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Le virus de la grippe
PREAMBULE :
Les informations disponibles sur le site dont est issu ce document sont données à
titre indicatif et de manière générale.
Elles en peuvent en aucun cas remplacer le diagnostique établi par un médecin
ni sa décision en terme de traitement.
L’intégralité du texte et des illustrations de ce document provient du site :
http://science-citoyen.u-strasbg.fr/dossiers/grippe/index.html - Juin 2005
TOUS DROITS RESERVES
La grippe est une maladie due à un virus.
Les virus ?
Ce sont des "particules", contenant principalement du matériel génétique, qui
parasitent les cellules.
Les virus ne sont pas des bactéries.
Il existe de nombreux virus de la grippe différents.
Ils sont responsables d'épidémies saisonnières (en hiver dans l'Hémisphère Nord)
touchant entre 2 et 7 millions de personnes chaque année en France. Ils sont
également à l'origine d'épidémies mondiales, ou pandémies, dont la tristement
célèbre « grippe espagnole ».
Ils infectent d'autres espèces que l'Homme, en particulier de nombreux Oiseaux
(qui représentent le réservoir des virus de la grippe) et le Porc (qui est sensible
aussi bien aux virus infectant les oiseaux qu'à ceux infectant l'Homme).
Ils sont principalement caractérisés par leur transmissibilité et leur
grande variabilité :
Leur mode de transmission, par voie aérienne, est très efficace, d'où la grande
contagiosité de cette maladie.
Ils sont extrêmement variables, de par leur structure et leur constitution.
Les virus de la grippe :
Ce sont des virus à ARN, de la famille des Orthomyxoviridae . Chez l'Homme, ils
infectent les cellules de l'épithélium respiratoire.
Il s'agit de virus de forme sphérique, ovale ou allongée. Le virion a un
diamètre moyen de 100 nm (soit 0,0000001 mètre)
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TOUS DROITS RESERVES
Constitution
Le virus de la grippe est constitué d'une enveloppe, de matériel génétique
et de protéines.
• L'enveloppe est la structure qui délimite le virus.
• Le matériel génétique contient l'information qui permet la fabrication de
nouvelles protéines.
• Enfin les protéines assurent différentes fonctions : structure du virus,
attachement aux cellules cibles, fusion, production de nouveaux virus ou encore
protection contre les défenses de l'organisme. Ces protéines peuvent se
trouvent au niveau de l'enveloppe ou à l'intérieur de la particule.
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TOUS DROITS RESERVES
L'enveloppe
L'enveloppe du virus est constituée de certaines protéines (voir la suite) et
d'une double couche de phospholipides, qui provient de la membrane de la
cellule d'où est sorti le virus.
Le matériel génétique : ARN
Le matériel génétique du virus de la grippe est sous forme d'ARN.
Il est constitué de 8 segments d'ARN (pour les types A et B du virus) ou de 7
segments d'ARN (pour le type C).
Chaque segment d'ARN correspond à un gène, qui code pour une ou deux
protéines données. (On dit qu'un gène « code » pour une protéine car il contient
les informations codées qui permettent sa fabrication).
• Les gènes du virus sont indépendants physiquement les uns des autres,
puisqu'ils sont situés sur des segments différents. C'est un point très important
pour la variabilité des virus grippaux (voir la partie « un virus très
variable ! »).
• Autre particularité : l'ARN des virus de la grippe est dit « de polarité négative ».
C'est à dire que le brin d'ARN présent dans la particule virale correspond à un
« négatif », et qu'il faudra construire le brin complémentaire, le « positif », pour
lire l'information génétique.
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TOUS DROITS RESERVES
Les protéines
Deux protéines sont particulièrement importantes chez le virus de la grippe :
l'Hémagglutinine (HA) et la Neuraminidase (NA). Elles sont enchâssées dans
l'enveloppe de la particule virale.
Hémagglutinine (HA)
Il s'agit d'une protéine de l'enveloppe du virus : une partie est située vers
l'extérieur de la particule virale, une partie est enchâssée dans l'enveloppe, et
une partie est située vers l'intérieur.
