Électronique analogique louis tomczyk 31 janvier 2021 Table des matières Avant Propos 1 partie 1. Lois et composants de base de l’électronique Chapitre 1. 3 Lois générales de l’électrocinétique 5 1. Grandeurs élémentaires 5 1.1. Courant 5 1.2. Tension 6 1.3. Conventions 7 2. Composants élémentaires 8 2.1. Résistance 8 2.2. Condensateur 9 2.3. Bobine 10 3. Lois Usuelles 11 3.1. Lois de Kircchhoff 11 3.2. Loi des nœuds 11 3.3. Loi des mailles 11 3.4. Loi d’Ohm 12 3.5. Impédances 13 3.5.1. Impédances Complexes 13 3.5.2. Manipulation d’Impédances 14 3.6. Théorème de Millman 16 3.7. Pont diviseurs 17 4. Énergies et puissances 18 4.1. Puissance : généralité 18 4.2. Puissance et énergies : composants 18 4.2.1. Puissance : effet Joule 18 4.2.2. Énergie : Condensateur 18 4.2.3. Énergie : Bobine 19 Chapitre 2. Filtrage Passif 21 1. Utilité du filtrage 21 2. Préliminaires Mathématiques 23 3 4 Table des matières 2.1. Équations différentielles linéaires du premier ordre à coefficients constants 23 2.2. Équations différentielles linéaires du second ordre à coefficients constants 25 2.3. Passage en complexes 27 2.3.1. Écriture 27 2.3.2. Application à une EDL 1 27 2.3.3. Application à une EDL 2 28 2.4. Échelles logarithmiques 28 2.5. Diagrammes de Bode 30 3. Filtres du premier ordre 32 3.1. Passe bas 32 3.1.1. Fonction de transfert 32 3.1.2. Diagrammes de Bode 32 3.1.3. Étude asymptotique 33 3.1.4. Coupure 34 3.2. Passe haut 35 3.2.1. Diagrammes de Bode 35 3.2.2. Étude asymptotique 36 3.2.3. Coupure 37 3.3. Régime Sinusoïdal Forcé ( RSF ) 37 3.4. Abus de notation 38 3.5. Formulaire 38 4. Filtres du second ordre 39 4.1. Passe bas 39 4.1.1. Fonction de transfert 39 4.1.2. Coupure 40 4.2. Passe haut 42 4.3. Passe bande 43 4.3.1. Coupure 44 4.4. Coupe Bande 45 4.5. Formulaires 47 5. Filtres ordres supérieurs 48 5.1. Représentation quadripolaire 48 5.1.1. Matrices de quadripôles 48 5.1.2. Quadripôles Usuels 50 5.1.3. Quadripôles Usuels : Calcul des matrices 52 5.2. Exemples de filtres 55 Chapitre 3. Amplificateur Linéaire Intégré ( ALI ) 57 Table des matières 5 1. Description du composant 57 1.1. Introduction 57 1.2. Caractéristiques générales 58 1.2.1. ALI idéal 58 1.2.2. ALI réel 58 2. Montages élémentaires 61 2.1. Suiveur 61 2.2. Amplificateur Inverseur 62 2.3. Amplificateur non Inverseur 62 2.4. Convertisseur courant/tension 63 2.5. Comparateur simple 63 2.6. Trigger de Schmidt ( Comparateur à hystérésis ) 63 3. Opérations mathématiques 67 3.1. Sommateur Inverseur 67 3.2. Soustracteur 67 3.3. Racine carrée 68 3.4. Diviseur 68 3.5. Exponentielle 68 3.6. Logarithme 69 3.7. Intégrateur de Miller 69 3.8. Dérivateur inverseur 70 3.9. Déphaseur 70 4. Simulateurs 72 4.1. Résistance négative 72 4.2. Simulateur de bobine 73 4.3. Simulateur de condensateur 75 Chapitre 4. Filtrage actif 77 1. Premier ordre 77 1.1. Passe bas 77 1.2. Passe haut 78 2. Cellulle de Rauch 78 2.1. Fonction de transfert générale 78 2.2. Passe bas 79 2.3. Passe haut 80 2.4. Passe bande 80 3. Cellulle de Sallen Kay 81 3.1. Fonction de transfert générale 81 6 Table des matières 3.2. Passe bas 82 3.3. Passe haut 83 3.4. Passe bande 83 4. Autres techniques 85 4.1. Passe bande à commande numérique 85 5. Conception de filtres 88 5.1. Cahier des charges 88 5.2. Structure des fonctions de transferts 90 5.2.1. Notations 90 5.2.2. Rappels sur les polynômes 92 5.2.3. Généralités sur les fonctions de transfert 93 5.2.4. Causalité 94 5.2.5. 95 Stabilité 5.3. Types de filtres 98 5.4. Filtres de Bessel-Thomson-Kiyasu ( BTK ) 100 5.5. Filtres de Butterworth 103 5.6. Filtres de Chebichev 106 5.7. Filtres de Legendre 109 5.8. Filtres non polynomiaux 110 Chapitre 5. Introduction à la microélectronique 113 1. Introduction aux SemiConducteurs ( SC ) 113 1.1. Généralités 113 1.1.1. Énergie de GAP 113 1.1.2. Composition 114 1.1.3. Dopage 115 1.1.4. Porteurs de charges et loi d’action de masse 115 1.1.5. Niveau de Fermi 117 1.2. Courants 117 1.2.1. Mobilité et coefficient d’Einstein 118 1.2.2. Courants 118 1.2.3. Densité volumique de charges 118 1.3. Jonction PN 119 1.3.1. Tension de seuil 119 1.3.2. Polarisation 120 1.3.3. Loi de Shockley 120 2. Transistor 123 2.1. Fonctionnement général 123 Table des matières 7 2.2. Polarisation 125 2.2.1. Polarisation par la base à deux alimentations, montage amplificateur de courant 126 2.2.2. Polarisation par la base à une alimentations 127 2.2.3. Polarisation par la base par pont de résistances 127 2.3. Régime dynamique : modèle petit signaux 129 2.3.1. Notations 129 2.3.2. Conductances 129 2.3.3. Modèles hybrides 130 2.4. Exemples de montages à transistor 132 2.4.1. Structure d’un ALI élémentaire 132 2.4.2. Étage amplificateur 133 partie 2. Montages électroniques élémentaires Chapitre 6. Oscillateurs... 139 141 1. Introduction 141 1.1. Généralités 141 1.2. Condition d’oscillation 142 2. classiques 144 2.1. 144 ... à résistance négative 2.2. ... de Wien 145 2.3. ... de Colpitts 146 2.4. Oscillateur de relaxation : générateur de branches d’exponentielles 148 2.5. Oscillateur de relaxation : générateur de triangle 150 3. à commande et portes logiques 151 3.1. Astable à timer NE555 151 3.2. Voltage Controlled Oscillator, VCO 155 3.2.1. Commande en tension 155 3.2.2. Inverseur 157 3.2.3. Intégrateur inverseur 157 3.2.4. Comparateur à hystérésis 158 3.2.5. Fonctionnement 158 Chapitre 7. Divers 163 1. Pont de Wheastone 163 2. Redressement... 166 2.1. ...Mono-alternance 166 2.2. ...Double alternance 166 3. Histoires de crêtes 168 8 Table des matières 3.1. Détecteur de crêtes 168 3.2. Écréteur 169 4. Amplificateur à gain programmable 171 5. Multiplexage 173 5.1. Multiplexeur 173 5.2. Démultiplexeur 174 6. Convertisseur Numérique/Analogique réseau R-2R 175 6.1. Fonctionnement 175 6.2. Réglage de la pleine échelle 179 partie 3. Implémentation MATLAB 181 Chapitre 8. Filtrage 183 1. Étude fréquentielle 183 2. Synthèse de filtres de ... 187 2.1. ...Butterworth 187 2.1.1. Fonctions utiles 187 2.1.2. Pôles de la fonction de transfert 187 2.2. ...Chebychev 189 2.3. ...Bessel-Thomson-Kiyasu 189 2.4. ...Legendre 190 Chapitre 9. Bibliographie 191 Lois usuelles 191 Amplificateur Linéaire Intégré 191 Divers 191 Filtrage passif 191 Filtrage actif 191 Introduction à la microélectronique 191 Oscillateurs 191 Implémentation MATLAB 192 Avant Propos Ce document présente les bases de l’électronique analogique. Il présente les lois élémentaires et introduit des composants comme l’Amplificateur Linéaire Opérationnel ( ALI ), les diodes et transistors. Seront présentés des montages élémentaires ayant différents objectifs : filtrage, multiplexage, oscillateurs etc. Mais aussi des codes MATLAB/OCTAVE disponibles pour la synthèses de filtres mais aussi pour tracer des diagrammes couramment utilisés en électronique. Pour les lecteurs(rices) non aguéri(e)s ce document permet aussi une introduction à pleins de domaines de la physique comme : les asservissements, la physique des semiconducteurs, l’électromagnétisme, l’électronique de puissance, l’électronique numérique etc. J’en profite ici pour indiquer que ce document est fait par un étudiant pour les étudiants et les débutants ayant un minimum de connaissances mathématiques comme la dérivation et l’intégration sur segments. C’est pourquoi beaucoup de sections sont inspirés de sujets de concours ou de devoirs que j’ai eu à faire durant mon cursus. De plus, seront volontairement omis des théorèmes et lois que l’on trouve classiquement dans la très grande majorité de cours, je pense par exemples aux théorèmes de Thevenin et Norton. Ceci car je n’en ai jamais eu besoin et n’ont, pour moi, pas d’intérêt pratique. J’espère que ce document pourra aussi servir d’auto-formation pour celles et ceux qui souhaitent soit rattraper leur niveau d’antan ou juste pour les curieux. Cependant, en aucun cas ce document n’a la prétention d’être d’une part dénué de fautes de frappes ( ou autres plus graves ) et je vous remercierai de m’en faire part ( en cliquant ici ) , ni de faire une présentation qualitative et exhaustive de toutes les technologies, théorèmes et lois de l’électrocinétique. Ce document est plus centré sur le calcul qu’autre chose. D’ailleurs j’en profite pour annoncer que souvent les calculs peuvent être menés de plein de façons différentes et qu’au fur et à mesure que vous progresserez dans le document et plus je ferai appel aux résultats obtenus, souvent dans des cas plus généraux, précédents. Puis, les physiciens ont l’habitude de noter le nombre complexe i \i 2 = −1 : j. Mais dans ce document nous garderons la notation i . Dans la très grande majorité des cas la distinction se fera d’elle même entre le courant du nombre complexe. Dans le peu de cas où la distinction sera à faire le courant s’écrira I(t) ou I(t) pour la notation complexe. Puis, jamais assez je vous dirigerai vers la bibliographie qui m’a beaucoup aidé. Première partie Lois et composants de base de l’électronique Chapitre 1 Lois générales de l’électrocinétique 1. Grandeurs élémentaires 1.1. Courant. La charge électrique élémentaire q vaut : q ≈ −1.6o2 C Les caractéristiques de la charge électrique sont les suivantes : • la charge électrique est extensive, i.e. si la charge totale d’un ensemble de charges et la somme de toutes les charges individuelles • la charge se conserve dans le temps • toute charge électrique que l’on rencontre dans la nature est un multiple entier de cette charge élémentaire • du point de vue macroscopique il y a continuité de la charge • elle est invariante par changement de référentiel • l’électron possède, conventionnellement, une charge négative ⃗ duquel découle la Les charges électriques sont portées par les électrons et se déplacent sous l’action d’un champ électrique E force de Coulomb F⃗e : F⃗e (1) ⃗ = q·E Le courant électrique I, dont l’unité est l’Ampère A, est lié au déplacement de ces charges sur un temps ∆t : q = I · ∆t (2) Qui dit déplacement dit vitesse. En notant N le nombre de charges et υ ⃗ la vitesse des électrons. On peut donc définir un vecteur lié au déplacement des électrons appelé densité volumique de courants ⃗j lié à la vitesse υ ⃗ : ⃗j = N · q · υ ⃗ (3) Mais dans le cas général on définit des densités de charges : densité linéique λ en C · m−1 σ en C · m−2 densité surfacique 5 densité volumique ρ en C · m−3 6 1. LOIS GÉNÉRALES DE L’ÉLECTROCINÉTIQUE et l’on s’en sert pour définir les densité de courants ... linéique ⃗j = λ · υ ⃗ surfacique ⃗j = σ · υ ⃗ volumique ⃗j = ρ · υ ⃗ Ces charges se déplacent à travers une section de surface S. Le courant total est donc la somme de toutes les charges traversant cette surface durant un temps dt, ce qui se traduit par une intégrale. ZZ (4) I ⃗j · d⃗2 S = S 1.2. Tension. La tension, dont l’unité est le Volt V, est une différence de potentiel électrique, de même unité. Celui-ci est source d’un champ électrostatique selon la relation : (5) ⃗ = −gr⃗ad (V ) E Ainsi ici on voit que le champ électrique est lié à une variation de potentiel dans l’espace. Or le potentiel électrique trouve sa source dans l’existence des charges électriques. Dans le cas d’une charge ponctuelle située en r⃗o dans le vide, le potentiel en un point ⃗r s’écrit : (6) V (⃗r) = q 4 · π · εo · |⃗r − r⃗o | On a donc une relation directe entre un champ électrostatique, d’unité le V /m, et la charge électrique. Ainsi, grossièrement, plus la quantité de charges électrique est importante et plus le potentiel augmente. 1. GRANDEURS ÉLÉMENTAIRES 7 1.3. Conventions. En électronique des conventions sont utilisées pour étudier les circuits. Il existe des conventions portant sur le courant et la tension. • première convention : le déplacement des charges électriques et le sens conventionnel du courant sont opposés, voir figure 1. Figure 1. Sens réel et conventionnel du courant • deuxième convention : le signe de la tension au bornes d’un composant dépend de conventions présentes sur les figure 2 et 3. Figure 2. Convention récepteur Figure 3. Convention générateur 8 1. LOIS GÉNÉRALES DE L’ÉLECTROCINÉTIQUE 2. Composants élémentaires 2.1. Résistance. La résistance est le composant le plus élémentaire qu’il soit. Un peu comme un frein qui empêche une roue de tourner où la roue sont les électrons circulant dans un fil électrique, la résistance est un composant qui freine la progression des électron. Même les fils électriques possèdent une résistance interne. On considère une fil de longueur L, de section S et de résistivité σR ( d’unité Ω · m ), la résistance R ( d’unité le Ohm Ω ), vaut : R = σR · L/S (7) On commence par écrire le courant traversant un fil électrique parfaitement circulaire de section S : ZZ ⃗j · d⃗2 S I= S En admettant la loi d’Ohm locale de la sous sous-section 3.4 : ZZ ⃗ · d⃗2 S γC · E I= S ⃗ = E · u⃗ constant est uniforme sur toute la section de vecteur unitaire d⃗2 S = d 2 S⃗ Puis en supposant que le champ E u on a : ZZ I = γC · E · d 2 S = γC · E · S S Puis en écrivant la tension au bornes d’un fil de longueur L on a la relation entre la tension et la longueur L délimitée entre par deux points A et B.On utilise la relation de la sous section 1.2. Z UAB Z A B dV = VA − VB = = B ⃗ · dr ⃗ =E·L E A Puis la loi d’Ohm macroscopique de la sous-section 3.4 donne le résultat en utilisant γC = 1/σR : U =R·I ⇐⇒ L = R · γC · S 2. COMPOSANTS ÉLÉMENTAIRES 9 Dans l’étude des circuits électroniques cette résistance n’est jamais prise en compte car négligeable devant les résistances habituelles. Prenons, par exemple une résistance R = 1 Ω, supposée parfaitement circulaire de longueur L = 1 cm, de section ′ S ≈ 1o −6 m2 ⇐⇒ r ay on ≈ 1 mm et totalement en cuivre ayant une résistivité σR que l’on cherche à comparer avec la résistivité σR ≈ 2 · 1o −8 Ω · m des fils de cuivre. ′ R = 1 = σR · L 1o 4 ′ ≈ σR · S 1 ⇐⇒ ′ σR ≈ 1o −4 =⇒ ′ σR /σR ≈ 1o 4 La résistance R est la grandeur macroscopique, à l’échelle microscopique c’est σR la résistivité inversement proportionelle à la conductivité γC . Le schéma électrique de la résistance est : Figure 4. Schéma de résistance 2.2. Condensateur. Le condensateur est un composant qui retient les charges électriques. De façon sommaire un condensateur est composé de deux électrodes métalliques séparées par un isolant. Lorsqu’une tension est appliquée aux bornes d’un condensateur les charges électriques sont portées jusqu’aux électrodes mais ne peuvent pas traverser l’isolant ( sauf si la tension dépasse une tension de claquage, phénomène visualisable avec la machine de Whimshurt ici ) Le schéma électrique est sur la figure 5. L’espace vide entre les deux électrodes représente l’isolant. Figure 5. Schéma d’un condensateur Ce qui caractérise un condensateur c’est sa capacité C qui est liée aux charges q qui le traverse et la tension U qui lui est appliquée : Capacité (8) q =C·U ⇐⇒ i =C· dU dt Dans les cours d’électromagnétisme on trouve une relation liant la capacité à la surface des électrodes S, la distance entre les deux électrodes e et la permittivité diélectrique du matériau isolant ε : (9) C =ε· S e Cette relation se justifie à l’aide de quelques hypothèses mais l’idée est là, la capacité augmente lorsque : • la surface des électrodes augmente • la distance entre les électrodes diminue La capacité d’un condensateur se mesure en Farads F et assure la continuité de la tension 10 1. LOIS GÉNÉRALES DE L’ÉLECTROCINÉTIQUE 2.3. Bobine. Les bobines sont des composants formés uniquement de fils électriques enroulés sur eux mêmes. Le schéma électrique d’une bobine est sur la figure 6. Figure 6. Schéma d’une bobine Ce qui caractérise une bobine c’est son inductance L qui est liée au nombre de spires N, à la section S formée par les spires , µ la perméabilité magnétique et l la longueur de la bobine : Capacité (10) i =L· dU dt De même les cours d’électromagnétisme on peut trouver une relation liant l’inductance aux paramètres cités : (11) L=µ· N2 · S l On observe que l’inductance, comme la capacité d’un condensateur, évolue linéairement avec la section, inversement proportionnel à une longueur caractéristique et évolue quadratiquement avec le nombre de spires. La bobine, contrairement au condensateur, assure la continuité du courant. 3. LOIS USUELLES 11 3. Lois Usuelles 3.1. Lois de Kircchhoff. Les lois de Kircchhoff sont les lois de bases qui permettent d’étudier les circuits électroniques. Elles sont au nombre de deux : • loi des nœuds • loi des mailles 3.2. Loi des nœuds. La loi des nœuds porte sur les courants. Elle donne la relation entre différents courants rejoignant un nœud ( point A sur la figure 7 ) électrique. Figure 7. Loi des nœuds Celle ci s’écrit : Loi des Nœuds ΣN k=1 νk · ik (12) =o Où N est le nombre de fils et νk = +1 lorsque le courant se dirige vers le nœud et ν = −1 lorsque le courant s’éloigne du nœud. Ce qui revient à dire que la somme des courants entrant est égale à la somme des courants sortants. Dans le cas de la figure 7 on a : i1 − i2 + i3 − i4 + i5 = o ⇐⇒ i1 + i3 + i5 = i2 + i4 3.3. Loi des mailles. Contrairement à la loi des nœuds, la loi des mailles porte sur les tensions. Un exemple de maille en électronique est représentée sur la figure 8. Figure 8. Loi des mailles La loi est similaire que la loi des noeuds et : 12 1. LOIS GÉNÉRALES DE L’ÉLECTROCINÉTIQUE Loi des Mailles ΣN k=1 νk · Uk (13) =o Où N est le nombre de dipôles et νk = ±1. Le signe ± dépends de la convention prise par la personne qui étudie le circuit. Peu importe la convention, il faut que ce soit la même qui soit choisie pour toute l’étude. Dans l’exemple de la figure 8 cela peut donner : Uo − U1 − U2 + U3 = o ou −Uo + U1 + U2 − U3 = o La démonstration est valable ici, page 7 et utilise la conservation de la charge dans une maille fermée. 3.4. Loi d’Ohm. La loi d’Ohm s’écrit de deux manières : • loi d’Ohm macroscopique : dite loi d’Ohm • loi d’Ohm microscopique : dite loi d’Ohm locale Elles s’écrivent : Lois d’Ohm (14) loi d ′ Ohm (15) loi d ′ Ohm locale U =Z·I ⃗j = γC · E ⃗ Où : • Z : l’impédance du composant à travers lequel passe un courant, en Ohm, Ω • ⃗j : la densité volumique de courant • γC : la conductivité en S/m ( Siemens par mètres ) • E : le champ électrique à l’origine du mouvement des charges La loi d’Ohm macroscopique permet de voir que si l’impédance est nulle alors la tension est nulle. Or la tension aux bornes d’un composant est nulle si ce composant est un fil. À l’inverse, si l’impédance est infinie alors la tension est infinie. Et la tension est infinie uniquement aux bornes d’un interrupteur ouvert. On a une expression simple de la conductivité γC : (16) où : • N : le nombre de porteurs de charges • m : la masse des porteurs • q : la charge électrique • h : coefficient d’interaction électron/milieu γC = N · m · q2 h 3. LOIS USUELLES 13 À l’échelle microscopique on considère un milieu conducteur et un électron de masse m de vitesse υ ⃗ et soumis à une force de frottements qui rend compte des interactions de l’électron avec les autres atomes et de la force de Coulomb. Le principe fondamental de la dynamique appliqué à cet électron donne : dυ ⃗ dt dυ ⃗ = m· dt = m· ΣF⃗ ⃗ −h · υ ⃗ +q·E On obtient donc une équation différentielle du premier ordre et la solution υ∞ , en régime permanent, est : h dυ ⃗ ⃗ + ·υ ⃗ =q·E dt m =⇒ régime permanent υ⃗∞ = m·q ⃗ ·E h Maintenant on peut calculer le vecteur densité de courants en supposant que les électrons qui se déplacent n’interagissent pas entre eux ce qui donne un courant total comme juste étant la somme des courants individuels : (17) 2 ⃗j = N · q · υ⃗∞ = N · m · q · E ⃗ h 3.5. Impédances. 3.5.1. Impédances Complexes. La loi d’Ohm précédemment annoncée donne le lien entre la tension aux bornes d’un composant et le courant le traversant. En utilisant la notation complexe, introduite à la sous-section 2.3, on peut reprendre la sous-section portant sur les composants électroniques. Pour les condensateurs on note l’impédance ZC , pour les bobines on note ZL et ω la pulsation. Impédances des composants élémentaires (18) ZC = 1 i ·C·ω ZL = i · L · ω On peut donc observer les comportements composants avec la fréquence. • Lorsque la fréquence est nulle ou tend vers o alors le condensateur se comporte comme un interrupteur ouvert et la bobine comme un fil. • Lorsque la fréquence tend vers ∞ alors le condensateur se comporte comme un fil et la bobine comme un interrupteur ouvert On appelle admitance l’inverse de l’impédance : Impédance et inductance (19) Z = 1/Y 14 1. LOIS GÉNÉRALES DE L’ÉLECTROCINÉTIQUE 3.5.2. Manipulation d’Impédances. Par moment il est possible de simplifier les études en raisonnant sur les impédances. Il faut avant définir ”impédances en série” et ”impédances en parallèles”. Série VS Parallèle • Deux impédances d’un circuit électronique sont en série si c’est le même courant qui traverse les deux impédances, c’est la figure 9. • Deux impédances d’un circuit électronique sont en dérivation si ce n’est pas le même courant qui traverse les deux impédances, c’est la figure 10. Figure 9. Impédances en série Figure 10. Impédances en parallèle 3. LOIS USUELLES Une fois ceci défini on a les lois suivantes donnant les impédances équivalentes : Impédances équivalentes Lorsque des impédances Z1 et Z2 sont en séries, l’impédance équivalente Zeq est la somme des impédances isolées : (20) Zeq = Z1 + Z2 Lorsque les impédances Z1 et Z2 sont en parallèle, l’admittance équivalente Yeq = 1/Zeq est la somme des admittances isolées : (21) Yeq = Y1 + Y2 En effet on a dans le cas des impédances en série. La tension V est la somme des deux tensions V1 et V2 : V V1 + V2 = i · Z1 + i · Z2 = = (Z1 + Z2 ) ·i | {z } Zeq Dans le cas des admittances en parallèle on utilise la loi des nœuds qui donne : i = i1 + i2 V V + Z1 Z2 1 1 = + ·V Z1 Z2 {z } | = V Zeq Yeq D’où le résultat. 15 16 1. LOIS GÉNÉRALES DE L’ÉLECTROCINÉTIQUE 3.6. Théorème de Millman. Le théorème de Millman ( ou encore loi des nœuds en termes de potentiels ) est, avec les lois de Kircchhoff, l’une des lois les plus utiles dans l’étude des circuits électroniques. Ce théorème permet d’obtenir l’expression du potentiel à un nœud d’un circuit. Figure 11. Théorème de Millman Théorème de Millman VA = ′ ΣN k=1 νk · Uk · Yk + νk · ik N Σk=1 Yk La démonstration va se faire sur la figure 11. On utilise la loi des nœuds : i1 − i2 + i3 − i4 + i5 = o (22) VA − U1 VA − U 2 VA − U4 − + i3 − + i5 = o Z1 Z2 Z4 ⇐⇒ − ⇐⇒ −(Y1 + Y2 + Y4 ) · VA = −Y1 · U1 − Y2 · U2 − Y4 · U4 − i3 − i5 ⇐⇒ VA = Y1 · U1 + Y2 · U2 + Y4 · U4 + i3 + i5 Y1 + Y2 + Y4 Ce qui donne bien le résultat attendu. Les exemples sont innombrables dans ce document et notamment dans les exemples de circuits à ALI. 3. LOIS USUELLES 17 3.7. Pont diviseurs. Les ponts diviseurs sont au nombre de deux : • pont diviseur de tensions • pont diviseur de courants Pour le pont diviseur de tensions il faut s’appuyer sur la figure 12 et pour le pont diviseur de courants sur la figure 13. Figure 12. Pont diviseur de tension Figure 13. Pont diviseur de courant Ponts diviseurs de Tensions - Courants V2 = Z2 ·V Z1 + Z2 ik = Yk N Σk=1 Yk ·i Pour le pont diviseur de tensions il faut utiliser le théorème de Millman au point A : VA = Y1 · V1 + o = V2 Y1 + Y2 ⇐⇒ V2 = Z2 ·V Z1 + Z2 Pour le pont diviseur de courants il faut utiliser les impédances équivalentes. En effet on a d’une part : V = Zeq · i = 1 ΣN k=1 Yk ·i Et d’autre part on a aux bornes de l’impédance Zk : V = Zk · ik Ainsi en égalisant les deux relations précédentes on a bien la formule annoncée. 