C. Rodrigues C. Rodrigues / Lycée Militaire Chapitre 8 ESH - ECO1 / Chapitre 8 ESH – ECO1 La croissance économique 1 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Introduction Qu’est ce que la croissance économique ? 2 2) La croissance économique est un phénomène de long terme ; 3) La croissance économique est un objectif de la politique économique. Remarque par rapport au concours : La croissance économique est, d’une part, un thème de recherche à proprement parler et, d’autre part, une question transversale présente dans de nombreux débats économiques (inégalités, emploi, compétitivité, politique économique, développement, etc.). ESH - ECO1 / Chapitre 8 1) Distinction entre la thématique de la croissance économique et celle des fluctuations (cycles économiques) ; C. Rodrigues / Lycée Militaire Quelle problématique pour la croissance économique ? 3 C. Rodrigues / Lycée Militaire • Publication principale : • L’économie du XXème siècle, 1961 ESH - ECO1 / Chapitre 8 François Perroux (1903-1987), Économiste français, professeur au Collège de France 4 C. Rodrigues / Lycée Militaire • Croissance économique ESH - ECO1 / Chapitre 8 Définition 5 ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Simon Kuznets a reçu en 1971 le troisième prix Nobel d'économie « pour son interprétation fondée sur des données empiriques de la croissance économique, qui a renouvelé et approfondi la connaissance de la structure économique et sociale et du processus de développement ». • Américain d'origine russe, Simon Kuznets est né en 1901 à Kharkov, en Ukraine ; il émigre en 1922 aux ÉtatsUnis, où il termine ses études à l'université de Columbia. • La croissance économique est : « l’augmentation à long terme de la capacité d’offrir une diversité croissante de biens, cette capacité croissante étant fondée sur le progrès de la technologie et les ajustements institutionnels et idéologiques qu’elle demande ». C. Rodrigues / Lycée Militaire La croissance économique selon Simon Kuznets (1901-1985) 6 • Croissance économique et crise économique • Croissance économique et récession • Croissance économique et dépression ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Croissance économique et expansion C. Rodrigues / Lycée Militaire Quelques notions proches de la croissance économique 7 Crise Récession Récession Trend Reprise économique Dépression ESH - ECO1 / Chapitre 8 Indicateur de dimension (PIB) C. Rodrigues / Lycée Militaire Une représentation du cycle économique Expansion 1er cycle économique 2ème cycle économique 8 Croissance économique et expansion Croissance économique et crise économique Croissance économique et récession Croissance économique et dépression Croissance économique et développement ESH - ECO1 / Chapitre 8 • • • • • C. Rodrigues / Lycée Militaire Quelques notions proches de la croissance économique 9 La Révolution Industrielle marque le début d’une période de croissance sans précédent dans l’histoire de l’humanité 2. la croissance économique est un phénomène irrégulier et non homothétique C. Rodrigues / Lycée Militaire 1. ESH - ECO1 / Chapitre 8 Deux « constats » de départ à propos de la croissance économique 10 ESH - ECO1 / Chapitre 8 « Comprendre les mécanismes de la croissance économique reste l’un des défis majeurs auxquels est confrontée la théorie économique. Ce défi est d’autant plus important à relever que la période est marquée par l’émergence et le développement de technologies génériques perturbant l’ensemble du tissu économique. Ce défi théorique se double d’un défi politique : comment expliquer le déficit de croissance des grands pays de l’Union européenne quand les États-Unis et les pays émergents en Asie connaissent des taux de croissance parmi les plus élevés observés dans les économies de marché ». C. Rodrigues / Lycée Militaire L’énigme de la croissance économique J. L. Gaffard : « Dynamique industrielle, productivité et croissance », Revue de l’OFCE, n° 98, juillet 2006. 11 ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Professeur d’économie à l’Université de Nice SophiaAntipolis, membre de l’OFCE. • Site professionnel : • http://www.ofce.sciencespo.fr/pageschercheurs/homegaffard.htm C. Rodrigues / Lycée Militaire Jean-Luc Gaffard 12 Trois questions économiques occupent une place centrale dans le débat public : 1) un débat sur les liens entre croissance économique, développement et préservation des équilibres écologiques 2) un débat sur les indicateurs de richesses : comment mesurer efficacement la hausse des richesses produites ? 3) un débat sur les déterminants de la croissance économique et sur la question de la convergence ou de la divergence de la croissance entre les pays (au sein des PDEM d’une part et entre les PDEM et les PED d’autre part) ESH - ECO1 / Chapitre 8 • C. Rodrigues / Lycée Militaire Comment évaluer la croissance économique ? 13 • Quelle différence entre l’indice des prix et le déflateur de PIB ? « De manière générale, un déflateur implicite mesure les variations de prix dans un domaine de l'économie en divisant la grandeur en valeur par cette même grandeur en volume. Les déflateurs implicites sont nommés d'après l'agrégat utilisé. Les déflateurs du PIB, de la dépense de consommation finale, de la formation de capital brute, des exportations et des importations mesurent les variations de prix dans leur domaine respectif de l'économie. Ils sont utilisés pour corriger les agrégats des effets de l'inflation. Le déflateur du PIB s'écarte de l'indice des prix à la consommation, en fonction notamment, de l'évolution des prix des importations, des exportations et de la FBCF ». Source : insee.fr ESH - ECO1 / Chapitre 8 • La croissance économique se mesure à partir du PIB ; Attention à distinguer le PIB nominal et le PIB réel : PIB réel = PIB nominal . 100 / déflateur de PIB C. Rodrigues / Lycée Militaire La comptabilité de la croissance économique 14 Le TVAM s’interprète comme la tendance ou trend de la croissance pour une période donnée : c’est le taux de variation annuelle qui, appliqué pendant n années, accroît le PIB de sa valeur de l’année 1 à sa valeur de l’année n. ESH - ECO1 / Chapitre 8 • La croissance économique peut se mesurer à partir du taux de croissance global ou du taux de variation – croissance - annuel moyen (TVAM). TVAM = [(Cmn)1/n – 1] . 100 C. Rodrigues / Lycée Militaire La comptabilité de la croissance économique 15 • • • • Illustration : il faut 69,7 ans pour doubler le PIB avec un taux de 1 %, 35 ans pour le doubler avec 2 %, 23 ans seulement avec 3 % ! ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Remarque empirique à propos du rythme de la croissance économique : • +1, + 2, + 3 % de hausse annuelle du PIB réel change profondément la structure de l'économie sur le long terme C. Rodrigues / Lycée Militaire La comptabilité de la croissance économique 16 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 1. La contribution des facteurs de production à la croissance économique 1.1. La croissance économique : faits stylisés et premières interprétations 1.1.1. La croissance économique : quelques faits stylisés 17 6 Variations en % 4 ESH - ECO1 / Chapitre 8 2 C. Rodrigues / Lycée Militaire Variations du PIB de la France en volume (en %) 1991-2014 0 -2 -4 -6 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Source : INSEE www.coe-rexecode.fr 18 6 C. Rodrigues / Lycée Militaire Variations du PIB mondial en volume (en %) 2000-2013 Variations en % 4 2 ESH - ECO1 / Chapitre 8 0 -2 -4 -6 53 pays Etats-Unis, Canada, Mexique, Japon, Australie, Nelle Zélande, Corée du Sud, Hong-Kong, Taïwan, Singapour, Malaisie, Thaïlande, Philippinnes, Indonésie, Inde, Chine, Union Européenne à 27, Norvège, Suisse, Turquie, Russie, Brésil, Argentine, Chili, Colombie, Pérou, Afrique du Sud. -8 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Source : calcul Coe-Rexecode depuis offices statistiques nationaux www.coe-rexecode.fr 19 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Extrait du document 6 // La croissance économique de la France 20 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Extrait du document 1 // Taux de croissance du PIB pour quelques pays, depuis 1820 21 1945-1947 1948-1950 1950-1960 1914-1950 Allemagne + 2,6 - 63,3 + 5,2 + 7,7 + 1,3 Etats-Unis +12,3 - 6,2 + 4,4 + 3,3 + 2,8 France - 13,5 + 21,5 + 9,7 + 5,8 + 1,0 Japon - 1,4 - 15,6 + 8,4 + 9,2 + 1,8 Royaume-Uni + 3,8 - 3,4 + 3,4 + 2,7 + 1,3 ESH - ECO1 / Chapitre 8 1940-1944 C. Rodrigues / Lycée Militaire Extrait du document 2 // Taux de croissance annuel moyen du PIB pour quelques pays (1914-1950) 22 Source : Angus Maddison, Les phases du développement capitaliste. Economica, 1981. C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Source : R. Gordon. Deux siècles de croissance économique. 2003. 23 1973-1998 France 4,2 1,6 Allemagne 4,9 1,8 Japon 8,1 2,5 Royaume-Uni 2,5 1,9 États-unis 2,2 1,5 Moyenne 4,4 2,9 ESH - ECO1 / Chapitre 8 1950-1973 C. Rodrigues / Lycée Militaire Extrait du document 2 // Croissance annuelle moyenne du PIB par habitant (%) Source : O. Blanchard et D. Cohen, Macroéconomie, Pearson Education, 2001 (p. 38) 24 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Évolution du PIB/hab. des principaux pays de l’OCDE en US dollars 2005 25 Source : EUROSTAT. 2001-2011 (TVAM) 2006 (VA) 2008 (VA) 2013 (VA) Monde 4,0 3,6 5,3 5,2 4,0 ALENA 3,3 1,7 3,4 2,9 2,5 Amérique du Sud 2,8 4,2 5,8 4,4 4,2 Union européenne à 27 2,5 1,4 3,2 2,8 1,3 Japon 1,1 0,6 2,2 2,0 1,7 NPI d’Asie 3,6 4,7 5,3 5,1 5,2 Chine et Indochine 8,9 10,2 10,5 10,3 8,6 Autres pays d’Asie et d’Océanie 6,1 7,2 8,5 5,8 6,7 Source : CEPII (2014), L’économie mondiale 2013, La Découverte, Coll. Repères. ESH - ECO1 / Chapitre 8 1997-2006 (TVAM) C. Rodrigues / Lycée Militaire Taux de croissance du PIBPPA (en %) 26 ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Économiste anglais qualifié de « postkeynésien ». Il a notamment travaillé sur la répartition des revenus et sur les transformations à long terme de l’économie. • Il a été professeur à l’Université de Cambridge (Grande Bretagne) à partir de 1952. • Il fut conseiller économique de plusieurs gouvernements travaillistes durant les Trente Glorieuses. • Bibliographie sélective : • Essays on value and distribution (1960). C. Rodrigues / Lycée Militaire Nicholas Kaldor (1908-1986) 27 1. 2. Hypothèse : il existe des caractéristiques communes à la croissance économique quels que soient les pays que l’on considère. Kaldor en identifie 5 : Hausse de Y/L ; Hausse de K/L ; ESH - ECO1 / Chapitre 8 • C. Rodrigues / Lycée Militaire Les faits stylisés de la croissance selon Kaldor // 28 C. Rodrigues / Lycée Militaire • Productivité ESH - ECO1 / Chapitre 8 Définition 29 Productivité apparente du travail : Y/L Productivité apparente du capital : Y/K Coefficient de travail : L/Y Coefficient de capital : K/Y Intensité capitalistique : K/L ESH - ECO1 / Chapitre 8 • • • • • C. Rodrigues / Lycée Militaire Quelques indicateurs macroéconomiques 30 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Illustration des deux premiers critères des faits stylisés de la croissance selon Kaldor // France 31 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Illustration des deux premiers critères des faits stylisés de la croissance selon Kaldor // France 32 1. 2. 3. 4. 