Telechargé par Zakia Tahmoun

La mise en place d'une procédure de couverture du risque de change Cas de la société Les Celliers de Meknes 2

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Dédicace
Je dédie ce modeste travail
A ma très chère mère,
Qui s’est sacrifié durant mes années d’étude pour mon bien, et qui n’a cessé de m’encourager
pour continuer mes études ; aucune dédicace ne peut remplacer le respect et la
reconnaissance que j’éprouve envers elle.
Que Dieu te présente une longue vie, pleine de bonheur.
A ma chère sœur
Pour son aide, son accompagnement et son soutien tout au long de mon parcours
Avec mes souhaits de bonheur et de réussite dans sa vie.
A mes grands parents
Qui sont toujours là pour mon confort et m’aident énormément avec leurs prières.
A mes oncles et mes tantes
Pour leurs encouragements et les efforts qu’ils/elles ont fournis pour mon bien.
A mes enseignants de l’Ecole Nationale de Commerce et de Gestion Settat
A mes amis et à tous ceux qui me sont chers
Pour leur soutien, leur compréhension et leur dévouement continu.
A toute personne ayant contribué de près ou de loin, à la réalisation de ce modeste travail,
je leur exprime toute ma gratitude et mon profond respect pour les efforts qu’ils ont déployé
afin de me soutenir.
A tous ceux qui ont marqué ma vie pour toujours
Pour toutes ces personnes, je dis que les mots sont faibles pour traduire ma reconnaissance,
ma grande estime et mon grand amour.
Dahbi Azzeddine
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
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Remerciements
Je profite de cette occasion pour exprimer ma gratitude à Monsieur Badr El amine Demnati
de m‟avoir accordé son précieux temps et répondu à mes nombreuses questions avec une
précision intense et convaincante, pour son encadrement et sa générosité.
Je tiens à remercier chaleureusement Mlle Wafae El-Makhad, Chef de service trésorerie et
Mr Adbelhak EL Hajji Directeur Administratif et Financier aux Celliers de Meknes pour les
efforts qu‟ils ont fournis avec moi afin de réaliser un apprentissage au sein de leur entrepris,
pour leur respect et l‟attention qu‟ils m‟ont accordés.
Je ne raterais pas l‟occasion de remercier aussi les collaborateurs des autres services au sein
de la société Les Celliers de Meknes. Je remercie toutes les personnes des Celliers de Meknes
pour leur sympathie, leur temps et leur collaboration.
Mes vifs remerciements à Mr. Said EL MEZOUARI coordinateur du Master MSTCF à
l‟Ecole Nationale de Commerce et de Gestion-Settat, je remercie également Mr. Abdelali
HAJBI pour leur disponibilité, leur orientation avisée, ainsi que les précieux conseils qu‟ils
n‟ont cessés de me prodiguer et qui ont fort contribué à l‟accomplissement de ce travail.
Que tous ceux et celles qui ont contribué de près ou de loin à l‟accomplissement de ce travail
trouvent l‟expression de mes remerciements les plus chaleureux.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
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Liste des abréviations
Abréviations
Significations
AWB
Attijari Wafa Bank
BAM
Bank Al Maghrib
BMCE
Banque Marocaine du Commerce Extérieur
BMCI
Banque Marocaine pour le commerce et l‟industrie
CA
Chiffre d‟affaires
Call
Option d'achat
CAM
Crédit Agricole
CDM
Crédit Du Maroc
COFACE
D.U.M
E.I
Compagnie Française d'Assurances pour le Commerce Extérieur
Déclaration Unique de Marchandise
Engagement d‟Importation
EUR
Euro européen
FMI
Fonds Monétaire International
FOREX
FORWARD
ISO
MAD
Put
Foreign Exchange
A terme
Organisation Internationale de Standardisation
Dirham marocain
Option de vente
SGMB
Société Générale Marocaine des Banques
SPOT
Au comptant
SWIFT
USD
Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication
United States Dollar (Dollar américain)
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
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Liste des figures
Figure 1 : Déroulement d'une opération dans le marché à terme
Figure 2: Exemple de compensation bilatérale
Figure 3: Exemple de compensation multilatérale
Figure 4 : Mécanisme des swaps de change
Figure 5 : Graphique pourcentage des ventes par catégorie de vins
Figure 6 : Graphique répartition des ventes par catégories de clients
Figure 7 : Graphique répartition des fournisseurs
Figure 8 : Graphique répartition du coût de revient
Figure 9 : Graphique sur l’évolution du cours de l’euro en 2013 à la date t=0 (cours D.U.M.)
Figure 10 : Graphique sur l’évolution du cours de l’euro en 2013 à la date t=1 (cours Banque)
Figure 11 : Graphique sur l’évolution du cours du dollar en 2013 à la date t=0 (cours D.U.M.)
Figure 12 : Graphique sur l’évolution du cours du dollar en 2013 à la date t=1 (cours banque)
Figure 13 : Répartition du résultat de change
Figure 14: Organigramme de la société avec le nouveau système de gestion
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Liste des tableaux
Tableau 1: Quelques abréviations de monnaies
Tableau 2: Approche synthétique du termaillage
Tableau 3 : Evolution des cours et du résultat de change pour la devise de l’euro
Tableau 4 : Evolution des cours et du résultat de change pour la devise du dollar
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
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47
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Résumé
La réalisation du présent travail implique le respect de plusieurs directives et nécessités.
L‟entreprise qui constitue le champ de notre travail est Les Celliers de Meknes, une société
anonyme marocaine en pleine expansion.
Puisque notre entreprise consacre une grande partie de son activité à l‟importation, elle
s‟ouvre donc à un marché international instable et dynamique, où plusieurs devises sont
échangées entre les demandeurs et les offreurs. Ces facteurs font que l‟entreprise s‟expose à
un risque de change à chaque fois ses engagements arrivent à échéance et qu‟elle doit honorer
ses dettes vers ses fournisseurs étrangers.
C‟est la raison pour laquelle nous avons essayé de traiter comme thème de ce mémoire « La
mise en place d‟une procédure de couverture du risque de change », dans l‟objectif d‟apporter
une analyse exhaustive et globale à ce sujet, et de recommander à la société les meilleurs
instruments et stratégies qu‟elle pourrait déployer pour éliminer ce risque, le gérer ou, le cas
échéant, l‟atténuer.
Mots clés : Les Celliers de Meknes, importation, devises, risque de change, couverture du
risque de change, stratégies, instruments.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
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Abstract
The accomplishment of the current master‟s thesis entailed reviewing many concepts and
fields of study. As the tackled issue is about the foreign exchange risk management, we
selected “Les Celliers de Meknes”, a Moroccan limited company as the field of our study.
The reason why we chose “Les Celliers de Meknes” goes back to the fact that the firm
devotes a high part of its line of work to import. This actually means that its interaction with
international markets and foreign suppliers is quite important.
Thus, we decided to chair an overall analysis of the company‟s structure and organization, of
the summary statements, as to set up a new procedure within the firm that will enable it to
manage the foreign exchange or the currency risk day by day. This procedure involves
selecting the best strategies and methods that are in position to eliminate, or at least, to
alleviate the foreign currency risk.
Key words: Celliers de Meknes, foreign exchange risk management, import, summary
statements, strategies, methods.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
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Sommaire
Dédicace
Remerciements
Liste des abréviations
Liste des figures
Liste des tableaux
Résumé
Abstract
Problématique et contribution
Méthodologie de recherche
Introduction générale
Partie 1 : Le marché de changes et la gestion du risque de changes
Introduction
Chapitre I : Le marché de change
Section 1 : Présentation du marché de change
Section 2 : Le marché des changes Marocain
Chapitre II : La gestion du risque de change
Section 1 : Le risque de change
Section 2 : La gestion du risque de change
Conclusion
Deuxième partie : La mise en place d‟une procédure de couverture du risque de change au
sein de la société Les Celliers de Meknes.
Introduction
Chapitre I : Le risque de change au sein de la société Les Celliers de Meknes
Section 1 : Présentation de la société « Les Celliers de Meknès S.A »
Section 2 : Le contexte global de gestion du risque de change au sein des Celliers de Meknes.
Section 3 : Diagnostic des comptes et statistiques sur l‟évolution du cours et du résultat de
change sur une période significative.
Chapitre 2: Mise en place d‟une procédure de couverture du risque de change au sein des
Celliers de Meknes.
Section 1: Mise en place d‟une procédure de couverture du risque de change au sein des
Celliers de meknes.
Section 2 : L‟intégration de la stratégie et l‟instrument de couverture du risque de change dans
le manuel de procédures des Celliers de Meknes.
Section 3 : Analyse des résultats et impacts attendus
Recommandations
Conclusion
Conclusion générale
Liste des références
Annexes
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
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Problématique et contribution
Problématique
Le système monétaire international est un système de changes flottants : les cours des
monnaies entre elles varient en permanence sur le marché des changes. Cet état de fait crée un
risque de change. Baisse du Dollar, hausse de l'Euro, appréciation du Dirham. Les facteurs
influents les cours de changes des monnaies se multiplient. Ces variations des cours de
changes vont entraîner des fluctuations de valeurs de transactions libellées dans une devise
différente de celle que l'entreprise utilise pour établir des documents financiers. Dans ce cas,
des gains et des pertes de change vont apparaître.
La gestion du risque de change est un des problèmes les plus ardus auxquels sont confrontés
les responsables financiers des firmes ouvertes à l'international.
En effet, le flottement désordonné des monnaies a pour conséquence d'accroître
considérablement la difficulté de prévision en matière d'évolution des cours de change, et par
conséquent, celle de gestion du risque de change.
Ce mémoire de fin d‟études a pour mission de répondre à la problématique suivante : «
Quelle est l’importance pour une entreprise industrielle -dont une grande partie de son
activité se base sur l’importation- de mettre en place une procédure de couverture du
risque de change et comment peut-elle gérer efficacement ce risque? ».
C‟est dans cette optique que ce présent mémoire s‟articule autour des questions suivantes :




