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Gestion pelouses seches

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Cahier pastoral n°3 : milieux pastoraux de basse altitude
v5 - sept 2009
MED.P1
Pelouse sèche à Brachypode rameux
riche en thérophytes (annuelles)
Classification
Correspondances patrimoniales
Natura 2000
CORINE
34.511
*6220 -1
Gazons du Brachypodietum retusi
Type pastoral de référence
pas de correspondance précise
Prodrome phytosociologique - Communautés végétales
Brachypode rameux - Molitg - Conflent © HC
40.0.1.0.1
Phlomido lychnitidis - Brachypodion retusi G. Mateo 1983
Description, physionomie, écologie
alpin
N
Etage méso à supraméditerranéen, préférentiellement en soulane (jusqu’à 1200
mètres sur les pentes bien exposées du Coronat), sur divers types de roches,
mais sur des sols squelettiques avec une forte période de déssication estivale.
S
Ces pelouses à Brachypode rameux sont préférentiellement sur les versants
de pentes variables, pouvant être assez fortes (30-40%) (montée au Pla del
Farré sur les pentes de Jujols par exemple). Ces pelouses arides à Brachypode
rameux sont fréquemment en mosaïque avec le Brachypode de Phénicie dès
que la microtopogrpahie évolue à la faveur de replats ou bas-fonds ⁄MED.P2.
sous le Pla de l Faré - Jujols - Conflent © Tatiana Guionnet
2300m
subalpin
1600m
1200m
montagnard
900m
W
E
(supra)méditerranéen
600m
ab
ind
Brachypodium retusum (Brachypode rameux)
•
•
Phlomis lychnitis (Phlomis lychnite)
•
•
Caractérisation floristique
dom
Medicago minima (Luzerne naine)
•
Sedum sediforme (Sedum élevé)
•
Linum strictum (Lin raide)
•
Anthericum liliago (Anthéricum à fleurs de Lis)
•
Ruta angustifolia (Rue à feuilles étroites)
•
Ruta montana (Rue des montagnes)
•
Fumana procumbens (Fumeterre couché)
•
Teucrium chamaedrys (Germandrée Petit-Chêne)
•
Centaurea aspera (Centaurée rude)
•
Coronille scorpioides (Coronille scorpïoide)
•
Trifolium scabrum (Trêfle scabre)
•
cpg
pat
Pelouse ouverte (R% < 60%) de 10-30 cm de haut (lorsque 10% < R.pelouse
< 60% : beaucoup de cailloux). Physionomie particulière marquée par la dominance d’une graminée pérenne, le Brachypode rameux, plus ou moins riches en
thérophytes (annuelles) et chaméphytes (arbustes bas) méditerranéens. Formation connue sous le terme de llistonar en catalan (Brachypode rameux : llistò).
Au printemps, les petites annuelles sont nombreuses (leur abondance dépend
principalement de la pluviométrie printanière) et le Brachypode rameux encore tendre. En été, les thérophytes ont disparu, ne restent que les pérennes qui
sèchent et forment un paillasson rugueux qui se maintient une bonne partie
de l’hiver, jusqu’au printemps suivant où germent à nouveau les annuelles.
Les pelouses sur substrats siliceux (granite et schistes) sont généralement moins
riches en annuelles.
Confusion possible
La physionomie originale donnée par la dominance du Brachypode rameux
ne laisse aucune confusion possible. La mosaïque avec garrigues et maquis
peut rendre difficile l’appréciation cartographique.
Dynamique et formations associées
Ces pelouses forment souvent des clairières en mosaïque avec des formations
arbustives basses de type garrigues (⁄MED.L1), cette mosaïque est maintenue plus ou moins ouverte par la pression de pâturage,. La composition des
formations associées est fonction du substrat et du climat :
Medicago lupulina (Luzerne lupuline)
•
Koeleria vallesiana (Koélérie du Valais)
•
Genista scorpius (Genêt scorpion)
•
Thymus vulgaris (Thym vulgaire)
•
Festuca ovina (Fétuque ovine)
•
Dactylis glomerata (Dactyle aggloméré)
•
‘
Avena sp. (Avoine sp.)
