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bio mol

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Biologie moléculaire I
génétique
chez
un
individu
impliquent
Introduction générale
principalement trois types molécules: DNA,
RNA et protéines. En fait ces deux processus
Les êtres vivants ont besoin de se
pérenniser.
Ainsi,
dans
chaque
espèce
biologique, les individus (des plus simples
biologiques correspondent en réalité à des
transferts de l’information génétique d’une
molécule à une autre.
Chapitre I. Généralités structurales des
génome. L’ensemble des RNA transcrits du
acides nucléiques
génome constitue le transcriptome. Certains
types particuliers de RNA sont traduits en
Introduction
Chez tous les êtres vivants connus, il en
existe deux types d’acides nucléiques, l'acide
désoxyribonucléique ou ADN, et l'acide
comme les virus au plus complexes tels que les
animaux et plantes supérieurs) sont dotés
On distingue plusieurs modalités de
ribonucléique ou RNA. DNA et RNA sont de
d’aptitude de se reproduire; c’est-à-dire un
transfert de l’information d’une molécule à
longs polymères linéaires (ou circulaires pour
individu donnant naissance à une descendance
une autre:
le DNA) de nucléotides, unis par des liaisons
qui lui ressemble, du moins en termes
DNA →DNA qui correspond à la réplication
d’appartenance
à
la
même
espèce.
La
Deux chaînes de DNA ou deux segments
ou duplication (parent vers la descendance)
génération d’un individu ressemblant à son
RNA→RNA qui correspond à la réplication
parent implique la transmission des caractères
ou transcription (chez les virus) (parent vers
génétiques du parent à sa descendance. Ces
la descendance ou expression)
caractères sont stockés dans les molécules
DNA→RNA qui correspond à transcription
sièges de l’information génétique (DNA ou
(expression)
RNA, dans le cas des virus à RNA). Pour être
RNA→ protéines correspond à traduction
transmis du parent à la descendance, cette
(expression
information doit être copiée le plus fidèlement
RNA→DNA
possible, en sorte que le descendant ait la
même information génétique que son géniteur.
Aussi, pour apprécier la ressemblance du
parent
et descendance cette information
génétique doit s’exprimer. Il se dégage donc à
ce niveau deux processus biologiques majeurs:
transmission de l’information génétique d’un
qui
correspond
à
la
rétrotranscription
Dans le cadre de ce cours nous nous
attarderons sur la réplication (DNA→DNA) et
la transcription (DNA→RNA). De fait le cours
s’articulera autour de trois chapitres:
Chapitre I. Généralités structurales des acides
nucléiques.
et
l’expression
de
cette
information génétique.
Au niveau moléculaire, la transmission
d’une chaîne de RNA sont susceptibles de
s’associer grâce à des appariements de leurs
bases par des liaisons hydrogène de type
biologique est appelé protéome.
I- Nucléotides
Les nucléotides sont les monomères
des acides nucléiques. Ces nucléotides sont
formés à partir de trois molécules simples:
l’acide phosphorique (H3PO4), des oses à 5
carbones (pentoses) et des bases azotées
(purines ou pyrimidines).
Watson-Crick, ce dont il résulte une structure
1- Molécules simples
a- Acide phosphorique
secondaire et une structure tertiaire adaptées
Le phosphate inorganique est un ion stable
aux
fonctions,
la
formé à partir de l’acide phosphorique H3PO4.
nucléiques.
On l’écrit souvent Pi. Des esters de phosphate
L’information génétique est stockée dans la
peuvent se former entre un phosphate et un
séquence ou succession des bases azotées des
groupement hydroxyle libre (alcool, énol,
chaînes polynucléotidiques.
phénol...). La condensation d’un phosphate et
duplication
et
des
éventuellement,
acides
à
Dans le DNA, une séquence ou
d’un autre acide, par exemple un autre
succession des bases azotées dans une chaîne
phosphate, donne un anhydride. Il y a aussi des
polynucléotidique peut constituer une unité
anhydrides
capable de coder pour la synthèse d’un RNA
carboxyliques par exemple.
mixtes
avec
les
acides
biologiquement actif. Cette unité est qualifiée
de gène. Dans une molécule du DNA des
individu (virus, procaryotes et eucaryote) à sa
descendance
phosphodiesters.
protéines dont l’ensemble chez un individu
Chapitre II. Réplication du DNA
gènes peuvent se chevaucher. L’ensemble des
Chapitre III. Transcription du RNA DNA-
gènes d’un individu biologique constitue le
dépendante.
de l’information génétique d’un individu à sa
descendance et l’expression de l’information
1
2
-
C2- Les bases azotées
Les bases azotées sont des molécules
Les bases pyrimidiques sont au
aromatiques dont le noyau est soit une purine
nombre de 3: la cytosine, l’uracile et la
(bases puriques), soit une pyrimidine (bases
thymine. Les
pyrimidiques).
aromatique hexagonal de 4 carbones et 2
C1- Purine et pyrimidine
bases
azotées
-
des
Les bases puriques
noyau pyrimidine dont le carbone 4 est
acides
Les bases puriques sont au nombre de 2:
substitué par une fonction amine et le
dont tous les hydroxyles sont orientés à
nucléiques appartiennent à deux classes de
l’adénine et la guanine. Les purines ont un
carbone 2 par une fonction cétone. L’uracile
droite (représentation de Fisher). Dans les
molécules selon le noyau aromatique qui en
double noyau aromatique comportant à
est constituée d’un noyau pyrimidine dont
acides ribonucléiques (RNA), il est cyclisé en
constitue le squelette. Le noyau pyrimidine
gauche un cycle hexagonal de 4 carbones et 2
les carbones 2 et 4 portent des fonctions
ribofuranose: anomère β spécifiquement.
est le plus simple: c’est un noyau aromatique
azotes et à droite un cycle pentagonal de 3
cétone. La thymine est aussi constituée d’un
Le désoxyribose, composant des acides
à six atomes, quatre carbones et deux azotes;
carbones
le
noyau pyrimidine dont les carbones 2 et 4
désoxyribonucléiques (DNA) est dérivé du
les deux azotes en position méta (n° 1 et 3).
précédent) et 2 azotes. L’adénine est
portent des fonctions cétone, mais dont le
ribose par une réduction de la fonction alcool
Le noyau purine est constitué de deux
constituée d’un noyau purine dont le carbone
carbone 5 est substitué par un méthyl.
secondaire du carbone n°2. Le désoxyribose
noyaux hétérocycliques accolés, un de six
6 est substitué par une fonction amine. Elle
confère à cet acide nucléique une plus grande
atomes et l’autre de cinq atomes, ayant deux
est la seule des bases nucléiques dont la
stabilité propre à sa fonction de conservation
carbones en commun au milieu. Par rapport à
formule ne contient pas d’atome d’oxygène.
de l’information génétique.
ces carbones communs, les azotes occupent
La guanine est constituée d’un noyau purine
des positions symétriques (n° 1 et 3 à gauche,
dont le carbone 2 est substitué par une
n° 7 et 9 à droite). Les différentes bases
fonction amine et le carbone 6 par une
rencontrées dans les acides nucléiques en
fonction cétone.
Le ribose est un pentose de la série D,
Les
pyrimidines ont un noyau
azotes. La cytosine est constituée d’un
C- Bases azotées
b- Ribose et désoxyribose
Les bases pryrimidiques
(dont
2
communs
avec
dérivent selon les substituants que portent les
atomes de ces noyaux. De nombreux
2- Nucléosides
médicaments appartiennent aussi à ces deux
a) Les nucléosides
Les nucléosides sont constitués d’un
classes de bases azotées.
pentose,
3
le
D-ribofuranose
dans
les
4
ribonucléosides
ou
le
2-désoxy-D-
plan défini par les quatre autres atomes du
ribofuranose dans les désoxyribonucléosides,
cycle, du même côté que l’atome C-5’
uni à une purine telle que l’adénine (A) ou la
(configuration endo) ou du côté opposé
guanine (G), ou une pyrimidine telle que la
(configuration exo).
cytosine (C), l’uracile (U) ou la thymine (T),
Les purines et les pyrimidines sont
grâce à une liaison β-glycosidique établie
des molécules hétérocycliques légèrement
entre l’atome d’azote N-9 des purines ou N-1
basiques et très conjuguées des résonances
des pyrimidines et le carbone C-1’ du
entre les atomes de leur cycle donnent à la
pentose.
plupart des liaisons un caractère de double
Chez les êtres vivants, on identifie
liaison partielle ce dont il résulte que les
ribonucléosides,
purines sont des molécules presque planes
l’adénosine, la guanosine, la cytidine et
avec cependant une très légère distorsion et
l’uridine, et quatre désoxyribonucléosides, la
les
désoxyadénosine, la désoxyguanosine, la
rigoureusement
désoxycytidine et la thymidine où le préfixe
conséquence de la résonance est leur forte
désoxy est généralement omis parce que dans
absorption dans l’ultraviolet, à 260 nm
la cellule la thymine est toujours unie au
environ. Dans les nucléosides puriques,
désoxyribose.
seules deux conformations de la liaison
essentiellement
quatre
Le cycle du ribofuranose peut se
présenter
sous
quatre
conformations
pyrimidines
des
planes.
molécules
Une
autre
glycosodique sont stériquement permises, syn
et anti; les nucléosides pyrimidiques se
possibles : C-2’ endo, C-2’ exo, C-3’ endo et
présentent
généralement
C-3’ exo; dans tous les cas, l’un des deux
configuration anti.
dans
la
atomes de carbone, C-2’ ou C-3’, est hors du
Figure 1. Nucléosides et nucléotides
désoxyribonucléosides 5’ mono-, di- ou
triphosphate, abrégés en NMP, NDP, NTP,
b) Nucléotides
Les nucléotides sont des nucléosides
phosphorylés. Les nucléotides cellulaires
sont
les
ribonucléosides
et
les
dNMP, dNDP et dNTP, respectivement (d
pour désoxy). Les groupes phosphate sont
repérés par les lettres α, β et γ. Le ribose ou
5
6
le 2-désoxyribose et le phosphate α sont unis
la
synthèse
des
phospholipides.
