons. Ce sont des arrangements linéaires de 4 pyroles. Fonctions La fonction principale de ces pigments secondaires est d’élargir le spectre de lumières pouvant être utilisé par la plante. C’est ainsi que les algues rouges sont les rares végétaux capables d’absorber le vert car elles possèdent de la phycoerythrobiline. Par ailleurs, ces pigments permettent une sorte de décharge énergétique en convertissant l’énergie d’excitation électronique en chaleur (protection contre les excès de lumière) C. Corrélations Oxygène-absorbance Une étude comparative de l’absorption lumineuse et de la production d’oxygène indique une nette concordance entre ces deux variables. La démonstration de ceci peut se faire au moyen d’une décomposition de la lumière, projection de celle-ci sur des spirogyres et mise en milieu de culture des bactéries aérobies. Le développement bactérien est nettement plus marqué dans les zones correspondant aux lumières bleu et rouge. Ceci signifie donc qu’il y a plus d’oxygène donc une plus grande activité photosynthétique. 15 2. Transfert d’énergie et d’électrons par les chlorophylles A. Composition du photosystème Le photosystème peut être décomposé en deux parties distinctes : - l’antenne se chargeant des transferts énergétiques - le centre réactionnel qui est en charge des transferts électroniques B. Détail sur l’antenne L’antenne est une sorte d’entonnoir à excitation électronique (provenant de l’énergie des photons) constitué des différents pigments (surtout les chlorophylles). Le parcours du ‘photon’ consiste en un simple passage de chlorophylle en chlorophylle jusqu’à finalement parvenir à la chlorophylle du centre réactionnel. La raison de cet enchaînement de transfert est qu’il permet d’augmenter la fréquence d’excitation du centre réactionnel. C. Centre réactionnel Cette chlorophylle réceptrice de l’excitation électronique va être la seule de la chaîne à connaître une perte d’électrons au profit d’un oxydant faible. La recharge électronique se fait au moyen d’eau dans le cadre de la photosynthèse oxygénique, le complexe de photolyse de l’eau est dépendant du Manganèse ? 3. Coopération entre photosystèmes A. Schéma en Z Intimement associé à la notion de photosynthèse oxygénique, le schéma en Z désigne la combinaison de 2 centres réactionnels nommé en fonction de : - la longueur d’onde maximale absorbée P680 et P700 - leur apparition dans les systèmes physiologiques PSI et PSII Les avantages de cette organisation sont la formation d’un réducteur fort et l’opportunité de générer une fpm (au niveau de la chaîne d’électrons). Sont ainsi générés deux transporteurs d’énergie : NADH et ATP. B. Organisation des thylakoïdes Les chloroplastes sont majoritairement composés de membranes. En plus des membranes interne et externe, on retrouve les grana et les lamelles du stroma. Au niveau des premières se trouve le site PSII du schéma en Z et une abondance de LHC (light harvesting complex = protéines stabilisant les chlorophylles). Au niveau des sites restants, se trouve les complexes PSI et des ATPsynthase. 16 Au niveau de ces membranes se trouvent des complexes cytochrome. Ceux-ci contiennent des protéines héminiques et sont responsable du transfert d’H+ du stroma vers l’espace interthylakoïdal. C’est une réaction rédox qui fournit l’énergie nécessaire à ce déplacement. Il faut noter la présence de 3 facteurs jouant sur le gradient de pH autour de la membrane : les cytochromes ; la photolyse de l’eau au niveau du photosystème II (du côté lumen) et la consommation d’H+ lors de la réaction NADP+ + 2e- + H+ NADPH (intervention de la ferredoxine) 4. Rédox dans le chloroplaste A. Rappels généraux sur les rédox Une réaction rédox ne peut avoir lieu que s’il y a 2 couples rédox. La condition de spontanéité est ΔE>0 (ce qui correspond à un ΔG<0) : ∆𝐺 = −𝑛𝐹∆𝐸 Valeurs générales de ΔE°’ : -0.6 à +0.82 ! T, pH, envt, [ ] B. Localisation La localisation des chaînes rédox dans les membranes s’explique principalement par la recherche d’un rendement de conversion énergétique maximum : une libération progressive de l’énergie permet une meilleure valorisation de celle-ci. De ce fait, les oxydants forts sont séparés des réducteurs forts afin d’éviter cette réaction très favorisée d’un point de vue thermodynamique. La séparation est topographique/physiologique. Il faut quand même un transport des électrons d’un site à l’autre. C’est à cela que servent les navettes à électrons : - plastoquinones (PQ) délivrant ses électrons au cytochrome qui peut soit les transférer vers les plastocyanynes (=livraison au PSI) soit les replacer sur une plastoquinone ; - ferredoxine 17 5. Chaînes rédox membranaires et récupération ΔG sous forme de fpm Les chaînes rédox membranaires servent principalement à l’établissement d’un gradient de protons. Ce transport étant actif, on entre dans la théorie chimiosmotique de Mitchell. La formation de cette réserve énergétique revient au cytochrome Application Les herbicides les plus fréquents sont des bloqueurs des chaînes électroniques : le paraquat intervient après le PSI et les urées substituées bloquent le transfert d’électrons entre quinones entre PSII et PSI. 6. Fonctionnement cyclique et non-cyclique de la chaîne transporteuse d’électrons On peut constater l’établissement d’une boucle électronique au niveau des plastoquinones faisant la liaison entre P680* et P700 au niveau du complexe cytochrome. Celle-ci sert à réguler le gradient de H+. Une autre boucle existe et renvoie un électron, engagé dans le processus de charge de NADP+, logé sur la ferredoxine vers le cytochrome. Ce dernier renvoie l’électron sur une plastoquinone. 7. Produits photochimiques Les produits photochimiques sont ATP et NADPH, tous deux transporteurs d’énergie. L’ATPsynthase fonctionne à la fois comme un moteur (conso fpm pour faire tourner le cylindre) et comme une dynamo (la rotation apporte l’énergie nécessaire pour produire de l’ATP). 18 8. Des principes conservés à travers le monde vivant A travers le monde vivant, on retrouve une organisation similaire en ce qui concerne la production d’ATP : - un centre réactionnel fournissant des électrons - des transporteurs d’électrons - un complexe cytochrome générant un gradient de H+ fpm - une ATPsynthase exploitant la fpm pour générer de l’ATP Une tendance évolutive nette est l’ouverture/l’agrandissement de la chaîne. 9. Stress lumineux et stress oxydatif Le stress lumineux correspond à un excès de lumière et donc d’énergie par rapport à ce que la plante est capable de gérer par ses chaînes électroniques. La première réaction est de dépenser ces excès d’énergie en chaleur au moyen des pigments (= Quenching thermique). Afin d’optimiser la dissipation d’énergie, il existe des transitions moléculaires permettant de passer d’une molécule faiblement dissipatrice à une molécule championne : 𝑉𝑖𝑜𝑙𝑎𝑥𝑎𝑛𝑡ℎ𝑖𝑛𝑒 → 𝐴𝑛𝑡ℎ𝑒𝑟𝑎𝑥𝑎𝑛𝑡ℎ𝑖𝑛𝑒 → 𝑍𝑒𝑎𝑥𝑎𝑛𝑡ℎ𝑖𝑛𝑒 Cette transition consiste en une élimination des fonctions époxy-. Cette désépoxydation est dépendante du pH (excès de dévalement électronique modification du pH) Application Un moyen de créer un herbicide est d’empêcher la synthèse des Xanthophylles (mort à petit feu) Si cela est insuffisant, les chlorophylles deviennent surexcitées et sont capables de transmettre leur électron à des oxydants forts. Il y a dès lors formation de photoproduits toxiques tels que présentés ci-contre. Ces photoproduits toxiques sont la cause du stress oxydatif. Celui-ci s’exprime principalement via une photoinhibition. La photoinhibition est la conséquence des dommages causés au site D1 de PSII. Elle ne s’exprime heureusement pas longtemps vu que ce site a un turn-over (régénération) important. 