18 1. LOIS GÉNÉRALES DE L’ÉLECTROCINÉTIQUE 4. Énergies et puissances 4.1. Puissance : généralité. La puissance électrique d’un composant ayant une tension U à ses bornes et parcouru par un courant I est définie de deux façons : • lorsque les grandeurs sont réellees : U et I • lorsque les grandeurs sont complexes : U et I Puissance (23) grandeurs réelles (24) grandeurs complexes unité : P =U ·I : P = 1 · < (U · I ∗ ) 2 : W att = Joule/Seconde Où z ∗ est le complexe conjugué de z. 4.2. Puissance et énergies : composants. 4.2.1. Puissance : effet Joule. Les résistances dissipent l’énergie électrique et ce sous forme de forme de chaleur, c’est l’effet Joule. Celle ci s’écrit : Puissance dissipée par effet Joule PJoule = R · I 2 (25) Pour ceci on utilise la définition de la puissance et la loi d’Ohm : P = U ·I =R·I·I 4.2.2. Énergie : Condensateur. L’énergie stockée dans un condensateur s’écrit : Puissance contenue dans un condensateur (26) Econdensateur = 1 · C · U2 2 On procède comme pour la résistance : P = Puis par intégration on obtient le résultat. U ·I =U ·C· 1 d dU = · C · U2 dt 2 dt 4. ÉNERGIES ET PUISSANCES 4.2.3. Énergie : Bobine. L’énergie stockée dans une bobine s’écrit : Puissance contenue dans une bobine (27) Ebobine = 1 · L · I2 2 Idem pour la bobine : P = U ·I =L· Puis par intégration on obtient le résultat. dI 1 d ·I = · L · I2 dt 2 dt 19 Chapitre 2 Filtrage Passif 1. Utilité du filtrage N’importe quel signal, son, lumière, image, vague dans l’eau etc. est décrit par des fonctions. À ces fonctions sont associées des fréquences. De manière générale le filtrage permet de sélectionner, d’isoler des fréquences, présentes dans ces fonctions, jugées intéressantes pour pouvoir soit les étudier ou les manipuler. Le filtrage peut avoir différentes utilisations et s’utilise : • partout où l’on veut étudier un signal acquis à l’aide de capteurs • partout où l’on veut créer un signal, par exemple, créé à l’aide d’oscillateurs Typiquement on utilise le filtrage passe bas pour enlever le bruit ( qui sont des hautes fréquences ) présent avec des signaux utiles. Un cas que l’on pourrait imaginer l’enregistrement d’une voix dans une rue bruyante. Pour enlever le bruit afin de ne garder que la voix de la personne, plutôt basses fréquences ( quelques kHz ), on fait passer le signal dans un filtre passe bas. La figure 1 montre deux signaux : • en rouge : le signal original, • en bleu : le signal filtré Figure 1. Exemple de filtrage d’une sinusoïde En rouge on reconnaissait déjà une sinusoïde, mais en bleu la sinusoïde est déjà ”plus belle”. Cette figure permet de se rendre compte ici de deux conséquences intrinsèques au filtrage : • un déphasage, • une modification de l’amplitude Le filtrage passe bande peut être utilisé pour une technique appelée hétérodynage qui permet de sélectionner une gamme de fréquences, à l’aide d’un filtre, et sur laquelle est transportée un signal utile : le son d’une radio. Sans ce filtre nous entendons toutes les radios émettant sur toutes fréquences, mais aussi les autres fréquences associées aux réseaux téléphoniques, internet etc. Le résultat, sans hétérodynage, est un grésillement inintelligible. 21 22 2. FILTRAGE PASSIF Le filtrage passe haut peut-être utilisé en analyse d’images pour la détection de contours. Ici un exemple inspiré d’un stage en industrie. En optique on utilise des fibres optiques, guides de lumière composés de deux fils de verres ( appelées gaines ) emboîtés l’un dans l’autre, pour transporter des informations, via la lumière. Les gaines internes peuvent être parfaitement circulaires ou non ce qui peut présenter des avantages. Lors du contrôle qualité, en fin de chaîne de production, les industries récupèrent des photos des sections transversales des fibres ( 2 ) et souhaitent en récupérer les contours ( 3 ) pour contrôler les différents diamètres, excentricités etc. Figure 2. Coupe transversale de fibre optique Figure 3. Détection des contours 2. PRÉLIMINAIRES MATHÉMATIQUES 23 2. Préliminaires Mathématiques En aucun cas cette section n’est un cours de Mathématiques. Je remercierai donc les matheux d’être indulgents. L’idée n’est pas de fournir des preuves mais juste quelques résultats et trucs et astuces de physicien. 2.1. Équations différentielles linéaires du premier ordre à coefficients constants. De manière générale une équation différentielle est une équation qui fait intervenir une fonction et ses dérivées successives. Les Équations Différentielles Linéaires ( EDL ) du premier ordre s’écrivent de manière générale comme ce qui suit : EDL du premier ordre à coefficients constants Soient : • t : une variable réelle • f : une fonction dérivable au moins une fois • g : une fonction au moins continue • τ : une constante réelle ou complexe (28) f ′ (t) + 1 · f (t) = g(t) τ L’équation 28 sans le second membre g(t) est appelée équation homogène. Lorsque l’équation différentielle à laquelle on a à faire n’est pas homogène alors la solution de l’équation est la somme : • d’une solution homogène indexée par h, fh • et d’une solution particulière indexée par p, fp Principe de superposition Soit l’EDL d’ordre 1 suivante : f ′ (t) + 1 · f (t) = g(t) τ La solution s’écrit : (29) f (t) = fh (t) + fp (t) Lorsque l’EDL est sans second membre, il n’est pas nécessaire d’indexer par h la solution. La solution homogène s’écrit toujours de la même façon. 24 2. FILTRAGE PASSIF Solution homogène Soit l’EDL d’ordre 1 suivante : f ′ (t) + 1 · f (t) = o τ La solution s’écrit : (30) f (t) = [f (t = o) − f (t = +∞)] · e −t/τ + f (t = +∞) ATTENTION ! Les matheux fermez les yeux..Quant à la solution particulière, dans le cas où c’est une fonction constante β ( réelle ou complexe ), il suffit de prendre f ′ (t) = o pour avoir la solution. Solution particulière : cas d’une constante Soient : • β : une constante réelle ou complexe • l’EDL d’ordre 1 suivante : f ′ (t) + 1 · f (t) = β τ La solution particulière s’écrit : (31) fp (t) = β · τ Nous verrons dans la suite les solutions particulières dans des cas différents, mais pour le cas général merci de se référer à un vrai cours de mathématiques. Mais ici cela se comprends bien si l’on prend l’EDL et son sens physique. Si la variable t représente le temps, alors la grandeur f ′ (t) fait référence à une fonction qui varie dans le temps. Ainsi lorsque l’on prends f ′ (t) = o on se place dans le cas où la fonction f ne sera plus fonction du temps. On se trouve donc dans le régime stationnaire ( ou permanent ). À contrario la résolution de l’équation homogène donne l’évolution de la fonction f durant le régime transitoire. 2. PRÉLIMINAIRES MATHÉMATIQUES 25 2.2. Équations différentielles linéaires du second ordre à coefficients constants. La forme d’une EDL d’ordre deux à coefficients constants peut, en utilisant des notations courantes en physique, s’écrire : EDL du second ordre à coefficients constants Soient : • t : une variable réelle • f : une fonction dérivable au moins une fois • g : une fonction au moins continue • ωo , Q : des constantes réelles (32) ωo ′ · f (t) + ωo2 · f (t) = g(t) Q f ′′ (t) + Le principe de superposition est toujours valable et la solution particulière dans le cas d’un second membre constant est identique. Il convient de poser une équation caractéristique dont la variable n’est plus une fonction f mais un réel ou complexe r. Équation caractéristique associée à une EDL d’ordre 2 à coefficients constants Soit l’EDL suivante : ωo ′ · f (t) + ωo2 · f (t) = g(t) Q f ′′ (t) + L’équation caractéristique associée s’écrit : r2 + (33) ωo · r + ωo2 = o Q La forme de la solution homogène dépend de la factorisation sur R ou C de l’équation 33. On peut écrire le discriminant ∆ de cette même équation : ∆= ωo Q 2 · (1 + 2Q) · (1 − 2Q) On distingue donc immédiatement les cas suivants : Q > 1/2, Q = 1/2, Q < 1/2. Les racines associées sont : p ωo · −1 ± 1 − 4 · Q2 2·Q Q < 1/2 : r± = Q = 1/2 : ro = −ωo Q > 1/2 : r± = p ωo · −1 ± i · 4 · Q2 − 1 2·Q 26 2. FILTRAGE PASSIF Solutions homogènes d’une EDL2 à coefficients constants Soient : • A,B deux constantes réelles ou complexes • l’EDL suivante : f ′′ (t) + ωo ′ · f (t) + ωo2 · f (t) = g(t) Q Les solutions s’écrivent : (34) Q < 1/2 : fh (t) = A · e r− ·t + B · e r+ ·t (35) Q = 1/2 : fh (t) = (A + B · t) e −ωo ·t (36) Q > 1/2 : fh (t) = A · e ℜ(r± )·t · [A · cos(=(r± ) · t) + B · si n(=(r± ) · t)] Où <(z) et =(z) désignent respectivement la partie réelle et imaginaire du nombre complexe z. Lorsque Q < 1/2 la solution est dite apériodique, courbe rouge. Lorsque Q = 1/2 la solution est dite harmonique, courbe verte. Sinon elle est dite pseudo-périodique, courbe bleue. Les différents régimes sont représentés sur la figure ??. Q < 1/2 Q = 1/2 Q > 1/2 1 ampli tude 0.5 0 −0.5 −1 −2 0 2 4 6 8 10 temps 12 14 16 18 20 22 2. PRÉLIMINAIRES MATHÉMATIQUES 27 2.3. Passage en complexes. 2.3.1. Écriture. L’objet de cette section est très utilisée en physique. Lorsque le second membre g des EDL est une fonction périodique, on sait que la solution particulière, liée au régime permanent, sera également périodique. En effet la solution particulière est du ”même type” que le second membre. Or ce qui définit un signal périodique c’est sa pulsation ω et sa phase à l’origine φ. On est donc amené à écrire : fp (t) = < fo · e −i·(ω·t+φ) = < fo · e −i·ω·t Cependant au lieu d’en prendre la partie réelle pour faire les calculs, on les fait uniquement avec le complexe en entier e i·(ω·t+φ) puisque pour obtenir la partie réelle il suffit d’ajouter le complexe conjugué, ce qui ne change fondamentalement pas les calculs. En résumé, c’est par simple feignantise de calculs. Passage en complexes La notation complexe est la suivante : (37) fp (t) = fo · e i·ω·t fo = fo · e i·φ 2.3.2. Application à une EDL 1. Reprenons l’équation 28 avec g(t) = Go · cos(ωo · t). Mais cette fois-ci au lieu d’écrire f (t) écrivons f (t). Dérivée d’ordre un La dérivée première en notation complexe est la suivante : (38) df (t) = i · ω · f (t) dt Si on peut dériver on peut aussi intégrer et : Intégrale L’intégration en notation complexe se fait par : Z (39) f (t)dt = 1 · f (t) i ·ω 28 2. FILTRAGE PASSIF Et en réinjectant dans l’équation 28 on a, en prenant l’écriture complexe de la fonction g : 1 + i · ω · fp (t) = Go · e i·ωo ·t τ ⇐⇒ ⇐⇒ 1 + i · ω · fo = Go · e i·(ωo −ω)·t τ fp (t) = Go · e i·(ωo −ω)·t 1 +i ·ω τ La solution finale est donc : i·(ωo −ω)·t (40) e f (t) = [f (t = o) − f (t = +∞)] · e −t/τ + f (t = +∞) + Go · < 1 +i ·ω τ Ici la partie réelle n’est pas calculée, non pas que c’est impossible, mais nous verrons dans la suite qu’appliqué à nos cas en électronique, les calculs sont un peu plus simples... 2.3.3. Application à une EDL 2. Reprenons l’équation 32 avec g(t) = Go · cos(ωo · t). En effectuant la même démarche on a dans ce cas : Dérivée d’ordre deux La dérivée seconde en notation complexe est la suivante : d 2f (t) dt 2 (41) = (i · ω)2 · f (t) = −ω 2 · f (t) Puis on réinjecte dans cette même équation : ωo2 − ω 2 − i · ωo Q · fo = Go · e i·(ωo −ω)·t Ce qui donne la solution finale suivante : (42) f (t) = fh (t) + Go · < i·(ωo −ω)·t ω o ωo2 − ω 2 − i · Q e Il est à noter que retourner dans les réels n’est pas toujours nécessaire et garder la solution complexe suffit si l’on ne considère pas le régime transitoire. 2.4. Échelles logarithmiques. Les échelles logarithmiques sont très utiles lorsque l’on souhaite observer l’évolution d’une grandeur sur une ( très ) grande plage de valeurs. Comme de 1 Hz à 1o 9 Hz par exemple. Chose très courante en physique. C’est ici que vient l’utilité de l’échelle logarithmique. Reprenons la base. Il existe différent types de logarithmes : népérien ( ou naturel ), en base 1o, en base 2 etc. 2. PRÉLIMINAIRES MATHÉMATIQUES 29 Logarithme Le logarithme en base b ∈ N∗ logb (x ∈ R+∗ ) = (43) ln(x) ln(b) Et qui, en base 1o, est très pratique car : log1o (1) = 0 log1o (1oo) = 2 log1o (1o) = 1 log1o (1o n ) = n 101 100.5 101 102 103 104 105 106 107 108 Figure 4. Exemple de graphe en échelle logarithmique Ainsi lorsque l’on observe ce genre de quadrillage, spécifique aux échelles logarithmiques, avec en abscisses o, 1, 2, · · · c’est sous entendu 1o o , 1o 1 , 1o 2 , · · · . Chaque intervalle est appelée décade. De plus on est souvent amené à travailler en décibels, dB qui est défini à partir de la puissance d’une grandeur. Grossièrement en mathématiques du signal, si l’on considère un signal f , on définit la puissance instantanée associée à ce signal, Pf , par : Pf (t) = f (t)2 (44) On définit alors la puissance en décibels Pf ,dB associée au signal f par : Grandeurs en dB (45) Pf ,dB = 1o · log1o f 2 = 2o · log1o (f ) Attention ici les confusions peuvent arriver entre le facteur 1o et le facteur 2o. Pour ne pas se tromper il faut bien savoir qu’est ce que l’on manipule : la puissance OU le signal ? 30 2. FILTRAGE PASSIF 2.5. Diagrammes de Bode. LES diagrammes de Bode se composent : • d’un diagramme de GAIN • d’un diagramme de PHASE Ces deux diagrammes sont en échelle logarithmique pour l’axe des abscisses, l’axe des ordonnées est en échelle linéaire ( celle que l’on utilise naturellement ). Les diagrammes de Bode sont utilisés pour étudier le comportement d’un système en fonction de la fréquence. Un système est composé : • d’une entrée, E • d’environnement : qui impacte l’entrée caractérisé par une fonction de transfert H • d’une sortie, S : qui est le résultat de l’environnement sur l’entrée Figure 5. Représentation par blocs d’un système Ce document tente de faire le moins appel aux notions d’analyse de Fourier. On se contentera de toujours passer en complexes pour étudier les systèmes. Ainsi on étudie le rapport : sortie/entrée dans le domaine fréquentiel, qui est la fonction de transfert : Définitions : gain et phase La fonction de transfert H s’écrit : (46) H(ω) = S(ω)/E(ω) Le gain G s’écrit : (47) G(ω) = |H(ω)| Le gain en décibels GdB s’écrit : (48) GdB (ω) = 2o · log1o [G(ω)] La phase s’écrit : (49) φ(ω) = Ar g [H(ω)] = ar ctan = [H(ω)] < [H(ω)] 2. PRÉLIMINAIRES MATHÉMATIQUES Et les propriétés suivantes qui peuvent s’avérer utiles : Définitions : gain et phase Si la fonction de transfert H s’écrit (50) H(ω) = H1 (ω) · H2 (ω) Alors, en posant G1,dB le gain associé à H1 et G2,dB le gain associé à H2 , le gain total en décibels GdB s’écrit : (51) GdB (ω) = G1,dB (ω) + G2,dB (ω) Idem pour la phase : (52) φ(ω) = φ1 (ω) + φ2 (ω) Des exemples seront traités dans les sections suivantes. 31 32 2. FILTRAGE PASSIF 3. Filtres du premier ordre 3.1. Passe bas. 3.1.1. Fonction de transfert. Le filtre passe bas du premier ordre n’est pas spécifique à l’électronique. La majorité des systèmes physiques naturels se comportent comme des passes bas du premier ordre. L’étude de ce filtre va être détaillée de A à Z pour pouvoir aller plus vite dans les calculs pour les prochains filtres. Figure 6. Passe bas passif du premier ordre La méthode la plus efficace est de travailler avec les impédances complexes et souvent des ponts diviseurs de tensions et le théorème de Millman mène en peu de lignes à la fonction de transfert. Ici on a : s = ZC 1 1 ·e = ·e ·e = ZC + R 1 + R · YC 1+i ·τ ·ω où : τ =R·C (53) La relation 53 est très importante car très courante. Elle permet de voir qu’en termes d’unités on a : (54) secondes = Ohm · F ar ads On a donc la fonction de transfert suivante : (55) H(ω) = 1 1+i ·τ ·ω 3.1.2. Diagrammes de Bode. On calcule donc d’abord le gain : s G(ω) Puis le gain en décibels : = 1 1 + (τ · ω)2 3. FILTRES DU PREMIER ORDRE s (56) GdB (ω) = 2o · log1o 1 1 + (τ · ω)2 ! 33 = −1o · log1o 1 + (τ · ω)2 Quant à la phase on a : (57) −ar ctan φ(ω) = τ · ω 1 On peut donc maintenant tracer les diagrammes de Bode. GdB 0 Bode : Gain et τ = 1 −20 −40 −60 10−3 10−2 10−1 100 101 φ 0 102 103 Bode : phase et τ = 1 −50 10−3 10−2 10−1 100 ω 101 102 103 3.1.3. Étude asymptotique. Ici est faite l’étude asymptotique, c’est à dire en prenant ω → o ou ω → +∞. Dans le cas où ω → o on a le gain qui s’écrit : Gain asymptotique d’un passe bas du premier ordre (58) lim GdB (ω) = o ω→o lim GdB (ω) = −2o · log1o (τ · ω) ω→+∞ On observe donc bien un gain nul dans les basses fréquences et un gain décroissant avec une pente de −2o dB/decade. Ce qui est une première caractéristique des passes bas du premier ordre. Quant à la phase on a : Phase asymptotique d’un passe bas du premier ordre lim φ(ω) = −1o · log1o (1) = o ω→o lim φ(ω) = −2o · log1o (τ · ω) = −π/2 ω→+∞ 34 2. FILTRAGE PASSIF Ceci pouvait se prévoir sans calculs en observant juste le comportement de l’impédance du condensateur en fonction de la fréquence. En effet, celle-ci s’écrit ZC = 1/(i · C · ω). On voit bien que lorsque ω → o, i.e. en basses fréquences, l’impédance devient infinie ainsi : ω→o =⇒ ZC → +∞ ZC → +∞ =⇒ U = Zc · i → +∞ U → +∞ ⇐⇒ i nter r upteur ouv er t i nter r upteur ouv er t =⇒ s 6= o Ce qui ne donnera pas un gain nul. On peut faire le même raisonnement pour la limite en l’infini, i.e. en hautes fréquences, l’impédance devient nulle ainsi : ω → +∞ =⇒ ZC → o ZC → o =⇒ U = Zc · i → o U → +∞ ⇐⇒ f il f il =⇒ s=o Ce qui donnera un gain forcément nul...On peut pousser un peu plus loin l’étude avec l’influence pratique de la pente du gain sur l’allure du signal. En effet lorsque l’on est en hautes fréquences on a la fonction de transfert qui est équivalente à : H(ω) = s(ω) e(ω) ≈ ω→+∞ 1 i · τω ⇐⇒ ⇐⇒ (59) s(ω) s(t) ≈ 1 · e(ω) i · τω ≈ 1 · τ ω→+∞ ω→+∞ Z e(t)dt On remarque donc que travailler en hautes fréquences avec un filtre passe bas, en plus de déphaser et de diminuer le gain, on intègre le signal et donc on le déforme. Donc si dans le filtre on envoie un signal purement sinusoïdal l’impact n’est pas si ”gênant” car intégrer donnera aussi un signal sinusoïdal. Mais le faire avec des signaux plus complexes peut devenir plus problématique. 3.1.4. Coupure. On définit la pulsation de coupure ωc la pulsation telle que la gain à la coupure vaut la moitié du gain maximal, ou encore que le gain en décibels à diminué de 3 dB ( en dehors des phénomènes de résonance ) Pulsation de coupure en dehors des cas de résonance (60) Appliqué ici on a : ωC \ G(ωC ) = Gmax /2 ⇐⇒ GdB (ωC ) = GdB,max − 3 dB 3. FILTRES DU PREMIER ORDRE √ G(ωC ) = Gmax / 2 35 1 1 = 1 + (τ · ωC )2 2 ⇐⇒ (61) Ce qui permet l’identification directement : (62) ωC = 1/τ 3.2. Passe haut. 3.2.1. Diagrammes de Bode. Comme annoncé, ici seront donnés avec un minimum de détails de calculs. Figure 7. Passe haut passif du premier ordre La fonction de transfert s’obtient à nouveau avec un pont diviseur de tension et : (63) H(ω) R = R + ZC = 1 1+ 1 i ·τ ·ω Ce qui donne comme gain en décibels : (64) GdB (ω) = −2o · log1o 1 + 1 (τ · ω)2 Pour la phase on obtient : (65) φ(ω) = ar ctan 1 τ ·ω = π − arctan(τ · ω) 2 On se rend compte que, comme le passe bas, la phase va diminuer mais à partir de +π/2 cette fois-ci. Les diagrammes de Bode sont : 36 2. FILTRAGE PASSIF GdB 0 Bode : Gain et τ = 1 −20 −40 −60 10−3 10−2 10−1 100 101 102 103 φ Bode : phase et τ = 1 50 0 10−3 10−2 10−1 100 ω 101 102 103 Gain asymptotique d’un passe haut du premier ordre lim GdB (ω) = +2o · log1o (τ · ω) (66) ω→o lim GdB (ω) = o ω→+∞ 3.2.2. Étude asymptotique. Ici contrairement au passe bas, on obtient un gain croissant avec une pente de +2o dB/decade ce qui est caractéristique des passes haut du premier ordre. Quant à la phase on a : Phase asymptotique d’un passe haut du premier ordre (67) lim φ(ω) = +π/2 lim φ(ω) = o ω→o ω→+∞ Ceci pouvait également se prévoir sans calculs en observant à nouveau le comportement de l’impédance du condensateur en fonction de la fréquence. ω→o =⇒ ZC → +∞ ZC → +∞ =⇒ U = Zc · i → +∞ U → +∞ ⇐⇒ i nter r upteur ouv er t i nter r upteur ouv er t =⇒ pas de cour ant dans la r esi stance pas de cour ant dans la r esi stance =⇒ s=o Ce qui ne donnera un gain nul. En hautes fréquences on a : 3. FILTRES DU PREMIER ORDRE 37 ω → +∞ =⇒ ZC → o ZC → o =⇒ U = Zc · i → o U → +∞ ⇐⇒ f il f il =⇒ le cour ant passe le cour ant passe =⇒ s 6= o Puis on a vu que le passe bas intégrait les signaux en hautes fréquences, ici on va montrer que le passe haut dérive les signaux en basses fréquences. En effet on à la fonction de transfert en basses fréquences qui est équivalente à : H(ω) = s(ω) ≈ i · τω e(ω) ω→o (68) ⇐⇒ s(ω) ≈ i · τ ω · e(ω) ⇐⇒ s(t) ≈ τ · ω→o ω→o de (t) dt 3.2.3. Coupure. Même cas que pour le passe bas. 3.3. Régime Sinusoïdal Forcé ( RSF ). On entend par régime sinusoïdal forcé un régime dans lequel un système subit une excitation périodique. Par exemple, faire de la balançoire peut être considéré comme un système subissant un régime sinusoïdal forcé. Mathématiquement cela revient à avoir une équation différentielle dans laquelle le second membre t 7→ g(t) est une fonction périodique comme par exemple g(t) = cos(ω · t). 38 2. FILTRAGE PASSIF Ainsi comme pour la balançoire, le système va osciller à la fréquence imposée par l’excitation ce que se traduit que : (69) ω = ωo Ainsi dans la relation 40 il ne restera que : i·(ωo −ω) e < 1 +i ·ω τ (70) =⇒ < 1 1 + i · ωo τ L’une des conséquences de ce type de régime est que l’amplitude du signal sera elle même fonction de la fréquence et de même pour le déphasage par rapport au signal excitateur. En d’autres termes étudier la fonction de transfert d’un système pour en tracer les diagrammes de Bode revient à étudier le système en régime sinusoïdal forcé. 3.4. Abus de notation. Cette sous section, quelque peu inhabituelle, est pour préciser que dans ce document un abus de notations sera très très utilisé. En toutes rigueur lorsque la notation complexe est utilisée nous devrions la distinguer de la notation réelle. Souvent on peut distinguer en soulignant les grandeurs complexes ( en électronique ) U → U ou mettre avec des lettres cursives U → U ( en électromagnétisme ) ou autres. Mais l’essentiel est de bien savoir ce qui est traité. Ainsi la très grande majorité des exemples traités dans le document ne feront pas la distinction. Finalement sera également beaucoup utilisée la pulsation réduite suivante : x = ω/ωo Fonctions de transfert des filtres du premier ordre passe bas H(x) = (71) 3.5. Formulaire. passe haut Ho 1+i ·x ωC H(x) = Ho 1 i ·x 1/τ = 1/(R · C) 1+ = 4. FILTRES DU SECOND ORDRE 39 4. Filtres du second ordre Les filtrages passe bas, passe haut et passe bande du deuxième ordre se font avec un seul circuit dont la tension de circuit n’est pas prise aux bornes du même composant. Le montage générique est sur la figure 8. Figure 8. Circuit RLC 4.1. Passe bas. 4.1.1. Fonction de transfert. Pour le passe bas il faut prendre la tension sC aux bornes du condensateur. On a une impédance équivalente Zeq : Zeq = R+i ·L·ω Et donc en utilisant un pont diviseur de tension on a : sC = ZC 1 ·e = ·e ZC + Zeq 1 + Zeq · YC Et donc la fonction de transfert : (72) H = 1 1 + R · C · (i · ω) + L · C · (i · ω)2 En raisonnant par homogénéité on a le produit L · C qui est homogène à l’inverse d’une pulsation au carré. On peut donc écrire : (73) ωo √ = 1/ L · C 40 2. FILTRAGE PASSIF Puis le produit R · C est un temps comme vu plus haut. On peut introduire un facteur de qualité Q tel que : Q =R·C ωo (74) 1 Q=R·C· √ =R· L·C ⇐⇒ r C L 4.1.2. Coupure. Ici on va utiliser la notation réduite x = ω/ωo : H= 1 1− x2 −i · x Q Le gain s’écrit alors : G 1 = (1 − x 2 )2 2 x + 2 Q = 1+ 1 1 − 2 · x2 + x4 Q2 Passer par le gain en décibels s’avère plus judicieux pour déterminer la pulsation de coupure. En utilisant la définition on a : GdB (ωC ) = GdB,max − 3 ⇐⇒ 2o · log1o x2 (1 − x ) + 2 Q ⇐⇒ (1 − x 2 )2 + x2 = 1o 3/2o = α ≈ 1.413 Q2 2 2 = −3 On obtient donc une équation bicarré. On pose X = x 2 : 1 − 2 · X + X2 = o Q2 " # 2 1 −1 +α−1 2 · Q2 1−α+ Le discriminant ∆ s’écrit : ∆=4· On a donc deux solutions X± : X± = s 2 1 1 +α−1 2− 2 ±2· − 1 Q 2 · Q2 = 1− 2 s 1 =1− ± 2 · Q2 p 1 · 1 ∓ 1 − 4 · Q2 + 4 · α · Q4 2 2·Q Or il faut se souvenir que X = x 2 , il faut donc prendre la valeur positive : 1 − 4 · Q2 + 4 · α · Q4 4 · Q4 4. FILTRES DU SECOND ORDRE 1− p 1 2 + 4 · α · Q4 ≥ o · 1 ∓ 1 − 4 · Q 2 · Q2 ⇐⇒ ± p 41 1 − 4 · Q2 + 4 · α · Q4 ≤ 2 · Q2 − 1 (75) On regarde si le signe + convient : 1− p 1 · 1 ∓ 1 − 4 · Q2 + 4 · α · Q4 ≥ o 2 2·Q ⇐⇒ 1 − 4 · Q 2 + 4 · α · Q4 ≤ 4 · Q4 + 1 − 4 · Q2 ⇐⇒ α≤1 Ce qui n’est pas possible dans notre cas pour la pulsation de coupure, c’est donc le signe −. D’où : r xC = · 1 − (76) p 1 2 + 4 · α · Q4 · 1 − 4 · Q 1 − 2 · Q2 L’application numérique donne pour des valeurs particulières : Q= 2· 1 √ 2 xC ≈ o.26 1 Q= √ 2 2 Q= √ 2 xC ≈ o.8o xC ≈ 1.3 Est tracé sur la figure 9 l’évolution de la pulsation de coupure réduite en fonction du facteur de qualité. 