5. Hypothèse : il existe des caractéristiques communes à la croissance économique quels que soient les pays que l’on considère. Kaldor en identifie 5 : Hausse de Y/L ; Hausse de K/L ; Stabilité de K/Y ; Stabilité du taux de profit (π/K) ; Stabilité du partage salaires / profits. ESH - ECO1 / Chapitre 8 • C. Rodrigues / Lycée Militaire Les faits stylisés de la croissance selon Kaldor // 33 C. Rodrigues / Lycée Militaire 1.1. La croissance économique : faits stylisés et premières interprétations 1.1.1. La croissance économique : quelques faits stylisés 1.1.2. La croissance économiques : premières interprétations 1.1.2.1. Les phases de la croissance mondiale selon Maddison ESH - ECO1 / Chapitre 8 1. La contribution des facteurs de production à la croissance économique 34 • • • Économiste et historien britannique. Professeur émérite à l’Université de Groningue (Pays-Bas). « Maddison est un pionnier dans le domaine de la reconstitution de comptes nationaux sur de longues périodes, allant jusqu'à l'an 1. Il combine des méthodes de recherche modernes avec sa propre connaissance de l'histoire économique, en particulier sur la performance des différents pays en matière de PIB par habitant. Ses travaux permettent de comprendre pourquoi et comment certains pays sont devenus riches, tandis que d'autres sont restés pauvres (ou sont retombés dans la pauvreté). Maddison est aujourd'hui reconnu comme le plus grand chercheur du monde dans ce domaine » (www.wikipedia.fr) Bibliographie sélective : • L’économie mondiale 1820-1992 (1995). • L’économie mondiale, une perspective millénaire (2001). Site Internet personnel : • http://www.ggdc.net/maddison/ ESH - ECO1 / Chapitre 8 • • C. Rodrigues / Lycée Militaire Angus Maddison (né en 1925) 35 c) La conquête ou la colonisation de zones peu peuplées ; les échanges internationaux et les mouvements de capitaux ; L’innovation technologique et institutionnelle (un facteur central à partir de la Révolution Industrielle). C. Rodrigues / Lycée Militaire a) b) ESH - ECO1 / Chapitre 8 Les facteurs structurels qui influencent la croissance économique sur le long terme selon Maddison 36 Phase 1 : 1820-1870 Phase 2 : 1870-1913 Phase 3 : 1913-1950 Phase 4 : 1950-1973 Phase 5 : 1973-2008 ? C. Rodrigues / Lycée Militaire 1) 2) 3) 4) 5) ESH - ECO1 / Chapitre 8 Les 5 phases de la croissance économique mondiale selon A. Maddison // 37 ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Principales caractéristiques : Mise en place du capitalisme libéral ; Le continent européen contribue pour les 2/3 à la croissance mondiale ; Une croissance économique essentiellement extensive ; Domination géopolitique et économique de la Grande Bretagne. C. Rodrigues / Lycée Militaire Phase 1 // 1820-1870 38 ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Principales caractéristiques : Accélération de la croissance du fait de la 2ème révolution industrielle ; Stabilité des relations monétaires internationales (étalon-or) ; Mobilité accrue des facteurs de production : • Capital : l’Angleterre est le « banquier du monde » : les capitaux placés à l’étranger représentent 1,5 fois son PIB en 1914 ; • Travail : forts mouvements migratoires nationaux et développement des migrations internationales. Amélioration des moyens de communications Internationalisation des échanges : première mondialisation de l’économie. C. Rodrigues / Lycée Militaire Phase 2 // 1870-1913 39 • Bibliographie sélective : • Notre première mondialisation (2003) ; • Made in monde (2006) • Site Internet professionnel (MIT) : • http://web.mit.edu/polisci/faculty/S.Berge r.html • Un entretien en ligne résumant son ouvrage : • http://www.scienceshumaines.com/-0aleslecons-de-la-premiere-mondialisationentretien-avec-suzanne-berger0a_fr_14294.html C. Rodrigues / Lycée Militaire • Professeur de Sciences Politiques au MIT de Cambridge (États-unis). ESH - ECO1 / Chapitre 8 Suzanne Berger 40 Durant les années 1930 : « politique des égoïsmes sacrés » Accélération de la productivité globale des facteurs ; Exemple américain ; Exemple français ; ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Principales caractéristiques : Forte instabilité qui dissimule une accélération du potentiel de croissance ; Le protectionnisme freine la croissance ; C. Rodrigues / Lycée Militaire Phase 3 // 1914-1950 41 • Les grands industriels rationalisent l’organisation de la production : • Henri Ford. Ma vie et mon œuvre », 1925. • Le marché américain atteint des dimensions considérables en termes de consommation : il circule 26,5 millions de voitures contre 1,5 millions en France sur cette décennie. ESH - ECO1 / Chapitre 8 • De 1919 à 1929 : • le produit national s'accroît de 25 % ; • la production industrielle s’accroît de 90 %, • les cours boursiers sont multipliés par trois. C. Rodrigues / Lycée Militaire Exemple américain 42 ESH - ECO1 / Chapitre 8 • La guerre de 1914-1918 pénalise fortement la croissance économique française ; • Mais, paradoxalement, l’industrie connaît une période faste. Entre 1924 et 1929 : • Le produit industriel augmente de 40 %. • La productivité du travail s’accroît de 5 à 6 % par an contre un gain annuel de 2 % au XIXème siècle (notamment dans les secteurs du charbon, de l’acier, de l’électricité, de l’automobile). • Les industries lourdes progressent plus vite que les industries de biens de consommation : l’industrialisation de la France s’accélère, la concentration augmente sensiblement avec l’introduction progressive du taylorisme. C. Rodrigues / Lycée Militaire Exemple français 43 ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Principales caractéristiques : Une croissance économique exceptionnelle pour la majorité des pays ; Rattrapage des pays affaiblis par la guerre et des PED qui servent de débouchés aux pays proches de la frontière technologique ; Croissance économique fondée sur le « compromis fordiste » et sur l’interaction « production de masse » / « consommation de masse » ; Gains de productivité toujours élevés (mais ils l’étaient surtout dans la période antérieure) ; Ouverture commerciale internationale croissante (GATT). C. Rodrigues / Lycée Militaire Phase 4 // 1950-1973 44 Volume des exportations mondiales de marchandises et PIB mondial Variation annuelles moyennes 1950-2011 C. Rodrigues / Lycée Militaire 16 14 12 10 8 6 4 ESH - ECO1 / Chapitre 8 2 0 -2 -4 -6 -8 -10 -12 -14 1950-60 1960-70 1970-80 1980-90 1990-00 2000-11 2001 2002 2003 Exportations 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 PIB Source : site Internet de l’OMC : http://www.wto.org/french/res_f/statis_f/its2012_f/its12_charts_f.htm 2011 45 ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Principales caractéristiques : Ralentissement de la croissance mondiale (effondrement des pays de l’Est, marginalisation de certains PED notamment) ; Pour les PDEM : hausse de la contrainte extérieure ; Remise en cause des politiques keynésiennes de soutien à la demande ; Triple processus de mondialisation : des échanges, des systèmes productifs, de la finance ; Instabilité de l’économie mondiale (éclatement de « Bretton-Woods » à partir de 1971) ; « Consensus de Washington » et politiques de désinflation compétitive. Mais la récession est à relativiser (retour à la « normale »). C. Rodrigues / Lycée Militaire Phase 5 // 1973-2008 ? 46 C. Rodrigues / Lycée Militaire • Le consensus de Washington est un ensemble de mesures appliquées aux économies en difficulté face à leur dette (notamment en Amérique latine) par les institutions financières internationales siégeant à Washington (Banque mondiale et Fonds monétaire international) et soutenues par le département du Trésor américain à la fin des année 1980. • Il reprend les idées présentées en 1989, sous la forme d'un article par l’économiste John Williamson soutenant dix propositions fortement inspirées des recommandations de M. Friedman (doctrine conservatrice de politique économique) dont : 1. Une stricte discipline budgétaire 2. La libéralisation des taux d’intérêt 3. Un programme vaste de privatisation • Le consensus de Washington a conduit à creuser les inégalités dans les pays pauvres. Il a fait l’objet de nombreuses critiques dans les années 1990. ESH - ECO1 / Chapitre 8 Le consensus de Washington 47 Croissance effective très élevée en Chine et en Inde (pays en rattrapage ou pays émergents) ; Débat sur les conditions de la saturation du rattrapage. • Divergence croissante, écarts maintenus ou convergence entre l’Europe et les Etats-Unis C. Rodrigues / Lycée Militaire • Processus de rattrapage de certains pays émergents sur la décennie 2000 (BRICS) : ESH - ECO1 / Chapitre 8 Prolongement de l’analyse de Maddison : vers une 6ème phase ? 48 49 Source : Lettre du CEPII, mai 2012 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 50 Source : CEPII, panorama de l’économie mondiale 2012 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 51 Source : CEPII, panorama de l’économie mondiale 2012 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 52 Source : CEPII, panorama de l’économie mondiale 2012 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Source : http://www.cepii.fr/BLOG/bi/post.asp?IDcommunique=275 53 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Source : http://www.cepii.fr/PDF_PUB/lettre/2013/let339.pdf 54 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Source : http://www.cepii.fr/PDF_PUB/lettre/2013/let339.pdf 55 Croissance effective très élevée en Chine, Inde et dans une moindre mesure Brésil ; Hausse de l’épargne dans les pays émergents ; Vers un changement du régime de croissance en Chine à partir de 2012 ? • Ce processus de rattrapage est-il pérenne ? Quelle interaction entre la croissance et les institutions politiques ? Quelle distance avec la frontière technologique ? Quelle évolution du marché intérieur ? Quelle place dans la globalisation financière ? Quelle articulation avec le développement durable ? C. Rodrigues / Lycée Militaire • Processus de rattrapage de certains pays émergents sur la décennie 2000 (BRICS) : ESH - ECO1 / Chapitre 8 Prolongement de l’analyse de Maddison : vers une 6ème phase ? 56 C. Rodrigues / Lycée Militaire 1.1. La croissance économique : faits stylisés et premières interprétations ESH - ECO1 / Chapitre 8 1. La contribution des facteurs de production à la croissance économique 1.1.1. La croissance économique : quelques faits stylisés 1.1.2. La croissance économiques : premières interprétations 1.1.2.1. Les phases de la croissance mondiale selon Maddison 1.1.2.2. La croissance française au XXème siècle : quels enseignements ? 57 • Jean Fourastié (1907-1990), économiste français : ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Le grand espoir du XXème siècle (1949) • Les Trente Glorieuses ou la révolution invisible (1979). 58 C. Rodrigues / Lycée Militaire • Des facteurs « initiaux » : • Les « besoins » de la reconstruction ; • Le plan Marshall en 1947. Trois principaux facteurs structurels : 1) Un facteur démographique : baby-boom et immigration (création de l’ONI en 1945 devenu aujourd’hui l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration – OFII - : http://www.ofii.fr/) ; 2) Un facteur de politique économique avec la planification française et des réformes structurelles : • Encadrement des marchés et essor des entreprises publiques ; • Politique des revenus (création du SMIG en 1950) ; • Mise en place du système de protection sociale (Sécurité sociale créée en 1945) ; • Planification à la française : création du Commissariat Général au Plan (CPG) en 1946 par J. Monnet (devenu aujourd’hui le Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective sous la présidence de J. Pisanni-Ferry : http://www.strategie.gouv.fr/blog/) ; 3) Un facteur commercial : ouverture commerciale internationale (rôle premier des accords du GATT et second de la CEE). C. Rodrigues / Lycée Militaire • ESH - ECO1 / Chapitre 8 Quels sont les facteurs qui ont été favorables à la croissance des Trente Glorieuses en France ? 