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TOUS DROITS RESERVES
L'Hémagglutinine est formée de deux sous-unités : HA 1 et HA 2
• La sous unité HA1 a pour rôle d'attacher la particule virale à la cellule cible,
pour lui permettre d'entrer à l'intérieur.
• La sous unité HA2 joue un rôle dans les étapes ultérieures permettant la
libération du contenu du virus dans la cellule.
Comment s'opère l'attachement du virus à la cellule ?
On peut comparer ce fonctionnement à un système de « clé-serrure ».
Une partie de la sous unité HA1, tournée vers l'extérieur, a une forme bien
particulière (la « clé ») ; elle reconnaît une molécule précise : l'acide
sialique (la serrure), qui est présente à la surface de certaines cellules.
Les deux formes se reconnaissent parfaitement.
Cette reconnaissance entre l'HA et l'acide sialique entraîne l'attachement
de la particule virale à la cellule cible (la clé est insérée dans la serrure).
Il y a justement des molécules d'acide sialique à la surface des cellules de
l'épithélium respiratoire. Cela explique l'attirance du virus pour l'épithélium
respiratoire : il reconnaît l'acide sialique présent à la surface des cellules, et s'y
attache.
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TOUS DROITS RESERVES
La neuraminidase (NA).
Tout comme l'Hémagglutinine, la NA est également enchâssée dans l'enveloppe
de la particule virale.
Son rôle est de rompre la liaison entre les molécules d'Hémagglutinine et les
molécules d'acide sialique.
Pourquoi faut-il casser les liaisons entre l'HA et l'acide sialique ?
• Pour entrer dans une cellule cible, cette liaison est indispensable car elle
permet l'attachement du virus à la cellule. Mais lorsque les nouveaux virions
sortent de la cellule, ils restent attachés à elle au niveau de l'acide sialique,
plutôt que d'aller infecter d'autres cellules. Les protéines NA permettent donc
de les détacher pour ne pas que ces nouveaux virions restent bloqués.
• De plus, les nouveaux virions sont couverts d'acide sialique à leur sortie de la
cellule. Il faut détacher l'acide sialique de la surface des virus pour empêcher
qu'ils ne s'agrègent entre eux.
• Cela permet aussi de détacher les virions du mucus (c'est une sécrétion
visqueuse protectrice, qui est présente à la surface de l'épithélium respiratoire
en particulier). Le mucus est riche en acide sialique et représente un leurre
pour les molécules d'HA, les protéines NA permettent de les en détacher.
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TOUS DROITS RESERVES
Les autres protéines
- Les protéines M1
Il s'agit de protéines de structure, qui sous-tendent l'enveloppe. Elles forment
des liaisons avec d'autres protéines pour assurer la structure de la particule
virale.
- Les protéines M2
Elles jouent un rôle de canal à ions : elles permettent à des ions (en particulier
les protons) d'entrer dans la particule virale. Remarque : L'activation de ce canal
est une des étapes permettant la libération du contenu du virus dans la cellule.
- Les protéines PB1, PB2 et PA
Ces protéines sont assemblées en un complexe. Elles permettent la fabrication
de nouveaux brins d'ARN. Chacun des segments d'ARN du virus est lié à un
complexe « PB1, PB2, PA ».
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TOUS DROITS RESERVES
Quels rôles respectifs ?
La protéine PB1 (Protéine Basique 1) correspond à une enzyme nommée «
ARN polymérase ARN dépendante ». Cela veut dire qu'elle est capable de
produire ( polymériser ) un nouveau brin d'ARN, à partir d'un brin d'ARN initial (
ARN dépendante ).
Remarque : cette protéine intervient dans la variabilité du virus (voir la partie
« un virus très variable ! »).
La protéine PB2 (Protéine Basique 2) joue un rôle lors du décodage de
l'information génétique pour la fabrication des protéines.
Et la protéine PA (Protéine Acide) joue un rôle lors de la formation de nouveaux
brins d'ARN « négatifs » (qui iront dans les nouveaux virions).
- Les protéines NP
Ce sont des protéines associées aux segments d'ARN.
