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chapitre3-Transfert-Thermique

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Notes de Cours de Transfert Thermique
Ayadi Mahfoudh &Houda Oukabi
Chapitre III
TRANSFERT THERMIQUE
PAR CONVECTION
1. Généralités et notions de base
Dans tous les problèmes que nous avons traités jusqu'à présent, nous avons supposé que le
coefficient d'échange thermique intervenant dans la loi de Newton était connu a priori. Or,
dans la plupart des applications de la thermique, la détermination du coefficient d'échange est
précisément la partie la plus délicate. En effet, dans les transferts de chaleur par convection,
la conduction thermique déjà présente dans les solides s'ajoute l'advection, transfert d'énergie
induit par l'écoulement, ce qui introduit un niveau de complexité supplémentaire. De façon
générale, le but de ce chapitre est donc la détermination du coefficient d'échange thermique.
On notera h le coefficient d’échange local en un point de la surface d’échange. Notons que h
n'est pas nécessairement uniforme, il est susceptible de varier dans l'espace.
1.1Convection
Le transfert de chaleur par convection est associé à un déplacement de matière (fluide), les
particules chaudes en mouvement peuvent migrées vers des zones moins chaudes. Ainsi le
type d'écoulement est important dans la description du problème.
Lorsque le mouvement du fluide se produit naturellement sous l’effet de la variation de la
densité et des forces de gravité, la convection serait qualifiée de libre ou naturelle. Si le
mouvement du fluide est provoqué par une cause extérieure (ventilateur, pompe…) la
convection serait dite forcée
1.2 Régime d’écoulement
Les particules fluide en mouvement peuvent décrire des trajectoires régulières, autrement les
lignes de courant restent parallèles, l’écoulement est dit laminaire. L’écoulement est dit
turbulent lorsqu’il n’y pas de direction privilégiée. Les particules fluides se déplacent dans
toutes les directions.
1.3 Problème de la convection
Chaque situation fait intervenir de nombreux paramètres descriptifs. Le problème majeur pour
calculer le flux de chaleur transféré par convection est la détermination du coefficient
d’échange h. Considérons l’exemple d’un fluide en circulation forcée dans une canalisation
(figure3.1) pour lequel on se propose de déterminer le coefficient de convection h
caractérisant le transfert de chaleur fluide-paroi.
V
Figure 3.1 : Paramètres de convection pour un écoulement forcé
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Les paramètres descriptifs du transfert par convection forcée de cette application sont illustrés
dans le tableau 3.1. Huit grandeurs peuvent intervenir dans le calcul du flux avec 4
dimensions fondamentales représentant respectivement la longueur L, la masse M, le temps T
et la température θ.
Remarques
1. Lorsque les grandeurs mécaniques et grandeurs thermiques ne permettent pas sera la
mesure de l'échange d'énergie, on ajoutera la quantité de chaleur Q qui sera considérée
comme une 5ième dimension.
2. Q est homogène à un travail qui s'exprime en fonction des dimensions fondamentales
M, L et T par Q = M.L. T -2 n'est pas une vraie dimension fondamentale.
Tableau 3.1: Paramètres descriptifs
Grandeur
symbole Unité SI
Diamètre du tube
Vitesse du fluide
Masse volumique du fluide
Viscosité dynamique du fluide
Conductivité thermique du fluide
Chaleur massique du fluide
Coefficient d’échange convectif
Ecart de température
Densité de flux
D
V
ρ
η
λ
Cp
h
Tf-Tp
φ
m
m.s-1
Kg.m-3
Kg.m-1s-1
W.m-1.K-1
J.Kg-1K-1
W.m-2K-1
K
W
Equations aux
dimensions
L
LT-1
ML-3
ML-1T-1
MLT-3θ-1
L2T-2θ-1
MT-3θ-1
θ
ML2T-3
2. Analyse dimensionnelle
2.1 Principe de la méthode
Le tableau 4.1 montre qu’on peut exprimer les grandeurs physiques en fonction d'un nombre
limité de dimensions fondamentales. La méthode d’analyse dimensionnelle repose sur le
principe de l’homogénéité des termes d’une équation connue sous le nom de théorème de
Vaschy-Buckingam ou théorème des groupements π.
Une loi physique exprime une variable physique G1 en fonction d'un certain nombre d'autres
variables physiques indépendantes G2, G3,….., Gn cela pourra se traduire par une relation du
type :G1=f(G2,G3,…,Gn). Cela montre que la loi physique peut être présentée par une relation
de la forme : F(G1,G2,…,Gn)=0.
Le nombre de variables intervenants dans cette relation est souvent élevé, ce qui est le cas
pour un problème de transfert par convection, une simplification du problème serait exigée
celle-ci pourra s’effectuer de la manière suivante :


On écrit pour chaque variable Gi, l'équation aux dimensions en fonction des
dimensions fondamentales. On dispose alors de n équations qui ont nécessité p
dimensions fondamentales pour caractériser toutes les grandeurs physiques.
On prélève p de ces n variables que l'on considère comme variables de base (chaque
variable est définie par une équation de base). Cela permet d’obtenir ce qu’on appelle
équations de base. Bien que le choix des équations prélevées soit arbitraire, il faut
toutefois que chaque dimension fondamentale apparaisse au moins une fois sur
l'ensemble des p équations.
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
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Les (n-p) variables restantes seront présentées alors sous forme de (n-p) rapports sans
dimensions appelés groupements  qui sont des "grandeurs réduites". Cela permet de
transformer la loi physique pour qu’elle soit présentée sous la forme d’une relation du
type:
n
F (G1 , G2 , G3 ,....Gn )  D1n1 .D2n2 ....D pq g ( 1 ,  2 ,...,  n  p )  0
Le terme g(π1,π2,…,πn-p) qui devra être nulle constitue ce qu’on appelle une équation
réduite de la loi physique:
g(π1,π2,…,πn-p)=0
les relations définissant D1, ….., Dp formes les équations de base
Un groupement i est défini par une équation sans dimension. Il est obtenu par le rapport entre
une grandeur physique n'appartenant pas à l’ensemble des équations de base et le produit des
équations de base, chacune d'elle étant portée à une puissance qu’on devra déterminer:
Gi 
i 
avec (i=p+1,p+2,…, p+(n-p))
a1
G1  .G2 a2 ..... G p a p
 
