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TECHNIQUES DE COMMUNICATION et D’EXPRESSION I
Professeur Madame RAJAONARISON Noéri
COMMUNICATION
A-ESSENCE MEME DE LA VIE ET DE L’ORGANISATION SOCIALE
1/La Communication c’est la vie :
Le plus petit élément du monde animal ou végétal doué de vie, la communique à ses voisins,
avec son environnement, en reçoit des messages, les interprète et modifie ses comportements
sous leur action.
2/La Communication c’est aussi l’apprentissage :
N’est- ce pas, en effet, l’intériorisation de certains messages perçus dès avant l’acquisition du
langage qui permettent à l’enfant d’acquérir certains comportements ?
3/La Communication, c’est l’organisation sociale :
Il n’existe pas de sociale animale fut – elle au bas de l’échelle sans communication.
Chez les abeilles, société parfaitement organisée, la danse des abeilles répond et satisfait le
besoin de communication.
4/La Communication caractérise les grandes étapes de l’évolution humaine :
Au moins, si l’on fait siennes les idées développées par Marshall Mac Luhan qui reconnaît
trois grandes ères dans l’évolution humaine :
a) L’ère tribale ou la communication ne véhicule que les messages parlés, gestuels.
b) La galaxie Gutemberg, qui naît avec l’écriture et atteint son acmé avec l’invention
de l’imprimerie dont la diffusion va amener l’homme à adopter certaines valeurs
intellectuelles, rationnelles, morales esthétiques, politiques, l’organisation en état de
nation par exemple.
c) L’ère dans laquelle l’efflorescence de nouveau médias nous fait pénétrer, marquée par
le bouleversement des traditions de l’ère précédente, la mondialisation et la
redondance de l’information, l’interpénétration des modes de communication, des
canaux, langage, écrit, image, aboutissant à un reclassement quasi tribal des individus
autour de certaines valeurs clés dans lesquelles ils se reconnaissent.
Après avoir, du moins l’espérons, convaincu de l’importance de la communication par ce bref
éclairage ethnobiologique, nous voudrions vous persuader que la communication est un art
difficile qui requiert beaucoup de circonspection et d’humilité et auxquels, vous qui allez dans
la vie, vous devez vous préparer.
B- DIFFICULTES LIEES A L’ESSENCE MEME DE LA COMMUNICATION QUI EXIGE
TOUT D’ABORD UN SYSTEME DE TRANSMISSION CONSTITUE PAR :
- Un émetteur
- Un récepteur – agissant l’un sur l’autre
- Un canal émetteur et récepteur
Maintenant, nous voudrions aborder le dernier point de cet exposé, en donnant quelques
repères pour aider les jeunes plus tard à bien communiquer dans la vie professionnelle.
C- Des repères individuels :
1/ Communiquer c’est d’abord écouter : « savoir écouter pour avoir ensuite quelque chose à
dire ». Ecouter, c’est mettre en jeu tous les sens que vous possédez et non pas seulement
l’audition, c’est un acte volontaire et non passif, qui doit vous permettre de diriger,
d’entretenir, de relancer la situation d’écoute, qui doit vous permettre d’attribuer aux mots de
votre interlocuteur leur valeur signalétique exacte, de déduire du choix des mots, de la syntaxe
utilisée, de l’expression corporelle toute leur substance.
2/ Ecouter, c’est évaluer, peser, juger, pour cela, il faut être disponible.
3/ Communiquer, c’est aussi s’être informé, avoir recueilli et analysé des faits, avoir répondu
aux questions : qui ? quoi ? où ? comment ? pourquoi ? C’est avoir préparé son message.
4/ Communiquer, c’est enfin s’exprimer, pas toujours avec seulement des mots, des écrits,
mais souvent de plus en plus avec son corps, des attitudes.
5/ Communiquer, c’est enfin s’assurer que son message été perçu et compris et c’est là un
point tout à fait capital.
Si votre message n’est pas compris, ce n’est pas que vous ayez fatalement à faire à un idiot,
un imbécile ou quelqu’un de mal intentionné à votre égard. Pensez qu’il y a un bon tiers de
probabilité pour que ce soit de votre faute, pour que ce soit vous qui n’ayez pas su rentrer
dans le système de référence intellectuel, moral affectif de votre vis- à – vis.
PARTIE I : COMPRENDRE LA COMMUNICATION
COMPRENDRE LA COMMUNICATION
o Pourquoi communique- t- on ?
-Pour transmettre