Quels sont les facteurs qui entraînent le risque de change ?
A partir de quel moment doit-on tenir compte du risque de change ?
Comment mesurer le risque de change ?
Quelles est la stratégie à suivre devant un risque de change?
Contribution
Proposition d‟une stratégie de gestion du risque de change par la mise en place d‟une
procédure de couverture du risque de change permettant de minimiser l‟impact négatif du
risque de change sur la rentabilité de l‟entreprise.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
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Méthodologie de recherche
Pour la réalisation de ce travail nous avons opté pour la démarche déductive puisqu‟il s‟agit
d‟expliquer le risque de change et son impact sur la rentabilité de l‟entreprise, tout en partant
des hypothèses liées au sujet en question et de les tester pour les appliquer à un cas
d‟observation.
Méthode
Dans le cadre de ce travail de recherche la méthode adopté est celle de l‟étude de cas
parce qu‟il s‟agit de comprendre l‟ensemble des facteurs qui traite notre sujet de recherche en
étudiant le cas de la société Les Celliers de Meknes, il s‟agit d‟expliquer et d‟interpréter
l‟impact du risque de change et comment le gérer à travers une étude empirique.
Hypothèses
Notre recherche s‟articule autour d‟un sujet qui se pose avec acuité est qui n‟est pas sans
importance à savoir la couverture du risque de change ce qui nous permet d‟avancer les
hypothèses suivantes:
H 0 : Il est indispensable pour une entreprise qui réalise des transactions libellées en
devises de mettre en place une procédure de couverture du risque de change afin de bien
le maitriser et d’augmenter sa rentabilité.
H 1 : Il n’est pas indispensable pour une entreprise réalisant des transactions libellées en
devises de mettre en place une procédure de couverture du risque de change.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
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Introduction générale
La couverture du risque de change est l‟un des sujets dont l‟importance ne cesse d‟augmenter.
Le choix de ce thème se justifie par l‟intérêt qu‟il suscite pour des destinataires de catégories
différentes. Cela dit, plusieurs facteurs font de ce thème un sujet intéressant :
De nos jours, le risque de change s‟avère très problématique pour les entreprises dans leur
quotidien.
Il peut causer des chutes de profits pour les importateurs et les exportateurs en raison de
l‟appréciation ou de la dépréciation de la devise étrangère.
La turbulence de plus en plus accrue des marchés financiers crée des soucis pour les
importateurs et les exportateurs.
Toutefois, l‟élément qui constitue le facteur le plus important est le fait que l‟entreprise, Les
Celliers de Meknes, est mal outillée dans ce domaine. Par conséquent, le risque de perte de
change est jugé élevé pour elle, vu que l‟activité de l‟entreprise se base en grande partie sur
les importations. D‟où s‟avère la nécessité de songer à un moyen de se couvrir contre ce
risque non négligeable.
Comme tout mémoire, ce dernier se voit des objectifs à atteindre. Parmi ces objectifs, nous
citerons la mise en place des outils nécessaires afin de créer une procédure de couverture du
risque de change, qui soit à la fois efficace et efficiente pour l‟entreprise. Aussi, ce travail a
pour but de passer en revue les différentes méthodes de couverture du risque de change et
d‟analyser leur importance. Enfin, ce mémoire aura pour objectif ultime de choisir la méthode
de couverture la plus adéquate pour l‟entreprise, afin de mettre en place ladite procédure citée
ci-dessus.
Dans le but d‟atteindre ces objectifs précités, de nombreux moyens seront employés. Tout
d‟abord, il sera question de se référer aux états de synthèse (notamment le CPC et le bilan),
aux documents d‟importation de l‟entreprise (dont la Déclaration Unique de Marchandise
(D.U.M)1, l’engagement d’importation (E.I.)2 …), aux différentes modalités de règlement
1
Déclaration unique de marchandise : est une formule de déclaration en matière douanière sous forme d‟une liasse,
codée, unique et alignée. Elle reçoit plusieurs destinations.
2
Engagement d’importation : est un document souscrit en vue d‟importer des produits non soumis à autorisation
d‟importation. C‟est à l‟importateur d‟opter pour la banque intermédiaire pour la souscription et la domiciliation.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
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(notamment les avis de débit, les taux pratiqués par la banque) pour se constituer une idée visà-vis des taux de change constatés au début de l‟opération (t=0) et les gains ou les pertes de
change constatés à la clôture de la même opération (t=1).
Ensuite, une analyse sera conduite sur l‟importance du gain ou de la perte de change pour
l‟entreprise. Cela sera fait à travers le calcul de certains ratios (par rapport au chiffre
d‟affaires…).
Un autre moyen employé est celui des statistiques. Pour notre travail, il sera question de
réaliser des statistiques sur l‟évolution du cours de change dans le temps, et ce par rapport aux
devises concernées (principalement l‟Euro et le Dollar pour notre entreprise). Pour ce faire, il
faudra prendre un échantillon de dossiers, réaliser lesdites statistiques et analyser les écarts
constatés.
Afin de répondre à la problématique énoncée précédemment, nous dresserons les lignes du
plan suivi. Ce dernier fera l‟objet de deux grandes parties. D‟abord, une présentation du
concept de la couverture du risque de change et de son importance sera abordée dans la
première partie, cette dernière sera consacrée à la définition de ce concept et aux différentes
stratégies de couverture du risque de change. Ensuite, la deuxième partie du mémoire sera
dédiée à la mise en place d‟une procédure de couverture du risque de change pour l‟entreprise
Les Celliers de Meknes.
Plus précisément, et après une présentation de l‟entreprise, les comptes de la société seront
traités et analysés en réalisant des statistiques sur l‟évolution du cours et du résultat de
change. Après cette étape de diagnostic, il sera question de mettre en place et d‟analyser une
procédure de couverture du risque de change pour notre entreprise. Enfin, nous discuterons les
limites et les recommandations à cet égard.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
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Partie 1 : Le marché de changes et la gestion du risque de changes
Introduction
Si l‟on s‟amener à décrire le contexte mondial actuel, qu‟en dirions-nous. En réalité, un mot
viendrait se répéter une multitude de fois : La Mondialisation. Cette tendance à la
prédominance des relations de marché, entre les différents pays du globe, touchant les
différentes activités de production et d‟échange de biens et de services. Elle tend à effacer les
frontières entre nations pour donner lieu à une économie mondiale, encourageant ainsi les
exportations et importations ainsi que les différentes transactions financières.
L‟une des implications majeures et naturelles de la mondialisation, et du fait de l‟existence de
devises tout aussi différentes que les pays dont elle proviennent, la création et l‟amplification
d‟un marché des changes, le marché le plus large de nos jours. Il est mis en place pour
fluidifier et faciliter les échanges de devises. Sauf que, un marché des instruments financiers
de couverture s‟est également installé pour couvrir cette fois-ci, un risque menaçant la
compétitivité des entreprises multinationales soient-elles ou nationales, voire même des
nations (si l‟on prend également l‟euro comme exemple). Le contexte de crise, amplifier la
volatilité des cours sur ce marché et générant une menace de plus pour les entreprises.
A travers ce mémoire, il sera donc question de traiter de la réalité du marché des changes
international ainsi que marocain, des différents instruments de couverture contre le risque de
change proposés au Maroc et ailleurs afin de permettre un regard global et une revue de toutes
les possibilités offertes aux entreprises, et Les Celliers de Meknes en sera un exemple, pour se
couvrir contre les effets négatifs d‟une fluctuation des cours de change.
Il sera y donc question de traiter de la couverture du risque de change pour pouvoir enfin
proposer une stratégie qui, à mon sens soit la plus appropriées aux Celliers de Meknes comme
cas d‟application à ce sujet. Il est donc nécessaire de répondre à plusieurs questions afin de
pouvoir répondre, en toute précision à la problématique globale.
Il s‟agira donc, dans une première partie de traiter du marché des changes à l‟international et
au Maroc ainsi que de la notion de risque de change et des différents instruments de
couverture conçus et présents sur le marché.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 13
Chapitre I : Le marché de change
Section 1 : Présentation du marché de change
I.
Généralités
Le marché de changes est le plus important marché financier. Ouvert sans interruption 24
heures sur 24, il est pour l'instant le seul marché véritablement global. L'essor qu'il connaît
depuis le début de la décennie 1970 est tout à fait impressionnant. Le volume des transactions
augmente régulièrement; l'extension internationale des transactions, des opérateurs, des
intermédiaires et des places financières est continue; l'adaptation des produits aux besoins,
sans cesse nouveaux, des opérateurs est permanente; la qualité des services rendus aux
entreprises et aux investisseurs institutionnels ne se dément pas.
David Eiteman, Arthur Stonehill, Michael Moffett et Patrick-André Salin, dans leur ouvrage
collectif Gestion et finance internationales, définissent le marché des changes comme suit : «
Le marché des changes procure la structure physique et institutionnelle nécessaire pour
permettre l‟échange de la monnaie d‟un pays contre celle d‟un pays, la détermination du cours
de change ou taux de change d‟une monnaie contre l„autre, la livraison physique d‟une
monnaie contre l‟autre. Le change (foreign exchange) concerne les devises des autres pays, et
cela englobe les encaisses des banques, les chèques et les effets de commerce libellés en
devise étrangère et les billets de banque. »3
Le marché de changes est le support de toutes les opérations internationales résultant du
commerce extérieur et des transactions financières. Il est le lieu de confrontation des offres et
des demandes de devises (achats/ventes) et permet de fixer pour chacune des monnaies le prix
d‟une devise par rapport à l‟autre. Les monnaies sont cotées par paires. Une transaction
résulte simultanément de l‟achat ou la vente d‟une devise au moyen d‟une autre. Le prix de
cette conversion est dénommé le cours de changes ou le taux de changes. Le taux de changes
de l‟euro contre le dollar américain indique par exemple combien d‟euros on peut obtenir
contre un dollar et inversement.
3
David K. Eiteman, Arthur I. Stonehill, Michael H. Moffett, Patrick-André Salin, Gestion et finance
internationales, Ed. Pearson Education, 2004.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 14
Pour une simplification des noms des devises, l‟Organisation Internationale pour la
Standardisation a développé des codes appelés ISO ou SWIFT 4. Ces codes sont réduits à trois
caractères alphabétiques. Les deux premiers servent à identifier le pays, le troisième caractère
est un indicateur dérivé de l‟unité monétaire.
Ci-dessous quelques exemples de codes :
Pays
Arabie Saoudite
Australie
Canada
Emirats Arabes Unis
Etats-Unis d'Amérique
France
Japon
Maroc
Royaume-Uni
Suisse
Monnaie
Riyal saoudien
Dollar australien
Dollar canadien
Dirham des émirats arabes unis
Dollar des Etats-Unis
Euro
Yen
Dirham marocain
Livre sterling
Franc suisse
Code Alphabétique
SAR
AUD
CAD
AED
USD
EUR
JPY
MAD
GBP
CHF
Tableau 1: Quelques abréviations de monnaies
L'objectif de traiter sur ce marché est de « convertir une monnaie en une autre monnaie en vue
de faciliter l‟exécution financière d‟une transaction à caractère international »5 en espérant
que le marché bougera de façon à ce que la monnaie achetée prenne de la valeur par rapport à
celle vendue. Ensuite, il faudra revendre la monnaie dont le prix s'apprécie en valeur pour
récolter le profit.
Toutefois, pour que le marché des changes puisse déterminer librement les taux de change, il
faut que les monnaies soient convertibles.
Une monnaie est dite convertible dès lors que son détenteur peut l‟échanger librement contre
toute autre devise. On distingue généralement la convertibilité totale et celle qualifiée de
partielle. Dans le premier cas, les transactions ne sont pas limitées, la banque centrale du pays
4
SWIFT : Numéro d'identification internationale d'une banque. Il vise principalement à faciliter les échanges
transfrontaliers entre établissements bancaires (virements, paiements, achats ou ventes de valeurs mobilières,
etc.). Le code SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication, du nom de la société qui
gère l'enregistrement de ces numéros) est également connu sous le nom de code BIC (Bank Identifier Code). Il
figure notamment sur les relevés d'identité bancaire (RIB). Formé de 8 à 11 chiffres, le numéro SWIFT est
composé d'un code banque correspondant à l'établissement, d'un code pays (FR pour la France, DE pour
l'Allemagne, etc.), d'un code emplacement (pour différencier les banques d'un même pays) et d'un code branche.
5
Techniques du commerce international. Tahar DAOUDI, édition ARABIAN AL HILAL 1997.page378.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 15
considéré s‟engageant à garantir la libre circulation de sa monnaie et à la racheter en toute
circonstance : toutes les opérations et tous les agents économiques, résidents ou non-résidents,
sont concernés par ses dispositions. Dans le second cas, la convertibilité est limitée par des
mesures réglementaires. Il s‟applique aujourd‟hui pour l‟essentiel à des pays en
développement ; mais à un moment ou à un autre de leur histoire – parfois même dans un
passé récent, presque tous les pays ont été amenés à introduire un dispositif de contrôle.
Les restrictions imposées conduisent généralement à une segmentation des marchés des
changes, qui débouche inéluctablement sur une pluralité des parités pour un même couple de
monnaies.
II.
Les intervenants sur le marché des changes
Le marché de changes est principalement mouvementé par les institutions et les groupes
financiers. A l‟origine, il était réservé aux banques. Les entreprises et les autres opérateurs ne
pouvaient intervenir que par l‟intermédiaire des banques. Par la suite, de nouveaux opérateurs
tels que les entreprises et les investisseurs institutionnels sont apparus. Ceux-ci peuvent
intervenir sur ce marché soit pour le propre compte soit pour le compte de leur clientèle et
peuvent négocier directement entre eux ou passer par l‟intermédiaire de courtiers.
Les principaux intervenants qui opèrent dans le marché de changes sont donc : les banques et
institutions financières spécialisées, les banques centrales, la clientèle privée composée
essentiellement des entreprises et des investisseurs internationaux et les courtiers. Cette
composition est caractérisée par une prédominance bancaire. Les banques et les courtiers
assurent le fonctionnement quotidien du marché, ils sont les seuls intervenants privés à opérer
directement sur ce marché.
1.
Les banques et les institutions financières spécialisées
Les banques sont les plus importants opérateurs sur le marché de changes. Elles sont les plus
concernées pour effectuer ou recevoir des paiements.
Les banques commerciales possèdent des dépôts auprès de leurs correspondants étrangers
pour effectuer leurs opérations de changes.
Elles interviennent sur le marché de changes en cotant des prix à leur clientèle.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 16
Les opérations de ces banques sont réalisées par l‟intermédiaire des cambistes.
En effet, les banques ont des équipes de cambistes qui leur permettent de réaliser leurs
opérations propres sur le marché et de satisfaire les besoins de changes de leurs clients.
L‟existence des banques commerciales sur le marché de changes se justifie par les profits
qu‟elles dégagent de leurs transactions financières. Ces profits sont de deux natures : un profit
commercial et un profit de nature financière.
Le profit commercial résulte de la différence entre le cours vendeur et le cours acheteur des
devises à un moment donné pour une banque ainsi que des commissions. Le profit financier
quant à lui provient des opérations de spéculation.
La présence des banques sur le marché de changes se fait remarquer par leur dotation en
services technologiques spécialisés et de salles de marché. Elles sont aussi dotées de systèmes
de communication les plus performants et assurent la liquidité des principaux marchés.
Toutes les banques sont habilitées à opérer dans le marché de changes mais n‟y agissent pas
toutes de la même façon. Il faut noter cependant, que certaines banques sont plus dynamiques
que d‟autres. On distingue des banques qui exercent une fonction de teneur du marché de
celles qui n‟ont qu‟une activité secondaire. Seules les grandes banques peuvent intervenir en
permanence sur ce marché.
2.
Les banques centrales
Sur le marché de changes, les banques centrales sont considérées comme des intervenants
périodiques. Elles interviennent pour régulariser des situations déséquilibrées ou exprimer les
intentions des autorités monétaires centrales quant à l‟évolution souhaitée des taux de
changes. Elles agissent massivement sur le marché de changes pour trois principales raisons :
• Exécuter les ordres de leur clientèle constituée des administrations, des banques centrales
étrangères et des organismes internationaux ;
• Exercer un contrôle ou au moins une supervision sur le fonctionnement du marché des
changes ;
• Chercher à influencer l‟évolution des taux de changes en achetant ou en vendant des devises
de manière à régulariser l‟évolution du taux de changes.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 17
La banque centrale d‟un pays donné peut intervenir pour acheter ou vendre sa monnaie si elle
croit à une baisse substantielle ou à une surévaluation de sa monnaie qui apporterait un effet
négatif sur son économie.
Les banques centrales suivent des objectifs macro-économiques et de politiques internes et
agissent pour faire respecter certains engagements internationaux.
3.
La clientèle privée
La clientèle privée est composée de trois catégories de participants :
• Les entreprises industrielles et commerciales ;
• Les institutions financières n‟ayant pas assez de fonds propres pour opérer directement dans
le marché de changes ;
• Les particuliers dont le volume des transactions est très faible par rapport aux deux premiers.
La clientèle privée, n'intervient pas directement sur le marché des changes, elle achète et vend
des devises en s'adressant aux banques commerciales qui ont une activité importante sur ce
marché. Elle regroupe trois catégories d'opérateurs : les particuliers, leur influence est
marginale, les entreprises commerciales et industrielles appelées sociétés et quasi-sociétés non
financières, les institutions financières.
Ces opérateurs interviennent généralement pour satisfaire un besoin de monnaie étrangère lié
aux opérations commerciales (Importations et exportations) ou aux opérations financières
(investissements, prêts et emprunts en devises).
4.
Les courtiers ou les intermédiaires
Bien qu'il ne soit pas indispensable d'utiliser le service des courtiers, ceux-ci jouent un rôle
important voire essentiel sur le marché des changes en tant qu'informateurs et intermédiaires.
Ils informent les opérateurs sur les cours auxquels se vendent et s'achètent les différentes
monnaies. Ils ont un rôle d'intermédiaire, dans la mesure où ils centralisent les ordres d'achat
et de vente de plusieurs banques et qu'il est, en conséquence, plus facile pour un cambiste
d'utiliser leurs services que de contacter plusieurs confrères susceptibles de vendre ou
d'acheter la devise recherchée. Leur rôle d'intermédiaire est plus général encore car ils ne sont
jamais obligés de dévoiler les noms des différentes contreparties qu'ils mettent en rapport.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 18
Cette discrétion est importante pour certaines institutions qui ne veulent pas faire apparaître
leur position à un certain moment donné, leur position acheteur ou vendeur dans telles ou
telles devises. La fonction de courtier est de rendre le marché plus efficace et plus fluide, en
étant en contact permanent avec les acteurs du marché.
III.
Les caractéristiques des marchés des changes
Quatre caractéristiques du marché des changes consistent en la qualité d‟information, un
système de circulation des fonds précis, un système de cotation précis et une déontologie très
stricte.
1.
La qualité de l’information
Les agences de télécommunication telles que Reuter, Bloomberg ou Telerate ont mis en place
un réseau de télécommunication et d‟informations dont la qualité permet aux grandes places
financières de se connecter de façon fiable.
Ces réseaux de télécommunication permettent la diffusion permanente et instantanée des
informations économiques, politiques et financières, les tableaux de cotations relatifs aux
différents marchés financiers, l‟analyse graphique des cours des instruments financiers cotés
permettant ainsi l‟analyse technique des données, et options de stockage et d‟extraction
d‟informations relatives à deux réseaux d‟informations différents en même temps.
2.
Le système de circulation des fonds :
Le service administratif et comptable des salles des marchés a un système universel qui lui
permet d‟assurer tous les transferts, c‟est le SWIFT. Nous voyons encore une fois que la
qualité d‟information joue puisqu‟elle permet de concrétiser ces transferts en bonne et due
forme.
Du fait de l‟existence d‟une contrainte de temps pour confirmer et transférer les fonds d‟un
compte à l‟autre, un accord international a été signé, déterminant le temps de décalage entre le
moment du traitement des opérations « t » le moment de leur exécution s‟établissant à 2 jours
ouvrés.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
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3.
Le système de cotation :
Tous les instruments négociés sur le marché des changes sont cotés sous forme de deux prix :
Acheteur/vendeur ou prêteur/emprunteur. Le prix acheteur est le prix auquel la partie qui
demande la cotation est disposée à payer l‟instrument. Cette partie vendra également au cours
le plus bas.
4.
Une déontologie assez ferme :
Les autorités monétaires ont mis en place une réglementation afin de mener à bien toutes les
transactions sur le marché des changes. C‟est une nécessité vu les montants importants
transigés sur ce marché et la très forte volatilité des cours de change.
IV.
Les différentes activités de change
L‟internationalisation des échanges commerciaux a enrichi l‟activité change sur le plan
interbancaire. Les banques interviennent sur le marché pour leur propre compte comme celui
de leur clientèle. Nous pouvons distinguer sur le marché des changes quatre types d‟activités,
à savoir : la couverture, la spéculation, l‟arbitrage et le Market-Making.
1.
La couverture :
C‟est l‟activité essentielle et principale du marché des changes et le marché des nouveaux
instruments financiers. C‟est d‟ailleurs pour cette activité que la création de ces marchés s‟est
faite. La couverture est une activité qui concerne principalement les banques et les entreprises.
Elle consiste à transférer au marché un risque de change que l‟acteur ne veut pas assumer.
L'objectif des opérations de couverture est de protéger les créances et les dettes commerciales
et financières contre les risques de baisse ou de hausse de cours des devises dans lesquelles
elles sont libellées.
2.
La spéculation
L‟existence d‟une opération de spéculation est conditionnée par l‟existence de deux parties
désirant se couvrir du risque et de montants identiques en jeu disponibles à la même date.
La spéculation sur une devise étrangère dépend grandement de taux d‟intérêt nationaux et
étrangers ainsi que des prévisions des spéculateurs sur l‟évolution des taux de change.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 20
La spéculation à la hausse consiste à acheter un bien dont la valeur doit s'apprécier dans le
temps. L'opérateur espère réaliser un profit en revendant le bien à un prix supérieur au prix
d'achat. La spéculation à la baisse consiste, à l'inverse, à vendre le bien s'il doit se déprécier.
L'opérateur espère alors réaliser un profit en rachetant le bien à un prix inférieur à son prix de
vente. Le jeu est de ce fait l'élément fondamental du comportement humain et le marché est
un moyen de satisfaction très attractif.
On spécule sur le marché des changes dans le but d'obtenir une plus-value, on peut distinguer
divers profils selon la durée de la prise de risque :
- les scalpers6 : effectuent des allers-retours très rapides (quelques minutes) ;
- les days-todays traders7 : qui débouchent leurs positions en fin de journée ;
- les long term traders : travaillent sur des horizons plus lointains.
Ce sont des individus qui gèrent des portefeuilles d'actifs et qui sont constamment à la
recherche de la maximisation du couple « rendement/risque ». Dans le cas général, cette
hypothèse est exacte, mais ces derniers prennent également des positions à terme afin de
réduire le risque total du portefeuille.
3.
L’arbitrage
C‟est une opération sans risque qui consiste à acheter et vendre simultanément une même ou
équivalente marchandise ou instrument financier visant à tirer profit de décalages anormaux
de cours. Les opérations d'arbitrage permettent aux opérateurs qui accèdent directement au
marché de tirer profit d'une divergence non justifiée dans l'évolution des taux de changes, ces
opérations sont réservées aux institutions qui interviennent directement sur le marché, car
elles exigent une très grande rapidité de réaction et d'exécution et ne peuvent être entreprises
que par des opérateurs disposant d'une table de change.
6
Les scalpers ne conservent une position d'achat ou de vente que quelques minutes, voire quelques secondes. Ils
sont toujours prêts à acheter un échelon de cotation en dessous du prix de marché ou bien à vendre un échelon
au-dessus. Ils essaient de dénouer rapidement leur position au prix de marché, bénéficiant ainsi d'une très faible
différence de prix. Les gains ne sont pas automatiques et le scalper doit savoir éviter d'être pris dans un
mouvement contraire à sa position.
7
Spéculateur qui prend des positions et les liquide dans la même journée, restant sans risque spéculatif jusqu'à la
prochaine séance de bourse.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 21
En distingue entre l‟arbitrage spatial et triangulaire; le principe de l'arbitrage spatial est
simple, il consiste à acheter un actif en l'occurrence une devise là où il est peu cher et la
revendre là où il est plus cher.
L‟arbitrage triangulaire c‟est quand une banque intervient sur le marché des changes pour le
compte de sa clientèle, elle procède en règle générale à des achats et à des ventes directes de
devises. Elle peut également passer par une devise tierce dans la mesure où cet arbitrage
triangulaire lui donne la possibilité d'obtenir au profit supplémentaire.
4.
Le Market-Making
Un market maker, ou « teneur de marché », est une entreprise, généralement une banque
d'investissement, ou une personne qui, sur le marché des changes, fournit constamment, soit
uniquement à sa clientèle, soit, dans certains cas, à l'ensemble du marché, y compris donc à
ses concurrents, des prix à l'achat (bid) et à la vente (ask). On dit aussi qu'il « cote » les
devises.
En principe, le market maker cherche à capter une partie de la différence entre ses deux prix,
on parle de spread ou de « fourchette », puisque :
· Quelqu‟un qui voudra vendre, le fera sur le bid du market maker,
· Et, à l'inverse, un autre qui voudra acheter, le fera sur son offre.
Si ces deux opérations ont lieu alors que le marché n'a pas bougé, le market maker empoche
l'écart de prix. Cela est néanmoins rarissime.
V.
Les principaux compartiments sur le marché de change
Le marché de change est un marché subdivisé en plusieurs compartiments : le marché au
comptant, le marché à terme, le marché des options et des SWAP.
1.
Le marché au comptant (Spot)
Le marché au comptant concerne les transactions financières qui doivent être livrées au plus
tard deux jours ouvrables comptant de la date de conclusion de la transaction. Cette règle
n‟inclut pas les opérations de change entre le dollar canadien et le dollar américain vu qu‟ils
sont livrés dans un délai de 24 heures.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 22
La livraison ne se fait pas physiquement mais simplement en débitant ou en créditant les
différents comptes de chaque contrepartie.
En outre, le cours de change au comptant est le prix d‟échange entre deux devises et est utilisé
dans les transactions instantanées dénouées instantanément. Dans la pratique, ces transactions
sont conclues en jour J et dénouées en jour de valeur J+2.
2.
Le marché des changes à terme
Le change à terme permet de fixer aujourd'hui un cours d'achat ou de vente de devises pour
une échéance future.
Le recours au marché à terme (forward) permet aux entreprises exportatrices et plus
généralement un créancier en devises étrangères de s'assurer du montant qu'il obtiendra en
monnaie locale en contrepartie du règlement à échéance de sa créance par ses clients ou
débiteurs. De la même manière, une entreprise importatrice ou plus généralement un débiteur
en devises peut s'assurer de la contre-valeur en monnaie domestique du montant qu'elle doit
régler en devises à ses créanciers. Dans un cas comme dans l'autre, il s'agit de faire disparaître
le risque de change pour les entreprises concernées.
La technique de couverture à terme permet de connaître à l'avance le cours auquel le banquier,
d'une part, achètera la devise à l'exportateur au moment de l'échéance et, d'autre part, vendra
la devise à l'importateur au moment de l'échéance. Il est important de noter que ces contrats
sont fermes et que l'exportateur ou l'importateur ne peuvent bénéficier d'une évolution
favorable ultérieure de la devise.
Prenant l‟exemple de l‟exportateur. Il a besoin de connaître précisément le cours auquel il
pourra céder les devises qu'il recevra, dans un an, en paiement de ses marchandises.
Sa banque lui fournira ce cours de change à terme, ce qui lui permettra :
 De s'assurer que les devises reçues donneront bien le montant prévu en devise
nationale (et lui assureront donc les marges prévues).
 D'établir précisément le montant en devises de la transaction.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 23
Figure 1 : Déroulement d'une opération dans le marché à terme
Lorsqu‟on traite sur un marché de change organisé on parle dans ce cas de futures.
Le caractère organisé, rend nécessaire la définition d'un certain nombre de paramètres et
règles qui permettent leur fonctionnement et assurent leur liquidité.
Il est ainsi indispensable de spécifier :
 L'actif négocié, qu'il s'agisse de devises, d'un instrument de taux d'intérêt, d'un indice
sur matière première ;
 Le volume d'un contrat, c'est-à-dire la quantité ou le montant unitaire engagé ;
 Les dates d'échéances, souvent limitées à une date par mois ou par trimestre ;
 Les conditions de la transaction finale, celle-ci pouvant être la livraison effective de
l'actif négocié, mais pouvant aussi fréquemment, prendre la forme d'un règlement
 Les horaires des transactions ;
 ….etc
3.
Le marché des swaps
Un swap est un accord permettant de vendre une devise au comptant et de la racheter à terme
contre une autre .Un swap « in » en euro est un accord au terme duquel on achète l'euro en
spot et on le revend à terme contre dollar par exemple. Un swap « out » en euro permet de
vendre de l'euro spot et de la racheter à terme, par exemple contre dollar.
Une banque détenant une position longue en dollars c'est-à-dire qu'elle a conclu des
opérations par lesquelles elle reçoit des montants de dollars qui dépassent les utilisations pour
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 24
cette devise peut gérer son risque à l'exposition en concluant un swap avec lequel elle cèdera
ses dollars au comptant et les rachètera à terme.
4.
Le marché des options de change :
L'option de change est un contrat donnant le droit à son détenteur d'acheter (call) ou de vendre
(put) un montant donné de devise à un cours et à une échéance définie à l'avance.
Le cours auquel les devises sont achetées ou cédées est appelé prix d'exercice ou « strike price
». Les options qui peuvent être exercées qu'à l'échéance sont dites « options à l'américaine ».
Celles qui ne peuvent être exercées qu'à l'échéance sont dites « options européennes ». Les
échéances sont généralement de quelques semaines à quelques mois.
L'achat d'une option est effectué moyennant le règlement immédiat d'une prime qui représente
le prix dont bénéficie le vendeur. Compte tenu des positions possibles sur le marché (achat ou
vente) et des stratégies d'options call et put, on peut distinguer quatre situations :