59 1954 1965 1975 Automobile 8% 47 % 74 % Téléviseur 1% 46 % 87 % Réfrigérateur 3% 56 % 91 % Machine à laver 8% 44 % 77 % ESH - ECO1 / Chapitre 8 Taux d'équipement des ménages ouvriers en biens durables en Europe de l'Ouest C. Rodrigues / Lycée Militaire Extrait du document 4 Source : Beaud, 1990 60 1.1. La croissance économique : faits stylisés et premières interprétations 1.1.1. La croissance économique : quelques faits stylisés 1.1.2. La croissance économiques : premières interprétations 1.1.2.1. Les phases de la croissance mondiale selon Maddison 1.1.2.2. La croissance française au XXème siècle : quels enseignements ? 1.1.2.3. Croissance économique effective, croissance économique potentielle C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 1. La contribution des facteurs de production à la croissance économique 61 ESH - ECO1 / Chapitre 8 La croissance potentielle peut être définie comme « la croissance maximale compatible avec une inflation stable ». • Le calcul de cette croissance potentielle implique l’affectation de valeurs à des paramètres dont l’évaluation est délicate : 1. taux de croissance de la population active ; 2. taux d’emploi ; 3. taux de chômage incompressible (ou taux de chômage structurel) ; 4. Taux de croissance de la productivité. C. Rodrigues / Lycée Militaire Distinction entre croissance effective et croissance potentielle 62 C. Rodrigues / Lycée Militaire • Croissance (économique) potentielle ESH - ECO1 / Chapitre 8 Définition 63 Apport de M. Friedman : NAWRU : non accelerating wage rate of unemployment NAIRU : non accelerating inflation rate of unemployment C. Rodrigues / Lycée Militaire Un taux de chômage en deçà duquel l’économie ne peut pas durablement descendre sous peine d’accélérer le rythme de progression de l’inflation Le taux de chômage incompressible est le taux de chômage structurel ESH - ECO1 / Chapitre 8 Qu’est ce qu’un taux de chômage incompressible ? 64 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Alban William Phillips (1914-1975), est un économiste néozélandais. • En 1958, Alban William Phillips publie une étude statistique portant sur le marché du travail britannique (période 18671957). Il établit une relation empirique décroissante entre le taux de croissance des salaires nominaux et le taux de chômage. 65 au • Site Internet professionnel : • http://www.sfu.ca/~rli psey/ C. Rodrigues / Lycée Militaire • Professeur d’économie Canada. ESH - ECO1 / Chapitre 8 Richard Lipsey (né en 1928) 66 Taux de variation des Salaires nominaux Taux de chômage 0 U0 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire La courbe de Phillips-Lipsey 67 Taux d’inflation Taux de chômage 0 U0 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire La courbe de Phillips-Lipsey bis 68 L’interprétation de la courbe de Phillips-Lipsey par M. Friedman Taux de chômage 0 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Taux de variation de w ou Taux d’inflation (%) NAWRU ou NAIRU 69 C. Rodrigues / Lycée Militaire • Loi d’Okun ESH - ECO1 / Chapitre 8 Définition 70 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire La loi d’Okun // Économie américaine, second XXème siècle 71 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire La loi d’Okun // Économie française, 1990-2008 72 C. Rodrigues / Lycée Militaire • Gap d’Okun ESH - ECO1 / Chapitre 8 Définition 73 Croissance potentielle et croissance effective Croissance effective Surchauffe inflationniste « Gap » d’Okun Croissance potentielle Echelle de temps longue (décennies) ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Indicateur de dimension (PIB) 74 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Tendance et fluctuations du PIB aux États-Unis 1960-2004 Source : Benassy-Quéré, Politique économique. De Boeck, 2004 75 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Tendance et fluctuations du PIB en France 1960-2004 76 Source : Benassy-Quéré, 2004 ESH - ECO1 / Chapitre 8 Source : OFCE, 2013. http://www.ofce.sciencespo.fr/pdf/revue/129/revue-129.pdf C. Rodrigues / Lycée Militaire Quelle mesure de la croissance potentielle ? 77 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Une mesure du gap d’Okun (output gap) par l’OFCE Source : OFCE, 2013. http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/129/revue-129.pdf 78 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Le taux d’inflation en France Source : OFCE, 2013. http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/129/revue-129.pdf 79 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Scenarii de fermeture du gap d’Okun Source : OFCE, 2013. http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/129/revue-129.pdf 80 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Source : OFCE, 2013. http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/129/revue-129.pdf 81 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Source : OFCE, 2013. http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/129/revue-129.pdf 82 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Flux d’embauche dans l’économie française selon les types de contrats (en milliers d’embauches) Source : OFCE, 2013. http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/129/revue-129.pdf 83 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Chômage structurel ou chômage conjoncturel ? Source : OFCE, 2013. http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/129/revue-129.pdf 84 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Chômage structurel ou chômage conjoncturel ? Note : TCE signifie taux de chômage d’équilibre. Il s’agit d’une alternative au NAIRU calculé par les économistes de l’OFCE. Ceux-ci retiennent deux modèles conduisant à une surévaluation du TCE (modèle WS-PS) ou à une sous-évaluation du TCE (Phillips-PS) Source : OFCE, 2013. http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/129/revue-129.pdf 85 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Chômage structurel ou chômage conjoncturel ? 86 Source : OFCE, 2013. http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/129/revue-129.pdf 1.1. La croissance économique : quelques faits stylisés 1.2. Facteurs de production et croissance économique C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 1. La contribution des facteurs de production à la croissance économique 1.2.1. Croissance économique, capital et progrès technique 1.2.1.1. Progrès technique et innovation chez Schumpeter Attention à l’inversion des sous-parties par rapport au plan du dossier !! 87 De manière générale, le progrès technique désigne l’amélioration des connaissances permettant de mieux tirer partie des facteurs de production utilisés pour produire. • Il correspond à des modifications de caractère technologique dans les procédés de production et dans la nature des biens réalisés. Il a trois types d’effets : 1) Il permet de produire plus avec la même quantité d’inputs. 2) Il permet de produire des biens et services nouveaux incorporant une qualité plus grande. 3) Il permet la suppression de goulots d’étranglement qui limitent la production (nouveaux débouchés liés à l’accroissement des gains de productivité et à la baisse des prix des produits). ESH - ECO1 / Chapitre 8 • C. Rodrigues / Lycée Militaire Qu’est ce que le progrès technique ? 88 C. Rodrigues / Lycée Militaire • Progrès technique ESH - ECO1 / Chapitre 8 Définition 89 C. Rodrigues / Lycée Militaire • « Le progrès technique est défini de façon générale comme un accroissement de la connaissance que les hommes ont des lois de la nature appliquées à la production. Il consiste donc en l'invention de produits et procédés nouveaux, qui augmentent le bien-être des individus soit par un accroissement soit par une transformation de la consommation. » ESH - ECO1 / Chapitre 8 P. Ralle et D. Guellec (2003) Les nouvelles théories de la croissance économique, La Découverte, Coll. Repères, 3ème édition. 90 • Bibliographie principale : • Business cycles (1939). • Capitalisme, socialisme et démocratie (1942) ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Economiste autrichien difficile à classer dans une école théorique sinon qu’il est en rupture avec la conception néoclassique. • Son objectif principal était surtout d’expliquer la dynamique économique là où les économistes orthodoxes cherchaient à rendre compte des situations de déséquilibre ou d’équilibre. Ses travaux l’ont conduit à mettre l’accent sur le rôle de l’innovation dans la croissance économique. C. Rodrigues / Lycée Militaire Joseph Aloïs Schumpeter (1883-1950) 91 L’invention est la production de connaissances nouvelles (des idées) ; 2) L’innovation est un dispositif nouveau, produit ou procédé, effectivement vendu ou mis en œuvre dans le système productif ; 3) La diffusion consiste en l’adoption de ce dispositif technique à grande échelle, ou par une large population d’agents. C. Rodrigues / Lycée Militaire 1) ESH - ECO1 / Chapitre 8 Depuis Schumpeter, on distingue trois stades dans le processus de changement technique // 92 1.1. La croissance économique : quelques faits stylisés 1.2. Facteurs de production et croissance économique C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 1. La contribution des facteurs de production à la croissance économique 1.2.2. Croissance économique, capital et progrès technique 1.2.2.1. Progrès technique et innovation chez Schumpeter 1.2.2.2. L’ incorporation du progrès technique à la croissance : une première tentative 93 ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Robert Solow est américain. Il a obtenu un doctorat de l'université Harvard à Cambridge, Massachusetts en 1951. En 1950, il commence à enseigner au MIT. Il fait partie d’un groupe d’économistes dits « de la synthèse » avec P.A. Samuelson. • Bibliographie principale : • A contribution to the theory of economic growth. (1956). • Changement technique et fonction de production agrégée (1957). C. Rodrigues / Lycée Militaire Robert Solow (né en 1924), Prix Nobel 1987 94 • limites empiriques des travaux des économistes classiques et néoclassiques sur la croissance ; • Malgré la croissance intensive à l’œuvre au milieu du XXème siècle, Solow cherche : a) à identifier les limites de l’accumulation du capital ; b) les conditions d’une croissance stable. • Modèle qui repose sur 4 hypothèses : ① Les facteurs de production sont parfaitement substituables : le coefficient de capital est variable et s’accroit au fur et à mesure que la croissance substitut du capital au travail ; ② Le produit national est donné par une fonction de production de type Cobb-Douglas ; ③ La totalité de l’épargne est investie : le taux d’épargne détermine le rythme d’accumulation du capital. ④ La productivité marginale du capital est décroissante : pour un volume de travail donné, la hausse du capital induit une hausse de plus en plus faible de la production. La croissance repose bien sur l’accumulation du capital mais celle-ci devient de moins en moins efficace au fur et à mesure que l’économie s’enrichit. C. Rodrigues / Lycée Militaire • Point de départ : ESH - ECO1 / Chapitre 8 Le modèle de croissance de Solow (19561957) // 95 C. Rodrigues / Lycée Militaire • L’objectif est de présenter la