1.5 xC 1 0.5 0 0 0.5 1 1.5 2 2.5 Q 3 3.5 4 4.5 5 Figure 9. Évolution de la pulsation de coupure avec le facteur de qualité On peut déjà comparer ces diagrammes de Bode de passe bas du deuxième ordre avec celui d’un passe bas du premier ordre. On observe pour la courbe de gain une pente de −4o dB/decade au lieu de −2o dB/decade. √ On observe aussi que lorsque le facteur de qualité est supérieur à 1/ 2 on a la courbe rouge et présente, sur la courbe de gain, ce qu’on appelle une surtension, ou phénomène de résonance. C’est à dire que le gain n’est pas strictement décroissante. Le maximum de la courbe est obtenue à la pulsation de résonance ωR . 42 2. FILTRAGE PASSIF √ Q < 1/ 2 √ Q = 1/ 2 √ Q > 1/ 2 GdB 0 −50 −100 −150 10−2 10−1 100 101 √ Q < 1/ 2 √ Q = 1/ 2 √ Q > 1/ 2 0 −50 φ 102 −100 −150 10−2 10−1 100 ω 101 102 On observe, pour la phase, que celle-ci atteint −π. Pour l’obtenir il faut dériver le gain et plus particulièrement le dénominateur que l’on note ω 7→ D(ω) et chercher quand il s’annule : D′ (xR ) = o ⇐⇒ ⇐⇒ (77) x 2 · (−2 · x) · (1 − x 2 ) + 2 · 2 Q r p 1 xR = 1 − = 1 − 2 · m2 2 · Q2 On peut ainsi obtenir le gain à la résonance : s G(xR ) (78) = = 1 (1 − (1 − 2 · m2 ))2 + 4 · m2 · (1 − 2 · m2 ) √ 1 2 · Q2 √ = 2 · Q2 − 1 2 · m · 1 − 2 · m2 On devrait, en toute rigueur, vérifier que la pulsation que l’on a obtenu donne bien un minimum pour le dénominateur et non un maximum... On voit donc que pour concevoir un filtre du second ordre, on peut fixer la pulsation propre ωo et le facteur de qualité. Ce dernier peut être fixé en fixant la pulsation de coupure et le gain à la résonance, que l’on peut chercher à minimiser autant que possible. 4.2. Passe haut. Pour le passe haut il faut prendre la tension aux bornes de la bobine. Cette fois-ci l’inductance équivalente vaut : Zeq = Le pont diviseur donne ici : 1+i ·R·C·ω R 4. FILTRES DU SECOND ORDRE sL = ZL 1 ·e = = ZL + Zeq 1 + Zeq · YL 43 1 ·e 1+i ·R·C·ω 1+ L · C · (i · ω)2 (79) Ce qui donne la fonction de transfert : (80) H = L · C · (i · ω)2 1 + R · C · (i · ω) + L · C · (i · ω)2 On remarque que le dénominateur est le même que pour le passe bas. L’étude des pulsations de coupure et de résonance est identique. 4.3. Passe bande. Pour le passe bande il faut prendre la tension aux bornes de la résistance. Cette fois ci l’impédance équivalente s’écrit : (81) Zeq = 1 + L · C · (i · ω) i ·C·ω Puis avec un pont diviseur de tensions donne la fonction de transfert : H = 1 1 = L 1 1 + L · C · (i · ω)2 1+i · ·ω− 1+ R R·C·ω R · C · (i · ω) Sachant que la forme canonique est : (82) H= Ho ω ωo 1+i ·Q· − ωo ω Par identification on a donc : Q L = ωo R (83) ωo2 = 1 L·C 1 R·C r 1 L Q= · R C Q · ωo = Ho = 1 44 2. FILTRAGE PASSIF On peut vérifier le comportement du filtre en fonction de la fréquence en en prenant les limites du gain : G=s (84) (85) 1 1 2 2 1+Q · x − x li m G(ω) = li m G(ω) = o ω→o ω→+∞ Si le filtre ne laisse rien passer ni en basses ni en hautes fréquences, il laisse alors passer une bande de fréquence de largeur ∆ω = ωc,h − ωc,b . où ωc,h est la pulsation de coupure haute et ωc,b est la pulsation de coupure basse. 4.3.1. Coupure. On reprend la définition et : 1 2 1 = Q 2 · xC + xC ⇐⇒ 1 1 = ±Q · xC + xC ⇐⇒ xC2 − On a deux cas qui se présentent. Dans le premier cas on a : 1 Q · xC − = −1 xC 1 · xC − 1 = o Q Le discriminant ∆ = 4 + 1/Q2 est strictement positif. En ne gardant que la racine positive : (86) xC,b = p 1 · 1 + 1 + 4 · Q2 2·Q Dans le second cas on a : 1 Q · xC − = +1 xC ⇐⇒ xC2 + 1 · xC − 1 = o Q Le discriminant est le même que pour le premier cas et en ne gardant que la racine positive : (87) xC,b = p 1 · −1 + 1 + 4 · Q 2 · Q2 On peut en déduire la bande de fréquences passantes ∆ω : (88) ∆xC = xC,h − xC,b = 1/Q Évidement on peut réécrire les formules sans le facteur de qualité Q mais avec m... 1 On remarque, comme les passe bas et passe haut, que l’amplitude de variations de la phase est de π. On voit aussi que plus le facteur de qualité augmente et plus la largeur de la bande passante diminue et donne un filtre plus sélectif, comme prévu à la relation juste au dessus. 1. La notation avec m est plus commune car les abaques sont calculées à partir de m... 4. FILTRES DU SECOND ORDRE 45 GdB 0 Q = 0.1 Q = 0.5 Q = 10 −20 −40 −60 10−2 10−1 100 101 100 Q = o.1 Q = o.5 Q = 1o 50 φ 102 0 −50 −100 10−2 10−1 100 ω 4.4. Coupe Bande. Le circuit életronique est sur la figure 10. Figure 10. Filtre coupe bande Ici on a l’impédance équivalente qui s’écrit : Zeq = i ·L·ω 1 + L · C · (i · ω)2 Puis un pont diviseur de tension donne immédiatement : (89) Ce qui donne : H= R = R + Zeq 1 + L · C · (i · ω)2 1+ L · (i · ω) + L · C · (i · ω)2 R 101 102 46 2. FILTRAGE PASSIF √ ωo = 1/ L · C (90) Q=R· C L Pour le gain on a : G(x) = s (91) 1 − x2 (1 − x 2 )2 + x Q GdB (x) = 2o · log1o (1 − x 2 ) − 1o · log1o 2 (1 − x 2 )2 + x Q 2 ! Puis la phase est la même que pour un passe bande puisque le numérateur de la fonction de transfert est positif ou nul. Pour le Bode en gain nous avons donc le graphe ??. On remarque à nouveau que plus le facteur de qualité augmente et plus le filtre est sélectif. GdB 0 Q = 0.1 Q = 0.5 Q = 10 −20 −40 −60 10−2 10−1 100 x grid 101 102 4. FILTRES DU SECOND ORDRE 47 Fonctions de transfert des filtres du second ordre passe bas passe haut Ho i ·x + (i · x)2 1+ Q Ho · (i · x)2 i ·x 1+ + (i · x)2 Q Ho · i ·x Q passe bande i ·x 1+ + (i · x)2 Q coupe bande Ho · = Ho 1 1+i ·Q· x − x 1 + (i · x)2 i ·x 1+ + (i · x)2 Q 4.5. Formulaires. Autres relations facteur de qualité lien coefficients passe bande fréquences de coupure passe bande fréquence surtension passe bas,haut Q = 1/(2 · m, z, ζ, ξ · · · ) Q= ωo ωc,h − ωc,b ωc,b,h = ωo · (m ± ωmax = ωo · On peut aussi trouver des formules donnant les dépassements, abaques etc. ici. √ √ m2 − 1) 1 − 2 · m2 48 2. FILTRAGE PASSIF 5. Filtres ordres supérieurs Caractéristiques des filtres d’ordre n On note n ∈ N∗ l’ordre d’un filtre. On a les résultats suivants : (92) pente des Gain hautes et/ou basses fréquences (93) φhautes et/ou basses fréquences = ±n · 2o dB/decade = ±n · π/2 5.1. Représentation quadripolaire. 5.1.1. Matrices de quadripôles. Lorsque les montages électroniques deviennent plus conséquents, il peut être utile d’utiliser la représentation quadripolaire. Cela est notamment utile lors de la mise en cascade de filtres pour effectuer des filtres d’ordres supérieurs comme nous le verrons dans la sous-section suivante, mais aussi pour l’étude de montages amplificateurs à transistors etc. Le schéma général d’un quadripole Q est sur la figure 11. Le quadripôle est composé d’impédances reliant les différentes grandeurs : I1,2 : courants d’entrée I1 et de sortie I2 V1,2 : tensions d’entrée V1 et de sortie V2 Figure 11. Schéma général d’un quadripôle Qui dit impédances, dit admittances. On peut donc caractériser un quadripôles par différentes matrices : Matrices de quadripôles Z11 i mpedance : Z = Z21 H11 hy br i de : H = H21 Z12 Z22 H12 H22 Y Y 12 11 admi ttance : Y = = Z −1 Y21 Y22 K K 11 12 chai ne : K = K21 K22 5. FILTRES ORDRES SUPÉRIEURS 49 Variables entrée/sortie V 1 I1 =Z· V2 I2 V 1 I1 =H· I2 V2 I 1 V1 =Y · I2 V2 V V 1 2 =K· I1 −I2 On peut aussi définir deux autres matrices, la matrice hybride inverse G = H −1 et la matrice chaine inverse K ′ = K −1 . Mais en pratique, elles sont moins utilisées. Et on peut aussi exprimer les matrices les unes en fonction des autres dans la table 1. Z 1 · det(Y ) Z Y 1 · det(Z) K 1 · Z21 Z22 −Z12 −Z21 Z11 Z11 1 K Y det(Z) Y22 −Y12 −Y21 Y11 ! ! ! 1 · K21 1 · K12 1 · − Y21 Y22 K11 det(K) 1 K22 ! K22 −det(K) −1 K11 ! ! 1 Z22 det(Y ) 1 Table 1. Relations entre matrices de quadripôle Les démonstrations sont un peu longues mais pas compliquées. Ici on propose de montrer le lien entre la matrice Z et la matrice K : 50 2. FILTRAGE PASSIF Pour la matrice Z on a : V1 = Z11 · I1 + Z12 · I2 V2 = Z21 · I1 + Z22 · I2 Pour la matrice K on a : V1 = K11 · V2 + K12 · (−)I2 I1 = K21 · V2 + K22 · (−)I2 Si l’on reste sur la matrice Z et que l’on effectue une différence judicieuse on a : Z21 · V1 − Z11 · V2 = −det(Z) · I2 V1 = Z11 det(Z) · V2 + · (−)I2 Z21 Z21 Ceci démontre donc la première ligne. Avec ce premier résultat on obtient la seconde ligne : det(Z) Z11 · V2 − · I2 Z21 Z21 = Z11 · I1 + Z12 · I2 Z11 · I1 = Z11 det(Z) + Z12 · Z21 · V2 − · I2 Z21 Z21 · Z11 Ce qui donne le résultat. Ensuite pour passer de la matrice Y à la matrice K on peut passer de Y à Z en l’inversant puis utiliser le résultat qui vient d’être démontré et ainsi de suite. 5.1.2. Quadripôles Usuels. La majorité des montages électroniques peuvent être divisés en quadripôles usuels. On en trouve six, représentés sur les figures 12 et 13. Une fois ces matrices et quadripôles définis on peut chercher l’expression des matrices pour ces quadripôles. Ici on propose de démontrer l’expression de la matrice impédance pour le montage en T , celle de la matrice admittance pour le montage en Π et la matrice chaine d’un des montages élémentaires. Néanmoins on peut dire, de façon générale que la détermination des coefficients se fait toujours de la même manière et doit être rendu possible en manipulation pratique de ces montages. La méthode consiste à imposer des courants ou tensions nulles afin d’avoir accès aux coefficients. 5. FILTRES ORDRES SUPÉRIEURS 51 Figure 12. Quadripôles élémentaires Figure 13. Quadripôles en Π ( gauche ), en T ( droite ) Pour la matrice impédance : Coefficients Matrice Impédance I1 = 0 =⇒ Z12 = V1 /I2 & Z22 = V2 /I2 I2 = 0 =⇒ Z11 = V1 /I1 & Z21 = V2 /I1 V1 = 0 =⇒ Y12 = I1 /V2 & Z22 = I2 /V2 V2 = 0 =⇒ Z11 = I1 /V1 & Y21 = I2 /V1 Pour la matrice admittance : Coefficients Matrice Admittance Pour la matrice chaîne : 52 2. FILTRAGE PASSIF Coefficients Matrice Chaîne I1 = 0 =⇒ K11 = V1 /V2 I2 = 0 =⇒ K21 = I1 /V2 V2 = 0 =⇒ K12 = −V1 /I2 & K22 = −I1 /I2 5.1.3. Quadripôles Usuels : Calcul des matrices. Dans les figures 14,15,16 les grandeurs D1,2,3 sont des impédances et sont d’unité le Ω. La lettre D, comme Dipôle est pour éviter la confusion avec les coefficients de la matrice impédance. On considère le montage de la figure 14 5. FILTRES ORDRES SUPÉRIEURS 53 Figure 14. Montage en Π Ici on cherche la matrice admittance. On applique la méthode. Ainsi lorsque V2 est nul aucun courant ne traverse le dipôle D3 donc tous les courants ( I1 et I2 ) traversent le dipôle D1 . De plus la tension V1 est aussi celle aux bornes de D2 ce qui permet d’écrire : V1 = =⇒ D1 · (I1 + I2 ) = −D2 · I2 I2 = − D1 · I1 D1 + D2 Ainsi on a : V1 = D1 · D2 · I1 D1 + D2 =⇒ Y11 = D1 + D2 D1 · D2 Et on a aussi, depuis le début le coefficient Y12 : Y21 = −1/D2 Maintenant lorsque l’on prend V1 = 0 le principe est identique. On exprime de deux manières différentes la tension V2 : V2 = D3 · (I1 + I2 ) = −D2 · I1 =⇒ I1 = − D3 · I2 D2 + D3 Ainsi on a : V2 = D2 · D3 · I2 D2 + D3 =⇒ Y22 = D2 + D3 D2 · D3 Et dès le début on a le dernier coefficient : V2 = −D2 · I1 Et donc la matrice admittance YΠ du montage en Π donne : =⇒ Y12 = −1/D2 54 2. FILTRAGE PASSIF (94) YΠ D1 + D2 D ·D 2 = 1 −1/D2 −1/D2 D2 + D3 D2 · D3 Figure 15. Montage en T On considère le montage de la figure 15. Ici on cherche donc la matrice impédance. On applique donc la méthode et l’on considère le courant d’entrée I1 nul. On a donc immédiatement le lien entre la tension de sortie V2 et I2 : V2 = (D2 + D3 ) · I2 + 0 · I1 =⇒ Z22 = D2 + D3 En effet si le courant est nul alors la tension aux bornes du dipôle D1 est nulle. Ce dernier se comporte donc comme un fil. Or la tension est constante le long d’un fil ce qui impose la tension V1 aux bornes du dipôles D3 . Et de même la relation entre la tension d’entrée et le courant de sortie : V1 = D3 · I2 =⇒ Z12 = D3 Et on a aussi le lien entre le courant et la tension de sortie : V2 = V1 + D2 · I2 =⇒ Z22 = D2 + D3 Cette fois lorsque l’on prend le courant de sortie nul, nous avons : V1 = (D1 + D3 ) · I1 =⇒ Z11 = D1 + D3 V2 = D3 · I1 =⇒ Z21 = D3 Finalement la matrice impédance ZT du montage en T s’écrit : (95) D1 + D3 ZT = D3 D3 D2 + D3 Ici on considère le montage de la figure 16. Pour le premier coefficient c’est un simple pont diviseur de tension et donc : 5. FILTRES ORDRES SUPÉRIEURS 55 Figure 16. Un montage élémentaire K11 = 1 + D1 D2 Maintenant on prend le courant de sortie nul. Une simple loi d’Ohm donne : V2 = D2 · I1 =⇒ K21 = 1/D2 Maintenant si l’on prend la tension de sortie nulle on a aucun courant circulant dans D2 donc les courants I1 et I2 sont tout simplement opposés donc : K22 = 1 Finalement on a, en appliquant la loi d’Ohm à nouveau : V1 = D1 · I1 =⇒ K12 = D1 D’où la matrice chaîne K· du montage étudié : (96) K· 1 + D1 /D2 = 1/D2 D1 1 5.2. Exemples de filtres. Ici on propose l’étude que d’un seul filtre. Un filtre d’ordre trois constitués de trois cellules R −C en cascade. On a va donc utiliser la matrice chaîne car son premier coefficient est l’inverse de la fonction de transfert. 56 2. FILTRAGE PASSIF Pour le premier filtre on a : D1 = R D2 = 1/(i · C · ω) Ainsi on a comme matrice chaîne, en posant τ = R · C et p = i · ω 1 + τ · p = C·p K R 1 ′ Et donc pour avoir la fonction de transfert il faut élever la matrice au cube et ne retenir que l’inverse du premier terme K11 qui s’écrit : H= V2 V1 = 1 1 + 6 · τ · p + 5 · (τ · p)2 + (τ · p)3 Pour faire un filtre passe haut il suffit d’inverser les rôles de D1 et D2 et on a pour l’ordre trois à nouveau : H= (τ · p)3 1 + 5 · τ · p + 6 · (τ · p)2 + (τ · p)3 À l’aide de logiciels de calculs numérique ou formel on peut donc très aisément dépasser l’ordre trois, pour aller jusque là où bon nous semble. Nous remarquerons néanmoins, à l’aide de la section portant sur les filtres numériques, que la présence de termes avec toutes les puissances k allant de 0 jusque l’ordre n souhaité ne donne pas forcément un profil de gain très pertinent en fonction d’un cahier des charges imposé. Chapitre 3 Amplificateur Linéaire Intégré ( ALI ) 1. Description du composant 1.1. Introduction. L’Amplificateur Linéaire Intégré ( ALI ) ou Amplificateur OPérationnel ( AOP ) est un composant actif. C’est à dire que contrairement aux composants passifs il a besoin d’être alimenté pour pouvoir fonctionner. La structure interne est complexe essentiellement composée de transistors et un modèle est étudié dans la section portant sur les applications des transistors. Un ALI comporte huit broches mais seulement cinq sont utilisées en général : • deux pour l’alimentation ±VCC • deux pour les entrées notées V± • une pour la sortie Il existe pléthore d’AOP différents. Ils peuvent varier sur beaucoup de paramètres comme entre autres le type de l’alimentation. La grande majorité fonctionne avec une alimentation symétrique, c’est à dire avec deux tensions opposées ±VCC . Et d’autres avec une alimentation asymétrique, c’est à dire une broche à +VCC et l’autre à la masse. L’entrée V− est appelée entrée inverseuse tandis que l’entrée V+ est l’entrée non inverseuse. La différence des deux tensions est souvent notée ε (97) ε = V+ − V− Le représentation schématique 1 du composant est sur la figure 1. Figure 1. Représentation schématique d’un ALI 1. représentation américaine. Les européens préfèrent les rectangles au lieu des triangles... 57 58 3. AMPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ ( ALI ) 1.2. Caractéristiques générales. Comme le nom l’indique, un ALI amplifie, quoi ? Des tensions. Il existe deux gains : • un Gain en Mode Commun, GMC et qui amplifie la moyenne des deux tensions d’entrée : très peu utilisé dans les situations classiques • un Gain en Mode Différentiel, GMD, et qui amplifie la différence des deux tensions d’entrée : ε : tout le temps considéré dans les situations classiques car en pratique la différence de gain en décibel entre GMC et GMD est de 1oo dB. Le GMD est en général de l’ordre de 1o 5 mais dépend de la fréquence. On y revient ensuite. Ce gain est souvent noté A. Cependant, l’ALI étant un composant actif et qu’il est alimenté, souvent en ±15 V , il ne faut pas s’attendre en sortie à avoir une tension qui dépasse les tensions d’alimentations, c’est la saturation de l’ALI, qui est très utilisée dans les oscillateurs notament. On distingue deux types de modèles : • idéal • réel 1.2.1. ALI idéal. L’idéalité repose sur les hypothèses suivantes : i deal ⇐⇒ i+ = i− = o ⇐⇒ Rentr ee = +∞ ⇐⇒ A = Ao = +∞ ⇐⇒ Rsor tie = o où : • i± sont les courants parcourant les broches inverseuse et non inverseuse, dits courants de polarisation • Ao est le gain statique • Rentr ee , Rsor tie sont respectivement les résistances équivalentes en entrée et sortie de l’ALI Pour préciser qu’un ALI est idéal on peut ajouter un lemniscate de Bernoulli ( ∞ ) sur le schéma. 1.2.2. ALI réel. Les hypothèses précédentes ne sont pas satisfaites. • Nous parlions du gain GMD qui dépend de la fréquence. Cette dépendance est du type passe-bas car le gain dynamique A s’écrit tel que : (98) A(ω) = Ao 1+i · ω ωo • On définit aussi une fréquence de transition fT = 1 MHz qui est relié au gain statique et à la fréquence de coupure fC via le facteur de mérite M telle que : (99) M = Ao · fC • Il existe également une limitation appelée : vitesse de balayage, slew rate σ ( en anglais ) qui, concrètement, triangularise les signaux. C’est à dire que si ε est un signal créneau alors en sortie on aura un signal qui ressemble à des trapèzes. En effet 1. DESCRIPTION DU COMPOSANT 59 les passages entre états hauts et états bas ne peuvent pas être instantanés et nécessitent un certain temps. Le graphique de la figure 3 représente le phénomène. Prenons un signal de référence : en bleu correspondant à un sinus d’amplitude 1 V et un slew rate en noir. Si on veut augmenter la fréquence en gardant la même amplitude on a la courbe rouge : 1 V et 3o Hz. Elle coupe la droite du slew rate donc ce signal ne peut pas passer dans l’ALI. Par contre le même signal avec une amplitude plus faible passe : la courbe en cyan : o.5 V et 3o Hz peut passer dans l’ALI. Ainsi : (100) ω↑ ⇐⇒ ampli tude ↓ Mathématiquement cela revient à dire qu’il faut que la pente à l’origine du signal t 7→ s(t) ne dépasse pas le slew rate et donc : (101) ds (t = o) < σ dt Dans le cas d’un signal purement sinusoïdal d’amplitude So on a : (102) ω · So < σ 60 3. AMPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ ( ALI ) U 1 signal original signal triangularisé 0 −1 0 0.5 1 1.5 2 t 2.5 3 3.5 4 Figure 2. Triangularisation d’un signal à cause du slew-rate 1 V 1o Hz 1 V 3o Hz o.5 V 3o Hz σ U 1 0 −1 −0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 5.5 t Figure 3. Impact du slew rate sur la fréquence et l’amplitude des signaux 6 6.5 2. MONTAGES ÉLÉMENTAIRES 61 2. Montages élémentaires Ici nous étudions des montages élémentaires et, sauf exception, tous les ALI sont supposés idéaux. 2.1. Suiveur. Il s’agit de l’un des montages les plus simples à ALI. On en profite donc pour détailler la méthode d’étude d’un ALI et qui sera systématique. Le montage est sur la figure 4. Les étapes sont les suivantes : • prédire le mode de fonctionnement de l’ALI : linéaire / non linéaire • si linéaire : • calculer V+ et V− à l’aide du théorème de Millman • égaliser les deux potentiels V+ = V− • sinon : • calculer V+ et V− à l’aide du théorème de Millman • calculer ε = V+ − V− • ε > o =⇒ s = +Vsat • ε < o =⇒ s = −Vsat Un ALI fonctionne en régime linéaire si la sortie est branchée sur la broche entrée inverseuse (−), on parle alors de rétroaction négative. Si la rétroaction est uniquement sur la broche non inverseuse (+) alors le fonctionnement est non linéaire. Enfin s’il y a rétroaction sur les deux, il faut souvent considérer le cas linéaire et non linéaire. Figure 4. Suiveur Ici il y a rétroaction sur la borne inverseuse uniquement donc le régime est linéaire. On a donc V+ = V− . Puis V+ = s et V− = e, ce qui donne donc : (103) s=e A priori ce montage est donc inutile a première vue. Cependant si l’on se rappelle que pour un ALI idéal ( cas très largement considéré en pratique ) les courants de polarisation i± sont nuls, on a l’équivalent d’un montage qui possède une résistance d’entrée infinie. Le courant en sortie est nul également. Ainsi si l’on souhaite relier deux parties de montage dont l’une est très sensible aux variations de courants, on met un suiveur entre les deux parties du montage pour pas que la première partie perturbe la seconde. C’est de l’adaptation d’impédance. 62 3. AMPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ ( ALI ) Figure 5. AmpInv 2.2. Amplificateur Inverseur. Tout d’abord remarquons que l’ALI fonctionne en régime linéaire car il y a rétro-action sur la borne non-inverseuse.On a donc déjà V− = V+ .Puis en appliquant le théorème de Millman au point A nous avons : VA = e/R1 + s/R2 = V− ··· Puisque le potentiel de la borne non inverseuse est à la masse nous avons : e/R1 + s/R2 =o ··· (104) ⇐⇒ s=− R2 ·e R1 Remarquons que si nous prenons les mêmes résistances R1 et R2 alors ce montage devient juste un inverseur logique. Figure 7. Convertisseur courant / tension Figure 6. Amplificateur inverseur 2.3. Amplificateur non Inverseur. Ici on a : (105) VA = s/R2 = V− = e 1/R1 + 1/R2 ⇐⇒ s= 1+ R2 R1 ·e Cependant, comme indiqué dans la section 1.2 on ne peut pas amplifier autant que l’on veut à cause de la saturation haute de l’ALI. Si l’on souhaite réellement amplifier un faible signal il faut mettre en cascade plusieurs ALI. 2. MONTAGES ÉLÉMENTAIRES 63 2.4. Convertisseur courant/tension. On a : (106) VA = i + s/R = V+ = o ··· =⇒ s = −R · i 2.5. Comparateur simple. Comme le nom l’indique, la structure est encore plus simple qu’un suiveur. L’absence de rétroaction donne un régime de fonctionnement non linéaire et : Figure 8. Comparateur simple (107) ε < o =⇒ s = −Vsat ε > o =⇒ s = +Vsat 2.6. Trigger de Schmidt ( Comparateur à hystérésis ). Comme le comparateur simple, l’objectif du montage ci dessous est de faire passer d’un état bas à un état haut un système en fonction du passage de seuil ou non. Contrairement au comparateur simple, ce comparateur possède deux seuils. L’objectif ici est de tracer la caractéristique sortie/entrée s = f (e). Figure 9. Trigger de Schmidt ( ou comparateur à hystérésis ) Tout d’abord remarquons que l’ALI fonctionne en régime saturé car il y a rétro-action sur la borne inverseuse.On doit donc travailler avec la tension ε = V+ − V− . Calculons ensuite le potentiel en A à l’aide du théorème de Millman : VA = e1 /R1 + s/R2 = V+ 1/R1 + 1/R2 On a donc : ε= e/R1 + s/R2 − e2 1/R1 + 1/R2 64 3. AMPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ ( ALI ) En général il n’y a qu’une seule des deux entrées non nulle. Une par une, prenons d’abord e2 = o et notons e1 = e. La tension de sortie vaut la tension de saturation haute de l’ALI si ε > o et tension de saturation basse de l’ALI sinon. • On suppose que l’ALI sature en position haute, on a donc s = +Vsat et : (108) ε>o ⇐⇒ e/R1 + Vsat /R2 R1 > o ⇐⇒ e > − · Vsat = −Vseuil 1/R1 + 1/R2 R2 • On suppose maintenant que l’ALI sature en position basse, on a donc s = −Vsat et : (109) ε>o ⇐⇒ e/R1 − Vsat /R2 R1 < o ⇐⇒ e < · Vsat = +Vseuil 1/R1 + 1/R2 R2 Nous remarquons deux tensions opposées. Il reste à tracer la caractéristique qui a la forme de la figure 10. Et définir le sens de parcours. Pour cela on doit garder en mémoire que : (110) ε= e/R1 + s/R2 ··· Figure 10. Allure de la caractéristique d’un comparateur à hystérésis • on suppose que l’on se place au point A, on a s = +Vsat et e > +Vseuil . Si la tension e continue d’augmenter, la différence ε restera positive et ne risque pas de s’annuler. Par contre si la tension e diminue, elle va passer par la tension de seuil haute +Vseuil mais le signe de la différence de tension va rester positif. Donc la sortie est toujours en saturation haute. Si la tension e continue de diminuer alors elle va atteindre le seuil négatif −Vseuil et la différence de tension sera nulle puis négative. La sortie passe en saturation basse. • on suppose que l’on se place au point B, on a s = +Vsat et e < −Vseuil . On voit immédiatement qu’un tel cas n’est pas possible car on aurait ε < o et donc la sortie en saturation haute. Par l’absurde on vient de montrer que le point B n’est pas accessible. • on suppose maintenant que l’on se place au point C, on a s = −Vsat et e < −Vseuil . Si la tension e diminue la différence ε restera négative. Pas de changement d’état pour la sortie. 