Des
adénylique,
dTMP
ou
acide
Les acides nucléiques sont formés par
par une liaison ester DG°’ = – 10 kJ mol –1
nucléotides adényliques sont des constituants
désoxythymidylique, etc...
une polycondensation de nucléotides AMP,
et les phosphates α, β et γ par deux liaisons
de cofacteurs enzymatiques, tels que le
Les nucléosides polyphosphates sont des
CMP, GMP et UMP pour les acides
anhydride d’acide phosphorique DG°’ = – 30
NAD+, le NADP+, le FAD et le CoA. Enfin,
diphosphates: ADP ou GDP... ou encore des
ribonucléiques, dAMP, dCMP, dGMP et
kJ.mol . Les principaux ribonucléotides
l’ATP, le GTP, le CTP et l’UTP sont les
triphosphates, les plus riches en énergie: ATP
dTMP pour les acides désoxyribonucléiques.
cellulaires sont l’adénosine, le guanosine-, le
substrats
ou GTP ; etc...
cytidine-et
5’-monophosphate,
ribonucléiques (RNA), tandis que le dATP,
abrégés en AMP, GMP, CMP et UMP,
le dGTP, le dCTP et le TTP sont les substrats
respectivement ; l’adénosine-, le guanosine-,
dans
le cytidine- et l’uridine 5’-diphosphate, ou
désoxyribonucléique (DNA). Les cellules
ADP, GDP, CDP et UDP ; l’adénosine, le
possèdent aussi des nucléotides cycliques tels
guanosine-, le cytidine- et l’uridine 5’-
que
triphosphate, ou ATP, GTP, CTP et UTP.
cyclique ou cAMP) et le guanosine 3’,5’-
Les
phosphate (GMP cyclique ou cGMP)
qui
sont précédés de la lettre d, sauf pour les
interviennent
du
dérivés de la thymidine étant donné que dans
métabolisme.
–1
l’uridine-
désoxyribonucléotides
correspondant
dans
la
la synthèse des acides
synthèse
l’adénosine
de
l’acide
3’,5’-phosphate
dans
la
Tableau I. Nomenclature des bases azotées, nucléosides et nucléotides.
(AMP
régulation
la cellule la thymine n’est unie qu’au
c) Nomenclature des unités nucléotiques
Les
bases
azotées
sont
désoxyribose.
Les
ribonucléosides
et
les
désoxyribonucléosides 5’-di- ou triphosphate
sont des acides relativement forts dont les
groupes phosphoryle se dissocient en libérant
trois ou quatre protons, respectivement. Les
anions forment des complexes stables avec
les cations divalents tels que Mg2+ et Ca2+.
conventionnellement
énergétique dans la plupart des processus
cellulaires, le GTP est une source d’énergie
essentielle dans la synthèse des protéines,
l’UDP-glucose est l’intermédiaire activé dans
le métabolisme du galactose et dans la
synthèse des polyosides, tout comme le CDP-
par
la couleur verte, la guanine par G et la
Chaque base peut entrer dans la structure de
deux nucléosides, selon que le sucre est un
Chaque nucléoside peut être lié à un,
deux ou trois phosphates. On les désigne par
guanosine
conventionnels:
monophosphate,
GMP
CDP
pour
pour
cytidine diphosphate, ATP pour adénosine
désigne
ribonucléotides
des
sont
les
RNA
désoxyribonucléotides
celles
et
des
du
DNA.
Dans les RNA et dans le DNA, les
une liaison où le groupe 5’-phosphate de
l’un estérifie le groupe 3’-hydroxyle de
l’autre. L’acide phosphorique en 5’ engage
donc deux de ses fonctions acide dans une
liaison
dite,
pour
cette
par
nucléotides
les
raison,
nucléosides monophosphates: AMP ou acide
demeurant libre; au pH physiologique, cette
dernière
est
complètement
ribonucléotides
ou
de
désoxyribonucléotides au moyen de liaisons
unités
phosphodiester, sa troisième fonction acide
triphosphate, etc...
On
Des
nucléotides s’unissent les uns aux autres par
ribose ou un désoxyribose.
sigles
3- Les liaisons phosphodiesters
structurales
couleur jaune, etc...
des
de
une
initiale et par une couleur: l’adénine par A et
Les nucléotides jouent des rôles centraux
dans le métabolisme: l’ATP est l’unité
désignées
ionisée
et
de ce type présentent une extrémité 5’ où un
groupe
5’-phosphate
à
deux
de
ses
fonctions acide libres et une extrémité 3’ où
un groupe 3’ hydroxyle est libre. Ainsi, une
chaîne polynucléotidique, tout comme une
chaîne polypeptique, présente une polarité.
Par convention, on écrit et lit toujours une
chaîne polynucléotidique dans le sens 5’
P→3’ OH; ACG et GCA correspondent
donc à des composés différents. Au sein des
cellules, les charges négatives des acides
nucléiques sont habituellement neutralisées
par
des
interactions
avec
des
ions
chargée négativement. Les enchaînements
diacylglycérol est l’intermédiaire activé dans
7
8
métalliques tels que Mg2+ ou des protéines
qui contiennent de nombreux résidus
Une liaison hydrogène est une liaison de
un nucléotide à thymine (ou à uracile dans un
basiques, tels que ceux de l’arginine ou de
faible énergie entre deux atomes attirés
RNA) et un nucléotide à guanine avec un
la
l’un vers l’autre pour des raisons
nucléotide à cytosine.
lysine,
et
sont
donc
chargées
l’un
A-T
sorte qu’un nucléotide à adénine se lie avec
4- Liaison hydrogène
positivement. Les bases puriques et les
électrostatiques
bases pyrimidiques sont susceptibles de
électrons donc nucléophile et l’autre
étant
riche
en
s’empiler parallèlement les unes sur les
n’ayant que les protons de son noyau
-21
kJ
• On désigne cette liaison sous le terme
d’hybridation.
donc électrophile.
autres en raison d’une combinaison de
forces de van der Waals et d’interactions
• Ainsi l’atome d’hydrogène, dont l’unique
dipolaires.
électron est par nécessité dans l’orbitale qui
unit cet atome au reste de la molécule, ne
C-G – 63 kJ
peut qu’être électrophile et comme tel attiré
par
les
atomes
ayant
des
doublets
électroniques libres.
• Les atomes d’azote et surtout d’oxygène
possèdent respectivement deux et quatre
électrons de leur couche périphérique qui ne
participent pas aux orbitales des liaisons
covalentes de la molécule. Ceci leur confère
• L’hybridation adénine-thymine est moins
un caractère nucléophile qui leur permet
stable (2 liaisons hydrogène, -21 kJ) que
d’exercer une attraction sur les atomes
celle entre guanine et cytosine.
électrophiles voisins, en particulier les
• L’hybridation guanine-cytosine est plus
atomes
stable (3 liaisons hydrogène, -63 kJ) que
d’hydrogène:
cette
attraction
constitue une liaison hydrogène.
celle entre adénine et thymine.
• Lorsque les orbitales qui unissent d’un côté
l’atome d’hydrogène à la molécule de gauche
et de l’autre côté les doublets électroniques
libres avec l’atome nucléophile sont dans le
même axe, la liaison hydrogène est plus
Figure 2. enchaînement des nucléotides
Lorsqu’un acide nucléique est en solution les
5- Hybridation des bases azotées
Figure 3. brins appariés
forte.
molécules forment des liaisons hydrogènes
associant, les nucléotides deux par deux, de
9
IIDNA
Une chaîne (ou brin) de DNA est un
polymère linéaire de désoxyribonucléotides
unis par des liaisons phosphodiester; les
10
bases azotées y sont l’adénine (A), la guanine
faut que l’ordre dans lequel ils sont liés
(G), la cytosine (C) et la thymine (T). Erwin
ensemble soit complémentaire de la chaîne
Chargaff a déterminé que dans le DNA d’une
opposée.
cellule donnée, A et T sont en quantités
La chaleur peut dissocier les deux chaînes:
équimoléculaires, qu’il en est de même pour
c’est la fusion du DNA. Cette fusion est
G et C et que le rapport des purines aux
réversible:
pyrimidines est égal à 1.
s’hybrider à nouveau. La double hélice a un
les
deux
chaînes
peuvent
S’appuyant sur ces données et sur les
pas (la hauteur correspondante à un tour de
diagrammes de diffraction de rayons X de
l’hélice) de 3,4 nm c’est à dire qu’il y a
fibres de DNA obtenus par Rosalind Franklin
environ 10 paires de nucléotides pour chaque
et Maurice Wilkins, James Watson et Francis
tour d’hélice.
Crick ont proposé un modèle de DNA des
La structure en double hélice du DNA
cellules
suggère comment l’information génétique est
eucaryotes en double hélice droite où deux
stockée et répliquée. Le squelette ose-
chaînes
l’une
phosphate délimite des sillons; ces derniers
autour de l’autre avec, à l’intérieur, un
sont de deux types caractérisés par leur
appariement spécifique au moyen de liaisons
largeur: le grand sillon, de 12 Å de large, et
hydrogène
et
le petit sillon, de 6 Å de large. La largeur
pyrimidiques A-T et G-C qui sont presque
différente des sillons reflète l’asymétrie de la
perpendiculaires à l’axe de l’hélice, et, à
liaison des paires de bases aux cycles des
l’extérieur, la formation d’un squelette ose-
désoxyriboses. Le petit sillon contient le O-2
phosphate. Ainsi (les bases azotées liées par
d’une pyrimidine et le N-3 d’une purine
les liaisons hydrogènes sont tournées vers
d’une paire de bases; le grand sillon se situe
l’intérieur, tandis que les riboses et les acides
sur le côté opposé de la paire. Chaque sillon
phosphoriques, hydrophiles sont tournés vers
est bordé par les bases dont certains atomes
l’extérieur) Une molécule de DNA (en
sont potentiellement donneurs ou accepteurs
double hélice) est formée de deux chaînes
de liaisons hydrogène. Ces derniers sont
cellules
procaryotes
antiparallèles
des
et
des
s’enroulent
bases
puriques
Figure 4. structure du DNA
Tableau II. Composition en bases du DNA de différentes origines
Origine du DNA
Bactériophage T7
Eschericha coli B
Neurospora
Drosophile
Saumon
Poule
Rat
Vache
Homme
III-
A
26,0
23,8
23,0
30,7
28,0
28,0
28,6
27,3
29,3
Bases (%)
G
C
23,8
23,6
26,8
26,6
27,1
26,6
19,6
20,2
22,0
20,0
22,0
21,6
21,4
21,6
22,5
22,5
20,7
20,0
Formes tridimensionnelles
alternatives du DNA
(A+T)/(G+C) (A+G)/(T+C) %GC
T
26,6
23,1
23,3
29,5
27,8
28,4
28,4
27,7
30,0
1,11
0,88
0,86
1,51
1,33
1,29
1,33
1,29
1,46
0,99
1,01
1,00
1,01
1,05
1,00
1,00
0,99
1,00
47,4
53,2
53,8
39,8
42,0
43,6
42,9
43,0
40,7
du DNA. Une analyse de cristaux d’un
dodécamère synthétique a révélé que si la
antiparallèles (c’est à dire que l’extrémité 5’
accessibles de l’extérieur et assurent la
de l’une est du côté de l’extrémité 3’ de
reconnaissance spécifique du DNA par les
Le modèle décrit par Watson et Crick est
structure d’ensemble correspond bien au
l’autre) dont les nucléotides sont hybridés
protéines; les dimensions du grand sillon le
celui du DNA-B qui est la forme essentielle
modèle de Watson et Crick, elle n’est pas
deux à deux sur toute la longueur. Pour que
rendent plus accessible que le petit sillon à
du DNA dans les conditions physiologiques.
uniforme
tous les nucléotides puissent s’hybrider; il
des interactions avec ces dernières.
