Techniques de stratification Les reconstitutions par stratification I. DEFINITION DE LA RECONSTITUTION PAR STRATIFICATION II. CRITERES DU CHOIX DU COMPOSITE EN VUE DE LA STRATIFICATION Propriétés Physiques Propriétés Optiques III. CHOIX DU COMPOSITE EN VUE DE LA STRATIFICATION IV. V. VI. CHOIX DE LA TEINTE UTILISATION DU TEINTIER LES RECONSTITUTIONS PAR STRATIFICATION SUR DENTS ANTERIEURES A. Evolution des concepts de stratification : a) Technique historique en deux couches b) Technique historique en trois couches ou technique avec deux dentines d’opacité différentes ou double effect layer c) Technique en trois couches selon Vanini avec utilisation de l’émail HFO ou HRI d) Technique du Natural Layering Concept e) Technique évoluée du « Natural Layering Concept » B. Méthode de la stratification étape par étape a) Établir la carte chromatique de la dent Région cervicale Région médiane (corps de la dent) Tiers incisal b) Analyse de la dent : forme et géographie c) Étapes cliniques préliminaires d) Stratification 1. Élaboration de la face palatine à l’aide du guide en silicone 2. Réalisation de la face proximale Dr TAHARI N. 2018/2019 Techniques de stratification 3. Reproduction de la couche de haute diffusion 4. Stratification dentinaire proprement dite 5. Caractérisation 6. Mise en place de la couche d’émail générique vestibulaire 7. Contrôle de l’occlusion 8. Dégrossissage 9. Polissage et lustrage du composite VII. RECONSTITUTIONS PAR STRATIFICATION SUR DENTS POSTERIEURES : La technique de stratification horizontale La technique de stratification oblique. Une technique de stratification centripète Dr TAHARI N. 2018/2019 Techniques de stratification I. DEFINITION DE LA RECONSTITUTION PAR STRATIFICATION : Le concept de la stratification propose de reconstituer la perte de substance en différentes strates ou couches de différentes couleurs de composite dans un ordre précis et en épaisseurs variable en technique directe, ou indirecte permettant la reproduction esthétique des dents naturelles. La stratification « naturelle » sous-entend une compréhension parfaite des références spatiales et optiques (fluorescence et opalescence) des tissus naturels et environnants. II. CRITERES DU CHOIX DU COMPOSITE EN VUE DE LA STRATIFICATION Propriétés Physiques Facilement manipulable (pas de fluide) Résistant au stress et à l’usure Facilité de polissage Stabilité de la teinte à la photopolymérisation Propriétés Optiques Chaque type de composite présente des propriétés chromatiques différentes III. CHOIX DU COMPOSITE EN VUE DE LA STRATIFICATION Nous avons besoin de 3 matériaux : 1. Un matériau opaque « dentine opaque » Barriere pour la lumière incidente Masquer les dyschromies dentinaires Masquer la zone de transition : le biseau 2. Un matériau qui va apporter la couleur et la saturation « teinte ou dentine de corps » et va reconstituer le volume dentinaire à l’idéal : Pour des restaurations de faibles étendues ces deux propriétés peuvent être assurées par le même matériau 3. Un matériau plus ou moins transparent « teinte email » • Apporte la translucidité comme le ferait l’email naturel Dr TAHARI N. 2018/2019 Techniques de stratification • Apporte l’opalescence • Règle la luminosité Il s’agit de restituer le corps de la dent avec des masses de composites « dentines »plus ou moins opaques et de modifier la luminosité et la saturation avec un composite « email » plus ou moins translucide. IV. CHOIX DE LA TEINTE La prise de teinte s’effectue sur une bouche propre, avant la préparation et la pose de la digue et sur des dents hydratées Eclairage : éteindre le scialytique et les éclairages parasites (néons). Placer le patient devant une fenêtre peu éclairée à la lumière naturelle Supprimer les couleurs interférentes (foulard rouge, rouge à lèvres, maquillage vif) Travailler à l’œil nu pour les couleurs et avec une loupe pour les détails de l’état de surface On prend le teintier sachant que la couleur schématisée est sensiblement différente de celle du composite une fois photo polymérisé On subdivise la dent en