19 IV. Photosynthèse : assimilation du C La figure ci-contre montre le peu d’efficience du système de production de biomasse chez les plantes. Sur un équivalent de 1000 unités d’énergies incorporées dans le système, seulement entre 4 et 6 % servent à produire de la biomasse utilisable par les autres organismes. Cette figure permet aussi de se rendre compte des facteurs sur lesquels on pourrait jouer pour augmenter la productivité même si leur modification n’est pas toujours évidente : - l’équipement pigmentaire pour élargir le spectre utilisable - la réflexion/transmission - la dissipation énergétique au cours du processus - la dégradation des composés carbonés lors de la photorespiration. 1. Phases claire et obscure Cette dénomination très particulière est utilisée pour marquer la complémentarité des phénomènes et non un découplage temporel. Cette interdépendance s’exprime par : 20 Couplage par les substrats ATP/ADP et NADPH/NADP+ Les substrats ATP/ADP et NADPH/NADP+ sont considérables comme des coenzymes et établissent un lien fort entre la partie chlorophyllienne et le cycle de Calvin-Benson. De ce fait, toute interruption/ perturbation d’une phase peut avoir des répercussions sur l’autre. Différents facteurs peuvent entrer en compte : - Arrêt de la régénération des NADP+ par le cycle de C-B => production de radicaux et d’ions superoxydes =>photoinhibition - Le stress hydrique engendre une diminution de la conductance stomatique et donc une diminution de la disponibilité en CO2. Ce même CO2 prête actuellement à discussion : avec les changements globaux, on s’attend à une augmentation de la présence de CO2 et donc une augmentation possible de la photosynthèse. Par contre, le phénomène de hausse de température en parallèle risque d’entraîner une baisse du rendement vu qu’elle stimule la photorespiration. 2. Cycle de Calvin-Benson Le but du cycle est de faire passer le carbone d’une forme minérale à une forme organique. On distingue 3 phases : carboxylation processus ne consommant pas d’énergie : C5 15C La RubiscoP catalyse la fixation du CO2 C6 18C catalyse 2*C3 18C réduction C3 18C régénération C5 15C ou sortie ou C3 * exportation Passage dans les équilibres isomériques des trioses-phosphates puis utilisation La phase de régénération est la plus complexe car elle est ramifiée et intraconnectée. On retrouve des C3, C4, C5, C6 et même des C7. La dernière étape de phosphorylation est celle consommatrice d’ATP. Au cours de la phase de carboxylation, l’enzyme Rubisco est sollicitée. Celle-ci peut aussi bien lier le CO2 que l’O2 au pentose (=> compétition des substrats). On obtient donc soit un C5 avec une fonction hydroperoxy (O) ou un C6 carboxy. De ce fait, la sortie de de la phase passe à un phosphoglycolate et un phosphoglycérate au lieu de 2 phosphoglycérate. 21 3C 3. Ajustement de la vitesse du cycle au flux lumineux A. Régulation pré-traductionnelle d’enzymes du cycle Fait de fabriquer ou non une enzyme suite à l’activation d’un photogène B. Régulation post-traductionnelle Ce phénomène permet de coordonner au mieux les phases claire et obscure. Deux mécanismes principaux peuvent être appliqués : régulation de la vitesse de travail de l’enzyme et régulation du turn-over. Ceux-ci présentent l’avantage de répondre rapidement aux besoins de l’organisme. Cela s’effectue via : la modification réversible de la forme et de la structure de l’enzyme C’est le cas de la Rubisco dans le cycle de Calvin-Benson. L’ATP joue le rôle d’indicateur et d’accélérateur. En effet, il engendre la carbamylation de l’enzyme ce qui augmente sa vitesse de travail. L’enzyme permettant de carbamyler la Rubisco est la Rubisco-activase. Ce phénomène peut aussi être retrouvé dans le cadre de la chaîne alternative impliquant la Ferredoxine. Tout du long de la chaîne, se trouvent des protéines portant des cystéines. Les thiols de ces dernières changent de conformation avec la rédox et se convertissent en S-S. De ce fait la forme de la molécule est modifiée, ce qui modifie la cible de l’activité enzymatique. Un autre processus dépendant de la lumière est la compaction d’enzymes comme pour la Phosphoribulokinase, la CP12 et la glycéraldéhyde 3-P déshydrogénase. Cette compaction se marque par une inhibition de l’activité enzymatique. 4. Cycle photorespiratoire (« oxydatif en C2 ») Le composé à deux carbones générés lorsque l’oxygène entre en compétition avec le CO2 n’est pas utilisable tel quel par la plante. Elle doit donc le recycler. Pour ce faire elle le fait passer par un cycle complexe ayant 3 sièges réactionnels : le chloroplaste, la mitochondrie et le peroxysome. Il est aussi appelé le cycle de la glutamine. Le gros problème de ce procédé est la perte d’un CO2 au niveau de la partie se déroulant dans la mitochondrie. Ce cycle est d’autant plus fréquemment utilisé que la température augmente. En effet, l’affinité de la Rubisco pour l’oxygène augmente plus vite que celle pour le CO2. 5. Importance écologique de la photorespiration L’importance écologique de ce phénomène se marque surtout dans les endroits chauds. A partir d’un certain seuil de température, le rendement quantique diminue tellement qu’il en devient inférieur à celui de plantes disposant de mécanismes supprimant/ rendant négligeable les effets de la photorespiration. De par cette différence de performance, les plantes en C4 sont plus performantes près des tropiques et celles en C3 ne deviennent avantagées qu’aux alentours de 44° de latitude. Par ailleurs, l’étude de l’assimilation du CO2 en fonction de la température de la feuille révèle que le changement d’avantage se trouve aux alentours de 27°C. 22 6. Contrer la photorespiration par des mécanismes concentrateurs du CO2 Le but premier est de saturer la Rubisco en CO2 afin d’éviter qu’elle ne puisse pratiquer que la carboxylation. A. Photosynthèse en C4 : décalage spatial On retrouve deux types de plantes photosynthétisant en C4. Anatomie de Krantz Le cycle permettant la concentration du CO2 au niveau de la Rubisco s’étend sur plusieurs cellules. La capture du CO2 se déroule dans les cellules périphériques : il y a carboxylation du phosphoenol-pyruvate par la PeP-carboxylase. On passe alors d’un C3 à un C4 stable. Ce C4 (malate) est déplacé jusqu’à la gaine périvasculaire. Il y est décarboxylé au moyen d’une enzyme NADP-dépendante. Le CO2 entre alors dans le cycle de Calvin-Benson et le C3 (pyruvate) néoformé retourne dans les cellules périphériques. Ce système de transport du CO2 présente un coût énergétique élevé (2ATP par mol CO2) mais offre un avantage compétitif fort aux plantes des milieux chauds et secs vu que l’ouverture requise des stomates est moindre pour un même rendement. En effet, la PeP-carboxylase présente une réponse plus rapide à l’augmentation de la concentration de CO2 que la Rubisco (et peut donc travailler avec des concentrations plus faibles). Cette anatomie, appelée anatomie de Krantz en référence à la forme d’une jante, engendre une différenciation des cellules chlorophylliennes en cellules mésophylliennes et cellules « classiques ». Cellule unique Dans ce