L'ARN et ces protéines se lient pour former des particules, ou « capsides » : les
nucléocapsides.
Les protéines NP jouent également un rôle dans l'entrée des nucléocapsides dans
le noyau de la cellule infectée (le noyau de la cellule est protégé par une
enveloppe qu'il faudra traverser).
- Les protéines NS1
NS signifie « non structurale », c'est à dire que les protéines NS1 ne sont pas
présentes dans la particule virale. Elles sont formées dans la cellule infectée
(grâce à l'information génétique du virus) et ne la quitteront pas.
NS1 joue de nombreux rôles dans la fabrication de nouvelles protéines pour les
futurs virions.
Chez certains types de virus grippal, elle permet également de bloquer la réponse
de la cellule infectée aux attaques extérieures.
En effet, lorsque la présence du virus dans la cellule a été détectée, l'organisme
se défend : il ordonne à la cellule de se suicider. Cela a pour but d'arrêter la
production de nouveaux virions.
NS1 bloque le processus qui conduirait au suicide de la cellule.
- Les protéines NEP
Elles permettent aux nucléocapsides nouvellement formées de sortir du noyau de
la cellule, pour aller dans le cytoplasme s'assembler avec les autres parties du
virus. (Les « nucléocapsides » sont les segments d'ARN du virus associés avec les
nucléoprotéines).
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TOUS DROITS RESERVES
Multiplication
Quelles sont les étapes depuis l'entrée d'un virus dans une cellule jusqu'à
la libération de nouveaux exemplaires du virus ?
• Pour une description détaillée des différents constituants du virus cités dans ce
cycle, voir la partie « constituants du virus ».
• De nombreux éléments constitutifs de la cellule sont indispensables au
déroulement du cycle de multiplication du virus (protéines, organites, etc.). Ils
sont cités sous le terme de « machinerie cellulaire ».
Le cycle de multiplication du virus de la grippe peut être divisé en
plusieurs étapes successives :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Attachement du virus à la cellule
Entrée dans la cellule
Diminution du pH
Fusion, libération du contenu du virus dans la cellule
Entrée de l'ARN viral dans le noyau
Fabrication de nouveaux brins d'ARN viral
Fabrication des protéines virales
Sortie de l'ARN viral du noyau
Migration des éléments
Assemblage
Bourgeonnement
Libération des nouveaux virus
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TOUS DROITS RESERVES
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TOUS DROITS RESERVES
- (1) Attachement du virus à la cellule cible
Cet attachement se fait par une liaison, de type « clé-serrure », entre la sousunité HA1 de l'Hémagglutinine (sur la particule virale) et l'acide sialique (sur la
membrane de la cellule cible).
- (2) Entrée du virus dans la cellule, par endocytose.
Une fois la particule virale attachée à la membrane de la cellule cible, elle entre
dans la cellule par un phénomène appelé « endocytose ».
La membrane de la cellule se creuse vers l'intérieur, formant une sphère qui se
referme progressivement. Cela forme une vésicule, dite « vésicule
d'endocytose », qui se détache du reste de la membrane et se retrouve à
l'intérieur dans le cytoplasme de la cellule.
La particule virale, qui était attachée à la membrane de la cellule, est à l'intérieur
de la vésicule d'endocytose.
- (3) Diminution du pH de la vésicule d'endocytose
Certains mécanismes à l'intérieur de la cellule provoquent la diminution du pH au
sein de la vésicule d'endocytose. Lorsque le pH est suffisamment acide (autour de
5.0 ou 5.1), cela déclanche les étapes suivantes.
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- (4) Fusion, libération du contenu du virus dans la cellule
L'enveloppe du virus fusionne avec la membrane de la vésicule d'endocytose.
Plusieurs mécanismes sont alors activés, qui aboutissent à la libération du
contenu du virus dans la cellule.
Remarque : ces étapes font intervenir des protéines du virus (sous-unités HA2 de
l'HA, protéines M2, protéines M1).
- (5) Entrée de l'ARN viral dans le noyau de la cellule
L'ARN du virus (associé aux protéines NP sous forme de nucléocapsides), est libre
dans le cytoplasme. Il migre jusqu'au noyau de la cellule.