plusieurs cadrans et on observe les différentes zones de caractérisation Choix de la teinte de saturation de la dentine au niveau de la jonction du 1/3 cervical et du 1/3 médian Relevé de teinte complémentaire au niveau des zones cervicales Choix de la teinte émail au niveau du bord incisif Dr TAHARI N. 2018/2019 Techniques de stratification Remarque En fonction de l’âge, on peut caractériser une dent plus + de translucidité pour 1 dent jeune + de saturation pour 1 dent âgée Essayer d’harmoniser les teintes avec les dents voisines Si la dent est trop délabrée il faut prendre la teinte sur la dent voisine Appliquer d’abord une petite couche de composite sur la dent adjacente puis photopolymériser pour se donner une idée de la teinte finale La couleur du parodonte influe le choix de la teinte Se méfier de la teinte des canines qui sont plus saturées V. UTILISATION DU TEINTIER Utiliser un teintier propre à la mallette de composite ou se fabriquer son propre teintier pour être sûr du résultat Fonctionnement du teintier VITA le plus courant du marché 16 échantillons classés : A-B-C-D selon 4 grandes familles de teintes base puis classés : par saturation croissante (1 ; 2 ; 3 ; 3,5 et 4) par brillance. Exemple A= Rougeâtre- brun 1(clair) 4 (foncé) B = Rougeâtre-jaune C= Gris D= Rougeâtre-gris Dr TAHARI N. 2018/2019 Techniques de stratification VI. LES RECONSTITUTIONS PAR STRATIFICATION SUR DENTS ANTERIEURES : A. Evolution des concepts de stratification : La stratification esthétique est souvent une technique qui paraît difficile aux praticiens. Il est vrai que les premiers schémas de stratification proposés étaient excessivement complexes car issus des procédés utilisés dans les techniques de céramo-métallique. Les techniques de stratification des composites produisaient et produisent toujours des résultats intéressants pour des praticiens expérimentés. Un des problèmes majeurs des restaurations d’angle est de masquer complètement le trait de fracture. Ceci est lié à la réalisation d’un biseau périphérique englobant différents paramètres morphologiques. Des concepts de superposition existent, spécifiques à chaque système composite et variables en fonction du nombre de masses disponibles. Des concepts de superposition existent, spécifiques à chaque système composite et variables en fonction du nombre de masses disponibles. Classiquement, on distingue les reconstructions bidimensionnelles et les tridimensionnelles, en rapport avec le nombre de couches généralement placées dans les restaurations La technique idéale serait celle à 02 couches pour sa simplicité, elle nécessitait des masses émail et dentine qui imitent parfaitement les tissus naturels Mais du fait de leurs complexités et de l’évolution des matériaux, des schémas plus adaptés ont été proposés se basant sur une étude des tissus naturels de la dent. Cette technique est communément appelé Natural Layering Concept. Derrière ce terme générique se cache de nombreuses méthodes différentes. Dietchi en 2001 donne une classification et une description précises des principales techniques de stratification. Dr TAHARI N. 2018/2019 Techniques de stratification Il nous semble devoir y rajouter la technique décrite par Vanini en 1996, correspondant au système de composite HFO de mycérium qui est un hybride entre deux techniques décrites par Dietchi. a- Technique historique en deux couches : « Mur opaque → corps amélodentinaire → incisal » Une première couche est réalisée avec un composite ayant les propriétés esthétiques globales de la dent puis un composite incisal ou transparent vient ensuite mimer le bord incisif. La réussite esthétique de ce type de restauration est basée sur les propriétés de mimétisme du composite utilisé en teinte unique. Ce type de restauration présente comme plus gros défaut d’avoir un effet grisé. Les produits de ce groupe comprennent généralement des masses de corps, qui suivent le teintier VITA, avec différentes saturations (A à D) en faisant varier les teintes (1 à 4). Ces masses de corps montrent une opacité intermédiaire (entre la dentine naturelle et la luminosité de l’émail). Les masses incisales permettent d’améliorer le résultat final dans les restaurations du tiers incisal. C’est une technique aisée dont le résultat se trouve limité par la simplification du concept. Les chefs de file de ce modèle sont le Silux®, le Z250® (3M) et le Prodigy® (Kerr). Dr TAHARI N. 2018/2019 Techniques de stratification Concept classique à 02 couches : masse de corps, masse incisale ou transparente b- Technique historique en trois couches ou technique avec deux dentines d’opacité différentes ou double effect layer. C’est une technique en trois couches utilisant une dentine opaque, une dentine de corps et un composite émail. Différents écueils existent dans cette technique, ce qui explique son apprentissage long. C’est une technique issue des principes de stratification de la céramique en laboratoire avec un opaque pour cacher ce qui doit l’être. Au laboratoire, l’opaque masque l’armature. Émail palatin → Dentine → (Masses d’effet) → Émail vestibulaire Dans le cas d’une restauration directe, il convient de masquer le noir de la cavité buccale et le trait de fracture ou la zone de transition entre la dent et la restauration. Ensuite la dentine recrée la teinte de corps de la dent d’où son nom de dentine de corps, puis une couche recrée l’émail. Dr TAHARI N. 2018/2019 Techniques de stratification La plus grosse difficulté est de doser les épaisseurs des différents matériaux. Si cette technique est mal maîtrisée, on obtient des résultats moins satisfaisants au niveau esthétique qu’avec des techniques en deux couches avec un composite « mimétique ». Une difficulté supplémentaire est la non-standardisation des termes. Selon les fabricants la couche opaque est appelée dentine opaque ou dentine, la couche de dentine de corps est appelée dentine de corps (body) ou dentine, voire émail, et la dernière couche est appelée émail, transparent ou incisal. Dans certaines marques, il existe des teintes de composite pour des dentines opaques, des dentines de corps, des composites émail, des transparents et des transparents opalescents. Tout cela explique les difficultés pour le praticien de comprendre les principes de ce type de stratification, et surtout de les mettre en œuvre rapidement de manière efficace. La courbe d’apprentissage longue a longtemps découragé les praticiens par les résultats non satisfaisants et non reproductibles ce qui les incitait à revenir à une technique plus simple. Dans cette technique l’épaisseur de la couche d’émail est très faible. Si elle est trop importante, plus d’1 mm, elle entraine un effet gris. Le composite émail est donc placé en couche d’épaisseur plus faible que la couche d’émail naturel correspondant. Dr TAHARI N. 2018/2019 Techniques de stratification c- Technique en trois couches selon Vanini avec utilisation de l’émail HFO ou HRI : C’est une technique proche de la technique trois couches qui a été proposée en 1996. La différence principale entre ces deux techniques, réside dans une couche supplémentaire de résine adhésive utilisée entre la dentine et l’émail. Elle a pour but de mimer la couche d’émail amorphe et Technique en 3 couches selon Vanini de haute teneur protéique appelée par Vanini couche de haute diffusion ou couche vitreuse. Ici une ou deux saturations de dentines ne sont pas suffisantes pour mimer complètement la dentine. De ce fait dans les restaurations volumineuses Vanini décrit l’utilisation de trois dentines différentes appliquées en couches obliques. Il est important de noter que les apports obliques, en plus de favoriser l’esthétique, améliore les forces de contraction au sein du composite. Si la Technique en 3 couches selon Vanini avec émail de type HRI restauration est de plus petit volume, le nombre de dentines différentes diminue. Dans cette technique, si l’émail est celui du système HFO, il doit être placé en couche plus mince que celui qu’il remplace : si c’est celui du système HRI il doit être utilisé en couche équivalente car le coefficient de réfraction du composite HRI