Pour chaque dimension fondamentale M, L, T et θ figurant au dénominateur, on fait la somme
des exposants que l'on identifie avec l'exposant de la même dimension figurant dans l'équation
dimension de la grandeur physique du numérateur. On obtient ainsi un système linéaire de p
équations dont la résolution permet de déterminer les p exposants des équations de base du
dénominateur.
Il suffit alors d'écrire le rapport  en fonction des grandeurs physiques attachées aux équations
dimensions de départ.
Théorème de Vaschy-Buckingam
Toute fonction F de n variables indépendantes Gi mesurées par p unités
fondamentales (avec n>p) s’exprime nécessairement sous la forme:
n
F (G1 , G2 , G3 ,....Gn )  D1n1 .D2n2 ....D pq g ( 1 ,  2 ,...,  n  p )  0
les variables D1, D2, …,Dp étant choisies dimensionnellement indépendantes. Les
fonctions πi sont des groupements adimensionnels des variables D1, D2, …,Dp.
2.2 Détermination des groupements adimensionnels
2.2.1 Démarche d’analyse
On se propose de traiter les échanges par convection entre un fluide en circulation forcée dans
une canalisation cylindrique pour lequel on se propose de déterminer le coefficient de
convection h relatif au transfert de chaleur fluide-paroi qui correspond à une convection
forcée.
Il faut déterminer en premier lieu tous les paramètres dont dépend la densité de flux de
chaleur φ qui est liée à h par la relation φ= h(Tp-Tf).
Ces paramètres sont respectivement
 les caractéristiques du fluide (tableau 3.2),
 la vitesse d’écoulement V,
 le diamètre de la conduite D
 la différence de température (Tp-Tf)
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Tableau 3.2 : Caractéristiques du fluide
Equation aux
Grandeur
symbole dimensions
Masse volumique du fluide
ρ
ML-3
Viscosité dynamique du fluide
η
ML-1T-1
Conductivité thermique du fluide
λ
MLT-3θ-1
Chaleur massique du fluide
cp
L2T-2θ-1
La loi recherchée serait représentée par une relation du type :
F(ρ ,η, λ, cp, V, D, h, Tp-Tf )=0
Il faut choisir ensuite 4 (p=4) variables de base de façon à ce que les 4 dimensions
fondamentales figurent au moins une fois dans l'ensemble des variables. Prenons par exemple
ρ , λ, η et D comme variables de base, il reste les variables V, cp, h et Tp-Tf
On écrit alors les 4 rapports sans dimension correspondants à ces variables sous la forme :
c
T T
V
h
 1  a1 b1 c1 d1 ,  2  a2 b2 p c2 d 2 ,  3  a3 b3 c3 d 3 et  4  a4 pb4 c4 f d 4
   D
   D
  D
  D
2.2.2 Calcul des exposants
Pour calculer les exposants des puissances on doit remplacer dans chaque rapport πi les
grandeurs physiques par leurs équations dimensions ce qui donne par exemple pour π1 :
 1  
V 
a
b
     c Dd
1
1
1
1

ML  MLT
 3 a1
LT 1
 1
3
 ML T  L
b1
1
1 c1
d1

LT 1
M a1  b1  c1 L 3a1  b1  c1  d1T  3b1  c1  b1
Pour chaque dimension fondamentale, on identifie les exposants de puissance entre
numérateur et dénominateur relatifs à une même dimension ce qui conduit au système :
a1+b1+c1=0
-3a1+b1-c1+d1=1
-3b1-c1=-1
-b1=0
La résolution des équations donne les valeurs des différents exposants soit:
a1=-1, b1=0, c1=1 et d1=-1
V
V
VD
 Re
Cela donne :  1  a1 b1 c1 d1  1 0 1 1 

  D
  D
La même démarche d’identification serait appliquée aux trois groupements restants, en
remarquant que les 4 groupements ne diffèrent que par leurs numérateurs respectifs. Le
tableau 3.3 récapitule les résultats des calculs développés.
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Tableau 3.3 : Identification des groupements adimensionnels
Groupement
1 
2 
3 
4 
Dimension
numérateur
V
-1
LT
 a b  c D d
1
1
1
1
Cp
 a b  c D d
2
2
2
2
h
 a b  c D d
3
3
3
-3 -1
3
Tp  T f
 a b  c D d
4
4
4
L2T-2θ-1
4
MT θ
θ
Système
d’équations
a1+b1+c1=0
-3a1+b1c1+d1=1
-3b1-c1=-1
-b1=0
a2+b2+c2=0
-3a2+b2c2+d2=2
-3b2-c2=-2
-b2=-1
a3+b3+c3=1
-3a3+b3c3+d3=0
-3b3-c3=-3
-b3=-1
a4+b4+c4=0
-3a4+b4c4+d4=0
-3b4-c4=0
-b4=1
Solutions
a1=-1
b1=0
c1=1
d1=-1
a2=0
b2=1
c2=-1
d2=0
a3=0
b3=1
c3=0
d3=-1
a4=-2
b4=-1
c4=3
d4=-2
Nombre sans
dimension
Re 
VD

Pr 
C p

Nu 
Nb 
Dénomination
du
groupement
Nombre
de Reynolds
Nombre de
Prandtl
hD
Nombre de
Nusselt

 2 D 2  (T p  T f )

3
Nb 
Re2
Ec .Pr
Le groupement  4 peut être exprimé en fonction de Pr et Re :
C R2
 4  p e2 T
Pr V
Cela conduit à identifier un autre nombre sans dimensions connu sous le nom de nombre
d’Eckert:
V2
Ec 
C p T
2.3 Intérêt de l’analyse dimensionnelle
La méthode de l’analyse dimensionnelle fournit les grandeurs réduites exploitables pour
déterminer les lois de transfert. Ces lois sont de la forme :
g(Nu, Re, Pr, Ec)=0
Les variables réduites sont exploitables pour la représentation, la comparaison et la recherche
des résultats expérimentaux :
- la représentation des résultats expérimentaux est simplifiée, on pourra avoir une
courbe reliant 2 variables ou un abaque reliant 3 variables au lieu d’une relation liant
(3+p) paramètres
- la comparaison des résultats expérimentaux est aussi rapide et aisée, quelque soit le
chercheur même si le système d’unité utilisé est différent puisque les grandeurs
réduites sont sans dimension.
- La recherche des résultats expérimentaux est facilitée et ordonnée: s’il suffit de tracer
une courbe entre deux variables réduites, c’est qu’il suffit d’effectuer une seule série
d’expériences.
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Il faut remarquer que la méthode de l’analyse dimensionnelle qui fournit des grandeurs
réduites ne donne pas la forme de la relation qui les lie, la recherche de cette relation fait
l’objet du dépouillement des résultats expérimentaux.
2.4 Signification de quelques groupements adimensionnels