L'ARN viral va alors entrer dans le noyau, grâce aux protéines NP.
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- (6) Fabrication de nouveaux brins d'ARN
L'ARN du virus se trouve à présent dans le noyau de la cellule.
Il va être copié grâce au complexe formé par les protéines PB2, PB1 et PA.
On obtient ainsi :
• de nouveaux exemplaires des segments d'ARN (qui iront dans les nouvelles
particules virales),
• et des brins d'ARN dits « ARN messagers » qui sortent dans le cytoplasme. Ils
vont servir d'information génétique pour la fabrication des protéines du virus.
- (7) Production de protéines du virus
L'information génétique du virus nécessaire à la fabrication de nouvelles protéines
est à présent dans le cytoplasme de la cellule.
Toute la machinerie cellulaire nécessaire à la production de protéines est
détournée pour fabriquer les protéines du virus en de très nombreux exemplaires.
Cette étape se déroule dans le cytoplasme. Plusieurs processus de fabrication,
puis de « mâturation » des protéines ont lieu (ajout des glucides pour les
glycoprotéines, clivage de certaines protéines en deux sous-unités...).
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TOUS DROITS RESERVES
- (8) Sortie des nouveaux exemplaires d'ARN viral du noyau
De nombreux exemplaires d'ARN du virus ont été produits. Ils sortent du noyau
de la cellule pour aller dans le cytoplasme. Les protéines NP interviennent lors de
cette étape.
- (9) Migration des constituants du virus vers la membrane de la cellule
Les protéines et les segments d'ARN nouvellement formés migrent jusqu'à la
membrane de la cellule.
Certaines protéines se retrouvent directement enchâssées dans la membrane de
la cellule (celles qui, par la suite, seront enchâssées dans l'enveloppe du virus).
D'autres se retrouvent juste sous la membrane de la cellule, ainsi que l'ARN viral
sous forme de nucléocapsides.
- (10) Assemblage des constituants du virus
Ces éléments sont répartis pour former des « pré-virus » (qui contiennent
exactement tous les éléments du virus).
L'étape suivante peut alors avoir lieu.
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TOUS DROITS RESERVES
- (11) Production de nouvelles particules virales, par bourgeonnement
Le phénomène « inverse » de l'endocytose se produit : le bourgeonnement.
Tous les éléments de la particule virale se trouvent sous la membrane de la
cellule, ou enchâssés dans cette membrane. Celle-ci va alors bourgeonner, c'est à
dire former une excroissance vers l'extérieur qui se referme sur elle-même pour
donner une vésicule.
On obtient l'enveloppe du virus (formée de protéines et doublée d'une partie de
membrane de la cellule), avec à l'intérieur tous les autres constituants du virus.
Une nouvelle particule virale est formée.
- (12) Libération des particules virales
Les nouvelles particules virales restent attachées à la membrane de la cellule qui
les a produit, à cause de la liaison entre l'Hémagglutinine (du virus) et l'acide
sialique (de la cellule).
Les protéines Neuraminidase cassent cette liaison, permettant ainsi aux nouveaux
virus de se détacher et d'aller infecter de nouvelles cellules cibles.
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TOUS DROITS RESERVES
Les différents virus
Il n'existe pas un, mais plusieurs virus de la grippe.
Ils sont plus ou moins virulents selon de quel virus il s'agit. Certains seulement
peuvent infecter l'Homme, beaucoup infectent d'autres espèces animales.
Trois types de virus : A, B, C
Les virus de la grippe (Influenzavirus) appartiennent à trois genres différents :
les genres Influenzavirus A, B et C, de la famille des Orthomyxoviridae.
On dit qu'il existe trois types de virus : les types A, B et C.
- Remarque : qu'est ce qui caractérise ces trois types ?
La différence entre les trois types vient des protéines NP (celles qui sont liées
aux segments d'ARN pour former les nucléocapsides).
Selon la nature des protéines NP du virus, celui-ci sera classé dans le type A, le
type B ou le type C. La protéine NP fait partie des antigènes internes.