est équivalent à celui de l’émail. Dr TAHARI N. 2018/2019 Techniques de stratification Concept moderne à 03 couches d- Technique du Natural Layering Concept : Cette technique a été proposée par Dietchi pour résoudre les difficultés de la technique à trois couches. Dans cette technique de stratification les tissus dentaires sont remplacés par des composites ayant les mêmes principes optiques que les tissus qu’ils remplacent. Il n’y a donc que deux composites, un pour la dentine et un pour l’émail. Ils sont placés en couche de la même épaisseur que les tissus qu’ils remplacent, à la seule différence que la dentine recouvre une partie du biseau amélaire pour cacher la transition entre la restauration et la dent. e- Technique évoluée du « Natural Layering Concept » : Cette technique plus ambitieuse est une évolution de la technique du Natural Layering Concept, avec l’ajout d’effets pour reproduire les détails anatomiques les plus fins. Ces matériaux sont le plus souvent ajoutés entre les couches de dentine et d’émail. Les intensifs les plus fréquemment utilisés sont le bleu pour l’opalescence, le doré pour augmenter la saturation dans des zones particulières, et le blanc pour reproduire les plages d’hypominéralisation. Dr TAHARI N. 2018/2019 Techniques de stratification Si des composites sont encore commercialisés pour la technique de stratification historique de deux couches, on considère aujourd’hui que ce n’est pas une technique de stratification qui permet d’obtenir des résultats esthétiques suffisants. Les techniques permettant un résultat esthétique suffisant sont donc les techniques à trois couches, ou apparentées comme la technique de Vanini, ou les techniques apparentées au Natural Layering Concept. Ces deux familles sont représentés par différentes manufactures voire par différents composites au sein d’une même marque. Il est très important de comprendre pour quelle type de stratification le composite est prévu pour permettre une utilisation optimale de celui-ci. À ces concepts différents, est associée une prise en charge de la restauration différente depuis la prise de teinte jusqu’à la mise en place de la dernière couche de composite. B. Méthode de la stratification étape par étape : la stratification s’effectue en plusieurs temps : 1-Établir la carte chromatique de la dent : C’est une étape fondamentale et elle doit être réalisée avec minutie en ayant à l’esprit le souci du détail. L’observation s’articule autour de trois zones : Région cervicale : C’est la zone où on détermine la couleur de la dentine car l’émail est en faible épaisseur et influence peu la perception de la teinte. C’est dans cette région que l’on sélectionne la teinte de base (A ou B). En réalité aujourd’hui, il n’existe qu’une teinte (A) et c’est au niveau de la variation de la saturation que l’on anime la couleur. Région médiane (corps de la dent) : On va déterminer le degré de saturation de la dentine dans son ensemble en sachant que la couleur moyenne est obtenue par une superposition de couches plus ou moins saturées. Dr TAHARI N. 2018/2019 Techniques de stratification La sélection des masses émail se fait dans cette région en raison de l’épaisseur de celle-ci. L’âge du patient et l’observation clinique nous guident sur la luminosité de l’émail (jeune, adulte, individu âgé). On va aussi noter la présence de zones plus saturées où l’on devra appliquer les masses d’intensifs. Tiers incisal : C’est la zone de plus grande animation où l’on donne réellement vie à notre restauration. Il est important d’observer l’architecture interne dentinaire et de la cartographier sur un schéma, de noter les zones de translucidité, la présence d’effets d’opalescence, les zones chromatiquement saturées (hypoplasies) et leur localisation, l’anatomie du bord libre. Différents types d’opalescence existent ambré, bleuté, blanchâtre, gris en fonction de l’effet que l’on a observé. Ces masses sont placées préférentiellement entre les lobes dentinaires, au niveau des faces proximales ou au niveau du bord incisai. Cette observation minutieuse met en évidence l’organisation structurelle de ce type de restauration et ne laisse pas de place à la subjectivité ou autres talents artistiques qui jusqu’alors prévalaient. 