Achat d'une option d'achat (call)

Achat d'une option de vente (put)

Vente d'une option d'achat (call)

Vente d'une option de vente (put)
Section 2 : Le marché des changes Marocain
La création d'un marché des changes interbancaire au Maroc est le couronnement d'un
long processus de déréglementation et de libéralisation entamé par les pouvoirs publics depuis
le début des années 80 dans le cadre de la mise en œuvre des programmes d'ajustement
structurel8.
Encadré et contrôlé par Bank Al-Maghrib, ce marché donne la possibilité aux banques de
conserver et de gérer des positions de change pour traiter aussi bien entre elles qu'avec la
clientèle, les opérations de change au comptant, à terme, de swap et de dépôt en devise.
Conçu initialement pour fonctionner en interne dans un cercle fermé interbancaire marocain,
ce marché a été ouvert en janvier 1997 au marché international des capitaux en permettant aux
8
PAS : « programme d’ajustement structurel », un programme de réformes économiques que le
Fonds monétaire international (FMI) ou la Banque mondiale mettent en place pour permettre aux
pays touchés par de grandes difficultés économiques de sortir de leur crise économique.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 25
banques d'effectuer des opérations de change devise contre devise auprès de leurs
correspondants étrangers.
L'objectif étant de permettre aux banquiers marocains d'améliorer sensiblement les conditions
d'exécution des ordres en devises de leur clientèle, développer les techniques de couverture à
terme et promouvoir l'émergence d'un marché monétaire interne en devise par des opérations
de prêts et d'emprunts interbancaires en monnaies étrangères.
I.
Le régime antérieur
1.
La gestion centralisée des devises par Bank Al Maghrib
Avant le 3 juin 1996, la gestion de l'ensemble des transactions en devises était un
monopole de Bank Al-Maghrib. Tous les ordres d'achat et de vente des devises émanant des
intermédiaires agrées devaient impérativement transiter par le canal de la Banque Centrale. La
totalité des recettes d'exportation de biens et services ainsi que tous les autres produits,
revenus ou moyens de paiements internationaux avait un caractère obligatoirement cessible
auprès de l'Institut d'Emission ; à l'exception toutefois de quelques cas limités, liés à la gestion
des comptes en devises.
Sur un plan plus pratique, les banques agréées étaient tenus d'acheter ou de vendre
leurs soldes de devises à Bank Al-Maghrib sur une base quotidienne et dans le cadre d'une
procédure complexe.
2.
Cotation de date de valeur
C'est la Banque Centrale qui déterminait quotidiennement les cours officiels de
devises. Elle communiquait au système bancaire les taux acheteurs et vendeurs des devises
par rapport au dirham pour les transferts et paiements. En outre, elle publiait
hebdomadairement les taux de change pour les opérations du change manuel, billets de
banque et chèques de voyage.
La date de valeur des opérations entre les banques et Bank Al-Maghrib était calculée
sur la base de J + 3. Le jour de l'initiation de l'opération, ni les banques agrées ni les clients ne
connaissaient le taux de change applicable à leur transaction, car ce taux n'était publié par
Bank Al-Maghrib que le lendemain (soit J + 1).
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 26
II.
La convertibilité du Dirham
1.
Le concept de la convertibilité
La convertibilité des monnaies, constitue la forme la moins rigide et la plus efficace
d‟intégration entre un pays et le reste du monde. De nos jours, la convertibilité a acquis un
sens nouveau. Elle signifie le droit de libre conversion d‟une monnaie en une devise clé, au
taux du marché fixe ou flexible. Il s‟agit d‟un concept relatif, du fait que la convertibilité de la
monnaie englobe différentes formes et différents degrés, eu‐ égard à la nature des opérations
et à la qualité des opérateurs concernés.
En pratique, la convertibilité rime avec la flexibilité du taux de change :
- Lorsque la convertibilité se réfère à la possibilité d‟échanger librement une monnaie contre
des devises étrangères à un taux de change déterminé par le marché, elle est dite « soft ».
- De même, lorsqu‟elle signifie la possibilité d‟échanger librement une monnaie contre des
devises étrangères à un taux de change donné, elle est alors « hard ».
Dans un objectif de rétablir l‟équilibre de la balance des paiements, c'est-à-dire les cas où les
ressources disponibles sont inférieures aux besoins en devises, beaucoup de pays en voie de
développement ont eu recours à la pratique du contrôle des changes afin de :
- Mieux administrer le déséquilibre de la balance des paiements ainsi que la volatilité du taux
de change ;
- Limiter l‟acquisition par les étrangers de facteurs de productions nationaux ;
- Augmenter les taux sur le capital national et les transactions financières ;
- Renforcer les efforts de stabilisation et de réformes structurelles entreprise par le pays ;
La convertibilité monétaire connaît un regain d‟intérêt, ces dernières années, essentiellement
dans les économies des pays en développement.
Le Maroc a rendu sa monnaie convertible pour les opérations courantes au début de 1993.
Cette action est considérée comme une nouvelle étape dans le processus de libéralisation des
changes, entamé depuis la moitié de la décennie 80. Ce processus allie la nouvelle politique
économique d‟ouverture sur l‟extérieur et de libéralisation des échanges adoptée par le Maroc,
suite à la mise en œuvre des programmes d‟ajustement structurel à partir de 1983.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 27
La question qui se pose est dans quelle mesure, l‟économie marocaine offre un environnement
propice et adéquat pour la réussite de la convertibilité du Dirham au niveau des opérations
courantes.
2.
Les enjeux et contraintes
L‟analyse de l‟évolution économique et financière du Maroc, nous amène à conclure que
certaines conditions semblent être réunies, telles que le renforcement des avoirs extérieurs et
le rapprochement du cours du Dirham de son niveau «d‟équilibre».
Cependant, l‟assainissement des finances publiques, les effets de la politique monétaire sur
l‟entreprise et le niveau des prix, les limites et contraintes que connaît le tissu économique ne
sont pas à l‟avantage de l‟économie.
D‟autres contraintes à la convertibilité du Dirham sont à considérer. Il s‟agit du différentiel
d‟inflation, du déséquilibre structurel de la balance commerciale et de la fragilité de la balance
des paiements.
Le Dirham, de par les progrès accomplis vers la convertibilité et l‟étendue de la libéralisation
des changes, se trouvait dans une situation de convertibilité de facto au niveau des opérations
courantes et de certaines opérations de capital. Au principe de prohibition qui a caractérisé le
contrôle des changes depuis son institution au Maroc en 1939, un nouvel esprit anime la
règlementation des changes actuelle. Celle-ci se veut un instrument de promotion économique
et d‟accompagnement des opérateurs économiques et leurs besoins.
Les dernières mesures et circulaires adoptées par l‟Office des changes, dans le cadre de la
préparation de la convertibilité du Dirham, étaient de nature à rendre notre réglementation des
changes plus conforme aux dispositions du FMI en la matière. Toutefois, certains plafonds et
contrôles ont été maintenus pour préserver le caractère courant et normal de certaines
opérations, pouvant occulter des transferts de capitaux.
III.
Les avantages et limites du marché de change marocain
1.
Avantages
L'institution du marché des changes au Maroc apporte quatre innovations majeures :
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 28
 La fin du monopole de Bank Al Maghreb en matière de la gestion centralisée des
devises du pays ;
 La détermination des taux de change par les banques en fonction de l'offre et de la
demande des devises, tout en restant, bien entendu, à l'intérieur des marges
d'intervention fixées par la Banque Centrale ;
 Le réajustement des dates de valeur à la norme internationale en raccourcissant le délai
d'exécution des transactions, ramené à J+2 au lieu de J+3 comme ce fut le cas
auparavant ;
 Enfin, l'introduction des techniques de couverture contre le risque de change telles
qu'elles se pratiquent sur les places financières internationales.
De ces différentes innovations découlent les avantages appréciables dont les opérateurs
peuvent bénéficier :
 La connaissance immédiate de la cotation applicable à leurs transactions, avec une
date de valeur conforme à la norme universelle ;
 La possibilité de négociation de cette cotation en faisant jouer la concurrence ;
 La gestion du risque de change en se couvrant à terme aussi bien à l'export qu'a
l'import.
2.
Limites
Si la plupart des acteurs économiques s'accordent à dire que le marché des changes marocain
a démarré dans de bonnes conditions et fonctionne de manière plus ou moins satisfaisante, il
est loin de remplir pleinement la mission pour laquelle il a été institué : à savoir aider les
entreprises à améliorer leur compétitivité et accroitre leurs performances sur les marches
extérieurs. Certes, il est encore prématuré de porter un jugement de valeur sur ce marché. Il
s'agit d'un marché très jeune qui ne traite pas l'ensemble des opérations et dont le volume des
transactions qui y sont effectués est encore modeste.
En outre, les obstacles auxquels se heurte ce marché sont loin d'être négligeables. Ils sont
d'ordre culturel, structurel et professionnel et ils interpellent l'ensemble des acteurs qui
interviennent sur le marché.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 29
5.1. Les obstacles culturels
Il y a une tradition historique au Maroc de vivre dans un univers fortement administré.
Jusqu'au début des années 90, la vie d'un financier d'entreprise comme celle d'ailleurs d'un
banquier était rythmée par la réglementation des prix et des changes ; l'encadrement du crédit,
la bonification des taux d'intérêt, le financement sélectif, la tarification uniforme de l'épargne
et du crédit, la fixation administrée des taux de changes..., tout était réglementé dans le
moindre détail.
Les entreprises ont passé une grande partie de leur vie professionnelle dans cet univers. Elles
sont culturellement plus proches des règlements que du marché. C'est ce qui empêche
d'ailleurs les trésoriers et les financiers d'entreprises de s'orienter spontanément vers la prise
en compte réelle des risques financiers.
5.2. Les faiblesses structurelles
L'existence d'un marché monétaire fiable et transparent est une condition au bon
fonctionnement du marché des changes. Or, l'absence pour le moment d'une grille de taux des
prêts et emprunts en dirham constitue un handicap pour les opérateurs qui interviennent sur le
marché à terme.
En outre, les opérations de swaps sont trop peu utilisées par les banques. Bien qu'elles soient
légalement autorisées par la Banque centrale, les opérateurs n'en perçoivent pas encore
l'utilité. Et pourtant, les swaps apportent un complément appréciable en matière de couverture
du risque de change.
Enfin, l'absence de techniques de couverture contre la variabilité des taux d'intérêt risque de
limiter l'utilisation des swaps par les opérateurs qui souhaitent avoir une vision globale de la
couverture des risques dans le cadre d'une véritable gestion financière.
5.3. Le manque d'information et de formation
Le marché des changes a donné lieu à la création de nouveaux métiers. Si les banquiers s'y
sont préparés en formant des cambistes, les entreprises, en revanche, n'ont fait subir à leurs
trésoriers aucune formation particulière. Or, ce sont ces trésoriers qui sont appelés à dialoguer
avec les cambistes. Non seulement ils doivent comprendre les produits qu'on leur propose
mais aussi savoir arbitrer et négocier en connaissance de cause.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 30
Chapitre II : La gestion du risque de change
Section 1 : Le risque de change
Toute entreprise ayant des flux de transactions d‟import et/ou d‟export, ou alors qui ont une
forte activité financière en devises, ou encore un essor très fort de son activité à l‟international
du fait que c‟est une multinationale, fait du risque de change l‟une de ses priorités.
Une très forte volatilité des cours de change qui ne cesse de se renforcer, se répercute sur les
prix des actifs ou passifs libellés en devises étrangères des entreprises et des banques, des
créances et dettes également libellées en devises étrangères, mais également les cash-flows en
devises attendus.
Selon Maurice Debeauvais et Yvon Sinnah (1991)9, le risque de change pour une importation
est amorcé à partir du moment où la commande est engagée. C‟est à partir de ce moment que
l‟entreprise est engagée dans une monnaie étrangère. Lorsqu‟il s‟agit d‟une exportation, le
risque de change naît après qu‟une offre de prix en devise étrangère est établie, même si elle
est payable dans le futur.
Pendant très longtemps, les entreprises marocaines sont demeurées inertes à l'égard du risque
de change, l'explication de ce comportement trouve son origine dans le contrôle des changes
particulièrement contraignant qui empêchaient les trésoriers d'avoir la moindre réactivité à
l'égard du risque de change aussi bien à l'importation qu‟à l'exportation.
Depuis le 3 juin 1996, les choses ont beaucoup évolué et les trésoriers disposent désormais
d'une variété d'instruments et sont devenus très actifs dans le domaine de la gestion du risque
de changes.
La gestion du risque de changes suppose que l'on ait préalablement bien défini les concepts de
positions de changes et de risque de changes.
On peut classifier le risque de change en risque de change commercial et risque de change
financier.
9
Maurice Debeauvais & Yvon Sinnah - La gestion globale du risque de change: nouveaux enjeux et nouveaux risques,
Économica 1991
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 31
Le premier résulte d‟exportations ou d‟importations facturées dans une monnaie différente de
la monnaie nationale de l‟entreprise, tandis que le second résulte d‟un prêt ou emprunt dans
une monnaie différente de la monnaie nationale de l‟entreprise.
Qu‟il s‟agisse du premier ou du deuxième, le traitement en termes de couverture et
d‟appréhension de position de change reste le même.
I.
Définition du risque de change
Selon Vernimmen, le risque de change traduit le fait qu‟une baisse des cours de change peut
entrainer une perte de valeur d‟avoirs libellés en devises étrangères. De même, la hausse des
taux de change peut entrainer une hausse de valeur en monnaie nationale d‟engagements
libellés en devises étrangères.
Selon une autre définition, « le risque de change est une conséquence des fluctuations des
taux de changes, et provient des décalages entre les valeurs des actifs et des passifs libellés
dans des devises différentes. »10
Autrement dit, le risque de change peut être perçu comme « le risque d'un décaissement plus
élevé ou d'une entrée d'argent moindre dû à l'utilisation d'une monnaie différente de la devise
domestique, le risque de change est le risque de perte lié aux fluctuations des cours de
monnaies ».11
Ainsi, trois caractéristiques fondamentales du risque de change peuvent être relevées:
 Il est aléatoire puisqu'il est lié à la flexibilité des cours de changes, il est difficile d‟en
prévoir l'évolution future,
 Il peut être matérialisé, par un gain ou une perte selon le sens de variation des cours de
changes,
 Enfin, il est concrétisé lors de la conversion dans une monnaie domestique d'un contrat
échu en devise.
II.
Les facteurs qui entrainent le risque de change
Le risque de change peut résulter des transactions commerciales ou financières effectuées par
l'entreprise au plan international. Il peut également, dépendre du développement international
10
11
Analyse et gestion du risque de change, Dunod 1° Edition, p. 261.
COLLOMB Jean Albert, « Finance de marché, » éd. ESKA, paris, 1998, P 106.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 32
de l'entreprise et des investissements qu'elle a réalisés à l'étranger. Il existe un risque
économique plus général qui peut porter atteinte à la rentabilité et à la bonne santé de
l'entreprise.
On peut ainsi distinguer plusieurs catégories de risques de change à savoir :
 Les risques résultant des opérations commerciales ;
 Les risques résultant des activités financières ;
 Les risques liés aux investissements à l'étranger ;
 Les risques économiques appelés parfois les risques de compétitivité ou risques
induits.
 Les risques concernant les opérations commerciales et certaines opérations financières
sont parfois appelés risques de transaction
III.
Les différents types de risque de change
Au regard des multiples crises qui ont accompagnées le développement des marchés
financiers durant ces dernières décennies, la maîtrise des risques constitue un impératif dans
la perspective d‟une meilleure sécurisation des transactions internationales. Le préalable à
toute maîtrise de ces risques demeure sans aucun doute leur identification et classification en
fonction des activités au cours desquelles ils peuvent survenir.
Il existe trois types de risque de change qui naissent chacun d‟une opération ou d‟un fait.
Nous distinguons donc le risque de change de transaction qui nait des transactions en devises
étrangères, le risque de change de consolidation qui découle de l‟existence de devises
étrangères, et enfin, le risque de change économique qui nait de la variation des cash-flows
imputables aux variations des cours de devises.
1.
Le risque de change de transaction
Lorsque les coûts ou cash-flows futurs sont libellé que les en devises étrangère, il en nait un
risque de change dit « de transaction ». En effet, les variations du cours de change font que les
cash-flows libellés en devises, une fois convertis en monnaie nationale, se voient affectés par
ces variations.
Le risque de change de transaction peut être lié à des transactions commerciales qu‟elles
soient d‟importation ou d‟exportation en devises étrangères, à des opérations financières
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 33
comme les prêts et emprunts libellés en devises étrangères, ou bien à des flux de dividendes
en devises étrangères.
2.
Le risque de change économique
Le risque de change économique est lié au futur de l'entreprise. Par définition, il est donc
difficile à apprécier et à mesurer. Il apparaît dès l‟engagement de l‟entreprise,
indépendamment de sa comptabilisation. Celle-ci, en effet, ne naît pas au moment de la
facturation, mais bien auparavant : dès la parution et la diffusion du catalogue (pour les
entreprises par correspondance), dès la signature du contrat pour les ventes de biens
d‟équipement, dès la mise en production, pour d‟autres, voire dès l‟achat des composants
importés.
Ce risque de change économique est parfois appelé risque de compétitivité12, risque induit ou
encore risque industriel.
3.
Risque de change de consolidation:
Le risque de change de consolidation naît de l‟obligation de convertir les états financiers des
filiales étrangères (donc établis dans une devise étrangère) d‟une société mère, dans la
monnaie que celle-ci utilise pour établir ses états financiers consolidés. Cette conversion des
états peut engendrer des variations en capitaux propres consolidés et résultats consolidés dues
aux variations des taux de change. C‟est pour cela que ce type de risque est appelé risque de
change de consolidation, risque de change de bilan ou encore risque de change de conversion.
La position de change de consolidation varie selon les méthodes comptables utilisées.
Il existe trois types de méthodes de conversion des bilans :
- La méthode des taux de clôture : tous les postes du bilan, à l‟exception des capitaux propres,
sont convertis au cours de clôture.
- La méthode qui distingue les postes monétaires et non monétaires : cette méthode consiste à
convertir les actifs monétaires et les passifs monétaires au cours de clôture et conserver les
autres postes du bilan aux cours historiques.
Les postes monétaires comprennent les dettes à long terme, les effets à recevoir et à payer, les
liquidités etc..
12
Une variation des taux de change d’une monnaie par rapport à une devise peut affecter la
compétitivité des produits de l’entreprise, les rendant plus ou moins chers pour les acheteurs
étrangers selon que le pays dévalue ou réévalue.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 34
Les postes non monétaires comprennent les actifs et passifs « physiques » comme les stocks,
les actifs immobilisés, etc.…
- La méthode du fonds de roulement : cette méthode consiste à convertir les actifs et passifs à
court terme du bilan au cours de clôture et les actifs et passif à long terme au cours historique.
La position de change de consolidation qui résulte de l‟application de cette méthode
correspond au fonds du roulement de l‟entreprise.
IV.
La position de change
1.
Définition de la position de change
La position de changes, concept essentiel, est indispensable pour comprendre les opérations
en devises. La position de change permet de mesurer le risque de changes. Elle est définie
comme étant le solde positif ou négatif des opérations dans une devise donnée à un moment
donné. C‟est la différence entre les avoirs libellés en monnaie étrangère et les engagements
libellés dans cette même devise. Elle est calculée à partir du bilan de l‟entreprise ou à partir de
données prévisionnelles.
Position de change = Devises détenues + devises à recevoir – devises à payer
La position est dite fermée si le solde entre les créances et les dettes dans chaque devise est
égal à zéro.
Elle est ouverte en cas de déséquilibre, c‟est-à-dire que le solde est différent de zéro et expose
automatiquement l‟entreprise à un risque de change. Elle peut être :
- « courte » si les avoirs en une devise sont inférieurs aux engagements dans cette même
devise ;
- « longue » si les avoirs en une devise sont supérieurs aux engagements dans cette même
devise.
Toute opération de changes implique nécessairement la constitution et la gestion d'une
position de changes, ou plus exactement, d'une position de change par devise.
A chaque type de position est associé un niveau de risque ou de sensibilité : à position longue,
risque long ; et à position courte, risque court.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 35
En risque long, l'entreprise craint une baisse de la devise et profite de la hausse.
Contrairement en risque court, la hausse de la devise lui est défavorable, et la baisse lui est
favorable.
Se couvrir consiste à prendre une position de sens inverse à celle d'origine, quelle que soit
l'échéance.
• Une vente à terme est une position courte, puisqu'elle est un engagement à terme de payer
une quantité de devises à une contrepartie. Associée à une position longue (créance, par
exemple) dans la même devise et de même montant (mais pas nécessairement de même
montant), elle annule la position de change dans cette devise.
• Un achat à terme est une position longue, puisqu'il est un engagement à terme de la
contrepartie de livrer une quantité de devises. Associée au remboursement d'une dette
(position courte), elle annule la position de change dans cette devise.
La position de changes est un outil permettant de prendre des décisions de couverture de
changes (opérations à terme, options, …). Elle est également un outil de reporting qui
synthétise l'exposition au risque de changes de l'entreprise.
2.
Les différents types de position de change
2.1. Position opérationnelle
La position de change opérationnelle (ou position de change de transaction) regroupe
l‟ensemble des transactions d‟origine commerciale ou financière donnant lieu dans avec
avenir proche et prévisible à des flux en devises.
2.2. Position structurelle
La position de change structurelle (ou position de change de consolidation) regroupe
l‟ensemble des éléments constituant des investissements) plus ou moins long terme
(investissements immobiliers, titres financiers détenus à long terme, investissement dans les
filiales) qui ne doivent normalement pas donner lieu dans un avenir proche et prévisible à des
flux en devises.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 36
2.3. Position de trésorerie
La position de change de trésorerie ne retient que les créances et les dettes de l‟entreprise à
très court terme (dépôt à vue et découvert).
2.4. Position à une échéance donnée
La position de change à une échéance donnée ne retient que les flux encaissés ou décaissés
jusqu‟à cette échéance.
2.5. Position globale
La position de change globale retient les flux encaissés ou décaissés toutes échéances
confondues.
2.6. Position longue/position courte
Une position est dite longue si elle est positive, et courte si elle est négative
V.
L’importance de la couverture du risque de change.
Même de nos jours, et malgré la montée en puissance que connait le concept de couverture du
risque de change, certaines entreprises estiment toujours que ce concept reste néanmoins
complexe et leur coûte de grandes sommes d‟agent. D‟autres, préfèrent ne pas se couvrir
parce qu‟elles jugent que ce concept est intrinsèquement lié à la spéculation. Toutefois, toutes
ces entreprises n‟ayant pas opté pour la gestion du risque de change –et espérant une
évolution favorable des taux de change, se doivent de subir le résultat de change, quelque soit
sa nature.
Nombreuses sont les raisons qui justifient l‟intérêt de mettre en place une procédure de
couverture du risque de change:
- Une protection contre tout mouvement défavorable de la devise concernée : qui constitue la
raison primordiale de couverture contre le risque de change. En se couvrant on atténue le
risque d‟être affecté négativement par les fluctuations du taux de change dans le temps, des
fluctuations qui auront un impact néfaste sur les recettes ou les dépenses en devises
étrangères.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 37
- Moins d‟incertitude vis-à-vis de l‟évolution du taux de change : et donc plus de maitrise et
moins de surprises vis-à-vis de son évolution dans le temps.
- Plus de concentration sur les activités principales de l‟entreprise : permettant à l‟entreprise
d‟initier et de se focaliser sur sa planification budgétaire, car elle investit moins de temps dans
le suivi de l‟évolution des devises.
- Moins de complexité dans l‟anticipation de l‟évolution des taux : comme la prévision du
marché des devises est l‟une des questions les plus difficiles à cerner dans les marchés
financiers, la mise en place d‟une procédure de couverture du risque de change permettra à
l‟entreprise de contourner cette complexité à anticiper l‟évolution des cours de change.
Toute entreprise aura donc la possibilité d‟atténuer le risque de change en mettant en place
une ou des stratégies de couverture. Ces dernières offriront l‟avantage à l‟entreprise de
minimiser, dans la mesure du possible, les effets des variations des cours de change sur ses
flux futurs.
Aussi, l‟entreprise sera capable de maitriser ses flux prévisionnels et d‟augmenter la
prévisibilité des mouvements de trésorerie futurs. Un autre avantage aussi important est qu‟il
sera plus facile pour l‟entreprise de fixer et de maitriser ses prix de revient avant échéance.
Cela dit, une entreprise qui décide d‟atténuer son risque de change (et donc achète des
instruments de couverture de change) se voit souscrire à d‟autres formes de contrats
d‟assurance.
Nous pouvons facilement comprendre que l‟assurance à laquelle l‟entreprise souscrit dans ce
cas n‟est rien que contre le risque d‟affaiblissement des flux ou des revenus de l‟entreprise et
de ses marges bénéficiaires, un affaiblissement dû à un mouvement des cours de change dans
un sens qui lui est défavorable.
1. Les effets du risque de change
Il est nécessaire pour chaque entreprise de reconnaitre les effets dégagés par le risque de
change afin d‟en optimiser la gestion. De ce fait, nous allons décortiquer les effets du risque
de change selon la nature de l‟activité de l‟entreprise, qu‟elle soit commerciales ou
financières.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 38
1.1. Les opérations commerciales
1.1.1.
Entreprises importatrices
Dans le cas d‟une entreprise importatrice, qui choisit un mode de règlement à terme : à une
échéance (t), le coût de l‟importation n‟est pas déterminé à cette échéance. En effet, il dépend
du cours de change de la devise de facturation à l‟échéance déterminée.
Le risque auquel l‟entreprise importatrice peut faire face réside dans la hausse du cours de la
devise de facturation, entre le moment de la passation de la commande et du règlement. Dans
ce cas, l‟entreprise subit une perte dans cette importation vu que l‟entreprise a pris comme
référence de calcul économique le cours de la devise à cet instant.
Outre cela, chaque hausse du cours de la devise de facturation engendre une augmentation du
prix et réduit la marge bénéficiaire de l‟entreprise importatrice. Or, dans le cas échéant, la
société importatrice bénéficierait d‟un gain de change qu‟elle n‟inclut pas dans le calcul
économique.
1.1.2.
Entreprises exportatrices
Dans une activité d‟exportation, l‟entreprise est exposée au risque de variation de cours de
change dans le déroulement de ses opérations de vente/exportation, cela revient aussi à la
différence entre le cours de la monnaie de facturation entre le moment de la conclusion du
contrat de vente et le moment du règlement de la transaction.
L‟exportateur fait face au risque lorsque le cours de la monnaie de facturation connait une
dépréciation par rapport à la monnaie nationale de l‟exportateur avant la date de règlement.
Or, il peut réaliser un gain si le cours de la monnaie connait une hausse.
Afin de minimiser le plus possible les pertes résultant des variations du taux change,
l‟entreprise doit adopter une stratégie de gestion de risque de change qui va avec son activité.
1.2. Les opérations financières
1.2.1. Emprunt en devises
Lorsque l‟exportateur demande un prêt de chez la banque et que le montant soit égal à la
créance attendue de l‟acheteur étranger, sauf que le prêt n‟est pas attaché à l‟exportation.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 39
Nous évoquons la notion d‟opération de couverture par emprunt en devises lorsque
l‟entreprise adopte une position de change.
Une opération d‟emprunt en devises engendre un coût, ce coût est égal au taux d‟emprunt de
la devise en question.
1.2.2. Investissement direct à l’étranger
Cette d‟investissement prend la forme d‟un rachat d‟entreprise ou de création d‟une filiale à
l‟étranger ce qui donne naissance à un risque de change. Le risque de change dans ce cas peut
prendre deux formes :
L‟entreprise peut faire face à un risque de change sur la valeur du passif et de l‟actif de la
filiale étrangère, ce qui apparaît dans la consolidation des comptes et de la clôture des
comptes ou il peut prendre la forme d‟un risque de change sur les flux financiers entre la
maison mère et la filiale tels que les avances, les prêts, les dotations en capital, les
subventions… ces flux représentent la base du risque de change et ne sont pas toujours
déterminés de manière exacte en terme de montants et de délais.
Section 2 : La gestion du risque de change
I.
Pourquoi gérer le risque de change ?
La gestion du risque de change peut apparaitre sous forme d‟un outil défensif : réduire le
risque/perte. Or, la réduction de ce risque accroît la disponibilité des ressources financières ce
qui sera traduit par une meilleure exploitation de l‟entreprise. De ce fait, nous allons présenter
certains aspects de la nécessité de gestion du risque de change :
La compétitivité : la mise en place d‟une stratégie de gestion du risque de change permet de
réduire les coûts ou réaliser des gains. Cela explique que tout gain estimé est présente un
profit net pour l‟entreprise. Cependant, si l‟entreprise souhaite compenser une perte, elle doit
concevoir un chiffre d‟affaire supplémentaire équivalent au ratio de la perte de sa marge nette
moyenne.
La pérennité : l‟identification permanente des risques de change et la mise en œuvre d‟une
stratégie de couverture de risque de change permettent à l‟entreprise de diminuer sa
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 40
vulnérabilité. Au niveau de la trésorerie, un sinistre pourra être évité ce qui assure une
certaine pérennité à l‟entreprise.
L’image : la mise en place d‟une stratégie de couverture de risque de change est une occasion
pour l‟entreprise de rassembler les collaborateurs autour d‟un objectif commun dans
l‟entreprise, en moins les collaborateurs qui interviennent dans la gestion du risque de change.
En effet, elle les engage sur la visibilité et l‟engagement de la direction.
L‟établissement d‟une stratégie de couverture est une tâche indispensable pour l‟entreprise.
Elle permet :