Re: est le nombre de Reynolds, il caractérise le régime d’écoulement dans la
canalisation
 Nu : est le nombre de Nusselt, on peut le mettre sous la forme d’un rapport :
D /
Nu 
1/ h
Cette écriture montre que ce nombre est le rapport de la résistance thermique de
conduction par la résistance thermique de convection. Il est d’autant plus élevé que la
convection est prédominante sur la conduction. Il caractérise par suite le type de transfert
 Pr: Ce nombre est calculable pour un fluide donné indépendamment des conditions
expérimentales (il ne dépend pas de la température) et caractérise l’influence de la
nature du fluide sur le transfert de chaleur par convection.
 Ec : ce nombre caractérise le rapport de l’énergie mécanique et de l’énergie thermique
phénomène de conversion que l'on rencontre dans les tuyères à nombre de Mach élevé
Remarques
1. Certain nombre sans dimensions sont obtenus par des groupements d’autres
nombres. Tel est le cas du nombre de Peclet Pc qui est le produit du nombre de
Reynolds par le nombre de Prandtl :
VD C p  VC p D
Pc  Re .Pr 
.




2. Les corrélations expérimentales développées par les chercheurs ont permis
d’introduire de nombreux groupements adimensionnels, le tableau 3.4 récapitule
quelques nombres intervenant en transfert par convection.
Tableau 3.4 : Nombres adimensionnels intervenant en convection
Reynolds
Prandtl
Nusselt
Peclet
Margoulis
VD

C
Pr 

Re 
Nu 
hD
Rayleigh
Eckert

VCD

h
Ma 
VC
Pc 
Grashof
Richardson
gT 2 L3
2
C gT 2 L3
Ra  p

Gr 
Ec 
Ri 
V2
c p T
gTL
V2
g est l’accélération de la pesanteur et β le coefficient de dilatation défini par :
1  v 
1   
      
v  T  P
  T  P
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3. Convection sans changement de phase
3.1Convection naturelle, convection forcée
Les transferts de chaleur qui s’effectuent simultanément avec des transferts de masse sont dits
transferts de chaleur par convection. Ce mode d’échange de chaleur existe au sein des milieux
fluides dans lesquels il est généralement prépondérant.
Selon la nature du mécanisme qui provoque le mouvement du fluide, on distingue :
 La convection libre ou naturelle : le fluide est mis en mouvement sous le seul effet
des différences de masse volumique résultant des différences de températures sur les
frontières et d’un champ de forces extérieures (la pesanteur).
 La convection forcée: le mouvement du fluide est induit par une cause indépendante
des différences de température (pompe, ventilateur,...).
3.2 Régime d’écoulement
Compte tenu du lien entre le transfert de masse et le transfert de chaleur, il est nécessaire de
prendre en compte le régime d’écoulement.
 En régime laminaire, l’écoulement s’effectue par couches pratiquement
indépendantes.
Entre deux filets fluides adjacents les échanges de chaleur s’effectuent donc :
o Par conduction uniquement si l’on considère une direction normale aux filets
fluides (lignes de courant).
o Par convection et conduction (négligeable) si l’on considère une direction non
normale aux filets fluides.
 En régime turbulent, l’écoulement, comme l’illustre la figure 3.2, n’est pas
unidirectionnel. L’échange de chaleur dans la zone turbulente s’effectue par
convection et conduction dans toutes les directions. On vérifie que la conduction
moléculaire est généralement négligeable par rapport à la convection et à la « diffusion
turbulente » (mélange du fluide dû à l’agitation turbulente) en dehors de la souscouche laminaire.
V=0
Zone de turbulence
Vmax
Sous couche laminaire
Figure 3.2 : Schématisation d’un écoulement turbulent
3.3 Couches limites dynamique et thermique
Quel que soit le régime d’écoulement, il demeure une couche limite dynamique dans laquelle
l’écoulement est laminaire et dont l’épaisseur est d’autant plus réduite que le nombre de
Reynolds est grand. L’épaisseur de cette couche limite varie en fonction de nombreux
paramètres : nature du fluide, température, rugosité de la paroi, ...
L’analogie de Reynolds montre que le gradient thermique est particulièrement important au
voisinage de la paroi, dans une couche limite thermique qui se développe de manière
analogue à la couche limite dynamique. Quel que soit le régime d’écoulement du fluide, on
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considère que la résistance thermique est entièrement située dans cette couche limite
thermique qui joue le rôle d’isolant.
Ceci correspond au modèle de Prandtl représenté sur la figure 3.3 à titre d’exemple pour
l’écoulement turbulent d’un fluide dans une conduite.
Profil des
vitesses
V=0
Tf
Profil des
températures
Tp
Figure 33 : Représentation du modèle de Prandtl pour un écoulement turbulent
3.4 Expression du flux
Quel que soit le type de convection (libre ou forcée) et quelque soit le régime d’écoulement
du fluide (laminaire ou turbulent), le flux de chaleur est donné par la relation dite loi de
Newton :
  hST
Le problème majeur à résoudre avant le calcul du flux de chaleur consiste à déterminer le
coefficient de transfert de chaleur par convection h qui dépend d’un nombre important de
paramètres : caractéristiques du fluide, de l’écoulement, de la température, de la forme de la
surface d’échange,...
On trouvera, dans le tableau 3.5, l’ordre de grandeur du coefficient de transfert de chaleur par
convection pour différentes configurations.
Tableau 3.5 : Ordre de grandeur du coefficient de transfert
de chaleur par convection
Configuration
h (W.m-2K-1)
Convection naturelle
2-10
 Dans un gaz
100-1000
 Dans un liquide
Convection forcée
 Avec un gaz
 Avec un liquide
10-200
100-5000
Ebullition de l’eau
 Dans un récipient
 En écoulement dans un tube
2500-35000
5000-100000
Condensation de l’eau sous 1 atm
 Sur une surface verticale
 A l’extérieur de tubes horizontaux
1000-11000
10000-25000
4. Méthodologie de résolution des problèmes de convection
Pour résoudre un problème de convection, il est essentiel de reconnaitre la nature du
phénomène selon qu’il ait de la convection forcée ou de la convection naturelle
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4.1 Convection Forcée
En l’absence de solution exacte, où une solution analytique ne peut pas être établie, on utilise
des corrélations déduites d’expérimentations. L’application de l’analyse dimensionnelle
montre que la relation liant le flux de chaleur transféré par convection aux variables dont il
dépend peut être recherchée sous la forme d’une relation entre trois nombres adimensionnels :
Nu  f ( Re , Pr )
Ces trois nombre sont définis respectivement par:
C p
VD
hD
, Re 
et Pr 
Nu 