cas-ci, la cellule est polarisée. La conversion C3 C4 se produit du coté externe et C4 C3 vers le milieu/ le côté interne de la cellule. Le transport de ces molécules s’effectue grâce à un gradient de concentrations. B. Photosynthèse CAM : décalage temporel Le métabolisme acide des Crassulaceae est présent chez des plantes subissant un stress hydrique important et ayant des caractères Xéro-/Halophytes. L’ouverture des stomates se déroule uniquement de nuit pour éviter une perte d’eau trop importante. De ce fait, l’arrivée du CO2 ne correspond pas à la phase où l’énergie lumineuse est effective. Il faut donc le stocker. L’amidon contenu dans les chloroplastes est converti en sucres phosphorylés et il y a fixation de CO2, présent sous la forme de HCO3-, sur le PeP. La conversion en malate requiert quand même de l’énergie. Les composés carbonés sont stockés sous forme d’acide malique dans la vacuole. Lorsque le jour se lève, il y a décarboxylation de l’acide malique. La teneur en CO2 devient extrêmement compétitrice face à celle en O2. Il est à noter que ce mécanisme n’est pas aussi efficace que le C4. 7. Stockage transitoire VS export des photoassimilats (amidon VS saccharose) Différence jour-nuit Durant la journée, se déroulent une exportation de saccharose et un stockage temporaire sous forme d’amidon (celui-ci présentant l’avantage d’être osmotiquement neutre) dans le chloroplaste. L’exportation de saccharose résulte en réalité de la succession C3P, fructose2P, fructoseP + UDPG, saccharoseP, saccharose. Deux phosphates inorganiques sont éliminés au cours de cette chaîne réactionnelle. Ceux-ci sont renvoyés dans le chloroplaste au moyen du translocateur phosphate (uniporteur C3P dans un sens et Pi dans l’autre). À la nuit tombée, cet amidon transitoire est dépolymérisé en Glucose et Maltose (glu-glu). Ceux-ci sortent du chloroplaste pour aller rejoindre le pool des hexoses-phosphates (C6P). Il y a alors conversion en saccharose qui est lui aussi exporté. 23 La régulation de ces conversions est liée à des agents pouvant avoir un impact allostérique activateur ou inhibiteur. Le système est donc informable, ce qui offre la possibilité de réaliser un couplage avec un/plusieurs autre(s) métabolisme(s). L’agent inhibiteur au cours de la journée pour le stockage d’amidon est le Pi. En effet, un arrêt de la production de saccharose entraine une diminution de la concentration en Pi. A l’inverse, l’activateur du stockage est le C3P. Afin d’éviter son accumulation, le chloroplaste doit le stocker sous forme d’amidon. Amidon On distingue deux formes d’amidon selon l’abondance de liaisons α 1-6/1-4. L’amylopectine est fort ramifiée et oscille entre 1/10 et 1/100. L’amylose est plus « linéaire » et présente moins d’une liaison 1-6 par 100 liaison 1-4. Pool des hexoses phosphates Les C6P : fructose 6-phosphate, glucose 6-phosphate, glucose 1-phosphate, présentent tous un niveau d’énergie libre semblable. Saccharose La synthèse du saccharose se réalise àpd UDP-glucose et de fructose 6-phosphate nécessite une enzyme Pidépendante. Cette relation est de type négatif : lorsque la saccharose 6F-phosphate synthase porte un Pi, elle est inactive ce qui engendre une diminution de la synthèse de saccharose. Le Pi et le glucose 6-P joue alors des rôles inhibiteur et activateur (par inhibition de la phosphorylation). 24 V. Transport de l’Energie 1. Structure du phloème Le phloème est une connexion entre sources et puits de matière organique. Il est constitué de tubes criblés et de cellules compagnes. Les premiers sont des cellules modifiées : les noyaux en sont absents. Il y a présence des protéines p (chez la majorité des Angiospermes), d’un REL et de plasmodesmes modifiés (présence de kalose). Les secondes sont bourrées de mitochondries et présentent un grand nombre d’invagination de la membrane plasmique ce qui leur permet de prélever les sucres dans l’apoplame pour les insérer dans les vois symplasmiques. Parmi les organes connectés par le phloème, on retrouve les feuilles. Une petite expérience de traitement au CO2 marqué au 14C appliqué à une feuille permet de se rendre compte de la complexité de la notion de source/puit. En effet, les feuilles jeunes font plutôt office de puits et se retrouvent dès lors avec une concentration élevée en 14C, en notant bien que toutes les feuilles sont imprégnées. Au fil de l’acquisition de la maturité, la feuille acquiert un statut de source (avec com. dans les deux sens). 2. Substances migrant dans la sève phloémienne A. Récolte La méthode la plus utilisée pour récolter la sève phloémienne est l’utilisation de puceron. Cette opération se déroule en 3 phases : laisser le puceron piquer, couper le stylet, récolter ce qui sort du stylet. La raison de l’utilisation des pucerons est leur habilité à piquer exactement dans les éléments conducteurs du phloème. B. Substances présentes Molécules organiques Sucres (dont saccharose), quelques acides aminés, des acides organiques et des protéines originaires des cellules compagnes. Molécules et ions inorganiques K+, CL-, Mg2+, PO43- C. Distinction par rapport au xylème Les sucres réducteurs (présentant des groupements cétone/ aldéhyde) ne sont normalement pas présents dans le phloème. Par contre, des polymères de sucres réducteurs peuvent y être retrouvés. On retrouve aussi : -des sucres alcools ; -des acides aminés tq acide glutamique -des uréides 25 3. Mécanisme du mouvement L’ensemble des mouvements d’eau peuvent être résumés sous forme d’un schéma hydraulique : -la source est le producteur de sucres ; -le puit est le consommateur ; -le phloème se démarque par la présence d’une membrane plasmique. Les différents points critiques : 1. charge du phloème par la source => augmentation |ΨS| 2. déplacement d’eau du xylème vers le phloème motivé par |ΨS,Xyl|<|ΨS,Phl| => augmentation ΨP,Phl et donc turgescence 3. distribution des assimilats lors du parcours du phloème => diminution |ΨS,Phl| 4. transfert d’eau du phloème vers le xylème 5. seul l’appel de la transpiration motive la remontée de l’eau à travers le xylème. 4. Chargement du phloème Le chargement du phloème est fortement dépendant de la température (activité modifiée). A. Symplasmique simple Lors de la charge symplasmique, les sucres circulent de cellules en cellules via les plasmodesmes. Cela ne peut se réaliser que s’il y a un gradient de concentrations entre les cellules sources et les éléments de vaisseau. C’est le mécanisme le plus ancien. Le moteur est un simple flux d’eau. B. Symplasmique avec « polymer-trap » Présent chez certaines familles, ce modèle de piège des sucres est basé sur une exclusion de taille et nécessite des cellules intermédiaires. Le saccharose est capté par la première cellule, il diffuse vers une deuxième cellule où lui est greffé du galactinol. Suite à cela, la molécule devient trop grande que pour retourner dans la cellule d’origine et n’a d’autre choix que de se faire emporter dans les éléments de vaisseaux, ceux-ci communiquant avec la cellule de polymérisation au moyen de plasmodesmes suffisamment larges. C. Apoplasmique Dans le cas de la charge du phloème par voie apoplasmique, l’apparition des cellules compagnes permet d’utiliser un artifice augmentant la concentration en sucres dans le phloème. En effet, l’augmentation de la résistance aux transferts par la présence d’une paroi et de deux membranes empêche le reflux de ce qui est inséré par les cellules compagnes. C’est élément plus évolué requiert une certaine quantité d’énergie : pompe à protons -> ext. couplée à un symport H+-saccharose. L’énergie nécessaire pour faire fonctionner la pompe est fournie par les mitochondries qui dégradent une partie des sucres. 