Une protection contre des mouvements défavorables de la devise : une couverture
contre le risque de change permet à l‟entreprise d‟atténuer l‟effet négatif des
fluctuations du taux de change sur les dépenses ou revenus en monnaie étrangère.

Permet à l’entreprise d’éviter la complexité d’anticipation de l’évolution des taux : Vu
la difficulté d‟anticipation des mouvements du marché des changes, la prédiction des
évolutions des taux de change s‟avère aléatoire, selon l‟ancien président de la Fred,
Alan Greenspan.

L’élimination de l’incertitude par rapport au taux de change : L‟élimination de
l‟incertitude permet à l‟entreprise de mieux établir sa planification budgétaire.
II.
Processus de gestion du risque de change
La gestion du risque de change est un processus en quatre étapes illustrées à la figure cidessous.13
1.
Définition des besoins et mesure de l’exposition au risque de change
La première étape à suivre consiste à définir et à mesurer le risque de change que l‟entreprise
compte atténuer. Cela implique une évaluation en pourcentage de ses comptes fournisseurs et
de ses comptes clients en devise étrangère.
13
Source : service de la recherche d’EDC (Exportation et développement Canada) www.edc.ca
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 41
Autrement dit, le risque à couvrir sera déterminé à partir de la différence entre les paiements
en devise étrangère que l‟entreprise prévoit toucher ou encaisser et la quantité de la même
devise nécessaire pour effectuer ses paiements (au cours de le même période). En parallèle,
elle doit définir le niveau de sa sensibilité aux fluctuations des taux de change et le niveau à
partir duquel sa rentabilité se voit menacée.
Ainsi, l‟entreprise devrait décider si elle doit prévoir des investissements importants à court
terme à l‟étranger.
2.
Elaboration de la politique de l’entreprise sur le risque de change encouru et
choix de la stratégie de couverture pour le gérer
Une fois le risque mesuré comme le prévoit la première étape, il sera question d‟élaborer la
politique de l‟entreprise quant au risque de change. Cette politique doit définir soigneusement
le moment adéquat pour couvrir le risque de change, les instruments susceptibles d‟être
utilisés, les personnes responsables de la gestion de ce risque et les moyens avec lesquels les
résultats obtenus des opérations de couverture seront mesurés.
3.
Couverture du risque en se familiarisant avec l’éventail des instruments de
couverture disponible
A ce stade, il s‟agit pour l‟entreprise de choisir l‟instrument de couverture le plus convenable
à sa structure et sa situation, ainsi que le plus conforme à sa politique, et qui sera en mesure la
protéger contre les mauvaises fluctuations des taux des devises étrangères.
4.
Application de la politique élaborée et ajustement périodique selon
l’évolution des besoins
A cette dernière étape, il est temps de mettre en place la stratégie choisi. Néanmoins, la mise
en place de la stratégie n‟est pas suffisante. L‟entreprise doit évaluer continuellement si
l‟instrument pour lequel elle a opté atténue effectivement le risque qu‟elle court, et doit
contrôler régulièrement les conditions du marché ainsi que l‟évolution de ses besoins, en vue
d‟apporter les ajustements nécessaires. Il s‟agit d‟un processus dynamique.
L‟objectif principal pour toute entreprise est d‟optimiser ses cours d‟achat et de vente, en
assurant un cours maximal d‟achat et un cours minimal de vente, et ce en vue de maintenir ses
marges bénéficiaires. Mais aussi, l‟entreprise voudrait être compétitive, en profitant d‟une
évolution de la devise de facturation qui lui soit favorable. C‟est à partir de ce point-là
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 42
qu‟intervient la stratégie de couverture, ayant pour but de concilier entre ces deux paramètres
très importants, à savoir la sécurité et l‟optimisation.
III.
Politiques de couverture du risque de change
La gestion du risque de change est extrêmement importante pour les entreprises aujourd‟hui,
car qu‟elles soient ouvertes sur l‟extérieur ou pas à travers des exportations ou importations,
elles seront certainement impactées indirectement par l‟influence du risque de change sur
beaucoup d‟autres indicateurs.
En effet, l‟aléa rattaché au flottement des monnaies peut grandement fausser accroître les
prévisions en matière d'évolution des cours de change, et conduirait vers une gestion du risque
de change inefficace, voire même inappropriée laissant fluctuer le montant des dettes et
créances en devise.
Une stratégie doit donc être mise au point par le service « trésorerie » ou le trésorier de
l‟entreprise pour pouvoir gérer efficacement le risque, et ce, selon le degré d‟aversion de
l‟entreprise au risque et en fonction des résultats de la prévision faite par les spécialistes.
Cette stratégie dépend de plusieurs facteurs qui sont les suivants :
 La politique de l‟entreprise vis à vis du risque en général et du risque de change en
particulier : il va de soi que les dirigeants (risk adverse) ne laisseront que peu
d‟autonomie au trésorier dans le choix des outils de gestion du risque de change. A
l‟inverse, dans d‟autres entreprises, la liberté laissée sera beaucoup plus grande et le
trésorier aura un vaste choix d‟instruments ;
 Le degré d‟exposition de l‟entreprise va lui aussi déterminer la politique de gestion
dans la mesure où une entreprise déjà habituée à l‟environnement international sera
plus encline à accepter les risques liés à la spéculation des facteurs historiques et
culturels peuvent expliquer certaines différences de comportement dans l‟acceptation
ou le refus du risque de change.
Une fois ces conditions prises en compte, le trésorier d‟entreprise peut :
- Ne rien faire, c‟est à dire spéculer et laisser la position ouverte ; (la non couverture)
- Décider de couvrir toutes ses positions ; (couverture systématique)
- Se couvrir de manière sélective ; (couverture sélective).
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 43
1.
La non couverture
Si l‟environnement monétaire, dans lequel évolue l‟entreprise, est stable cette dernière peut
prendre la décision de n‟adopter aucun moyen de couverture contre le risque de change vu
que cette situation lui évite toute perte de change éventuelle.
Dans le cas de certaines entreprises, sur le marché marocain, la question de la couverture
contre le risque de change ne se pose même pas. Elles sont donc assujetties aux fluctuations
du taux de change. Alors que chez d‟autres entreprises, c‟est le coût élevé de la couverture qui
les empêche de se couvrir contre le risque de change.
Cependant, la non couverture n‟est pas du tout recommandée pour les entreprises qui font face
au risque de change.
Pour une entreprise, la non-couverture est souvent attachée à une espérance de gain ou plus
rarement à une méconnaissance des risques encourus.
2.
La couverture systématique
Elle consiste à se couvrir automatiquement dès qu'apparaît un engagement ou un avoir en
devises, elle permet donc d'éliminer totalement le risque de change dès sa naissance. 14 Cette
attitude est conseillée dans le cas où l‟entreprise traiterait avec des clients provenant de pays
divers, offrant des devises volatiles. Dans ce cas, les méthodes de couverture telles que la
compensation sont impossibles à mettre en place ce qui oblige l'entreprise, si celle-ci veut se
couvrir contre le risque de change, à prendre une couverture automatique. De même, si les
opérations envisagées sont de montants très élevés, le trésorier peut être amené à couvrir
systématiquement le risque de change, toute variation pouvant entraîner une perte importante.
Cette attitude pourra se retrouver également lorsque, pour un courant d'affaires continu, la
moindre perte de change entraîne une érosion importante de la marge.
3.
La couverture sélective
Les règles de couverture pour cette politique incombent au trésorier. Très utilisée par les
firmes multinationales, c‟est le trésorier qui décide de couvrir ou de ne pas couvrir, en
14
DEBAUVAIS et SINAY, « La gestion globale du risque de change, nouveaux enjeux et nouveaux risques », éd.
Economica, Paris, 1992, p.16, cité par FOUAD BERRA, « les instruments de couverture du risque de change »,
Ecole supérieure de banque Alger, 2007, Inédit.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 44
concordance avec les seuils de tolérance aux risques et avec les prévisions de fluctuations des
cours de change.
Contrairement à la non couverture, elle ne doit pas être mise en place pour des volumes de
transactions non significatifs. Les coûts pourraient en être plus élevés qu‟une non couverture.
Les trésoriers décideront donc de se couvrir quand leurs exportations font recours à des
devises en baisse et à ne pas se couvrir si celles-ci sont en hausse. Et inversement dans le cas
d‟importations.
Ces politiques de couverture et de couverture systématique font appel à des instruments de
couverture, qu‟ils soient internes ou externes pour leur mise en œuvre.
IV.
Les techniques et instruments de couverture du risque de changes
La couverture du risque de changes consiste à réduire ou à annuler le risque lié à la position
de changes de l'entreprise en utilisant des méthodes internes ou en transférant le risque à des
organismes externes (banques et assurances).
Ces outils de protection contre le risque de changes ne seront pas utilisés de manière
uniforme. Le choix d'une technique de couverture plutôt qu'une autre sera déterminé en
fonction des avantages et des inconvénients de chacune et dépend de la taille de l‟entreprise et
de la nature de son activité.
Il est important de noter que la majorité des techniques de couverture est adaptée aux
opérations de montants importants étant donné leur coût.
Généralement on distingue deux types de technique de couverture :