D est la dimension caractéristique de la géométrie considérée qui sera par exemple le diamètre
hydraulique DH
4.SP
DH 
Pm
Où SP est la section de passage et Pm le périmètre de la section de passage.
Pour un écoulement s’effectuant à l’intérieur d’un tube cylindrique DH est égal au diamètre
intérieur du tube. DH est pris égal au diamètre extérieur du tube pour un écoulement extérieur
perpendiculaire à ce tube. Le diamètre hydraulique est pris égal à la longueur pour un
écoulement à surface libre sur une plaque…
Le calcul d’un flux de chaleur transmis par convection forcée s’effectue de la manière
suivante :
1. calcul des nombres adimensionnels de Reynolds et de Prandtl
suivant la valeur de Re et la configuration du système (plaque, canalisation (section
circulaire ou autres)…, verticale, horizontale, inclinée)
On choisit une corrélation (loi empirique fournie par les expérimentateurs)
2. calcul du nombre de Nusselt par application de la corrélation retenue
3. calcul de h et du flux avec les relations :
Nu
et   hS (T f  T p )
h
D
Il faut remarquer que les propriétés du fluide (Cp, λ, ρ, η) doivent être calculées à une
température moyenne dite température du film :
T  Tp
Tm  f
2
4.2 Convection naturelle
4.2.1 Mécanisme de la convection naturelle
Considérons un fluide au repos en contact avec une paroi plane à température T (figure 3.4).
Si l’on porte la paroi à une température T+T, une particule fluide de volume v proche ou en
contact de la paroi s’échauffe par conduction et elle subit une dilatation thermique de telle
sorte que son volume passe de v à v+v et sa masse volumique passe de ρ à ρ+ρ (la masse
de la particule est conservée).
En admettant qu’à la température T la particule est en équilibre sous l’effet de son propre
poids et de la poussée d’Archimède l’équation représentant cet équilibre s’écrit :



 mg z  vg z  0
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Lorsque la particule s’échauffe l’équilibre de la particule sera rompu : elle se trouve donc
soumise à une force ascensionnelle obtenue par une accélération  . Le théorème de la
résultante dynamique appliqué à la particule en mouvement d’ascension s’écrit :

.


 mg z  (    )(v  v) g z  (    )(v  v) z
Fluide T, ρ
Fluide T, ρ
Tp= T
Paroi
Tp= T+T
Figure 3.4 : Représentation du mécanisme de convection naturelle
La conservation de la masse s’écrit : m=ρv+ρv=0
v
Ainsi, on montre :    
v



v
v
 mg z   (1  )(v  v) g z   (1  )(v  v) z
v
v
v
Le rapport
étant petit par rapport à l’unité, cela permet de simplifier l’équation qui
v
s’écrira : vg  v
v

L’accélération de l’ascension est alors :  
g
g
v

1   
  et en faisant tendre la variation  de
  T  P
la masse volumique vers  l’accélération d’ascension deviendra :
v
 
g  Tg
v
Cela montre que le mouvement du fluide est induit par les différences de masse volumique
engendrées par le gradient de température donnant naissance aux courants de convection.
Dans le cas d’un transfert de chaleur par convection naturelle le long d’une plaque plane, le
coefficient de convection dépend des caractéristiques du fluide : λ, ρ, Cp, η, β, g de la paroi
caractérisée par la longueur L et de l’écart de température T aux bornes de la couche limite,
ce que l’on peut traduire par une relation du type :
Φ=f(λ, ρ, Cp, η, β, g , L, T)
En introduisant la dilatation thermique :   
Dans le système M, L, T, θ, cette relation entre 8 grandeurs pourra conduire à une relation
entre quatre groupements adimensionnels. On montre qu’on peut réduire ces groupements à
trois nombres adimensionnels (définis dans le tableau 3. 6), liés entre eux par une relation du
type :
Nu=f(Gr,Pr)
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Tableau3.6 Nombre adimensionnels intervenant en convection naturelle
Nombre de Prandtl
Nombre de Nusselt
Pr 
C p
Nu 

hD

Nombre de Grashof
gT 2 L3
Gr 
2
4.2.2 Signification physique du nombre de Grashof
Lorsque l’unité de masse du fluide, soumise à l’accélération Tg subit une variation
d’altitude L, la conservation de l’énergie permet d’écrire :
V2
 gTL
2
V2
représente la variation d’énergie cinétique et gTL la variation d’énergie potentielle. On
2
voit donc que le nombre de Grashof peut se mettre sous la forme :
gT 2 L3  2V 2 L2 1  VL 
Gr 

 

2   
2
2 2
2
Il est donc proportionnel au carré d’un nombre de Reynolds caractérisant l’écoulement. En
pratique, en convection naturelle, le courant qui prend naissance reste laminaire jusqu’à ce
que le nombre de Grashof atteigne une valeur d’environ 109.
4.2.3 Calcul du flux
Le calcul d’un flux de chaleur transmis par convection naturelle s’effectue de la manière
suivante :
1. calcul des nombres adimensionnels de Grashof et de Prandtl
2. choisir la corrélation suivant la valeur de Gr et la configuration du système,
3. calcul du nombre de Nusselt par application de la corrélation retenue,
4. calcul de h et du flux avec les relations :
Nu
et   hS (T p  T f )
h
D
Il faut remarquer que les propriétés du fluide (Cp, λ, ρ, η) doivent être calculées à une
température moyenne comme en convection forcée.
5. Convection avec changement d’état
Il est bien connu que l'eau se condenser sur une vitre froide ou bouillir au fond d'une
casserole. La formation des panaches de « vapeur » à la sortie des cheminées entre aussi dans
le changement de phase.
Pour l'eau par exemple, l'enthalpie de changement d'état liquide-gaz est supérieure à plus de 5
fois la chaleur nécessaire pour élever la température de la même quantité d'eau de 0 à 100°C.
On s'attend donc à ce que le transfert de chaleur par convection soit fortement amplifié en cas
d'ébullition (paroi chaude) ou de condensation (paroi froide).
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Cependant, dans le cas de l'ébullition, il faut aussi remarquer que l'ébullition remplace une
partie du liquide proche de la paroi par un gaz de moindre conductivité thermique. Le résultat,
en termes de densité de flux de chaleur, dépend donc des conditions d’échange. Le paramètre
caractéristique du système est l'écart entre la température de surface (température de la paroi)
Tp et la température d’ébullition (de saturation) Ts du liquide à la pression considérée.
5. 1 Condensation
5.1.1 Description des phénomènes
Les échanges de chaleur entre une vapeur se condensant sur une paroi et la paroi proprement
dite sont liés aux types de condensation qui dépendent essentiellement des interactions
liquide-paroi :
 Si le liquide ne mouille pas la surface, il se forme alors en certains points des
gouttelettes de liquide qui ruissellent le long de la paroi. Ce type de condensation ne
peut s’observer que si la paroi a une surface lisse et propre.
 Dans le cas d’une condensation en gouttes, le liquide, sur la paroi qui ne forme pas un
film continu; offre une résistance thermique négligeable.
Cependant, le type de condensation que l’on rencontre généralement dans la pratique est la
condensation en film : la paroi est isolée de la vapeur par un film continu de liquide qui joue
le rôle d’isolant thermique entre la paroi et la vapeur et fait chuter la valeur du coefficient de
transfert de chaleur par convection h par rapport à la condensation en gouttes.
5.1.2 Coefficient d’échange pour la condensation en film
La théorie de Nusselt relie analytiquement le coefficient de transfert h aux divers paramètres
physiques intervenant dans la condensation en film d’un fluide sur une paroi. On traitera le
cas d’une paroi verticale (figure 3.5) et on se propose de déterminer le coefficient h en
considérant les simplifications apportées par les hypothèses suivantes :
 Ecoulement laminaire du film.
 Température de paroi constante.
 Gradient de température constant dans le film.
 Grand rayon de courbure du film de condensat.