production par tête (y = Y/L) en fonction de l’intensité capitalistique (k = K/L), c’est à dire le capital par unité de travail (ou encore le capital par tête). • De la fonction de production initiale à deux variables, on obtient une fonction à une seule variable en divisant les deux membres par L : y = k1-α. • Cette fonction montre que, au fur et à mesure que l’intensité capitalistique (k) s’accroit, cela conduit à une progression du produit par tête (y) mais dans des proportions moindres du fait de la loi des rendements décroissants. ESH - ECO1 / Chapitre 8 Le modèle de croissance de Solow (19561957) // 96 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire L’épuisement de la croissance dans le modèle de Solow Avec : y : Y/L production par tête k : K/L capital par tête (ou intensité capitalistique) 97 • sur le marché du travail : le volume de travail s’adapte en fonction du taux de salaire • sur le marché du capital : le volume de capital s’adapte en fonction du taux d’intérêt b. c. Il existe un épuisement naturel de la croissance. La dépréciation du stock de capital s’effectue à un taux constant : lorsque l’économie s’enrichit, il faut consacrer une part de plus en plus grande à l’amortissement dans l’investissement brut (nécessité d’entretien du stock de capital par tête) : il vient un moment ou toute l’épargne investie sert à l’amortissement. Une convergence conditionnelle des économies est à l’œuvre : rattrapage des pays qui ont accumulé le plus de capital par tête par les pays les moins développés. Au final, toutes les économies convergent bien vers l’état stationnaire mais pas au même rythme et la convergence est dite conditionnelle car le processus implique de partager certains paramètres macroéconomiques tel que le taux d’épargne ou le rythme de la croissance démographique. C. Rodrigues / Lycée Militaire • Le modèle de Solow conduit à 3 enseignements : a. Une croissance équilibrée est possible si les facteurs de production sont substituables : la combinaison productive se modifie avec les ajustements des prix des facteurs sur le marché. Si les mécanismes de marché ne sont pas perturbés, la croissance ne produit pas de déséquilibres : ESH - ECO1 / Chapitre 8 Le modèle de croissance de Solow (19561957) // 98 • l’économie américaine est entrée plus précocement dans sa phase de croissance et dans l’accumulation de son capital par tête et elle subit, à partir de 1945, un rattrapage rapide des pays d’Europe et du Japon. • Ce rattrapage est conditionnel dans la mesure où tous les pays du globe ne sont pas concernés par le processus : les futurs PED qui présentent une structure sensiblement différente sur le plan démographique et sur celui de leur taux d’épargne ne connaissent pas ce rattrapage. C. Rodrigues / Lycée Militaire ① il rend efficacement compte du processus de convergence des pays d’Europe et du Japon vis-à-vis des Etats-Unis entre 1945 et la fin des années 1970 : ESH - ECO1 / Chapitre 8 La double portée heuristique du modèle de Solow // 99 a. Une hausse du taux d’épargne national permet une poursuite temporaire de la croissance. • Par hypothèse toute l’épargne est investie, cette hausse conduit à « déplacer vers le haut » la fonction y = k1−α et, in fine, à repousser l’épuisement de la croissance. • Si empiriquement, de nombreux pays ont vu leur taux d’épargne s’accroitre sous les effets de l'enrichissement cumulatif, ce mécanisme n’est cependant pas universel et pose le problème de l’arbitrage entre l’épargne et la consommation au niveau macroéconomique. C. Rodrigues / Lycée Militaire ② Si l’une des conclusions du modèle selon laquelle la croissance doit finalement s’épuiser n’est pas corroborée par les faits, Solow a examiné trois mécanismes permettant d’envisager une «prolongation» de la croissance : ESH - ECO1 / Chapitre 8 La double portée heuristique du modèle de Solow // 100 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 L’impact d’une hausse du taux d’épargne dans le modèle de Solow 101 a. Une hausse du taux d’épargne national permet une poursuite temporaire de la croissance. • Par hypothèse toute l’épargne est investie, cette hausse conduit à « déplacer vers le haut » la fonction y = k1−α et, in fine, à repousser l’épuisement de la croissance. • Si empiriquement, de nombreux pays ont vu leur taux d’épargne s’accroitre sous les effets de l'enrichissement cumulatif, ce mécanisme n’est cependant pas universel et pose le problème de l’arbitrage entre l’épargne et la consommation au niveau macroéconomique. b. Une croissance démographique soutenue repousse temporairement l’état stationnaire. • La hausse de la population entraine à terme celle du facteur travail et diminue ainsi l’intensité capitalistique (k). Si k diminue, la convergence vers l’état stationnaire est repoussée de manière transitoire tant que la croissance démographique reste supérieure au rythme d’accumulation du capital. c. Le modèle rend possible une explication de la croissance intensive en prévoyant l’introduction du progrès technique. Si la combinaison capital/travail devient plus efficace, la courbe du produit par tête se déplace vers le haut et l’état stationnaire est repoussé. Si le progrès technique augmente à intervalles de temps réguliers, la croissance peut alors se maintenir sans limites. C. Rodrigues / Lycée Militaire ② Si l’une des conclusions du modèle selon laquelle la croissance doit finalement s’épuiser n’est pas corroborée par les faits, Solow a examiné trois mécanismes permettant d’envisager une «prolongation» de la croissance : ESH - ECO1 / Chapitre 8 La double portée heuristique du modèle de Solow // 102 C. Rodrigues / Lycée Militaire • Solow propose dans ce 3ème mécanisme une « version alternative » de son modèle dans laquelle on ajoute un paramètre « A », un résidu qui représente le progrès technique. • Le modèle propose, dans ce cas, une fonction de production du type : Y = A. L . K1• En accord avec l’hypothèse de la rémunération des facteurs de production à leur productivité marginale, Solow montre que « » représente la part des salaires dans la richesse nationale et (1- ) la part des profits. • Le taux de croissance de l’économie peut alors logiquement se décomposer comme suit : ∆Y/Y = . ∆L/L + (1- ). ∆K/K + ∆A/A • Autrement dit, le taux de variation du PIB est égal à la part des salaires dans la valeur ajoutée pondérée par le taux de variation de l’emploi + la part des profits dans la valeur ajoutée pondérée par le taux de variation du capital + le taux de variation du « résidu ». • Puisque les taux de croissance du facteur travail et du facteur capital sont connus, ainsi que le partage salaires/profits, le modèle permet d’évaluer précisément le poids respectif des différentes composantes de la fonction de production. ESH - ECO1 / Chapitre 8 Le 3ème mécanisme de la prolongation de la croissance : le progrès technique exogène // 103 • • • • • • • Jean-Jacques Carré, Paul Dubois, Edmond Malinvaud. La croissance française, 1972. Sur la période 1951-1969, ils estiment les TCAM des différentes variables de la façon suivante : Y/Y = + 5 % α = 0,72 β = 0,28 L/L = - 0,14 % K/K = + 3,93 % • En remplaçant les réels ci-dessus dans l’équation on obtient : Q/Q = 0,72. (-0,14) + 0,28. (+ 3,93) Q/Q ≈ + 1 % ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Travaux économétriques portant sur la mesure empirique du «résidu de Solow» (donc la productivité globale des facteurs). • Selon la formule célèbre de M. Abramovitz, ce résidu est « la mesure de notre ignorance ». • Il est assimilé à un progrès technique autonome, ou encore exogène (« une manne tombée du ciel »). • Si le modèle ne dit rien quant aux origines de ce progrès technique exogène, il permet cependant la mise en œuvre de mesures économétriques. Ainsi, dans une étude célèbre publiée en 1967, E. Denison (Why growth rates differ ?) montre que le progrès technique explique entre 30 et 60 % de la croissance économique à l’œuvre dans les pays industrialisés depuis les années d’aprèsguerre ! C. Rodrigues / Lycée Militaire Corroboration empirique du modèle de Solow // 104 1896-1929 1929-1951 1951-1973 1973-1984 P.I.B. marchand 1,8 0,9 5,4 2,2 Travail 0,3 – 0,15 0,75 – 0,1 Capital 0,35 0,20 1,55 0,05 Résidu 1,15 0,85 3,1 2,25 P. Dubois. Economie et statistiques, n°181, « Rupture de croissance et progrès technique », I.N.S.E.E., oct. 1985 C. Rodrigues / Lycée Militaire en variations annuelles moyennes ESH - ECO1 / Chapitre 8 Contribution des facteurs de production à la croissance économique : travail, capital, progrès technique 105 Union européenne à 15 1990-1995 1995-2000 2000-2004 1,6 2,7 1,5 -0 ,9 0,9 0,4 -0,5 1,4 0,7 -0,4 -0,5 -0,3 2,5 1,8 1,1 1,2 0,9 0,4 1990-1995 2000-2004 PIB 2,5 2,4 Heures travaillées 1,3 -0,4 Emploi 1,1 0,4 Durée du travail 0,2 -0,8 Productivité du travail 1,2 2,8 PGF* 0,5 1,7 * PGF : productivité globale des facteurs Source : Benassy-Quéré (A), Coeuré (B), Jacquet (P), Pisani-Ferry (J). Politique économique. De Boeck, 2013 C. Rodrigues / Lycée Militaire Etats-Unis 1995-2000 4,2 1,9 1,7 0,2 2,3 1,1 ESH - ECO1 / Chapitre 8 Sources de la croissance du PIB aux Etats-Unis et dans la zone euro (taux de croissance annuels moyens) 1990-2004 106 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Productivité par tête et productivité globale des facteurs pour les Etats-Unis et la zone euro 19982013 (en indices base 100 = 1998) Source : P. Artus. Flash économie, 4 janvier 2013, Natixis 107 1.1. La croissance économique : quelques faits stylisés C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 1. La contribution des facteurs de production à la croissance économique 1.2. Facteurs de production et croissance économique 1.2.2. Croissance économique, capital et progrès technique 1.2.3. Croissance économique et emploi 108 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Evolution du facteur travail au XXème siècle dans différents pays développés Source : d’Après A. Maddison (2001). L’économie mondiale, une perspective millénaire. OCDE. 109 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Durée annuelle du travail pour quelques pays (en heures par actif en emploi) Source : Insee Première n°1273, janvier 2010. 110 Plusieurs périodes peuvent à ce titre être distinguées afin de rendre compte de ce mouvement de baisse de la durée du travail : ① Jusqu’au milieu des années 1960, le phénomène s’explique essentiellement par le déclin de l’emploi agricole et par la hausse du taux de salarisation de la population active. ② Entre les années 1970 et les années 1980, la baisse de la durée du travail concerne pour l’essentiel les salariés à temps plein par le biais de deux canaux : a) la baisse de la durée moyenne hebdomadaire de travail des salariés à temps ; b) la hausse du nombre de jours de congés annuels (passage à 4 semaines en 1968 et à 5 semaines en 1982). ③ Enfin depuis les années 1980, la baisse de la durée du travail s’explique principalement par le développement de l’emploi à temps partiel. Ce phénomène peut-être rapproché de celui de l’extension des activités de services d’une part et de la hausse de l’activité féminine d’autre part : a. Que ce soit le temps partiel subi qui concerne plutôt les emplois à faible niveau de qualification ou le temps partiel choisi et qui statistiquement concerne davantage les femmes, il peut s’interpréter comme une autre forme de partage du temps de travail qui s’est mis en place dans de nombreux pays (47 % aux Pays-Bas ou 26 % des emplois salariés sont à temps partiels par exemple en 2007 contre 15 % en France). b. Si ce processus s’intensifie à partir des années 1990 s’agissant de la France (il concerne 9,5 % des salariés en 1990 et atteint près de 18 % en 2011), c’est davantage la réduction effective de la durée hebdomadaire travaillée sous les effets de la baisse légale qui explique la baisse globale de la durée du travail depuis deux décennies. c. Au final, depuis les années 1990, la baisse de la durée annuelle du travail est similaire en Allemagne et en France (autour de 135 heures mensuelles) mais elle s’explique davantage outreRhin par une hausse du temps partiel. C. Rodrigues / Lycée Militaire • ESH - ECO1 / Chapitre 8 Facteurs explicatifs de la réduction du temps de travail à long terme 111 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Comment expliquer les écarts entre la productivité horaire et la productivité par tête ? 