2-Analyse de la dent : forme et géographie C’est une étape essentielle car elle conditionne l’intégration de la restauration dans le sourire. Une attention particulière doit être portée à l’état de surface de la dent et son organisation. La macro-géographie (anatomie de la dent dans le sens vertical) est constituée par les lobes, sillons et fosses présents à la surface, résidus de la fusion embryonnaire des lobes. La microgéographie (anatomie dans le sens horizontal) est représentée par la texture de surface de la dent, vestiges des stries de croissance. Concernant l’architecture des lobes dentinaires, une classification du bord libre est apparue depuis peu afin de faciliter leur analyse et leur reproduction. Dr TAHARI N. 2018/2019 Techniques de stratification Classification du bord libre, d’après Vanini Type 1 : bord libre à 3 mamelons, Type 2 : bord libre à mamelons doubles, Type 3 : bord libre en « peigne », Type 4 : bord libre à fenêtre, Type 5 : bord libre à tâche La reproduction de la forme générale de la restauration lors de grand délabrement est facilitée par l’utilisation d’un guide en silicone issu d’un wax up de laboratoire (prise d’empreinte réalisée au préalable), ou bien d’une empreinte de la restauration en place si celle-ci est fonctionnelle, ou bien à partir d’une restauration faite à main levée dans la séance et polymérisée en situation mais sans avoir réalisé de procédures de collage. Le but de cette clé en silicone est d’obtenir une restauration d’emblée satisfaisante quant à sa forme et son contour et son intégration fonctionnelle. Dr TAHARI N. 2018/2019 Techniques de stratification 3-Étapes cliniques préliminaires : Plusieurs étapes cliniques précèdent la technique proprement dite (thérapeutique initiale parodontale, contrôle de l’occlusion en statique et dynamique, mise en place d’un champ opératoire étanche) afin d’assurer l’intégration fonctionnelle et biologique de la restauration. Différentes approches opératoires ont été proposées pour masquer le trait de fracture ou le bord de la cavité. La préparation d’un biseau long vestibulaire de 1,5 à 2 mm sur la ligne de fracture est la technique la plus répandue. L’angle de la fracture est une zone sombre. Pour la rendre invisible, on utilise un composite opaque de surface qui présente les mêmes nuances colorées ou un Opaquer de teinte émail appropriée. Le matériau est placé de part et d’autre de la fracture sur 1 mm environ de large. Il sera recouvert par un composite émail de surface. D’autres auteurs (Vanini et al.) recommandent la réalisation d’un congé périphérique et le débordement partiel des masse dentines à mi-chemin au niveau du congé. L’opacité propre de ce matériau permet de masquer la limite sans utiliser des colorants intensifs. Une étape préalable importante avant la stratification est la procédure de collage qui constitue les fondations de la restauration (respecter les recommandations du fabricant). 4-Stratification: a. Élaboration de la face palatine à l’aide du guide en silicone On place une fine couche de composite émail sélectionné au niveau du guide afin d’obtenir une face palatine translucide et fonctionnelle. Il est important d’insister sur la faible épaisseur de ce premier apport afin de ménager suffisamment de place pour les différentes masses dentine et émail qui viendront se superposer. Dr TAHARI N. 2018/2019 Techniques de stratification b. Réalisation de la face proximale : C’est une étape délicate car elle va fixer le cadre de la restauration et ses futurs contours. Cette crête proximale fixe les lignes de transitions et régule une grande partie des phénomènes lumineux. Pour cela, on a recours à une matrice transparente en polyester placée en berceau au niveau de la face palatine qu’il faut associer à des coins inter-dentaires en plastique afin d’obtenir une surface de contact puissante. De l’orientation de cette