y
Tp
Ts
dx
y
a
Film de condensat

x
Figure 3.5: Schématisation de la condensation sur une paroi verticale
On notera Ts la température de saturation (rosée) de la vapeur et Tp (Tp<Ts) la température
maintenue constante de la paroi verticale. Les forces s’exerçant sur le système constitué du
liquide d’épaisseur dx situé entre y et a et de longueur unité suivant Oz (surface grise) sont:
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
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
La force de pesanteur : ρ1g(a-y)dx x


La force due à la vapeur d’eau déplacée : - ρvg(a-y)dx x
dV 
 La force de frottement visqueux :  1
dx x (hypothèse du fluide newtonien)
dy
Le théorème de la résultante appliqué à la particule fluide en mouvement de translation,
supposé s’effectuer à vitesse constante, donne l’équation :
dV
 1
dx   v g (a  y)dx  1 g (a  y)dx  0
dy
Cela conduit successivement aux relations :
dV
1
dV
 ( 1   v ) g (a  y)
1 g (a  y)  1
  v g (a  y) et
dy 1
dy
L’intégration de la dernière relation entre 0 et y avec la condition limite : V=0 à y=0 donne :
1
y2
V ( y)  ( 1   v ) g (ay  )
1
2
Le débit massique de liquide condensé à une hauteur x (par unité de longueur suivant Oz) est
donné par :
a
a

y2
qm   1V ( y)dy  1 ( 1   v ) g  (ay  )dy
1
2
0
0
Tout calcul fait, on montre :
qm 
1
( 1   v ) ga 3
31
Le flux de chaleur élémentaire cédé par le condensat à la paroi sur la hauteur dx s’écrit :


 T 
 dx  dx(Ts  Tp ) / a
d x   gradT .( y)dx   
 y  y  0
Entre les hauteurs x et x+dx, l’épaisseur du film de liquide passe de a à a+da du fait de la
condensation sur la hauteur dx. La quantité de vapeur condensée entre x et x+dx s’écrit :

 
dqm  d  1 ( 1   v ) ga 3   1 ( 1   v ) ga 2 da
 31
 1
Le flux de chaleur cédé par le condensat à la paroi doit être égal à la chaleur latente de
condensation libérée par la quantité de vapeur calculée ci-dessus soit:
d x 
1
( 1   v ) ga 2 Hda  dx(Ts  T p ) / a
1
Cette dernière relation pourra se mettre sous la forme :
1 (Ts  Tp )
a 3 da 
dx
1 ( 1   v ) gH
L’intégration de cette équation avec la condition limite a= 0 en x = 0 conduit à :
1/ 4
 41 (Ts  Tp ) x 

a  
 1 ( 1   v ) gH 
Le coefficient de transfert de chaleur local (en x) par convection vérifie :
dx(Ts  Tp )
 hx dx(Ts  Tp )
a
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Ainsi on déduit :

a
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 hx et on montre :
1/ 4
 1 ( 1   v ) g13 H 

hx  
 4 (T  T ) x 
1
s
p


En négligeant la masse volumique de la vapeur devant celle du condensat, le coefficient de
transfert moyen s’obtient en intégrant le coefficient local sur la hauteur L de la surface de
condensation :
1/ 4
1L
2 2  12 g13 H 


hv   hx dx 
L0
3  L1T 
Avec
 H : chaleur latente de condensation (J kg-1)
 T : différence entre la température de rosée de la vapeur et la température de la paroi
(°C)
 L : hauteur de la paroi (m)
La condition de validité est limitée au régime d’écoulement laminaire (Re inférieur à 2000)
le nombre de Reynolds Re est défini de la façon suivante : On considère le débit massique de
condensat Qm et la section de passage S. dans le cas d’un tube vertical de diamètre extérieur
4Qm
De , le nombre de Reynold s’obtient par la relation : Re 
De
Remarques
1. Les grandeurs physiques relatives au liquide sont évaluées à la température du film
définie par la formule de Drew :
3T  Tv
Tf  p
4
2. Une valeur moyenne de h pour un tube horizontal peut être calculée par :
1/ 4
 12 g13 H 

hv  0.725
 De1T 
La condition de validité étant la même que celle du tube vertical
5.2Ebullition
5.2.1Description des phénomènes
Lors du refroidissement d’une vapeur à pression constante, la condensation est initiée sur des
«germes» de très petits diamètres (poussières en suspension dans l’atmosphère par exemple) à
une température Tg inférieure à la température de saturation Ts(P) (la température de
saturation dépend de la pression). Le développement de la condensation va ensuite avoir pour
effet d’augmenter la taille des gouttelettes et diminuer l’écart entre Tg et Ts(P).
De manière analogue, lorsque l’on chauffe un liquide, on suppose que sur les parois chaudes
sur lesquelles se produit l’ébullition se trouve des discontinuités (petites cavités contenant de
l’air) qui servent de “germes” favorisant la naissance de bulles de petit diamètre à une
température Tb supérieure à la température de saturation Ts(P) dépendant de la pression. Le
développement de l’ébullition va ensuite avoir pour effet d’augmenter la taille des bulles et
diminuer l’écart entre Tp et Ts(P).
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4.2.1 Régimes d’ébullition
Les variations du coefficient de transfert de chaleur h en fonction de l’écart de température TpTs(P) est la température de la paroi chauffée, présentent la même allure pour un grand nombre
de liquides, elles sont représentées par le graphe de Nukiyama (figure 3. 6)
Φ
Tp-Ts(P)
Figure 3.6 : Diagramme d’ébullition de Nukiyama
Nukiyama a suivi l'ébullition d'un liquide chauffé par un filament. Il a pu observer :
Lors du chauffage
 Dans une première phase, jusqu'au point A, aucune bulle de gaz ne se forme sur le
filament : l'énergie est communiquée au liquide qui s'évapore en surface,