2. MONTAGES ÉLÉMENTAIRES 65 Par contre si la tension e augmente elle va passer par la tension de seuil haute −Vseuil mais le signe de la différence de tension va rester négatif. Donc la sortie est toujours en saturation basse. Si la tension e continue d’augmenter alors elle va atteindre le seuil positif +Vseuil et la différence de tension sera nulle puis positive. La sortie passe en saturation haute. • on suppose finalement que l’on se place au point D, on a s = −Vsat et e > +Vseuil . On voit immédiatement qu’un tel cas n’est pas possible car on aurait ε > o et donc la sortie en saturation haute. Par l’absurde on vient de montrer que le point B n’est pas accessible. On a donc la caractéristique suivante de la figure 11. Figure 11. Hystérésis pour entrée non inverseuse nulle Prenons maintenant e1 = o. On a donc : (111) ε = R1 s/R2 −e = ·s −e 1/R1 + 1/R2 R1 + R2 En se permettant d’aller plus rapidement maintenant, en posant e2 = e, les tensions de seuil sont : (112) ±Vseuil = ± R1 · Vsat R1 + R2 • on suppose que l’on se place au point A, on a s = +Vsat et e > +Vseuil . Si la tension e augmente alors la différence ε va diminuer jusqu’à s’annuler et donc faire basculer la sortie. Ce qui n’est pas possible car les changements ne peuvent se faire qu’aux seuils. Par l’absurde on vient de montrer que le point A est inaccessible. • on suppose que l’on se place au point B, on a s = +Vsat et e < −Vseuil . Si e diminue alors la différence ε va augmenter et la sortie restera en position haute. Si e augmente alors ε va diminuer jusqu’à devenir nulle lorsque e = +Vseuil . La sortie bascule à l’état bas. • on suppose maintenant que l’on se place au point C, on a s = −Vsat et e < −Vseuil . Si la tension e diminue la différence augmentera et ε aussi jusqu’à devenir positive. Mais à nouveau ce cas n’est pas possible car les changements d’états ne se vont qu’aux tensions ±Vseuil . Le point C n’est donc pas accessible par le système. • on suppose finalement que l’on se place au point D, on a s = −Vsat et e > +Vseuil . Si e augmente alors ε continuera à diminuer et laissera le système à l’état bas contrairement à si e diminue jusqu’à la tension −Vseuil . 66 3. AMPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ ( ALI ) On a donc l’hystérésis suivante de la figure 12. Figure 13. exemple de diagramme de l’œil Figure 12. Hystérésis pour entrée inverseuse nulle L’intérêt d’un tel comparateur est lorsque l’on souhaite s’affranchir du bruit. En effet si l’on se place dans des conditions où le niveau de bruit peut être si important qu’il peut faire passer un système à un état haut ( ou bas ) alors qu’il était en état bas ( ou haut ) et ce de façon intempestive. Un exemple concret est en communications numériques lorsque l’on doit décoder des ”1” et des ”o”, ceci se fait avec ce qu’on appelle des diagrammes de l’oeil présenté sur la figure 13. Sur ce digramme on observe, entre autres, des ”bandes” jaunes orangées.Ces ”bandes” sont d’autant plus épaisses que le bruit dans le signal est important. De ces signaux on déduit le niveau ”o” ou ”1” là où l’écart entre deux bandes est le plus important ( on dit quand ”l’oeil est le plus ouvert” ). On comprends donc bien ici que plus le bruit est important et plus ”l’oeil se fermera” et rendra compliquée la prise de décision. Un comparateur simple ne convient pas. Un comparateur à hystérésis pourrait. Je ne sais pas si c’est cette technique qui est utilisée en réalité car il y a beaucoup de paramètres sur lesquels on peut intervenir pour ouvrir l’oeil ( choix des formats de modulation, choix des canaux de transmission etc. ). L’objectif n’était que de donner une idée d’application concrète, autre que pour un oscillateur. 3. OPÉRATIONS MATHÉMATIQUES 67 3. Opérations mathématiques 3.1. Sommateur Inverseur. L’objectif ici est de sommer plusieurs tensions. Le montage est sur la figure 14. Figure 14. Sommateur Figure 15. Soustracteur Le théorème de Millman donne : (113) s e1 eN + + ··· R R1 RN VA = =o ··· ⇐⇒ s = −R · ΣN k=1 Gk · ek où ∀k ∈ J1, NK, Gk = 1/Rk 3.2. Soustracteur. Le montage est sur la figure 15. Comme pour le sommateur on a, en gardant les mêmes notations : s + ΣN k=1 Yk · Ek R VA = 1/R + ΣN k=1 Yk s + ΣN k=1 yk · ek r VB = 1/r + ΣN k=1 yk Avec Yk = 1/Rk et yk = 1/rk . Puis en égalisant les deux on obtient : (114) s = 1 · Y +y ΣN ΣN yk · ek k=1 Yk · Ek − k=1 N Σk=1 Yk ΣN k=1 yk 68 3. AMPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ ( ALI ) 3.3. Racine carrée. On peut aussi prendre la racine carrée d’un signal en entrée à l’aide du montage de la figure 16. En effet on a : V+ = k · s 2 = V− = e (115) ⇐⇒ s =+ Figure 16. Racine carrée p e/k Figure 17. Diviseur 3.4. Diviseur. La division d’un signal en entrée par un second signal u peut se faire à l’aide du montage de la figure 17. On a : k ·u·s e + R r V+ = 1/r + 1/R (116) ⇐⇒ s=− R e · r k ·u 3.5. Exponentielle. Ici on utilise des transistors, mais peut se faire également avec des diodes, pour utiliser la loi de Shockley. À ce niveau du document les transistors n’ont pas été introduits et vous pouvez y faire un tour à la section 5.2 sans que vous ayez besoin d’avoir suivi le début du chapitre sur les semi-conducteurs. On rappelle quand même ici le schéma d’un transistor BJT PNP sur la figure 18. Figure 18. Courants et tensions dans un transistor PNP Figure 19. exponentiel Rapidement ( et grossièrement ) ici on peut dire que le transistor donne un courant du collecteur iC non nul si la tension appliquée entre le points B et E est supérieure à une tension de saturation notée VBE,sat . Dans ce cas le courant iC peut s’écrire : VBE k iC ≈ Io · e B · T − 3. OPÉRATIONS MATHÉMATIQUES 69 où kB ≈ 1.4 · 1o −23 Joules/Kelv i n et T la température de l’environnement dans lequel est placé le transistor. Le montage est sur la figure 19. Ainsi lorsque le courant du collecteur est non nul on peut écrire à l’aide du théorème de Millman. VA = s/R + iC =o 1/R ⇐⇒ s = −R · iC Puis en utilisant la loi de Shockley : e k s ≈ −R · Io · e B · T − (117) Ne pas oublier que le courant Io est de l’ordre du nano ampère. Il ne faut donc pas s’attendre à des ampères parcourant le transistor... 3.6. Logarithme. Pour le logarithme on utilise à nouveau un transistor, mais NPN cette fois. Le principe de fonctionnement ne change pas. Figure 21. logarithme Figure 20. Courants et tensions dans un transistor NPN Ainsi lorsque le transistor est passant on a : VA = e/R − iC ··· ⇐⇒ e = R · iC et avec la loi de Shockley on obtient : (118) s k e ≈ R · Io · e B · T − ⇐⇒ s ≈ −ln e R · Io · kB · T À l’aide de ce montage on peut créer un multiplieur analogique conposé de deux circuits log en parallèle suivis d’un additionneur et d’un circuit exponentiel. 3.7. Intégrateur de Miller. Intégrer un signal se fait assez facilement à l’aide d’un ALI, avec le montage de la figure 22. L’ALI fonctionne en régime linéaire. Comme toujours appliquons le théorème de Millman : 70 3. AMPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ ( ALI ) Figure 22. Intégrateur inverseur Figure 23. Dérivateur inverseur VA = s/ZC + e/R ··· Immédiatement on a : (119) ZC s=− ·e R ⇐⇒ 1 s(t) = − R·C Z e(t)dt 3.8. Dérivateur inverseur. Le montage est très similaire à l’intégrateur. On a donc : (120) VA = s/R + e/ZC 1/R + 1/ZC ⇐⇒ s(t) = −R · C · de (t) dt Figure 24. Déphaseur 3.9. Déphaseur. On applique le théorème de Millman aux points A et B on a : VA = e/R1 + s/R2 1/R1 + 1/R2 VB = e/R3 1/R3 + YC 3. OPÉRATIONS MATHÉMATIQUES 71 Puis en utilisant du régime linéaire on a : R1 ·s = R1 + R2 R2 1 − R1 + R2 1 + R3 · Y C · e ⇐⇒ s = R2 · R3 · YC − R1 1 · ·e 1 + R3 · Y C R1 La fonction de transfert s’écrit : R2 · R3 ·C·ω R1 1 + i · R3 · C · ω −1 + i · (121) H= Maintenant on peut écrire le gain : (122) GdB = 1o · log1o 1+ R2 · R3 ·C·ω R1 2 ! h i − 1o · log1o 1 + (R3 · C · ω)2 Et pour la phase on a : (123) R2 · R3 φ = ar ctan − · C · ω − ar ctan (R3 · C · ω) R1 On remarque donc que si l’on choisit R1 = R2 alors le gain est nul quelque soit la fréquence, mais la phase, elle, n’est pas constante. Ainsi pour obtenir un déphaseur pur il suffit de prendre R1 = R2 et la phase devient alors : (124) φ = −2 · ar ctan (R3 · C · ω) 72 3. AMPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ ( ALI ) 4. Simulateurs Les ALI servent aussi à faire comme si un composant était là alors qu’il ne l’est pas, donc à le simuler. Comme des condensateurs et bobines. L’intérêt est de pouvoir avoir des impédances variables ! 4.1. Résistance négative. Cette résistance négative RN peut-être utilisée pour fabriquer un oscillateur ( voir 4.1 ). Le montage est sur la figure 25. régime linéaire régime saturé e(V ) 10 0 −10 −15 −10 −5 0 i (A) 5 10 15 Figure 25. Résistance négative Figure 26. Caractéristique e = f (i ) Il y a rétroaction sur les bornes, on peut donc supposer le régime linéaire et : VA = s/R2 1/R1 + 1/R2 V− = s/R3 + i 1/R3 Et donc en égalisant on arrive à : s = R1 · R3 −R3 · i − ·i R | {z 2 } RN . ce qui permet d’en déduire : e = RN · i (125) Puisqu’il y a également une rétroaction sur la borne non inverseuse le régime saturé est à envisager. L’objectif est de tracer la caractéristique e = f (i ). On a en régime linéaire le cas déjà étudié : (126) s ∈ [−Vsat , +Vsat ] On peut donner les valeurs extrêmes du courant sont : ⇐⇒ e = RN · i 4. SIMULATEURS −Vsat < s RN · i + Vsat > R3 e + Vsat > R3 i i 73 < +Vsat RN · i − Vsat R3 e − Vsat > R3 > Ce qui donne comme valeurs maximales de tensions d’entrée maximaux : RN · e + Vsat < R3 RN · Vsat < R3 R3 − RN ·e R3 RN · Vsat < R −R | 3 {zN } (127) e − Vsat R3 < RN · e <− RN · Vsat R3 RN · Vsat <− R −R | 3 {zN } e emin emax Et maintenant on peut en déduire les courants minimal et maximal : Vsat > i R −R | 3 {z N} (128) > −Vsat R −R | 3 {z N} imax imin Remarquons que les inégalités précédentes sont vraies si on a la condition 129. Autrement il faut inverser le sens des inégalités. R3 > R N En régime non linéaire, c’est à dire au delà des bornes définies juste au dessus, on a s = ±Vsat et donc : (129) e − s = R3 · i (130) ⇐⇒ e = Vsat + R3 · i ⇐⇒ e = −Vsat + R3 · i si s = +Vsat si s = −Vsat On obtient alors la caractéristique en prenant des valeurs arbitraires : R1 = 1 Ω R2 = 2 Ω R3 = 3 Ω =⇒ emin,max = ±15 V Vsat = 15 V imin,max = ±1o A 4.2. Simulateur de bobine. Contrairement aux études précédentes avec ALI, on va ici réutiliser la loi des nœuds et : i = e e−s i1 + i2 = + = R1 R2 1 1 + R1 R2 ·e− 1 ·s R2 74 3. AMPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ ( ALI ) Figure 27. Simulateur de bobine Puis à la borne non inverseuse : s e + ZC R1 V− = ··· ⇐⇒ s=− ZC ·e R1 Et donc : i = 1 1 + R1 R2 ·e+ 1 ZC · ·e = R2 R1 1 ZC 1 + + R1 R2 R1 · R2 ·e Finalement le montage est équivalent à deux résistances en parallèle avec une inductance équivalente Leq telle que : (131) Leq = R1 · R2 · C D’ailleurs on peut être amené à se demander pourquoi on ne voit jamais de bobine dans les montages à ALI. La raison est que comme vu dans la section 1.2, ceux-ci se comportent comme des passe bas. Or une bobine se comporte comme un interrupteur ouvert en basses fréquences. 4. SIMULATEURS 75 Figure 28. Simulateur de condensateur 4.3. Simulateur de condensateur. Le montage est sur la figure 28. À nouveau on utilise la loi des nœuds. On a : i e−s o −e = i1 + i2 = + = (1 − α) · R ZC 1 1 − (1 − α) · R ZC ·e− Comme pour le simulateur d’inductance, on écrit le potentiel à la borne inverseuse : V− − s = α · R · i1 Mais puisque l’ALI fonctionne en régime linéaire et V− = o. On a donc : s = −α · R · i1 = −α · R · e ZC Puis en réinjectant on a : i 1 1 = + ·e (1 − α) · R (1 − α) · ZC | {z } 1/Zeq Finalement on a la capacité équivalente Ceq suivante : (132) Ceq = C/(1 − α) 1 ·s (1 − α) · R Chapitre 4 Filtrage actif 1. Premier ordre 1.1. Passe bas. Le montage est sur la figure 1 Figure 1. Passe bas actif d’ordre un Avant d’appliquer le théorème de Millman on peut écrire l’impédance équivalente Zeq présente sur la rétro-action : (133) 1 1 = +i ·C·ω Zeq R2 ⇐⇒ Zeq = R 1+i ·τ ·ω Où τ = R · C. Puis en A on a : VA = s/Zeq + e/R1 =o ··· ⇐⇒ s=− Zeq R1 On a donc la fonction de transfert suivante : (134) H(ω) = R2 /R1 1+i ·τ ·ω Quant à l’étude de la fonction de transfert, elle a été faite à la section 3. Le seul changement c’est l’ordonnée à l’origine dans la courbe de gain et on aura : (135) GdB (ω → o) = 2o · log1o (R2 /R1 ) 77 78 4. FILTRAGE ACTIF On peut voir ici l’avantage d’un filtre avec ALI c’est d’obtenir un gain qui puisse dépasser o dB. Ainsi le proverbe ”on ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs” prend tout son sens ici. Pour obtenir du gain, il est nécessaire de dépenser de l’énergie pour alimenter un ALI. On peut, finalement, se rendre compte que le gain en basses fréquences sera supérieur à l’unité, comme le montre la relation 135, contrairement aux filtres passifs. 1.2. Passe haut. Il existe deux architectures possibles. L’une d’elles est sur la figure 2 Figure 2. Passe haut d’ordre 1 Le théorème de Millman donne : e VA = 1 R1 + i ·C·ω ··· + s R2 Puis en utilisant la linéarité on a la fonction de transfert : (136) H = − R2 1 R1 + i ·C·ω =− R2 /R1 1 1+ R1 · C · i · ω 2. Cellulle de Rauch Dans les deux sections ( incluant celle-ci ) à venir vont être présentées deux cellules de filtrage du second ordre classiques. La méthode d’étude sera identique pour les deux. On étudie le cas général avec des impédances quelconques Z1 , · · · , Z5 pour ensuite l’appliquer aux différents types de filtrages réalisables : passe bas, passe haut et passe bande. Ainsi quand Z1 ≡ R ou Z1 ≡ C signifiera qu’à la place de l’impédance Z1 sera une résistance R ou un condensateur de capacité C. Les calculs, dans les deux sous-sections, seront plus ou moins détaillés mais les grandes étapes seront présentes. La structure générale est sur la figure 3 2.1. Fonction de transfert générale. Pour la fonction de transfert on utilise à profit le théorème de Millman. Aux points A et B : VA = Puis en utilisant la linéarité : Y1 · e + Y2 · s + Y3 · VB Σ4k=1 Yk VB = Y3 · VA + Y5 · s Y3 + Y5 2. CELLULLE DE RAUCH 79 Figure 3. Filtre de Rauch ⇐⇒ V+ = V− s=− Y3 · VA Y5 Et donc : VA =− Y5 Y1 Y2 ·s = 4 ·e+ 4 ·s Y3 Σk=1 Yk Σk=1 Yk D’où : (137) H = − Y5 · Y1 · Y3 4 Σk=1 Yk + Y2 · Y3 2.2. Passe bas. Maintenant que l’expression générale a été écrite on peut l’appliquer au cas du passe bas. Pour avoir un passe bas il faut : Y1 ≡ R1 Y2 ≡ R2 Y3 ≡ R3 Y4 ≡ C4 Y5 ≡ C5 La fonction de transfert s’écrit : H (138) = − 1 R1 · R3 1 1 1 1 + + + i · C4 · ω · i · C5 · ω + R1 R2 R3 R2 · R3 = − R2 R1 + [(R1 + R2 ) · R3 + R1 · R2 ] · C5 · (i · ω) + R1 · R2 · R3 · C4 · C5 · (i · ω)2 = − R2 /R1 R2 1 + R2 + 1 + · R3 · R5 · (i · ω) + R2 · R3 · C4 · C5 · (i · ω)2 R1 80 4. FILTRAGE ACTIF On en déduit immédiatement le gain en basses fréquences et la pulsation centrale : (139) ωo = √ Ho = R2 /R1 1 R2 · R5 · C 4 · C 5 Et donc le facteur de qualité : (140) Q = R1 √ · R2 · R5 · C 4 · C 5 R5 R1 · R2 + R1 · R3 + R2 · R3 2.3. Passe haut. Pour faire un passe haut : Y1 ≡ C1 Y2 ≡ C2 Y3 ≡ C3 Y4 ≡ R4 Y5 ≡ R5 Celui-ci est relativement facile : H = C1 · C3 · (i · ω)2 R4 · R5 · C1 · C3 · (i · ω)2 = 1 1 1 + R4 · (C1 + C2 + C3 ) · (i · ω) + R4 · R5 · C4 · C5 · (i · ω)2 · (C1 + C2 + C3 ) · (i · ω) + + C2 · C3 · (i · ω)2 R5 R4 On a immédiatement la pulsation centrale : (141) ωo = √ 1 R4 · R5 · C 2 · C 3 Puis le gain en basses fréquences : Ho = R4 · R5 · C1 · C3 ωo (142) r ⇐⇒ Ho = R4 · R5 · C 3 · C1 C2 Finalement le facteur de qualité : 1 Q= · C1 + C2 + C3 (143) r R5 · C2 · C3 R4 2.4. Passe bande. Pour le passe bande il faut : Y1 ≡ R1 La fonction de transfert s’écrit : Y2 ≡ C2 Y3 ≡ C3 Y4 ≡ R4 Y5 ≡ R5 3. CELLULLE DE SALLEN KAY H (144) = = 1 · R5 81 i · C3 · ω R1 1 1 + + i · (C2 + C3 ) · ω + C2 · C3 · (i · ω)2 R1 R4 R4 · R5 · C3 · (i · ω) R1 + R4 R1 · R4 R1 · R4 · R5 1+ · (C2 + C3 ) · (i · ω) + · C2 · C3 · (i · ω)2 R1 + R4 R1 + R4 Pour le gain en basses fréquences : (145) Ho = R4 · R5 · C3 R5 · C3 R1 + R4 = R1 · R4 · (C2 + C3 ) R1 · (C2 + C3 ) R1 + R4 Finalement le facteur de qualité : (146) Q = R1 + R4 · R1 · R4 · (C2 + C3 ) r R1 · R4 · R5 · C2 · C3 = R1 + R4 s (R1 + R4 ) · R5 · C2 · C3 R1 · R4 · (C2 + C3 ) 3. Cellulle de Sallen Kay 3.1. Fonction de transfert générale. Le filtre est sur la figure 4. Figure 4. Filtre de Sallen Key Comme pour le filtre de Rauch on écrit d’abord la fonction de transfert dans le cas général pour l’adapter aux différents types de filtres. On utilise donc le théorème de Millman à la borne non inverseuse : V− = r ·s r| + {zR} α 82 4. FILTRAGE ACTIF Puis à la borne inverseuse et en utilisant les inductances au lieu des impédances : VA = Y3 · VB Y3 + Y5 VB = e · Y1 + s · Y2 + VA · Y3 Σ4k=1 Yk On remplace dans l’expression de VA : VA = Y1 · Y3 Y2 · Y3 + α · Y32 ·e+ ·s 4 (Y3 + Y5 ) · Σk=1 Yk (Y3 + Y5 ) · Σ4k=1 Yk Puis en supposant le régime linéaire : VA = V− ⇐⇒ Y1 · Y3 ·e = (Y3 + Y5 ) · Σ4k=1 Yk α− Y2 · Y3 + α · Y32 (Y3 + Y5 ) · Σ4k=1 Yk ·s Et donc la fonction de transfert : (147) H = Y1 · Y3 4 (Y3 + Y5 ) · Σk=1 Yk − Y32 · α − Y2 · Y3 3.2. Passe bas. Pour avoir un passe bas il faut : Y1 ≡ R1 Y2 ≡ C2 Y3 ≡ R3 Y4 = o Y 5 ≡ C5 La fonction de transfert s’écrit : H = = (148) = 1 R1 · R3 1 1 1 1 1 1 C2 i · C2 · ω · + − 2+ + · C5 + · (i · ω) + C2 · C5 · (i · ω)2 · α − R3 R1 R3 R1 R3 R3 R3 R3 1 {1 + [(R1 + R3 ) · C5 + R1 · C2 ] · (i · ω) + R1 · R3 · C2 · C5 · (i · ω)2 } · α − R1 · C2 · (i · ω) 1/α α−1 1 + (R1 + R3 ) · C5 + · R1 · C2 · (i · ω) + R1 · R3 · C2 · C5 · (i · ω)2 α On a immédiatement pour la pulsation centrale : (149) Et donc le facteur de qualité : ωo = √ 1 R1 · R3 · C 2 · C 5 3. CELLULLE DE SALLEN KAY 1 = Q (150) α−1 (R1 + R3 ) · C5 + · R1 · C 2 α 83 1 R1 · R2 · C2 · C5 Q= 1 1 α−1 + + R3 · C 2 R1 · C 2 α · R2 · C5 √ · ωo ⇐⇒ 3.3. Passe haut. Pour le passe haut : Y1 ≡ C1 Y2 ≡ R2 Y3 ≡ C3 Y4 = o Y 5 ≡ R5 La fonction de transfert s’écrit alors : H (151) C · C · (i · ω)2 1 3 C1 + C3 C3 i · C3 · ω + · (i · ω) + C1 · C3 · (i · ω)2 · α − R5 R2 R2 = = 1 · R2 · R5 · C1 · C3 · (i · ω)2 α α−1 1 + (C1 + C3 ) · R2 + · R5 · C3 · (i · ω) + R2 · R5 · C1 · C3 · (i · ω)2 α 1 + R2 · R5 La pulsation centrale et le gain en basses fréquences : ωo = √ (152) 1 R2 · R5 · C1 · C3 Ho = 1/α Et le facteur de qualité : 1 R · R 2 5 · C1 · C3 1 1 1 α−1 + · + C2 C3 R5 α · R2 · C 2 √ (153) Q = 3.4. Passe bande. Il faut : Y1 ≡ R1 (154) Y2 ≡ R2 Y3 ≡ C3 Y4 = C4 Y5 ≡ R5 La fonction de transfert s’écrit : H (155) = i · C3 · ω R1 1 1 1 1 1 C4 i · C3 · ω 2 + + + + · C3 + · (i · ω) + (C3 · C4 ) · (i · ω) · α − R5 · R1 R5 · R2 R1 R2 R5 R5 R2 84 H 4. FILTRAGE ACTIF = i · C3 · ω R1 R1 + R2 + {[(R1 + R2 ) · R5 + R1 + R2 ] · C3 + R1 · R2 · C4 } · (i · ω) + R1 · R2 · R5 · C3 · C4 · (i · ω)2 i · C3 · ω ·α− R1 · R2 · R5 R2 = i · R2 · R5 · C 3 · ω α · (R1 + R2 ) + [(α − 1) · R1 · R5 · C3 + (R1 + R5 ) · R2 · C3 + R1 · R2 · C4 ] · (i · ω) + α · R1 · R2 · R5 · C3 · C4 · (i · ω)2 Puis en divisant par α · (R1 + R2 ) on a : H = i · R2 · R5 · C3 · ω α · (R1 + R2 ) R1 · R2 · R5 · C3 · C4 [(α − 1) · R1 · R5 + (R1 + R5 ) · R2 ] · C3 + R1 · R2 · C4 · (i · ω) + · (i · ω)2 1+ α · (R1 + R2 ) R1 + R2 La mise sous forme canonique permet de déterminer le gain en basses fréquences, la pulsation centrale et le facteur de qualité : Ho R2 · R5 · C3 = Q · ωo α · (R1 + R2 ) 1 [(α − 1) · R1 · R5 + (R1 + R5 ) · R2 ] · C3 + R1 · R2 · C4 = Q · ωo α · (R1 + R2 ) (156) On obtient immédiatement la pulsation centrale : 1 R1 · R2 · R5 · C3 · C4 = 2 ωo R1 + R2 r ⇐⇒ ωo = R1 + R2 R1 · R2 · R5 · C 3 · C 4 On peut ensuite déterminer la facteur de qualité : Q = 1 α · (R1 + R2 ) · ωo [(α − 1) · R1 · R5 + (R1 + R5 ) · R2 ] · C3 + R1 · R2 · C4 r R1 + R2 R1 · R2 · R5 · C 3 · C 4 = α· 1 α−1 1 1 1 + + · + R1 R2 R5 C4 R5 · C 3 (157) Et finalement le gain : Ho (158) = R2 · R5 · C 3 α · (R1 + R2 ) · α · (R1 + R2 ) [(α − 1) · R1 · R5 + (R1 + R5 ) · R2 ] · C3 + R1 · R2 · C4 = 1+ 1 α−1 C4 1 + + · R1 R2 R3 · C 3 R5 4. AUTRES TECHNIQUES 85 4. Autres techniques 4.1. Passe bande à commande numérique. Ici on propose un filtre passe bande, figure 1, dont la fréquence centrale dépend d’une commande numérique. Remarquons que le montage se compose de trois parties : • un filtre passe bas actif du premier ordre à ALI • un convertisseur Numérique / Analogique • un intégrateur de Miller En reprenant la sous section 3.7 on a : w =− (159) ZC2 · (−k · s) R4 k= R′ ·B 8·R Puis on utilise le théorème de Millman au point A et : s w e + + Zeq R1 R2 VA = ··· VA = o ⇐⇒ s = −Zeq · w e + R1 R2 ⇐⇒ s = − Zeq k · ZC2 Zeq · ·s − ·e R1 R4 R2 On en déduit la fonction de transfert : Zeq R2 Zeq · ZC2 1+k · R1 · R4 − (160) H = Où, pour rappel, en utilisant la section 1.1 on a : 1 1 = + i · C1 · ω Zeq R3 (161) On commence le calcul : H R1 · R4 · Zeq =− = − R1 · R2 · R4 + k · R2 · Zeq · ZC2 R1 · R4 k · R2 · ZC2 R1 · R4 1+ k · ZC2 · Zeq 86 4. FILTRAGE ACTIF Puis en divisant par le numérateur : H = − = − 1 1 =− R2 · ZC2 R2 · ZC2 R1 · R4 R2 R2 k· +k · · k· · ZC2 + R1 · R4 R1 · R4 k · ZC2 · Zeq R1 · R4 Zeq 1 k · R2 R2 + i · R2 · C1 · ω − i · R3 R1 · R4 · C2 · ω =− R3 R2 1 + i · R3 · C3 · ω − k 1 · R1 · R4 C2 · ω On reconnaît ici la structure d’un passe bande d’équation comme vu dans la section 4.3. Par unicité on peut donc écrire les égalités suivantes : Q = R3 · C1 ωo Q · ωo = k · R3 R1 · R4 · C2 Puis en effectuant le produit et la division on obtient : 1 R1 · R4 · C1 · C2 = ωo2 k Q2 = k · R32 C1 · R1 · R4 C2 Et finalement en explicitant la valeur de k : r (162) ωo (B) = 8 · R · R1 · C1 R′ · B s Q(B) = R32 C1 R′ · · ·B R1 · R4 8 · R C2 On remarque donc que la fréquence centrale est inversement proportionnelle à l’inverse de la commande B. Cependant on observe que plus la fréquence centrale est basse et moins le filtre devient sélectif. C’est un inconvénient de ce filtre à commande numérique. 4. AUTRES TECHNIQUES Table 1. Passe bande à commande numérique 87 88 4. FILTRAGE ACTIF 5. Conception de filtres Cette section va s’avérer être la plus mathématique de ce document. Des notions sur les polynômes seront utilisés mais tous les résultats ne seront pas forcément démontrés. 