
Le prolongement, à l’âge adulte, du comportement de toute-puissance que tout enfant
adopte naturellement.Selon l’analyse transactionnelle, la toute-puissance est définie comme
la promesse de voir tous ses besoins satisfaits. Le nourrisson trouve normal que sa mère se
rende disponible pour satisfaire l’ensemble de ses besoins. En grandissant, il comprend
qu’elle n’est pas son prolongement ; il apprend à différer la satisfaction de ses besoins, voire à
y renoncer. Or, il arrive que l’adulte refuse de voir la réalité avec ses contraintes. Tout
désaccord est alors vécu comme un rejet de soi, toute entrave à un projet, comme une menace.
L’adulte, en quelque sorte, régresse à l’état d’un enfant hurlant, tapant, mordant tant qu’on ne
lui donne pas son jouet.
Une émotion interdite dans le milieu familial. Selon la psychanalyste Alice Miller, la
colère, causée par des vexations, humiliations, dévalorisations, etc., est refoulée, stockée sous
sa forme pulsionnelle. Elle finira par se retourner contre soi ou contre d’autres personnes.
Tout se passe comme si l’individu devenait infirme dans sa capacité à gérer cette émotion
qu’il n’a pas apprise puisqu’on la lui interdisait. Cette colère, contrôlée pendant des années,
réapparaît plus tard dans sa forme brute, et peut se déclencher à tout moment et dans
n’importe quelle situation. D’autres émotions, comme la peur ou la tristesse, ont pu être
interdites. En prenant l’habitude de les occulter, l’individu peut leur substituer une autre : la
colère, exemple classique d’un stress devenu irritabilité.
Que faire ?
Apprendre à “s’associer” et à exprimer son sentiment en “adulte”.
S’associer, c’est être attentif à son ressenti interne et l’accepter. Un apprentissage qui consiste
à discerner le sentiment authentique et à en comprendre les raisons. On peut alors l’exprimer
non plus dans sa forme brute, mais dans un langage acceptable par l’autre.
Prendre de la distance avec ses actes.
Lorsqu’on s’identifie trop à ses actes, les remarques des autres sont autant de remises en
question. Se dire que l’on est plus riche que cet acte critiqué. On peut à tout moment réactiver
des souvenirs positifs pour analyser avec lucidité les sources de conflit et les dédramatiser. En
se concentrant sur cette analyse, on désamorce l’explosion de colère.
Faire dialoguer les différentes parties en soi.
La PNL affirme que toute action a une intention positive. Même la colère. Pourtant une autre
partie de nous voudrait vivre les relations dans un esprit constructif. Prendre le temps de faire
s’exprimer l’une et l’autre, la clé se trouvant dans le compromis : il est légitime d’exprimer sa
colère, mais sans agressivité.
Conseils à l’entourage
L’individu a un message à transmettre, mais manifeste, à travers ses disputes, une difficulté à
l’exprimer. Un, le laisser exploser, évacuer, même si ses propos heurtent. Ne pas lui intimer
de se calmer, mais l’écouter en lui disant : « Je (te) comprends. » Deux, reformuler devant lui
ses propos de façon plus positive et sur un ton plus calme. Trois, l’interroger sur le motif de sa
colère.
Surtout ne pas jouer les moralisateurs ; simplement se positionner dans une attitude
empathique et d’écoute : il se sentira compris, et sera en position de retrouver une relation
juste et apaisée.