Entre A et B, la nucléation de bulles a lieu sur le filament : c'est le régime d'ébullition
nucléé qui se poursuit jusqu'en B,

Entre B et D les bulles occupent de plus en plus de surface sur le filament, la densité
de flux stagne jusqu'en D. Selon les conditions, il est même possible que le flux en D
soit inférieur au flux en B (φ(D)< φ(B))

au delà de D : le liquide ne parvient plus jusqu'à la surface du filament : on se trouve
dans le régime de l'ébullition en film, la chaleur est transmise par
conduction/convection en phase gaz et par rayonnement,
Lors du refroidissement
 Depuis un point situé au delà de D : le régime d'ébullition en film se prolonge jusqu'en
C (point de Leidenfrost),
 La transition vers le régime nucléé se fait à plus basse température qu'à la montée,
 En dessous de A, on retrouve un régime d'évaporation (ébullition non nucléée)
4.2.2 Flux transféré pendant le chauffage
 Jusqu’au point A
Bien que Tp soit supérieure à Ts(P), il n’y a pas encore naissance de bulles. L’échange paroiliquide s’effectue par convection naturelle et obéit à la loi de Newton: h se calculant par les
corrélations concernant la convection naturelle.
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 Entre les points A et B
L’évacuation de la chaleur s’effectue principalement sous forme de chaleur latente de
vaporisation. La densité de flux de chaleur φ, transférée dans cette zone, peut être calculée par
la formule de Rosenhow :
C1T
 
H Pr1
s
 
 C 
 1H

0

g ( 1   v ) 
0.33
avec
C1 : Capacité calorifique du liquide
T : Ecart de température Tp-Ts(P)
H : Chaleur latente de vaporisation
Prl : Nombre de Prandtl du liquide à saturation
σ0 : Tension superficielle (tableau 3.7 et 3.8)
g : Accélération de la pesanteur ρ
ρ1 : Masse volumique du liquide ρ
ρv : Masse volumique de la vapeur
C : Constante déterminée expérimentalement à extraire à partir du tableau 3.9
s=1 pour l’eau et s =1,7 pour les autres liquides
Tableau 3.7: Valeur de la tension superficielle de quelques liquides
Tableau 3.8: Valeur de la tension superficielle pour l’eau (d’après Holman, 1990)
Température de
saturation (°C)
Tension superficielle
N.m-1
Température de
saturation (°C)
Tension
superficielle N.m-1
0
15.6
37.8
60
93.3
100
75.6 x10-3
73.3x10-3
69.8 x10-3
66 x10-3
60.1 x10-3
58.8 x10-3
160
226.7
293.3
360
374.1
46.1 x10-3
32 x10-3
16.2 x10-3
1.46 x10-3
0
Tableau 3.9: Valeurs de la constante C pour diverses configurations
fluide/surface chauffante (d’après Holman, 1990)
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Configuration
C
 au point B
La couche de vapeur isole totalement la paroi du liquide et la chaleur ne peut plus se
transmettre que par l’intermédiaire de la vapeur de très faible conductivité thermique.
L’augmentation brutale de la résistance thermique va provoquer une brusque augmentation de
la température de la paroi chauffante jusqu’à un niveau qui va permettre d’évacuer le flux
fourni à la paroi à la fois par conduction-convection et par rayonnement. On passe ainsi
brusquement du point B au point D dont la température dépasse largement 1000°C, on a
fusion de la paroi dans la plupart des cas, c’est pourquoi le point B est appelé « point de burnout ».
La détermination du point de burn-out est capitale dans l’étude de l’ébullition pour
d’évidentes raisons de sécurité. La corrélation la plus utilisée pour déterminer cette densité de
flux de burn-out est la suivante est celle Zuber ( 1958) :
0.25
  g ( 1   v )  



H  0
1 v
2

24
g
1
v

 Au-delà du point D
La zone d’ébullition pelliculaire dans laquelle le transfert de chaleur de la paroi vers le liquide
s’effectue par conduction et par rayonnement à travers la couche continue de vapeur. Les
coefficients de transfert de chaleur peuvent se calculer par la corrélation de Bromley (1950) :
 Coefficient associé à la conduction
v

