I- Le travail des enfants
152 millions d’enfants dont 64 millions de filles et 88 millions de garçons sont victimes du travail des
enfants, soit près d’un enfant sur dix dans le monde. Le plus grand nombre d’enfants âgés de 5 à 17
ans victimes du travail des enfants se trouve en Afrique (72,1 millions), suivi par l’Asie et le Pacifique
(62 millions), les Amériques (10,7 millions), l’Europe et l’Asie centrale (5,5 millions) et les Etats arabes
(1,2 million). Environ un tiers des enfants âgés de 5 à 14 ans qui subissent le travail des enfants se
trouvent hors du système scolaire. Par ailleurs, 38 pour cent des enfants entre 5 et 14 and effectuant
des travaux dangereux et près des deux-tiers de ceux âgés entre 15 et 17 ans, travaillent plus de 43
heures par semaine.
Le travail des enfants est considéré comme de l'esclavage lorsqu'il se fait dans des situations
dangereuses ou impliquant l’exploitation. En Inde, des enfants travaillent dans des fabriques
de verre non aérées auprès de fourneaux dont la température approche les 1 600 °C. En
Tanzanie, certains travaillent 11 heures par jour dans les plantations. Des usines de tapis en
Inde ou au Pakistan, font travailler des enfants jusqu’à 20 heures par jour, 7 jours sur 7. Dans
le meilleur des cas, ces enfants sont sous-payés, mais la plupart d’entre eux ne reçoit pas
de salaire pour leur peine, et certains sont parfois victimes de mauvais traitements. L’enfant
placé comme domestique est dans une situation particulièrement vulnérable, reclus à
l’intérieur d’une maison, astreint à des horaires de travail excessifs et exposé aux brimades
et punitions corporelles. L'esclavage moderne des enfants dans les pays en voie de
développement est la face cachée d'une mondialisation qui les oblige à produire, de moins
en moins chers, de plus en plus de produits... Pour satisfaire à bon marché les besoins des
populations occidentales, avides de consommation, et ceux des entreprises multinationales,
avides de profits faciles. Car " l'esclavage moderne " apparaît bien comme " un sous-produit
du capitalisme ", même si " les filières mises au jour en France (avec Madagascar
notamment) révèlent souvent l'origine servile dans le pays d'origine ".
L’esclavage en France
La captation de la main d'œuvre enfantine à des fins domestiques est phénomène très répandu
dans les pays en voie de développement, Il a tendance à s’internationaliser du fait de la
mondialisation de l’économie et des flux migratoires. Les enfants en provenance des pays du sud
constituent une main d’œuvre bon marché et docile : ils ne parlent pas la langue française, sont
coupés de leur milieu familial, ne connaissent pas leurs droits les plus élémentaires qu’ils ne sont
pas en mesure de revendiquer. Toutes ces raisons expliquent la difficile visibilité de l’esclavage
domestique en France, qui n’en reste pas moins une réalité.