Les diagrammes de diffraction de rayons X
déviations par rapport à la structure idéale
sur lesquels il est fondé représentaient une
décrite initialement. Entre autres, les paires
disposition moyenne des résidus constituants
de bases
11
et
présente
ne sont
pas
d’assez
grandes
rigoureusement
12
coplanaires mais se disposent comme les
type C-3’ endo et non pas C-2’ endo ; le
pales
grand sillon y est étroit et très profond et le
d’une
hélice,
ce
qui
augmente
l’empilement (Figure 2.4A). Ces variations
petit sillon très large et peu profond.
IV- Acides ribonucléiques ou RNA
le RNA ribosomique (rRNA), les RNA de
Une chaîne (ou brin) de RNA est un
transfert (tRNA), micro RNA (miRNA),
polymère linéaire de ribonucléotides unis par
telomerase RNA (teloRNA), small nucleolar
locales sont largement fonction de la
Des oligonucléotides courts de type
des liaisons phosphodiester. Les bases y sont
RNA (snoRNA), nucleous RNA (nRNA)
séquence des bases. Les diagrammes de
dCGCGCG, dont la séquence présente des
l’adénine (A), la guanine (G), la cytosine (C)
(srpRNA), signal recognition particle RNA
diffraction de rayons X de fibres de DNA
pyrimidines et des purines alternées, adoptent
et l’uracile (U). Elle se distingue donc d’une
(srpRNA),
déshydratées ont révélé une forme différente
une forme dite DNA-Z où l’hélice est gauche
chaîne de DNA par l’ose, qui est le ribose et
(tmRNA), primary RNA (pri-RNA), guide
du DNA, dit DNA-A, qui apparaît lorsque
et le squelette ose-phosphate en zigzag (d’où
non pas le désoxyribose, et par l’une des
RNA (gRNA), small nuclear RNA (snRNA),
l’humidité est inférieure à 75 %. Tout comme
le terme de DNA-Z) (Figure 2.4C). Le grand
bases pyrimidiques, qui est l’uracile et non
ett
short interfering RNA (siRNA), ribozymze
le DNA-B, le DNA-A est une double hélice
sillon y est plat et le petit sillon très étroit et
pas la thymine. Contrairement au DNA, une
(catalytic RNA).
droite de brins antiparallèles unis par des
profond. Le rôle biologique du Z-DNA n’est
molécule de RNA procaryote ou eucaryote
Les mRNA constituent les matrices à
appariements de base de type Watson-Crick;
pas encore connu. Les caractéristiques des
est habituellement sous la forme simple brin
partir desquelles sont traduites les protéines;
cependant cette hélice est plus large et plus
DNA-A, -B et -Z sont résumées dans le
dont des segments, éventuellement étendus,
chez E. Coli, un mRNA, dont la longueur
courte que l’hélice B et les bases sont
tableau ci-dessous.
peuvent présenter des appariements de bases
moyenne est d’environ 1,2 kilobase, peut être
G-C et A-U.
produit par un gène ou un groupe de gènes,
inclinées
de
19°
par
rapport
à
la
perpendiculaire à l’axe de l’hélice; de plus, la
conformation des désoxyriboses est alors du
Tableau III. Comparaison des DNA A, B et Z
Type d’hélice
Forme
Diamètre de l’hélice (Å)
Sens de l’hélice
Pas de l’hélice (Å)
Paires bases par tour d’hélice
Inclinaison des paires de bases par
rapport à la normale à l’axe de l’hélice
Conformation de la liaison
glycosidique
Conformation de l’ose
A
Large
≈ 26
Droite
25,3
11
≈ 20
B
Intermédiaire
≈ 20
Droite
35,4
10,5
≈6
Z
Etroite
≈ 18
Gauche
45,6
12
≈7
Anti
Anti
C-3' endo
C-2' endo
Grand sillon
Étroit
et profond
Très large
et peu profond
Large
et profond
Étroit
et assez profond
Anti pour les pyrimidines, syn pour les
purines
C-2' endo pour les pyrimidines C-3'
endo pour les purines
Plat
Petit sillon
Tableau IV. Topologie du DNA de différentes origines
Source
Simple brin (s) ou double brin (D)
Virus Simen 40
D
Virus X-φ174
S
Bactériophage M13
S
Adénovirus AD-2
D
Virus Epstein-Barr
D
Bactériophage T2
D
Eschéricha coli
D
Drosophile
D
*b = base, pb = paire de base
transfer
messenger
RNA
Il semble que le monde à DNA actuel
tandis que chez les Eucaryotes, à chaque
ait été précédé par un monde à RNA, ce
mRNA correspond le plus souvent un gène
dernier se présentant alors comme le
distinct. Étant donné que les protéines sont
détenteur à la fois d’une information
construites à partir de 20 aminoacides mais
génétique et de propriétés fonctionnelles,
qu’il n’y a que 4 bases, un groupe de 3 bases,
catalytiques entre autres. Chez certains Virus,
appelé codon, est nécessaire pour coder pour
le RNA constitue le matériel génétique; il y
un aminoacide. Les mRNA se présentent
assure sa réplication en dirigeant lui-même
donc comme une succession de codons mais
une RNA polymérase. Dans toutes les
ils contiennent aussi des signaux de départ et
cellules procaryotes ou eucaryotes actuelles,
des signaux stop pour la synthèse des
les RNA constituent le transcriptome; ils y
protéines. Les rRNA sont les constituants
sont synthétisés par des RNA polymérases,
essentiels des ribosomes où ils ont un rôle
enzymes qui transcrivent les instructions
structural et une fonction catalytique lors de
données par une matrice de DNA; les RNA
la synthèse des protéines. Chez E. Coli, il y a
sont donc la copie d’une région du DNA
trois types de rRNA dénommés, en raison de
avec la correspondance des bases A-U, T-A,
leur coefficient de sédimentation, 23S, 16S et
G-C et C-G.
5S. Chez les Eucaryotes, les rRNA ont des
Très étroit et profond
Circulaire ou linéaire
circulaire
Circulaire
Circulaire
linéaire
Circulaire
linéaire
Circulaire
«linéaire»
Taille *
5243
pb
5386
b
6407
b
35 937
pb
172 282 Pb
1,7x105
Pb
4,7x106
pb
7
6,6x10
pb
13
Les cellules contiennent plusieurs
masses plus importantes et leurs coefficients
types de RNA: les RNA messagers (mRNA),
de sédimentation sont de 28S, 18S et 5S. Les
14
rRNA présentent une structure secondaire et
pseudouracile-cytosine), la boucle DHU
aminoacide
une structure tertiaire où apparaissent de
(contenant plusieurs résidus dihydro-uracile)
correctement pour participer à la formation
nombreuses régions
et la boucle de l’anticodon qui porte un site
d’une
courtes
en
duplex
spécifique
résultant d’appariements de bases.
Les
tRNA
transfèrent
des
essentiel
constitué
par
sont formées les liaisons peptidiques grâce
complémentaire de trois bases, appelée
auxquelles sont élaborées les protéines. Ils
codon, sur le mRNA. Tous les tRNA
jouent le rôle de molécules adaptatrices entre
contiennent, à l’extrémité 3’ de leur chaîne
le mRNA et le site de synthèse des protéines.
dite bras accepteur, un site d’attachement
Il y a au moins un type de tRNA pour chacun
pour un aminoacide constitué par la même
des 20 aminoacides et le transfert s’effectue
séquence trinucléotidique terminale pCpCpA
selon une séquence imposée par le mRNA.
en simple brin; le carboxyle de l’aminoacide
Les
acides
est estérifié par l’hydroxyle en 3’ ou 2’ du
à
93
ribose adénylique terminal grâce à une
ribonucléotides seulement. Leur extrémité 5’
réaction catalysée par une aminoacyl-tRNA
est phosphorylée, habituellement pG, tandis
synthétase
que leur extrémité 3’ présente un groupe OH
présentent
libre. Ils contiennent de 10 à 15 % de
tridimensionnelle native en forme de L. Une
nucléosides rares : dihydrouridine, N1-
telle conformation est due à la formation de
méthylguanosine,
deux segments perpendiculaires en double
ribonucléiques
des
petits
constitués
de 73
N2-diméthylguanosine,
dernier
reconnaît
spécifique.
aussi
une
Tous
une
les
et à la présence d’interactions par liaisons
la présence de bases inhabituelles, souvent
hydrogène entre les bases des régions non
méthylées, qui apparaissent après la synthèse
hélicoïdales. L’extrémité pCpCpA contenant
de la chaîne polypeptidique à la suite de
le site d’attachement de l’aminoacide est
l’action de divers enzymes.
située à l’extrémité souple du L tandis que la
leurs
boucle de l’anticodon est à l’autre extrémité,
séquences nucléotidiques. Tous les tRNA
ce qui expose les trois bases de l’anticodon et
sont susceptibles d’adopter une structure
les
secondaire,
complémentaires
Les
tRNA
dite
différent
en
feuille
par
de
trèfle,
rend
accessibles
du
aux
trois
codon.