5.1. Cahier des charges. Jusqu’ici nous ne nous sommes fixés aucune contraintes. Nous avons étudié des montages déjà conçus. À partir d’ici nous allons voir comment, à partir des contraintes posées par un utilisateur, dimensionner un filtre. Les critères qui peuvent être fixés sont les suivants : • quel gabarit ? • passe bas • passe haut • passe bande • coupe bande • fréquence(s) de coupure(s) • gains minimaux et maximaux dans les bandes passante et coupée • quel comportement dans le gabarit ? • du gain • de la phase Les différents types de gabarits sont sur les figures 5,6 et 7. Sachant que pour le coupe bande le gabarit est exactement le complémentaire du passe bande. Sur les gabarits dessinés sont présents des points constituant en réalité la première partie du cahier des charges. La deuxième partie consiste à vouloir : • un gain constant ( on parle de réponse plate) ou non pour toutes les fréquences dans la bande passante • une phase linéaire ( ou non ) qui ( ne ) déformera ( pas ) le signal. 5. CONCEPTION DE FILTRES 89 G (ωp , Gmin ) (ωa , Gmax ) ω Figure 5. Gabarit passe bas G (ωa , Gmin ) (ωp , Gmax ) ω Figure 6. Gabarit passe haut G (ωp− , Gmin ) (ωa− , Gmax ) ωo ωp+ ωa+ Figure 7. Gabarit passe bande ω 90 4. FILTRAGE ACTIF 5.2. Structure des fonctions de transferts. 5.2.1. Notations. L’idée générale dans la conception des filtres et de toujours se ramener à un gabarit de passe-bas fictif pour pouvoir ensuite déterminer les paramètres dans un cadre normalisé. Ceci se fait à l’aide de deux étapes : permet de traiter indifféremment les fonctions de transfert comme normalisation des fractions de polynômes permet de passer du gabarit réel que l’on souhaite au gabarit passe transposition bas équivalent dans lequel tous les calculs seront effectués Cependant il ne faudra pas oublier de revenir dans l’espace de départ pour retrouver le gabarit réel. Ceci se fera donc dans l’ordre inverse : dé-transposition permet de retrouver le gabarit du cahier des charges dé-normalisation permet d’obtenir la fonction de transfert finale du filtre Pour la normalisation on a : Normalisation : notations avant transposition notati on de Laplace : p =i ·ω nor mali sati on : s = i · ω/ωp = i · x : s = ω/ωo = i · x passe − bas & passe − haut passe − bande & coupe − bande Pour on transpose le filtre en un filtre passe bas. Ceci se fait en posant un changement de variable s̃ et en posant B = 1/Q on a : Hpasse haut (s̃) = Hpasse bande (s̃) = Hcoupe bande (s̃) = 1 1 1+ s = 1 1 1 + s̃ 1 1+Q· s + s = 1 + s2 = 1 + B · s + s2 1 1 = 1 1 1 + s̃ 1+ · s + B s 1 B 1+ s + 1/s = 1 1 + s̃ 5. CONCEPTION DE FILTRES 91 Ce qui donne donc les nouvelles notations : Transposition passe haut : s̃ = 1/s 1 1 passe bande : s̃ = · s+ B s Notations après transposition s̃ = i · x̃ = ωp,o · p̃ coupe bande : s̃ = B s+ 1 s 92 4. FILTRAGE ACTIF 5.2.2. Rappels sur les polynômes. Ici de rapides rappels mathématiques sont donnés, sans aucunes démonstration. notation : ensemble des polynômes de degré au plus n ∈ N̄ : Kn [X] définition : polynôme : P ∈ Kn [X] ⇐⇒ ∃(ao , · · · an−1 ) ∈ Kn−1 définition : fonction polynomiale associée à P : ∀x ∈ K définition : racine : r ∈ K racine de P ⇐⇒ (X − r ) divise P définition : multiplicité α d’une racine : α ∈ N̄ K = R ou C P = ao + · · · an−1 · X n−1 f (x) = ao + · · · an−1 · x n−1 (X − r )α divise P propriété : racine de polynôme : r racine de P =⇒ f (x = r ) = 0 ⇐⇒ f (x) = (x − r ) · (b0 + · · · bm · x m ) m =n−1 propriété : multiplicité de racine : r racine de P de multiplicité α =⇒ f (x = r ) = ⇐⇒ f (x) = (x − r )α · (b0 + · · · bm · x m ) définition d α−1 f df (r ) = · · · = (r ) = 0 dx dx α−1 m =n−α : polynôme scindé : P scindé ⇐⇒ ∃(ro , · · · , rq ) ∈ Kq de multiplicités (αo , · · · , αq ) P = an−1 · Πqk=1 (X − rq )αq THÉORÈME : Alembert-Gauss : tout polynôme non constant est scindé sur C 5. CONCEPTION DE FILTRES 93 5.2.3. Généralités sur les fonctions de transfert. Comme nous avons pu le voir dans les expressions des fonctions de transfert des filtres précédents, les coefficients des polynômes en i · ω sont tous réels car sont fonctions de grandeurs physiques : résistances, bobines etc. De plus le polynôme du dénominateur n’est jamais constant, ce qui va nous permettre d’utiliser le théorème de d’Alembert Gauss. De manière générale, la fonction de transfert d’un filtre s’écrit : Fonction de transfert (m, n) ∈ N̄ 2 m<n rk : r aci ne de p 7→ N(p) pk : r aci ne de p 7→ D(p) βk : multiplicité de rk (163) H(p) = Σm bk · p k N(p) = k=1 D(p) Σnk=1 ak · p k K = bm /an αk : multiplicité de pk = K· βk Πm k=1 (p − rk ) m Πk=1 (p − pk )αk Les pk∈J1;nK sont appelés pôles de la fonction de transfert. Puis, la transposition a permis d’étudier un filtre fictif de variable s̃. On peut montrer que la forme générale du gain du filtre fictif s’écrit : Gain du filtre fictif ˜ G(x̃) = (164) K ′2 · 2 βk 2 Πm k=1 (x̃ + r˜k ) Πnk=1 (x̃ 2 + p˜k 2 )α˜k 94 4. FILTRAGE ACTIF En effet, on part de la fonction de transfert du filtre fictif. Tout d’abord, puisque tous les polynômes sont a coefficients réels on a : H ∗ (s̃) = H(−s̃) car : ∗ H (s̃) k ∗ ˜∗ Σm N ∗ (s̃) k=1 bk · (i · ω) = n D∗ (s̃) Σk=1 a˜k ∗ · [(i · ω)k ]∗ = k ˜· Σm k=1 bk (−i · ω) = H(−s̃) ∗ n Σk=1 a˜k · (−i · ω)k = Et ceci va nous permettre de réécrire le gain du filtre. En effet pour rappel le gain s’écrit : G(s̃) = |H(s̃)| = p H(s̃) · H ∗ (s̃) = p H(s̃) · H(−s̃) Or les polynômes étant scindés on a : ˜ G(s̃)2 ˜ = K̃ 2 · βk Πm Πm (−s̃ − r˜k )βk k=1 (s̃ − r˜k ) · nk=1 n α ˜ k Πk=1 (s̃ − p˜k ) Πk=1 (−s̃ − p˜k )α˜k = K ′2 · 2 βk 2 Πm k=1 (−s̃ − r˜k ) Πnk=1 (−s̃ 2 − p˜k 2 )α˜k = K ′2 · 2 βk 2 Πm k=1 (x̃ + r˜k ) Πnk=1 (x̃ 2 + p˜k 2 )α˜k ˜ ˜ G(x̃)2 5.2.4. Causalité. La causalité d’un filtre va nous indiquer si matériellement ( à l’aide de vrais composants électroniques ) on peut effectuer ou non le filtre souhaité. Définition : Fonction Causale Soit Df le domaine de définition d’une fonction f . (165) f causale ⇐⇒ Df = R+ Un retour sur le passage en complexe s’impose ici. En réalité le passage en complexe est une transformée de Fourier notée F. Il s’agit, grossièrement et dans le cas de l’électronique, d’une opération permettant de lier les grandeurs : temps t et fréquence ν = ω/(2 · π) via une relation mathématique, non abordée ici. Bien évidement l’opération inverse existe, appelée Transformée de Fourier Inverse et est notée F −1 . 5. CONCEPTION DE FILTRES ω < ωp ω ≥ ωp 1 0 GdB F domaine temporel − → t − → t F 95 domaine fréquenciel ω F −1 ←−− ω Il était annoncé dans la sous-section 2.5 que la fonction de transfert relie l’entrée et la sortie par un simple produit par une fonction ω → H(ω) : S(ω) H(ω) · E(ω) = Mais puisque ici la variable est ω, cela indique que l’on est dans le domaine fréquenciel. Donc toute l’étude des filtres effectuée jusqu’ici nous informe sur comment vont être impactées les composantes spectrales ( chaque fréquence ) d’un signal, mais on ne sait toujours pas à quoi ressemble son allure dans le temps, ce qui importe peu en réalité. Néanmoins ce qui nous importe c’est la nature causale ou non du filtre et donc de sa fonction de transfert. On a donc, via la transformée de Fourier inverse, une expression temporelle de la fonction de transfert : Fonction de transfert : domaine temporel (166) (167) F domaine temporel − → t 7→ h(t) − → t 7→ h(t) F domaine fréquenciel ω 7→ H(ω) F −1 ←−− ω 7→ H(ω) Dans le cas du filtrage, le cas idéal serait d’avoir un passe bas du type : Ceci se traduirait mathématiquement par une fonction porte de largeur ωp : H(ω) = 1[0,ωp [ (ω) = 1 si ω ∈ [o, ωp [ = si ω ≥ ωp 0 Cet exemple est représenté graphiquement sur le graphe 8. Ce qui prouve bien que ce n’est pas parce qu’un filtre est causal dans le domaine des fréquences qu’il est causal dans le domaine temporel. Un interprétation de la causalité est que, si la fonction de transfert n’est pas causale, alors il existe une sortie t 7→ s(t) avant même que le temps ai commencé à s’écouler, ce qui est naturellement impossible. 5.2.5. Stabilité. 96 4. FILTRAGE ACTIF 1 h,H H(ω) = 1[0,5[ (ω) h(t) = F −1 (H)(t) ≡ 0.5 sin(t) t 0 −6 −4 −2 0 2 t ,ω 4 6 8 10 12 Figure 8. Passe bas idéal et réponse temporelle désignation domaine temporel domaine fréquentiel t 7→ f (t) = L−1 (F )(t) p 7→ F (p) = L(f )(p) Il existe différents qualificatifs associés au mot stabilité. Dans notre cas il s’agit de stabilité au sens B.I.B.O. pour Bounded Input Bounded Output. Un système est dit B.I.B.O. stable s’il est stable au sens B.I.B.O. C’est à dire que si l’on envoie dans le système un signal borné ( i.e. ne pouvant pas valoir ±∞ ), alors la sortie sera bornée également. L’étude de la stabilité porte donc sur l’étude des pôles de la fonction de transfert. En effet on a vu que le numérateur et le dénominateur sont scindés sur C. Par conséquent ce ne sont pas les racines qui risquent de faire diverger ponctuellement la fonction de transfert mais bien les pôles. Finalement on teste la stabilité d’un système avec l’envoi d’une impulsion, modélisée mathématiquement par une distribution de Dirac notée δto 1 qui, brièvement et ( très ) grossièrement, peut être considérée comme une fonction nulle partout sauf en to où elle vaut +∞. A été évoqué une opération appelée transformée de Fourier. Cependant celle-ci ne permet pas de rendre compte de la totalité des phénomènes. Une généralisation de cette transformée a été introduite sous le nom de Transformée de Laplace, notée L et qui possède également une transformée inverse L−1 . Comme pour la transformée de Fourier, elle permet de passer du domaine temporel au domaine fréquentiel. Une propriété intéressante est sa linéarité, c’est à dire : L (Σnk=1 λk · fk ) = Σnk=1 λk · L(fk ) . Ce qui est à savoir pour la démonstration du résultat important de ce paragraphe est dans le tableau ci-contre, donnant l’expression de quelques transformées de Laplace usuelles. Soient (a, k) ∈ R × N. 1. trop notée par les physiciens δ(to ) 5. CONCEPTION DE FILTRES 97 On a les transformées suivantes : f F δo 1 k! tk exp(−a · t) t k · exp(−a · t) p k+1 1 p+a k! (p + a)k+1 On a le résultat suivant 2 : Condition de stabilité h est B.I.B.O. − stable ⇐⇒ ∀k ∈ J1; nK (168) <(pk ) < 0 Où <(pk ) est la partie réelle de pk . En effet on a lorsque l’on rentre une impulsion dans un système. S(p) = H(p) · E(p) = K · N(p) ·1 Σnk=1 (p − pk )αk (α1 ) (αn ) Puis en utilisant la décomposition en éléments simples on a l’existence de (A(1) , · · · , A(1) ) ∈ Rn n , · · · , An 1 , · · · , A1 tels que : " S(p) = K· 1 Σα k=1 A(k) An(k) αn 1 + · · · + Σ k=1 (p − p1 )k (p − pn )k # Puis par transformée inverse on a, en utilisant la linéarité : s(t) = K· h i (k) (k) αn k−1 p1 ·t k−1 pn ·t 1 Σα A + · · · + Σ A · t · e · t · e 1 1 k=1 k=1 Et : ∀k ∈ J1; nK exp(pk · t) = exp[<(pk )] · exp[i · =(pk )] exp(pk · t) → H + ∞ ⇐⇒ <(pk ) < 0 H 2. Pour les curieux, les polynômes ayant la partie réelle de toutes leurs racines négative sont appelés polynômes de Hurwitz. Ces polynômes sont centraux dans l’étude de la stabilité des systèmes. Le théorème de Routh-Hurwitz, dont une démonstration est ici, donne une méthode systématique pour savoir si un système sera, ou non, B.I.B.O.-stable. 98 4. FILTRAGE ACTIF En pratique si l’un des pôles est trop proche de l’axe des imaginaires alors le système est susceptible de faire passer la partie réelle d’un pôle chez les positifs et donc déstabiliser le système. Des notions de marges sont alors à prendre en compte. 3 5.3. Types de filtres. Ici, avant de détailler leur étude, sont présentés les différents types de filtres exposés dans ce document et leurs avantages / inconvénients. Tout d’abord notons la présence de deux grandes familles : • les filtres polynomiaux : Bessel-Thomson, Butterworth, Chebichev Direct, Legendre • les filtres non polynomiaux : Chebichev Inverse, Cauer La différence fondamentale est l’écriture du dénominateur de la fonction de transfert. On est amené à définir deux fonctions : Fonctions d’Approximation ω 7→ A(ω) et caractéristique ω 7→ K(ω) (169) ∀ω ∈ R+ A(ω) p = 1/G(ω) = 1 + |K(ω)|2 = s 1+ F (p) P (p) 2 où K est la fonction caractéristique. La nature polynomiale ( ou non ) du filtre repose sur la nature de la fonction caractéristique : Nature de filtre et fonction caractéristique (170) (171) K ∈ Cn [X] ⇐⇒ filtre polynomial ∈ / Cn [X] ⇐⇒ filtre non polynomial Avant de détailler les études on peut lister les avantages et inconvénients des différents types de filtres dans la table ??. Enfin les filtres seront présentés par type ( polynomial ou non ) puis par ordre alphabétique, ordre peu courant dans les écrits sur les filtres. Ainsi est présenté en premier les filtres de Bessel-Thomson-Kiyasu au lieu de Butterworth comme traditionnellement. 3. Pour plus de précisions, voir ici. 5. CONCEPTION DE FILTRES Qui Avantages 99 Inconvénients Filtres Polynomiaux Bessel Thomson • Phase linéaire • distorsion minimale • Coupure pas très raide • complexité la plus grande Butterworth • Gain plat dans la bande passante • comportement strictement monotone • Pente après la coupure relativement faible Chebichev Direct • Coupure plus raide que le Bessel • Ondulations du gain dans la bande passante • Ondulations proportionnelles à l’ordre • Phase non linéaire Legendre • Gain plat dans la bande passante • Coupure plus raide que le Bessel • Coupure moins raide que le Chebichev Filtres Non Polynomiaux Cauer • Coupure la plus raide possible • • Ondulations du gain dans les bandes passante et atténuée • phase non linéaire Chebichev Inverse • Gain plat dans la bande passante • Coupure raide • Ondulations du gain dans la bande atténuée 100 4. FILTRAGE ACTIF 5.4. Filtres de Bessel-Thomson-Kiyasu ( BTK ). Les filtres BTK 4 sont des filtres dont l’intérêt, comme indiqué dans la table précédente, ne réside pas dans l’atténuation mais dans la conservation de la forme des signaux. Ceci n’est possible que si le déphasage est parfaitement linéaire avec la fréquence. La fonction de transfert idéale serait donc celle donnée par la relation 172. Comme toujours en sciences, l’idéalité n’est pas réalisable matériellement, on essaie donc d’approcher cette fonction de transfert à l’aide de polynômes appelés polynômes de Bessel notés Bn (172) H(s̃) = exp(−s̃) Fonction de transfert d’un filtre de Bessel - Thomson - Kiyasu d’ordre n (173) H(s̃) = Bn (0) Bn (s̃) \ Bn (s̃) = Σnk=0 n (2 · n − k)! k · · s̃ n! · 2n−k k On va le vérifier pour l’ordre deux car les calculs sont relativement lourds. 4. Le nom de Kiyasu est ajouté intentionnellement dans ce document car c’est à l’origine lui qui a travaillé sur ces filtres. Un peu d’honnêteté intellectuelle s’impose 5. CONCEPTION DE FILTRES 101 On a donc la fonction de transfert qui s’écrit : H(s̃) = e −s̃ = 1 ch(s̃) + sh(s̃) e s̃ + e −s̃ e s̃ − e −s̃ et sh(s̃) = . Une méthode pour obtenir les polynômes a de Bessel est peu habituelle. En 2 2 effet nous allons chercher un développement polynomial des fonctions cosinus hyperbolique ch et sinus hyperbolique où ch(s̃) = sh. Pour ceci on va chercher à Développer en Série de Laurent ( DSL ) la fonction cotangente hyperbolique notée cth définie par : cth(s̃) = ch(s̃)/sh(s̃) Une méthode classique et d’utiliser le Développement en Série Entière ( DSE ) de la dérivée pour ensuite utiliser le théorème d’intégration termes à termes : cth′ (s̃) = −1/sh2 (s̃) Or le DSE de sh s’obtient à partir du DSE de l’exponentielle : ∀s̃ ∈ R exp(s̃) = 1 + s̃ + s̃ 3 s̃ 3 s̃ 4 + + + ◦(s̃ 5 ) 2! 3! 4! Nous devons pousser l’ordre du DSE de l’exponentielle à l’ordre cinq car la mise au carré du DSE de cth′ n’ira qu’à l’ordre trois à cause des ◦(.)... s̃ 3 + ◦ s̃ 5 3! s̃ 4 sh(s̃)2 = s̃ 2 + + ◦(s̃ 5 ) 3! ∀s̃ ∈ R sh(s̃) = s̃ + ∀s̃ ∈ R On a donc la dérivée qui s’écrit : cth′ (s̃) = −1 −1 1 = 2· 4 2 s̃ s̃ s̃ s̃ 2 + + ◦(s̃ 4 ) 1+ + ◦(s̃ 3 ) 3! 3 Que l’on va chercher à décomposer en éléments simples : ∃(α, β, γ) ∈ C3 \ cth′ (s̃) = α β + 2+ s̃ s̃ γ 2 1+ s̃ + ◦(s̃ 3 ) 3 On obtient rapidement, en utilisant la méthode des limites, les valeurs des coefficients β, γ : lim s̃ 2 · cth′ (s̃) = β = −1 s̃→0 102 4. FILTRAGE ACTIF Une autre méthode consiste à utiliser le résultat suivant : (174) cth(s̃) = 1 1 + 3 1 s̃ + 5 1 s̃ + 7 s̃ + ··· s̃ Qui en réalité s’obtient en écrivant le DSE des fonctions ch et sh puis d’en faire les divisions euclidiennes successives pour 2·n+1 en obtenir le développement en fraction continue. Pour l’ordre n souhaité on arrête le développement à la fraction s̃ pour finalement tout remettre sous le même dénominateur. Ci-contre les huit premiers polynômes de Bessel. B0 (X) = 1 B1 (X) = 1+X B2 (X) = 3 + 3 · X + X2 B3 (X) = 15 + 15 · X + 6 · X 2 + X 3 B4 (X) = 105 + 105 · X + 45 · X 2 + 10 · X 3 + X 4 B5 (X) = 945 + 945 · X + 420 · X 2 + 105 · X 3 + 15 · X 4 + X 5 B6 (X) = 10, 395 + 10, 395 · x + 4, 725 · X 2 + 1, 260 · X 3 + 210 · X 4 + 21 · X 5 + X 6 B7 (X) = 135, 135 + 135, 135 · X + 62, 370 · X 2 + 17.325 · X 3 + 3, 150 · X 4 + 378 · X 5 + 28 · X 5 + X 7 On peut démontrer la stabilité des filtres BTK d’ordre n à l’aide du critère de Routh-Hurwitz. On peut néanmoins le vérifier avec les filtres d’ordres n = 1 et n = 2. En effet pour le filtre d’ordre n = 1 : B1 (s̃) = 0 ⇐⇒ s̃ = −1 (175) La partie réelle étant strictement négative, le filtre est bien stable. De même pour second ordre : B1 (s̃) = √ √ −3 − i 3 −3 − i 3 s̃ − · s̃ + 2 2 Dont les parties sont réelles sont manifestement négatives. 5. CONCEPTION DE FILTRES 103 ℑ(s̃) pôles de H 1 ℜ(s̃) −1 1 −1 Figure 9. Pôles filtre de Bessel-Thomson-Kiyasu 0 GdB −10 ordre n = 1 ordre n = 2 −20 ordre n = 3 −30 −40 10−1 100 101 100 s̃ 101 φ 0 −9o −100 ordre n = 1 ordre n = 2 ordre n = 3 −18o −200 10−1 5.5. Filtres de Butterworth. Les filtres de Butterworth sont tels que dans la bande passante le gain doit être constant et le profil du gain doit être strictement monotone. Pour se faire le gain des filtres doit prendre la forme donnée par la relation 176. Un coefficient appelé facteur de forme, ε, permet de fixer l’atténuation maximale à la fréquence de coupure. Fonction de transfert et pôles d’un filtre de Butterworth ∀n ∈ N (176) (177) PBTT |H(s̃)|2 = i ·π ·(2·k+1) 1 2 ·n , = pk = √ · e n ε ± 1 1 + ε2 · |s̃|2·n k∈ ε ∈]0, 1] 0, · · · , 4·n−1 2 =(pk ) < 0 104 4. FILTRAGE ACTIF Pour les pôles on résout : ∀n ∈ N∗ 1 + (ε · p̃ n )2 = 0 ⇐⇒ (ε · p̃ n + i ) · (ε · p̃ n − i ) = 0 n ε · p̃±,k = e ±i·(π/2+2·k·π) k ∈ Z a priori √ i ·π −n ⇐⇒ p̃k = ε · exp ± · (2 · k + 1) k ∈ Z a priori 2·n √ A priori car on remarque que les solutions sont placées sur un cercle C de rayon RC = 1/ n ε. Ainsi on doit donner le ⇐⇒ domaine de variations de k pour éviter de parcourir plusieurs fois C. k doit être tel que : 0 ≤ (2 · k + 1) · π 2·n 0≤ 2·k +1 0≤ k <2·π <4·n 4·n−1 ≤ 2 Ainsi pour les premiers ordres on a : n=1 =⇒ k ∈ {0, 1} n=2 =⇒ k ∈ {0, 1, 2, 3} n=3 =⇒ k ∈ {0, 1, 2, 3, 4, 5} .. . .. . .. . Finalement on peut retirer ± des solutions car cela fait compter deux fois les mêmes pôles. Dans l’exemple de l’ordre n = 2 on a comme pôles : π e 4, π 7·π − + e 4 =e 4 , + 3·π e 4 , 3·π 5·π − + e 4 =e 4 , + 5·π e 4 , + 7·π e 4 + ··· Il faut noter cependant que les pôles obtenus sont ceux du gain et pas ceux du filtre. Dans la partie implémentation Matlab sera donné un code qui permet d’extraire de la liste des pôles du gain, la liste des pôles du filtre. Facteur de forme et atténuation à la coupure (178) Gmin = G(|s̃| = 1) = 1o · log1o (1 + ε2 ) ⇐⇒ ε = p 1o Gmin /1o − 1 5. CONCEPTION DE FILTRES 105 ℑ(s̃) pôles de H pôles de H ∗ 1 ℜ(s̃) −1 1 −1 Figure 10. Pôles filtre de Butterworth pour n = 2 et ε = 1 Ordre minimal d’un filtre de Butterworth (179) log1o 1o −GdB,min /1o − 1 − 2 · log1o (ε) N> 2 · log1o (s̃a ) En effet il faut, lorsque s̃ > s̃a , que le gain soit inférieur au gain max GdB,max . Mais puisque le gain en décibels est strictement décroissant on a : GdB,a < GdB,max et donc : GdB,a < GdB,max ⇐⇒ 2o · log1o ⇐⇒ |s̃|2·n a > p ! 1 1 + ε2 · |s̃|2·n a < GdB,max 1o −GdB,max /1o − 1 ε2 On obtient alors le résultat en prenant le logarithme décimal de l’inégalité. Le changement de signe de l’inégalité provient de la multiplication par −1. Fréquence de coupure pour une atténuation imposée par l’utilisateur Si on souhaite que pour la pulsation de coupure on ait une perte de α dB il faut : (180) 2o · log1o [G(|s̃|a )] = −α ⇐⇒ |s̃|a = p 1o α/1o − 1 2·n En effet : G(s̃a ) = −α (181) Puis en prenant la racine on obtient le résultat. ⇐⇒ α = log1o 1 + |s̃|2·n a 1o ⇐⇒ α/1o |s̃|2·n −1 a = 1o 106 4. FILTRAGE ACTIF 0 GdB −20 ordre n = 1 ordre n = 2 ordre n = 3 −40 −60 10−1 100 101 100 s̃ 101 φ 0 −50 ordre n = 1 ordre n = 2 ordre n = 3 −9o 10−1 Fonction de transfert et pôles d’un filtre de Chebichev (182) (183) 5.6. Filtres de Chebichev. |H(s̃)|2 = 1 1 + ε2 · |Cn |2 (s̃) PC = p k = σ k + i · ω k \ Cn (s̃) = Σnk=0 (−1)k · 2n−2·k · ch σk2 ar gsh(1/ε) n 2 + sh (n − k − 1)! k! · (n − 2 · k)! ωk2 ar gsh(1/ε) n 2 = 1 5. CONCEPTION DE FILTRES 107 En effet : 1 + ε2 · |Cn |2 (s̃) = 0 ⇐⇒ (1 + i · ε · Cn (s̃)) · (1 − i · ε · Cn (s̃)) = 0 ⇐⇒ Cn (s̃) = ± ⇐⇒ ±1 n · ar ccos(s̃) = ar ccos i · ε 1 i ·ε Puis en utilisant le fait que l’on a : (184) ar gsh = sh−1 (185) ∀x ∈ R ar ccos(i · x) = (186) ∀x ∈ R cos(i · x) = ch(x) π − i · ar gsh(x) 2 si n(i · x) = i · sh(x) On peut donc reprendre : ar ccos(s̃) s̃ 1 π 1 ±1 · + 2 · k · π − i · · ar gsh k ∈ Z a pr i or i n 2 n ε π 1 ±1 = cos · (2 · k + 1) − i · · ar gsh k ∈ Z a pr i or i 2·n n ε π π 1 ±1 1 ±1 = cos · (2 · k + 1) · ch · ar gsh + i · si n · (2 · k + 1) · sh · ar gsh 2·n n ε 2·n n ε = k ∈ Z a pr i or i On peut donc poser, comme suggéré par l’encadré : (187) σk (188) ωk Et on remarque comme par hasard π 1 ±1 · (2 · k + 1) · ch · ar gsh = cos 2·n n ε π 1 ±1 = si n · (2 · k + 1) · sh · ar gsh 2·n n ε que l’on a : σk2 ωk2 + ch(· · · )2 sh(· · · )2 = cos(· · · )2 · 2 ch(· · · )2 2 sh(· · · ) + si n(· · · ) · =1 ch(· · · )2 sh(· · · )2 On obtient donc que les pôles {s̃k } sont placés sur une ellipse de demi axes diminuant avec l’ordre du filtre. Quant au domaine de variation, comme pour le filtre de Butterworth, pour éviter de parcourir plusieurs fois l’ellipse obtenue on prend k ∈ {o, 1, · · · , n − 1}. Il est a noté que dans certains écrits l’ellipse est tournée de π/2. Ceci s’explique que sont placés en réalité les pôles pk = s̃k /i ce qui introduit un déphasage de π/2 et qui se retrouve lors de la démonstration où σk et ωk sont alors échangés. On échange 108 4. FILTRAGE ACTIF ℑ(s̃) 4 pôles de Hpôles de H ∗ ℜ(s̃) −4 4 −4 Figure 11. Pôles filtre de Chebichev pour n = 2 et ε = 1 donc le petit demi axe avec le demi grand axe et donne donc une ellipse pivotée. Ci-contre les huit premiers polynômes de Chebichev. C0 (X) = 1 C1 (X) = X C2 (X) = C3 (X) = −3 · X + 4 · X 3 C4 (X) = C5 (X) = 5 · X − 2o · X 3 + 16 · X 5 C6 (X) = C7 (X) = −7 · X + 56 · X 3 − 112 · X 5 + 64 · X 7 −1 + 2 · X 2 1 − 8 · X2 + 8 · X4 −1 + 18 · X 2 − 48 · X 4 + 32 · X 6 Ordre d’un filtre de Chebichev r ar ccos (189) n G(s̃a ) < GdB,min > ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ 1o GdB,min /1o − 1 ε2 ! ar ccos(s̃a ) −1o · log1o [1 + ε2 · |Cn |2 (s̃a )] < GdB,min s 1o GdB,min /1o − 1 |Cn |(s̃a ) > ε2 p 1o GdB,min /1o − 1 cos[n · ar ccos(s̃a )] > ε p G /1o 1o dB,min −1 n> ε · ar ccos(s̃a ) 5. CONCEPTION DE FILTRES 109 Fréquence de coupure d’un filtre de Chebichev 1 |s̃a | = cos n · ar ccos ε (190) G(s̃a ) = 1/2 ⇐⇒ 1 + ε2 · |Cn |2 (s̃a ) = 2 ⇐⇒ Cn (s̃a ) = 1/ε ⇐⇒ 1 ar ccos(s̃) = · ar ccos n 1 ε Puis en prenant le cosinus on a le résultat. GdB 0 −10 ordre n = 1 ordre n = 2 −20 −30 ordre n = 3 10−1 100 0 φ( ◦ ) 50 −50 −100 ordre n = 1 ordre n = 2 ordre n = 3 −9o 10−1 100 s̃ 5.7. Filtres de Legendre. Les filtres de Legendre n’utilisent pas directement les polynômes de Legendre, mais une transformation de ceux ci. Ces polynômes sont donnés par la relation 191. Fonction de transfert d’un filtre de Legendre (191) |H(s̃)|2 = 1 1 + ε2 · L2n (s̃) \ Ci-contre les huit premiers polynômes de Legendre. Ln (s̃) = Σnk=0 (−1)k · n 2 · (n − k) · · s̃ k k n 110 4. FILTRAGE ACTIF L0 (X) = L1 (X) = X L2 (X) = L3 (X) L4 (X) L5 (X) L6 (X) L7 (X) 1 1 3 − + ·X 2 2 3 5 = − + · X2 2 2 3 3o 35 = + − · X2 + · X4 8 8 8 7o 63 15 ·X− · X3 + · X5 = + 8 8 8 5 1o5 315 231 = − + · X2 − · X4 + · X6 16 16 16 16 35 315 693 429 = − ·X+ · X3 − · X5 + · X7 16 16 16 16 On pose une fonction υk telle que : υk (x) = Σkm=o am · Lm (x) (192) am = √ 1 2 · (m + 1) Les polynômes de Legendre modifiés Ln sont obtenus à l’aide de la relation 193 Z Ln = (193) 2·X−1 −1 [υk (x)]2 dx L0 (X) = 1 L1 (X) = X L2 (X) = X2 L3 (X) = X − 3 · X2 + 3 · X3 L4 (X) = 3 · X2 − 8 · X3 + 6 · X4 L5 (X) = X − 8 · X 2 + 28 · X 3 − 4o · X 4 + 2o · X 5 L6 (X) = 6 · X 2 − 4o · X 3 + 1o5 · X 4 − 12o · X 5 + 5o · X 6 L7 (X) = X − 15 · X 2 + 1o5 · X 3 − 355 · X 4 + 615 · X 5 − 525 · X 6 + 175 · X 7 5.8. Filtres non polynomiaux. Ces filtres sont appelés filtres elliptiques ou de Cauer et sont plus complexes à réaliser. Vous trouverez ici un article tiré de la revue scientifique Techniques de l’ingénieur décrivant parfaitement ces types de filtres et dans lequel vous trouverez des abaques utiles pour déterminer l’ordre de filtres. Néanmoins vous trouverez sur la figure 12 un graphe ( tiré de l’article cité ) superposant les atténuations de différents types de filtres pour un même ordre. On observe que pour un même ordre, les filtres elliptiques présentent une atténuation bien plus importante. 