 3v  v ( 1   v ) g (H  0.4C pv T 

hc  0.62


D


T
h
v


Coefficient associé au rayonnement :
 p (Tp4  Ts4 )
hr 
T p  Ts

Coefficient d’échange global
0.25
1
 h 3
h  hc  c   hr
h
La relation empirique exprimant le coefficient d’échange global nécessite
l’utilisation d’une méthode itérative pour calculer h.
4.2.3 Intérêt du transfert de chaleur par ébullition
Outre dans les générateurs de vapeur d’eau largement utilisés dans les industries agroalimentaires et textiles, ce type de transfert est utilisé pour l’extraction de très importantes
puissances calorifiques à partir de surfaces très réduites : refroidissement de cœurs de
réacteurs nucléaires, de moteurs de fusée... du fait des valeurs élevées des coefficients de
transfert, de l’ordre de 100 000 W m-2K-1
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Annexes : Quelques corrélations
Annexe II
Corrélations pour le calcul de h en convection forcée
Annexe I
Corrélations pour le calcul de h en convection naturelle
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Exercices et Problèmes corrigés
Exercice 1 : Etude d’une enceinte calorimétrique
(Examen de contrôle ENIB juin 2016)
La figure 3 schématise une enceinte calorifugée contenant initialement une masse M0 d’eau
liquide à la température T0 et de chaleur spécifique cp. On se propose d’étudier l’évaporation
de l’eau contenue dans l’enceinte (on parle d’évaporation lorsque le processus de passage de
l’état liquide à l’état gazeux est lent et ne concerne que la surface du liquide). Ce processus
de changement de phase est réalisé grâce à la dépression provoquée par la pompe lors de
l’évacuation des gaz formés à la surface supérieure du liquide.
La chaleur d’évaporation de l’eau dans l’intervalle de température, considéré dans ce
problème, est exprimée par la relation :
Lv=a-bT
Où a et b sont des constantes et T la température absolue de l’eau à l’état liquide (supposée
homogène).
Pompe
Vapeur
dm
Paroi isolante
Eau
Figure 3 : Principe de l’enceinte calorimétrique
Données
M0=30g, T0=345K, Cp=4185 J.kg-1.K-1, b=2900J.kg-1.K-1, T1=285K,
Lf=335kJ.Kg-1
1. Sachant que la quantité de chaleur nécessaire pour évaporer une masse d’eau dm est :
dQ= Lvdm et comme le système est thermiquement isolé, cette quantité de chaleur dQ
doit être puisée dans la masse m d’eau liquide restante dans l’enceinte.
Qu’observe-t-on ? Exprimer en fonction de T et du débit massique de l’eau évaporée,
la puissance thermique d’évaporation.
2. En considérant la masse du liquide restant dans l’enceinte, quel type de flux peut on
associer à la puissance thermique d’évaporation? (entrant, sortant, généré, stocké,..)
3. Ecrire le bilan énergétique de l’évaporation de l’eau liquide contenue dans l’enceinte.
4. Lorsque la quantité d’eau vaporisée atteint 10% de la masse d’eau initiale, la
température enregistrée du liquide est alors T1, déterminer la constante a.
20
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5. Le processus d’évaporation continu jusqu’à ce que l’eau atteigne 0°C. Quelle masse
d’eau s’est alors évaporée ?
6. L’eau liquide se met alors à geler. Quelle est la masse de glace obtenue lorsque toute
l’eau liquide a disparu ? On négligera la sublimation de la glace et on prendra pour
chaleur de fusion de la glace Lf.
Eléments de correction
1. Puissance thermique d’évaporation
Pendant l’évaporation la température du liquide subit une baisse
dQ
dm
s 
 Lv
 (a  bT )qm
dt
dt
2. Flux associé à la puissance thermique d’évaporation
La puissance d’évaporation est un flux sortant pour le liquide restant dans l’enceinte
3. Bilan énergétique de l’évaporation
Pendant le processus d’évaporation le liquide subit un refroidissement, son énergie interne
varie, la variation de l’énergie est représentée par un flux stocké :
dT
st  mC p
dt
dT
dm
Le bilan énergétique est alors : s  st  mC p
 (a  bT )
0
dt
dt
dm
dT

Le bilan énergétique se traduit par l’équation différentielle :
mC p a  bT
4. Constante a
L’intégration de l’équation entre l’instant 0 et un instant t1 conduit à :
m1  a  bT1 


m0  a  bT0 

Cp
b
m1 est la masse d’eau liquide restante
cette relation peut être transformée de la manière suivante :

b
 m1  C p
a  bT1
 

a  bT0
 m0 
Le développement des calculs donne

k
b
Cp
a  bT0   a  bT1 ou encore a(k

b
Cp

 1)  b(T0 .k
b
Cp
 T1 )
La constante a s’obtient par la relation :

ab
T0 .k
b
Cp
b

Cp
 T1
avec
k
m0  0.1m0
 0.9 et T1=285K
m0
k 1
A.N : a=3297.8 kJ.kg-1
5. Masse d’eau évaporée à Tg=0°C
La masse du liquide ayant passé à 0°C est obtenue par la relation :
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
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Cp
 a  bTg  b

 
m0  a  bT0 
A.N : mg=26.26g
La masse d’eau qui s’est évaporée est alors mev=m0-mg
mg

  a  bTg
On montre : mev  m0 1  
a  bT0
 




Cp
b

 avec T =273 K
g


A.N : mev=3.54g
6. Masse de glace
La chaleur évacuée pendant la solidification est Qs=Lf.mg. Cette chaleur est épuisée encore
par évaporation à Tg=273K
La masse du liquide se trouvant à 0°C qui s’est évaporée est alors m2, elle est telle que :
(a-bTg).m2=Lf.mg
L m
On montre : m2  f g
a  bTg
A.N : m2=3.54g
La masse de glace restant dans le calorimètre est ainsi :
Lf
ms  mg  m2  mg (1 
)
a  bTg
A.N : ms=22.92g
Problème 1 : Analyse comparative de deux installations thermiques
Examen principal ENIB 2013
Une centrale thermique est exploitée pour desservir en eau chaude à 45°C, un groupe
d’immeubles situé à une distance moyenne de 1 km. L’eau au départ de la centrale est à 85 °C
et est amenée par une canalisation en acier de 100 mm de diamètre extérieur et 80 mm de
diamètre intérieur. Cette canalisation est calorifugée par un isolant cylindrique (figure 1)
1. Calculer la puissance calorifique perdue dans la canalisation, si le débit d’eau est de
200 Kg/mn
2. Dans le cas où la distribution de la température de l’eau le long du tube évolue selon
une loi exponentielle du type :
T ( x)  A exp(Bx)
Calculer les constantes A et B. Quelle serait alors la température moyenne (Tmoy) de
l’eau ?
3. En admettant pour température extérieure 10°C, déterminer quelle doit être la
résistance thermique moyenne de la canalisation à la propagation de la chaleur ?
4. Si le coefficient de convection de la chaleur eau/paroi intérieure est
hin= 0.2 kcal.m-2s-1°C-1,
22
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déterminer la résistance thermique entre l’eau et la paroi de la canalisation, en déduire
la température intérieure moyenne de celle-ci.
5. Calculer la résistance thermique de la canalisation si la conductivité de l’acier est
a=40 kcal.h-1.m-1.°C-1
Quelle est la température moyenne de la paroi extérieure du tube d’acier ?
6. En admettant que la résistance thermique entre la paroi extérieure du calorifuge et le
milieu ambiant est négligeable, déterminer la résistance thermique du calorifuge.
7. Ce calorifuge est en laine de verre de conductivité thermique :
is=0.036 kcal.h-1.m-1.°C-1
Déterminer quelle doit être son épaisseur ?
Isolant thermique
Tube d’acier
Figure 1 : Tube de transport d’énergie calorifique
Pour cause des déperditions thermiques constatées, une substitution de l’installation de
distribution de l’eau chaude sanitaire, par une installation placée à proximité des immeubles,
s’est imposée. Celle-ci devra fournir le même débit (200 Kg/mn) que l’ancienne, elle est
composée cependant d’une chaudière et de 4 échangeurs à contre-courant identiques traversés
simultanément par les mêmes débits (figure 2). Les échangeurs, fonctionnant dans les mêmes
conditions à leurs entrées comme à leurs sorties, sont constitués d’un tube central en acier de
diamètre intérieur 25 mm et d’épaisseur 5 mm entouré d’un tube annulaire de diamètre
intérieur 50 mm.
Dans le tube central circule, en circuit fermé, de l’eau chaude (fluide chaud), elle entre à la
température 130°C et quitte l’échangeur à la température 60°C. Dans le tube périphérique, on
fait passer un courant d’eau (fluide froid), ses températures d’entrée et de sortie sont
respectivement 10 °C et 45°C.
En considérant les données présentées dans les tableaux suivants :
Acier
Conductivité thermique a=40 kcal.h-1.m-1.°C-1
Eau
Masse
Viscosité
Conductivité
Nombre de
volumique
dynamique
thermique
Prandlt
-5
3
η=15.6
10
Pl
0.98
 = 980 kg/m
= 0.57
kcal/h.m.°C
Corrélations
Nombre de Nusselt
Nombre de
Relation entre Nu et
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Chaleur massique
Cp=4180 J.Kg-1°C1
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Reynolds
N u  0.025 Re 0.8 Pr 0.4
Re 
VD