Techniques internes de couverture désignant les méthodes que l'entreprise peut ellemême mettre en place pour diminuer son risque de changes ;

Techniques externes de couverture. Dans ce cadre, l'entreprise utilise d'autres
possibilités telles que la couverture à terme, les avances en devises, les swaps de
devises, les options des devises...
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 45
1.
Instruments internes
Qui dit instruments de couverture du risque de change internes, dit des méthodes mises en
place par l‟entreprise pour couvrir son risque de change sans avoir recours à des organismes
externes. Ce que nous pouvons appeler de l‟auto couverture.
Il existe de nombreux instruments de couverture interne tels que l‟action sur le volume des
créances et dettes libellées en devise étrangère, en les révisant à la baisse. L‟on peu également
citer le choix de la devise de facturation, la compensation des positions de change opposées
ou alors l‟auto-couverture ou l‟action sur les délais, la compensation interne des positions, ou
encore les clauses contractuelles…etc
1.1. Règlement au comptant
C‟est la solution la plus simple mais la moins adaptée à la majorité des transactions
internationales. En effet, le règlement au comptant est en quelques sortes la situation idéale
pour éviter d‟être confronté aux variations des taux de change mais la plupart des paiements
internationaux sont effectués plusieurs jours voire plusieurs mois après la facturation. Ceci
rend inévitable la présence d‟un risque de change. Ainsi, s‟il est pratiquement impossible
d‟obtenir des règlements au comptant, il est important d‟éviter des délais de paiement trop
longs, ce qui est à négocier avec le client au moment de la conclusion du contrat.
1.2. Le termaillage ou « lead and lag » :
Il consiste à jouer sur les délais de ses paiements en devises étrangères, en les retardant (lag)
ou en les avançant (lead) pour bénéficier de l‟évolution des cours de change. La décision de
retarder ou d‟avancer le paiement se fait également en fonction des agios à payer.15
Cette technique vise donc à faire varier les termes des paiements afin de profiter de
l‟évolution favorable des cours.
Les situations suivantes peuvent se présenter :
� Si l‟exportateur anticipe une appréciation de la devise de facturation, il tentera de retarder
l‟encaissement de sa créance pour bénéficier d‟un cours futur plus avantageux. A l‟inverse, si
15
P PRISSERT et P GARSUAULT et S PRIANI, « Les opérations bancaires avec l'étranger », éd. La revue Bancaire,
Paris, 1995, p.117
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 46
l‟exportateur anticipe une dépréciation de la devise de facturation, il tentera d‟accélérer
l‟encaissement de sa créance pour bénéficier du cours actuel plus avantageux ;
� Si l‟importateur se trouve face à une tendance à l‟appréciation de la devise du contrat
d‟achat, il sera tenté d‟anticiper son règlement. Au contraire, si l‟importateur se trouve face à
une tendance à la dépréciation de la devise du contrat d‟achat, il tentera de retarder son
règlement de manière à pouvoir bénéficier d‟un cours futur plus avantageux. Cette technique
vise donc à faire varier les termes des paiements afin de profiter de l‟évolution favorable des
cours.
Si l‟on généralise la technique, on peut dire que le termaillage est un processus qui se découle
en deux étapes et qui consiste à exploiter au mieux la réglementation sur le contrôle des
changes, le tableau ci-dessous représente une approche synthétique du termaillage.
Exportation en
devises fortes
Retarder le
rapatriement des
devises
Attendre pour
convertir les devises
Importation en
devises fortes
Avancer le règlement
Acheter
immédiatement les
devises
Exportations en
devises faibles
Avancer le
rapatriement des
devises
Convertir les devises
dès leur réception
Importation en
devises faibles
Retarder le règlement
Acheter les devises le
plus tard possible
avant le règlement
Tableau 2: Approche synthétique du termaillage
1.3. Choix de la monnaie de facturation
La monnaie de facturation est la devise dans laquelle sera libellé le contrat d'achat ou de vente
international. Les parties au contrat, qui ont la liberté de choisir cette monnaie de facturation,
peuvent choisir une devise plutôt qu'une autre afin de minimiser le risque de change. Deux
possibilités s'offrent à elle ; Choisir la monnaie nationale ou une autre devise ;
Pour éviter le risque de change, quelques entreprises choisissent de libeller leurs exportations
en monnaie nationale et essaient d‟obtenir de leurs fournisseurs étrangers le règlement de
leurs factures dans leur monnaie nationale. Dans ce cas, une entreprise exportatrice marocaine
saura précisément quelle somme elle recevra en dirhams et l‟entreprise importatrice
marocaine connaîtra exactement à l‟avance quelle somme en dirhams elle aura à payer. Ce qui
n‟est pas la situation, lorsqu‟on facture ou on est facturé dans une autre devise autre que la
monnaie nationale ; car dans ce cas les cours de change fluctuent, et par suite la somme à
payer ou à recevoir en dirhams n‟est pas connue avec précision.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 47
Pour diminuer le risque de change les entreprises peuvent aussi changer leur monnaie d‟achat
habituelle en une autre monnaie moins volatile et donc réduire le risque de change. Ainsi le
groupe peut par exemple régler son fournisseur japonais en EURO ou Dollar au lieu du YEN
et donc changer le risque vers une devise moins volatile.
Ci-dessous les avantages et les inconvénients de cette technique :
Utilisation de la monnaie
nationale
- Montant à payer ou à
recevoir connu au moment de
la facturation
- Risque de change inexistant
Les avantages
Les inconvénients
- Facilité au niveau
comptable, les opérations
avec l‟étranger sont en
monnaie nationale
- L‟entreprise évite une
réduction potentielle de sa
marge
- Le risque de change est
transféré à l‟autre partie, ce
qui peut bouleverser le
rapport de force dans la
négociation,
- Perte potentielle en cas
d‟évolution favorable de la
monnaie étrangère
Utilisation d’une autre
devise
- Les financements en devise
à taux attractif sont possibles,
- Plus de pouvoir de
négociation
- Utilisation du produit de
couverture le plus adéquat,
- la facturation en devise
apporte une lourdeur
comptable,
- l‟entreprise supporte le
risque d‟une autre devise,
- une politique de gestion du
risque de change doit être
mise en place
1.4. Clauses d’indexation
Elles permettent de réduire le risque de change, en permettant une modification du prix initial
selon l‟évolution sur le marché des changes.
La clause d‟indexation proportionnelle par exemple permet de répercuter le différentiel de
prix dû à une évolution du cours de change sur le prix à payer. Si les cours augmentent, le prix
à payer baisse. Elle permet une élimination du risque de change mais difficile à mettre en
œuvre puisqu‟elle transfert le risque encore une fois à l‟autre partie.
Autre clause, celle du risque partagé. Celle-ci, contrairement à la précédente permet de
partager le risque entre les cocontractants. Le partage se fait selon un pourcentage négocié
mais qui est généralement de 50% des risques.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 48
1.5. La compensation ou Netting:
La compensation interne des positions, également appelée le « netting », peut être définie
comme étant une technique de couverture du risque de change qui consiste à compenser les
dettes et les créances dans une même devise, entre les différentes entités du groupe 16. Le
principe de compensation intervient donc pour affecter le règlement d‟une ou plusieurs
créances au paiement d‟une ou plusieurs dettes libellées dans la même devise. Le solde ou la
différence qui reste constituera le net sur lequel portera la position de change.
L‟objectif de cette technique de couverture est de rationaliser les flux de règlement et ce en
réduisant les volumes transférés entre les sociétés. L‟entreprise cherchera donc à compenser
un maximum de flux de devises sortants et entrants.
Pour ce faire, un centre de compensation est conçu à cet effet. Il peut être soit un département
spécialisé de la société mère soit une société à part entière. C‟est au niveau de ce centre que
l‟information est centralisée et la compensation est calculée.
La compensation peut être soit bilatérale (entre deux sociétés) ou multilatérale (entre plusieurs
sociétés). Nous allons revoir dans ce qui suit les caractéristiques et le fonctionnement des
deux typologies.
1.5.1. La compensation bilatérale :
Le premier type de compensation est la compensation bilatérale. Cette dernière peut être
appliquée, comme son nom l‟indique, à deux sociétés étant en relation commerciale (qui
effectuent alors des ventes et achats réciproques), et ayant deux positions inverses l‟une
envers l‟autre, une en débit et l‟autre en crédit. Ces deux sociétés peuvent compenser leur
solde pour avoir un solde net de leurs engagements.
Le schéma ci-dessous reproduit le cas de l‟absence d‟une compensation et le cas d‟application
de ce principe :
16
M. Debauvais & Y. Sinnah, La gestion globale du risque de change, nouveaux enjeux et nouveaux risques, op.
cit., P 140
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 49
 Sans compensation :
1 000 000 USD
Société A
Europe
Société B
États-Unis
1 500 000 USD
Figure 2: Exemple de compensation bilatérale
 Avec compensation :
Société A
Société B
Europe
États-Unis
500 000 USD
1.5.2. La compensation multilatérale :
Ici, pour la compensation multilatérale, également appelée « le clearing », le principe est
maintenu comme pour le premier type, sauf que le clearing implique plusieurs sociétés et
donc plus de transactions.
Comme nous l‟avons déjà mentionné, l‟application du principe de la compensation implique
comme résultat final une situation ou un solde net. Ce dernier prévoit soit des règlements à
effectuer ou des paiements à recevoir par les sociétés filiales du groupe.
Le schéma ci-dessous reproduit le cas de l‟absence d‟une compensation et le cas d‟application
de ce principe :
Société A
Société B
Société C
Achat
Vente
80 000 USD
100 000 USD
Solde
20 000 USD
Figure 3: Exemple de compensation multilatérale
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 50
 Sans compensation : nous remarquons que la société B effectue deux opérations.
Elle achète à la société A 80 000 USD et revend à la société C 100 000 USD (achat et vente).
Ce qui l‟expose à un montant global de 180 000 USD.

Avec compensation : nous remarquons que la société B gère ses achats et ses ventes
devises en compensation. Ce qui l‟expose à un solde final de 20 000 USD. Le clearing
permet de réduire le nombre et le volume des transactions, et donc de réduite le
volume des opérations de couverture contre le risque de change
2.
Instruments externes :
Ce sont des techniques mises en place avec l‟intervention d‟organismes externes à
l‟entreprise. Elles ont été créées pour faire face au besoin croissant des entreprises à se couvrir
contre le risque de change qui prend de l‟ampleur vu le volume des échanges internationaux
en devises. Ainsi, les marchés financiers tels que le marché des swaps de devises, celui des
options de devises, le marché à terme…etc ont vu le jour pour répondre et s‟adapter aux
besoins des entreprises.
2.1. Le change au comptant : le spot
Le change au comptant ou change « spot » consiste à échanger 2 devises, à un cours négocié,
2 jours ouvrés après la date de négociation. Cette date est appelée la date « spot ».
Sur le marché au comptant, le cours de change est fixé à la date de la transaction (la date
'effective'), l'échange effectif se faisant le plus tôt possible (j+2).
Les caractéristiques principales d'une opération de change au comptant sont:
 La devise principale ;
 Le sens: achat ou vente ;
 La devise secondaire, ou devise "prix": devise vendue s'il s'agit d'un achat, devise
achetée s'il s'agit d'une vente ;
 La date de négociation ou "trade date" ;
 La date de valeur ou "spot date": généralement égale à la date de négociation + 2 jours
ouvrés ;
 Le montant négocié : exprimé dans la devise principale ;
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 51
 Le cours négocié ;
 Le montant dans la devise secondaire, calculé à partir du montant principal et du
cours;
2.2. Les assurances de change :
Elles permettent aux entreprises exportatrices de conclure des contrats en devises où elles
fixent les prix de vente tout en garantissant une stabilité des cours de change. Elles se
couvrent de cette manière donc contre les variations des cours de change. Le mécanisme
consiste donc pour l‟entreprise exportatrice à être indemnisée lorsque les cours de changes
évoluent en sa défaveur et à reverser les bénéfices liés à l‟évolution du cours de changes à la
société d‟assurance quand ils sont réalisés.
Il peut être prévu parfois des clauses permettant à l‟entreprise assurée de bénéficier de
l'évolution favorable de la devise, en laissant une option de modification du cours garanti
pendant la période de facturation.
Des exemples peuvent être cités tels que les assurances COFACE en France, les garanties
NEGO ou les garanties CIME.
Le risque lié à cette couverture est certes nul et la possibilité de bénéficier de l‟évolution des
cours de change existe, cependant le coût de cette couverture est très important et elle est
surtout conçue pour les volumes importants de transactions.
2.3. Le change à terme
La couverture de change à terme est le moyen le plus simple de couvrir son risque de change.
A la différence du change au comptant, la livraison des devises se fait à une date qui est
forcément strictement supérieure à J+2 ouvrés. La couverture à terme se fonde sur un échange
d'une devise contre une autre, sur la base d'un cours comptant fixé avec livraison réciproque à
une date convenue. Deux opérations sont possibles : l'achat à terme (couverture des
importations) et la vente à terme (couverture des exportations).
Le change à terme permet de fixer aujourd'hui un cours d'achat ou de vente de devises pour
une échéance future. L'importateur, pour se couvrir contre le risque de change lié à
l'appréciation éventuelle d'une devise, achète à terme les devises correspondant au montant de
sa dette. Il connaît ainsi avec précision le montant en monnaie nationale qu'il devra payer.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 52
L'exportateur, quant à lui pour se couvrir contre le risque de change lié à la dépréciation
éventuelle d'une devise, vend à terme à sa banque le montant de sa créance. Il fixe ainsi de
façon précise le montant de monnaie nationale qu'il recevra à l'échéance.
La technique de couverture à terme permet de connaître à l'avance le cours auquel le banquier,
d'une part, achètera la devise à l'exportateur au moment de l'échéance et, d'autre part, vendra
la devise à l'importateur au moment de l'échéance. Il est important de noter que ces contrats
sont fermes et que l'exportateur ou l'importateur ne peuvent bénéficier d'une évolution
favorable ultérieure de la devise.
Si le cours à terme d‟une devise est supérieur (respectivement inférieur) à son cours au
comptant (spot), la devise est en report (respectivement en déport). On appelle report
(respectivement déport) la différence positive (respectivement négative) entre le cours à terme
et le cours au comptant.
2.3.1. Apports et limites des changes à terme
Cette solution permet à l‟importateur (respectivement l‟exportateur) de se prémunir
efficacement contre le risque de change en figeant son niveau de d‟achat (de cession) des
devises à échéances. Une telle couverture présente l‟avantage de neutraliser le risque de
change mais reste une couverture rigide dans le sens où elle ne permet de profiter
d‟éventuelles évolutions favorables de la devise. L‟utilisateur de cette couverture subit alors
une perte d‟opportunité.
Avantages
 Le cours est garanti et connu dès la
couverture,
 Maitrise du prix de revient avant
échéance,
 Maitrise des flux prévisionnels
 Cette technique ne nécessite aucun suivi
 Disponible sur plusieurs devises et pour
plusieurs échéances
 Souplesse d‟utilisation, possibilité
d‟avancer ou de reculer la livraison des
devises
Inconvénients
 Le cours garanti n‟est pas négociable
 Impossible de profiter d‟une évolution
favorable du cours
 Absence de possibilité de bénéficier des
mouvements favorables de la devise ou de
tirer parti des opportunités de gain relatives à
la position de change.
 Irrévocabilité des engagements : Les
contrats à termes ne peuvent pas être annulés
et sont peu adaptés aux risques divers de
l‟entreprise.
 Risque de retournement: dudit terme dans
le sens où la société sera obligée de racheter
les devises si la créance retourne impayée.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 53
2.4. Les swaps de change
« Le swap est une transaction d‟échange simultané sur le marché interbancaire, c‟est-à-dire
l‟achat et la vente simultanés d‟un montant de devises pour deux échéances différentes et avec
la même contrepartie. »17
Les banques et les grandes entreprises sont les acteurs les plus actifs sur le marché des swaps
puisqu‟elles ont une activité économique et financière très importante à l‟international.
Un swap consiste en une double opération de change, une opération de change au comptant et
une opération de change à terme :

Un change au comptant (échange du capital): les 2 contreparties échangent les
montants nominaux de leur dette respective, cette opération est exécutée au cours spot
du moment.

