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INTRODUCTION
L’utilisation des plantes sauvages dans l’alimentation remonte à la
préhistoire, à une époque où l’homme était un « chasseur-cueilleur ». Avec l’apparition de
l’agriculture, puis bien plus tard avec l’urbanisation de la société, l’homme a perdu l’habitude
de se nourrir des plantes qui l’entourent. Depuis quelques années, avec le mouvement de
« retour à la nature » et l’envie de retrouver les valeurs d’antan qui se sont développés, les
plantes sauvages sont revenues au goût du jour. D’ailleurs, les plantes sauvages sont devenues
l’attrait de certains restaurants très cotés, ce sont des aliments qui permettent d’apprécier des
saveurs nouvelles (ou plutôt de retrouver des saveurs oubliées). François Couplan, qui est
connu pour la publication d’ouvrages sur la cuisine des plantes sauvages, va même plus loin :
pour lui, « les plantes sauvages comestibles ne sont pas une fin en soi mais un moyen de
réconcilier l’homme et la nature » (Couplan, 2008). En effet, en se coupant de la nature, les
connaissances traditionnelles concernant les plantes sauvages ont été peu à peu oubliées et
aujourd’hui la nature sauvage est un milieu inconnu pour l’homme des villes.
Pour redécouvrir le bon goût des plantes sauvages, il est nécessaire
d’acquérir des connaissances suffisantes afin de pouvoir se faire plaisir en toute sécurité.
Cette tâche est beaucoup plus facile accompagné de quelqu’un d’expérimenté dans le
domaine. La reconnaissance des plantes comestibles peut par exemple commencer par les plus
connues qui ne peuvent se confondre avec d’autres plantes. L’exemple typique est l’ortie,
dont on peut faire d’excellentes soupes, et qui, lorsqu’on s’y est piqué une fois, ne s’oublie
pas. L’apprentissage de la cueillette des plantes doit aussi comprendre la reconnaissance des
plantes les plus toxiques qui peuvent empoisonner.
L’objectif de cette thèse, loin de vouloir décourager les personnes avides de
saveurs nouvelles, est de rapporter les pièges qui peuvent survenir lors de la consommation de
plantes sauvages et d’utiliser les connaissances disponibles à ce jour pour les éviter. Ainsi le
développement du sujet commencera par l’étude des principaux paramètres à prendre en
compte avant de consommer des plantes sauvages puis sera suivi par une étude plus
spécifique des confusions entre les plantes sauvages comestibles et celles qui sont toxiques.
Par contre, le sujet ne traitera pas les confusions entre plantes comestibles ou avec des plantes
sans intérêt culinaire car la santé et la vie des consommateurs ne sont dans ces cas-là pas
mises en jeu. Les intoxications par les plantes suite à la contamination de récoltes agricoles, à
une réaction allergique, à une consommation volontaire de plantes toxiques (suicide,