matrice dépend la forme de la crête et donc de la dent (dent quadrangulaire ou triangulaire). c. Reproduction de la couche de haute diffusion : Cette dernière a pour objectif de recréer cette couche riche en protéine qu’est la jonction amélodentinaire, véritable voie de circulation périphérique de la lumière. Elle est reproduite à l’aide d’une résine faiblement chargée, blanche, afin d’assurer un soutien lumineux. Dr TAHARI N. 2018/2019 Techniques de stratification d. Stratification dentinaire proprement dite : Le montage des masses dentine se fait en faisant varier les saturations et en respectant l’architecture interne (disposition des lobes dentinaires, forme, nombre). On commence par le recours à des masses dentine de saturation élevée au niveau de la région la plus cervicale puis progressivement, au fur et à mesure que l’on se dirige en direction incisale, on utilise des masses dentine moins saturées. Une attention particulière doit être portée à la mise en place de ces masses dentine au niveau de la limite où le composite doit venir mourir sur celle-ci tout en ménageant une fine épaisseur pour la masse de recouvrement amélaire. C’est au niveau du dernier apport de masse dentinaire que l’on commence à préfigurer le futur relief de la dent (macro-géographie) afin de respecter le ratio d’épaisseur amélaire sous peine de trop en soustraire lors du dégrossissage. e. Caractérisation : On peut être amené à utiliser des masses d’effets spéciaux afin de personnaliser la restauration ; interposition de masses opalescentes bleutées entre les lobes dentinaires ou en bordure, proximale, application de teintes intensives blanches pour reproduire d’éventuelles hypoplasies, essentiellement au niveau du tiers incisal. f. Mise en place de la couche d’émail générique vestibulaire : Certaines dents peuvent présenter un bord incisal très transparent sur les 2 derniers millimètres ; l’émail générique s’arrête alors avant cette zone, celle-ci étant réservée à l’application d’une masse incisale spécifique (différents opalescents). Dr TAHARI N. 2018/2019 Techniques de stratification Le composite émail doit être appliqué de telle sorte qu’il : Ne dépasse pas 0.4mm d’épaisseur (mince) dans la région cervicale, s’épaissit vers le bord incisif Préfigure à la fois la macro-géographie (dépressions et rainures) et la microgéographie de surface(les lignes de croissance de l’émail.) Il est conseillé de recouvrir la surface de la restauration d’une couche de gel de glycérine et d’effectuer un cycle supplémentaire de photopolymérisation. Le but est d’obtenir une polymérisation complète du composite en éliminant le contact de l’oxygène qui inhibait la couche externe g. Contrôle de l’occlusion : Du fait de l’utilisation de la clé en silicone, cette étape est généralement brève mais ne doit pas être négligée pour autant. h. Dégrossissage : son principe repose sur : le développement du relief primaire : La majorité de la macro-géographie est créée lors de la stratification interne pour ajuster l’agencement et l’épaisseur des couches dentinaires et amélaires. Mise en évidence de la macro-géographie (Image L Vanini) Dr TAHARI N. 2018/2019 Techniques de stratification Il comprend la mise en forme définitive de la restauration ainsi que l’ajustage du profil d’émergence. La macro-géographie est réalisée par la reproduction de l’anatomie verticale à la surface du composite avec une alternance de convexités, de concavités, de rainures, méplats, ou dépressions et un positionnement précis des lignes de transition. Pour cela, l’opérateur utilise des instruments adaptés (fraises diamantées de granulométrie décroissante, disque abrasif pour recréer les courbes préexistantes). Création de la texture de surface : la micro-géographie C’est la création de la texture de surface, plus ou moins marquée en fonction du degré d’usure de la dent (âge du patient), des zones concernées (les stries de croissance disparaissent plus vite dans les zones convexes que dans les dépressions et les zones proximales), et bien sûr de la cinétique de croissance