aucun élément dans la décision permettant de faire des déductions (n’oubliez pas que vous ne
pouvez déduire les éléments du premier degré que quand la décision à commenter rappelle
que la cour d’appel a rendu un arrêt confirmatif ou infirmatif). Ainsi, il faut commencer par la
juridiction du premier degré (un tribunal, la plupart du temps), la juridiction du second degré
(cour d’appel) et le pourvoi en cassation. Lors de ces étapes, vous devrez utiliser les termes
spécifiques de la procédure (demandeur, interjette…etc.). Enfin, n’oubliez pas qu’il s’agit de
mettre en évidence les différentes thèses en présence (différents motifs et moyens).
Pour cet arrêt :
o NB : ici on peut déduire le jugement rendu par la première juridiction saisie du
fait que l’arrêt précise qu’il s’agit d’un « arrêt infirmatif ». La cour d’appel va
donc dans le sens contraire de la juridiction du premier degré. Il suffit
maintenant de savoir ce qu’a décidé la cour d’appel. Ici, elle fait droit à la
demande d’adoption plénière de sorte qu’à l’inverse la juridiction a débouté la
demanderesse. Enfin, puisqu’il s’agit d’un arrêt de cassation il n’est nul besoin
de rechercher les moyens au pourvoi.
o Ex : La demanderesse est déboutée de sa demande en adoption plénière par le
jugement rendu en première instance. Elle interjette donc atteinte près la cour
d’appel de Paris. Cette dernière, dans un arrêt infirmatif du 15 juin 1990,
procède à l’adoption plénière au profit de l’appelante. En effet, elle estime que
compte tenu de l’état actuel de la science et des mœurs, la gestation pour
autrui doit être reconnue comme licite et non contraire à l’Ordre public mais,
au contraire, conforme à l’intérêt de l’enfant. Suite à cette décision, le
Procureur général près la Cour de cassation forme un pourvoi dans l’intérêt
de la loi.
Problème de droit : C’est le moment le plus délicat et il vous appartient de le construire. Un
conseil peut vous être donné pour le trouver : en effet, si vous avez la solution rendue par la
juridiction vous êtes donc en mesure de retourner la solution pour en faire une question.
Cependant, il arrive que la solution soit lapidaire de sorte que ce conseil restera lettre morte.
En tout état de cause, vous devez formuler une interrogative (directe ou indirecte) qui colle à
l’arrêt. Ainsi, par exemple, si vous formuler pour cet arrêt « la gestation pour autrui est-elle
licite ? », il est clair que dans le fond c’est juste mais que cette question peut être employée à
de nombreuses hypothèse, à de trop nombreuses hypothèse. Vous devez donc trouver des
éléments dans cet arrêt qui permettent d’individualiser votre problématique.
Ici, nous ferons le choix de rappeler qu’il y avait une convention à titre gratuit, un
objet (la gestation pour autrui) et la question de sa licéité. Ainsi, les questions de
l’adoption, de la filiation pourront être écartées du problème de droit car elles ne
constituent que les conséquences de la réponse à la question formulée.
Ex : Une convention, fût-ce à titre gratuit, dont l’objet est la gestation pour autrui
doit-elle être reconnue comme licite ?
Solution de la juridiction et motivation : Vous devez expliciter la solution de la juridiction
en indiquant au préalable la juridiction, la date et le sens de sa décision sans oublier son
fondement juridique quand celui-ci est apparent.
Ex : L’Assemblée plénière de la Cour de cassation casse (sans renvoi) et annule
seulement dans l’intérêt de la loi l’arrêt rendu par la cour d’appel de Paris en
considérant cette convention comme étant illicite. En effet, aux visas des articles 6,
1128 et 353 du Code civil, cette dernière estime, d’une part, que la convention en
question porte atteinte aux principes de l’indisponibilité du corps humain et de l’état
des personnes et d’autre part, que l’adoption demandée n’était que le résultat