Ainsi,
l’architecture de la molécule de tRNA est
entre bases complémentaires et trois boucles:
adaptée à la fonction d’adaptateur de ce
la
dernier: l’extrémité flexible liée à un
TYC
(de
ribothymine-
Figure 5. structure du tRN
bases
caractérisée par quatre zones d’appariement
boucle
un codon approprié du mRNA.
que
conformation
hélice d’environ dix paires de bases chacun
entre
tandis
l’anticodon est disponible pour reconnaître
tRNA
beaucoup
pseudo-uridine,
positionner
séquence
d’autres; ces nucléosides sont caractérisés par
inosine,
peptidique
se
séquence de trois bases, appelée anticodon;
ce
sont
liaison
peut
une
aminoacides activés vers les ribosomes où
tRNA
activé
15
16
identiques chacune formée d’un brin parental et
distinguer aisément différents ADN, les auteurs
d’un brin néoformé.
Chapitre II. REPLICATION DU DNA
Sur la base de cette possibilité de
ont construit le protocole suivant: des Bactéries
DNA parental
La structure en double hélice d’une molécule
cultivées pendant de nombreuses générations en
15
du DNA a imposé des questions sur modèle de
présence de
La nécessité de division mitotique chez les
dédoublement de la molécule du DNA. La
(après lavage) dans un milieu de culture normal,
individus biologiques voudrait qu’à l’issu de
réponse à ces questionnements devait intégrer
cette
ait
les caractéristiques structurales (deux brins en
qualitativement et quantitativement le même
vis-à-vis, complémentaires par appariement de
patrimoine génétique (DNA)
bases de nucléotides
Introduction
division,
chaque
cellule
fille
que la cellule
A-T et G-C, anti-
mère. Cette exigence insinue que le DNA
parallèles…). Deux cas de figures majeurs se
chromosomique de la cellule mère est dédoublé
présentaient:
au départ (dans la cellule mère) avant division
du
DNA
est
qualifiée
de
contenant des sels d’azote
14
N. La culture est
poursuivie pendant un temps tel que trois
générations puissent se dérouler (soit environ 90
Deuxième
génération
min, à 37°C). Au cours de cette période de
chasse, des échantillons de cellules sont
Figure 7. modèle de réplication semi-conservatif.
prélevés à des moments successifs, leur ADN
est extrait et analysé sur gradient de CsCl. Le
a- Le modèle conservatif
cellulaire proprement dite. Cette phase du
dédoublement
Première
génération
N, sont rapidement transférées
Ce modèle implique qu’un seul des brins
de la molécule du DNA est copié deux fois ou
c- Mise en évidence du modèle de
réplication du DNA
résultat des centrifugations est présenté dans la
figure (ci-dessous). Diverses populations de
alors une fois et le brin néoformé est à son tour
L’expérience conduite par MESELSON et
molécules d’ADN apparaissent au cours du
moléculaire. La réplication est donc la synthèse
copié. A terme, on obtient deux molécules de
STAHL est la suivante: une souche de
temps, après le transfert: – 0 min (mise en
d’acide
DNA identiques:
Escherichia coli est cultivée pendant de
culture sur le milieu normal): une seule bande
- une formée de deux nouveaux brins ou DNA
nombreuses générations dans un milieu de
d’ADN lourd.
culture contenant des sels d’azote (NH4+ ou
– 15 min (génération 0,5) : deux bandes
NO3–) très enrichis en 15N. Toutes les molécules
équivalentes en taille : ADN lourd et ADN de
azotées de ces cellules, et en particulier leur
densité intermédiaire : d = 1,717.
ADN, portent donc en majorité des atomes
– 30 min (génération 1) : une seule bande de
réplication
ou
duplication
désoxyribonucléique
en
biologie
(DNA)
qui
reproduit exactement le génome d’une cellule
au cours du cycle cellulaire afin de préparer la
division cellulaire. En fait, au cours de la vie de
(néoformée)
- l’autre molécule formée de deux brins du
la cellule (cycle cellulaire, d’une division
DNA parental.
mitotique à la suivante), le DNA doit être
DNA parental
15
dédoublé pour que chaque cellule fille reçoive
d’azote
un génome complet dans son
noyau. Cette
mis en solution dans du CsCl concentré (6 M);
– 45 min (génération 1,5) : deux bandes dont
synthèse se produit à la phase S (au milieu du
au cours de cette opération, le chromosome
l’une correspond à de l’ADN léger et l’autre à
bactérien est en général cassé en plusieurs
de l’ADN de densité intermédiaire ; la première
centaines
bande est plus petite que la seconde.
Première
génération
cycle cellulaire).
Cette partie de notre cours traitera donc des
Deuxième
génération
évènements (mécanismes) moléculaires associés
à la réplication du DNA dans les cellules
procaryotes et eucaryotes.
Figure 6. modèle réplication conservatif.
b- Modèle semi-conservatif
I- Mécanismes de réplications
Ce modèle signifie que chacun des brins
1-Modèle de réplication: conservatif ou semi-
de la molécule du DNA parental est copié de
conservatif.
sorte qu’à terme on ait deux molécules de DNA
17
N. Après purification, cet ADN est
de
morceaux.
La
technique
densité intermédiaire.
d’ultracentrifugation en gradient de densité
– 60 min (génération 2) : même observation,
montre que cet ADN s’équilibre à une position
mais les deux bandes sont de taille équivalente.
correspondant à une densité de 1,724 g.cm–3
– 90 min (génération 3) : même observation,
(ADN lourd), alors qu’un ADN témoin de
mais la bande légère est environ trois fois plus
même origine biologique aurait une densité de
abondante
1,710 g.cm–3 (ADN léger).
l’expérience, on constate que ce dernier profil à
que
l’autre.
Si
l’on
poursuit
deux bandes n’est plus modifié ; la bande
18
tend
existent le long des molécules-filles, c’est-à-dire
- Enzymes: chez E. coli (bactérie) cinq types
deux cores (principal ou clé) αεθ qui possèdent
simplement peu à peu à disparaître au profit de
que les brins de départ peuvent être fragmentés
de DNA polymérase interviennent dans la
l’activité polymérase due à la sous-unité α et
la bande d’ADN léger, qui s’accroît.
d’ADN
de
densité
intermédiaire
longitudinalement et non pas conservés d’un
réplication du DNA:
l’activité exonucléase de relecture due à la sous-
La principale conclusion est qu’il n’existe
bout à l’autre, comme dans le système semi-
la DNA polymérase I. La DNA polymérase I
unité ε. Les deux cores sont liés l’un à l’autre
que trois catégories distinctes d’ADN ; il n’y a
conservatif ; on devrait donc observer une
(une chaîne polypeptidique unique de 103 kDa)
par un complexe, dit complexe γ, constitué de
pas de continuité dans les densités au cours du
variation continue de la densité de l’ADN au
n’est pas l’enzyme responsable de la synthèse
cinq sous-unités de quatre types différents
temps,
pas
cours du temps, allant régulièrement de «lourd
du DNA, mais elle effectue diverse tâches lors
τ2γδδ’. Enfin, la polymérase est complétée par
progressivement d’une espèce d’ADN à une
vers léger». Dans cette expérience, l’existence
de la réplication, de la réparation ou des
deux paires de sous-unités β qui forment un
autre (chaque bande apparaît ou disparaît sur
des molécules de densité intermédiaire dès la
recombinaisons du DNA. Avec son activité
anneau à l’extrémité de chaque core (Figure) ;
place). Ce phénomène est interprété ainsi:
génération 1 permet d’éliminer le modèle
polymérisatrice
ajoute
ces anneaux entourent les brins de DNA et
l’ADN de densité intermédiaire qui apparaît au
conservatif, tandis que l’existence de molécules
successivement (dans 5’→3’) des nucléotides
assurent la processivité en glissant le long de
début de l’expérience est constitué de deux
entièrement légères, apparaissant à la génération
au brin du DNA. Cette enzyme a aussi une
ces derniers.
sous-unités, l’une lourde (ancienne) et l’autre
2, et se maintenant par la suite, permet
activité exonucléase (correctrice) 3’→5’ qui
légère (néosynthétisée dans le milieu 14N) ;
d’éliminer le modèle dispersif.
permet à l’enzyme d’éliminer, à partir de
c’est-à-dire
qu’on
ne
passe
5’→3’
elle
c’est une molécule «hybride» qui a nécessité,
l’extrémité 3’ d’un brin, un nucléotide erroné.
pour être fabriquée, la séparation complète et
Elle est aussi capable, par son activité
définitive des deux sous-unités de la molécule
exonucléase 5’ d’éliminer les amorces RNA et
lourde initiale. Le même processus se répète à
combler le vide grâce à son activité polymérase
toutes les générations :chaque molécule double-
5’→3’. En absence de l’activité correctrice (de
brin est constituée à partir d’une sous-unité
la DNA polymérase I)
ancienne et d’une sous-unité nouvellement
(mutations) de réplication est de 1 x 10-6; la
synthétisée. Ce type de réplication est dit semi-
présence de cette activité ramène le taux
conservatif car chacun des brins de la
d’erreur à 1 x 10-9 (1000 fois moins). La DNA
molécule-mère
d’ADN
se
retrouve
intégralement dans les molécules-filles. Ces
polymérase I a également
Figure 8. réplication semi-conservative.
exonucléase
expériences ont permis d’éliminer deux autres
hypothèses concernant la réplication de l’ADN:
le taux d’erreurs
5’→3’
une activité
intervenant
dans
la
Figure 9. Structure de la DNA polymérase III.
réparation du DNA lors de la réplication.
2- Vue moléculaire de la réplication
la
synthèse
de
toutes
DNA polymérase II. Cette enzyme a une
le modèle conservatif et le modèle dispersif.
Comme
les
Le premier prévoit que la molécule-mère lourde
macromolécules biologique dans les cellules
exonucléasique correctrice 3’→5’.
se retrouve intégralement dans l’une des
procaryotes ou eucaryotes, la réplication du
DNA
molécules-filles (l’autre étant complètement
DNA se déroule en trois étapes: initiation,
responsable de la synthèse du DNA chez E.
néosynthétisée) et qu’elle persiste à chaque
élongation et terminaison.