26 5. Déchargement du phloème Le mode de déchargement du phloème dépend de la position taxonomique de la plante ainsi que de l’organe faisant office de puit. Le moteur de ce déplacement est de nouveau un gradient de concentration. Celui-ci est généré par une consommation du saccharose au niveau du puit. On a d’une part une lyse en glucose et fructose via l’invertase et d’autre part une dégradation par la saccharose-synthase. Cela génère du fructose et de l’UDPglucose qui permet d’entrer dans les voies de synthèse de l’amidon. Dans le prolongement de cette deuxième voie, se trouve aussi la synthèse des acides gras. A. Symplasmique Les sucres ne quittent jamais le milieu cellulaire. B. Apoplasmique Les sucres passent à un moment donné en phase apoplasmique, quitte à entrer de nouveau dans un mode de déplacement symplasmique par après. Il faut noter la présence d’une invertase dans les parois cellulaires. Suite à son action, le fructose réintègre le milieu intracellulaire tandis que le glucose reste à l’extérieur. 6. « Force » des puits et déterminants enzymatiques L’expression de l’invertase apoplasmique augment la « force » du puits. Celui-ci collecte donc plus de sucres. NB : les graines dites protéagineuses présentent toujours un appel plus important pour les substances lipidiques ou pour les oses que pour les protéines. 27 VI. Catabolisme oxydatif 1. Introduction La variation d’énergie libre provenant de la consommation des sucres peut être exprimée suivant 𝑞 l’équation : ∆𝐺 = −2.3 ∗ 𝑅 ∗ 𝑇 ∗ log(𝐾) où K est la constante d’équilibre de la réaction et q est le quotient réactionnel (même expression que K avec les valeurs instantanées). De cette équation nous pouvons tirer une information très intéressante : la spontanéité d’une réaction étant régie par ΔG, le rapport q/K permet de deviner les sens d’évolution de la réaction. Vient maintenant de la question de la comparaison de différents ΔG. Pour ce faire, on utilise des valeurs dans les tables auxquelles on adjoint un facteur rectificatif dépendant des conditions de l’environnement : ∆𝐺 = ∆𝐺 0 + 𝑅𝑇𝑙𝑛(𝑞). NB : le réseau métabolique constitue un état métastable=stationnaire=écarté de l’équilibre. 2. Catabolisme oxydatif des glucides La figure ci-contre permet de se rendre compte de la diversité des voies métaboliques permettant de récupérer l’énergie transformée lors de la photosynthèse - glycolyse est la plus vieille des voies cataboliques. Elle convertit les C6P en C3P puis en acides organiques dont fait partie le pyruvate. Les gains en ATP sont plutôt faibles. Par contre, le caractère oxydatif des réactions permet de convertir du NAD+ en NADH - voies oxydatives des C5P. Réaction se déroulant dans les plastes et dans le cytosol, libérant du NADPH. Très utile pour les cellules non-chlorophylliennes : permet la synthèse des acides gras. Par ailleurs, le ribose est impliqué dans la synthèse des acides nucléiques - métabolisme mitochondrial. Dégradation complète en CO2 via le cycle de Krebs=cycle de l’acide citrique. Libé momentanée de FADH2 et de NADH, consommés pour produire de l’ATP. Forme générale de la paroi mitochondriale Tuyau : NADH et NADPH sont rarement utilisés par les mêmes enzymes, ils ont des rôles fort différents. A. Voie oxydative des pentose-P Voie alternative d’utilisation des hexoses phosphates. A partir de Glucose-6P, il y a production de ribulose-5P et de CO2. Le C5P ainsi produit fait partie des précurseurs métaboliques servant à la synthèse des acides nucléiques. En fin de chaîne réactionnelle, on retrouve du Frucose-6P qui est en équilibre isomérique avec le glucose-6P et du C3P : glyceraldéhyde-3P. Il s’agit bien d’un cycle vu qu’il y a un retour au constituant initial. L’avantage de cette voie métabolique est qu’elle permet de produire du NADPH dans les cellules eu/procaryotes non-photosynthétiques. De ce fait, les synthèses réductrices (dont celles des acides gras) sont rendues possibles. 28 B. Glycolyse Phase d’investissement Comme indiqué dans la figure ci-contre, les premières étapes de la glycolyse nécessitent la consommation de jusqu’à 4 ATP. Premièrement, il y a clivage du saccharose. Celui-ci peut être une simple hydrolyse par une invertase mais il existe une voie alternative permettant de conserver un peu d’énergie : la saccharose-synthase qui fournit du fructose et de l’UDPglucose. L’entrée dans le pool des C6P se fait dès lors de deux manières différentes : soit il y a ajout d’un Pi sur Glu et Fru soit il y a génération d’UTP via la réaction de l’UDP-Glu et de PPi. UTP et ATP étant à peu près similaires d’un point de vue ΔG, on considère donc que la consommation énergétique de cette voie est moindre. NB : // synthèse amidon Le passage du pool des C6P à celui des C3P se fait à partir de Fructose-6P. Celui-ci se fait adjoindre un Pi par une kinase. La voie générale pour cette deuxième phosphorylation consomme de l’ATP. Chez les plantes, il existe une voie complémentaire utilisant PPi comme source de Pi. Ensuite, la lyse Fructose-1,6P par l’aldolase génère 2 C3P isomères. Phase oxydative A partir du glycéradéhyde-3P, il y production de phosphoénol pyruvate (PeP). Les réactions résumées sont : C3P+PiC3Pi,2+NADH C3Pi,2C3P+ATP Isomérisation puis déshydratation PeP De là deux cas sont possibles : -le stockage sous forme de malate qui nécessite le passage par l’oxaloacétate et la consommation de NADH ; -la formation de pyruvate (qui permet de produire de l’ATP). Le devenir de ce dernier dépend de la présence d’oxygène. En conditions aérobies, il entre dans la respiration mitochondriale et, en conditions anaérobies, dans la fermentation. Généralités Les réactions de consommation de ses produits sont fortement dépendantes de la teneur en O2 de l’atmosphère. De ce fait, on peut constater certaines variations de la teneur en CO2 dans une salle de stockage en fonction de la quantité d’O2 appliquée. Bilan énergétique : en générant 2 ATP et 2 NADH, la glycolyse permet de libérer entre 2.5% et 4% de l’énergie libre totale contenue dans le glucose. C. Fermentations Le but des fermentations est de régénérer du NAD+ pour permettre le maintien de la glycolyse. Dans un premier temps, un mécanisme minoritaire de formation de lactate est enclenché. Un autre mécanisme existe : la fermentation alcoolique. Celui-ci se déroule en deux étapes décarboxylation du pyruvate puis conversion de l’acétaldéhyde en éthanol. C’est cette dernière étape qui régénère le NAD+. D. Respiration aérobie La respiration aérobie se déroule dans la mitochondrie. La consommation de porteurs d’électrons permet la production d’ATP avec un rendement important. 