Il s’agit d’une plante qui teint de couleurs plus ou moins résis-
tantes à la lumière et au lavage. Ces plantes fabriquent des subs-
tances protectrices qui fi ltrent les photons, absorbent une partie
de la lumière -plus ou moins selon leur nature- et réfl échissent le
reste du spectre, d’énergie et de longueur d’onde variable. C’est
lui que captent nos yeux, qui le décodent sous forme de couleur.
De nombreuses plantes, par exemple, teignent les tissus en jaune
car elles contiennent des fl avonoïdes qui les protègent des UV et
des radiations ionisantes. Ces substances sont dissoutes dans les
sucs végétaux. Une même plante peut donner plusieurs couleurs
selon les parties ou les techniques d’extraction utilisées. Les baies
de sureau donnent du bleu mauve alors que les feuilles donnent
du jaune. Les couleurs obtenues varient selon la saison, le climat,
le type de sol voire l’heure de récolte. Les adjuvants et techniques
de teinture aussi infl uencent le résultat fi nal. Les lichens colorent
en jaune vif, mais s’ils sont fermentés, ils donnent du pourpre et du
vert lorsqu’ils sont additionnés de cuivre.
Pour extraire les colorants dissous dans les sucs cellulaires, il faut
souvent broyer ou hacher les plantes fraîches, pulvériser les plan-
tes séchées et réduire le bois ou les écorces en fi ns copeaux. Une
macération de quelques heures dans l’eau tiède favorise l’hydro-
lyse des substances. Dans la plupart des cas, ce jus est mis ensuite
à chauffer pour préparer la décoction colorante défi nitive. On lui
additionne parfois d’autres produits, tels que l’ammoniaque, le vi-
naigre, le citron et même, à une certaine époque, du sang de bœuf
• Teintures « Grand teint »
Il s’agit de teintures qui sont résistantes à la lumière et au lavage,
contrairement aux teintures « petit teint », moins stables.
Loin d’être une science exacte, la teinture est plutôt une démarche
artistique. Les recettes, même précises, ne donnent pas toujours
les mêmes résultats, chaque bain pouvant avoir une nuance légère-