-Pour partager
– pour échanger
– pour convaincre
– pour faire faire
– pour prouver qu’on existe
……….
o Le schéma global de la communication
Cadre de référence (contexte, situation)
Le r
L’émetteur
Celui qui parle, qui
s’exprime, qui
transmet
l’information (le
vendeur, le
professeur, le chef,….
LE CANAL
Le moyen par lequel va passer
l’information (tête – à- tête,
téléphone, lettre, film, …)
Le message
Les données, l’information à
transmettre au récepteur
(l’argumentaire, le cours, les
directives, …)
Le récepteur
celui qui écoute, qui
reçoit l’information
(le client, l’étudiant,
le collaborateur, …)
Le code (langue française)
Feed- back
La communication en retour du récepteur vers l’émetteur, la preuve qu’il a écouté, qu’il a compris les
questions qu’il veut poser, La rétroaction permet l’ajustement du message au récepteur.
o Un problème : la déperdition du message
Chaque élément des messages que nous communiquons à un interlocuteur subit une
distorsion croissante illustrée par l’échelle de déformation suivante entre mot et mon
interlocuteur :
Ce que j’ai à dire (100%)
Ce que je pense à dire (90%)
Ce que je sais dire (80%)
Ce que je dis effectivement (70%)
Ce qu’il étende (60%)
Ce qu’il écoute (50%)
Ce qu’il comprend effectivement (40%)
Ce qu’il admet (30%)
Ce qu’il retient (20%)
Ce qu’il dira ou répètera (10%)
PROCESSUS DE COMMUNICATION
1. SHEMA DE BASE DU PROCESSUS DE COMMUNICATION
Système de référence système de référence
canal
EMETTEUR
Codage
MESSAGE
décodage
RECEPTEUR
Rétroaction (éventuelle)
ELEMENTS DU PROCESSUS
ELEMENTS
EMETTEUR
RECEPTEUR
MESSAGE
CANAL
CODAGE
DECODAGE
RETROACTION
BRUIT
DEFINITION
Celui
qui
décide
communiquer
EXEMPLES
de Direction
appelant
sa
secrétaire
Conférencier s’adressant à son
auditoire
Celui qui reçoit le message
Secrétaire
Auditeur
Information que l’on veut Instructions pour taper un
transmettre
(mots, rapport
symboles, gestes)
Moyen
que
choisit Téléphone, lettre, entretien en
l’émetteur pour transmettre face à face
son message
Choix par l’émetteur des Verbes précis tels que taper à
symboles (mots, gestes, ton, l’interligne 2…, adverbes tels
…) supportant l’information que rapidement sans faute ton
impératif ….
Interprétations du message Le secrétaire croit comprendre
par le récepteur
que son patron est pressé …..
Réaction du récepteur à la La secrétaire dit d’accord ou
réception du message
demande
«
combien
Message en retour
d’exemplaires ? »
Perturbation qui affecte la Ambiance
sonore
trop
communication
bruyante, langage non adapté
II.DEROULEMENT DU PROCESSUS
Définition des
objectifs par
l'émetteur
choix du récepteur
choix du canal
Rétroaction du
récepteur
Réception,
Décodage par le
récepteur
codage du message
III. CARACTERISTIQUES ESSENTIELLES DU PROCESSUS
CARACTERISTIQUES
INTERACTIVITE
SYNCHRONISME
RICHESSE
DEFINITION
Mesure
la
possibilité
d’échanges
réciproques
d’information pendant le
processus (importance de la
rétroaction)
Le processus est synchrone si
la présence simultanée de
l’émetteur et du récepteur est
nécessaire
à
la
communication
Le processus est asynchrone
si la présence simultanée de
l’émetteur et du récepteur
n’est pas nécessaire
EXEMPLES
L’entretien face à face est
fortement
interactif.
La
communication par affichage
n’est pas interactive. La
communication
homme
ordinateur
peut
être
fortement interactive
Conversation directe ou par
téléphone.
Visualisation
d’une émission de téléphone
(sans magnétoscope)
L’envoi d’une lettre : la
messagerie électronique, la
visualisation d’une émission
de
télévision
avec
magnétoscope en différé
Caractérise la capacité du Le téléphone est un canal
canal à transmettre des moins riche que l’entretien
symboles différents (sens, en face à face (pas de visions
données, images, ….)
des attitudes). L’écrit est un
moyen de faible richesse …
IV.METTEZ EN ŒUVRE LES FONCTIONS DU LANGAGE DANS VOTRE
COMMUNICATION
COMMENTAIRES
QUESTIONS A VOUS POSER
EXEMPLES DE PHRASES
1. Fonction expressive : émetteur
Elle met en œuvre votre talent
personnel. Les images, les mots
inducteurs que vous aimez, votre
accent, donnent une couleur à
votre discours et rendent votre
personne reconnaissable à travers
toutes prise de parole