Les virus de type A (eux seuls) sont subdivisés en plusieurs sous-types.
Les sous-types dépendent de la nature des protéines HA (Hémagglutinine) et NA
(Neuraminidase), qui sont situées sur l'enveloppe du virus.
A ce jour, 15 protéines HA différentes (H1 à H15) et 9 protéines NA différentes
(N1 à N9) ont été identifiées.
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TOUS DROITS RESERVES
L'association d'une protéine HA donnée avec une protéine NA donnée forme un
sous-type particulier. Par exemple : le sous type « H1N1 » ou encore « H3N2 ».
Enfin, pour un même type ou sous-type de virus, il existe différentes
souches, c'est à dire différents variants.
Des noms précis sont donnés à chaque souche de virus, pour les identifier.
Ce nom est attribué selon des règles interna tionales (voir le site :
http://www.who.int/GlobalAtlas/home.asp)
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Espèces infectées : les oiseaux (1)
Ce sont certainement les oiseaux qui ont été infectés par les premiers virus de la
grippe. Ils se sont progressivement transformés jusqu'à donner tous les types et
sous-types de virus connus actuellement. Certains virus ont ensuite été transmis
accidentellement à d'autres espèces, dont l'Homme, chez qui ils ont également
évolué pour leur être adaptés.
Les oiseaux représentent le réservoir des virus de la grippe de type A.
En particulier, c'est chez les oiseaux sauvages (notamment les canards
migrateurs) et chez les oiseaux domestiques que l'on retrouve le plus grand
nombre de sous-types du virus de grippe A. En effet, on retrouve les 15 HA (H1 à
H15) et les 9 NA (N1 à N9) parmi les virus circulant chez les oiseaux.
Les virus grippaux ont été retrouvés chez les oiseaux dans presque toutes les
régions du Monde (Asie, Océanie, Europe, Amérique du Nord). La migration de
nombreuses espèces favorise cette large étendue.
Chez les oiseaux, le virus ne se trouve pas au niveau de l'appareil
respiratoire, mais au niveau de leur système digestif.
Les excrétas d'oiseaux infectés représentent le vecteur de transmission d'un
individu à l'autre, car ils contiennent de très nombreuses particules virales.
Le plus souvent, le virus n'entraîne pas de symptômes chez les oiseaux
(l'infection est dite « silencieuse »). Cela facilite sa très large diffusion.
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TOUS DROITS RESERVES
Quels oiseaux sont concernés ?
• Des oiseaux appartenant à des Ordres très divers peuvent être infectés par les
virus grippaux, par exemple : Ansériformes (canards et oies), Galliformes
(poules, dindes et cailles), Pélécaniformes (cormorans) ou encore les
Procellariiformes (albatros, macareux, pétrels).
• Les virus se transmettent entre les individus d'une même espèce, ou entre
espèces différentes. Sa transmission est facilitée par le regroupement de
nombreux oiseaux dans des petits points d'eau douce ou saumâtre, de petits
volumes, dans lesquels on retrouve de très nombreuses particules virales
éliminées dans les excrétas des oiseaux infectés.
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TOUS DROITS RESERVES
Espèces infectées : l'homme (2)
Les virus grippaux infectent également des espèces de mammifères.
Chez les mammifères, ils infectent les cellules de l'épithélium respiratoire. Ils se
transmettent d'individu à individu par voie respiratoire, et provoquent les
symptômes typiques des infections respiratoires chez un certain pourcentage des
individus infectés.
L'homme (grippe humaine)
• L'Homme représente quasiment le seul réservoir des virus de type B et C (les
virus de type C étant les moins virulent jusqu'alors). Il est également infecté
par certains sous-types des virus de type A : on retrouve les Hémagglutinines
H1, H2 et H3 (et ponctuellement H5 et H9), et les Neuraminidases N1 et N2.
•
Les souches de virus qui circulent actuellement chez l'Homme lors des
épidémies saisonnières appartiennent aux types et sous-types : A (H1N1), A
(H3N2), et B.