5. CONCEPTION DE FILTRES 111 0 GdB −10 ordre n = 2 ordre n = 3 −20 ordre n = 4 −30 10−1 100 s̃ φ (◦ ) 0 −50 ordre n = 2 ordre n = 3 ordre n = 4 −9o 10−1 100 s̃ Figure 12. Comparaison des atténuations de différents filtres Chapitre 5 Introduction à la microélectronique 1. Introduction aux SemiConducteurs ( SC ) L’objectif ici n’est pas de donner de détailler les calculs ou d’être exhaustif, juste de donner les grandes idées et formules nécessaires à l’établissement de la loi de Shockley. 1.1. Généralités. 1.1.1. Énergie de GAP. Les semiconducteurs sont des matériaux à mi-chemin entre les isolants et les conducteurs. La différence fondamentale est du point de vue atomique. L’atome est composé d’un noyau et des électrons qui gravitent autour en couches, elles sont appelées bandes. Bandes d’énergie • EC : l’énergie de bas de bande de Conduction • EV le haut de la bande de V alence Les électrons présents dans la bande de conduction, dits électrons de conduction, peuvent être plus facilement arrachés de l’atome que les électrons présents dans la bande de valence, dits électrons de valence. Les électrons peuvent passer d’une bande à une autre en leur fournissant de l’énergie. L’énergie nécessaire est appelée l’énergie de gap. on a : Énergie de Gap (194) EGAP = EC − EV Figure 1. Bandes d’énergie 113 114 5. INTRODUCTION À LA MICROÉLECTRONIQUE On distingue donc les (semi)conducteurs et isolants en fonction de leur énergie de gap. Avant tout on appelle énergie thermique la quantité Eth : Énergie thermique Eth = kB · T ≈ 25 meV (195) T = 3oo K où kB ≈ 1.4 · 10−23 J/K ≈ 8.6 · 1o −5 eV /K est la constante de Boltzmann et T la température en kelvin K. Ainsi : EGAP > 2oo · kB · T ≈ 5 eV EGAP ∈]1oo; 2oo[·kB · T EGAP < 1oo · kB · T ≈ 2.5 eV : i solant : semi conducteur s : conducteur 1.1.2. Composition. Les matériaux semiconducteurs font partie des cristaux covalents. Il s’agit des cristaux ayant quatre électrons sur la couche périphérique de l’atome. Il s’agit des éléments de la colonne IV de la table de Mendeleiv : C : Car bone Si : si li ci um Ge : ger mani um Sn : tai n P b : plomb Mais en pratique seuls le silicium et le germanium sont uitlisés en tant que composants de base à semiconducteurs. En effet le plomb et l’étain ont des densité supérieures et donc le GAP est plus faible. Leurs propriétés sont métalliques. Quant au carbone c’est un isolant mais en fonction de sa structure cristallographique il peut être conducteur ( les nano-tubes de carbone ). 1. INTRODUCTION AUX SEMICONDUCTEURS ( SC ) 115 Mais on peut associer les semiconducteurs entre eux pour fabriquer des semiconducteurs composés et presenter des caractéristiques particulières. La règle est d’avoir quatre électrons de valence. On peut donc avoir des matériaux conducteurs fabriqués à l’aide de Galium ( Ga ) et Arséniure As : GaAs par exemple. 1.1.3. Dopage. On parle de dopage lorsque l’on introduit des impuretés dans la structure cristaline du matériau semiconducteur. On peut introduire deux types d’impuretés. Types d’impuretés • impureté donneuse : donne un électron qui peut se déplacer dans la maille cristaline. • impureté accepteuse : lorsque l’impureté ionise le cristal et donc un des électrons de conduction d’un atome se libère. On peut aussi définir le type de dopage : Types de dopage • dopage N : impuretés de type donneuse, concentration notée ND . • dopage P : impuretés de type accepteuse, concentration notée NA . Les figures suivantes illustrent ceci. On définit aussi deux types principaux de semiconducteurs : Figure 2. Dopage N, atome de phosphore dans maille de Silicium Figure 3. Dopage P, atome de Bore dans maille de Silicium Types de semiconducteurs • semiconducteur intrinsèque : semiconducteur non dopé • semiconducteur extrinsèque : semiconducteur dopé Lorsque le semiconducteur est tropdopé ont parle de semiconducteur dégénéré. 1.1.4. Porteurs de charges et loi d’action de masse. Comme on parle d’électron libre, porteur de charge négative, on parle de trou : 116 5. INTRODUCTION À LA MICROÉLECTRONIQUE Définition des porteurs • électron ( e − ) : la concentration est notée n • trou ( h+ ) : ensemble des électrons de valence moins un électron, la concentration est notée p À tout moment la neutralité électrique impose la relation suivante. Équation de neutralité électrique (196) n + NA = p + ND où : Concentrations en porteurs pour SC non dégénéré n =2· (197) p =2· (198) 2 · π · mc · kB h2 2 · π · mv · kB h2 3/2 ·T 3/2 ·T 3/2 3/2 EC − EF · e kB · T − EF − EV · e kB · T − Où : • mc : est la masse effective 1 des électrons de la bande de conduction • mv : est la masse effective des trous de la bande de valence • h : la constante de Planck • EF : l’énergie du niveau de Fermi 2 Pour les curieux, cette expression est vraie uniquement dans le cadre de l’approximation des gaz dillués, dite approximation de Boltzman. Une fois ceci obtenu on a la loi d’action de masse : Loi d’action de masse (199) n·p = ni2 ni = 2 · 2·π· √ mc · mv · kB · T h2 3/2 EGAP k ·e B ·T − Où ni est la concentration en porteurs intrinsèques, c’est à dire les porteurs présents dans le matériau intrinsèque. 1. l’interaction des porteurs avec la maille cristaline leur confère une masse fictive supplémentaire 2. défini juste après 1. INTRODUCTION AUX SEMICONDUCTEURS ( SC ) 117 1.1.5. Niveau de Fermi. La distribution de Fermi-Dirac est densité de probabilité qui est fonction de énergie des électrons : Distribution de Fermi-Dirac E 7→ F (E) = (200) 1 E − EF e kB · T + 1 Cette distribution permet de donner la quantité de d’électrons passés dans la bande de conduction. On peut remarquer que : (201) li m F(E) = 1 ≡ bande de v alence li m F(E) = o ≡ bande de conducti on E→−∞ (202) E→+∞ ∀T ∈ R+ (203) : F(EF ) = 1/2 Sur le graphe ci-contre on trace les distributions de Fermi. Auxquelles sont ajoutés deux traits noirs. • À la gauche de E = 1/2 : bande de valence √ • À la droite de E = 1/ 2 : bande de conduction Ces valeurs sont arbitraires. On remarque que plus on temps vers les basses températures et plus la pente est abrupte. La quasi-totalité des électrons sont dans la bande de valence. Par contre plus on augmente la température et moins la pente est √ abrupte et la distribution n’est plus nulle passé E = 1/ 2, des électrons sont dans la bande de conduction. F(E) 1 T = 11 K T = 348 K T = 1162 K 0.5 0 −0.1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 E 0.6 0.7 0.8 0.9 1 1.1 Figure 4. Distribution de Fermi On définit des niveaux de Fermi en fonction du caractère intrinsèque ou extrinsèque du semiconducteur. La position du niveau de Fermi va donc informer sur la répartition des concentrations entre la bande de valence et la bande de conduction. Lorsque le semiconducteur est intrinsèque il y a unicité du niveau de Fermi, il est dit niveau de Fermi intrinsèque et noté EF ,i . À contrario, lorsque le semiconducteur est dopé, le niveau de Fermi se déplace et est noté EF ,n pour le dopage N et EF ,p pour le dopage P. Graphiquement on a la figure 5. Lorsque le semiconducteur n’est pas dégénéré, le niveau de Fermi est dans le Gap, sinon il est dans les bandes. 1.2. Courants. Le point clé dans les semiconducteurs est les courants qui circulent dans le matériau. Il sont de trois types : 118 5. INTRODUCTION À LA MICROÉLECTRONIQUE Figure 5. Niveaux de Fermi et concentrations • courants de conduction • courants de diffusion • courants de déplacement, utilisés en RSF mais non décrit ici. 1.2.1. Mobilité et coefficient d’Einstein. Les porteurs de charges se déplacent et avec une certaine vitesse υ proportionnelle au champ électrique qui les excite : υn,p = µn,p · E (204) µ= q · τc 2 · mn,p Où τc est le temps séparant deux collisions du porteur de charge qui se déplace et on indexe par n ou p pour indique si l’on s’intéresse aux électrons ou aux trous. L’ordre de l’indexation importe. On observe que plus la masse des porteurs est importante et plus la vitesse diminue. Ainsi la mobilité des trous est plus faible que celle des électrons. Ce qui est normal puisqu’un trou est un ensemble d’électrons. Les coefficients d’Einstein Dn,p sont lié à la mobilité par : (205) Dn,p = kB · T · µn,p q 1.2.2. Courants. Le courant de conduction JC,(n,p) est lié à la mobilité par la loi d’Ohm locale, tandis que le courant de diffusion JD,(n,p) est lié au coefficient d’Einstein par la loi de Fick. On introduit aussi une longueur de diffusion Ln,p , longueur sur laquelle se déplacent les porteurs avant de se recombiner entre eux. Courants (206) ⃗ J⃗C = γC · E (207) ⃗ J⃗D = −q · Dn,p · ∇(n, p) γC = (n · µn + p · µp ) · q p Ln,p = Dn,p · τn,p 1.2.3. Densité volumique de charges. La densité volumique de charges 3, appliquée aux semiconducteurs, s’écrit : 3. certains l’appellent la charge d’espaces 1. INTRODUCTION AUX SEMICONDUCTEURS ( SC ) 119 Densité volumique de charges ρ = q · [ND − NA − (n − p)] (208) Cette densité volumique de charges s’obtient par la résolution de l’équation de Poisson : (209) ∆V + ρ =o ε V = EF ,i ⃗ = −∇(V ⃗ ) \E q Et la concentration en porteurs en fonction de la position dans le semiconducteur s’obtient avec l’équation de continuité : (210) ⃗ · J⃗ + ∂ρ = G − R ∇ ∂t Où G est le terme de génération de porteurs et R le terme de recombinaison des porteurs. 1.3. Jonction PN. 1.3.1. Tension de seuil. On a maintenant tous les outils pour pouvoir décrire le fonctionnement des jonctions PN, à la base des diodes et transistor. Une jonction PN est une juxtaposition d’un semiconducteur dopé N avec un semiconducteur dopé P. À la juxtaposition les trous et les électrons se sont recombinés et laissent place à des zones chargées positivement et négativement. La figure ci contre représente la situation. Figure 6. Jonction PN (211) ⃗ ∇(n, p) =⇒ J⃗D ∆V =⇒ ⃗ E ⃗ E =⇒ J⃗C & ∆V Cependant les courants de conduction et de diffusion sont opposés. Cette différence de potentiels donne lieu à une tension dite tension de seuil Vo . Cette tension de seuil es liée à une Zone de Charges d’Espace ZCE de largeur W qui est fonction des dopages : (212) Cette tension de seuil peut être positive ou négative. Vo = E ·W 2 120 5. INTRODUCTION À LA MICROÉLECTRONIQUE 1.3.2. Polarisation. Polariser consiste d’imposer une tension Va aux bornes d’une jonction PN, et donc une diode. Il existe deux types de polarisations : Types de polarisations Va > o ⇐⇒ polar i sati on di r ecte ⇐⇒ di f f usi ondes major i tai r es Va < o ⇐⇒ polar i sati on i ndi r ecte ⇐⇒ conducti on des mi nor i tai r es Puis en rappellant qui sont la majoritaires et minoritaires : Porteurs majoritaires et minoritaires • majoritaires ⇐⇒ électrons dans la zone N, trous dans la zone P • minorotaires ⇐⇒ électrons dans la zone P, trous dans la zone N En polarisation directe la barrière de potentiels diminue. Il est donc plus facile pour les majoritaires de diffuser. Cete diffusion met donc face à face des trous et électrons qui se recombinent dans la Zone De Recombinaison ZDR. Plus la polarisation est importante et plus les majoritaires diffuseront et plus la ZCE diminue car correspond à une zonne dépeuplée. De plus ce déplacement conséquent peut faire fondre la structure et donc explique l’existence d’un courant limite de diffusion. Le déplacement des porteurs est sur représenté sur la figure 7. Figure 7. Diffusion des porteurs majoritaires Figure 8. Recombinaison des porteurs En polarisation inverse la barrière de potentiels augmente et réduit fortment la diffusion des majoritaires. À conrario les porteurs minoritaires eux se déplacent et donnent un faible courant de conduction. La situation est représentée sur la figure : 1.3.3. Loi de Shockley. La loi de Shockley peut s’établir en utilisant la loi d’action de masse et la définition de la tension de seuil. Dans les deux zones on a des concentrations d’électrons et de trous non nuls tels que : r egi on N : pN |{z} hor s equilibr e r egi on P : pP |{z} hor s equilibr e Et plus précisément : = pN,0 + δpN |{z} |{z} equilibr e exces = pP,0 + δpP |{z} |{z} equilibr e exces nN |{z} hor s equilibr e nP |{z} hor s equilibr e = nN,0 + δnN |{z} |{z} equilibr e exces = nP,0 + δnP |{z} |{z} equilibr e exces 1. INTRODUCTION AUX SEMICONDUCTEURS ( SC ) 121 Figure 9. Conduction des minoritaires (213) r egi on N : nN,0 = ND pN,0 = ni2 /ND r egi on P : pP,0 = NA nP,0 = ni2 /NA Graphiquement on a la figure 10, mais les courbes ne sont pas de réelles fonctions. Une fois défini tout ceci on a, en polarisation directe, l’équation différentielle donnant l’évolution de la concentration en porteurs en fonction de la position : Figure 10. Concentration en porteurs dans la jonction (214) ∆δn, p − 1 · δ(n, p) = G − R Dn,p · τn,p L’utilisation finale de la définition du courant de diffusion donne la loi de Shockley, qui est la solution de l’équation différentielle homogène : 122 5. INTRODUCTION À LA MICROÉLECTRONIQUE Porteurs majoritaires et minoritaires en l’absence de génération/recombinaison (215) q · VA J⃗ = e kB · T − 1 · J⃗s s Js = q · Dp · pN,0 + τp r Dn · nP,0 τn ! On observe donc que le courant Js est lié aux porteurs minoritaires et est forcément très faible. On obtient donc la caractéristique ( partielle ) du graphique 11. On observe que la tension de seuil ( point rouge ) est la tension à partir de laquelle le courant traversant le semiconducteur augmente de façon exponentielle. Cependant on peut effectuer une régression linéaire de la branche de l’exponentielle et donc avoir Va = r · I où r se révèle être la résistance interne de la diode qui est fonction de la température. I(A) 10 5 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 Va ( V ) 0.5 Figure 11. Caractéristique d’une diode 0.6 2. TRANSISTOR 123 2. Transistor 2.1. Fonctionnement général. Le transistor est un composant électronique formé de deux jonction PN tête-bêche. Il en existe de plusieurs types mais ici sera introduit uniquement le transistor bipolaire. Les bipolaires sont soit des transistors NPN ou des transistor PNP. Dans les deux cas la tranche centrale est plus fine que la longueur de diffusion. Les zones sont appelées collecteur, base & émetteur. Le fonctionnement du transistor est décrit uniquement dans le cas où la polarisation du transistor est directe, dit mode normal. Les schéma des transistors sont sur les figures 12 et 13. On note : IC : cour antdansleCollecteur IB : cour antdanslaBase IE : cour antdansl ′ metteur Figure 13. Fonctionnement d’un transistor PNP Figure 12. Schéma d’un transistor NPN L’idée générale est de transférer les porteurs de charge d’une extrémité à une autre du transistor. Les différentes parties ne sont pas dopées de la même façon. Dans l’ordre croissant en concentration on a : le collecteur, la base puis l’émetteur. émetteur ≈ 1o 2o atomes/cm3 base ≈ 1o 17 atomes/cm3 collecteur ≈ 1o 15 atomes/cm3 La polarisation en direct de la jonction Base - Émetteur ( tension VBE = Vo ) donne donc naissance à un courant de diffusion des électrons injectés dans l’émetteur vers la base. Or l’épaisseur de la base étant bien plus faible que la longueur de diffusion des électrons, ceux ci atteignent le Collecteur. Ce qui permet d’obtenir que : 124 5. INTRODUCTION À LA MICROÉLECTRONIQUE iC = α · iE = β · iE (216) Les coefficients α et β sont des coefficients de proportionnalité non détaillés ici. Ce qui permet d’obtenir les relations reliant α et β : (217) α= β ≈ o.99 1+β β= α ≈ 1oo 1−α β est appelé le gain statique du transistor. Le fonctionnement est le suivant : • la jonction Base - Émetteur ( BE ) est polarisée en directe ⇐⇒ VBE > o : diffusion des majoritaires ⇐⇒ h+ → Emetteur & e − → Base • les trous de la base ne sont pas assez nombreux pour se recombiner avec les électrons qui diffusent depuis l’émetteur. ces derniers passent donc la base pour atteindre le collecteur. Ici sont non pris en compte les phénomènes annexes ( courants de fuite etc. ). Le tout est résumé sur la figure 14. 2. TRANSISTOR 125 Figure 14. Fonctionnement transistor La caractéristique du transistor est donné par la figure 15. iC β ≈ 1oo −VA ≈ −75 V VCE iB VCE,sat ≈ o.1 V Vo ≈ o.7 V VBE Figure 15. Caractéristique d’un transistor BJT ( échelle non respectée ) Lecture de la caractéristique d’un transistor VBE < Vo =⇒ bloqué ⇐⇒ iB = iC = o VBE = Vo =⇒ VCE ≤ VCE,sat =⇒ régime saturé ⇐⇒ iC < β · iB VCE > VCE,sat =⇒ régime actif ⇐⇒ iC = β · iB = VCE 1+ VA · Io · e Vo /(kB ·T ) Où VA est la tension liée à l’effet Early. Effet donnant une légère variation du courant iC en fonction de la tension VCE . Ce phénomène peut généralement être négligé car nécessite des fortes tensions ( ∈ [5o, 2oo] V ). Dans ce cas on a iC = β · iB + iCEO + k · VCE . Lorsqu’il est négligé la caractéristique du transistor présente les droites iC (VCE ) comme des paliers horizontaux ( courants iC constants ⇐⇒ k = o ) 2.2. Polarisation. Polariser un transistor est une opération qui consiste à imposer un point de fonctionnement statique ( point de repos ) au moyen d’alimentations et de résistances. C’est à dire fixer les grandeurs iB , iC , RB et RC . En statique la 126 5. INTRODUCTION À LA MICROÉLECTRONIQUE température à des influences sur les conditions de polarisation et sur le gain β. Un environnement thermique ( trop ) instable peut entraîner un emballement thermique, ( thermal runaway ), c’est à dire que le collecteur s’échauffe plus rapidement que son environnement. Or si la capacité de dissipation thermique n’est pas suffisante cela mène à une destruction prématurée du composant. En statique si la condition 218 est vérifiée, l’emballement thermique n’a pas lieu. Nous allons voir quelques montages de polarisation ( liste non exhaustive ) qui permettent de placer le transistor en amplificateur de courant ou en régime de commutation ( transistor équivalent à un interrupteur ). VCE VCC /2 (218) 2.2.1. Polarisation par la base à deux alimentations, montage amplificateur de courant. Le premier montage est sur la figure 16. Puisque l’on souhaite une amplification de courant on cherche forcément à avoir : iC = β · iB =⇒ VBE = Vo & VCE > VCE,sat Puis en écrivant la loi des mailles à deux reprises : (219) VBE + RB · i= VBB ⇐⇒ (220) VCC = RC · iC + VCE ⇐⇒ VBB − Vo iB VCC − VCE RC = β · iB RB = Or le coefficient β est fonction de la température, donc les résistances RB , RC sont également fonctions de la température et ici deux alimentations doivent être gérées. Attention ! On ne peut pas s’attendre à amplifier un courant de quelques milliampères pour obtenir quelques ampères. Les courants de base sont de l’ordre du nano ou micro ampère. Polarisation par la base à deux alimentations, montage en commutation Pour ce faire on doit connaître les caractéristiques de la charge, c’est à dire la tension VCC ,sa résistance RC mais aussi la tension de saturation du transistor VCE,sat ≈ o.1 V pour pouvoir fixer le courant iC qui peut le traverser : iC = VCC − VCE,sat RC 2. TRANSISTOR 127 Et finalement il faut assurer que le courant iC soit bien inférieur à β · iB , pour cela on peut prendre un coefficient de sécurité s pour être sûr d’être en régime saturé tel que : (221) iB,min = iC /β iB,sat = s · iC /β Et on peut finalement calculer la résistance RB comme pour le montage en amplificateur. Figure 16. Polarisation par la base à deux alimentations 2.2.2. Polarisation par la base à une alimentations. Ici le montage n’utilise qu’une seule alimentation et est sur la figure 17. Mais les calculs sont exactement similaires et : (222) RB = VCC − Vo iB RC = VCC − VCE β · iB À nouveau ici les résistances sont fonction de la température mais il n’y a plus qu’une alimentation à gérer. Figure 17. Polarisation par la base à une alimentation 2.2.3. Polarisation par la base par pont de résistances. Ici le montage proposé est sur la figure 18. L’objectif est de rendre indépendant le courant de collecteur iC dépendant des variations du gain β. Nous devons donc utiliser le théorème de Millman au niveau de la base ( point A ) et on obtient : 128 5. INTRODUCTION À LA MICROÉLECTRONIQUE Figure 18. Polarisation par la base par pont de résistances VA = R2 R1 · R2 · VCC − · iB R1 + R2 R1 + R2 = RE · iE + VBE = (1 + β) · RE · iB + VBE On en déduit l’expression du courant de base : (223) iB = R2 · VCC − VBE R1 + R2 R1 · R2 + (1 + β) · RE R1 + R2 On remarque donc que le montage 18 est équivalent à un nouveau montage avec une résistance équivalente Rth et alimentation équivalente Vth : (224) iB = Vth − VBE Rth + (1 + β) · RE Rth = R1 · R2 R1 + R2 Vth = R2 · VCC R1 + R2 Le nouveau montage est donc similaire à la polarisation par la base à deux alimentations : figure 19. 2. TRANSISTOR 129 Figure 19. Montage équivalent à la polarisation par la base par pont Le courant de collecteur vaut donc : (225) iC = β · (Vth − Vo ) Rth + (1 + β) · RE Or le gain β 1 et si Rth ≈ RE alors on a : iC ≈ (226) Vth − Vo RE car : β Rth + (1 + β) · RE ≈ β β ≈1 ≈ Rth + β · RE 1+β Donc le courant de collecteur est uniquement fixé par la résistance d’émetteur si les conditions précédentes sont vérifiées. 2.3. Régime dynamique : modèle petit signaux. 