commerciales, soit le flux transnational de personnes et de produits
impliquant de petites quantités de capital et des pratiques informelles et
semi-légales de transactions, souvent attribuées au pays du Sud mais
visibles partout dans le monde dans les faits.
Le nombre réduit de structures institutionnelles officielles implique un
fonctionnement où tout est basé sur les relations de confiance plutôt que
sur des contrats ou des lois.
En tant qu'agents logistiques en résidence prolongée, ces personnes
aident leurs clients, souvent issus du même groupe ethnique ou de la
même nationalité d'origine, à s'adapter à la vie chinoise en leur donnant
des conseils d'ordre pratique et culturels au quotidien (où et comment se
loger, se nourrir, démarches administratives, juridiques, qui accepte les
pots-de-vin, etc.). Ils le font en partie pour des raisons de conscience
civique (leurs clients les contactent à toute heure du jour et de la nuit, ils
restent la plupart du temps la journée entière dans leur bureau, parfois ils
les accueillent même dans leur propre appartement pour les épauler) et
en partie pour garantir la fidélité de leurs clients et la prospérité de leur
commerce.
Malgré leurs propres opinions ambivalentes sur la Chine en tant que
lieu de vie, ils jouent un rôle essentiel dans l'harmonisation des relations
entre les clients africains et les fournisseurs chinois, endossant parfois le
rôle de médiateur en situation de conflits commerciaux, et ce bien qu'ils
ne se considèrent pas comme des courtiers culturels mais comme de
simples hommes d'affaires.
Leur action se limite cependant au fait qu'ils restent encore
majoritairement dépendants de l'aide de leurs proches chinois pour
certains aspects clés des transactions. p.130 ex : Ici 7 sur les 10 agents
logistiques ne parlent pas bien la langue Chinoise, et 5 d'entre eux
dépendent entièrement de leurs employés chinois, copines ou femmes
chinoises pour de l'aide linguistique.
Les courtiers culturels ne sont généralement pas chinois, bien qu'il
s'agisse parfois de jeunes femmes chinoises anglophones employées par
les agents logistiques.
Matthews l'explique pour des raisons qui semblent liées :
notamment en raison de la courte durée de séjour des commerçants, la
barrière de la langue, (la majorité parlent des langues européennes très
peu le chinois, et inversement), un certain racisme et la prégnance d'un
sentiment de distance entre les Chinois et les personnes étrangères (la
conception de l'identité chinoise serait basée sur des critères ethniques et
non de citoyenneté nationale).
Cependant il souligne également que, comme nous avions
commencé à le voir au cours du séminaire du 24 mars dernier au sujet du
développement de la ville de Canton qui l'amène aujourd'hui à être
qualifiée d' « usine du monde » impliquant la multiplication des relations à
l'international, Matthews note que depuis une dizaine d'années de plus en