29 3. Respiration mitochondriale Histoire de la mitochondrie : il s’agissait à la base d’une cellule bactérienne. La membrane interne correspond à l’ancienne membrane de cette cellule et la membrane externe correspond aux restes de la phagocytose. Ce système est basé sur une chaîne rédox collectant les e- du NADH et les livrant à l’O2. Ce faisant, il y a mise en place d’une fpm., les H+ s’accumulant dans l’espace inter-membranaire et servant à faire fonctionner une ATP-synthase. L’import-export des produits phosphatés se réalise au moyen d’un transporteur à adénylate. Le cycle produisant le NADH, FADH2 et un peu d’ATP s’appelle le cycle de Krebs= cycle des acides tricarboxyliques= cycle de l’acide citrique. A. Cycle de Krebs Le cycle de Krebs ne peut commencer que si la CoA a acquis le statut d’acétyl-CoA en activant une molécule de pyruvate : 𝑝𝑦𝑟𝑢𝑣𝑎𝑡𝑒 + 𝐶𝑜𝐴 + 𝑁𝐴𝐷 + → 𝑁𝐴𝐷𝐻 + 𝐶𝑂2 + 𝐴𝑐𝑒𝑡𝑦𝑙 − 𝐶𝑜𝐴 NB : les plantes produisent de l’ATP dans ce cycle tandis que les animaux produisent du GTP. Le rôle de l’adjonction de la CoA est de conserver un maximum d’énergie. Bilan du cycle sans la conversion du pyruvate : 𝑖𝑛𝑗𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛2𝐶 → 2𝐶𝑂2 + 3𝑁𝐴𝐷𝐻 + 𝐹𝐴𝐷𝐻2 + 𝐴𝑇𝑃 Le cycle de Krebs est impliqué dans le catabolisme des sucres mais aussi dans l’assimilation du carbone. Dans ce cas, le cycle de Krebs est rempli par une voie anaplérotique : sur les deux PEP produits à partir d’un C6P, un est utilisé pour former du malate servant à régénérer l’oxaloacétate et l’autre est introduit dans le cycle pour devenir pyruvate et suivre le cycle normal jusqu’à l’arrivée au stade 1,2-Oxoglutarate. 30 B. Phosphorylation oxydative Le cycle de Krebs permet de produire de l’ATP. Le bilan est d’approximativement : NADH+ H++½ O2+3(ADP+Pi)NAD++H2O+3ATP FADH2+½O2+2(ADP+Pi)FAD+H2O+2ATP Cela ne peut se faire qu’au moyen de la chaîne de transport des électrons intégrée à la membrane : Les complexes roténone situés à l’extérieur de la membrane permettent l’utilisation des NADH glycolytiques. Comme on peut le voir sur la figure, 3 complexes génèrent la fpm et 2 la consomment pour former de l’ATP ou ne rien faire. Le complexe 2 est la seule enzyme du cycle de Krebs incluse dans la membrane. Y est associée la coenzyme FADH2. Celle-ci étant immobilisée dans la membrane, son état réduit est très bref. Les électrons pris en charge par l’ubiquinone (UQ) peuvent soit entrer dans le complexe 3 et donc le processus de fabrication de l’ATP soit entrer dans la voie de l’oxydase alternative. 4. Rendement en ATP Le rendement suivant l’indice ADP:O diminue au fil de la chaîne, passant de 2,5 à 1,5 à 1. Le rendement complet depuis la glycolyse jusqu’à l’oxydation complète du glucose tient dans le tableau : Étape Glycolyse Cycle de Krebs Rendement en ATP 4phosphorylation substrat 4 4NADH 6 4phosphorylation substrat 4 4FADH2 6 16NADH 40 Total 60 31 5. Respiration alternative et thermogenèse Dans certains cas, l’oxydation de l’O2 ne s’accompagne pas d’une phosphorylation. Cela entraine un dégagement de chaleur. Cette oxydation est possible par le détournement de l’électron destiné au cytochrome III par l’oxydase alternative. Le dégagement de chaleur résultant peut constituer une stratégie de réchauffement des tissus. Cette stratégie de réchauffement des tissus est présente notamment chez Arum maculatum afin d’attirer les mouches pollinisatrices. Lors de sa croissance, la plante accumule de l’amidon puis, une fois arrivée à maturité, on constate un pic de la consommation d’oxygène parallèlement à une diminution de la masse/teneur en amidon. L’implication de l’oxydase alternative peut facilement être démontrée par l’application d’HCN, celui-ci ne bloquant pas cette respiration. Une autre source de dégagement de chaleur est l’uniporteur à H+ appelé «uncoupling protein». Ce complexe est nettement plus efficace chez les animaux et leur permet une certaine thermorégulation. Ce phénomène se déroule souvent dans les tissus adipeux des animaux qui passent l’hiver en hibernant. 6. Rôles de la respiration A. Fournir de l’ATP L’ATP produit par la mitochondrie dans la matrice est exporté au moyen d’un antiporteur ADP-ATP. Le Pi nécessaire à la réaction est importé par le transporteur phosphate (en échange d’un OH-). L’ATP fait partie des régulateurs d’entrée dans le cycle de Krebs au niveau de l’acétyl-CoA. Parmi les autres éléments contrôlant le débit, on retrouve du NH4+ : les métabolismes C et N sont fortement connectés B. Fournir des précurseurs biosynthétiques Les composés formés lors du catabolisme des sucres peuvent être récupérés pour synthétiser des composés importants dans d’autres domaines. Le pyruvate peut servir à la synthèse de l’alanine. Le PeP sert à la synthèse d’AA aromatiques qui eux-mêmes entrent dans la composition de protéines, d’hormones (auxines) et de composés alcaloïdes et phénoliques (lignine). Les C5P entrent dans la synthèse des nucléotides. Les C6P peuvent être convertis en UDPGlucose puis en cellulose. L’Acétyl-CoA peut être utilisé dans la synthèse d’AG, d’hormones (Gibbérellines et acide abscissique), de pigments et de composants membranaires. 32 Un autre exemple est l’oxoglutarate qui peut être converti en glutamate, lui-même utilisé pour produire notamment des AA dont la glutamine C. Facteurs influençant l’importance de la respiration Température La respiration et la photosynthèse sont influencées par la température. L’une connait une croissance exponentielle avec la hausse de la température, l’autre une croissance hyperbolique. La question est donc : que devient la photosynthèse nette. Par ailleurs, les sols sont actuellement accumulateurs de matière organique. Une augmentation de la température risque de rendre le phénomène de respiration supérieur à celui d’accumulation. Stade de développement La respiration globale (RD) tend à diminuer avec l’arrivée à maturité. On peut distinguer deux composantes : RG : la respiration de croissance qui augmente puis diminue rapidement. RM : la respiration de maintien/d’entretien. 7. Catabolisme des lipides A. Catabolisme des lipides Beaucoup de substrats peuvent être consommés par la respiration. Les lipides constituent un cas particulier vu leur grande diversité et leur consommation en plusieurs phases. Les triglycérides contenus dans les corps huileux appelés oléosomes sont lysés en Acides gras et ceux-ci sont apportés au glyoxysome. Ce glyoxysome prépare le lipide afin de reformer un saccharose. L’ensemble des opérations s’appelle gluconéogenèse. Le gros avantage de cette pratique est le caractère compactable de cette énergie. NB : chez les animaux, la gluconéogenèse ne se produit que dans la mitochondrie. B. Gluconéogenèse des graines oléagineuses Lors de la germination de la graine, le glyoxysome prend en charge l’acide gras en faisant de la CoA un porteur d’acyle. Celui-ci subit une série de cycles de βoxydation. A chaque cycle, il y a retrait de 2C et production de NADH. L’Acétyl-CoA ainsi extrait rentre dans un cycle proche de celui de Krebs à l’exception de la présence glyoxylate. Il est donc appelé cycle du glyoxylate. 33 VII. Physiologie du développement a. Introduction et floraison 1. Introduction La croissance est l’augmentation irréversible de la taille et de la masse des organes et donc de l’organisme. Le développement est l’ensemble des transitions, des changements d’état. On peut aussi le définir comme la réalisation d’un programme génétique modulé par les facteurs environnementaux. Ce concept introduit la notion de réponse de la plante à l’environnement. L’organisme répond à son environnement. Cela peut se faire sur le long ou sur le court terme. Dans les exemples de réponses à long terme on retrouve notamment des hormones et des senseurs (bv : mécanosenseurs pour les vibrations) ce qui influence sur le bois et le port de l’arbre. Les réponses rapides sont plus souvent en lien avec les stratégies alimentaires, avec les signaux acoustiques et les dépolarisations membranaires. 