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Espèces infectées : le porc (3)
Le porc (grippe porcine)
• Les porcs sont sensibles aux virus grippaux de type A. On trouve en particulier
des sous-types avec les Hémagglutinines H1 et H3, et les Neuraminidases N1 et
N2 (d'autres circulent mais sont moins répandues).
• La grippe chez le porc est importante pour plusieurs raisons :
- ils peuvent transmettre des virus grippaux à l'Homme
- ils peuvent être infectés à la fois par des virus aviaires et par des virus
humains.
- en cas de co-infection d'un même porc par deux virus d'origines différentes, il
peut se produire un réassortiment entre les deux virus aboutissant à
l'apparition d'un nouveau virus hybride, qui pourrait ensuite être transmis à
l'Homme.
- enfin, la grippe porcine peut entraîner des pertes économiques considérables.
Autres espèces de mammifères
D'autres espèces de mammifères peuvent être infectées par les virus grippaux,
en particulier : les équidés (cheval, âne), des espèces marines comme les
baleines et dauphins (chez les Cétacés) , les phoques (chez les Pinnipèdes), ou
encore des espèces infectées occasionnellement comme le vison.
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TOUS DROITS RESERVES
Virulence
D'une façon générale, les virus de type A sont plus virulents que les virus
de type B et C (ce dernier n'est retrouvé que chez l'Homme, chez qui il ne
provoque que des cas isolés).
Parmi les souches de virus, certaines seront plus virulentes que d'autres. Cela
résulte de plusieurs facteurs qui ne sont pas encore tous bien connus.
Un facteur a été clairement démontré : une forme particulière de la protéine
Hémagglutinine qui provoque une virulence accrue du virus. L'Hémagglutinine
doit être clivée en deux sous-unités (HA1 et HA2) pour être fonctionnelle. Si ce
clivage n'a pas lieu, les nouvelles particules virales ne pourront pas infecter
d'autres cellules.
Or certaines Hémagglutinines ont une constitution particulière qui facilite le
clivage des deux sous-unités. Cela augmente alors la virulence des souches de
virus.
Ce facteur a pu être démontré chez le poulet, où la présence de cette
Hémagglutinine particulière est associée à une plus grande virulence du virus. En
revanche, il semblerait que ce ne soit pas ce facteur qui ait été à l'origine de
l'extrême virulence du virus de la grippe espagnole, contrairement à ce qui avait
été envisagé.
D'autres facteurs encore à l'étude interviennent également dans la plus grande
virulence de certaines souches du virus.
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TOUS DROITS RESERVES
Un virus très variable !
Les virus de la grippe sont malheureusement d'excellents virus...
En effet, ils sont structurés et équipés de telle sorte qu'ils évoluent constamment
(en particulier au niveau de leur protéine HA : l'Hémagglutinine et de leur
protéine NA : la Neuraminidase).
Cette évolution leur permet d'échapper aux défenses immunitaires des espèces
qu'ils infectent.
Comment l'évolution d'un virus lui permet-elle d'échapper aux défenses
immunitaires d'une population ?
• Les défenses immunitaires d'un individu qui a été infecté développent une
« mémoire ». Cette mémoire lui permet de combattre efficacement le virus s'il
l'infecte à nouveau.
• Mais cela n'est valable que si le virus reste strictement identique. S'il évolue,
la « mémoire » immunitaire ne le reconnaît pas strictement, et les défenses
deviennent moins efficaces. Lorsque le virus évolue, toute la
population d'individus qui avait développé des défenses n'est donc plus
protégée, ou plus efficacement.
C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il faut renouveler chaque année la
composition du vaccin contre la grippe : il faut s'adapter aux nouveaux
variants qui circulent.
Remarque : Les protéines HA et NA sont des protéines particulières : il s'agit
d'antigènes externes. Elles sont situées vers l'extérieur de la particule virale, et
elles seront reconnues par l'organisme infecté qui déclanchera alors son système
de défense immunitaire. On dit que le virus de la grippe « varie », ou « évolue »
car ses antigènes évoluent, ils sont modifiés au cours du temps. On parle donc
d'évolution « antigénique » Les modifications peuvent être infimes ou radicales.
Elles sont dues à des modifications des gènes qui codent pour ces protéines.