de l’organe dentaire. Mise en évidence de la microgéogrphie (Image L Vanini) Celles-ci sont réalisées par le passage horizontal à vitesse lente, d’une fraise diamantée tronconique, de granulométrie adaptée à l’importance du relief à recréer selon un geste tangentiel unique allant d’une arête proximale à l’autre. A ce moment-là, on peut y ajouter d’éventuelles micro- imperfections de surface relevées sur les dents adjacentes, et les dernières retouches à l’aide d’une fraise-flamme au niveau du bord incisif et des espaces négatifs permettent leur intégration dans le plan esthétique. Dr TAHARI N. 2018/2019 Techniques de stratification i. Polissage et lustrage du composite : Le polissage doit révéler toute la teinte en profondeur du composite, fruit de la stratification initiale, sans effacer les subtilités qui viennent d’être créées à sa surface. L’alternance de zones plus ou moins brillantes met en valeur la présence de légères convexités ou concavités qui, par leurs degrés différents d’accessibilité aux meulettes de polissage siliconées, créent de manière automatique ces variations de réflexions, qui peuvent encore être ajustées ponctuellement par diverses pointes en caoutchouc en dernière analyse. Pour le faire, Une pâte à base d’oxyde d'alumine sur un feutre de polissage, travaillant d'abord sans eau à une vitesse très faible, puis en augmentant la vitesse, avec un jet d'eau abondant et sans pression sur la surface VII. RECONSTITUTIONS PAR STRATIFICATION SUR DENTS POSTERIEURES : Les techniques de stratification améliorent la qualité des restaurations dans la mesure où elles permettent de contrôler plus attentivement le retrait de polymérisation. Plus la surface de la restauration collée à la dent augmente, ou plus le nombre de bords de la restauration augmente, plus fort s'exerceront les contraintes liées au retrait de polymérisation. La technique de stratification horizontale peut être envisagée pour de petites cavités. Cette technique implique la mise en place de couches horizontalement, les unes sur les autres, et leur polymérisation individuelle. Le relief occlusal est mis en forme avec la dernière couche. Cette technique est très simple mais peut compliquer la sculpture de la face occlusale. Dr TAHARI N. 2018/2019 Techniques de stratification En revanche, l'anatomie occlusale est aisément reproduite grâce à la technique de stratification oblique. Toutefois, celle-ci peut poser des problèmes concernant l'adaptation homogène des différentes couches. Le risque d'hétérogénéité (inclusion de bulles d'air) augmente parce que les couches individuelles convergent en des angles assez aigus, particulièrement au fond de la cavité. Une technique de stratification centripète est recommandée. Cette technique transforme une Classe II en Classe I. Il est important que la première couche, au contact de la matrice, soit aussi fine que possible. Pour de larges cavités, deux couches pourront être apposées l'une après l'autre de telle sorte que la première s'étende le long de la matrice de la partie cervicale au milieu de la cavité, alors que la seconde continuera à suivre la matrice du milieu de la cavité à son sommet. Pourvu qu'un champ opératoire sec ait été isolé et que l'hygiène du patient soit optimale, la matrice peut alors être éliminée à ce stade ce qui améliore la vue d'ensemble et facilite la stratification de la restauration. L'utilisation d'une première couche de composite fluide fait l'objet de débat. Elle permettrait d'assurer un recouvrement optimal des parois de la cavité et d'améliorer l'étanchéité des bords. En outre, cette couche agirait comme un rupteur de forces. Si le système adhésif utilisé est chargé, il n'est pas nécessaire d'appliquer un composite fluide. Lorsqu'une résine composite fluide est employée, il est essentiel d'en apposer une couche très fine. Quand cette couche est trop épaisse, elle accroît le risque de perte d'étanchéité marginale ; ceci tient au fait que les résines composites fluides subissent un retrait de polymérisation considérable. Dr TAHARI N. 2018/2019