Coli; d’une masse d’environ 800 kDa, elle est
génération; il n’y a donc jamais de molécule de
activité polymérisatrice 5’→3’ et une activité
polymérase
III.
C’est
- Autres protéines
l’enzyme
constituée de 10 types différents de sous-unités.
densité intermédiaire dans ce modèle. Le second
2.1. Chez les procaryotes (E. coli)
Deux sous-unités θ s’associent chacune à une
prévoit que des segments de molécules hybrides
a- protéines impliquées et leurs fonctions
sous-unité α et à une sous-unité ε pour former
19
DNA polymérase IV et V interviennent dans la
réparation du DNA.
Protéine DnaA reconnaît et se fixe à une
séquence spécifique à l’origine de la réplication
puis dénature (rompt les liaisons hydrogènes) à
une région spécifique à l’origine de la
réplication.
20
hexamère,
processus nécessite de l’ATP. La région ouverte
matrice avant que la réplication ne soit
entoure, avec l’aide d’une protéine DnaC
ou œil de réplication doit être assez grande
terminée. Celle du brin retardé, qui s’effectue
(hélicase), chaque brin de DNA et se comporte
pour la DnaB puisse y accéder. Puis, l’hexamère
par fragments (les fragments d’Okazaki) est
alors en hélicase qui déroule le DNA et crée la
de la protéine dénommée DnaB entoure, avec
plus complexe. La formation d’une boucle dans
fourche de réplication.
l’aide d’une protéine DnaC, chaque brin de
la matrice du brin retardé met ce dernier en
protéines SSB (single-stranded DNA-binding
DNA et se comporte alors en hélicase qui
position pour une polymérisation 5’→3’.
protein) se fixent sur les brins séparés de DNA
déroule le DNA et crée la fourche de
La matrice du brin retardé en forme de
et empêchent toute renaturation et toute
réplication. La DnaB sépare les brins dans le
boucle passe alors à travers le site polymérase
digestion par les endonucléases de restriction.
sens 5’→3’. Une autre hélicase sépare les brins
d’une sous-unité de la polymérase III dimérique
Topoisomérase (I ou II) ou DNA-gyrase,
dans le sens 3’→5’. Ensuite, des protéines SSB
dans le même sens que la matrice du brin
élimine
Protéine
DnaB
les
(hélicase),
supertours
un
le
(de single-stranded DNA-binding protein) se
avancé dans l’autre sous-unité. La DNA
déroulement du DNA. Primase ou protéine
formés
par
fixent sur les brins séparés de DNA et
polymérase III quitte la matrice du brin retardé
DnaG synthétise des amorces d’une dizaine de
empêchent toute renaturation et hydrolyse par
après avoir ajouté 1 000 nucléotides environ.
les endonucléases; de plus, une topoisomérase,
Figure 10. séquences conservées de l’Ori C.
Une nouvelle boucle est alors formée et la
la DNA-gyrase, élimine les supertours formés
b. Elongation
primase synthétise une nouvelle amorce ainsi de
2.2. Etapes (évènements moléculaires) de la
par le déroulement du DNA. Ce dernier est alors
L’élongation
l’addition
suite. Les amorces des fragments d’Okazaki et
réplication
prêt et une amorce ribonucléotidique (d’une
séquentielle des désoxiribonucléotides (par
ceux du brin continu ont éliminées par l’activité
dizaine de nucléotides) peut être synthétisée par
complémentarité des bases dictée par la matrice)
5’ exonucléasique de la DNA polymérase I (ou
Chez E. Coli, la réplication commence à
une RNA polymérase dénommée primase ou
à partir de l’extrémité 3’ de l’amorce et dans
par la RNAse H). Les discontinuités entre les
l’origine de réplication qui est un site unique du
protéine DnaG.
ribonucléotides.
a. Initiation
correspond
à
sens 5’→3’. La phase d’élongation de la
fragments sont ensuite comblées par la DNA
Les protéines qui interviennent dans
réplication comporte deux opérations distinctes,
polymérase I et enfin la DNA ligase réunit les
cette étape d’initiation forment le complexe
simultanément et coordonnées qui s’effectuent
fragments.
conservées chez les Bactéries: quatre unités
d’initiation,
au niveau au niveau de la fourche de réplication:
répétitives de 9 pb et un réseau de séquences de
orisome.
DNA de 245 pb, dénommé locus Ori C. Ce site
contient
des
séquences
consensus
très
encore appelé primosome
ou
la synthèse du brin avancé et celle du brin
13 pb en tandems riches en AT.
Une
dizaine
Les deux synthèses commencent après que les
différents participent à la phase d’initiation de la
deux brins du DNA aient été séparés et qu’une
réplication. L’événement initial fondamental est
amorce
la
plusieurs
ribonucléotides ait été synthétisée par la primase
molécules d’une protéine dénommée protéine
(protéine DnaG). Puis, la DNA polymérase III
DnaA sur les quatre unités répétitives de 9 pb.
ajoute les désoxynucléotides au fur et à mesure
La fixation
spécifique des protéines DnaA
du déroulement du DNA par l’hélicase et de
modifie la conformation du DNA et provoque
l’élimination des supertours par la DNA gyrase.
une séparation localisée des deux brins dans la
La synthèse du brin direct s’effectue de façon
région des unités répétitives de 13 pb; ce
continue, la polymérase ne quittant pas la
d’un
protéines
retardé.
d’enzymes
fixation
de
complexe
et
de
21
de
RNA
d’une
dizaine
de
Figure 11. mécanisme catalytique de la DNA
polymérase III.
22
diminue au fur et à mesure que l’animal
peut donc par complémentarité des bases,
terminaison.
devient adulte.
s’hybrider avec les télomères.
Chez eucaryotes il existe 5 DNA polymérases:
Tout comme avec les procaryotes, il existe
Sous la forme simple brin, les télomères
alpha, bêta, gamma, deta et epsilon. Les DNA
dans les origines de réplication des DNA
recrutent la télomérase dont la composant RNA
polymérase alpha, deta et epsilon participe à la
eucaryotes
assure à la fois la fonction d’amorce et de
réplication du chromosome.
reconnues par le primosome qui tous
matrice
(séquences
complémentaire du DNA simple brin du côté 3’.
en
trois
-
étapes:
initiation,
élongation
et
DNA polymérase alpha. Faite de 4 sous-
unités. Une sous-unité de 180 kDa a une activité
des
séquences
spécifiques
et primosome) ne sont pas
pour
DNA
Les
extrémités
chromosomes
les
sous-unités
3’→5’ alors que les DNA polymérases alpha de
Télomères et télomérase
la levure appelées DNA polymérase I ont cette
Les chromosomes eucaryotes sont linéaires.
activité.
Leurs extrémités appelées télomères comportent
La DNA polymérases deta (125 et 48
qui
se
trouvent
de
cycle
l’extrémité du brin retardé, un segment terminal
situé à l’extrémité 3’ du brin restant à la fin de
nombreuses copies d’une séquence de 20 pb
3’→5’.
la réplication sous la forme d’un simple brin. A
dénommée séquence Ter où elle est captée et la
-
impliquée
dans
A la fin de la réplication du DNA circulaire, les
fragments de DNA
deux
-
DNA
entrelacées. Elles sont séparées par l’action des
responsable
topoisomérases II qui provoquent une cassure
mitochondrial.
la
réparation
de
réplication
suivante,
à
le
partir
gamma
serait
la
courts
correspond sera plus court que son homologue
réplication
du
est
DNA
dont les effets ne qu’être défavorable.
compenser
eucaryotes
ce
déficit,
possèdent
un
les
cellules
mécanisme
Etapes de la réplication
enzymatique basé sur une DNA polymérase
Initiation
spéciale, nommée télomérase.
2.3. Chez les Eucaryotes
La réplication est initiée à plusieurs
La télomérase est un complexe constitué d’une
La réplication chez les eucaryotes est analogue à
origines de réplication. Chez les animaux,
protéine et d’un RAN. Ce RNA possède une
celle des procaryotes, c’est-à-dire qu’elle se fait
ce
séquence
nombre
d’origines
de
réplication
qui
est
1,5
fois
la
copie
complémentaire de la séquence du télomère. Il
23
ainsi
chromosome
progressive d’information génétique en résulte
Pour
doubles brins dans un des chromosomes et font
aux
seront
de
et de génération en génération, une perte
polymérases
la
bêta
présents
cycle
DNA polymérases epsilon, n’a pas
polymérases
dupliquées
en
-
DNA
gènes
des répétitions de courtes séquences (tandems)
kDa) n’a pas d’activité primase mais a l’activité
La
des
protégés contre un défaut de réplication.
d’activité primase mais l’activité exonucléase
passer par cette cassure l’autre chromosome.
autres
complémentaire.
-
restent
les
procaryotes.
maintenir
circulaire atteint une région contenant de
DNA
par
Elle est analogue à l’élongation chez les
à
incomplètement
du
synthèse
interviendrait
exonucléase 3’→5’.
filles
la
polymérases du brin télomérique du brin
Chez E. Coli, la fourche de réplication du DNA
molécules
synthèse
Elongation
de mammifères n’ont pas d’activité exonucléase
réplication s’arrête.
une
activité primase. La quatrième (72 kDa)
ensemble. Les DNA polymérases alpha isolés
c. Terminaison
démarrer
Le nouveau DNA peut donc servir de matrice
encore caractérisés.
polymérasique. Deux (50 et 60 kDa) ont une
Figure 12. Fourche de réplication.
pour
Figure 13. Mécanisme de réplication des télomères
Remarque
La synthèse du brin retardé du DNA ne peut pas se
faire lorsque la DNA polymérase atteint l’extrémité
3’ du brin modèle, faute de place pour une amorce
complémentaire. S’il n’y avait pas de mécanisme
particulier, à chaque réplication le DNA du
chromosome serait raccourci.
• Le télomère ou séquence du DNA à l’extrémité des
chromosomes humains est une séquence 5’TTAGGG-3’ répétée quelques centaines de fois
avant le 3’OH final.
• La télomérase est une DNA polymérase qui peut
continuer la synthèse d’un DNA simple brin. Cette
enzyme comprend un RNA de 450 nucléotides dont
l’extrémité 5’ terminale est 5’24
CUAACCCUAAC... Cette extrémité sert de modèle
pour l’enzyme en vue de la synthèse de
quelques unités de la répétition TTAGGG. Après
cette synthèse l’enzyme glisse le long du
brin de DNA et recommence de nouvelles unités.