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TOUS DROITS RESERVES
Variabilité
Deux types de mécanismes sont à l'origine de l'évolution des virus
grippaux :
• Glissements antigéniques
Des modifications progressives, très petites mais continues, apparaissent chez
chaque souche donnée du virus.
Remarque : ces modifications concourent à la réapparition, chaque année, d'une
nouvelle épidémie de grippe.
• Cassures antigéniques
De véritables « cassures » peuvent se produire ponctuellement pour les virus de
type A. Elles mènent à l'apparition d'un nouveau virus inconnu de l'Homme
(avec lequel il n'a jamais été en contact, et contre lequel il n'est donc pas
protégé).
Remarque : ces cassures ont été à l'origine des dernières pandémies (épidémies
mondiales).
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TOUS DROITS RESERVES
Glissements antigéniques (1)
Il s'agit de modifications progressives du virus au niveau de ses antigènes :
Hémagglutinine, et Neuraminidase dans une moindre mesure.
Ces modifications (ou « glissements ») sont dues à des mutations des gènes
qui codent pour ces protéines.
Comment ces mutations apparaissent-elles ?
La raison est intrinsèque au virus.
Les mutations apparaissent lors de la fabrication des nouveaux exemplaires de
segments d'ARN. Cette fabrication est assurée par un ensemble de protéines
(PB2, PB1 et PA). En particulier, la protéine PB2 correspond à une
enzyme appelée « ARN polymérase ARN dépendante » (voir la partie
« constituants du virus »).
Or cette enzyme est très peu fidèle: elle commet de nombreuses erreurs, qui ne
sont pas réparées. Ces erreurs sont donc conservées et les nouveaux segments
d'ARN présentent des mutations.
A chaque nouvelle infection d'une cellule, cette enzyme fabrique de nouveaux
exemplaires des segments d'ARN et peut faire de petites erreurs qui s'accumulent
au fur et à mesure.
Les modifications sur les gènes se traduisent au final par des modifications sur les
protéines pour lesquelles ils codent (l'information génétique n'est plus exactement
la même).
Ainsi, la protéine Hémagglutinine varie au cours du temps, ainsi que la
protéine Neuraminidase (dans une moindre mesure).
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Pourquoi les autres protéines varient moins ?
Chacun des gènes du virus peut subir les erreurs de l'enzyme ARN polymérase
ARN dépendante (ces erreurs interviennent au hasard, sur n'importe quel
segment d'ARN).
Au final, chaque protéine peut donc subir des modifications.
Mais ensuite, une sélection s'opère : seuls les virus dont les protéines n'ont pas
été modifiées seront sélectionnés au cours du temps. Tout simplement car seuls
ces virus seront capables de contaminer de nouvelles cellules. Autrement dit, les
virus dont les protéines varient trop deviennent incapables de contaminer de
nouvelles cellules, ils sont donc éliminés au cours du temps.
En effet, les protéines du virus doivent rester identiques pour assurer leurs
fonctions et permettre au virus d'entrer dans une cellule et de s'y multiplier. Si
elles sont trop modifiées, elles ne pourront plus remplir leurs fonctions.
Mais au contraire, pour l'Hémagglutinine : cette protéine peut évoluer sans que
cela ne soit préjudiciable au virus. Certaines modifications ne l'empêchent pas de
remplir ses fonctions, tout en la rendant « méconnaissable » pour les systèmes
de défense des organismes...
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Cassures antigéniques (2)
Il s'agit de l'apparition d'un nouveau virus de type A, virulent, pouvant infecter
l'Homme et inconnu de lui (il n'a pas encore été en contact avec, et n'est donc
pas protégé contre ce virus).
Principalement, une telle cassure peut apparaître si un virus hybride
émerge, qui serait :
• « non humain » à l'extérieur, c'est-à-dire qu'au moins une des protéines de
surface sera complètement inconnue de l'Homme, par exemple : une
Hémagglutinine qui existe chez l'oiseau mais n'a pas encore circulé chez
l'Homme,
• « humain » à l'intérieur, c'est-à-dire que toutes les protéines internes,
nécessaires au cycle cellulaire, sont celles des virus grippaux humains,
• et ayant un ou plusieurs facteurs de haute virulence.