Un change à terme (remboursement du capital): à l'échéance, chacun remboursera à
l'autre le montant du capital, intérêts inclus à un cours qui est le cours à terme. Cette
opération est exécutée à une date négociée.
Figure 4 : Mécanisme des swaps de change
 Mécanismes de fonctionnement des SWAPS de devises:
Pour illustrer le mécanisme des swaps de devises, prenons l'exemple suivant :
Soit une entreprise Marocaine qui contracte un emprunt d'une valeur de EUR 1.000.000 pour
une durée de 4 ans et avec un taux de 4 % l'an. Ainsi, elle doit verser EUR 40.000 d'intérêts
chaque année.
Pour se couvrir contre le risque de hausse de l'Euro, la Société doit effectuer des couvertures
séparées pour chacun des montants des intérêts en plus du capital.
17
D. EITMAN, A. STONEHILL, M. MOFFETT, Gestion et finance internationales, Ed. Pearson
Education, P : 141
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 54
Au lieu d'opérer sur le marché à terme, la société peut swapper son endettement en Euro avec
sa banque en MAD au taux de 5 % l'an. Sachant que le cours spot EUR/MAD = 11 le contrat
de swap va comporter trois engagements :
1- Echange du principal au cours spot donc EUR 1.000.000 contre MAD 11.000.000 ;
2- Echanges des intérêts, ainsi à chaque échéance convenue, la société marocaine verse des
intérêts en MAD à sa banque, et la banque marocaine règle les intérêts en Euro à la banque
étrangère.
3- Remboursement du capital à l'échéance : la Société marocaine rembourse à sa banque le
principal en MAD qui, à son tour, rembourse en Euro (supposons que cela se fait au taux spot
original).
En une seule opération, la Société marocaine a pu couvrir son risque de change en intérêts et
en capital.
Le swap de devise est à la fois un instrument de gestion de trésorerie et de couverture des
risques de change et de taux d'intérêt. Les motivations de son utilisation sont multiples :
 Couverture des opérations de change à terme ;
 Couverture du risque de change commercial ;
 Couverture du risque de change financier ;
 Recherche des financements les moins coûteux.
2.4.1. Les apports et limites des swaps de devises :
Les swaps de devises comportent aussi bien des avantages que des inconvénients :
Les avantages des swaps de devises :
 Grande souplesse du contrat qui répond aux besoins spécifiques des contractants ;
 Coût apparent nul ;
 Offrent la couverture à la fois du risque de change et du risque de taux (swap de
devises);
 Offrent la possibilité de gérer le risque de change à long terme ;
 Opération inscrite en hors bilan (limitation des engagements).
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 55
 Permettent d'arbitrer différents marchés.
Les inconvénients des swaps de devises :
 Le risque de contrepartie reste toujours présent (pour les intérêts) ;
 Nécessité d'un suivi ;
 Complexité d'une gestion dynamique cumulant des swaps de devises ;
 Permettent le transfert d'un risque de change vers un risque de taux d'intérêt ;
 Présence du risque de change sur les intérêts.
2.5. Les options de devises
« L'option de change permet de s'assurer d'un cours de change dans une devise particulière,
tout en conservant la possibilité de réaliser la transaction au cours comptant si ce dernier est
plus favorable. Pour évaluer l'opportunité d'acheter une telle option, il faut bien sûr comparer
le prix d'exercice (le Cours d'exercice) avec le cours à terme et non avec le cours comptant.
»18
C‟est donc un droit et non une obligation, le prix et l‟échéance y sont fixés d‟avance. La perte
enregistrée dans le cas d‟abandon de l‟option s‟élève au montant de la prime.
Les acteurs les plus importants sur le marché des options seraient les importateurs et les
exportateurs acheteurs d‟options et puis les banques qui jouent le rôle de vendeur d‟options.
Il existe deux types d‟options : les Calls et les Puts.
- Le Call est une option d‟achat, il donne donc le droit et non l‟obligation d‟acheter de la
monnaie (ici sous-jacent du call) à un prix déterminé (prix d‟exercice) à une échéance
déterminée. Un call est généralement souscrit si l‟acheteur anticipe un bull market alors que
son vendeur aura anticipé un bear market.
- Le Put est une option de vente, il donne donc le droit et non l‟obligation de vendre de la
monnaie (ici sous-jacent du put) à un prix déterminé (prix d‟exercice) à une échéance
déterminée. Inversement au call, le put est souscrit quand il y a anticipation d‟une baisse des
cours et vendu quand il y a anticipation d‟une hausse.
18
Vernimmen 2012, P.1123
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 56
Il est possible de faire 4 opérations avec les options:
 Achat d'une option d'achat (achat d'un Call)
 Achat d'options de vente (achat de Put)
 Vente d'une option d'achat (vente de Call)
 Vente d'une option de vente (vente de Put)
Une option se caractérise donc par :
 Le prix d’exercice : cours de change ou prix auquel la monnaie (sous-jacent) peut être
achetée.
 La prime : le montant décaissé pour acheter une option ou coût de l‟option.
 Le sous-jacent : correspond pour une option sur devises au taux spot de la devise.
 L’échéance : c‟est le dernier jour où le détenteur peut exercer son option.
La valeur d‟une option ou sa prime se décompose en valeur intrinsèque et valeur temps. Plus
l‟échéance de l‟option s‟éloigne, plus la valeur temps de celle-ci augmente.
Valeur d’une option = Valeur temps (VT) + Valeur intrinsèque (VI)
La valeur intrinsèque est obtenue en faisant la différence entre le prix d‟exercice et le cours du
sous-jacent. Elle équivaut donc au profit immédiat réalisé dans une hypothèse d‟exercice
immédiat de l‟option.
Cette valeur intrinsèque ne peut qu‟être positive ou nulle puisque l‟option n‟est qu‟un droit et
non une obligation d‟achat ou de vente.
La valeur d‟une option ne peut être nulle tant que l‟échéance est différente de la date de
suscription. Le jour de l‟échéance de l‟option, la valeur temps est nulle t la valeur de l‟option
n‟est plus égale qu‟à sa valeur intrinsèque.
Nous distinguons donc trois situations :
Prix d’exercice > Cours Spot
Prix d’exercice = Cours Spot
Prix d’exercice < Cours Spot
CALL
« Out of the money » ou « En
dehors de la monnaie »
« At the Money » ou « A la
monnaie »
« In the money » ou « Dans la
monnaie »
PUT
« In the money » ou « Dans la
monnaie »
« At the Money » ou « A la
monnaie »
« Out of the money » ou « En
dehors de la monnaie »
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 57
Exemple 1 :
Supposons l‟achat d‟une option d‟achat, caractérisée ainsi :
• Option d‟achat d‟Euro/MAD;
• Prix d‟exercice : K=10 MAD ;
• Prime : C=2% du montant de l‟option;
• Montant : 1 000 000 EURO ;
• Durée : 3 mois ;
• Le cours au comptant est de 10 MAD.
La prime à verser par l‟acheteur par euro est égale à : C = 0.02×10 MAD= 0.2 MAD.
La prime totale à verser est alors de : 1 000 000×0.2 MAD = 20 000 MAD. Le point mort de
cette option (le cours d‟euro pour lequel notre profit en exerçant l‟option d‟achat est nul), est
celui correspondant à un cours de 10 MAD+0.2 MAD= 10.2 MAD.
L‟acheteur de l‟option devra alors exercer son option si le cours d‟achat de l‟euro au comptant
est supérieur à 10.2 MAD. Si le cours d‟achat de l‟euro est inférieur à 10.2 MAD, l‟acheteur
de l‟option ne l‟exercera pas et réalisera ainsi une perte égale au montant de la prime payée,
soit 20 000 MAD. La figure suivante illustre cette option
Exemple 2 :
Supposons l‟achat d‟une option de vente européenne, caractérisée ainsi :
• Option de vente de USD/MAD;
• Prix d‟exercice : K=11 MAD ;
• Prime : P=2% ;
• Montant : 1 000 000 USD ;
• Durée : 3 mois ;
• Le cours au comptant est de 10 MAD.
La prime à verser par l‟acheteur par dollar est égale à : P=0.02×10 MAD= 0.2 MAD.
La prime totale à verser est alors de : 1 000 000×0.2 MAD = 20 000 MAD. Le point mort de
cette option (le cours de dollar pour lequel notre profit en exerçant l‟option de vente est nul),
est celui correspondant à un cours de 11 MAD-0.2 MAD= 10.98 MAD.
L‟acheteur de l‟option devra alors exercer son option si le cours de vente, à échéance, du
dollar au comptant est inférieur à 10.98 MAD. Si le cours de vente du dollar est supérieur à
11.2 MAD, l‟acheteur de l‟option ne l‟exercera pas et réalisera ainsi une perte égale au
montant de la prime payée, soit 20 000 MAD. La figure suivante illustre cette option.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 58
2.5.1. Les apports et limites des options de change
 Apports :
L‟option de change est un instrument très souple d‟utilisation puisqu‟il permet de garantir un
cours minimum de vente ou maximum d‟achat, tout en donnant la possibilité de profiter d‟une
évolution favorable du cours de la devise : une hausse lorsqu‟on est vendeur de devises ou
d‟une baisse lorsque ‟on est acheteur de devises.
 Limites :
Les options de change présentent toutefois quelques limites :
 Elles sont d‟un montant très élevé
 Elles sont plus coûteuses qu‟une couverture à terme ;
 Leurs échéances sont courtes, rarement supérieur à 6 mois ou une année ;
 Lorsque l‟entreprise a recouru à l‟achat d‟une option, elle doit surveiller l‟évolution
des cours de change pour mieux gérer son risque de change, alors que l‟achat ou la
vente à terme des devises est une opération simple et définitive.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 59
Conclusion
L‟entrée au marché international exige à l‟entreprise d‟être confrontée aux difficultés
qu‟il représente, essentiellement au niveau des fluctuations des prix, à savoir le prix de la
devise qui est en changement continue ou constant même, en conséquent, l‟entreprise peut se
trouver face à des pertes considérables, contre lesquelles elle doit se protéger.
Dans la 1ère partie, nous avons abordé les différentes techniques utilisés pour la
couverture du risque de change, en l‟occurrence le change à terme, les swaps de change et les
options de change.
Ces instruments sont utilisés au niveau marocain et international et ont un certain
niveau d‟efficacité pour se protéger contre les pertes éventuelles générées par la fluctuation
des cours de devise, mais aucun outil de gestion du risque de change n‟est en soi optimal :
chacun a un coût, parfois assez difficile à estimer, des avantages et des limites.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 60
Deuxième partie : La mise en place d’une procédure de couverture du
risque de change au sein de la société Les Celliers de Meknes.
Introduction
A l‟issue de la partie théorique, il est maintenant question d‟enchainer avec la deuxième partie
de notre mémoire. Cette partie, contrairement à la première, constituera le volet pratique du
travail. Il s‟agira d‟étudier le risque de change au sein des Celliers de Meknes et d‟analyser
son impact afin de mettre en place une procédure de gestion du risque de change.
Le premier chapitre de cette partie sera dédié au risque de change au sein des Celliers de
Meknes en premier temps, puis au traitement de ses comptes (bilan et CPC) et à la réalisation
de statistiques sur l‟évolution du cours et du résultat de change sur une période significative.
Pour ce faire, nous feront référence aux dossiers d‟importations de la société ainsi qu‟à
d‟autres sources de travail. Ce chapitre représente aussi bien un diagnostic préalable qu‟une
analyse de l‟existent.
Ensuite, il sera question d‟aborder le deuxième chapitre de cette partie. Ici, nous tâcherons de
mettre en place une procédure de couverture du risque de change àux Celliers de Meknes, et
de décrire toutes les limites y afférant par la suite. Nous terminerons cette partie avec des
recommandations à ce sujet.
Chapitre I : Le risque de change au sein de la société Les Celliers de
Meknes
Section 1 : Présentation de la société « Les Celliers de Meknès S.A »
I.
Historique
Diana Holding, acteur incontournable de l‟industrie agroalimentaire au Maroc, consolide et
développe sa présence depuis plus de 50 ans. Le groupe leader du marché agricole contient 13
sociétés dont la société les Celliers de Meknès spécialisée dans la production et distribution de
vins et spiritueux.
Créée par M. ZNIBER, Les Celliers de Meknès existe depuis l‟ère coloniale sous la
dénomination de « Meknès Viticole » et avait pour activité la production de vins sans la mise
en bouteilles.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 61
A partir des années 70, et après la prise en main par les nationaux d‟un marché en pleine
expansion, surgirent quelques difficultés tant au niveau de la production qu‟au niveau de la
vente. Cette situation a généré en 1976 la société « Meknès Vins » comme filiale Meknès
Viticole et qui avait pour tâche le négoce des vins en vrac.
En 1981 la société : avènement du conditionnement et la commercialisation du vin.
En 1991 la société est sous le nom de « Celliers de Meknès » ; société anonyme qui a pris de
l‟ampleur et qui répond à une demande croissante et se charge non seulement du
conditionnement des vins mais aussi à tous les niveaux de la chaîne de production, c‟est-àdire des raisins aux caves jusqu‟au produit fini chez le consommateur.
II.
Fiche signalétique de la société :
Statut juridique :
Société anonyme
Capital
100.000.000,00
Adresse
Téléphone
Château Roslane commune rurale Iqaddar –
El Hajeb
+(212) 05.35.40.30.08
Fax
+(212) 05.35.52.60.09
Identité fiscale :
04100520
Patente
17304209
R.C
17 136 Meknès
CNSS
1757452
Activité
La production et la commercialisation des
raisins, la vinification, l’emballage et la
négociation des vins en vrac et en bouteilles,
en plus de la commercialisation des
différents types de vins sur le marché Local
et Etranger.
III.
Environnement des Celliers de Meknès
Les celliers de Meknès à un environnement vaste et diversifié, aussi bien pour l‟entourage
interne qu‟externe. Pour visualiser d‟une manière plus concrète et plus pertinente notre milieu
de travail, il est nécessaire d‟aborder dans un premier temps une description globale du monde
vitivinicole, et de passer ensuite aux agents fondamentaux qui entourent la société.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 62
1.
Le macro environnement
Cette analyse abordera que les points fondamentaux et pouvant avoir un impact sur la société :
1.1. L’environnement géographique:
De par les 2000 hectares qui personnifient le domaine viticole. La région de Meknès offre au
porteur de la longue tradition vitivinicole: son élévation (entre 580 et 700 mètres d‟altitude),
une pluviosité modérée et son riche ensoleillement. Les influences climatiques du Moyen
Atlas sur les contreforts dans lesquels se situent la plupart des vignobles fait de la situation de
CM une situation exceptionnelle et sans équivalent au Maroc.
1.2. L’environnement économique:
Le marché marocain des vins recèle des opportunités à saisir par la société. Cette région
concentre aujourd‟hui plus de 60% de la production vitivinicole marocaine. Etant donc leader
sur le marché marocain, la société est néanmoins soumise à la concurrence internationale.
1.3. L’environnement technologique:
Progrès technique constant : les procédés de vinification sont de plus en plus sophistiqués,
chose qui impose à toute entreprise œuvrant dans ce domaine de s‟insérer dans cette vision de
progrès et d‟innovation continue.
1.4. L’environnement politique :
La société subie une forte pression fiscale. En effet l‟état impose aux vins et spiritueux
différentes impôts et taxes. Outre la TVA, nos produits sont soumis à la taxe intérieure de
consommation, communément appelée TIC. Celle-ci peut atteindre 265 DHS par hectolitre
(soit environ 24 euros).
En cas d‟importation, les vins et boissons alcoolisées n‟échappent pas aux droits de douane.
Celles-ci constituent une véritable manne budgétaire pour l‟état, et notamment une charge
supplémentaire à l‟entreprise.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 63
2.
Le micro environnement
2.1. Les clients
Les celliers de Meknès produisent en fonction de la commande d‟un seul client « EBERTEC
» et en fonction de la demande du marché à l‟export. La commercialisation sur les marchés
extérieurs est assurée par un réseau d‟importateurs distributeurs. Il est à noter que la société
collabore avec différents pays, entre autres la France, l‟Allemagne, la Belgique, le Japon, la
Syrie, le Canada.
2.2. Les fournisseurs
En matière 1ère on trouve :
 Domaine viticole de sais ;
 Domaine viticole de ZNIBER ;
 Domaine Iqbal ;
 Domaine Sidi Kacem ;
 Domaine Ouled Taleb ;
 La société de développement oléicole du Maroc (SODEOM) ;
 La Société de Développement Agricole (SODEA).
Les autres composants de produits :
 PIPO et GIP (les étiquettes) ;
 CMCP, CPC, et ONDUMAR,
 Europa Carton, GPC Carton (les emballages) ;
 SEVAM et VERALLIA (les bouteilles) ;
 MMA et ASTRO (capsules fiscales et non fiscales) ;
 T.E Maroc, SECIEC Maghreb et SYNTEK (bouchons) ;
 LAFFORT (produits œnologiques).
2.3. Les banques
La
société
possède
des
comptes
dans
les
différentes
banques
du
Maroc
:
ATTIJARIWAFABANK, BANQUE POPULAIRE, SGMB, CREDIT AGRICOLE, BMCI,
BMCE, CREDIT DU MAROC.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 64
2.4. Les concurrents
Au niveau des vins la SINCOMAR avait une forte présence dans le marché mais après sa
chute, on peut dire que les Celliers de Meknès exerce un quasi-monopole dans le secteur de la
vini-viticole
IV.
Les départements au sein des Celliers de Meknès :
La société compte plusieurs départements, dont sept importants, à la tête de chacun se trouve
un directeur. Chaque département est organisé selon une structure hiérarchique.
1.
Département technique :
Chargé de la production et du traitement des vins. Trois sites industriels distants les uns des
autres sont attachés à ce département: Le Château ROSLANE, la cave AIN LORMA, et la
cave SAVIMAR qui servent à la réception de la matière première (raisins), des raisins en vin
brut et à la réalisation des premiers traitements.
2.
Département industriel :
Chargé de l‟unité de conditionnement citée précédemment.
3.
Département finance et comptabilité:
Cette direction prend en charge le suivi des opérations de toutes les agences, la gestion de la
trésorerie et de toutes les opérations de flux liées à la finance et à la comptabilité.
4.
Département contrôle de gestion:
La mission principale de ce service est de s'assurer de la cohérence entre la stratégie adoptée
(où veut-on aller?) et les moyens mis en œuvre sur le terrain (que fait-on et qu‟avons-nous
comme outils?). Mais ça ne s‟arrête pas là, vu que la mission principale de ce département est
la gestion budgétaire et le calcul des coûts de revient.
5.
Département achat et logistique :
Chargé de tous les achats, allant de la matière première et son transport des points de vente à
l‟usine de production jusqu‟à tout matériel concernant la gestion de la société.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 65
6.
Département export :
Chargé des relations extérieures avec les différents clients internationaux et des exportations
des produits de la société vers les pays importateurs du vin marocain.
7.
Laboratoire d’analyse :
Chargé de l‟analyse des vins, vérification des degrés d'alcool et dégustation.
8.
Département ressources humaines :
Ce service s'occupe des affaires relatives au personnel de l'entreprise, à savoir: La constatation
des retenues sur salaires, la constatation des charges sociales et les relations avec les différents
organismes sociaux.
Le nombre de collaborateurs est variable d‟un département à l‟autre. La communication entre
les membres les constituant est souple. La structure hiérarchique de l‟entreprise assure la
qualité des décisions et des actions. Chaque directeur de département assure la liaison entre
son département et les supérieurs hiérarchiques.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 66
V.
Organigramme :
Directeur Général
Directeur
Technique
Maître de
chai Ain
lorma
Maître de
chai
Chateau
Roslane
Directeur
Administratif
et Financier
Maître de
chai
Iqeddar
Responsable
département
contrôle de
gestion
Responsable
département
comptable et
financier
Directeur
Ressources
Humaines
Responsable
département
RH
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Directeur
marketing
Directeur
site
Thalvin
Directeur
Achats et
Logistique
Responsable
département
achat et
logistique
Responsable
département
export
Responsable
département
industriel
Responsable
département
QSE
Responsable
laboratoire
Page 67
Directeur
SI
Responsable
département
SI
VI.
La gestion au sein des Celliers de Meknès :
1.
Carte d’identité gestion :
En 2011, le chiffre d‟affaires c‟est élevé à
700 millions de dirhams. Soit l‟équivalent de
62 millions d‟euros.
Chiffre d’affaires
Effectif de la société
Pour les six premiers mois de l‟année 2012 le
chiffre d‟affaire a été d‟un montant de 356
Millions de dirhams. Soit l‟équivalent de 32
millions d‟euros.
Mais en (2014/2015), le chiffre d‟affaire de
la société a connu une baisse importante.
500 dont la moitié est du personnel
occasionnel.
Coût de revient d’une bouteille de 75 Cl
33Dhs (soit 3 euros)
Nombre de comptes
13 dont 6 sur Meknès.
Nombres de clients
1300 anciennement, un seul pour la nouvelle
stratégie.
Il y‟a 383 fournisseurs, ces derniers ne sont
pas tous fixes, certains changent selon les
besoins de la société. Cependant le nombre
approximatif de fournisseurs remonte à 350.
Plus de 26 millions de cols sont vendus
annuellement, (soit 250 000 hectolitres) dont
plus d‟ 1 millions de cols sont destinés à
l‟exportation. La commercialisation à
l‟export est assurée par différents
distributeurs, tel que « Laplace » en France,
et « volubilis imports » aux USA.
Nombres de fournisseurs
Commercialisation
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 68
2.
Répartition du CA :
Le chiffre d‟affaires est le résultat de la vente des 4 types de vins que produit la société. Le
graphique ci-dessous montre que les vins les plus vendus sont les vins ordinaires. Cela est dû
à leur prix assez bas qui répond à la capacité d‟achat d‟une grande partie de la société.
Pourcentage des ventes par catégorie de vins
30%
52%
Vins ordinaires
Vins qualités supérieures
18%
AOC & AOG
Figure 5 : Graphique pourcentage des ventes par catégorie de vins
3.
Répartition de la clientèle :
Auparavant, les Celliers de Meknès avaient une clientèle variée par son genre conditionne la
commercialisation des différents produits. En effet le pouvoir d‟achat des couches sociales
influence la quantité vendue par types de produits.
Actuellement, la société a changé sa stratégie commerciale et vendre la totalité de sa
production destinée au marché local à un seul client EBERTEC qui est chargé de la
distribution des vins dans le royaume. Par contre celle à l‟export est vendue directement aux
clients.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 69
Répartition des ventes par catégories de clients
10%
Local
Export
90%
Figure 6 : Graphique répartition des ventes par catégories de clients
4.
Répartition des fournisseurs :
Les Celliers de Meknès sont en contact avec différents fournisseurs. Le graphique suivant
regroupe les principaux fournisseurs.
Fournisseurs
Fournisseurs de Raisins
3%
2%
6%
Fournisseurs de Bouteilles non
récupérables
12%
40%
Fournisseurs de Vins
Fournisseurs de Capsules
18%
Fournisseurs Cartons
19%
Fournisseurs d'étiquettes et contreétiquettes
Fournisseurs de bouchons
Figure 7 : Graphique répartition des fournisseurs
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 70
5.
Répartition du coût de revient :
Diverses charges contribuent dans le prix de revient, chacune d‟entre elles peut atteindre une
somme quasiment négligeable, (pour l‟emballage par exemple, une étiquette coûte 0.1
centime, un bouchon 0.23 centimes, etc.) pour cette raison j‟ai choisi d‟aborder les charges
globales qui s‟introduisent dans ce montant.
14
12,4
12
10
8
6
5
3,86
4
4,91
4
2
1,5
1,3
0
Vin
Emballage
Vignette
Coût de
production
Coût de
distribution
Frais généraux
TIC
Figure 8 : Graphique répartition du coût de revient
Section 2 : Le contexte global de gestion du risque de change au sein des
Celliers de Meknes.
I.
Naissance de la problématique de la gestion du risque de change
Les celliers de Meknes est exposée au risque de change dans le cadre de ses engagements à
l‟international. Ce risque est présent à l‟export concernant les encaissements des opérations
libellées en devise. Elle l‟est également à l‟import au niveau des décaissements en devise en
faveur des fournisseurs étrangers.
1.
Le circuit d’importation et validation de facture
Le circuit d‟importation au sein des Celliers de Meknes se traduit par la recherche de fournisseurs
étrangers, l‟établissement de contrats commerciaux, le transport des marchandises, les relations
avec le transitaire pour enfin mener à bien la livraison des marchandises.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 71
Le déclenchement de l‟achat peut émaner de différentes directions de la société, il suit
l‟acheminement suivant :
 La direction demandeur exprime son besoin par l‟établissement d‟une Demande
d‟achat sur le Workflow ;
 La demande d‟achat passe par un circuit de validation qui rassemble : la direction
demandeur, le contrôle budget ;
 Une fois validé, la demande d‟achat atterrie dans le département achat qui adjuge le
fournisseur répondant le plus au besoin exprimé, cette sélection donne lieu à
l‟établissement d‟un bon de commande avec toutes les informations relative à la
marchandise ;
 Le fournisseur prépare la marchandise, contacte le responsable logistique des Celliers
de Meknes, et lui envoi les documents nécessaires pour le dédouanement (lettre de
transport aérien, facture proformat,…), ce dernier prend contact avec le transitaire qui
va se chargé du dédouanement après arrivée de la marchandise à l‟aéroport ou au port.
Le transitaire de la société demandeur et celui de la société importatrice prennent
contact entre eux ;
 Ayant réceptionné la marchandise, le transitaire des Celliers de Meknes l‟avise pour
préparer le paiement, il informe également le fournisseur pour qu‟il établit la facture
commerciale et qu‟il l‟envoie à la société ;
 Après contrôle de la conformité de la facture avec le bon de commande et le bon de
livraison, elle est budgétisée (c'est-à-dire, elle est entrée dans le budget), et
comptabilisée.
 La comptabilisation de la facture donne lieu à sa validation par le service contrôle de
gestion qu‟il la renvoie au service trésorerie. Le dossier d‟importation rassemble les
documents suivant: la pièce comptable établie par le comptable, la facture, le bon de
commande, le bon de réception, la déclaration unique de marchandise et l‟engagement
d‟importation. Une fois le dossier d‟importation est reçu, le trésorier établit l‟ordre de
paiement et l‟ordre de virement et les soumis au directeur administratif et au directeur
général pour validation.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 72
Section 3 : Diagnostic des comptes et statistiques sur l’évolution du cours et
du résultat de change sur une période significative.
Afin de bien traiter la partie relative au diagnostic préalable des comptes de l‟entreprise et à la
réalisation des statistiques concernant l‟évolution du cours et du résultat de change, nous
essayerons de choisir une période significative et un échantillon représentatif, dans l‟objectif
de mener une analyse et des résultats significatifs.
En ce qui concerne la période sur laquelle portera cette partie de diagnostic préalable, elle
remontera à l’année 2013. Toutes les statistiques, les données de base et les comptes de la
société qui seront traités dans ce qui suit s‟inscrivent dans tous les mois de l‟année 2013.
Dans cette optique, nous réaliserons tout d‟abord dans un premier paragraphe, des statistiques
sur l‟évolution du cours de change d‟une part, et du résultat de change d‟une autre part. Ces
statistiques porteront sur deux devises principales sur lesquelles notre société se base dans ses
transactions et opérations avec l‟étranger, à savoir l‟euro et le dollar.
Cela étant dit, la devise la plus utilisée par l‟entreprise dans ses transactions commerciales
avec l‟étranger est l‟euro, le dollar occupant une place un peu moins importante.
Dans un deuxième paragraphe, nous traiterons les comptes de la société, à savoir le bilan et le
compte des produits et des charges (CPC) essentiellement. Nous nous focaliserons sur les
charges et les produits de l‟entreprise pour relever les pertes et/ou les gains de change et nous
prêterons attention aux écarts de conversion.
L‟objectif de ce diagnostic est de faire appel à des ratios qui auront pour but de mesurer
l‟importance ou l‟impact financier du résultat de change sur le chiffre d‟affaires de
l‟entreprise, son résultat net et bien d‟autres. Au cas de l‟existence de perte de change, nous
mesurerons combien pèse cette perte sur l‟entreprise.
Remarque importante : il est à noter que notre travail sera axé uniquement sur le volet «
importation » de la société, étant l‟activité qui occupe la place la plus importante par rapport à
celle de « l‟exportation », et où le résultat de change s‟avère beaucoup plus significatif.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 73
I.
Réalisation de statistiques sur l’évolution du cours et du résultat de
change au titre de l’année 2013.
La réalisation des statistiques relatives à l‟évolution du cours et du résultat de change
nécessite l‟utilisation de plusieurs sources et de documents de travail, il s‟agit notamment :