112 Source : G. Cette, J. Mairesse, Y. Kocoglu. La productivité en France, au Royaume Uni, aux Etats-Unis et au Japon au cours du XXème siècle. Revue de l’OFCE n°111, octobre 2009 Etats-Unis Allemagne France Pays-Bas Royaume-Uni Japon UE à 25 100 71,4 76,2 77,4 78,4 74,6 67 Productivité par emploi 100 78,2 88,7 74,9 79,2 71,5 73,3 Source : G. Cette, Productivité et croissance en Europe et aux EtatsUnis, La découverte, 2007. Productivité horaire 100 98,6 106,7 100,5 88,9 74,3 81,6 C. Rodrigues / Lycée Militaire PIB/hab. ESH - ECO1 / Chapitre 8 PIB par habitant, productivité par tête et productivité horaire en 2005 pour quelques PDEM (en % du niveau des Etats-Unis), en parité de pouvoir d’achat 2005 113 ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Le produit intérieur brut par habitant (PIB/hab.) dépend de la productivité du travail et de l’intensité d’utilisation des ressources en main d’œuvre. • On désigne par N le nombre d’habitants, par L le nombre d’emplois et par T la durée annuelle moyenne du travail. • Le PIB par habitant peut alors s’écrire : PIB/N = (L/N).T.(PIB/L.T) C. Rodrigues / Lycée Militaire Durée annuelle du travail, emploi et revenu 114 • • ESH - ECO1 / Chapitre 8 • • PIB/N = (L/N).T.(PIB/L.T) Le terme (PIB/L.T) représente la productivité horaire du travail. On note P la population en âge de travailler (15-64 ans) on a alors : (L/N) = (L/P). (P/N) Le terme (L/P) représente le ratio entre l’emploi et la population en âge de travailler : c’est le taux d’emploi. Le terme (P/N) qui mesure le rapport entre la population en âge de travailler et la population totale s’appelle le ratio démographique. C. Rodrigues / Lycée Militaire Durée annuelle du travail, emploi et revenu 115 ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Au final, le PIB par habitant se décompose en quatre facteurs selon la formule : PIB/habitant = (ratio démographique) . (taux d’emploi) . (durée du travail) . (productivité horaire) • Le produit des trois premiers facteurs correspond aux effets de l’utilisation des ressources en main d’œuvre. Par construction, il est égal au nombre d’heures de travail par habitant (LT/N). C. Rodrigues / Lycée Militaire Durée annuelle du travail, emploi et revenu 116 ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Le revenu par habitant est en France inférieur de 30 % à celui des États-Unis (fin des années 2000) essentiellement du fait d’une moindre utilisation des ressources en main d’œuvre en France (P. Artus, 2007) : Le facteur démographique joue un rôle mineur dans les écarts de PIB/hab. avec les Etats-Unis ; Les deux facteurs clés sont le taux d’emploi et un plus faible durée annuelle moyenne du travail en France. • Explications : • Une « préférence collective pour le loisir » plus importante en Europe (importance du cadre institutionnel) ; C. Rodrigues / Lycée Militaire Durée annuelle du travail, emploi et revenu 117 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Source : Artus (P.). Temps de travail, revenu et emploi, Rapport du CAE, 2007 118 ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Le revenu par habitant est en France inférieur de 30 % à celui des États-Unis (fin des années 2000) essentiellement du fait d’une moindre utilisation des ressources en main d’œuvre en France (P. Artus, 2007) : Le facteur démographique joue un rôle mineur dans les écarts de PIB/hab. avec les Etats-Unis ; Les deux facteurs clés sont le taux d’emploi et un plus faible durée annuelle moyenne du travail en France. • Explications : • Une « préférence collective pour le loisir » plus importante en Europe (importance du cadre institutionnel) ; • Un rapport au travail subi à partir des années 1970 : rôle des syndicats dans le « partage » du travail ; extension de la précarité du travail. • Une productivité en emploi structurellement plus faible que celle des Etats-Unis (écart à la frontière technologique). C. Rodrigues / Lycée Militaire Durée annuelle du travail, emploi et revenu 119 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Source : P. Artus, Flash économie n°186, Natixis, mars 2011 120 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Source : P. Artus, Flash économie n°186, Natixis, mars 2011 121 1.1. La croissance économique : quelques faits stylisés 1.2. Facteurs de production et croissance économique C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 1. La contribution des facteurs de production à la croissance économique 1.2.2. Croissance économique, capital et progrès technique 1.2.3. Croissance économique et emploi 1.2.3.1. Emploi, durée du travail et productivité 1.2.3.2. Emploi, division du travail et productivité 122 Adam Smith : division du travail et extension des marchés Le cas d’école de la « manufacture des épingles » ; Les trois effets de la DTT ; La « main invisible » est à l’origine de la DTT ; La DTT est une condition nécessaire mais non suffisante à la richesse des Nations : dans la société fondée sur le marché, chaque individu ne produit plus par son travail que « de quoi satisfaire une très petite partie de ses besoins. La plus grande partie ne peut être satisfaite que par l’échange du surplus de ce produit qui excède sa consommation, contre un pareil surplus du travail des autres. Ainsi, chaque homme subsiste d’échange et devient une espèce de marchand, et la société elle-même est profondément une société commerçante ». La DTT doit s’accompagner d’un processus d’accumulation du capital. C. Rodrigues / Lycée Militaire • 1) 2) 3) 4) ESH - ECO1 / Chapitre 8 Les déterminants de la progression de la productivité du travail // A. Smith 123 « Penchant naturel à l’échange » Hausse de l’habileté Suppression des Temps morts ESH - ECO1 / Chapitre 8 Intensification de la Division Sociale du Travail Création / Intensification de la Division Technique du Travail Stimulation de l’innovation Extension des marchés Gains de productivité Accumulation du capital C. Rodrigues / Lycée Militaire Les déterminants de la progression de la productivité du travail // A. Smith Richesse des Nations 124 Allyn Young (1876-1929). « Increasing returns and economic progress », 1928 (Conférence prononcée à l’Université de Glasgow le 10 septembre 1928), article traduit en français sous le titre : « Rendements croissants et progrès économiques ». • Conférence en ligne (en anglais) sur le site: • http://socserv2.socsci.mcmaster.ca/~econ/ugcm/3ll3/young/incre as.html • Limite de l’analyse de Smith : il n’examine que la division du travail en métier (DST) et la division du travail au sein de la manufacture (DTT). Il existe selon Young une division du travail entre les entreprises (inter-firmes) qui est un facteur déterminant de la croissance économique à partir de la Révolution Industrielle. C. Rodrigues / Lycée Militaire • ESH - ECO1 / Chapitre 8 Les déterminants de la progression de la productivité du travail // Allyn Young 125 C. Rodrigues / Lycée Militaire • Le raisonnement de Young suit plusieurs étapes : 1) Avec la division du travail, « un groupe de processus complexes est transformé en une succession de processus simples, dont certains au moins, se prêtent à l’utilisation de machines ». 2) L’introduction des machines stimule la division du travail et celle-ci vient buter sur la taille du marché : « ce serait du gaspillage que de fabriquer un marteau pour enfoncer un unique clou ; il serait préférable d’utiliser n’importe quel instrument peu maniable que l’on a sous la main ». 3) Les rendements d’échelle croissants découlent des méthodes détournées de production. Ces méthodes correspondent aux processus complexes de division du travail entre les firmes qui permettent de réaliser des économies d’échelle : a. chaque activité nouvelle se développe sur un marché de plus en plus étendu ; b. chaque activité nouvelle bénéficie d’externalités positives. 4) Portée empirique : il donne une explication au dépassement de l’économie britannique par l’économie américaine au début du XXème siècle. ESH - ECO1 / Chapitre 8 Les déterminants de la progression de la productivité du travail // Allyn Young 126 Division sociale du travail Division du travail Inter-firmes Méthodes détournées de production Extension des marchés C. Rodrigues / Lycée Militaire Division technique du travail ESH - ECO1 / Chapitre 8 Les déterminants de la progression de la productivité du travail // Allyn Young Économies d’échelle Externalités positives 127 1.2. Facteurs de production et croissance économique 1.2.2. Croissance économique, capital et progrès technique C. Rodrigues / Lycée Militaire 1.1. La croissance économique : quelques faits stylisés ESH - ECO1 / Chapitre 8 1. La contribution des facteurs de production à la croissance économique 1.2.3. Croissance économique et emploi 1.2.3.1. Emploi, durée du travail et productivité 1.2.3.2. Emploi, division du travail et productivité 1.2.3.3. Population active et transformation du système productif 128 Cette définition a été conventionnellement adoptée par le Bureau International du Travail en 1982. ESH - ECO1 / Chapitre 8 • La population active est définie comme la partie de la population en âge de travailler (15-64 ans) qui occupe un emploi (population active en emploi) à laquelle s’ajoute la population qui en recherche un (chômeurs). C. Rodrigues / Lycée Militaire La population active / 129 Il arrive sur le taux d’activité soit calculé par rapport à la population totale (il est dans ce cas plus faible toutes choses égales par ailleurs). Il est possible de calculer des taux d’activité par âge ou par sexe. Attention à ne pas confondre le taux d’activité avec le taux d’emploi qui mesure le rapport entre la population active en emploi et la population en âge de travailler. ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Le taux d’activité se mesure par le rapport de la population active et de la population en âge de travailler (15-64 ans). C. Rodrigues / Lycée Militaire Le taux d’activité / 130 Déficit migratoire Solde naturel Excédent migratoire Absence d’effet de calendrier Excédent naturel Variation de la population totale Déficit naturel Présence d’un effet de calendrier Variation de la population active Âge d’entrée de sortie de la vie active Evolution des taux d’activité Incitations collectives à l’activité ESH - ECO1 / Chapitre 8 Solde migratoire C. Rodrigues / Lycée Militaire Les déterminants de la hausse de la population active 131 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Population active et taux d’activité par sexe et âge en moyenne annuelle France 1980-2011 Source : Insee, France portrait social 2012. 