Ce phénomène d'hybridation peut se produire par exemple lors d'une coinfection d'un porc avec un virus d'origine aviaire et un virus d'origine humaine.
Un réassortiment peut alors se produire (le porc jouant le rôle de creuset).
Remarque : Une cassure pourrait également se produire en cas de réémergence
d'un ancien virus ayant circulé chez l'Homme autrefois, contre lequel la
population actuelle n'est pas immunisée. Ou encore : en cas de passage direct
d'un virus aviaire à l'Homme, chez qui il réussirait à s'adapter.
Quelque soit le processus par lequel apparaît une cassure antigénique, cela
nécessite une succession d'étapes (le hasard des réassortiments, la transmission
entre animal et Homme, l'évolution du virus pour être adapté à l'Homme, les
facteurs de virulence, etc.) qui rendent son occurrence extrêmement rare.
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Phénomène d'hybridation (3)
L'émergence d'un nouveau virus par hybridation peut se produire
lorsqu'un organisme (par exemple un porc) est co-infecté par deux virus
d'origines différentes (par exemple, par un virus aviaire très virulent et un
virus humain).
1/ Co-infection
Une cellule de l'épithélium respiratoire du porc est parasitée simultanément par
deux virus : un virus aviaire très virulent, et un virus humain.
2/ Le cycle se déroule
Le cycle de multiplication des virus se déroule normalement, puis à la fin, les
éléments s'assemblent pour former de nouvelles particules virales.
3/ Réassortiment
A ce moment, les segments d'ARN (qui sont indépendants physiquement les uns
des autres) peuvent se « réassocier » différemment.
Par exemple, le segment d'ARN n° 4 qui code pour la protéine Hémagglutinine du
virus aviaire, peut se réassocier aux autres segments d'ARN du virus humain.
On obtiendra alors des particules virales dont les gènes seront pour partie des
gènes du virus aviaire, et pour partie des gènes du virus humain.
4/ Infection d'une autre cellule
Les segments d'ARN contenus dans la particule virale sont libérés dans la cellule
infectée. Les gènes vont coder pour leurs protéines respectives : les protéines
Hémagglutinine du virus aviaire et les autres protéines du virus humain sont
fabriquées.
5/ Libération de particules hybrides
L'ensemble se regroupe pour sortir de la cellule sous la forme de nouvelles
particules virales. Ce sont des particules hybrides aussi appelées « virus
réassortants ». Elles sont en effet « humaines » à l'intérieur et « aviaires » à
l'extérieur.
6/ Evolution du virus chez le porc
De petites modifications successives peuvent apparaître de façon aléatoire pour
certaines des particules virales, qui les rendent « adaptées à l'Homme » c'est-àdire parfaitement efficaces pour infecter l'Homme.
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7/ Transmission des nouveaux virus à l'Homme
Cela induit alors une « cassure antigénique » : la présence, à la surface d'un virus
efficace chez l'Homme, de l'antigène « Hémagglutinine » complètement nouveau.
Remarque : l'étape 6 (évolution des particules virales) peut se dérouler
directement chez l'Homme, si le virus est capable se transmettre de façon limitée
d'homme à homme.
Les impasses :
De très nombreux réassortiments différents peuvent se produire lors de la coinfection d'une cellule par deux virus différents.
Seuls les réassortiments qui présentent les conditions suivantes pourront être à
l'origine d'une cassure antigénique :
• les protéines « internes » doivent être celles que l'on trouve habituellement
chez les virus infectant l'espèce concernée (ici l'Homme)
• un antigène doit être complètement nouveau, c'est-à-dire que le virus doit
présenter une nouvelle Hémagglutinine ou Neuraminidase inconnue de l'Homme,
par exemple une qui circule chez l'Oiseau.
En plus de cela, il est nécessaire que toutes les modifications qui rendent le virus
adapté à l'Homme se produisent, et qu'il acquiert ou conserve ses facteurs de
virulence.
Toutes les autres combinaisons représentent des impasses pour le virus.
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