•
Rosa canina (Eglantier)
•
groupements à
Brachypode rameux
Phleum phleoïdes (Fléole de Boehmer)
•
Dorycnium pentaphyllum (Dorycnium sous-
•
principe d’évolution
en cas d’abandon
zones très
thermophiles
calcaires marneux
et calcschistes
moins perméables
zones moins
thermophiles
‘
garrigues basses
MED.L1
Thym, petits cistes (Ciste blanc, Ciste à
feuille de sauge, Ciste de Montpellier)
Romarin, Lavande à larges
feuilles, Staéhéline ...
‘
ligneux)
Anthoxanthum odoratum (Flouve odorante)
•
Vincetoxicum hirundinaria (Dompte-venin officinal)
•
Répartition géographique
calcaires compacts fracturés
piémonts méditerranéens du territoire :
matorral ouvert
MED.L4
Chêne kermès, Alaterne et selon les variantes, plutôt :
‘
Lentisque
densification
et croissance du
matorral
Chêne kermés
avec Chêne vert
France et Pyrénées, d’après les cahiers d’habitats :
pelouses strictement liées à la région méditerranéenne, et de fait : continuité de ces formations en Catalogne.
Térébinthe
Genévriers
Chêne vert (Chêne pubescent)
Sur le territoire : entrées méditerranéennes des vallées du territoire : va de la Têt, de Prades à Olette, avec la partie basse de la soulane du Coronat, val de la
Castellane (Cattlar, Molitg), val de Cady et de la Rotja (site des Embouillas, ...
L’aire d’extension s’étend largement dans le Bas-Conflent et au-delà, limite basse vers 200m d’altitude.
H. CHEVALLIER - ONF - AGRNN
PNR Pyrénées catalanes - SUAMME
v5 - sept 2009
MED.P1
Pelouse sèche à Brachypode rameux
riche en thérophytes (annuelles)
Diagnostic pastoral
Valeurs biologiques et patrimoniales
Appétence : moyenne, très variable selon la saison
Valeur pastorale :
Ces milieux sont des biotopes originaux pour le territoire et accueillent une
faune spécifique. Parmi les plus remarquables, pour les oiseaux : Traquet moteux, Pie-grièche méridionale, Pipit rousseline, Fauvette à lunette, Fauvette
pitchou, Bondrée apivore, Circaète Jean-le-Blanc ; pour les reptiles : le Psammodrome d’Algérie, la Couleuvre à échelons, la Couleuvre de Montpellier, la
Coronelle girondine, le Lézard ocellé ; pour les insectes : Zerinthia rumina (la
Proserpine) qui trouve dans ces pelouses la plupart de ses plantes hôtes.
VP
5
10
15
20
25
30
Repousses : bonnes à moyennes, selon pluviométrie
Calendrier et charge animale à préconiser à l’ha (à titre indicatif) :
printemps
été
mères + veaux < 30 jours / ha
automne
La mosaïque pelouse-garrigues associé au pâturage est notamment favorable
pour l’ensemble des espèces de coprophages parmi lesquelles Thorectes albarracinus, coléoptère endémique.
hiver
Toutes ces espèces sont sensibles à une fermeture du milieu donc à un abandon
pastoral.
bovins entretien > 50 jours / ha
Sensibilité, perturbations et menaces
⁄
Ces pelouses sont fragiles face à la pression de pâturage, quelle qu’elle soit.
Le sous-pâturage favorise le Brachypode rameux et son accumulation, laisse la
place également à un embroussaillement par la garrigue à Thym ou le maquis
à Genêt scorpion.
Le passage d’un incendie entraîne la destruction de la diversité de la pelouse,
favorisant le Brachypode rameux, diminuant la diversité floristique. Cela amène
un sol minéral et une recolonisation par les cistaies. Le temps de cicatrisation
du milieu est généralement alors > à 20 ans.
Printemps exclusif
Idéal avec les ovins
ovins 400 à 600 jours / ha
⁄
si 2 passages :
pâturage léger
ovins 100 à 200 jours / ha
ovins 100 à 200 jours / ha
Ces formations sont insuffisantes en soi et doivent être associées à d’autres milieux sur la journée ou
périodes de plusieurs jours.