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coefficient
d’échange par
convection he
hD
Nu  e

Diamètre hydraulique
D=4.section mouillée/Périmètre
mouillée
200 Kg/mn
Sortie eau
θs=45°C
Entrée eau
θe=10°C
1
2
3
4
Sortie fluide chaud
Ts=60°C
Entrée fluide
chaud
Te=130°C
Chaudière
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Figure 2: schéma de principe de la nouvelle Installation thermique
Déterminer la puissance calorifique  récupérée par le fluide froid au niveau de
l’échangeur (1). Calculer le débit calorifique du fluide froid.
Calculer le débit massique q1 puis le débit calorifique du fluide circulant dans le tube
central de l’échangeur (1)
En négligeant l’effet de la température sur la viscosité dynamique de l’eau, calculer les
vitesses d’écoulement V1 dans le tube central et V2 et dans l’espace annulaire. Evaluer
les nombres de Reynolds respectifs Re1 et Re2 des deux écoulements.
En considérant la même corrélation pour les deux fluides, déterminer les coefficients
d’échange par convection h1 (fluide chaud/paroi interne du tube central) et h2 (fluide
froid/paroi externe du tube central)
Donner la relation exprimant le coefficient global d’échange h rapporté à la surface
extérieur du tube central de l’un des échangeurs, en déduire la valeur de ce coefficient.
Définir puis calculer la moyenne logarithmique des différences de température de
l’échangeur.
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7. Déterminer la longueur des tubes permettant de satisfaire la puissance calorifique
demandée. Quel est le fluide qui commande le transfert ? Définir puis calculer
l’efficacité thermique de la nouvelle installation
8. Que se passera t-il si les 4 échangeurs seront mis en série ? faire un schéma et
expliquer ?
Eléments de Correction
1. Puissance calorifique perdue
  qmC p (Te  Ts )
A.N : qm=150 kg/mn, Cp=4180 JKg-1C-1
Φ= 557.333KW
2. Constante et température moyenne
A x=0 : T (0)  Te  A
A x=L : T ( L)  Ts  Te exp(BL)  Ts cela conduit à : B 
Tmoy 
T 
1
Log  e 
L
 Ts 
A
(1  exp( BL))
B.L
A.N : A=85°C,
B=636.10-6 m-1, Tmoy=62.9°C
3. Résistance thermique moyenne
Rth  Tmoy  Tex , cela donne Rth  (Tmoy  Tex ) / 
AN : Rth=9.49.10-5 °CW-1
4. Résistance thermique moyenne eau/paroi interne
  hinD1 L(Tmoy  TPmoy )
1
et TPmoy  Tmoy  Rthin
hinD1 L
AN : Rthin=1.495.10-5 °CW-1 et TPmoy=54.56 °C
cela conduit à : Rthin 
5. Résistance thermique moyenne eau/paroi interne
 De 
Log 

Di 

Rtube 
2a L
TPmoy  Tex  Rtube on pourra écrire : Tex  TPmoy  Rtube
AN. Rtube=3.196.10-6 °CW-1 et Tex=52.78 °C
6. Résistance thermique du calorifuge
Tex  Ta  Rcalorifuge et
A.N : Risolant=7.675 °CW
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Risolant 
Tex  Ta

-1
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7. Epaisseur de l’isolant
eisolant  De .(exp(2iso LRisolant )  1)
AN eisolant=0.2 cm=2 mm
8.
Puissance calorifique récupérée
  q 2 C p ( s   e )
A.N. Φ=50.4180.(45-10)/60=121.196 KW
9. Débit du fluide chaud
  q1C p (Te  Ts )
Le débit massique est alors
2
q1 
C p (Te  Ts )
AN : q1=25kg/mn
10. Vitesses et nombre de Reynolds
V1  4.q1 /(D12 ) ,
Re 2 
V2  4.q 2 /  ( D32  D22 ) , Re1 
V1 D
,

V2 ( D3  D2 )
,

AN: V1=0.866 ms-1, V2=0.849 ms-1, Re1=136029, Re2=80017
11. Coefficients de convection
N u  0.025 Re 0.8 Pr 0.4
Nu 
he D

AN: Nu1=0.025Re1 0.8 Pr 0.4=317.2, Nu2=0.025Re2 0.8 Pr 0.4=317=207.48,
h1=λ.Nu1/D1=8397.43 Wm-2°C-1, h2= λ.Nu2/(D3-D2)=9154.53 Wm-2°C-1
12. Coefficient global d’échange
h
1
D2
1 D2


Log ( D2 / D1 )
h1 D1 h2 2
A.N: h=3623.73 Wm-2°C-1
13. MLDT
Tm 
Ts  Te
Log (Ts / Te )
A.N :
Tm 
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(60  45)  (130  10)
Log ((60  45) /(130  10))
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Tm  50.49C
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14. Longueur de l’échangeur
  hD2 LTm
L   / hD2 Tm
On est dans le cas Qc<qc , c’est le fluide chaud qui commande le transfert :
T  Ts
 e
Te   e
A.N : L= 6.06 m , ε=0.588
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