2.3.1. Notations. Ici on introduit les notations spécifiques à cette section. Le modèle petits signaux sous-entend qu’un signal se compose d’une composante continue et dynamique. (227) vBE = VBE |{z} composanteContinue + vbe |{z} composantedy namique L’hypothèse de petits signaux est valable lorsque la condition 228 est vérifiée. (228) 2.3.2. Conductances. vbe VT = kB · T ≈ 26 mV 130 5. INTRODUCTION À LA MICROÉLECTRONIQUE On rappelle l’expression du courant de collecteur : iC (vBE , vCE ) = 1+ = vCE VA · e vBE/VT · Io vCE 1+ VT · e VBE /VT · Io ·e vbe /VT | {z } IC Puis en différenciant le courant de collecteur et en dérivant ”à la physicienne” on a : diC = ∂iC ∂iC ·dvBE + ·dvCE ∂vBE ∂vCE | {z } | {z } gm go dvCE dvBE +go · = gm · {z } {z } | dt | dt diC dt vbe vce Avec : vCE 1+ VA · Io · e vBE /VT VT ≈ (229) gm = (230) go = Io IC · e vBE /VT = · e vbe /VT ≈ VA VA iB = VA ≫VCE IC VT vbe IC 1+ · VT VA ≈ petits signaux IC VA Le courant de base s’écrit lui : (231) iC IC + ic ic gm go = = IB + = IB + · vbe + · vce β β β β β Or go ∝ 1/VA . Ainsi même si l’effet Early n’est pas négligé , le facteur go étant divisé par le gain β ≈ 1oo alors ce terme peut finalement être négligé devant gm /β. La loi ib (vbe ) est donc linéaire. On note la conductance d’entrée gπ : gπ = rπ−1 = ib /vbe = (232) gm β En fonction du modèle utilisé on peut aussi définir une conductance d’émetteur ge telle que : (233) ge = 1/re = ie /vbe = gm /α où α\iC = α · iE En continuant le développement : (234) 2.3.3. Modèles hybrides. ge = IC IE IB gm = = = (β + 1) · = (β + 1) · gπ α α · VT VT VT 2. TRANSISTOR 131 Comme vu dans les sections précédentes, on peut associer un modèle quadripolaire aux composants électroniques. De même ici on peut associer une matrice hybride liant les grandeurs : vbe , vce , ib et ic : (235) vbe h11 = hie h12 = hr e ib = · ic h21 = hf e h22 = hoe vce | {z } H Et : vbe = rπ · ib ic = gm · vb e + go · vce = β · ib + go · vce r o π H= β go (236) =⇒ Le tout peut être résumé sur les figures 20 et 21 Figure 20. Modèle en pi Figure 21. Modèle en T 132 5. INTRODUCTION À LA MICROÉLECTRONIQUE 2.4. Exemples de montages à transistor. 2.4.1. Structure d’un ALI élémentaire. Ici est proposé une structure interne d’un ALI étudié en régime statique. Tous les transistors sont supposés identiques en régime linéaire, de tension de seuil VBE = o.7 V , et de gain β = 2oo. La diode zener tant qu’à elle impose une tension zener VZ = 6.1 V . Tous les Le montage est sur la figure : Figure 22. Modèle élémentaire d’un ALI De plus on a : R1 = R2 = 2.2o kΩ R3 = 2.7o kΩ R4 = 1.oo kΩ R5 = 1o.o kΩ L’objectif est de connaître tous les courants dans le circuit. On commence par une loi des mailles et : −Vz + VBE − R3 · iE3 = o ⇐⇒ iE3 = Vz − VBE = 2.oo mA R3 Puis on peut obtenir le courant de base : iB3 = iE3 = 9.95 µA β+1 On observe donc que le courant dans la base 3 est quasi nul. On peut remontrer donc aux courants d’émetteurs des transistors 1 et 2. En effet ce sont des résistances identiques donc : 2. TRANSISTOR 133 iE1 = iE2 = iC3 /2 = β · iB3 /2 = o.995 mA Ce qui donne accès au courant iC2 : iC2 = β · iE2 = o.99o mA β+1 Quant au courant circulant dans les résistances R4 , R5 on peut les calculer en considérant la tension VCE du transistor 4 valant VCE ≈ 1 V : −VCC + R5 · iC4 + VCE + R4 · iE4 = VCC ⇐⇒ iE4 = 2 · VCC − VCE = 2.65 mA β R4 + · R5 β+1 Où l’on a utilisé que iE4 = β/(β + 1) · iC4 . Ce qui permet d’accéder au courant iB4 : iB4 = iC4 /β = 13.2 µA Ce qui donne accès au courant traversant la résistance R2 : iR2 = iC2 − iB4 = o.99 On observe donc que l’influence de la base du transistor 4 est quasi nulle ce qui implique que le courant est le même dans la résistance R1 . Finalement on se rend compte que l’on obtient bien le résultat annoncé dans la section 3, qu’en régime statique le courant de sortie est quasi nul sinon nul lorsque l’on considère les courants de l’ordre du µA comme nuls. 2.4.2. Étage amplificateur. Vient ici l’intérêt du modèle hybride en π. Le montage général est sur la figure 23. Figure 23. Structure d’un montage amplificateur Comme sur tout montage amplificateur il faut déterminer les grandeurs suivantes : 134 5. INTRODUCTION À LA MICROÉLECTRONIQUE (237) gain à vide : A Vo = Vout Vin (238) gain global en tension : AV = Vout /Vg (239) gain global en intensité : AI = Iout /Iin (240) Résistance entrée : Rin = Vin /Iin (241) Résistance sortie sortie à vide ⇐⇒ iout =o : Rout = Vout /Iout On se propose ici d’étudier un montage amplificateur à émetteur commun, sur la figure 24 et équivalent au montage de la figure 25. Le montage équivalent est le montage étudié en petits signaux et donc on considère les grandeurs continues nulles et explique es présences des masses à la place des tensions +VCC , −VEE . La présence des condensateurs est pour couper les basses fréquences et donc les composantes continues. On peut immédiatement donner l’expression de la résistance d’entrée. En effet le courant d’entrée iin passe dans les résistances en parallèles RB , rπ . (242) Rin = RB · rπ RB + rπ On peut maintenant chercher à écrire le gain en tension à vide AVo en exprimant d’abord la tension de sortie Vout : vout = −RC · ic = régime linéaire −RC · β · ib Or on a : ib = iin − i1 i1 = vin /RB Ce qui permet d’écrire : ib = 1 1 − Rin RB · vin = 1 1 − RB Rin · RC · β · vin Et donc le gain à vide : A Vo RB · rπ − RB 2 RB · rπ − RB − RB · rπ Rin − RB RB + r π = = = 2 RB · rπ Rin · RB RB · rπ · RB RB + r π D’où : (243) Avo = −β · RC rπ 2. TRANSISTOR On a aussi l’expression de la résistance de sortie : (244) Rout = vout iout = vg =o RC · r o RC + ro On peut maintenant donner l’expression du gain en tension AV = vout /vin : vout (245) = =⇒ RL · AVo · vin RL + Rout RL · A vo Av = RL + Rout 135 136 5. INTRODUCTION À LA MICROÉLECTRONIQUE Figure 24. Amplificateur à émetteur commun Figure 25. Amplificateur à émetteur commun, montage équivalent 2. TRANSISTOR Pour finalement donner le gain global Av ,global : Av ,global (246) = =⇒ vout vout vin Rin = · = · Av vg vin vg Rin + Rg Av ,global = − Rin RL RC · ·β· Rin + Rg RL + Rout rπ Et le gain en courant : (247) vout Rin iout R Ai = = vinin = · Av iin Rout Rin 137 Deuxième partie Montages électroniques élémentaires Chapitre 6 Oscillateurs... 1. Introduction 1.1. Généralités. Les oscillateurs sont des circuits qui permettent de créer des signaux périodiques de formes définies : sinusoïdal, triangulaire, créneau etc. Pour ce faire une structure générale peut être définie et est présente sur le schéma bloc 1. Figure 1. Schéma bloc de la structure générale d’un oscillateur Où H et B désignent des fonctions de transfert. On distingue deux types d’oscillateurs : • les oscillateurs quasi-sinusoïdaux : H ≡ ampli f i cateur et B ≡ f i ltr e. Ils génèrent des signaux quasi-sinusoïdaux, comme le nom l’indique • les oscillateurs de relaxation : H ≡ hy ster esi s et B ≡ i ntegr ateur . Eux génèrent des signaux créneaux. On peut exprimer la fonction de transfert H du système représenté à l’aide d’une formule proche de la formule de Black : Formule de Black Pour un sytème bouclé du type de la la figure 1, la fonction de transfert globale H s’écrit : (248) H= H 1−H·B 141 142 6. OSCILLATEURS... En effet on a la sortie du comparateur δBlack : δBlack = E + B · S D’autre part : S = H · δBlack = H · (E + B · S) (249) D’où le résultat en exprimant le rapport S/E. 1.2. Condition d’oscillation. Les oscillateurs quasi-sinusoïdaux créent des oscillations si une condition est assurée : la condition de Barkhausen : Condition de Barkhausen Il y a oscillations si et seulement si : ∀x\H · Bo = 1 (250) En rappelant la forme canonique de la fonction de transfert d’un passe bande du second ordre ; B= Bo 1 1+i ·Q x − x On a : s= H ·e 1−H·B ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ s− H · Bo ·s =H·e Q i ·x i · Q · ω Q · ωo 1+ + · s − H · Bo · s = · · · ωo i ·ω 1+i ·Q·x + ωo ds d 2s + (1 − H · Bo ) · · + ωo2 · s = · · · dt 2 Q dt On obtient donc une équation différentielle d’ordre deux avec second membre. La solution homogène est oscillante uniquement si on a : (251) Ce qui est bien la condition énoncée. H · Bo = 1 Ar g(H · Bo ) = o 1. INTRODUCTION 143 En pratique ces conditions permettent une oscillation stable et entretenue à ωo . Cependant, les oscillateurs démarrent soit sur le bruit de l’électronique et du résonateur soit grâce aux ten- sions et courant transitoire de démarrage. C’est la raison pour laquelle le critère de Barkhausen requiert dans les faits un gain petit signal supérieur à 1. Ces mécanismes sont au nombre de deux : • Le contrôle de gain automatique (AGC) qui consiste à utiliser un amplificateur pour réduire le gain de la boucle proportionnellement à l’amplitude de l’oscillation [Lin, 2003 ; Gronicz, 2013]. Cette technique est utilisée lorsque la distorsion harmonique doit être maintenue la plus basse possible. Le contrôle de gain automatique peut avoir des effets positifs sur le bruit de phase des oscillateurs à base de résonateur mécanique en réduisant notamment le bruit en 1/f 3 . • Le second mécanisme pouvant être utilisé utilise la saturation naturelle du grand signal d’un amplificateur réel. Lorsque le signal de sortie dépasse le niveau de saturation de l’amplificateur de rétroaction, l’énergie en excès sur le fondamental est transférée sur les harmoniques d’ordres supérieurs. Conception de circuit intégré pour les applications gravimétriques basées sur l’utilisation de résonateurs mécaniques arrangés en réseau, Guillaume GOURLAT, 2o16 144 6. OSCILLATEURS... 2. classiques Figure 2. Oscillateur à résistance négative 2.1. ... à résistance négative. On a ici un montage qui fait intervenir une résistance négative décrite à la sous section 4.1.On a donc vu que le montage a ALI est équivalent à une résistance RN . On a donc un schéma électrique équivalent : Figure 3. Oscillateur à résistance négative équivalent Où l’on prend la tension de sortie aux bornes du condensateur. En utilisant une loi des mailles on a : e + UL + UR + s = o ⇐⇒ ⇐⇒ (252) ⇐⇒ di +R·i −s =o RN · i + L dt d RN + R + L · ·i +s =o dt d d RN + R + L · s +s =o ·C· dt dt 2. CLASSIQUES 145 D’où l’équation différentielle : (253) L·C· d 2s ds + (RN + R) · C · +s =o dt dt On obtient donc la condition d’oscillation, il faut que le préfacteur devant la dérivée première de la tension s : R = −RN (254) ⇐⇒ R1 · R3 = R · R2 Cependant les fluctuations de la résistance RN dont les causes sont multiples ne rend pas l’égalité 254 n’est pas toujours satisfaite. Et comme indiqué dans l’introduction de ce chapitre les oscillation commencent sur du bruit qui va être amplifié. Ce qui être fait lorsque la solution en sortie est du type e t/τ · cos(ω · t). Ceci peut avoir lieu lorsque le discriminant de l’équation caractéristique est négatif ce qui a lieu lorsque : r (255) (RN + R) · C − 4 · L · C < o 2 2 ⇐⇒ RN < 2 · L −R C Figure 4. Oscillateur de Wien 2.2. ... de Wien. Cet oscilateur est un oscillateur quasi-sinusoidal car on repère bien le montage amplificateur suivi d’un passe bande. On peut poser deux impédances équivalentes Zeq,1 et Zeq,2 telles que : Zeq,1 = ZC1 + ZR3 Yeq,2 = 1/(Zeq,2 ) = YC2 + YR4 146 6. OSCILLATEURS... La fonction de transfert B s’obtient pas simple pont diviseur de tension : B (256) = = s2 Zeq,2 1 = = = s1 Zeq,1 + Zeq,2 1 + zeq,1 · Yeq,2 1+ 1 + R3 i · C1 · ω 1 1 · i · C2 · ω + R4 R4 · C1 (R3 + R4 ) · C1 + R4 · C2 R3 · R4 · C1 · C2 1 1 1+i · ·ω− · (R3 + R4 ) · C1 + R4 · C2 (R3 + R4 ) · C1 + R4 · C2 ω On obtient ainsi le gain en basses fréquences Bo , la pulsation centrale ωo et le facteur de qualité : (257) R4 · C1 Bo = (R3 + R4 ) · C1 + R4 · C2 r ωo = 1 R3 · R4 · C1 · C2 √ Q= R3 · R4 · C1 · C2 (R3 + R4 ) · C1 + R4 · C2 Et en appliquant la condition de Barkhausen on obtient immédiatement la condition pour obtenir des oscillations : (258) (259) H · Bo = 1 ⇐⇒ ⇐⇒ R4 · C 1 R1 = (R3 + R4 ) · C1 + R4 · C2 R1 + R2 ⇐⇒ R2 = 2 · R1 R3 =R4 =R & C1 =C2 =C Sur la figure 5 une simulation numérique de la sortie de l’oscillateur en fonction du gain H noté A dans la figure. On observe sur cette figure que la qualité du signal se dégrade lorsque le gain est trop important. Figure 5. sortie de l’oscillateur en fonction du gain de l’amplificateur Figure 6. Oscillateur de Colpitts 2.3. ... de Colpitts. L’oscillateur de Colpitts peut se trouver sous plusieurs formes. 2. CLASSIQUES 147 On a un amplificateur non inverseur dans la chaîne directe, dont la fonction de transfert a été donné dans la sous section 2.2 et : (260) H =1+ R2 R1 Étudions maintenant la fonction de transfert de la boucle de rétroaction. Au point A on a, en utilisant le théorème de Millman : VA = s1 · YR1 + s2 · YC1 YR + YL + YC1 VB = YC1 · VA YC1 + YC2 Ainsi : YR · s1 YR + YL + YC1 = YC1 + YC2 Y11 − YC1 YR + YL + YC1 · s2 D’où la fonction de transfert B : B = YR · YC1 (YC1 + YC2 ) · (YR + YL + YC1 ) − YC21 = i · L · C1 · ω R · (C1 + C2 ) + L · (C1 + C2 ) · (i · ω) + [R · L · C1 · (C1 + C2 ) − R · L · C12 ] · (i · ω)2 Finalement : C1 C1 + C2 B= R · C1 · C2 R 1+i · ·ω− C1 + C2 L·ω (261) On obtient donc les caractéristiques du filtre passe bande : (262) C1 Bo = C1 + C2 r ωo = s C1 + C2 L · C1 · C2 Q=R· C1 · C2 L · (C1 + C2 ) Puis en utilisant la condition d’oscillations de Barkhausen : R2 Bo · 1 + =1 R1 (263) R1 R1 + R2 ⇐⇒ Bo = ⇐⇒ C 1 · R2 = C 2 · R1 148 6. OSCILLATEURS... 2.4. Oscillateur de relaxation : générateur de branches d’exponentielles. L’oscillateur de relaxation ( ou multivibrateur astable ) de la figure 7 génère des branches d’exponentielles de longueur ( temporelle ) variable. Il est composé d’un trigger de Schmidt et d’un condensateur. La tension de sortie est prise aux bornes du condensateur. Si on se penche sur le trigger, on a donc la tension d’entrée sur la borne inverseuse et donc, en reprenant les notations de la sous section 2.6 on a e1 = o et e2 = e. On rappelle la caractéristique sur la figure 11. Les tensions de seuil sont, pour rappel : ±Vseuil = R2 · Vsat R2 + R3 Figure 7. Générateur de branches d’exponentielles Figure 8. Hystérésis pour entrée non inverseuse nulle On peut ensuite s’intéresser à la tension aux bornes du condensateur : VA = 1 ·e =s 1 + R1 · C · (i · ω) (264) ds dt ⇐⇒ e =s +τ · ⇐⇒ s = λ · e −t/τ + e Où τ = R1 · C. On suppose que le condensteur est chargé à −Vseuil et que l’entrée vaut e(t = o) = +Vsat : λ = Vsat − Vseuil =⇒ e(t) = − (Vsat + Vseuil ) · e −t/τ +Vsat | {z } >o Le temps s’écoule et la tension e augmente jusqu’à atteindre la tension de seuil +Vseuil . Ceci prend un temps t = t1 : (265) s(t = t1 ) = −(Vsat + Vseuil ) · e −t1 /τ + Vsat = Vseuil ⇐⇒ t1 = ln Vsat + Vseuil Vsat − Vseuil ·τ Puis, en décalant les origines telle que t ′ = t − t1 on peut reprendre la même démarche avec cette fois ci : que le condensateur à t ′ = o est chargé à +Vseuil et que la sortie est à −Vsat : 2. CLASSIQUES 149 ′ s(t ′ ) = (Vseuil + Vsat ) · e −t /τ − Vsat Cette fois ci la tension e diminue jusqu’à réobtenir la tension s(t ′ = t2 ) = −Vseuil : s(t ′ ) = (Vseuil + Vsat ) · e −t2 /τ − Vsat = −Vseuil ⇐⇒ t2 = t1 On a donc un signal périodique de période T = 2 · t1 = : T = 2 · ln (266) Vsat + Vseuil Vsat − Vseuil R2 · τ = 2 · ln 1 + 2 · R3 ·τ Pour le tracé prenons des valeurs arbitraires : R1 = R2 = R3 = 1 Ω C = o.45 F Vsat = 15 V e s : char ge s : dechar ge s (V ) 10 0 −10 −0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 temps ( t ) 1.4 1.6 1.8 Figure 9. Évolution de la tension aux bornes du condensateur en fonction du temps 2 2.2 150 6. OSCILLATEURS... 2.5. Oscillateur de relaxation : générateur de triangle. Le montage de l’oscillateur est sur la figure 10. Figure 10. Multivibrateur astable générateur de signal triangle Le montage est composé d’un trigger de Schmidt qui va générer un signal carré et un intégrateur qui va triangulariser le signal. Le trigger de Schmidt est le même que pour le multivibrateur précédent, donc la même caractéristique. Quant à l’intégrateur on réutilise les résultats précédents : s2 (t) = − (267) 1 · R·C Z s1 (t)dt Puis en prenant arbitrairement : R=1Ω C=1F Vsat = 15 V s1 s2 e(V ) 10 0 −10 −0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 temps ( t ) 1.4 1.6 1.8 Figure 11. Évolution de la tension aux bornes du condensateur en fonction du temps 2 2.2 3. À COMMANDE ET PORTES LOGIQUES 3. à commande et portes logiques Figure 12. Multivibrateur astable à Timer 3.1. Astable à timer NE555. Cet oscillateur est composé de plusieurs éléments : • une bascule dite RS • deux comparateurs qui définissent deux seuils • un inverseur logique • un transistor en régime saturé Les deux seuils s’obtiennent avec des simples ponts diviseurs de tension et : (268) V−,1 = 2 · VCC 3 V+,2 = 1 · VCC 3 151 152 6. OSCILLATEURS... R S Qk+1 0 0 Qk 0 1 1 1 0 0 1 1 NaN T état o bloque 1 passant 3. À COMMANDE ET PORTES LOGIQUES 153 Les valeurs en sortie des comparateurs vont faire varier les entrées R et S de la bascule. Le fonctionnement est le suivant : V+,1 = VC > 2 · VCC 3 si non R V+,2 = 1 · VCC 3 S R=1 > V−,1 = VC 1 R=0 si non S=0 Quant au transistor dont l’état est noté T , son fonctionnement est dans la table ??. Le tout est résumé sur la figure 13. Figure 13. Fonctionnement de l’oscillateur Il ne reste plus qu’à exprimer la valeur de la tension VC . Ceci peut se faire en utilisant la définition de la tension et : VC = VA − R2 · i1 (269) ⇐⇒ R2 · C · dVC + VC = VA dt Puis en utilisant le théorème de Millman au point A on a : VA = α · VC + (1 − α) · VCC (270) Où α = R1 . Posons τ = R2 · C. On a donc l’équation différentielle suivante : R1 + R2 dVC 1−α 1−α + · VC = · VCC dt τ τ (271) La génération du signal fonctionne en suivant la figure résumé. étape 1 : VC (t = o) = o (272) VC = o < 1/3 · VCC =⇒ Q1 = 1 =⇒ VC = VCC · 1 − e −(1−α)/τ ·t 154 6. OSCILLATEURS... Le condensateur se charge jusque t = t1 : (273) VC (t1 ) = 2 · VCC 3 ⇐⇒ t1 = ln(3) ·τ 1−α étape 2 : VC = 1/3 · VCC VCC =⇒ Q2 = 1, donc le condensateur continue de se charger. 3 étape 3 : VC (t = t1 ) = 2/3 · VCC Le seuil étant passé on a VC ∈]1; 2[· Ce second seuil étant passé on a donc le condensateur qui se décharge selon l’exponentielle décroissante : VC (t = t1 ) = 2/3 · VCC =⇒ Q3 = 0 =⇒ VC = (274) 2 · VCC · e −(1−α)/τ ·t 3 Le condensateur se décharge et au bout d’un certain temps t2 la tension a ses bornes repasse à VCC /3 : 2 VCC · VCC · e −(1−α)/τ ·t2 = 3 3 (275) ⇐⇒ t2 = ln(2) ·τ 1−α étape 4 : VC = 1/3 · VCC Le seuil bas étant à nouveau atteint, le condensateur se remet à se recharger et au bout d’un temps t3 la tension aux bornes du condensateur repasse à 2/3 · VCC : (276) VCC 2 · 1 − · e (1−α)/τ ·t3 3 = 2 · VCC 3 ⇐⇒ t3 = ln(2) ·τ 1−α On a donc la période du signal T : T =2· (277) ln(1) ·τ 1−α Graphiquement on obtient la figure 14 où l’on a pris arbitrairement : R1 = 1 Ω R2 = Ω C=1F VCC = +Vsat = 15 V e(V ) 10 charge decharge 5 0 −0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 temps ( t ) 4 4.5 5 5.5 6 Figure 14. Évolution de la tension aux bornes du condensateur en fonction du temps 6.5 7 3. À COMMANDE ET PORTES LOGIQUES 155 3.2. Voltage Controlled Oscillator, VCO. Un VCO, Oscillateur Commandé en Tension en français, est un oscillateur dont la période est fonction d’une tension d’entrée. Dans le domaine de la transmission de l’information, les démodulateurs utilisent massivement des boucles à verrouillage de phase (ou PLL) pour restituer la fréquence de la porteuse “non modulée” ou pour effectuer directement la démodulation quand la porteuse est modulée en fréquence. Comme l’opération de démodulation est effectuée chez l’utilisateur final, elle doit être la moins coûteuse possible et donc intégrer sur le silicium le maximum possible d’éléments de la boucle. Or, un des éléments constitutifs de la PLL est l’oscillateur commandé en tension (ou VCO). extrait de l’introduction d’une thèse portant sur une Étude de VCO pour les circuits à fréquence intermédiaire, analyse et simulation du bruit de phase. Un type de montage complet est sur la figure dans la table 1 Nous pouvons remarquer que le montage se compose de trois parties : • une commande en tension • un inverseur logique • un comparateur à intégration composé d’un intégrateur et comparateur à hystérésis On étudie donc de manière générale la commande en tension puis on regroupe le tout. 3.2.1. Commande en tension. Figure 15. Commande en tension Quand U4 est positive on a la tension aux bornes de la diode D1 est positive et la diode est passante contrairement à la diode D2 où la tension à ses bornes est négative. Cette dernière est donc bloquante. On a donc un simple pont diviseur de tension tel que : (278) U3 = R2 · U4 R1 + R2 À l’inverse quand U4 est négative on a la diode D1 bloquée et la diode D2 passante et à nouveau un pont diviseur de tension donne : (279) U3 = R3 · U4 R1 + R3 156 6. OSCILLATEURS... Si on introduit un paramètre α : R2 = α · R1 R3 = (1 − α) · R1 Et donc : (280) U4 > o =⇒ (281) U4 < o =⇒ α · U4 1+α 1−α U3 = · U4 2−α U3 = U4 peut prendre deux valeurs : ±Vsat . On peut donc tracer l’évolution de U3 en fonction du paramètre α pour les deux valeurs de tensions de U4 : U3 (α) 5 0 −5 U4 = −15 V−0.1 U4 = +15 V 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 α 0.6 0.7 0.8 0.9 1 1.1 Figure 16. Évolution de U3 en fonction de α pour des valeurs U4 fixées Le graphe obtenu se comprends bien. En effet quand α = o alors la résistance de D1 est nulle. Quand U4 = +15 V alors D1 est passante donc tension nulle pour U3 . À contrario quand U4 = −15 V c’est D2 qui est passante et le pont diviseur se fait avec deux résistances identiques et donne par conséquent U3 = U4 /2. Le raisonnement est identique quand α = 1. 3. À COMMANDE ET PORTES LOGIQUES 157 Mais l’important ici est de tracer la caractéristique U3 = f (U4 ) car permettra de voir l’influence du paramètre α sur la commande en tension. Prenons trois valeurs pour α ∈ {1/3, 1/2, 2/3}. On a donc : U4 = +15 V U3 = 3.75 V α = 1/3 = 5V α = 1/2 = 1o V U4 = −15 V U3 = α = 2/3 1o = 5 α = 1/3 α = 1/2 = 3.75 α = 2/3 Ce qui donne les pentes suivantes : α = 1/3 : pente = −5/24 V /V α = 1/2 : pente = o V /V α = 2/3 : pente = 5/24 V /V Graphiquement on a la figure 17. U3 (V ) 10 8 6 4 α = 1/3 α = 1/2 α = 2/3 −10 0 U4 (V ) 10 Figure 17. Caractéristique U3 = f (U4 ) pour différentes valeurs de α 3.2.2. Inverseur. Ici on a tout simplement : (282) 3.2.3. Intégrateur inverseur. À nouveau on utilise les résultats déjà établis : U2 = −U1 158 6. OSCILLATEURS... (283) U3 = 1 − R3 · C Z U2 dt 3.2.4. Comparateur à hystérésis. Ici on a l’hystérésis de la figure 12 avec les tensions de seuils valant : ±Vseuil (284) = ± Vsat 1+β 3.2.5. Fonctionnement. On suppose qu’à l’instant initial la sortie U4 = +Vsat ⇐⇒ U3 = U4 = +Vsat =⇒ D1 passante D1 passante =⇒ U1 = U1 = α · Vsat 1+α =⇒ U2 = − α · Vsat 1+α =⇒ α · Vsat 1+α α U2 = − · Vsat 1+α U3 (t) − −Vsat Vsat α = · ·t 1+β R3 · C 1 − α | {z } U3 (t=o) −Vsat . On a dans ce cas : 1+β 3. À COMMANDE ET PORTES LOGIQUES 159 On a donc : (285) U3 (t) = α · Vsat Vsat ·t − (1 − α) · R3 · C 1+β On observe qu’à fur et à mesure que le temps passe que la tension U3 augmente. Rappelons ici la caractéristique du comparateur : Figure 18. Hystérésis pour entrée inverseuse nulle L’état initial était le point B. On observe que plus le temps passe et plus la tension e |{z} = U3 augmente. Tant que le seuil ici positif n’a pas été atteint la sortie U4 reste inchangée et la tension U3 continue d’augmenter. On cherche donc le temps ∆thaut durant lequel le système est à l’état haut : (286) U3 (∆thaut ) = +Vseuil ⇐⇒ ∆thaut = 2 · 1−α · R3 · C α · (1 + β) On peut effectuer le même raisonnement pour déterminer le temps à l’état bas. On suppose qu’à l’instant initial la sortie +Vsat U4 = −Vsat ⇐⇒ U3 = . On a dans ce cas : 1+β U4 = −Vsat =⇒ D2 passante D1 passante =⇒ U1 = − U1 = − 1−α · Vsat 2−α =⇒ U2 = + 1−α · Vsat 2−α =⇒ 1−α · Vsat 2−α 1−α U2 = + · Vsat 2−α U3 (t) − +Vsat 1−α Vsat · ·t =− 1+β R3 · C 2 − α | {z } U3 (t=o) On remarque cette fois ci que la tension U3 diminue avec le temps ce qui est rassurant car on se situait au niveau du point D... 160 6. OSCILLATEURS... Ce qui permet d’obtenir le temps ∆tbas , durée durant laquelle le système est à l’état bas : (287) U3 (∆tbas ) = −Vseuil ⇐⇒ ∆tbas = 2 · 2−α · R3 · C (1 − α) · (1 + β) On peut maintenant en déduire la période T qui n’est que la somme des deux temps calculés à l’instant et : (288) T = ∆tbas + ∆thaut = 1 + 2 · α − α2 2 · · R3 · C α · (1 − α) 1+β Si maintenant on souhaite obtenir une tension maximale pour U3 = Umax alors la condition porte sur β telle que : (289) Umax = Vsat 1+β ⇐⇒ β = Vsat /Umax − 1 On peut se demander aussi quelle valeur de α permet d’obtenir ∆thaut = γ · ∆tbas où γ ∈ R+ ce qui donne à résoudre : (290) ∆thaut = γ · ∆tbas ⇐⇒ α2 + 2 γ ·α− =o γ−1 γ−1 Le discriminant ∆ s’écrit : (291) ∆= 4 · γ−1 1 +γ γ−1 Prenons γ = 1/2. Alors : ∆=8 =⇒ α± = 2 ± √ 2 La seule solution c’est donc, si l’on veut un signal qui reste autant de temps à l’état haut que bas, de prendre α ≈ o.59. 