Séquences techniques - suivis expérimentaux
Intérêt et pratiques pastorales
L’accumulation de matière sèche que produit année après année le Brachypode
rameux est très favorable à l’emploi du brûlage dirigé.
Ces prés secs sont dédiés au pâturage ovin et bovin :
- ovin : bêtes à l’entretien ou en période de saillie ;
- bovin : bêtes à l’entretien en automne-hiver mais aussi bêtes en lactation
(forts besoins = vaches + veaux) à la pousse de l’herbe au printemps (râclent
moins que les brebis).
L’intérêt pastoral au printemps est important du fait de la présence des annuelles
qui ensuite disparaissent. Mais le Brachypode ne supporte pas un pâturage répété à cette période (il est alors en pleine croissance) surtout par les ovins qui
râclent beaucoup (cf. § recommandations de gestion et § sensibilités).
L’hiver, quand le Brachypode est sec sur pied (paille sur pied), ces pelouses
sont aussi pâturées car il ne risque plus rien et supporte alors aussi bien le
pâturage des bovins que des ovins.
Sur les zones les plus embroussaillées, les interventions permettent de réduire
l’appareil aérien des plantes à rhizome (Genêt scorpion notament) et la banque de graines des autres arbustes. Interventions préconisées : débroussaillage
mécanique ou brûlage dirigé selon la pente et les cailloux.
Conditions optimales de brûlage : sol humide, air sec et froid, plutôt avec un
petit vent (T° < 15°c).
Au printemps suivant le brûlage, la reconquête par la pelouse et les bonnes
espèces est immédiate voire dépasse même le recouvrement avant intervention. Cependant, l’idéal est de laisser sans pâturer (ou alors d’effectuer un passage printanier rapide) et d’attendre plutôt l’année suivante car on atteint alors
60% à 80% de recouvrement.
Estives de référence sur le territoire
Molitg - Conflent © HC
St Michel et Bohère (Prades), Serdinya, Gaec des Garrotxes
Recommandations de gestion
L’origine et le maintien de ces prés sont liés à une action répétée d’interventions
d’origine anthropique principalement (pâturage, feux pastoraux, débroussaillements) qui ont maintenu le milieu ouvert.
Sans ces opérations de gestion, le milieu est soumis à la recolonisation par les ligneux (rapide : < 5 ans). Les mesures de gestion ont donc pour objectif de contrôler
le développement arbustif et de maintenir la diversité floristique et faunistique.
Le pâturage permet de maintenir une certaine ouverture de la pelouse et de
remplir les objectifs de conservation de l’habitat : favoriser et pérénniser la diversité des annuelles, conserver la diversité floristique, la typicité de ces formations et
la valeur fourragère. Le pâturage crée en général une structure en mosaïque, les animaux par le piétinement et le broutage ouvrent des plages au milieu d’arbustes
refusés. Une mosaïque de pelouse avec 20 à 30% d’embroussaillement paraît satisfaire à la fois le pâturage et le maintien de biotopes variés favorables à la faune.
Eviter une exploitation excessive ou un pâturage trop ras. Il est recommandé, dans le cas des ovins surtout, d’alterner les pâturages printaniers (1 printemps sur 2),
afin de ne pas épuiser le Brachypode et préférer un pâturage automne-hiver.
Assurer un prélèvement de 50% des
ressources pour contrôler l’invasion des
ligneux bas par une alternance de périodes de pâturage (PA), brûlages dirigés (BD)
par feu courant et phases de repos (rep).
1
2
3
4
option A :
BD
rep
BD
PA
option B :
PA
année Í
Ce document est extrait du Guide des milieux agropastoraux et habitats associés
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BD
PA
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rep
rep
Avec la participation financière de :
Mis en oeuvre par le Parc naturel régional des Pyrénes catalanes - Document complet disponible sur le site
http://www.parc-pyrenees-catalanes.fr - rubrique Service d’information terrritoriale
Prestataires associés : H. Chevallier, ONF, AGRNN / Partenaires techniques : OEIR SUAMME Bernard Lambert
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