• L’extrémité 3’ du brin modèle ainsi allongée peut
servir à la pose d’une amorce nouvelle: l’extrémité
3’-OH de cette amorce sert alors de point de départ
pour la DNA polymérase δpour synthétiser l’autre
brin.
par deux traits qui les opposent de manière
séquence consensus de six nucléotides (dite de
plupart des gènes (sinon tous !) codant les
fondamentale à ceux des Eucaryotes:
SHINE-DALGARNO:
enzymes
1) la plupart d’entre eux sont organisés en unités
intervient comme un signal dans la fixation de
biosynthèse de ces acides aminés, et comportent
structurales et fonctionnelles très compactes
la petite sous-unité du ribosome, lors de l’étape
respectivement cinq et neuf gènes successifs.
appelées opérons;
de démarrage de la traduction. Cette séquence
L’intérêt de ce regroupement est évident
2) ils ne possèdent pratiquement que des
est responsable du fait que la petite sous-unité
si on raisonne en termes de contrôle coordonné
séquences «utiles» pour la synthèse des
ne se fixe pas n’importe où, le long du mRNA,
de l’ensemble des gènes associés à une même
protéines, c’est-à-dire qu’ils sont à peu près
et en particulier ne commence pas la traduction
fonction. Avec une seule séquence promotrice
Terminaison
uniquement constitués des parties codantes,
au niveau d’un codon AUG quelconque, inclus
(et une seule protéine régulatrice), la Bactérie
Il existe peu d’information sur la terminaison de
situées entre les codons de démarrage et de
dans la séquence codante (car dans une protéine
contrôle d’un seul coup la synthèse de plusieurs
la réplication chez les eucaryotes. L’existence
terminaison de la traduction. La figure
15
il y a d’autres méthionines que celle du début !);
protéines, à travers la fabrication d’un seul
d’une zone de terminaison a été observée.
illustre la différence d’organisation des gènes de
– du côté opposé, en 3’ OH, on trouve une
mRNA. Ce moyen de contrôle est très
protéines chez les Procaryotes et les Eucaryotes.
courte séquence non codante, dite de queue (ou
économique et dans la ligne de tout ce qui sera
Chapitre III. Transcription
Un opéron est une succession de gènes, codant
trailer), située après le dernier codon stop du
dit plus tard au sujet de la stratégie évolutive des
Introduction
chacun une chaîne polypeptidique, séparés les
dernier gène;
Bactéries.
La transcription correspond à la synthèse d’un
uns des autres par une très faible distance entre
– entre les deux se situent les phases codantes
L’opéron le plus classique, car le premier
RNA à partir d’une matrice DNA ou RNA.
le codon de terminaison de l’un et le codon de
des différents gènes, constituées de triplets
analysé, est l’opéron lactose, qui comporte trois
Chez la plupart des êtres vivants, le DNA stocke
démarrage du suivant (1-2 nucléotides, jusqu’à
ayant un sens, commençant toutes par AUG, et
gènes codant des protéines intervenant dans
l’information génétique mais l’expression de
20-30, au maximum).
toutes terminées par un UAA, UAG ou UGA.
l’utilisation de ce sucre par E. coli.
cette dernière nécessite qu’elle soit transférée au
La principale caractéristique d’un opéron est
Les courts segments non traduits et situés entre
RNA qui seul peut la faire passer dans la
qu’il est transcrit en un seul mRNA polygénique
les gènes sont nommés segments intergéniques
2. Gènes eucaryotiques
structure des protéines lors des réactions de
allant d’un bout à l’autre de la structure. Il
(voir figure); ils peuvent porter, s’ils sont assez
Leur caractéristique majeure est qu’ils sont
polymérisation des aminoacides dont il assure
existe un seul promoteur, situé au début de
longs, une séquence de fixation des ribosomes.
constitués d’une succession de séquences
tout à la fois l’ordre d’enchaînement grâce aux
l’opéron, en amont du point de départ de la
Il y a donc très peu de séquences non codantes
codantes et non codantes d’ADN, encadrée par
RNA messagers et aux RNA de transfert ainsi
transcription, du côté 5’ de l’unique mRNA
dans un tel ARN messager. De façon très
des séquences de démarrage de la transcription
que l’essentiel de la catalyse grâce au RNA
transcrit. À l’autre extrémité de l’opéron, on
générale, les séquences de tête et de queue non
(et de régulation) en 5’ du transcrit et de
ribosomique. Indépendamment du type de RNA,
trouve
traduites des mRNA
(procaryotiques ou
séquences de terminaison en 3’. Ces gènes ont
comme la biosynthèse du DNA, la transcription
terminaison de la transcription.
eucaryotiques) portent des signaux de contrôle
donc une structure discontinue, contrairement à
se déroule en trois étapes: démarrage ou
Dans le détail, un mRNA polygénique bactérien
de la traduction, permettant de moduler leur
celle
initiation, allongement et terminaison.
est donc constitué ainsi :
durée de vie et leur niveau d’utilisation. Une
Procaryotes, chez qui la phase codante est
– du côté 5’ phosphate (5’ P), une courte
autre caractéristique, commune à tous les
continue aussi bien au niveau du DNA que du
chromosomique
séquence non codante est comprise entre le
opérons, est de rassembler des gènes intervenant
RNA; on parle de gènes morcelés, ou en
1- Procaryotes
premier nucléotide transcrit et le codon AUG de
dans un même domaine métabolique. On peut
mosaïque. Les séquences codantes du DNA,
La disposition et l’organisation des gènes de
début de traduction du premier gène. Cette
citer, par exemple, l’opéron tryptophane ou
dont le message génétique seul sera exprimé en
protéines chez les Bactéries sont caractérisées
séquence de tête (ou leader) contient une
bien l’opéron histidine, qui regroupent la
termes de protéines, sont ici appelées les exons,
I- Organisation
des
gènes
du
DNA
évidemment
un
seul
signal
de
25
AGGAGG),
qui
de
correspondant
la
aux
quasi-totalité
des
chaînes
gènes
de
de
26
tandis
que
les
séquences
non
codantes,
intercalées entre les précédentes et souvent très
longues, sont nommées les introns.
Le
segment
du
DNA
correspondant
à
l’ensemble de ces séquences est transcrit en une
seule molécule, entre les signaux de démarrage
et de terminaison: c’est le transcrit primaire,
appelé ici RNA pré-messager. Cette molécule
peut être beaucoup plus longue que le mRNA
cytoplasmique (jusqu’à 100 fois, dans certains
cas !), et il est évident que ce transcrit primaire
devra être considérablement raccourci, remanié,
avant
de
donner
un
mRNA
mature
et
fonctionnel.
Figure 14. Organisation générale d’un ARNm bactérien
polygénique
Transcription des gènes
1- Procaryotes
1-1. Enzymes
Les Bactéries ne possèdent qu’une seule
RNA polymérase pour transcrire les trois
familles de gènes (mRNA, tRNA et rRNA)
de la chaîne β s’est montrée sensible à certains
phagiques, spécifiques d’un opéron ou de
antibiotiques
tels
rifamycines
plusieurs opérons agissant de façon positive,
(rifampicine
notamment)
que
les
inhibent
soit négative; il est donc possible que la
l’initiation de la transcription en agissant avant
complexité de la RNA polymérase bactérienne
la
liaison
soit due aux interactions nécessaires avec ces
phosphodiester, ou les streptomicines qui
divers promoteurs et ces différents facteurs de
inhibent l’élongation.
régulation plutôt qu’aux besoins de l’activité
formation
de
la
qui
première
catalytique proprement dite.
d) 1 chaîne ’ (M.M = 155 000)
rencontrés dans leurs génomes. L’enzyme
On pense que cette chaîne, la plus
complète ou holoenzyme est un gros
complexe dont la masse moléculaire est de
450 kDa, constitué de cinq polypeptides.
basique, intervient dans la fixation au template,
1-2.
car l’addition in vitro de l’héparine, un
Le
promoteur
universel
des
Procaryotes
polyanion qui se fixe à la sous-unité β’, bloque
(commun à tous leurs gènes) est constitué par
au facteur sigma (σ), l’enzyme est capable
la transcription (l’héparine entre en compétition
une séquence de DNA couvrant environ 40
de reconnaître le long de l’ADN des
avec le DNA pour la fixation de l’enzyme).
paires de nucléotides en amont du premier
a)
1 facteur σ (M.M = 70 000). Grâce
nucléotide transcrit, noté +1.
séquences situées en amont des segments à
L’analyse de plusieurs centaines de gènes de E.
Remarques
transcrire, appelées séquences promotrices
Figure 15. Comparaison de l’organisation des gènes de
protéines chez les Procaryotes et les Eucaryotes. (1) Les
premiers ont une organisation polygénique et une
structure continue, que l’on retrouve intégralement dans le
mRNA polygénique qui en est issu; ce dernier code ici 4
protéines différentes. (2) Les seconds ont une organisation
monogénique, mais discontinue (structure en mosaïque,
avec des introns et des exons), de sorte que le mRNA
final qui est produit, dérivant des seuls exons et codant
une protéine unique, ne comporte qu’une partie (parfois
mineure) de la séquence de l’ADN. Le signal AATAAA,
est propre aux Eucaryotes. PO: promoteur/opérateur; P :
promoteur; T: terminateur.
Promoteur
(ou promoteurs), pour lesquelles elle a une
a)
possèdent
coli (et d’autres espèces) a mis en évidence
forte affinité. Le rôle des promoteurs est
plusieurs RNA polymérases qui diffèrent par
deux blocs de six paires de bases, évolutivement
double:
positionner
leur localisation, leur structure, leurs propriétés
très conservés, situés entre les nucléotides -7 et
précisément la polymérase par rapport à la
et le type de RNA dont elles catalysent la
-12 (TATAAT), et entre – 30 et – 35
première base de la séquence d’ADN à
synthèse.