 Investissement fort :
L’absentéisme, mois je vous le dis, se
développe comme un cancer et ronge
l’entreprise. Va – t- elle survive ?
 Investissement faible :
Je me propose d’étudier les effets d’un
absentéisme croissant sur les conditions de
Qu’est- ce qui, dans mon vie de l’entreprise.
comportement et mon
langage, selon les autres et
selon moi, traduit ma
subjectivité profonde ?
Est-ce que je souhaite
m’associer fortement au
contenu du message que je
délivre ou est- ce je
souhaite marquer une
distance ?
2.Fonction référentielle :référent
Elle met en œuvre la cohérence de
votre parole avec l’environnement
constitué par la situation de prise
de parole, le type de public
concerné.
3. Fonction métalinguistique :
code
Elle
met
en
œuvre
la
compréhension de votre parole
par les autres. Vous employez des
signaux, des concepts spécifiques,
souvent mal connus.

Qu’est ce que je dois dire
avant
même
de
commencer mon exposé
pour faire le lien avec la
situation dans laquelle
l’auditoire et moi allons
nous trouver ?

Quel temps, quels moyens
me sont conférés ?

Qu’est- ce que je dois
expliciter avant même de
commencer ?

Quel est le cadre de
référence
de
mon
auditoire ? Est – il
composé de techniciens,
de commerciaux ?

Monsieur X m’a confié la tâche de
vous exposer pendant une heure
les caractéristiques de votre
nouveau schéma de production. La
date d’aujourd’hui a été fixée pour
cet exposé, car votre groupe a été
réuni car il nous a semblé que
vous partagiez les mêmes …je
vous parlerai de ce sujet en
fonction de mes connaissances qui
sont … et de mon rôle dans
l’entreprise qui est … Comprenez
vous bien pourquoi nous sommes
ici réunis ou souhaitez- vous
d’autres explications ?

Je vais devoir employer beaucoup
de termes techniques qui ont reçu
dans
cette
discipline
une
acceptation très précise alors que,
dans l’autre, ils peuvent recouvrir
un autre sens. Je vous propose
d’afficher au tableau un ensemble
de définitions et de reporter ces
notions sur le schéma que j’affiche
également. Nous allons ainsi nous
familiariser quelques instants avec
ce corps de concepts et puis je
commencerai mon exposé.
Il vous faut expliciter. Vous allez
mettre à jour les propres codes de
votre langage.

Où
se
situent
les
 Je me suis situé dans la
principales difficultés de
perspective où vos préoccupations
compréhension de mon
sont de réaliser des applications
auditoire, selon les limites
rapidement et non pas de
de sa formation initiale et
bénéficier d’une étude exhaustive
de
sa
pratique
du sujet.
professionnelle ?
Aussi, j’ai choisi délibérément de ne pas
traiter de …et de …qui pourras font partie
du sujet

Quels sont les quelques
mots que je puis prononcer
qui me permettront de
rassurer mon auditoire sur
mes intentions ?
Par
quoi
puisje
commencer
pour
apparaître sympathique et
favoriser les questions ?
Comment puis- je veiller
au confort physique et
moral de mon public ?
4. Fonction phatique :canal
Elle
met
en
œuvre
la
communication entre vous et les
autres.
Les
personnes
communiquent par les sens avant
de communiquer par l’intellect.
Les personnes ont besoin d’être
accueillis pour se sentir exister et
appartenir à un groupe


5. Fonction conative : récepteur
Elle représente le pouvoir que
vous
voulez
exercer
sur
l’auditoire. Elle est la pression sur
l’autre que vous manifestez par
l’exhortation, l’interpellation



Je suis heureux de prendre la parole
parmi vous et je m’efforcerai non pas de
tout dire sur le sujet, chose impossible de
toute façon, mais de bien comprendre
votre besoin et de situer mes explications
en fonction de ce que vous exprimez. Je
souhaite que cette réunion soit amicale
car c’est aussi pour nous l’occasion de
mieux faire connaissance. Je voudrais
que nous regardions ensemble les
conditions matérielles et d’organisation
de cette conférence. Souhaitez- vous… ?
Investissement fort :
 « Soldats, vous vous êtes
Qu’est- ce qui se joue
précipités comme un torrent du
entre le public et moi ?
haut de l’Apennin ; vous avez
culbuté, dispersé tout ce qui
Quelle influence veuillé- je
s’opposait
à
votre
exercer ?
marche…L’armée
qui
vous
Suis-je leader, vendeur,
menaçait
avecorgueil
ne
trouve
camarade, prophète, chef ?
plus de barrière qui la rassure
contre votre courage …Oui
soldats, vous avez beaucoup fait
… mais ne vous reste- t-il donc
plus rien à faire ?... mais je vous
vois déjà courir aux armes…Eh
bien ! partons ! »
Le général Bonaparte, à l’armée d’Italie
qui avance vers l’Adriatique, 16 mai
1795 (Nous vous déconseillons vivement
ce modèle !)
Investissement raisonnable :
 « Mon intervention a pour but de
préciser ce qui dans notre
organisation est négociable ou
n’est pas négociable »
6.
Fonction
poétique
esthétique : message
ou
Elle élabore un autre sens en
caressant les sens par le jeu
qu’elle crée entre les rythmes, les
connotations, les métaphores.

