4
La problématique de changement s’inscrit donc dans le champ de la théorie du management
centrée sur les étapes que traversent les entreprises au cours de leur évolution. Les principes de
cette théorie s'intéressent aux mutations à court et à long terme. La place du changement dans une
organisation étant clarifiée il sied de définir cette notion centrale de cet enseignement.
Définitions
Le changement est une notion polymorphe qui peut désigner un passage d’un état à un autre,
une réorganisation totale, une rupture, une modification ou encore une transformation. C’est
dire qu’il existe plusieurs définitions de la notion de changement. Dans le cadre de cet
enseignement nous ne retiendrons que trois définitions en lien avec le management des
organisations.
Ainsi, on peut dire avec Collerette, Delisle et Perron (2002) que le changement renvoie à
« toute modification relativement durable dans un sous-système de l’organisation, pourvu que
ce changement soit observable par les membres ou les gens qui sont en relation avec le
système » (p.20). Pour ces auteurs, le changement n’a de sens que s’il est durable et observable
par une tierce.
Pour Nurcan, Barrios et Rolland (2002), le changement organisationnel qui peut être
appréhendé comme un processus de transformation qui amène une organisation d’un état actuel
vers un état futur souhaitable. Il peut être progressif ou radical, partiel ou total. Pour ces auteurs
le changement a un impact sur les éléments qui composent l’organisation et sur leurs
interactions. Dans ce cas, il peut concerner les processus, les produits, les services et les
objectifs de l’organisation.
Quant à Autissier et Musso (2003), le changement peut tout aussi bien désigner une
réorganisation totale qu’un changement de bureau. Pour ne pas considérer toutes les actions
d’adaptation et d’évolution quotidienne que nous vivons comme des changements, nous
définissons celui-ci à travers le terme de rupture. Ainsi du point de vue de ces auteurs, il y a
changement lorsqu’il y a une rupture significative des modes de fonctionnement imposant ou
nécessitant un effort d’adaptation. Car pour eux, le passage du présent au futur n’est pas une
suite de micro-adaptations mais un saut par lequel une partie significative de notre existant est
rendue obsolète au profit d’une nouvelle manière synonyme de progrès. Le progrès ou encore
l’amélioration est vu ici comme un critère d’appréciation du changement. Ainsi, le changement
est donc une rupture entre un existant obsolète et un futur synonyme de progrès.