2. Floraison : intégration des régulations La floraison est un exemple de l’influence combinée de la génétique et de l’environnement. Le développement d’une plante est toujours contrôlé par un méristème. Celui-ci met normalement en place un enchainement de nœuds et d’entre-nœuds. A un moment, intervient une métamorphose. Celle-ci est enclenchée par l’activité de gènes homéotiques. Le contrôle de la floraison se fait par des facteurs endogènes, c’est-à-dire sous le contrôle du génome, et des facteurs exogènes, c’est-à-dire fortement dépendant des variables environnementales. La floraison est associée à la notion de maturité. Il est à noter qu’en plus de l’acquisition de la capacité à produire des gamètes, la transition peut aussi se marquer sur des caractères non-sexuels. C’est notamment le cas des feuilles de lierres : palmatilobéeslimbe entier. Ou encore d’Arabidopsis thaliana qui acquiert des trichomes (poils pluricellulaires). Chez les plantes, le germen et le soma ne se différencie pas précocement. De ce fait, il existe une certaine variabilité entre ce qui aurait pu être et ce qui est (mutations lors des multiples divisions). C’est pourquoi les arbres sont parfois appelés des chimères génétiques. 3. Facteurs endogènes A. Rythmes endogènes Le développement, la différentiation et la métamorphose des organes sont normalement déterminée par le matériel génétique. Les régulateurs (ou plutôt transmetteurs de la régulation) sont les hormones et les micro-ARN. Les micro-ARN sont des produits de gènes et régulateurs d’autres gènes. Les gènes codant pour ces micro-ARN ne sont pas homéotiques, le produit final ne modifie pas la structure. En effet, le micro-ARN se contente de reconnaitre un autre ARN, de s’y fixer et d’en engendre la dégradation. Ce type de transition est peu régulé par les facteurs environnementaux. Les régulations peuvent être inhibitrices ou inductrices. La détermination de ce caractère se fait à travers l’étude des mutants. 34 B. Horloge circadienne L’horloge circadienne est l’appellation du rythme imposé par l’horloge biologique. Elle impose une variation sinusoïdale (T=24h) notamment aux concentrations de certaines protéines. L’application de perturbations fait ressortir les constatations suivantes : -l’horloge se met à l’heure en fonction de l’enchainement jour-nuit - l’oscillation est toujours maintenue mais la période peut s’écarter de sa valeur normale de 24h -l’application d’un flash lumineux (perçu comme la fin du jour) entraine un déphasage. 4. Facteurs exogènes A. Photopériodisme La lumière est non seulement une source d’énergie mais aussi un signal permettant la synchronisation du développement des plantes avec leurs congénères et leurs pollinisateurs. Il existe deux modalités majeures de réponse à la photopériode : les plantes de jours courts et les plantes de nuits longues. Une fois le seuil minimal d’obscurité/clarté atteint, la plante entame sa floraison. Plantes de jours courts La définition première de ces plantes est : plantes ayant besoin de jours suffisamment courts pour pouvoir fleurir. L’appellation correcte de ces plantes est plantes de nuits longues. En effet, l’application d’un flash lumineux au milieu d’une longue nuit empêche la floraison. Plantes de jours longs La définition première de ces plantes est : plantes ayant besoin de jours suffisamment longs pour pouvoir fleurir. L’appellation correcte de ces plantes est plantes de nuit courtes. L’interruption d’une longue nuit par un flash lumineux leur permet de quand même fleurir. Sensibilité à la longueur de la nuit Le moment de rupture de la nuit influence grandement la probabilité de floraison. Explication profonde Le photopériodisme est une réponse à certaines gammes de longueurs d’onde : le rouge et le rouge lointain. La recherche de pigments sensibles à R et RL met en évidence les phytochromes. Ces pigments sont constitués d’un chromophore sensible à la lumière ainsi que d’une partie protéique. Ils existent sous la forme de deux isomères cis/trans. 35 Le passage d’un isomère à l’autre dépend des longueurs d’onde en présence. Lors de la journée, la grande quantité de rouge force le passage de la forme cis à la forme trans. Le passage de trans à cis est continu mais ne se remarque que la nuit. nucléaires. Elle a un effet : La forme trans est la composante physiologiquement active : elle a la capacité de rentrer dans le noyau et d’interagir avec des protéines -inhibiteur de la floraison chez les plantes de jours courts -activateur de la floraison chez les plantes de jours longs. B. Vernalisation Il s’agit d’une condition plus ou moins stricte pour la floraison. Cet effet s’effectue en parallèle du contrôle photopériodique. Les interférences entre ces deux facteurs exogènes vont d’une sensibilisation à la photopériode au remplacement de ce contrôle. La sensibilité à ce paramètre varie entre espèces et au sein même de l’espèce, d’où les notions d’écotype et d’acccomodat. La vernalisation est l’impact du froid. Il faut donc que la température soit inférieure à une certaine température. La durée du froid est enregistrée de manière cumulative. Cela permet aux plantes bisannuelles de compter le nombre de jours avant le passage à l’hiver. Ce décompte est réversible tant que la durée de traitement par le froid reste faible. Cette dépendance aux nombres de jours de froid est actuellement au centre de toute une série de réflexion. Avec le réchauffement climatique actuel, ne risque-t-on pas de perdre des plantes. En exemple montrant tout le côté critique du sujet : le blé d’hiver a besoin de la vernalisation pour devenir exploitable. Parmi les applications possibles de la vernalisation, il y a moyen d’augmenter la dépendance au froid, ce qui permet de bénéficier d’un système racinaire fort développé (en semant tôt et en récoltant tard). Cela permet aussi d’éviter la montée en graine lors de la première année pour les bisannuelles. En effet, le décompte des jours de froid commence très tôt : dès le stade de semence germée. Un des mécanismes régulateurs est le microARN FLC (« flowering locus C »). Sa présence inhibe la métamorphose. Il ne disparait que lorsque la dose de froid vernalisant ou une mutation l’élimine. Il peut être détecté par une autoradiographie de la membrane de type Northern Blot. 5. Induction florale On sait que des contraintes extérieures conditionnent la floraison. La question est maintenant quel organe est responsable de l’émission du signal de transition. PJC : plante de jour court JC : jour court PJL : plante de jour long JL : jour long Parmi les 3 cas présentés ici et pouvant être influencé par le facteur exogène photopériode, un seul est effectif : celui où la feuille de la PJC est exposée à un JC. Cela démontre que la feuille est à l’origine de la transformation. La greffe (greffe1) de cette feuille à une PJC non-induite engendre l’induction. La même chose se passe pour la greffe de PJC induite à PJL non-induite (greffe2). Cela signifie que le même mécanisme se déroule dans ces deux types de plantes. L’étude des greffes (greffe3) depuis des plantes indépendantes (PI) nous apprend qu’il s’agit bien d’un même signal qui est émis en permanence dans ce cas-ci. Cela reflète une tendance évolutive des plantes à tendre vers un max de contrôle 36 Une greffe transgenre permet de se rendre compte que le signal photopériodique peut suppléer une absence de signal vernalisant. Les voies de transmission du signal de floraison se rejoignent donc en un même point. Le signal est transmis par un messager transporté par le phloème. Aucune hormone végétale n’est suffisante pour déclencher seule la floraison. L’étude d’autres molécules révèle une protéine ayant la faculté exceptionnelle de se déplacer dans la plante. Ce produit de gènes homéotiques appelé FT (« floral transition ») est synthétisé dans les cellules compagnes des nervures foliaires. Le signal passe ensuite du phloème au méristème et joue le rôle d’interrupteur. Là où le mARN FLc bloque l’activité de SOC1, la FT la stimule. On peut donc dire que le froid joue un rôle dans la répression du répresseur initial. 