132 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Taux d’emploi dans l’Union Européenne / 2000-2011 Source : Insee, France portrait social 2012 133 C. Rodrigues / Lycée Militaire • La population active en emploi a également été l’objet de profondes transformations depuis le milieu du XXème siècle : 1. Développement des formes particulières d’emploi (FPE) ainsi que le temps partiel ; 2. Extension des emplois à niveau de qualification intermédiaire et à haut niveau de qualification. ESH - ECO1 / Chapitre 8 Evolution de la structure de la population active en emploi // 134 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Evolution des formes particulières d’emploi, 1982-2011, France (en milliers et en %) Source : Insee, 2013. 135 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Les FPE, les « jeunes » actifs et le niveau de diplôme // 136 Source : Insee, France portrait social 2012 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Population active en emploi à temps partiel, France 1975-2011 Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes âgées de 15 ans ou plus. Source : Insee, séries longues sur le marché du travail, enquêtes Emploi 1975-2011. France portrait social 2012. 137 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Population en emplois selon le niveau de diplôme, France 1982-2010 (en milliers et en %) Source : Insee, enquêtes emploi. 138 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Taux de chômage au sens du BIT, selon le diplôme, 1 à 4 ans après la fin des études initiales Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes âgées de 15 ans ou plus. Note : les taux de chômage présentés dans ce graphique correspondent à l’interprétation française du chômage BIT jusqu’en 2002. À par tir de 2003, ils correspon- dent à l’interprétation d’Eurostat, adoptée par l’Insee depuis novembre 2007. Source : Insee, enquêtes Emploi 1978-2011. France portrait social 2012 139 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Chômage trois ans après la sortie pour les générations 2004 et 2007, selon le diplôme – France Champ : France métropolitaine, ensemble des sortants de formation initiale. Lecture : en 2010, 24 % des actifs titulaires d’un CAP ou d’un BEP sortis de formation initiale depuis trois ans (génération 2007) sont au chômage. En 2007, le taux de chômage de leurs homologues de la génération 2004 était de 17 %. Note : dans les enquêtes Génération 2007 et 2010, on demande aux personnes quelle est leur situation d’activité (en emploi, au chômage, etc.). Il s’agit donc d’une mesure du chômage « déclaré » et non pas de chômage au sens du BIT (comme le mesure l’enquête Emploi, voir fiche 3.4). Source : Cereq, enquête Génération 2010 (auprès de la génération 2007) et enquête Génération 2007 (auprès de la génération 2004). France portrait social 2011. 140 ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Le système productif des PDEM a connu une transformation structurelle importante depuis la Révolution Industrielle. Deux questions : 1. Comment rendre compte de l’évolution sectorielle du système productif sur la longue période ? 2. Quel lien peut-on établir entre la « désindustrialisation » et la perte de compétitivité de certains PDEM depuis quelques années ? C. Rodrigues / Lycée Militaire Quelle évolution du système productif ? 141 ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Allan. G. Fisher. The clash of progress and security, 1934 ; • Colin Clark : l’économie est structurée en « trois secteurs d’activité ». Clark considère comme « primaires les activités agricoles, minières, forestières et maritimes ; comme secondaires les activités manufacturières et la construction ». Il regroupe, par défaut, dans le secteur dit « tertiaire » toutes les autres activités. • J. Fourastié. Le grand espoir du XXème siècle, 1949. C. Rodrigues / Lycée Militaire La loi des trois secteurs : faible intérêt et fortes limites 142 1) 2) Ce découpage du système productif et de la répartition de la population active présente deux limites essentielles : les frontières entre les secteurs sont formelles ; L’hypothèse d’inégale répartition des gains de productivité selon les secteurs proposée par J. Fourastié est empiriquement non valide. ESH - ECO1 / Chapitre 8 • C. Rodrigues / Lycée Militaire La loi des trois secteurs : faible intérêt et fortes limites 143 C. Rodrigues / Lycée Militaire • Pour l’INSEE, un secteur d’entreprise est un ensemble d’entreprises exerçant la même activité principale mais qui peuvent avoir des activités secondaires différentes. • Une branche regroupe des entreprises ou des fractions d’entreprises qui exercent la même activité c'est-à-dire le même produit ou le même groupe de produits. • Une filière regroupe un ensemble d’activités qui sont reliées entre elles par des opérations d’achat et de vente. ESH - ECO1 / Chapitre 8 La classification du système productif : secteurs d’entreprises, branches d’activité et filières de production 144 Sur le long terme, tous les PDEM ont connu une évolution comparable (données ci-dessous pour la France) : 1) Baisse régulière et soutenue de la part de l’emploi agricole durant tout le XXème siècle : près de 55 % des actifs occupés sont employés dans le secteur agricole en 1840 contre moins de 3 % en 2010 ; 2) Augmentation de l’emploi dans les services qui s’accélère à partir de la récession des années 1970 : 35 % des actifs occupés étaient employés dans les services en 1932, cette part relative s’élève à plus de 75 % en 2010 ; 3) Hausse puis un reflux de l’emploi industriel à partir du « second XXème siècle » : après un « pic » à 39 % de l’ensemble des actifs occupés en 1974, les parts des actifs occupés dans l’emploi industriel s’établit à 22,5 % en 2010. ESH - ECO1 / Chapitre 8 • C. Rodrigues / Lycée Militaire L’évolution sectorielle de la population active 145 Agriculture Industrie Construction Services Total 1962 20,6 29,8 8,7 40,9 100,0 1968 15,6 29,1 10,5 44,8 100,0 1975 10,0 29,5 9,1 51,4 100,0 1982 8,2 25,9 8,3 57,6 100,0 1990 5,7 22,7 7,4 64,2 100,0 1999 4,1 18,3 5,8 71,8 100,0 2011 2,9 13,9 7 75,8 100,0 Source : Insee Première « 50 ans de mutations de l’emploi » n°1312, 2010 et enquêteemploi 2012. ESH - ECO1 / Chapitre 8 Secteur C. Rodrigues / Lycée Militaire Répartition sectorielle de l’emploi – France 1962-2011 (en %) 146 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Emploi total par secteurs dans l’UE en 2009 (%) 147 Source : INSEE, 2012 Evolution inégale des gains de productivité Depuis 1970 : société post- industrielle Tertiarisation et Facteurs d’offre Tertiarisation et Facteurs de demande C. Rodrigues / Lycée Militaire 1900 – 1970 : société industrielle ESH - ECO1 / Chapitre 8 Evolution sectorielle du système productif 148 • A. Sauvy. La machine et le chômage (1981) ; C. Rodrigues / Lycée Militaire • Les facteurs d’offre : ESH - ECO1 / Chapitre 8 Les origines du développement des activités de services : facteurs d’offre et facteurs de demande 149 Innovations de produits Hausse de la demande De produits de consommation Progrès technique Hausse de la production Hausse de la demande de travail Pour produire les innovations Hausse de la demande de travail Pour produire les biens de consommation Créations d’emplois ESH - ECO1 / Chapitre 8 Baisse des prix des produits C. Rodrigues / Lycée Militaire A. Sauvy : le mécanisme de la compensation 150 Sous les effets du progrès technique, trois effets se combinent : 1) Des destructions d’emplois industriels liées aux investissements de productivité ; 2) Des créations d’emplois industriels liées à la production (investissements de capacité) et maintenance du capital incorporant plus de progrès technique. 3) Des créations d’emplois dans les services consécutives aux nouveaux biens et nouvelles activités impulsés par le progrès technique. Au final, indépendamment de la question du solde destructionscréations d’emplois, le progrès technique conduit à un mécanisme de « déversement » des emplois de l’industrie vers les services. ESH - ECO1 / Chapitre 8 • C. Rodrigues / Lycée Militaire A. Sauvy : de la compensation au déversement 151 • A. Sauvy. La machine et le chômage (1981) ; • Loi de Baumol ; C. Rodrigues / Lycée Militaire • Les facteurs d’offre : ESH - ECO1 / Chapitre 8 Les origines du développement des activités de services : facteurs d’offre et facteurs de demande 152 ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Cette loi énonce que, dans le secteur des services, à faibles gains de productivité, la hausse des coûts de production tend à être structurelle. • Cette hausse des coûts contribue par la suite à un ralentissement de la croissance économique dans ce secteur si les salaires dans les services s’alignent sur ceux des autres secteurs dans lesquels le progrès technique a entraîné d’importants gains de productivité. • Ainsi, les coûts relatifs des services à faibles gains de productivité tendent à croître puisque la substitution du capital au travail y est difficile sous peine de dénaturer le produit final. C. Rodrigues / Lycée Militaire La loi de Baumol 153 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C’est ainsi que la loi de Baumol a été surnommée la « loi de la fatalité des coûts » (Baumol’s costs disease). Baumol a pris l’exemple du théâtre pour illustrer cette idée. En 1965, la fondation Ford s’inquiète des besoins croissants des théâtres de Broadway. Elle charge William J. Baumol et William G. Bowen d’analyser la situation économique de ce secteur. Les deux économistes publient ainsi « Performing arts, an economic dilemna » MIT, 1966. C. Rodrigues / Lycée Militaire La loi de Baumol 154 • A. Sauvy. La machine et le chômage (1981) ; • Loi de Baumol ; • Les facteurs de demande : • D. Bell. Vers la société post-industrielle (1973) : • La progression des services dans l’emploi est une conséquence de la loi d’Engel ; • La progression des services dans l’emploi est une conséquence de la transformation qualitative de l’emploi. C. Rodrigues / Lycée Militaire • Les facteurs d’offre : ESH - ECO1 / Chapitre 8 Les origines du développement des activités de services : facteurs d’offre et facteurs de demande 155 1) 2) 3) La thèse de la « désindustrialisation » des PDEM est infirmée pour trois raisons principales : La productivité connaît un nouvel essor avec l’avènement des NTIC (cas notable de l’économie américaine malgré son orientation vers la production de services) ; le secteur des services devient de plus en plus hétérogène (pratiques d’externalisation et industrialisation des services) ; la progression du secteur des services est un déterminant important de la croissance économique (Recherche et Développement, formation et éducation notamment). ESH - ECO1 / Chapitre 8 • C. Rodrigues / Lycée Militaire Vers une remise en cause de la « tertiairisation de l’économie » 156 1) 2) 3) 4) Hypothèse : un nouveau système productif est en train d’émerger. Il insiste notamment sur quatre ruptures essentielles par rapport à la « société industrielle » : les NTIC conduisent à une révolution technologique et entraîne les PDEM vers une « société de l’information » ; on assiste à une révolution dans l’organisation du travail fondée sur les principes de la flexibilité du travail (surtout présent dans les services) ; la globalisation financière conduit à l’imposition du modèle de la corporate governance qui pousse au recentrage des firmes sur leur « cœur de métier » (voir chapitre 8) ; on assiste à l’émergence d’une nouvelle « économie-monde » : les PDEM se spécialisent dans des activités de conception et de distribution des produits tandis que les pays émergents prennent à leur charge les activités de fabrication. ESH - ECO1 / Chapitre 8 • C. Rodrigues / Lycée Militaire D. Cohen. Trois leçons sur la société post-industrielle, 2006 157 • « Le capitalisme du XXème siècle s’est construit autour d’une figure centrale : celle de la grande firme industrielle. (…) Le capitalisme du XXIème siècle organise scientifiquement la destruction de cette société industrielle. Les différents étages de la grande entreprise industrielle sont dissociés les uns des autres (…), ce sont désormais les salariés qui subissent les risques, et les actionnaires qui s’en protègent. C’est la fin de la solidarité qui était inscrite au cœur de la firme industrielle ». ESH - ECO1 / Chapitre 8 • C. Rodrigues / Lycée Militaire D. Cohen. Trois leçons sur la société post-industrielle, 2006 158 2.1.1. Les modèles keynésiens : une croissance économique déséquilibrée => Voir cours de secours 2.1.2. Les modèles néoclassiques et de la synthèse : une croissance économique équilibrée => Voir cours de secours 2.1.3. Le renouveau des théorie de la croissance C. Rodrigues / Lycée Militaire 2.1. Croissance et déséquilibres économique ESH - ECO1 / Chapitre 8 2. Comment expliquer la croissance économique ? 