Qu’est – ce qui traduit le L’absolu poétique :
mieux ce qu’au fond de « Ma songerie aimant à me martyriser
S’enivrait savamment du parfum de
moi je suis ?
tristesse
Que même sans regret et sans déboire
laisse
La cueillaison d’un Rêve au cœur qui l’a
cueilli. » Mallarmé (Apparition)
Un exemple de production imagée :
« Pour relever les défis technologiques
d’aujourd’hui, nous n’avons plus
seulement besoin de bras, nous avons
besoin d’idées. Mobilisons l’intelligence
de toute l’entreprise ! »
PARTIE II : COMMUNICATION ORALE
LES CARACTERISTIQUES DE LA
COMMUNICATION ORALE
I)
Beaucoup
plus
que
des paroles.
Qu’est- ce que la communication orale ?
La communication orale (du latin oris= bouche) recouvre tout ce qui transmet de
bouche à oreille, tout ce qui s’entend.
Mais contrairement à l’écrit où l’émetteur est toujours invisible, la plupart des
situations de communication orale permettent également de voir l’orateur. Dès
lors, l’oral s’enrichit d’une multitude de messages sensoriels.
La Communication orale se distingue des autres formes de communication
par :
 L’existence d’un double langage,
 L’importance du contexte,
 L’influence de la rétroaction immédiate.
II- L’existence d’un double langage
Dans une situation de communication orale, émetteur (e) et récepteur (s) utilisent un double
langage :
 Le langage verbal,
 Le langage non verbal.
1. Le langage verbal
Il recouvre aussi bien ce qui est dit (le contenu du message) que la façon de le dire (la
forme du message).
Ce qui est
dit
Les
mots
Le registre
de langue
Cherchez plus à
être écouté des
autres qu’à vous
écouter parler
La façon
de le dire
L’organisation
des mots
la structure
du message
La voix
accent, timbre,
débit, ton
Les bruits
Les
silences
Le style
soupirs,
sifflements
a) Le registre de langue :
Le choix des mots n’est pas innocent. Le vocabulaire utilisé, le style employé
peuvent rapprocher ou éloigner de l’interlocuteur.
b) La structure du message
Quelle que soit la durée ou la forme de la communication, il est toujours préférable
d’avoir réfléchi à l’ordre dans lequel on va présenter les informations. L’existence
d’un plan favorise toujours la compréhension.
Vous en ferez très vite l’expérience lorsque vous aurez à prendre en notes l’exposé
d’un conférencier.
c) La voix
Le langage parlé est toujours influencé par les caractéristiques de la voix, par
l’intonation. Une voix peut être analysée de plusieurs façons : intensité, accent, timbre,
débit, ton, rythme.
La même phrase, le même mot, peuvent avoir des significations très différentes selon
la manière dont ils sont prononcés.
b) Les bruits
Le mot est pris ici dans son sens courant. Il s’agit des soupirs, sifflements, rires, …qui
renforcent ou contredisent le message.
Certains bruits de fond (travaux, machines, perturbations sur la ligne) nuisent toujours
à la communication.
e) Les silences
On cherche à les éviter ou on les interprète de manière négative.
Comme les bruits, les silences font partie de la communication. Il faut savoir se taire
pour écouter l’autre, pour réfléchir, pour attendre son tour de parole.
Il y a différents types de silences : il faut savoir les utiliser et les interpréter
correctement pour être efficace à l’oral.
f) Les styles de communication
Chaque individu a un style de communication qui lui est propre et qui traduit sa
personnalité profonde. Cependant, ce style peut varier en fonction de la situation.
C’est l’impossibilité d’adapter son style de communication propre à des situations
différentes qui crée de graves problèmes de communication.
EXEMPLE :
A la question « quel film devrions- nous aller voir ? », il possible de fournir les
réponses ci- après.
Style
Enoncé
Traduction
(ce qui est vraiment dit)
« il y a seulement ce film- « Mon opinion et mes
Agressif
là d’intéressant ; nous
goûts, ou rien »
irons voir ce film »
« N’importe quel film,
comme tu voudras. De
toute façon je ne sais
jamais quoi choisir »
« Pauvre moi : je suis sans
personnalité »
Intellectuel
« La critique parle d’un
excellent film français sur
le plan de la réalisation et
des acteurs et elle dit que
c’est à ne pas manquer »
« je n’ai pas d’opinion ni
de goût vraiment
personnel, mais je suis
l’avis intellectuel des
autres »
Manipulateur
« je ne suis pas certain de
vouloir aller au cinéma »
« Essaie de me convaincre.
J’aime me faire prier un
peu »
Apaisant
« Le film Ghandi
m’intéresse. Et toi ? »
affirmatif
« Voila ce que je veux.
Qu’est – ce que toi tu
veux ?
(d’après MYERS and MYERS.Ed.Mar Graw Hill)
2. Le langage non verbal
Avant même d’avoir prononcé une parole, une personne transmet une quantité d’informations
sur elle- même. On dit souvent que cette impression est déterminante pour l’avenir des
relations. Même si cela peut être contesté, le manque d’occasion ou de temps justifie que l’on
cherche toujours à produire la meilleure impression dès les premières minutes de la rencontre.
ELEMENTS DU
NON-VERBAL
La
perception
du non
verbal est
plus
instinctive
plus
immédiate
La Présentation
Vêtement
Physique
Le visage
Sourire
Regard
Le corps
Expression
Geste
Attitude
a)La présentation
Les signes non
–verbaux ont sur
les récepteurs
quatre fois plus
d’effet que les
signes verbaux