6. Morphogenèse florale La structure normale de la fleur est décrite dans les cours de BA1 et 2. Lorsqu’il y a un variant muté, on donne, en plus de l’espèce, le gène muté et le numéro de variant du gène. Cela comprend aussi bien les altérations que les disparitions. 7. Gènes homéotiques Les gènes homéotiques sont aussi appelés gènes architectes. On dit qu’ils sont placés haut dans la hiérarchie des gènes vu qu’ils contrôlent l’activité d’autres gènes. Cette régulation s’effectue via la production des protéines pour lesquelles ils codent. Celles-ci, une fois produites, pénètrent dans le noyau et servent de régulateur transcriptionnel. b. Introduction aux hormones 8. Notion d’hormone Les hormones constituent un relai des stimuli environnementaux dépendant du programme de développement. Le terme hormone fait actuellement polémique dans le monde scientifique par rapport à son utilisation pour les végétaux. En effet, certaines des substances décrites comme étant des hormones ne sont pas transportées. On parle donc de « Plant Growth Regulator » (PGR). La figure ci-dessus montre les étapes de transmission du signal hormonal. Il faut bien noter que la présence et l’abondance des hormones engendre des effets différents. De plus, lorsque l’on parle d’abondance des hormones, la balance hormonale est l’élément qui impacte le plus. (#tuyau avec notamment ant-auxine, cytokinines et strigolactones et auxine) 37 Les facteurs déterminant la présence en hormone sont repris dans la figure ci-contre. Il peut être intéressant de développer le cas de l’acide abscissique (ABA). Il est fabriqué dans le chloroplaste. ABA- ne peut pas en sortir, tandis qu’ABA (protoné) le peut. En fonctionnement normal, le chloroplaste alcalinise le milieu. Cela favorise la forme ABA- et empêche donc la diffusion du signal. En cas de stress, l’ABA se protone et se met à diffuser ce qui engendre la diffusion du signal de stress. La conjugaison des hormones peut se dérouler avec tout type de molécule (sucres, sucres-alcools, protéines, …). Les conversions peuvent être nombreuses. Cela illustre la complexité des réactions entourant les hormones. 9. Principales familles Les hormones sont pour la plupart des petites molécules. On y reconnait différentes familles, certaines constituées de molécules isolées. Certaines servent à communiquer sur la présence d’un pathogène, d’autres servent à générer des interactions bénéfiques avec d’autres êtres vivants. A. Auxines Au sein des auxines, on retrouve l’IAA (acide indole acétique). Ces hormones sont impliquées dans plusieurs phénomène : Phototropisme Ce phénomène d’orientation à impact de longue durée vers la lumière résulte de la croissance allométrique des faces. Une recherche de la source de cette orientation montre qu’une élimination de l’apex du coléoptile engendre l’arrêt de l’orientation. Par ailleurs, la transmission du message d’élongation se fait de manière orientée par des composés hydrosolubles pouvant être récoltés par insertion d’une phase de gélose entre l’apex et le reste du coléoptile. L’auxine agit sur les pompes ATPasiques ce qui engendre une acidification du milieu se traduisant par une déstructuration de la paroi. Celle-ci devenant moins rigide, elle acquiert certaines possibilités d’extension. Dominance apicale Le phénomène de dominance apicale est la répression du développement des méristèmes caulinaires lorsqu’il y a un méristème apical en activité. L’analyse des familles d’hormones impliquées indique qu’auxines, cytokinines et strigolactones sont impliquées. L’auxine a un rôle de répresseur qui peut être mis en évidence par le fait qu’elle est émise par le méristème apical, qu’une application d’auxine en absence de méristème apical engendre la répression et que l’application d’un inhibiteur de transport de l’auxine engendre l’arrêt de l’inhibition. L’auxine joue aussi un rôle de stimulant de la division racinaire. 38 Abscission La régulation de l’abscission (des feuilles notamment) se déroule au niveau de la zone d’abscission. L’auxine réduit la sensibilité de cette zone à l’éthylène. L’arrivée dans une phase de stress engendre une diminution du taux d’auxine ce qui se traduit par la stimulation de l’abscission par l’éthylène. L’éthylène va alors stimuler la synthèse d’enzymes qui vont réorganiser les parois des cellules de la zone d’abscission. L’auxine peut donc être exploitée en production fruitière pour retarder/contrôler/synchroniser la chute des fruits. Stimulation cambiale L’auxine favorise l’activité des méristèmes présents dans le cambium. On peut donc y voir une application : faciliter la cicatrisation en appliquant de l’auxine. B. Gibbérellines Les gibbérellines constituent une famille d’hormones stimulant l’élongation des entre-nœuds. Cela peut engendrer du gigantisme. C’est ce phénomène qui a permis de découvrir l’hormone. Du riz connaissant cette anomalie a été analysé et il s’est avéré que les composés engendrant le gigantisme était produit par un pathogène. Elles stimulent la croissance de tous les axes, y compris inflorescentiels, et peut engendrer de la parthénocarpie chez certaines espèces (app : grosses grappes de raisins sans grains). Par ailleurs, elle est utilisée pour diminuer la réponse au phénomène de « shade avoidance ». Une application notable en agriculture est la diminution de la taille des plants suite à une sélection de cultivars moins sensibles et produisant moins de gibbérellines. Cela procure aux plants une meilleure résistance à la verse et une augmentation de la proportion de C et N dans l’épis ce qui signifie une augmentation de l’index de récolte. Les gibbérellines sont activées lorsque la plante perçoit de l’ombre (par le principe Pr-Pfr qui permet la détection du rouge). Les gibbérellines stimulent la mobilisation des réserves par la graine. Elles donc en balance hormonale avec l’acide abscissique. Elles stimulent l’activité des amylases notamment. C. Cytokinines Non-vues D. Ethylène L’éthylène est un promoteur de maturation. Il est utilisé par certaines plantes pour communiquer. C’est pourquoi les girafes mangent l’acacia en remontant le vent pour éviter les réponses de la plante. Dans le cas des fruits climactériques, il existe un pic d’abondance. Celui-ci se traduit par un pic de la respiration ce qui engendre la maturation du fruit. E. Acide abscissique L’acide abscissique (ABA) fait partie intégrante de la régulation du stress hydrique (ouverture des stomates) ainsi que du contrôle de la germination. En effet, il favorise un maintien de l’état de dormance de la graine. 