159 • Au sens de Solow, il y a convergence entre les performances économiques de deux pays dès lors que le pays dont le PIB par tête est inférieur à celui d’un autre connaît un taux de croissance de son PIB global durablement supérieur à celui du premier. C. Rodrigues / Lycée Militaire • Quelle distinction établir entre la notion de convergence et celle de divergence ? ESH - ECO1 / Chapitre 8 Convergences ou divergences dans l’économie mondiale ? 160 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Convergence ou divergence dans l’économie mondiale ? Source : G. Cette, Productivité et croissance. La Découverte, 2007 161 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Convergence ou divergence dans l’économie mondiale ? 162 Source : G. Cette, Productivité et croissance. La Découverte, 2007 Pour répondre à cette question, les théories contemporaines de la croissance économique distinguent deux étapes de réflexion : 1) Quels sont les déterminants du progrès technique ? 2) Quels sont les mécanismes de propagation du progrès technique dans les fonctions de production ? C. Rodrigues / Lycée Militaire • ESH - ECO1 / Chapitre 8 Comment expliquer le double processus de convergence / divergence qui caractérise les différentes régions du monde ? Comment le progrès technique se transforme-t-il en gains de productivité ? 163 • a. b. c. d. La première question est la plus complexe : d’où le progrès technique vient-il et sous quelles conditions se transforme-til en gains de productivité ? Quatre analyses se complètent : La croissance et le capital humain Incitations à l’innovation et pression concurrentielle P. Romer : la théorie de la croissance endogène P. Krugman : rendements d’échelle externes et économie spatiale C. Rodrigues / Lycée Militaire • ESH - ECO1 / Chapitre 8 Comment expliquer le double processus de convergence / divergence qui caractérise les différentes régions du monde ? 164 La croissance et le capital humain "le stock de connaissances (et plus largement de compétences) valorisables économiquement, et intégrées aux individus", (D. Guellec et P. Ralle dans Les nouvelles théories de la croissance). Cela inclue à la fois un capital général (connaissances et savoirs-faire liés à la formation et à l'éducation) et un capital spécifique, comme la maîtrise d'un processus de fabrication en raison de l'expérience. Dans les pays les plus pauvres, le capital humain est avant tout lié à la santé et à l'éducation élémentaire : pratiques d'hygiène, alphabétisation, etc. C. Rodrigues / Lycée Militaire a. ESH - ECO1 / Chapitre 8 Comment expliquer le double processus de convergence / divergence qui caractérise les différentes régions du monde ? 165 Théodore. W. Schultz (1902-1998) PN 1979 ESH - ECO1 / Chapitre 8 Gary Becker (1930) PN, 1992 Robert Lucas (1937) PN 1995 C. Rodrigues / Lycée Militaire Le capital humain Le capital humain génère des rendements croissants Capital général Capital spécifique Le capital humain génère des externalités positives 166 C. Rodrigues / Lycée Militaire • Capital humain ESH - ECO1 / Chapitre 8 Définition 167 Incitations à l’innovation et pression concurrentielle Un plus grand nombre de firmes sur le marché favorise-t-il l’innovation ? Pourquoi certaines firmes choisissent-elles une stratégie d’innovation et pas d’autres ? Comment expliquer que les Etats-Unis restent le territoire le plus proche de la frontière technologique ? C. Rodrigues / Lycée Militaire b) ESH - ECO1 / Chapitre 8 Comment expliquer le double processus de convergence / divergence qui caractérise les différentes régions du monde ? 168 C. Rodrigues / Lycée Militaire • Frontière technologique ESH - ECO1 / Chapitre 8 Définition 169 Incitations à l’innovation et pression concurrentielle Un plus grand nombre de firmes sur le marché favorise-t-il l’innovation ? Pourquoi certaines firmes choisissent-elles une stratégie d’innovation et pas d’autres ? Comment expliquer que les Etats-Unis restent le territoire le plus proche de la frontière technologique ? • L’adoption d’une stratégie d’innovation dépend de certaines caractéristiques internes à la firme. Les firmes développent des savoir-faire liés à la cœur de métier (voir chapitre 6). • L’hypothèse schumpetérienne de pression de la concurrence pour expliquer l’innovation résiste mal aux tests empiriques dans les économies contemporaines : certains marchés monopolitistiques sont fortement innovants (aéronautique) tandis que d’autres marchés au contraire très concurrentiels sont également très innovants (NTIC). C. Rodrigues / Lycée Militaire b) ESH - ECO1 / Chapitre 8 Comment expliquer le double processus de convergence / divergence qui caractérise les différentes régions du monde ? 170 ESH - ECO1 / Chapitre 8 • cela s’explique par le fait que l’incitation à l’innovation de dépend pas de la structure du marché mais du degré d’éloignement de celui-ci dans le territoire considéré avec la frontière technologique. On peut alors distinguer deux cas de figure : 1. Si les firmes sont proches de la frontière technologique sur leur marché, lorsque celui-ci est concurrentiel, l’incitation à innover est forte. C’est la situation des firmes dite « coude à coude ». En général, les innovations sont incrémentales. Lorsqu’une innovation majeure apparaît, le marché passe en concurrence monopolistique mais cette situation est généralement de courte durée. 2. Si les firmes sont loin de la frontière technologique, l’intensification de la concurrence sur les marché les décourage à innover : les firmes fondent leur croissance sur leur capacité à produire efficacement en s’appuyant sur les technologies existantes. C. Rodrigues / Lycée Militaire P. Aghion et P. Howitt // 171 • a) b) c) La première question est la plus complexe : d’où le progrès technique vient-il et sous quelles conditions se transforme-til en gains de productivité ? Quatre analyses se complètent : La croissance et le capital humain Incitations à l’innovation et pression concurrentielle P. Romer : la théorie de la croissance endogène C. Rodrigues / Lycée Militaire • ESH - ECO1 / Chapitre 8 Comment expliquer le double processus de convergence / divergence qui caractérise les différentes régions du monde ? 172 • Site web professionnel : • http://www.stanford.edu/~pr omer/ ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Économiste américain, Université de Stanford (Sillicon Valley, San Fransisco). • Bibliographie principale : • Increasing Returns and Long Run Growth (Journal of Political Economy, Octobre 1986). C. Rodrigues / Lycée Militaire Paul Romer (né en 1955) 173 ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Il propose un modèle à trois secteurs : a) le secteur de la Recherche et Développement ; b) le secteur des capitaux ; c) le secteur des produits de consommation. • Ce modèle présente trois conclusions importantes : 1. Le progrès technique est endogène dans la mesure où il est produit par un secteur économique : plus on investit dans ce secteur, plus on accroît les probabilités d’améliorer la technologie. 2. Le premier secteur fabrique des produits collectifs (la technologie et l’apprentissage qui s’en suit sont des produits non rivaux) et bénéficie luimême des produits collectifs antérieurs (chaque chercheur ou ingénieur bénéficie des découvertes mises au point précédemment : il y a ainsi une première source d’externalité positive) ; 3. Les firmes présentes dans les secteurs 2 et 3 bénéficient des externalités positives du secteur 1 : la technologie et l’apprentissage s’incorporent au capital physique ce qui conduit l’économie vers des rendements d’échelle croissants (rendements internes à chaque firme dans le cas de Romer). C. Rodrigues / Lycée Militaire Le modèle de Romer (1990) // 174 La croissance économique dépend des investissements qui sont réalisés dans le secteur de la RD ; II. C’est la croissance économique elle-même qui est endogène ; III. La croissance endogène explique les processus de divergence dans les performances macroéconomiques des pays. ESH - ECO1 / Chapitre 8 I. C. Rodrigues / Lycée Militaire Le modèle de Romer conduit à trois conclusions importantes : 175 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Le modèle de Romer : quelle corroboration empirique ? Source : G. Cette, Productivité et croissance. La Découverte, 2007 176 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Le modèle de Romer : quelle corroboration empirique ? Source : G. Cette, Productivité et croissance. La Découverte, 2007 177 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Le modèle de Romer : quelle corroboration empirique ? Note : un brevet est dit triadique lorsque l’invention qu’il désigne a fait simultanément l’objet d’une demande de brevet auprès de l’Office européen des brevets (OEB), de l’Office japonais des brevets (JPO) et de l’émission des titres de propriété à l’United state patent and trademark office (USPTO). Source : P. Artus, Flash économie n°874, Natixis, 19 décembre 2012 178 A noter que l’Inde, l’autre géant économique de l’Asie, demeure un « nain » en recherche et développement avec une part du PIB consacrée à la R&D qui stagne aux alentours de 0,80 % et un effectif d’un peu plus de 150 000 chercheurs. C. Rodrigues / Lycée Militaire • La Chine a fait croître sa part des dépenses de recherche et développement dans le PIB de 0,90 % en 2000 à 1,44 % en 2007 puis à 1,9 % en 2009. • L’objectif du gouvernement chinois : 2,5 % en 2020 (niveau des Etats-Unis) ; • Nombre de chercheurs : la Chine présente un effectif de 1,423 millions de personnes, contre 1,425 millions aux Etats-Unis et 1,321 millions pour l’Union européenne. • Propriété intellectuelle : 484 brevets déposés par la Chine à la fois aux Etats-Unis, au Japon et auprès de l’Office européen des Brevets. Elle reste loin derrière les EtatsUnis (15 942 brevets), l’Union européenne (14 795 brevets) et le Japon (14 187 brevets). ESH - ECO1 / Chapitre 8 Dépenses de R&D : Rapport sur la science 2010 de l’UNESCO 179 • a. b. c. d. La première question est la plus complexe : d’où le progrès technique vient-il et sous quelles conditions se transforme-til en gains de productivité ? Quatre analyses se complètent : La croissance et le capital humain Incitations à l’innovation et pression concurrentielle P. Romer : la théorie de la croissance endogène P. Krugman : rendements d’échelle externes et économie spatiale C. Rodrigues / Lycée Militaire • ESH - ECO1 / Chapitre 8 Comment expliquer le double processus de convergence / divergence qui caractérise les différentes régions du monde ? 