(TTGACA). La première séquence citée est
transcrire et ils déterminent le choix du brin
b)
Certains phages codent pour les RNA
parfois appelée Pribnow box, du nom de son
à recopier.
monomériques de taille beaucoup plus réduite
découvreur; très riche en paires de bases A-T
(M.M = 110 000 dans le cas des RNA
(boîte TATA ou TATA box en anglais), elle
polymérases des phages T3 et T7), catalysant la
constitue une zone facilement dénaturable (voir
synthèse de RNA à une vitesse supérieure (200
figure). C’est sans doute cette propriété qui est
nucléotides incorporés par seconde à 37 °C) à
le signal reconnu par l’enzyme, celle-ci devant
celle
ils
permettent
b) 2 chaînes
de
(M.M = 40 000). Cette sous-
unité semble intervenir dans la reconnaissance
des promoteurs car, lorsque E. coli est infecté
par le phage T4, une arginine de la chaîne α
subit une ADP-ribosilation et cette modification
est accompagnée d’une diminution de l’affinité
pour les promoteurs précédemment reconnus
par l’holoenzyme.
c) 1 chaîne
(M.M = 150 000). On pense
que cette sous-unité est impliquée dans la
fixation des nucléotides triphosphate. En effet,
dans les expériences de reconstitution, l’origine
27
Les
de
cellules
eucaryotes
d’E.
coli
(40
commencer par ouvrir la molécule du DNA
Tandis
que
l’enzyme
les
avant de la transcrire. Lorsque des mutations
polymérases phagiques ne reconnaissent que
affectent l’une ou l’autre de ces deux séquences
quelques promoteurs sur le DNA du phage
(et modifient le consensus), l’efficacité du
l’enzyme
nucléotides/seconde).
la
promoteur est considérablement diminuée, alors
production de plus d’un millier de RNA
qu’elle n’est pas perturbée par des mutations se
différents, et son activité est modulée par de
produisant ailleurs.
nombreux
bactérienne
facteurs
doit
tant
catalyser
bactériens
que
28
Les étapes de la transcription
1- Initiation
Dans cette étape il y a premièrement la
reconnaissance ensuite fixation de la RNA
polymérase, holoenzyme à une région la
Le facteur sigma agit comme un facteur de
démarrage de la transcription et il doit être
perdu par l’enzyme, puis remplacé par des
facteurs d’élongation, pour que celle-ci puisse
continuer à recopier le DNA.
molécule bicaténaire hélicoïdale du DNA dont
Figure 16. Schéma de la région promotrice d’un opéron
bactérien La boîte de Pribnow est située en amont (– 10)
du premier nucléotide transcrit (+ 1), qui est très souvent
un A. Le promoteur et l’opérateur se chevauchent
partiellement (cas de l’opéron lactose), ou parfois
totalement.
Dans le cas présenté ici, une partie de l’opérateur est
transcrite et incluse dans la région leader de l’ARNm.
Remarque
Pour être active, toute RNA polymérase doit se
fait partie le promoteur. Cette zone de fixation
(ou couvert) de l’holoenzyme est un fragment
de 100 paires de bases s’étendant de 70 pb
environ avant le site de début de la transcription
(– 70) à 30 pb environ après ce site (+ 30); la
région promotrice doit donc se situer entre – 70
et + 30. On obtient d’abord. Par la suite, il y a
ouverture localisée des deux brins engendrant
2- Elongation
Une
fois
les
premiers
ribonucléotides(90
nucléotides) polymérisés (formant avec le brin
de DNA matriciel, un court hybride DNARNA), l’enzyme minimum ou core enzyme va
se déplacer le long du DNA en séparant les deux
brins. Ceci assure la poursuite de l’incorporation
des ribonucléotides, cependant qu’à l’arrière le
Figure 18. Mécanisme d’incorporation des ribonucléotides
par la RNA polymérase.
Remarques
a)
Le rôle du facteur sigma s’achève après
fixer au promoteur, qui dirige la transcription
une courte région monocaténaire qui servira de
des gènes adjacents.
matrice pour l’appariement des ribonucléotides:
La comparaison des séquences de nombreux
complexe
promoteurs bactériens a révélé la présence de
monocaténaire. Il s’ensuit alors la sélection du
polymérase. Le complexe enzymatique restant
deux courts motifs communs, ou séquences
(ou des) premier (s) ribonucléotides de la chaîne
est appelé enzyme minimum ou core enzyme
consensus, susceptibles d’entrer en interaction
de RNA.
(qui veut dire enzyme fondamental). Le facteur
ouvert
RNA
polymérase-DNA
RNA néosynthétisé est déplacé du brin de DNA
matriciel permettant ainsi à l’hélice du DNA de
se reconstituer (figure).
la polymérisation des 90 premiers nucléotides.
Le facteur sigma se détache alors de la RNA
Le premier nucléotide introduit (souvent
sigma détaché de l’holoenzyme va s’associer
35,
une adénine) doit donc être solidement associé
avec une nouvelle enzyme minimum et assurer
(5’)TTGACA(3’). Un troisième élément de
aux complexe DNA-RNA polymérase pour
le démarrage d’une nouvelle synthèse.
reconnaissance riche en AT, dénommé élément
servir de point départ à la polymérisation. Cette
UP (upstream promoter) apparaît fréquemment
est caractérisée par une série d’essais avortés
b)
entre – 40 et – 60 dans les promoteurs de
qui consistent en la synthèse de courts
erreurs
certains gènes très exprimés. L’importance
fragments de RNA (moins de 10 nucléotides)
incorrect en catalysant la réaction inverse à la
fonctionnelle
diffère
immédiatement libérés. La RNA polymérase
considérablement selon leur capacité à se lier
étroitement épaulée par le facteur sigma reste
clivage du fragment de RNA qui vient d’être
plus ou moins fortement à la sous-unité σ. Des
cependant liée au DNA et reprend plusieurs fois
synthétisé et qui contient le nucléotide erroné.
gènes pourvus
forts sont
l’initiation. Ce n’est que lorsque le nouvel RNA
transcrits fréquemment; en revanche, ceux qui
atteint 10 nucléotides que le complexe ternaire
c)
possèdent des promoteurs faibles sont peu
DNA-RNA-RNA polymérase devient stable et
de la chaîne polyribonucléotidique en se
transcrits.
que la transcription peut alors continuer. C’est
déplaçant de la gauche vers la droite sur le DNA
la phase d’élongation.
à une vitesse de 50 à 90 nucléotides/s, ce qui
avec la sous-unité σ: la séquence – 10,
(5’)TATAAT(3’),
et
des
la
séquence
promoteurs
de promoteurs
–
Figure 17. Progression de l’élongation
La RNA polymérase peut corriger les
d’introduction
d’un
ribonucléotide
première. L’enzyme peut également effectuer le
La RNA polymérase assure l’élongation
permet le déroulement transitoire d’environ 17
29
30
Les terminateurs Rhô-indépendant appelés
pb du DNA et l’élongation du brin de RNA par
l’addition
successive
d’unités
également
terminateurs
intrinsèques,
sont
modifications telles que des méthylations (où
des RNA cellulaires. Elle catalyse la synthèse
donnera T), des désaminations (où AMP
des RNA nucléaire hétérogènes (hnRNA) qui
ribonucléotidiques à son extrémité 3’-hydroxyle
constitués de deux séquences répétées inversées
donnera IMP)
sont les précurseurs des mRNA, transcrit les
dans le sens 5’→3’; la RNA polymérase est
(palindromes) d’environ 20 nucléotides séparées
-
gènes qui pour snoRNA et certains snRNA.
donc un enzyme processif. Un seul brin de la
par une région riche en bases Adénine et thymine.
modifications
matrice de DNA, dit brin transcrit ou matriciel
Quand cette séquence est transcrite en RNA, elle
procaryotes. D’ailleurs chez les procaryotes, la
Présente dans le nucléoplame, elle catalyse la
ou encore anti-sens (–), est copié dans le sens
forme un appariement intra-brin en épingle de
traduction démarre (en 5’ du mRNA) avant
synthèse des rRNA 5S, tRNA, certains mRNA
3’→5’, la sélection des nucléotides étant assurée
cheveux. Cette structure favorise le décrochage
même que la transcription (en 3’ du mRNA) ne
et d’autres petits RNA.
par un appariement de bases de type Watson-
de la RNA polymérase, du DNA et du RNA, à la
soit terminée. Il donc peu de possibilité de
Crick, avec l’insertion de résidus uracile U dans
condition que le terminateur soit suivi sur le brin
modifier les transcrits du RNA avant la
le RNA en regard des résidus adénine A de la
transcrit d’une séquence riche en adénine. En
traduction. Chez les procaryotes le mRNA est
matrice de DNA. Le RNA transcrit a donc une
effet, l’appariement A-U entre DNA et RNA se
formé directement dans le cytoplasme, il
toutes
séquence identique à celle du brin non transcrit
trouvera
n’existe pas de compartiments séparés noyau-
oligomériques. Elles sont formées deux grandes
de la matrice, dit brin codant ou non matriciel
l’appariement G-C.
cytoplasme.
sous-unités
plus
facilement
dissocié
que
ou encore sens (+), mais avec des résidus U
Les terminateurs Rhô-dépendant nécessitent
dans le RNA à la place des résidus T dans le
la présence du facteur rhô, une protéine
DNA. Pour un gène particulier, le brin codant
spécifique dotée d’une activité ATPase qu’elle
peut être situé sur l’un ou l’autre des deux brins
utilise pour dissocier la RNA polymérase et
d’un chromosome donné. Par convention, les
l’hybride final DNA-RNA.
séquences
régulatrices
qui
contrôlent
la transcription libère une molécule de RNA
appelée transcrit primaire.
d)
Pendant
la
réplication
+1
toute
l’information génétique du DNA est copiée. La
transcription
ne
copie
qu’une
partie
-35
à un gène ou groupe de gènes.
l’arrêt de la transcription est signalé par des
terminateurs.
Chez
les
bactéries, les terminateurs sont de deux types
suivant qu’ils fonctionnent en présence ou non du
facteur d’arrêt ρ (rhô).
du
mRNA
code
c) RNA polymérase III ou RNA C
Structure des RNA polymérases eucaryotes
De masse moléculaire de l’ordre de 600 000,
Transcription chez les eucaryotes
La transcription des cellules eucaryotes se
déroule dans le noyau. Certains des RNA
transcrits migrent du noyau au cytoplasme après
RNA
de
220 000
polymérases
à
125 000
sont
Da,
sous-unités de taille plus faible (90 000 à 10 000
Da). Le nombre de sous-unités (une qunzaine)
constitutives d’une RNA polymérase eucaryote
est à celui du RNA procaryote.
procaryotes (qui n’ont qu’un seul type RNA
Promoteurs eucaryotes
polymérase), les eucaryotes ont trois types de
transcription eucaryote est similaire à celle des
procaryotes.