10. Modes d’action du signal hormonal : cf familles 39 Vocabulaire Physiologie Abscission Abscission Accommodat Acide abscissique Activation/ Energisation d’une molécule ADP :O Allostérie Aquaporines Balance hormonale Biofertilisation Capacité au champs Cavitation Chaîne respiratoire Chlorose CoA Coenzyme Cofacteur enzymatique Croissance Cytochrome Développement déterminé Développement indéterminé Écotype Exsudation FAD/FADH2 Ferredoxine Floraison Fluorescence Granum Étude du fonctionnement des systèmes vivants et des liens entre structures et fonctions Phénomène de séparation d’un organe détachable du reste de la plante Chute régulée/contrôlée d’un organe d’une plante Individu présentant une certaine flexibilité du développement en fonction des conditions de l’environnement. Les caractères modifiés sont non-héréditaires. Phythormone ayant pour fonction de préparer la plante à un stress hydrique Fait d’augmenter le ‘potentiel énergétique’ de la molécule en y fixant notamment un phosphate Rapport exprimant le nombre de molécules d’ATP produites par paires d’électrons transférés à l’oxygène dans le cadre de la respiration mitochondriale Mode de régulation d’une protéine par lequel la fixation d’une molécule en un site modifie les conditions de fixation d’une autre molécule sur un autre site de la même protéine. Canaux à eau permettant la régulation de la conductivité hydraulique de la membrane cellulaire ou du tonoplate Quantité relative (concentration) d’une hormone par rapport à une autre Pour sa nutrition, la plante est assistée par des microorganismes Quantité d’eau qu’un sol est capable de retenir face aux forces gravitationnelles Formation de bulles d’air dans les éléments conducteurs du xylème. Leur présence risque de créer une discontinuité dans la colonne d’eau et ainsi rendre inutilisable/inopérant l’élément conducteur (perte de la conductance) Chaîne membranaire permettant la descente de niveau d’énergie des électrons afin d’en récupérer une fpm Dégradation des chlorophylles se remarquant par une perte de la couleur verte. Elle est souvent due à un manque en éléments minéraux Coenzyme A, comprend dans sa structure une vitamine du groupe B Substrat recyclable d’une enzyme. C’est-à-dire qu’il est consommé par une réaction et régénéré par une autre Ion ou molécule non-peptidique se liant à une enzyme de façon réversible et influençant la vitesse de travail, la conformation et l’affinité par rapport au substrat de la protéine Augmentation irréversible de la taille et de la masse des organes et donc de l’organisme Complexe protéique servant la plupart du temps de pompe à protons Le nombre de nœuds et d’entre-nœuds mis en place avant la floraison est déterminé génétiquement. La floraison est indépendante du nombre de nœuds et d’entre-nœuds mis en place. Type génétiquement fixé au sein d’une espèce et adapté à certaines niches écologiques Relargage de molécules carbonées dans le milieu Flavine adénine dinucléotide Molécule transporteuse d’électrons Transition de l’activité morphogénétique des méristèmes caulinaires, avec intervention de gènes homéotiques Perte énergétique présente chez les plantes. Elle consiste en l’émission d’ondes lumineuses de λ plus important Empilement de sacs thylakoïdiens 40 Phénomène, présent notamment chez les rosacées et les graminées, permettant à la plante d’entretenir le flux d’eau dans le xylème et la distribution des minéraux en appliquant une pression par le bas. L’effet visible est la formation de gouttelettes sur les feuilles Caractère de plants présentant une mutation équivalente Hortologues Caractère d’un individu incapable de produire des gamètes Juvénile Β1-3 glucane Kalose Substance intervenant dans la cicatrisation et l’évitement de l’expansion des pathogènes en bouchant les conduits du phloème Caractère d’un individu capable de produire des gamètes Maturité Ensemble des activités partagées par toutes les plantes et par la majorité des Métabolisme primaire Eucaryotes. Elles sont pour la plupart impliquées dans la maitrise de l’énergie. Les grandes voies sont : la respiration, la photosynthèse et la synthèse des acides gras Ensemble d’activités et de voies limitées à certains groupes taxonomiques. Elles Métabolisme secondaire sont pour la plupart impliquées dans les interactions entre êtres vivants. Aptitude d’un corps solide à se laisser mouiller par un liquide Mouillabilité Molécules/ions accumulés lors de l’ajustement osmotique Osmolytes Pouvant être présents dans le cytosol sans perturber la cellule (pas de Compatibles charge, inerte, pas de fonction de signal, …) Régulation du statut hydrique au moyen d’un jeu sur la présence d’osmolytes Osmorégulation Gutation Phase claire de la photosynthèse Phase obscure de la photosynthèse Photogène Photopériode Plasmolyse Plastocyanines Point de flétrissement permanent Pompe physiologique Porine ̃) Potentiel chimique (𝝁 Potentiel de diffusion Potentiel de membrane Potentiel électrochimique d’un soluté (µ̃𝒋. ) Processus endergonique Processus exergonique Quinones Rendement quantique Gène dont l’activité, la transcription est régulée par la lumière. Durée journalière d’éclairement État/phénomène menant à l’état d’une cellule végétale dont les membranes cytoplasmiques ne sont plus accolées à la paroi Molécules servant de navettes à électrons en phase aqueuse dans les processus photochimiques liés aux membranes thylakoïdes Lors d’une descente de potentiel hydrique, valeur à partir de laquelle la plante se retrouve dans l’incapacité de retourner à la turgescence, même de nuit en l’absence de transpiration Structure permettant d’augmenter le potentiel de membrane au-delà du potentiel de diffusion Molécule organisant les pores Quantité d’énergie associée à une substance dans un contexte donné Potentiel de membrane établi lorsque la membrane ne laisse pas passer un ion et son contre-ion en même temps malgré le gradient Différence de potentiel électrique autour d’une membrane, expliqué par un déséquilibre des charges Énergie libre de Gibbs associée à un soluté j dans un contexte de franchissement de membrane Processus associé à une variation d’énergie libre (ΔG) positive. Cela signifie qu’il faut un apport d’énergie pour que le processus se réalise Processus associé à une variation d’énergie libre (ΔG) négative. Cela signifie que ce processus libère de l’énergie et est spontané Gamme de petites molécules hydrophobes servant de navette à électrons dans les processus métaboliques Quantité d’énergie solaire convertie en biomasse par la photosynthèse 41 Sécheresse physiologique Stress hydrique Stress lumineux Stress oxydatif Syndrome de domestication Tension superficielle Uréides Vernalisation État d’une plante n’étant pas capable de collecter l’eau présente à l’extérieur de ses tissus État d’une plante qui est en difficulté pour maintenir son bilan en eau Etat d’une plante qui reçoit plus de lumière et donc d’énergie que ce qu’elle n’est capable de faire passer à travers les chaînes électroniques Etat d’une plante en présence de photo-produits toxiques suite à leur activité oxydative Certaines plantes peuvent s’affranchir de leurs exigences par rapport aux facteurs exogènes (bv : patate JcourtJlong) Énergie nécessaire pour augmenter la surface d’un fluide Molécules organiques azotées associées aux légumineuses Action positive du froid sur la floraison 42