180 • Bibliographie sélective : • Increasing returns and economic geography. Journal of political economy (JPE) - 1991 • Geography and trade, 1991 C. Rodrigues / Lycée Militaire • Economiste américain, Université de Princeton (NJ) • Lauréat du Prix Nobel d’économie en 2008 pour ses travaux sur « les effets des économies d’échelle sur les modèles du commerce international et la localisation des activités économiques » ESH - ECO1 / Chapitre 8 Paul Krugman 181 • Ce mécanisme peut conduire à la constitution de monopoles nationaux (les firmes éliminent les concurrents en augmentant la production). • Par la suite, le monopoleur entre en compétition à l’international avec les firmes analogues des autres pays. Il cherche alors à se différencier. • Cette analyse explique pourquoi les PDEM échangent entre eux des produits similaires mais différenciés. • Il y a des rendements d’échelle externes lorsque les entreprises d’une zone bénéficient d’un environnement favorable qui permet de réduire les coûts unitaires lorsque la production augmente (Sillicon Valley : présence de sous-traitants spécialisés, laboratoires de recherche, infrastructures de transports, etc.). Les zones géographiques ont tendance à se spécialiser là ou les rendements d’échelle externes sont les plus élevés. Le développement de la compétitivité structurelle des territoires est un facteur de déplacement de la frontière technologique. C’est pourquoi les politiques de l’offre (comme la politique commerciale stratégique, la politique industrielle ou la politique de Recherche et Développement) stimulent la croissance économique potentielle. ESH - ECO1 / Chapitre 8 • Il y a des rendements d’échelle internes lorsque la hausse de la production plus que proportionnelle aux facteurs relève de l’organisation même de la firme. C. Rodrigues / Lycée Militaire P. Krugman. Geography and trade, 1991 // 182 • Marshall distingue trois catégories d’externalités liées à l’espace (Principles, chapitre X) : ① Externalité liée au volume de la demande qui s’adresse aux firmes (réduction des coûts de transport et partage d’inputs spécialisés) : impact sur la taille ou le prix du marché par exemple C. Rodrigues / Lycée Militaire • Avec le concept d’externalité, Marshall peut-être considéré comme un précurseur des travaux de Krugman ESH - ECO1 / Chapitre 8 Externalités et effets d’agglomération : A. Marshall ② Externalité liée à l’ampleur et à la diversité du marché du travail (« épaisseur du marché du travail ») ③ Externalité liée à l’échange d’information connaissances (effet de débordement : spillover) et de 183 Agglomération des activités en district industriel (clusters) Proximité entre les firmes de l’ensemble du système productif (échanges intersectoriels) : Liens clients-fournisseurs, diversité de la main d’œuvre, développement d’infrastructures Agglomération des activités en pôles diversifiés (métropoles) Economies marshalliennes Economies d’urbanisation C. Rodrigues / Lycée Militaire Economies de localisation (ou de spécialisation) Proximité entre les firmes d’un même secteur ou d’une même branche : Main d’œuvre dédiée, savoir-faire, innovations. L’ensemble génère une « atmosphère industrielle » (industry in the air) entre concurrents ESH - ECO1 / Chapitre 8 Les économies marshalliennes : un schéma de synthèse 184 C. Rodrigues / Lycée Militaire • Compétitivité ESH - ECO1 / Chapitre 8 Définition 185 Pour répondre à cette question, les théories contemporaines de la croissance économique distinguent deux étapes de réflexion : 1) Quels sont les déterminants du progrès technique ? 2) Quels sont les mécanismes de propagation du progrès technique dans les fonctions de production ? Comment le progrès technique se transforme-t-il en gains de productivité ? Deux niveaux de réponses : a) b) L’articulation entre le progrès technique et les deux autres facteurs de production La qualité du contexte institutionnel C. Rodrigues / Lycée Militaire • ESH - ECO1 / Chapitre 8 Comment expliquer le double processus de convergence / divergence qui caractérise les différentes régions du monde ? 186 • Question complémentaire : • Quel appariement entre la qualification des individus et la qualification des emplois ? Débat sur le déclassement des emplois et le déclassement des individus… C. Rodrigues / Lycée Militaire • Le paradoxe de la productivité : • « On voit des ordinateurs partout, sauf dans les statistiques de la productivité » (R. Solow, 1987). ESH - ECO1 / Chapitre 8 Le paradoxe de la productivité et l’appariement de qualification // 187 • « Les institutions sont des contraintes humainement conçues qui façonnent les interactions entre les hommes » (D. North). C. Rodrigues / Lycée Militaire • Le contexte institutionnel peut être plus ou moins favorable à l’intégration du progrès technique dans l’économie du territoire. ESH - ECO1 / Chapitre 8 Douglass North. PN 1993 // 188 C. Rodrigues / Lycée Militaire • Les institutions correspondent à des règles, des normes (formelles ou non), des organisations, qui encadrent les activités humaines. Dani Rodrik et Arvind Subramanian distinguent 4 formes types d’institutions : ① La première catégorie regroupe les institutions protégeant les droits de propriété et garantissant l’exécution des contrats. Ce sont les institutions « créatrices de marchés » : en leur absence les marchés n’existent pas ou connaissent des dysfonctionnements. ② La deuxième catégorie regroupe des institutions « de réglementation des marchés »: prise en compte des effets externes, de l’existence d’économies d’échelle sources de monopoles naturels, de l’imperfection de l’information… ③ La troisième catégorie correspond aux institutions « de légitimation des marchés » : la fonction est d’assurer une protection sociale, la redistribution des revenus et la gestion des conflits. ④ La quatrième catégorie regroupe les institutions « de stabilisation des marchés » (par exemple, les règles budgétaires, les banques centrales) qui évitent les déséquilibres macroéconomiques excessifs. ESH - ECO1 / Chapitre 8 Les 4 types d’institutions selon D. Rodrik et A. Subramanian // 189 Pour répondre à cette question, les théories contemporaines de la croissance économique distinguent deux étapes de réflexion : 1) Quels sont les déterminants du progrès technique ? 2) Quels sont les mécanismes de propagation du progrès technique dans les fonctions de production ? Comment le progrès technique se transforme-t-il en gains de productivité ? Comment les gains de productivité se propagent-ils sur la croissance économique ? C. Rodrigues / Lycée Militaire • ESH - ECO1 / Chapitre 8 Comment expliquer le double processus de convergence / divergence qui caractérise les différentes régions du monde ? 190 • Les effets macroéconomiques de la hausse de la PGF sur les coûts facteurs sont multiples et cumulatifs : • hausse du volume des produits, • amélioration de la qualité des produits (et donc suppression de goulots d’étranglements sur les marchés), C. Rodrigues / Lycée Militaire • La dynamique de la PGF est un déterminant central de la croissance économique dans les PDEM à partir du milieu du XXème siècle. ESH - ECO1 / Chapitre 8 Comment les gains de productivité se propagent-ils sur la croissance ? • baisse des prix (et donc gain de compétitivité-prix pour les secteurs portés sur les marchés extérieurs), • hausse de la rémunération des facteurs de production notamment 191 Hausse des salaires nominaux Baisse des prix de vente Hausse du pouvoir d’achat des ménages Hausse de la consommation domestique Extension des marchés Gains de productivité Hausse des profits Hausse des impôts Hausse de la compétitivité-prix Hausse des exportations Hausse de l’investissement privé Hausse de L’investissement public ESH - ECO1 / Chapitre 8 Baisse des coûts Des facteurs C. Rodrigues / Lycée Militaire Gains de productivité et coûts des facteurs 192 Croissance économique • Les effets macroéconomiques de la hausse de la PGF sur la qualité des services producteurs sont multiples et cumulatifs : • Incitation à l’innovation de produit • Incitation à l’innovation de procédé C. Rodrigues / Lycée Militaire • La dynamique de la PGF est un déterminant central de la croissance économique dans les PDEM à partir du milieu du XXème siècle. ESH - ECO1 / Chapitre 8 Comment les gains de productivité se propagent-ils sur la croissance ? 193 Gains de productivité Innovation de produit Amélioration d’un produit ou d’un procédé existant Rendements d’échelle internes croissants Nouveaux débouchés Hausse des débouchés Extension des marchés Hausse de l’investissement Amélioration de la compétitivité structurelle ESH - ECO1 / Chapitre 8 Amélioration des « services producteurs » : Effet qualité C. Rodrigues / Lycée Militaire Gains de productivité et services producteurs Croissance économique 194 2.2. Croissance et intervention de l’Etat C. Rodrigues / Lycée Militaire 2.1. Croissance et déséquilibres économique ESH - ECO1 / Chapitre 8 2. Comment expliquer la croissance économique ? 195 C. Rodrigues / Lycée Militaire • Politique de Recherche et Développement et d’investissement dans les NTIC ; • Politique d’éducation et de formation ; • Politique de l’emploi pour rendre plus efficace l’appariement entre la formation du facteur travail et les exigences du marché du travail (qualification) ; • Politique commerciale stratégique (pour les marchés oligopolistiques). • Politiques industrielles et politiques de la concurrence. ESH - ECO1 / Chapitre 8 Exemples de politiques économiques structurelles qui conduisent à stimuler la croissance économique potentielle // Voir manuel ESH Armand Colin p 613 et suivantes… 196 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Quelques perspectives en guise de conclusion… P. Artus. Flash économie, 4 janvier 2013, Natixis 197 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Quelques perspectives en guise de conclusion… 198 Source : P. Artus, Natixis, Flash économie n°181, mars 2012 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Quelques perspectives en guise de conclusion… Source : P. Artus, Flash économie, La zone euro est-elle en déflation ? 24 mars 2014 http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=75823 199 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Quelques perspectives en guise de conclusion… 200 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Quelques perspectives en guise de conclusion… 201 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Quelques perspectives en guise de conclusion… 202 ESH - ECO1 / Chapitre 8 C. Rodrigues / Lycée Militaire Quelques perspectives en guise de conclusion… 203 C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Quelques perspectives en guise de conclusion… 204 Source : Insee http://www.insee.fr/fr/indicateurs/ind37/20140331/Apu2013.pdf C. Rodrigues / Lycée Militaire ESH - ECO1 / Chapitre 8 Quelques perspectives en guise de conclusion… P. Artus. Flash économie, 4 janvier 2013, Natixis 205 Nombre de brevets triadiques par million d’habitants (1999-2010) C. Rodrigues / Lycée Militaire Dépenses de RetD totales en % du PIB 1999 - 2011 ESH - ECO1 / Chapitre 8 Quelques perspectives en guise de conclusion… 206