3. À COMMANDE ET PORTES LOGIQUES Table 1. Voltage Controlled Oscillator RC 161 Chapitre 7 Divers 1. Pont de Wheastone Le pont de Wheastone est un montage assez basique mais très utilisé dans les capteurs. Il peut, par exemple, être utilisé dans un dispositif de régulation de température d’une diode laser. En effet on a vu dans le chapitre 5 que les semiconducteurs sont sensibles à la température de leur environnement. Dans certaines applications comme les lasers à SC il est impératif que les caractéristiques du faisceau laser soient les plus stables possibles. Ainsi il faut mettre au point un dispositif qui permet de repérer lorsque la valeur du courant traversant la diode fluctue de façon trop importante. Une méthode assez simple mais robuste permet de le faire et consiste à mettre en place un pont de Wheastone. Il s’agit d’un ensemble de quatre résistances où l’on peut ponctionner à quatre endroits différents une valeur de tension. On peut voir ces points de ponctionement sur la figure 1 qui sont les points N et P puis aux deux bornes de V r ef Figure 1. Pont de Wheastone Afin d’expliquer son utilité nous devons d’abord étudier ce montage. Remarquons le cas simple où la tension Vr ef = o qui implique l’absence de courant dans cette branche. De fait les courants passant dans les résistances R1 et R2 puis R3 et RT sont égaux. Ainsi i2 = i1 et i3 = it ce qui impose : (292) i2 = i1 = ia ⇐⇒ Ve = (R2 + R1 ) · ia (293) i3 = it = ib ⇐⇒ Ve = (R3 + RT ) · ib De plus (294) Vr ef = VAN + VBN o = R2 · ia − R3 · ib 163 164 7. DIVERS Ainsi : (R2 + R1 ) · ia = (R3 + RT ) · ib R3 R2 R3 R3 + R1 · R2 (R2 + R1 ) · (295) = R3 + RT = R3 + RT D’où l’égalité des résistances croisées dans cette configuration dite ”équilibrée”. A contrario, lorsque le pont n’est pas équilibré nous avons Vr ef 6= o et on peut utiliser des ponts diviseurs de tension tels que l’on ait : Vr ef (296) = VBP + VP A = RT R1 · Ve + (−) · Ve RT + R3 R1 + R2 La table 1 résume le fonctionnement du pont. Cas Résultat R1 · R3 = R2 · RT R1 RT Pont déséquilibré Vr ef = − · Ve RT + R3 R1 + R2 Table 1. Configurations possibles pour le pont de Wheastone Pont équilibré On peut maintenant expliquer le fonctionnement de la régulation. À l’allumage de la diode laser, celle-ci est dans un environnement où la température est constante. Ainsi la résistance RT prend une valeur fixe. Cependant l’échauffement de la diode, à cause du courant qui la traverse, va faire chauffer la thermistance et donc faire diminuer la résistance de celle-ci, comme on a pu le voir dans la sous section précédente. Or les autres résistances du pont étant fixes, la variation de valeur de résistance va déséquilibrer le pont et la tension Vr ef ne sera plus nulle. C’est donc cette tension qui donne le signal et ferait que le pont de Wheastone serait placé dans la boucle de contre-réaction, si l’on modélisait le système sous cette forme. Si maintenant l’on fixe les résistances R2 et R3 , on n’aura, à ce stade, que la possibilité de jouer sur la résistance R1 pour rééquilibrer le pont. Et dans ce cas : (297) ⇐⇒ Vr ef = o R1 RT = RT + R3 R1 + R2 Puis en utilisant la réponse théorique de la résistance RT en fonction de la température, on trouve facilement que : (298) TA = B · TN R1 · R3 B + ln · TN R2 · RN Point de vue expérimental il est essentiel que le pont ne soit pas perturbé par des courants parasites puisque participeront à l’échauffement de la diode et donc la modification de sont courant. C’est la raison pour laquelle on doit adapter 1. PONT DE WHEASTONE 165 l’impédance, i.e. mettre des impédances très importantes aux bornes du pont pour stopper tous les courants. Ceci peut se faire notamment avec un montage à ALI suiveurs à chaque entrée du pont. 166 7. DIVERS 2. Redressement... Ici les diodes seront supposées idéales et donc de tension de seuil nuls... 2.1. ...Mono-alternance. Le redressement mono-alternance permet de ne garder que la composante positive d’un signal. Lorsque ce signal est négatif, la sortie est nulle. Le montage est on ne peut plus simple car il s’agit uniquement de mettre une diode en sortie du signal e que l’on souhaite redresser. En effet lorsque le signal e est négatif alors la diode est bloquée alors que lorsque e est positif la diode est passante. Le montage est sur la figure 2. Figure 2. Redresement Mono-Alternance t→ 7 e(t) t→ 7 s(t) 1 U 0.5 0 −0.5 −1 −0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 t 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3 3.2 3.4 3.6 Figure 3. Redressement mono alternance 2.2. ...Double alternance. Il peut être nécessaire d’obtenir, à partir d’une tension alternative, une tension continue. C’est le redressement double alternance de courant. Ceci se fait généralement avec un pont de Graetz, ou plus connus sous pont de diodes. Le montage est sur la figure 4 est est sensiblement similaire au pont de Wheastone. Le fonctionnement est le suivant : 2. REDRESSEMENT... 167 Figure 4. Pont de Graetz e>o =⇒ D2 & D4 bloquees, D1 & D3 passantes =⇒ s = e e<o =⇒ D2 & D4 passantes, D1 & D3 bloquees =⇒ s = −e t→ 7 e(t) t→ 7 s(t) 1 U 0.5 0 −0.5 −1 −0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 t Figure 5. Redressement double alternance 4.5 5 5.5 6 6.5 168 7. DIVERS 3. Histoires de crêtes 3.1. Détecteur de crêtes. Le montage est sur la figure 6. Figure 6. Détecteur de crête Ici sont présents : • un ALI en montage suiveur pour adapter l’impédance • une diode qui joue le rôle d’interrupteur • une batterie formée par une résistance en parallèle avec un condensateur. On considère une tension d’entrée e(t) = E · cos(ω · t). Le fonctionnement est le suivant : • On suppose qu’à t = o le condensateur est déchargé et donc la tension à ses bornes est nulle. • Dès que t > o, la tension e augmente. Il existe un temps t1 tel que e(t = t1 ) = Uo où Uo est la tension de seuil de la diode. Tension à partir de laquelle un courant peut circuler dans la diode. (299) e(t = t1 ) = Uo ⇐⇒ E · si n(ω · t1 ) = Uo ⇐⇒ t1 = ar csi n (Uo /E) • Dès que t > t1 le courant peut traverser le condensateur et donc il peut commencer à se charger car la diode est équivalente à un fil. Une loi des mailles donne immédiatement que s = e et donc : (300) ∀t ≥ t1 s(t) = E · si n[ω · (t − t1 )] et il existe un laps de temps dt après lequel s = E : (301) s(t1 + dt) = E ⇐⇒ dt = π ar csi n(1) ⇐⇒ dt = ω 2·ω Après ce laps de temps la tension e va rediminuer mais plus rapidement que s qui décroit selon une exponentielle décroissante. Car la différence de tension e − s va redevenir inférieure à la tension de seuil et donc couper le courant, le condensateur se décharge dans la résistance. 3. HISTOIRES DE CRÊTES 169 s(t) = E · e −(t−t1 −dt)/τ ∀t ≥ t1 + dt La tension e continue de diminuer puis ré-augmente pour faire repasser e − s supérieur à la tension de seuil. Ceci a pris un temps dt ′ qu’il n’est pas possible de déterminer de façon exacte. Passé ce temps dt ′ le condensateur se re-charche et re fait augmenter s jusqu’à E. Un cycle vient de se passer. t1 + dt 1 t→ 7 e(t) t→ 7 s(t) U 0.5 0 t1 −0.5 −1 −0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 5.5 6 6.5 t Figure 7. Exemple de signaux d’entrée et sortie 3.2. Écréteur. Ici, contrairement à la sous-section précédente, on cherche à couper les crêtes au lieu de les garder. Le montage est très simple car il s’agit de mettre en parallèle la source et une diode. Ici on la considère idéale, donc la tension de seuil est nulle. En effet lorsque la tension e est positive alors la diode est passante donc la tension s est celle aux bornes d’un fil, donc nulle. A contrario, elle vaut e. En réalité il faudrait prendre en compte la tension aux bornes de la résistance et donc connaître le courant qui la parcoure. Le montage est sur la figure 8. Figure 8. Écréteur 170 7. DIVERS t→ 7 e(t) t→ 7 s(t) 1 U 0.5 0 −0.5 −1 −0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 t 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3 3.2 3.4 3.6 Figure 9. Exemple de signal écrêté En fait on peut voir ce montage comme un redressement mono-alternance négatif. Finalement si l’on veut quand même avoir une partie de la composante positive il faut que la tension de sortie soit aux bornes d’une résistance de charge que l’on peut noter RL telle que : (302) s= RL ·e R + RL 4. AMPLIFICATEUR À GAIN PROGRAMMABLE 4. Amplificateur à gain programmable Ici est présenté un amplificateur dont on peut choisir par une commande numérique le gain. Les technologies actuelles utilisent plutôt des portes logiques mais le principe est le même. La commande numérique contrôle la position des interrupteurs Kk∈{1,2,3} . Ici seulement trois interrupteurs sont pris mais seulement pour limiter la taille de la table 2. Le montage est sur la figure 10. Figure 10. Exemple d’amplificateur à gain programmable On a : • Kk∈{1,2,3} = o : interrupteur ouvert • Kk∈{1,2,3} = 1 : interrupteur fermé 171 172 7. DIVERS Le théorème de Millman au point A donne : (303) e s + 3 R Σk=1 (1 − Kk ) · Rk Σ3 (1 − Kk ) · Rk VA = ⇐⇒ s = − k=1 ·e ··· R Cette relation est vraie si les trois interrupteurs ne sont pas fermés en même temps. S’ils le sont tous en même temps alors la sortie est nulle à cause du régime linéaire de l’ALI. Puis en notant : Rtot = Σ3k=1 (1 − Kk ) · Rk On a la table 2. K1 K2 K3 Rtot 0 0 0 R1 + R2 + R3 0 0 1 R1 + R2 0 1 0 R1 + R3 0 1 1 R1 1 0 0 R2 + R3 1 0 1 R2 1 1 0 R3 1 1 1 NaN Table 2. Table de vérité de l’amplificateur 5. MULTIPLEXAGE 173 5. Multiplexage La transmission de l’information se fait via des canaux de transmission. La nature de ces canaux dépend de beaucoup de paramètres, comme : • le type de signal à transmettre, • le débit souhaité, • la distance que l’information doit parcourir, • le format de modulation du signal, • etc... Ici l’objectif n’est pas de faire un cours de communications numériques mais de présenter une technique appelée multiplexage. Le multiplexage permet de transmettre des informations provenant de différentes sources à des instants différés sur un même canal. Concrètement l’un des intérêts est de diminuer le nombre de fils. Dans des cas comme l’automobile, multiplexer les informations permet de réduire de plusieurs kilogrammes le poids de la voiture. Ici sont présentés un multiplexeur et un démultiplexeur avec ALI. Même si aujourd’hui le multiplexage se fait avec des diodes, transistors et portes logiques car moins gourmands en énergie. Figure 11. Multiplexeur à ALI Figure 12. Démultiplexeur à ALI 5.1. Multiplexeur. Un exemple de multiplexeur est sur la figure 11. Avant tout on a : • Kk∈{1,2,3,4} = o : interrupteur ouvert • Kk∈{1,2,3,4} = 1 : interrupteur fermé La tension de sortie s’écrit à l’aide du théorème de Millman au point A : 174 7. DIVERS (304) 1 s · Σ4k=1 Kk · ek + ′ R R VA = =o ··· ⇐⇒ s=− R · Σ4k=1 Kk · ek R′ Ces interrupteurs sont commandés numériquement.Comme indiqué dans l’introduction de cette section, le multiplexage permet d’envoyer des informations à des instants différés. Ainsi un seul interrupteur peut être fermé à la fois. La table de vérité est donc très simple : s K4 K3 K2 K1 0 0 0 1 − R · e1 R′ 0 0 1 0 − R · e2 R′ 0 1 0 0 − R · e3 R′ R · e4 R′ Table 3. Table de vérité du multiplexeur 1 0 0 0 − 5.2. Démultiplexeur. Un exemple de démultiplexeur est sur la figure 12. On peut écrire la valeur de la tension sk∈{1,2,3,4} : (305) ∀k ∈ {1, 2, 3, 4} \ Kk · V (Ak ) = e sk + ′ ′ R R = o ⇐⇒ s = − R · K · e k k ··· R 6. CONVERTISSEUR NUMÉRIQUE/ANALOGIQUE RÉSEAU R-2R 175 6. Convertisseur Numérique/Analogique réseau R-2R 6.1. Fonctionnement. Est proposé une architecture de convertisseur numérique/analogique sur la figure contenue dans la table 4. Le fonctionnement global est le suivant : En fonction de la position des interrupteurs Kn∈{o,··· ,N1 } les courants in∈{o,··· ,N1 } s’ajoutent pour donner un courant i qui est ensuite converti en tension. La tension de sortie est proportionnelle au courant et permet de coder un bit. L’objectif ici n’est pas de comparer les différentes architectures de CAN, j’invite donc les curieux à regarder la bibliographie. Avant de commencer on peut remarquer que quelque soit la position des interrupteurs Kn , le réseau ( ALI non compris ) est équivalent à une résistance valant 2R. En effet : • si l’on ne considère que la droite du nœud Ao , c’est évident • si l’on ne considère que la droite du noeud A1 il est aisé de voir, sur la figure 13 que l’on a une résistance R en série avec deux résistances 2R en parallèle. Celles-ci donnent une résistance équivalente R et donc le tout forme une résistance 2R. • si l’on ne considère que la droite du noeud A2 , en utilisant que la droite du noeud A1 est équivalent à une résistance 2R, on se ramène au cas de la figure 13 où Ao est remplacé par A1 . • et ainsi de suite... Figure 14. Pont diviseur de courant au noeud AN−1 Figure 13. Résistance équivalente noeud AO Puis pour déterminer le courant total nous devons calculer le courant issu de chaque noeud et donc du potentiel associé. Par exemple prenons le premier noeud AN−1 . Puisqu’à sa droite la résistance équivalente vaut 2R comme montré précédement, le pont diviseur de courant donne : iN−1 = 1/(2R) · iREF 1/(2R) + 1/(2R) ⇐⇒ iN−1 = 1 · iREF 2 Puis au noeud suivant ( AN−2 ) on aura iN−2 = 1 ′ 1 ·i = · (iREF − iN−1 ) = 2 N−1 2 Et ainsi de suite. Ainsi à un noeud k ∈ {o, · · · , N − 1} on aura : (306) iN−k = k 1 · iREF 2 2 1 · iREF 2 176 7. DIVERS Table 4. Convertisseur Numérique Analogique à réseau R-2R inversé à N bits 6. CONVERTISSEUR NUMÉRIQUE/ANALOGIQUE RÉSEAU R-2R Puis en effectuant une loi des mailles lorsque l’interrupteur KN−1 est fermé on a : Figure 15. Schéma électrique équivalent au noeud AN−1 Le théorème de Millman donne : V (AN−1 ) = VREF /R 1/R + 2 · 1/2R ⇐⇒ V (AN−1 ) = VREF /2 On peut donc en déduire la relation entre iREF et VREF : (307) VREF /2 = VREF − R · iREF ⇐⇒ iREF = VREF 2·R Et donc l’expression reliant iN−k , VREF et R : (308) iN−k = k+1 VREF 1 · 2 R De même pour le noeud AN−2 où l’on remplace VREF par V (AN−1 ) et : V (AN−2 ) = V (AN−1 )/R 1/R + 2 · 1/2R ⇐⇒ V (AN−2 ) = VREF /4 Et ainsi de suite pour avoir la relation générale : ∀k ∈ Jo, NK V (Ak ) = VREF /2N−k (309) Et finalement en sortie du convertisseur on a : s (310) où : = −R′ · ΣN−1 k=o ik ′ R KO = − · + · · · + KN−1 · VREF 2R 2N−1 177 178 7. DIVERS Kk∈Jo,N−1K = o ⇐⇒ f er me Kk∈Jo,N−1K = 1 ⇐⇒ ouv er t Pour aller plus loin on peut même écrire la valeur de la tension de sortie en fonction de la valeur décimale B que l’on souhaite envoyer. Ici le mot binaire KN1 · · · K1 Ko correspond à la valeur décimale B. Prenons le cas simple où l’on ne considère que trois interrupteurs : Ko , K1 , K2 . On a donc : = R′ − · 2·R K2 K1 KO B s 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 R′ − · 8 R 0 1 0 2 2 R′ − · 8 R 0 1 1 3 3 R′ − · 8 R 1 0 0 4 4 R′ − · 8 R s VREF KO K1 + + K2 4 2 Cherchons à remplir la table de vérité 5. .. . Table 5. .. .. .. .. . . . . Table de vérité du réseau R-2R 6. CONVERTISSEUR NUMÉRIQUE/ANALOGIQUE RÉSEAU R-2R 179 On voit donc qu’avec trois interrupteurs on a la relation suivante : ∀B ∈ J1, 7K (311) s(B) = − R′ VREF · ·B R 8 Que l’on peut étendre pour B ∈ J1, N − 1K 6.2. Réglage de la pleine échelle. Ici on veut déterminer la tension que l’on obtiendra en sortie du convertisseur si tous les interrupteurs sont fermés et donc donnant le courant maximal. L’objectif est donc de déterminer le rapport R′ /R permettant de satisfaire la condition. Si on souhaite qu’à la pleine échelle on ait spleine echelle = −γ · VREF où γ ∈ R+∗ , alors : − ′ R 1 · ΣN−1 k=o k · VREF = −γ · VREF 2·R 2 (312) ⇐⇒ 1 R 2N · =γ 1 2·R 1− 2 ⇐⇒ R′ = R ′ Dans les cas classiques où γ = 1, N = 4 ou N = 8 nous avons : R′ R = 64/15 ≈ 4.3 = 1o24/255 ≈ 4 N=4 N=8 1− 4·γ 1 1− N 2 Troisième partie Implémentation MATLAB Chapitre 8 Filtrage 1. Étude fréquentielle Pour ce faire nous allons prendre un exemple : (313) H= 1 1+s Pour les diagrammes de Bode ( figure 1 ) on crée donc deux listes contenant chacune les coefficients devant monôme. Une appelée ”num” pour le numérateur de la fonction de transfert et ”den” pour le dénominateur de la fonction de transfert : Pour le diagramme de Black-Nichols ( figure 2 ), une fois ceci fait, il suffit d’entrer la commande : nichols(H) On peut remarquer sur Octave 4.4.1 que le quadrillage sur le diagramme de Black-Nichols n’est pas disponible. Sur Matlab la commande suivante permet de le faire apparaître. ngrid 183 184 8. FILTRAGE Finalement pour le diagramme de Nyquist ( figure 3 ) la commande suivante suffit : nyquist(H) On peut aussi déterminer les pôles et zéros d’une fonction de transfert à l’aide des fonctions suivantes : Et les placer sur le plan complexe ( figure 4 ) à l’aide de la commande : pzmap(H) sous Octave pzplot(H) sous Matlab Ainsi qu’obtenir les marges de gain et de phase ( figure 5 ) avec la commande suivante : margin(H) Figure 1. Diagrammes de Bode 1. ÉTUDE FRÉQUENTIELLE Figure 2. Diagrammes de Black-Nichols Figure 3. Diagrammes de Nyquist 185 186 8. FILTRAGE Figure 4. Pole-Zero Map Figure 5. Marges 2. SYNTHÈSE DE FILTRES DE ... 187 2. Synthèse de filtres de ... 2.1. ...Butterworth. 2.1.1. Fonctions utiles. Buttord calcule l’ordre le plus faible du filtre de Butterworth satisfaisant les spécifications données par les paramètres wp, wa, Rp, Ra où Rp et Ra sont les atténuations respectives des bandes passantes (« p ») et atténuées (« a ») ; wn est la pulsation de coupure à −3 dB ; passe-bas wp <wa, passe-haut wp > wa ; pour passe-bande et coupe- bande, wp et wa contiennent deux valeurs spécifiant les limites respectives des bandes passantes et atténuées [N, ωn ]=buttord(wp,wa,Rp,Ra,’s’) N : ordre minimal du filtre pour un gabarit donné ωn : pulsation de coupure à −3 dB ωp , ωa : voir les gabarits 5, 6, 7 dans le cas des passe/coupe bande, ωp et ωn est une liste de 2 valeurs donnant les limites de bande Rp : atténuation bande Passante Ra : atténuation bande Atténuée 2.1.2. Pôles de la fonction de transfert. Ici on souhaite, à partir des pôles du gain du filtre de Butterworth, obtenir les pôles de sa fonction de transfert ordre du filtre = n s { n 3·n n pair =⇒ k(\=(pk ) ≤ 0) ∈ + 1, 2 2 P = [p1 , · · · , p2·n ] P (k) = pk s { n+1 3·n+1 , n impair =⇒ k(\=(pk ) ≤ 0) ∈ 2 2 188 8. FILTRAGE En effet quelque soit l’ordre il y aura toujours 2 · n pôles répartis équitablement ( en nombre ) dans les demi-plan complexes < > 0 et < ≤ 0. On note P la liste qui va contenir tous les pôles, que l’on calcule avec la formule donnée par 177. Si on dresse la liste des angles des pôles pour les premiers ordres on a : π π n=1 3· 2 2 ⋆ n=2 π 4 3· π 4 5· π 4 7· π 4 5· π 6 7· π 6 9· π 6 11 · π 6 7· π 8 9· π 8 11 · π 8 ⋆ n=3 π 6 3· π 6 ⋆ n=4 π 8 3· π 8 5· π 8 13 · π 8 15 · π 8 ⋆ Dans la table ci contre sont surlignés en bleu les pôles ayant une partie réelle négative. On remarque que les pôles ( de partie réelle négative ) sont répartis, pour chaque ordre, de façon symétrique par rapport au ”milieu” ( repéré par ⋆ ) de liste. Ces pôles sont au nombre de 2 · N. Ici est choisi arbitrairement comme indice de milieu :bn/2c ( mais dn/2e était également possible ). On remarque : • lorsque n est pair, que N = n/2 • lorsque n est impair, N = (n + 1)/2 On sait donc qu’à partir de la liste des pôles de H 2 il va falloir un indice de référence qui est bn/2c, et, qu’il va falloir prendre un nombre d’éléments de la liste de part et d’autre de ce milieu : n pai r =⇒ [p1 , · · · , pn−n/2 , · · · , pn , · · · , pn+n/2 , · · · , p2·n ] n i mpai r =⇒ [p1 , · · · , pn−(n+1)/2 , · · · , pn , · · · , pn+(n+1)/2 , · · · , p2·n ] (314) D’où les relations annoncées. Cette fonction permet donc d’obtenir l’ordre du filtre nécessaire pour répondre à un cahier des charges. Cependant si l’on souhaite pour un même ordre une coupure plus raide, on peut utiliser les autres filtres et en calculer les coefficients des polynômes à l’aide des fonctions des sous-sections suivantes. 2. SYNTHÈSE DE FILTRES DE ... 189 2.2. ...Chebychev. Ci contre un code permettant de donner les coefficients des polynômes de Chebychev en exploitant directement la formulation explicite. Par exemple appeler Coef chebi chev (4) va donner comme résultat pour le polynôme 1 − 8 · X2 + 8 · X4 : ans = 1 −8 8 Et appeler Coef chebi chev (5) donne pour le polynôme 5 · X − 2o · X 3 + 16 · X 5 : ans = 5 − 20 16 function CC=CoeffChebichev(n) if n==0||n==1 CC= 1 ; else CC=zeros(1,floor(n/2)) ; for k=0 :floor(n/2) CC(k+1)=(n/2)*((-1)**k)*(2**(n-2*k))*factorial(n-k-1)/(factorial(n-2*k)*factorial(k)) ; endfor CC=fliplr(CC) ; endif endfunction 2.3. ...Bessel-Thomson-Kiyasu. Ci contre un code permettant de donner les coefficients des polynômes de Bessel-Thomson-Kiyasu en exploitant directement la formulation explicite. Par exemple appeler Coef f Bessel(2) va donner comme résultat pour le polynôme 3 + 3 · X + X 2 : ans = 3 3 1 Et appeler Coef f Bessel(3) donne pour le polynôme 15 + 15 · X + 6 · X 2 + X 3 : ans = 15 15 6 1 function CB=CoeffBessel(n) CB=zeros(1,n) ; for k=0 :n CB(k+1)=nchoosek(n,k)*factorial(2*n-k)/(factorial(n)*2**(n-k)) ; endfor endfunction 190 8. FILTRAGE 2.4. ...Legendre. Ci contre un code permettant de donner les coefficients des polynômes de Legendre en exploitant directement la formulation explicite. Par exemple appeler Coef f Legendr e(2) va donner comme résultat pour le polynôme −1/2 + 3/2 · X 2 : ans = −o.5oo 1.5oo Et appeler Coef f Legendr e(3) donne pour le polynôme −3/2 · X + 5/2 · X 3 : ans = −1.5oo 2.5oo function CL=CoeffLegendre(n) if n==0||n==1 CL= 1 ; else CL=zeros(1,floor(n/2)) ; for k=0 :floor(n/2) CL(k+1)=1/(2**n)*(-1)**k*nchoosek(n,k)*nchoosek(2*n-2*k,n) ; endfor CL=fliplr(CL) ; endif endfunction Chapitre 9 Bibliographie Lois usuelles • Lois de Kircchhoff : Électronique analogique Amplificateur Linéaire Intégré • Diagramme de l’oeil : Développement de photodiodes à avalanche pour la détection faible signal et grande vitesse • Cours AOP : Une introduction à l’amplificateur opérationnel • Cours d’électronique générale : Introduction à l’électronique • • Électronique générale, H. CHUBERRE Divers • CNA R-2R : Conversion Analogique - Numérique • Multiplexage : Le Multiplexage Filtrage passif • Mathématiques : Mathématiques pour l’ingénieur • Filtrage : TP Filtrage Numérique • • Électronique générale, H. CHUBERRE Filtrage actif • Cours électronique lycée Michelet : Filtres • Cours AOP : Une introduction à l’amplificateur opérationnel • Sallen-Key : Dimopoulos : Analog Electronic • Électronique générale, H. CHUBERRE Introduction à la microélectronique • Transistors : Électronique IUT 1re année, 2eme édition, J. Duveau, M. Pasquinelli, M. Tholomier, Dunod • Le Transistor bipolaire • Microélectronique, H. CHUBERRE, ENSSAT, 2018 Oscillateurs • VCO : PLL et Synthèse de Fréquence • Oscillateurs électroniques : Oscillateurs Électroniques • Oscillateurs électroniques : De l’art de faire gigoter les électrons 191 192 9. BIBLIOGRAPHIE • Oscillateur quasi-sinusoïdal : PSI Montaigne • Les Oscillateurs Analogiques : PSI Massena • thèse : Conception de circuit intégré pour les applications gravimétriques basées sur l’utilisation de résonateurs mécaniques arrangés en réseau • stabilité BIBO • Le filtrage analogique : Conception de filtres • Les cours de Claude Giménès : Conception de filtres Implémentation MATLAB • Mathworks • Synthèse de filtres, H. CHUBERRE, ENSSAT, 2018