Les vêtements :
Le choix des vêtements est déterminant. Leur coupe, leur couleur, leur
assemblage, la longueur des robes, l’absence ou la présente d’une cravate
traduisent beaucoup plus que votre personnalité. Ils indiquent également
l’importance que vous accordez à la rencontre, l’estime que vous portez à
votre interlocuteur. Quel que soit le style adopté, la netteté est de rigueur.
C’est une forme de politesse dans tous les types de communication.
Les autres éléments de la présentation :
Il s’agit de la coiffure, du maquillage pour les jeunes filles ou de la barbe pour les
garçons, des ongles, des chaussures. Rien n’échappe à la perspicacité de certains
observateurs. Lorsqu’un orateur est en train d’exprimer, on a tout le temps nécessaire
pour apprécier ces éléments. De tous temps, les vêtements, la longueur des cheveux ou
de la barbe, les accessoires de mode ont été des moyens de se singulariser, des
symboles de contestation. Sauf exceptions très caractéristiques, on ne gagne que très
rarement à être original, à se distinguer par ces moyens dans la vie professionnelle.
Ne prenez jamais ce risque pour un examen, un concours ou un entretien d’embauche.
b) Le visage
Notre visage est la partie la plus gardée lorsque nous parlons. Deux éléments sont
déterminants dans l’expression. Il s’agit du regard et du sourire.
 Le regard :
Certains auteurs estiment que 90% de la communication passent par le regard. Mais
nous n’avons pas toujours conscience de ce que nous faisons de nos yeux.
Essayez de cerner votre comportement oculaire :
 En situation de face à face : où regardez- vous lorsque vous parlez à
quelqu’un ? Où regardez – vous lorsque vous écoutez quelqu’un ?
 Face à un groupe : Regardez- vous au- delà du groupe ? Regardez- vous
alternativement tous les membres ? Privilégiez- vous certaines personnes,
certains endroits ? Fuyez- vous les regards des membres du groupe ?
La
discordance
entre verbal
et non
verbal
brouille la
signification
du message
 Le sourire et l’expression :
Pour communiquer efficacement, il est souhaitable que le visage soit le plus ouvert
possible.
L’expression du visage doit être cohérente (on dit encore « en congruence ») avec le
message exprimé. Lorsqu’il y a contradiction entre le message non verbal et le
message verbal c’est en général le non- verbal qui est perçu comme authentique. Si
vous dites « je suis heureux » avec un air catastrophé, on ne pensera pas que vous
l’êtes.
c) Les gestes et attitudes
Les gestes aident à interpréter le contenu d’une communication. Ils donnent du relief
aux mots prononcés. Nous sommes rarement immobiles lorsque nous parlons, même
au téléphone.
Comme pour le regard, la signification des gestes n’est pas universelle. Elle varie avec
les cultures et les civilisations.
III -L’influence du contexte
1. Le temps
Le temps influence notre communication. Le fait d’accorder un entretien plus ou
moins long à un client traduit l’intérêt qu’ion lui porte. Faire attendre un visiteur
équivaut à un manque de respect. Dans les pays anglo- saxons, la ponctualité est une
marque élémentaire de politesse ; ce n’est pas toujours le cas dans d’autres pays
En général, les relations professionnelles sont caractérisées par le manque de temps.
Tout doit toujours aller très vite. Le temps a un coût. Il est donc extrêmement
important de savoir réagir très rapidement dans la discussion, de savoir isoler
l’essentiel, de ne jamais faire perdre de temps celui qui vous écoute.
2. L’espace
Le cadre dans lequel se déroule la communication influence également les relations.
Certains éléments de ce cadre peuvent être délibérément choisis pour favoriser le
rapprochement ou marquer la différence. Mais le matériel nous est aussi quelquefois
imposé et il faut alors s’adapter aux circonstances.
Les éléments spatiaux qui conditionnent le bon déroulement de la communication sont
essentiellement le décor, le mobilier, l’agencement, les éléments de confort, les
positions des interlocuteurs et les distances entre eux.
La proxémique étudie la signification des distances. Celles- ci varient :
-avec les cultures,
-avec les situations,
-avec les statuts des interlocuteurs
On peut cependant considérer avec E.T Hall qu’il y a quatre catégories de distances
régissant nos relations interpersonnelles.
3) le cadre de référence
C’est l’ensemble des idées, des opinions, des valeurs et des sentiments propres à un
individu qui influence la manière dont celui- ci interprète un message reçu.
La communication est toujours plus simple entre individus ayant le même cadre de
référence.
IV -L’importance de la rétroaction
L’écoute et l’observation du récepteur ou du public sont précieuses pour adapter son
comportement et réussir une communication.
La rétroaction ou feed- back (ou encore « effet- retour ») regroupe tous les signaux
émanant de l’auditeur susceptibles de nous renseigner sur la manière dont il perçoit le
message. Encore faut- il savoir interpréter.
Tous les éléments que nous avons décrits jusque- là peuvent être porteurs de sens,
aussi bien les questions posées (verbal) que les attitudes, expressions et gestes (nonverbal).
Pour communiquer, il faut au moins être deux.
En position d’émetteur nous ne pouvons pas considérer que c’est à l’autre de
nous comprendre. Nous sommes responsables de ce que les autres comprennent.
En position de récepteur, c’est également à nous de faire savoir ce que nous ne
comprenons pas
Les phases d’observation – écoute – interprétation- adaptation simultanées et
réciproques :
PARTIE III : LA PERFORMANCE ORALE
La performance orale
La communication orale obéit aux six fonctions du langage. Mais la parole orale
implique aussi des contraintes spécifiques :
-d’ordre psychologique : la situation de communication varie selon le nombre des
récepteurs, la position sociale des interlocuteurs, la possibilité d’échange ;
-d’ordre physiologique : il est indispensable d’avoir une bonne maîtrise de la voix,
organe de la communication, et du corps.
1. LA PAROLE SINGULIERE : L’EXPOSE
Il s’agit d’une communication sans échange : un émetteur diffuse un message à
l’attention d’un groupe d’auditeurs. Ce type de communication caractérise
l’allocution, la conférence et l’exposé, qui sera traité plus particulièrement ici.
1.1 La préparation
En voici les étapes :
 Caractériser la situation de communication : il s’agit de déterminer le nombre
des auditeurs, la composition du public, la nature du message (information
simple, exposé scientifique, expression d’une opinion personnelle,…), les
conditions de la communication (lieu, temps accordé, moyens matériels
utilisables …) La prise en considération de ces
éléments influe sur la
délimitation du sujet, sur le choix du plan et du langage à adopter.