-10
ces
dépendamment de l’enzyme, d’une dizaine de
Les informations les plus avancées sur les
RNA polymérases. De manière générale la
Terminateur
Rho-indépendant
promoteurs
eucaryotes
sont
celles
des
promoteurs de la RNA polymérase II. Ces
promoteurs sont localisés en amont et en aval
5’ CCCAGCCCGCCTAATGAGCGGGCTTTTTTTTT 3’
3’ GGGTCGGGCGGATTACTCGCCCGAAAAAAAA 5’
Modifications post-transcriptionnelles
Terminaison
Lorsque le dernier ribonucléotide est incorporé,
appelées
transcrit
de
l’information génétique du DNA correspondant
séquences
du
leur maturation dans le noyau. Contrairement aux
Quelque soit le mécanisme utilisé, l’arrêt de
la
transcription appartiennent au brin codant.
mRNA. Il n’existe pratiquement pas de
-
RNA polymérases eucaryotes
a) RNA polymérase I ou RNA A
Localisée dans le nucléole, cette RNA
rRNA. La transcription d’un gène de
d’environ 60 % des RNA cellulaires. Elle
modifié pour donner un rRNA final
catalyse la synthèse des rRNA (5,8, 18 et
-
tRNA. Un gène de tRNA donne un
qui
subira:
des
clivages,
des
28S)
b) RNA polymérase II ou RNA B
additions (par exemple, les trois nucléotides
Cette localisée dans le nucléoplasme est
CCA seront ajoutés à l’extrémité 3’), des
responsable de la synthèse d’environ 30 %
31
de:
-
BRE ou TF IIB Recognition Element (en
-
DPE ou Downstream Promoter Element (en
-35) qui est reconnu par TFIIB
polymérase est responsable de la synthèse
rRNA donne un précurseur qui devra être
précurseur
du site d’initiation de la transcription. Il s’agit
+40) qui est reconnu par TFIID
-
Boîte TATA ou TATA box (en -25) qui
reconnu par la TBP (TATA Box Binding
protein)
32
Inr ou initiator Element (en +1) qui est
polymérase II. Cet ensemble (facteurs plus la
clivage et polyadénylation (l’élimination des
Clivage et polyadénylation
reconnu par TFIID.
RNA polymérase II) lié au DNA forme le
introns, peut avoir lieu avant ou après le clivage
Le transcrit primaire est tout d’abord clivé par
De plus, de nombreux promoteurs contiennent
complexe de pré-démarrage au site de la boîte
et la polyadénylation). Toutes ces modifications
une endonucléase spécifique qui est l’un des
une CAAT box et parfois une GC box,
TATA.
s’effectuent au sein du noyau.
constituants d’un gros complexe enzymatique
-
localisées entre – 40 et – 150.
associé à l’extrémité C-terminale de Pol II.
Contrairement aux séquences – 10 et – 35
Les facteurs transcription
Formation de la coiffe à l’extrémité 5’
L’endonucléase reconnaît la séquence très
promoteurs
Les facteurs de transcription de Pol II, connus
Bien avant d’être terminé, le transcrit primaire
conservée (5’) AAUAAA (3’) et clive le
directement la RNA polymérase et son facteur
sous
sont
constitué alors de 20 à 30 nucléotides est
transcrit à un niveau où une poly(A) polymérase
de liaison δ, la TATA box, la CAAT box, la GC
individuellement dénommés TFIIA, TFIIB,
modifié à son extrémité 5’ qui acquiert une
ajoute 80 à 250 résidus adénylate à l’extrémité
box, ainsi que les autres facteurs cis éventuels,
TFIID, TFIIE, TFIIF et TFIIH.
coiffe (cap). Après hydrolyse de l’un des trois
3’, au cours d’une réaction où l’ATP est le
phosphates fixés à son extrémité 5’, le mRNA
donneur. La queue poly(A) et les protéines
naissant attaque le phosphate α d’une molécule
susceptibles de s’y associer protègent les
mRNA d’une destruction enzymatique rapide.
des
procaryotes
qui
fixent
le
nom
collectif
de
TFII,
sont tout d’abord reconnus par des protéines
autres que Pol II, les facteurs de transcription
Maturation des RNA ou Modifications post
qui initient l’assemblage d’un complexe de
transcriptionnelles
de GTP pour former la liaison inhabituelle 5’-5’
transcription actif.
La plupart des molécules de RNA des Bactéries
triphosphate. En outre, d’autres modifications
et pratiquement toutes les molécules de RNA
peuvent se produire telles que les méthylations
Elimination des introns
Complexe d’initiation de la transcription
des Eucaryotes synthétisées d’après un brin
de l’OH en 2’ des riboses situés sur les deux
Lorsqu’ils
Ce complexe est fait de facteurs
sont
synthétisés,
les
transcrits
généraux
matriciel de DNA, ou transcrits primaires, sont
premier nucléotides de l’extrémité 5’ du
primaires nucléaires sont constitués de régions
(TFIIA, TFIIB, TFIID, TFIIE, TFIIF et TFIIH)
l’objet d’une maturation. En particulier, nombre
transcrit primaire. L’addition de la coiffe est
codantes, ou exons, et de régions non codantes,
de la transcription (généraux, parce qu’ils
de gènes contiennent des séquences qui sont
réalisée
agissant
ou introns. Ces derniers sont éliminés et les
s’assemblent sur tous les promoteurs utilisés par
transcrites par les RNA polymérases puis
successivement: une phosphatase, une guanyl
exons réunis pour former une séquence continue
la RNA polymérase II) et facteurs additionnels
éliminées par un processus d’excisionépissage.
transférase et méthyl transférase.
définissant un polypeptide fonctionnel au cours
organisés en complexes médiateurs.
De plus, des modifications peuvent être
Le processus d’initiation commence avec la
apportées aux extrémités 5’ ou 3’. Les réactions
Remarque: importance biologique de la coiffe
réalisé
liaison de TFIID (une de ses composantes
qui assurent la maturation du RNA ne sont pas
La coiffe signale l’extrémité 5’ des mRNA des
transestérification dont le déroulement et la
appelée TBP pour TATA Box Binding Protein)
catalysées
eucaryote ce qui aide les cellules à distinguer les
catalyse sont en fait extrêmement complexes.
Les sites d’épissage des précurseurs des mRNA
uniquement
par
des
protéines
par
trois
enzymes
d’un processus excision-épissage (splicing)
grâce
à
deux
réactions
de
à une courte séquence du DNA double brin
enzymatiques; le RNA lui-même peut intervenir
mRNA des autres molécules de RNA.
riche en T et A connue sous le nom de TATA
dans le processus. Ce sont les mRNA des
Les
des
sont très précisément définis et l’épissage lui-
box situé à 25 nucléotides en amont du site de
Eucaryotes ainsi que les tRNA des bactéries et
phosphatases et des endonucléases et stimulent
même s’effectue au sein de spliceosomes. Les
l’initiation de la transcription.
des Eucaryotes qui subissent la maturation la
leur traduction.
sites d’épissage sont marqués par des séquences
La liaison de TBP produit une distorsion
plus importante.
La coiffe intervient dans l’initiation de la
situées aux extrémités des introns.
importante du DNA au niveau de la TATA box.
traduction. En effet, la petite sous-unité du
Chez tous les Eucaryotes, la séquence des bases
Les séquences de DNA de part et d’autre de
Maturation des mRNA des eucaryotes
ribosome se fixe tout d’abord à l’extrémité 5’
d’un intron commence par GU et se termine par
cette
La maturation de la plupart des pré-mRNA des
d’une de mRNA, aidée par la reconnaissance de
(Py)nNCAG où (Py) est un segment d’une
permettant l’assemblage séquentiel des autres
Eucaryotes
la coiffe.
dizaine de bases pyrimidiques suivi d’une base
facteurs (TFIIA, TFIIB…) et de la RNA
formation de la coiffe, élimination des introns,
distorsion
se
trouvent
rapprochées
comporte
plusieurs
étapes:
33
coiffes
protègent
les
mRNA
quelconque.
Chez
les
Vertébrés,
le
site
34
d’épissage 5’ se situe entre AG et GUAAGU, le
génétiques telles que certaines thalassémies où
site d’épissage 3’ entre CAG et GU Les introns
sont synthétisées des hémoglobines anormales.
ont aussi un site interne, appelé site de
branchement, qui intervient dans la formation
du lasso. Les spliceosomes sont de très gros
ensembles
dynamiques
de
60S
environ,
constitués, outre du précurseur du mRNA à
traiter,
de
snRNP
(souvent
prononcées
«snurps») et d’autres protéines appelées facteurs
d’épissage. Les snRNP (de small nuclea
ribonucleoprotein
particules)
sont
des
complexes qui associent à des protéines
spécifiques des RNA de moins de 300
nucléotides, les snRNA (de small nuclear RNA)
dont certains d’entre eux, appelés U1, U2, U4,
U5 et U6, sont essentiels pour l’épissage.
L’excision-épissage est réalisé grâce à deux
réactions successives de transestérification.
L’U1-snRNA,
qui
contient
une
séquence
complémentaire du site d’épissage 5’ de
l’intron, s’apparie à ce dernier. L’U2-snRNA
s’apparie au site de branchement de telle façon
qu’un résidu A nucléophile soit mis en position
d’attaquer par son hydroxyle en 2’ le phosphate
du résidu G situé à l’extrémité 5’ de l’intron et
donc de réaliser une première transestérification
qui conduit à la formation d’un lasso (lariat) par
l’intermédiaire
d’une
liaison
2’,5’-
phosphodiester. Lors d’une deuxième réaction
de transestérification, l’hydroxyle en 3’ de
l’exon libre attaque la liaison phosphodiester de
la deuxième jonction intron-exon, ce qui réalise
la jonction entre les deux exons et libère l’intron
porteur du lasso. Des anomalies dans l’excision
des introns peuvent être à l’origine de maladies
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