Des dossiers d‟importation concernant tous les achats de l‟entreprise (matières
premières, emballages...) : ces dossiers regroupent l‟ensemble des documents et des
informations relatives aux achats à l‟étranger, dont figurent la D.U.M, l‟engagement
d‟importation, les factures à régler et autres ;

Des dates d‟importation et des dates d‟échéance ou de règlement des fournisseurs :
dont nous pouvons trouver trace dans la D.U.M et les avis bancaires de débit ;

De la déclaration unique de marchandise, relative à chaque dossier : nous aurons
besoin de ce document (D.U.M) afin de relever le cours de change appliqué au
moment où l‟opération a débuté (où l‟achat a été effectué). Le taux de change de la
D.U.M correspond à la date t=0 ;

Des avis bancaires de débit, relatifs à chaque dossier : nous retrouverons dans les avis
bancaires de débit le taux de change appliqué à la date d‟échéance ou de règlement de
l‟exportateur ou du fournisseur étranger. Le taux de change appliqué par la banque
correspond à la date t=1 ;

Des cours de change publiés journalièrement par Bank Al Maghreb pour nos deux
devises concernées, à savoir l‟euro et le dollar.
Afin que les résultats soient significatifs, nous travaillerons sur un échantillon de 106 dossiers
d’importation. Certes, la gestion d‟un nombre aussi importants de dossiers est loin d‟être
facile, mais nous aidera certainement à atteindre des résultats plus valorisants et plus
persistants. Cela constitue aussi un défi pour nous, en termes de temps et d‟investissement.
D‟une autre part, et dans le but de réaliser les dites statistiques, nous travaillerons sur
Microsoft Excel où nous créerons une base de données alimentée par les 106 dossiers
d‟importation.
Nous pouvons constater dans le tableau ci-dessous le travail qui a été réalisé par rapport aux
statistiques relatives à l‟évolution des cours de change d‟une part, et des résultats de change
d‟une autre part. Le travail étant réalisé doublement, une fois pour la devise de l‟euro et une
fois pour celle de dollar.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 74
La description des différentes colonnes constituant ce tableau est la suivante :

La colonne numéro représente le numéro du dossier d‟importation. La taille de
l‟échantillon est égale à 106 dossiers.

La colonne mois représente le mois correspondant à l‟opération d‟importation. Pour
que l‟échantillon soit diversifié, nous avons opté pour des dossiers représentant tous
les mois de l‟année 2013.

La colonne banque représente la banque où l‟engagement d‟importation a été
domicilié. Il s‟agit d‟Attijari Wafabank, la BMCE, la BMCI, la Société Générale et
Crédit du Maroc. C‟est auprès de cette même banque domiciliataire que s‟effectue le
règlement des factures d‟importation auprès des fournisseurs étrangers à la date
d‟échéance (t=1).

La colonne N° Commande correspond au numéro du bon de commande relatif aux
matières premières ou aux marchandises importées de l‟étranger. Le bon de
commande constitue le premier document préparé par notre entreprise au début de
toute opération d‟importation. Chaque dossier d‟importation a un ou des bons de
commandes qui lui sont propres et uniques.

La colonne montant représente le montant de la factures (ou des factures) envoyée par
le fournisseur étranger. Ce montant est facturé en devise étrangère (l‟euro ou le dollar)
et est converti par notre entreprise en Dirhams (MAD) au moment de son
comptabilisation. Cette conversion nous permet de clôturer l‟opération avec des gains
ou des pertes de change.

La colonne taux D.U.M. représente le taux qui apparait dans le document de la D.U.M
(Voir exemple annexe 1). Ce taux représente le cours de change à la date t=0, c‟est à
dire, au début de l‟opération d‟importation.
Son importance réside dans le fait qu‟il nous servira comme base de calcul de l‟écart entre «
le montant en devises*taux de change (t=0) » et « ce même montant en devises*taux de
change (t=1) ». Cet écart constituera un gain ou une perte de change comme nous allons le
démontrer dans ce qui suit.

La colonne taux banque représente quant à elle le taux apparaissant dans le relevé
bancaire (l‟avis de débit) envoyé par la banque auprès de laquelle le règlement sera
effectué. Ce taux représente le cours de change à la date t=1, c‟est à dire, la date
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 75
d‟échéance de l‟opération d‟importation. Il nous servira aussi comme base de calcul
de l‟écart que nous venons de décrire dans le paragraphe ci-dessus.

La colonne devise fait référence à la devise avec laquelle le montant de la facture doit
être réglé. Comme nous l‟avons déjà cité, les deux devises étrangères principales avec
lesquelles notre entreprise règle ses factures sont l‟euro et le dollar.

La colonne écart taux représente la différence le cours de la D.U.M. et le cours
appliqué par la banque au moment du règlement. Cet écart nous donne une idée sur
combien s‟est appréciée ou s‟est dépréciée la devise étrangère. Ainsi, c‟est bien cette
fluctuation des taux de change qui génère des gains ou des pertes de change pour notre
entreprise.

La colonne MT t=0 fait référence au montant (en devise) à régler, converti en Dirham
marocain. Le taux de change appliqué étant celui de la D.U.M, au début de
l‟opération.

La colonne MT t=1 fait quant à elle référence au montant (en devise) à régler, converti
en Dirham marocain. Le taux de change appliqué étant celui de la banque, à la date
d‟échéance.

La colonne écart MT représente la différence entre le montant converti en monnaie
nationale (MAD) à la date d‟échéance (t=1) et ce même montant converti en MAD au
moment du début de l‟opération (t=0).