Rassembler la documentation : pour être convaincant, l’exposé doit témoigner
de connaissances sérieuses et d’une réflexion approfondie. Il se rapproche en
cela des travaux écrits tels que la discussion sur un texte ou l’essai littéraire.

Délimiter le sujet : si le sujet est vaste, ne développer qu’un point particulier et
traiter les autres aspects rapidement, afin d’éviter les généralités. Justifier ce
choix dans l’introduction.

Elaborer le plan : il peut être dynamique ou statique. Dans le premier cas, il
s’agit de dégager une problématique capable de susciter une argumentation,
c’est – à- dire un conflit d’idées progressant par étapes vers une conclusion.
Dans le deuxième cas, le progression se fera par l’analyse, c'est-à-dire la
décomposition d’un élément en ses constituants
Exemple : « le rôle de la fête »
Plan statique
1. Point de vue psychologique
2. Point de vue historique
3. Point de vue sociologique
Plan dynamique
1. La fête reflet d’une société
2. La fête négation des règles sociales
3. La fête récupérée par la société : un
dérivatif

-
Organiser les notes écrites : l’exposé est un message oral : il ne faut pas
rédiger entièrement un texte destiné à être lu. Les notes écrites constituent un
canevas qui doit aider et non gêner la spontanéité de l’expression orale. Pour
cela, on se servira de feuilles de grand format, écrites d’un seul côté et
numérotées. On y fera figurer :
-Plan détaillé, en marquant les articulations logiques ;
Les moments où l’on aura recours aux documents (citations, graphiques,
photographies, …)
Enfin on classera les documents dans l’ordre où ils seront utilisés.
Vérifier que la durée de l’exposé n’excède pas le temps imparti.
1.2 La réalisation
Le succès d’un exposé dépend de l’attention que l’on porte à son auditoire : l’émetteur
doit veiller non seulement au contenu de son message (fonction référentielle), mais
aussi à sa bonne réception, en mettant en œuvre toutes les autres fonctions du
langage :

Fonction métalinguistique : le niveau de langue adopté est celui de l’usage
commun ou soutenu, l’usage familier étant exclu. Les termes techniques
doivent être définis avec soin.

Fonction expressive : pour que la communication se fasse de manière
satisfaisante, on doit témoigner d’une certaine conviction ; veiller en particulier
à:
-la voix : les éléments de variation sont l’intensité : la multiplication des pauses
donne une diction hachée, dramatique ; à l’inverse, un nombre trop réduit de
pauses rend le message oral plus difficile à percevoir.
-le corps : sans tomber dans une gesticulation excessive, on peut appuyer certaines
significations par une mimique du visage ou un geste

Fonction impressive : sa mise en œuvre est moins importante dans un exposé
que dans un dialogue, mais elle ne doit pas être négligée : l’auditoire a besoin
de se sentir concerné par le message.

Fonction de contact : maintenir le contact à la fois physiquement (en évitant
les brusques arrêts, les silences qui se prolongent) et psychologiquement (en
faisant en sorte que le message soit entièrement compris).
conclusion. Dans le deuxième cas, la progression se fera par l’analyse, c'est-à-dire la
décomposition d’un élément complexe en ses constituants.
Pour cela, on utilisera, mais avec modération, certaines expressions vides de contenu
sémantique (alors, si vous voulez …), mais on veillera surtout à la répétition
didactique du message, à sa redondance :
-redondance phonétique : utilisation des présentatifs (c’est, il y a …), des répétitions
didactique du message, à sa redondance :
-redondance sémantique: reformulation sous une forme différente de la même idée,
utilisation conjointe de termes synonymes.

Fonction poétique : elle se marquera surtout dans les exposés de style
soutenu, par des recherches sur les sonorités (assonances, allitérations,
paronomases …), sur le rythme (binaire ou ternaire, par répétition de groupes
syntaxiques équivalents), sur les écarts par rapport au niveau de langue utilisé
(emploi de termes métaphoriques).
2. LA PAROLE DUELLE :
LE DIALOGUE, L’ENTRETIEN, L’ENQUETE
Il s’agit d’une communication avec échange, où les interlocuteurs sont à la fois
émetteurs et récepteur. On distingue trois types de communication duelle :

Le dialogue : les interlocuteurs se partagent alternativement les rôles de
questionneur et de questionné.

L’entretien : un des interlocuteurs est jugé et questionné par l’autre. La
difficulté pour ce dernier à maîtriser l’art des réponses.

L’interview ou l’enquête : un des interlocuteurs questionne, l’autre répond.
La difficulté consiste à maîtriser l’art des questions.
1.1 Le dialogue : échanger des idées :
Les interlocuteurs sont dans une situation d’égalité. Le dialogue met en œuvre
essentiellement les fonctions du langage suivantes :

Fonction référentielle : il s’agit de dégager clairement l’objectif du dialogue (obtenir
des informations, aboutir à une action, exprimer des sentiments …)

Fonction métalinguistique : le niveau de langue adopté doit être commun aux deux
interlocuteurs et déterminé par la situation de communication.

Fonction expressive : chacun met en jeu sa personnalité, ses goûts.

Fonction impressive : on doit tenir le plus grand compte des réactions de l’autre et y
adapter son message. Mais on doit veilleur à ne pas tomber dans l’agressivité : il ne
s’agit pas d’obtenir par la force que l’interlocuteur s’incline.

Fonction de contact : elle est essentielle puisqu’elle permet de montrer à
l’interlocuteur que la communication se poursuit. On pensera en particulier à la
reformulation des idées exprimées par l’autre.
1.2 L’entretien : répondre aux questions :
L’entretien se caractérise par une hiérarchie entre les interlocuteurs : l’un est dans une
position de supériorité, il dirige le dialogue par ses questions et doit porter un
jugement sur l’autre ; ce dernier au contraire lui est subordonné, il doit suivre
l’orientation imposée par les questions et répondre de façon à produire une impression
favorable.
C’est par exemple la situation de l’examen oral.
Les fonctions du langage mises en œuvre sont :

Fonction référentielle : toute affirmation doit être réfléchie et fondée sur des
connaissances solides.

Fonction métalinguistique : comme dans l’exposé oral.

Fonction expressive : il s’agit de montrer une certaine conviction dans ses paroles.
Mais cette fonction sera plus ou moins développée selon la nature de l’entretien : On
se dévoilera davantage dans un entretien visant à l’obtention d’un emploi que dans un
entretien ayant pour obtenir l’évaluation des connaissances.
Au contraire, on évitera d’utiliser trop largement la fonction impressive (sous peine
d’impolitesse), la fonction de contact ou la fonction poétique (susceptible de rendre le
message obscur).
Remarques :
Pour répondre correctement aux questions, il faut distinguer :
1. Les vraies et les fausses questions : dans les fausses questions, l’émetteur
exprime sous la forme interrogative ou un jugement de valeur, ou une critique,
ou une manifestation de son pouvoir. Répondre à de telles questions serait une
provocation ou une naïveté.
2. Les interrogations totales et les interrogations partielles : l’interrogation
totale porte sur l’ensemble de la phrase, c’est – à- dire sur ce qui est exprimé
par le verbe ; elle implique une réponse globale développée. L’interrogation
partielle porte sur un mot ou une expression de la phrase ; elle implique une
réponse ponctuelle.
2.3 L’interview ou l’enquête : poser des questions
L’interview ou l’enquête se caractérisent par des rôles spécifiques : l’un pose des
questions, l’autre y répond. L’objectif n’est pas pour le premier d’évaluer la
performance du second (comme dans l’entretien), mais d’aboutir à une information
claire.
Les fonctions du langage mises en œuvre dans les questions sont :

Fonction référentielle : le questionnaire doit être ordonné chronologiquement ou
logiquement ; il doit viser la clarté de l’information :
-mêler interrogations totales et interrogations partielles ;
-mêler questions ouvertes (les réponses sont laissées à l’initiative de l’interrogé, et les
possibilités sont nombreuses) et questions fermées (la question s’accompagne de
plusieurs réponses parmi lesquelles l’interrogé doit claire).

Fonction métalinguistique : le langage doit être claire et adapté au niveau socioculturel de l’interrogé.

Fonction impressive : l’interrogé doit se sentir concerné par les questions. Le
questionneur doit se monter très attentif aux réactions de son interlocuteur.

Fonction de contact : comme la précédente, elle témoigne de l’attention portée à
l’interlocuteur.
Au contraire, ou évitera d’employer trop largement la fonction expressive (le
questionneur se doit pas influencer l’interrogé par ses propres opinions), la fonction
poétique (elle risque de brouiller le message).
3. LA PAROLE PLURIELLE : DEBAT/ REUNION
Il s’agit d’une communication avec échange, où les interlocuteurs sont égaux. Très
proche du dialogue, le débat obéit aux mêmes principes (voir plus haut). Il s’en
distingue cependant par son organisation matérielle et par les modalités de son
déroulement.
3.1. Organisation matérielle/
Le nombre : l’effectif total du groupe ne doit pas dépasser vingt- cinq participants
pour qu’il y ait échange entre tous les membres. Un groupe plus important peut être
divisé en sous- groupes, traitant chacun le thème général ou un aspect partiel. Prévoir
la présence d’un coordinateur (président de séance ou animateur)
La disposition spatiale : pour faciliter les échanges entre tous les membres, il est
conseillé d’adopter une disposition en cercle ou en carré ; la disposition en U
favorisant plutôt l’échange animateur/groupe
La durée : elle varie selon les objectifs visés et les moyens mis en œuvre, mais il est
raisonnable de se limiter à une ou deux heures.
3.2 Déroulement
La présence d’un coordinateur est très importante ; celui – ci a pour rôle :
-d’ouvrir le dialogue : il montre l’intérêt du sujet et ouvre des perspectives de
discussion en posant une ou deux questions. Il peut alors annoncer ou inscrire au
tableau les principaux problèmes à aborder ;
-de favoriser les échanges : il distribue la parole entre les participants, en empêchant
les interruptions, en limitant le temps de parole des bavards, en sollicitant les
silencieux ;
-de faire progresser la réflexion : il doit mettre fin aux digressions en ramenant le
groupe aux questions posées initialement ou au contraire relancer le débat par de
nouvelles questions ; la clarté du débat sera renforcée s’il formule de temps à autre des
synthèses partielles ;
-de conclure le débat : à la fin, il présente une synthèse des différentes opinions
exprimées, des solutions apportées, des questions laissées sans réponse.
METHODOLOGIE : Préparation d’un exposé
BIBLIOGRAPHIE
-
La communication orale
R. Charles et C.Williame, Edition Nathan, 2005.
- Le nouveau Sans Frontières Perfectionnement
J. Vassal, Edition CLE International
- Le Français de la Communication professionnelle
M.Danilo et J.L- Penfornis, Edition International, 1993
-
Réussir le DALF
Niveaux C1 et C2 Du Cadre européen Commun de référence
Dominique CHEVALLIER- WIXLER
Dorothée DUPLEIX
Ingrid JOUETTE
Bruno MEGRE
-
Le guide de la communication
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