La colonne analyse est bien entendu, la colonne la plus importante. Cette colonne nous
décrit le résultat de change. Comme nous pourrons le constater sur le tableau, le
résultat de change peut être négatif (gain de change) ou positif (perte de change) ou
aucun des deux (neutre).
Nous présenterons notre travail sur l‟évolution du cours et du résultat de change en deux
parties.
D‟abord la première partie sera réservée à la devise de l‟euro, puis la deuxième partie sera
dédiée au dollar.
La devise de l’euro :
Le tableau sur lequel s‟est basé notre travail se présente comme suit :
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 76
Tableau 3 : Evolution des cours et du résultat de change pour la devise de l’euro
NUMERO
MOIS
BANQUE
N° COMMANDE
MONTANT
TAUX
D.U.M
TAUX
BANQUE
DEVISE
ECART
t=0
t=1
ECART
ANALYSE
1
2
3
4
5
6
7
77
78
79
80
81
86
87
88
89
9
90
102
10
20
30
40
50
73
JANVIER
JANVIER
JANVIER
JANVIER
JANVIER
JANVIER
JANVIER
JANVIER
JANVIER
JANVIER
JANVIER
JANVIER
JANVIER
JANVIER
JANVIER
JANVIER
FEVRIER
FEVRIER
FEVRIER
MARS
MARS
MARS
MARS
MARS
MARS
AWB
AWB
AWB
AWB
AWB
AWB
AWB
AWB
AWB
AWB
CDM
SGMB
CDM
AWB
AWB
SGMB
AWB
AWB
CDM
AWB
BMCE
BMCE
BMCE
CDM
BMCE
BC1302624
BC1302607
BC1302509
BC1303080
BC1302931
BC1303015
BC1303016
BC1300518
BC1300759
BC1300291
BC1301025
BC1300156
BC1301222
BC1301209/1
BC1301200
BC1300912
BC1302431
BC1301452
BC1300523
BC1302957
BC1303024
BC1302601
BC1303523
BC1302658
BC1203442
63 360,00
16 312,50
99 800,00
58 117,50
12 105,00
8 904,00
22 032,00
200 000,00
20 664,00
108 360,00
44 088,00
10 548,00
20 232,00
35 640,00
34 515,00
8 981,40
39 887,80
222 187,50
280 000,00
37 400,00
7 130,00
12 196,80
47 200,00
32 760,00
2 760,00
11,237
11,236
11,236
11,237
11,223
11,266
11,236
11,155
11,172
11,175
11,144
11,153
11,158
11,146
11,170
11,180
11,224
11,184
11,128
11,219
11,248
11,266
11,263
11,248
11,153
11,282
11,260
11,275
11,275
11,238
11,246
11,260
11,227
11,186
11,165
11,193
11,160
11,211
11,218
11,218
11,165
11,259
11,199
11,246
11,236
11,235
11,267
11,272
11,273
11,236
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
0,045
0,024
0,039
0,038
0,015
-0,020
0,024
0,072
0,014
-0,010
0,049
0,007
0,053
0,072
0,048
-0,015
0,035
0,015
0,118
0,017
-0,013
0,001
0,009
0,025
0,083
711 976,32
183 287,25
1 121 352,80
653 066,35
135 854,42
100 312,46
247 551,55
2 231 000,00
230 858,21
1 210 923,00
491 316,67
117 641,84
225 748,66
397 243,44
385 532,55
100 412,05
447 700,67
2 484 945,00
3 115 840,00
419 590,60
80 198,24
137 409,15
531 613,60
368 484,48
30 782,28
714 827,52
183 678,75
1 125 245,00
655 274,81
136 035,99
100 134,38
248 080,32
2 245 400,00
231 147,50
1 209 839,40
493 476,98
117 715,68
226 820,95
399 809,52
387 189,27
100 277,33
449 096,74
2 488 277,81
3 148 880,00
420 226,40
80 105,55
137 421,35
532 038,40
369 303,48
31 011,36
2 851,20
391,50
3 892,20
2 208,46
181,57
-178,08
528,77
14 400,00
289,30
-1 083,60
2 160,31
73,84
1 072,30
2 566,08
1 656,72
-134,72
1 396,07
3 332,81
33 040,00
635,80
-92,69
12,20
424,80
819,00
229,08
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
GAIN
PERTE
PERTE
PERTE
GAIN
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
GAIN
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
GAIN
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 77
82
103
11
21
31
41
51
67
74
83
92
104
12
22
32
42
68
75
84
93
105
13
23
33
43
53
69
76
85
MARS
MARS
AVRIL
AVRIL
AVRIL
AVRIL
AVRIL
AVRIL
AVRIL
AVRIL
AVRIL
AVRIL
MAI
MAI
MAI
MAI
MAI
MAI
MAI
MAI
MAI
JUIN
JUIN
JUIN
JUIN
JUIN
JUIN
JUIN
JUIN
CDM
AWB
AWB
BMCE
BMCE
BMCE
CDM
BMCE
BMCE
AWB
BMCE
AWB
AWB
SGMB
SGMB
CDM
BMCE
BMCE
AWB
AWB
AWB
SGMB
BMCE
BMCE
CDM
CDM
BMCE
AWB
CDM
BC1300881
BC1300925
BC1302127
BC1303287
BC1302972
BC1303981
BC1303319
BC1203746/2
BC1204011/1
BC1300954
BC1301213
BC1300921
BC1302298
BC1302227
BC1302959
BC1302424
BC1203626
BC1203982
BC1300878
BC1301342
BC1301159
BC1303205
BC1302996
BC1303600
BC1302558
BC1303009
BC1203560
BC1300697
BC1301294
76 800,00
12 196,80
3 512,83
126 314,03
13 500,00
812,50
6 880,00
20 800,00
60 213,97
11 900,00
40 176,00
10 388,00
35 700,00
1 810,55
37 400,00
13 160,00
111 240,00
112 100,00
34 816,00
84 900,00
170 212,50
532 350,00
16 000,00
16 644,00
7 425,00
121 984,25
8 041,00
48 000,00
86 389,20
11,144
11,138
11,203
11,265
11,223
11,238
11,262
11,200
11,155
11,144
11,184
11,131
11,237
11,225
11,222
11,230
11,200
11,200
11,144
11,192
11,136
11,230
11,262
11,236
11,237
11,263
11,200
11,175
11,178
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
11,183
11,197
11,252
11,270
11,238
11,270
11,246
11,162
11,150
11,165
11,197
11,163
11,282
11,234
11,269
11,246
11,175
11,150
11,213
11,198
11,227
11,275
11,248
11,266
11,246
11,279
11,171
11,214
11,193
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
0,039
0,059
0,049
0,005
0,015
0,032
-0,016
-0,038
-0,005
0,021
0,013
0,032
0,045
0,009
0,047
0,016
-0,025
-0,050
0,069
0,006
0,091
0,045
-0,014
0,030
0,009
0,016
-0,029
0,039
0,015
855 859,20
135 847,96
39 354,23
1 422 927,55
151 510,50
9 130,88
77 482,56
232 960,00
671 686,84
132 613,60
449 328,38
115 628,83
401 160,90
20 323,42
419 702,80
147 786,80
1 245 888,00
1 255 520,00
387 989,50
950 200,80
1 895 486,40
5 978 290,50
180 192,00
187 011,98
83 434,73
1 373 908,61
90 059,20
536 400,00
965 658,48
858 854,40
136 567,57
39 526,36
1 423 559,12
151 713,00
9 156,88
77 372,48
232 169,60
671 385,77
132 863,50
449 850,67
115 961,24
402 767,40
20 339,72
421 460,60
147 997,36
1 243 107,00
1 249 915,00
390 391,81
950 710,20
1 910 975,74
6 002 246,25
179 968,00
187 511,30
83 501,55
1 375 860,36
89 826,01
538 272,00
966 954,32
2 995,20
719,61
172,13
631,57
202,50
26,00
-110,08
-790,40
-301,07
249,90
522,29
332,42
1 606,50
16,29
1 757,80
210,56
-2 781,00
-5 605,00
2 402,30
509,40
15 489,34
23 955,75
-224,00
499,32
66,82
1 951,75
-233,19
1 872,00
1 295,84
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
GAIN
GAIN
GAIN
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
GAIN
GAIN
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
GAIN
PERTE
PERTE
PERTE
GAIN
PERTE
PERTE
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94
106
14
24
34
44
60
15
25
35
45
55
61
96
16
26
36
46
56
97
17
27
37
47
57
63
70
98
18
JUIN
JUIN
JUILLET
JUILLET
JUILLET
JUILLET
JUILLET
AOUT
AOUT
AOUT
AOUT
AOUT
AOUT
AOUT
SEPTEMBRE
SEPTEMBRE
SEPTEMBRE
SEPTEMBRE
SEPTEMBRE
SEPTEMBRE
OCTOBRE
OCTOBRE
OCTOBRE
OCTOBRE
OCTOBRE
OCTOBRE
OCTOBRE
OCTOBRE
NOVEMBRE
CDM
AWB
AWB
SGMB
SGMB
CDM
CDM
AWB
BMCE
BMCE
CDM
CDM
CDM
BMCE
BMCE
BMCE
BMCE
CDM
CDM
AWB
BMCE
BMCE
BMCE
SGMB
SGMB
CDM
BMCE
BMCE
BMCE
BC1301293
BC1300505
BC1303620
BC1303008
BC1303464
BC1302835
BC1302341
BC1303858
BC1303171
BC1302743
BC1302397
BC1302768
BC1303619
BC1300143
BC1302581
BC1302311
BC1302695
BC1302817
BC1303017
BC1300063
BC1302815
BC1303328
BC1303798
BC1302584
BC1302744
BC1304085
BC1203914
BC1203763
BC1302741
26 127,00
50 420,00
8 035,60
6 450,00
200 500,00
19 410,00
120 000,00
9 112,50
31 946,40
8 400,00
62 560,00
46 531,20
18 240,00
54 000,00
48 000,00
35 420,00
11 340,00
90 000,00
17 860,00
16 798,00
25 848,00
7 235,36
27 499,60
68 400,00
420 000,00
21 120,00
169 150,00
47 424,00
16 000,00
11,170
11,131
11,260
11,257
11,231
11,237
11,230
11,249
11,257
11,219
11,236
11,230
11,259
11,166
11,237
11,243
11,237
11,248
11,224
11,148
11,237
11,263
11,260
11,269
11,224
11,250
11,196
11,180
11,236
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
11,209
11,186
11,275
11,280
11,272
11,272
11,289
11,190
11,257
11,248
11,270
11,279
11,246
11,192
11,285
11,270
11,273
11,279
11,270
11,135
11,270
11,238
11,260
11,289
11,282
11,287
11,150
11,175
11,234
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
0,039
0,055
0,015
0,023
0,041
0,035
0,059
-0,059
0,000
0,029
0,034
0,049
-0,013
0,026
0,048
0,027
0,036
0,031
0,046
-0,013
0,033
-0,025
0,000
0,020
0,058
0,037
-0,046
-0,005
-0,002
291 838,59
561 225,02
90 480,86
72 607,65
2 251 815,50
218 110,17
1 347 600,00
102 506,51
359 620,62
94 239,60
702 924,16
522 545,38
205 364,16
602 964,00
539 376,00
398 227,06
127 427,58
1 012 320,00
200 460,64
187 264,10
290 453,98
81 491,86
309 645,50
770 799,60
4 714 080,00
237 600,00
1 893 803,40
530 200,32
179 776,00
292 857,54
563 998,12
90 601,39
72 756,00
2 260 036,00
218 789,52
1 354 680,00
101 968,88
359 620,62
94 483,20
705 051,20
524 825,40
205 127,04
604 368,00
541 680,00
399 183,40
127 835,82
1 015 110,00
201 282,20
187 045,73
291 306,96
81 310,98
309 645,50
772 167,60
4 738 440,00
238 381,44
1 886 022,50
529 963,20
179 744,00
1 018,95
2 773,10
120,53
148,35
8 220,50
679,35
7 080,00
-537,64
0,00
243,60
2 127,04
2 280,03
-237,12
1 404,00
2 304,00
956,34
408,24
2 790,00
821,56
-218,37
852,98
-180,88
0,00
1 368,00
24 360,00
781,44
-7 780,90
-237,12
-32,00
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
GAIN
NEUTRE
PERTE
PERTE
PERTE
GAIN
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
GAIN
PERTE
GAIN
NEUTRE
PERTE
PERTE
PERTE
GAIN
GAIN
GAIN
Page 79
28
38
48
58
64
71
99
19
29
39
49
59
65
72
100
NOVEMBRE
NOVEMBRE
NOVEMBRE
NOVEMBRE
NOVEMBRE
NOVEMBRE
NOVEMBRE
DECEMBRE
DECEMBRE
DECEMBRE
DECEMBRE
DECEMBRE
DECEMBRE
DECEMBRE
DECEMBRE
BMCE
BMCE
CDM
CDM
BMCE
BMCE
BMCE
BMCE
BMCE
BMCE
CDM
CDM
BMCE
BMCE
AWB
BC1303357
BC1304001
BC1302411
BC1302721
BC1203138
BC1200825/2
BC1300197
BC1302054
BC1303458
BC1303938
BC1302294
BC1302505
BC1203993
BC1203435
BC1300519
194 906,25
12 615,00
146 205,00
17 472,00
250 000,00
10 080,00
90 033,75
36 242,64
41 140,00
44 464,80
25 800,00
30 156,00
81 600,00
11 900,00
240 000,00
11,266
11,249
11,269
11,228
11,196
11,200
11,166
11,180
11,222
11,246
11,237
11,219
11,186
11,150
11,126
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
11,267
11,260
11,270
11,246
11,194
11,209
11,178
11,234
11,257
11,294
11,266
11,279
11,218
11,162
11,218
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
EURO
0,001
0,011
0,001
0,018
-0,002
0,009
0,012
0,054
0,035
0,048
0,029
0,060
0,032
0,012
0,092
2 195 813,81
141 906,14
1 647 584,15
196 175,62
2 799 000,00
112 896,00
1 005 316,85
405 192,72
461 673,08
500 051,14
289 914,60
338 320,16
912 777,60
132 685,00
2 670 240,00
2 196 008,72
142 044,90
1 647 730,35
196 490,11
2 798 500,00
112 986,72
1 006 397,26
407 149,82
463 112,98
502 185,45
290 662,80
340 129,52
915 388,80
132 827,80
2 692 320,00
194,91
138,76
146,20
314,50
-500,00
90,72
1 080,41
1 957,10
1 439,90
2 134,31
748,20
1 809,36
2 611,20
142,80
22 080,00
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
GAIN
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
PERTE
Page 80
Nous ferons usage de ce tableau pour en tirer plusieurs informations. D‟abord, nous réaliserons un
graphique sur l‟évolution du cours de l‟euro au titre de l‟année 2013 en se référant au cours de
change à la date t=0 (cours de la D.U.M.), puis nous insérerons un autre graphique sur l‟évolution
de la même devise mais cette fois-ci en se référant au cours de change à la date d‟échéance (cours
de la banque). Nous pouvons constater le résultat dans ce qui suit :
Graphique sur l’évolution du cours de l’euro en 2013 à la date t=0 (cours D.U.M.):
Evolution du cours de l’Euro en 2013 (cours D.U.M/t=0)
11,300
Taux de change
11,250
11,200
11,150
Evolution
EURO 2013
11,100
JANVIER
JANVIER
JANVIER
JANVIER
FEVRIER
MARS
MARS
AVRIL
AVRIL
AVRIL
MAI
MAI
JUIN
JUIN
JUILLET
JUILLET
AOUT
SEPTEMBRE
SEPTEMBRE
OCTOBRE
OCTOBRE
NOVEMBRE
NOVEMBRE
DECEMBRE
DECEMBRE
11,050
Figure 9 : Graphique sur l’évolution du cours de l’euro en 2013 à la date t=0 (cours D.U.M.)
Graphique sur l’évolution du cours de l’euro en 2013 à la date t=1 (cours Banque):
Evolution du cours de l'Euro en 2013 (cours banque/t=1)
11,350
Taux de change
11,300
11,250
11,200
11,150
EVOLUTION
COURS EURO
11,100
JANVIER
JANVIER
JANVIER
JANVIER
FEVRIER
MARS
MARS
AVRIL
AVRIL
AVRIL
MAI
MAI
JUIN
JUIN
JUILLET
JUILLET
AOUT
SEPTEMBRE
SEPTEMBRE
OCTOBRE
OCTOBRE
NOVEMBRE
NOVEMBRE
DECEMBRE
DECEMBRE
11,050
Figure 10 : Graphique sur l’évolution du cours de l’euro en 2013 à la date t=1 (cours Banque)
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 81
Comme nous pouvons le constater, au titre de l‟année 2013, la devise de l‟euro a connu des
fluctuations continues depuis le mois de Janvier jusqu‟au mois de Décembre. La volatilité de
l‟euro apparait plus ou moins forte, et c‟est ce facteur qui génère une variation continue des
cours de change dans le temps.
Au cours de cette année, comme nous pouvons le constater sur le graphique, le cours de l‟euro
variait entre 11.14 et 11.32. Certes, cet écart n‟est pas à négliger, car plus il grandit, plus le
résultat de change devient significatif et apporte un impact important sur les recettes ou les
dépenses de notre entreprise.
Le fait que l‟euro atteigne des seuils très élevés signifie qu‟il suit une nette tendance à
l‟appréciation. Cette montée à la hausse s‟explique par des facteurs économiques, politiques
et géopolitiques que connait la scène internationale de nos jours (la croissance, les taux
d‟intérêts...).
La devise du dollar :
Tout comme la devise de l‟euro, la même méthode a été suivie et nous obtenons le tableau
suivant :
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 82
Tableau 4 : Evolution des cours et du résultat de change pour la devise du dollar
NUMERO
MOIS
BANQUE
N° COMMANDE
MONTANT
TAUX
D.U.M
TAUX
BANQUE
DEVISE
ECART
8
101
91
66
52
54
95
62
JANVIER
FEVRIER
MARS
AVRIL
MAI
JUILLET
AOUT
SEPTEMBRE
AWB
BMCI
AWB
BMCE
CDM
CDM
AWB
CDM
BC1302586
BC1300631
BC1300670
BC1203589
BC1302903
BC1302870
BC1203939
BC1303824
33 290,40
127 890,09
51 750,00
46 575,00
36 582,48
32 160,00
29 280,00
97 297,20
8,292
8,513
8,448
8,400
8,249
8,317
8,571
8,211
8,139
8,496
8,320
8,331
8,324
8,272
8,593
8,150
USD
USD
USD
USD
USD
USD
USD
USD
-0,153
-0,017
-0,128
-0,069
0,075
-0,045
0,022
-0,061
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
t=0
t=1
276 044,00 270 950,57
1 088 728,34 1 086 554,20
437 184,00 430 560,00
391 230,00 388 016,33
301 768,88 304 512,56
267 474,72 266 027,52
250 958,88 251 603,04
798 907,31 792 972,18
ECART
ANALYSE
-5 093,43
-2 174,13
-6 624,00
-3 213,68
2 743,69
-1 447,20
644,16
-5 935,13
GAIN
GAIN
GAIN
GAIN
PERTE
GAIN
PERTE
GAIN
Page 83
Comme nous l‟avons précisé avant, la devise de l‟euro occupe la part majoritaire dans le
panier de devises des Celliers de Meknes, c‟est pourquoi nous nous retrouvons avec moins
d‟opérations pour la devise du dollar. Or, et même si le dollar n‟est pas utilisé aussi souvent
que l‟euro, son évolution demeure non négligeable et est à la base de résultats de change assez
remarquables. Les deux graphiques sur l‟évolution du cours du dollar se présentent donc
comme suit :
Graphique sur l’évolution du cours du dollar en 2013 à la date t=0 (cours D.U.M.):
Evolution du cours du dollar en 2013 (DUM/t=0)
8,600
Taux de change
8,500
8,400
8,300
8,200
Evolution
USD 2013
8,100
8,000
Figure 11 : Graphique sur l’évolution du cours du dollar en 2013 à la date t=0 (cours D.U.M.)
Graphique sur l’évolution du cours du dollar en 2013 à la date t=1 (cours Banque):
Evolution du cours du Dollar en 2013 (banque/t=1)
8,700
Taux de change
8,600
8,500
8,400
8,300
8,200
8,100
8,000
Evolution USD
2013
7,900
Figure 12 : Graphique sur l’évolution du cours du dollar en 2013 à la date t=1 (cours banque)
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 84
D‟après les deux graphiques sur l‟évolution du cours du dollar au titre de l‟année 2013, nous
pouvons constater, qu‟aussi bien pour les cours de la D.U.M. que pour ceux de la banque, la
devise connait des variations très fortes.
Au bout d‟un seul mois seulement, le dollar s‟est fortement apprécié en début de l‟année,
passant de 8.139 en Janvier à 8.496 en Février. Cette montée en hausse n‟a pas duré
longtemps car il a fallu un autre mois uniquement pour qu‟il se déprécie à nouveau et atteigne
le seuil de 8.30 environ.
La devise du dollar se présente ainsi comme une monnaie à très forte volatilité, et cela est dû
aux différents facteurs macroéconomiques et financiers qui caractérisent le monde
international aujourd‟hui (comme les chiffres de l‟emploi, le taux de chômage, les taux
d‟intérêts...). Donc il s‟agit d‟une devise qui évolue d‟une manière pro-cyclique, dans la
mesure où une économie dynamique causera son appréciation, et une économie instable
causera son dépréciation.
Nous comprenons que cette forte volatilité du dollar peut avoir des impacts aussi bien
avantageux que néfastes sur les importateurs et les exportateurs. Typiquement, pour le cas de
notre entreprise qui consacre une grande partie de son activité à l‟import, une forte
appréciation du dollar générera des pertes de change graves (et donc des dépenses plus ou
moins élevées) alors qu‟une forte dépréciation de cette devise permettra à notre entreprise de
profiter de gains de change non négligeables sur le moyen et le long terme (et donc de recettes
plus ou moins élevées).
 Evolution du résultat de change :
Dans le paragraphe précédent, nous avons précisé que notre travail se basera sur un
échantillon de 106 dossiers d‟importation. Nous nous sommes donc basés sur cet échantillon
pour déterminer le pourcentage des gains et des pertes de change.
Ainsi, sur 106 dossiers d‟importations, nous avons obtenu les résultats ci-dessous :
 23.58% des résultats de change constituent des gains de change, ce qui fait le total de
25 dossiers. Ce résultat signifie que les devises (euro et dollar) se sont dépréciées à la
date de règlement (t=1), ce qui a permis à la société de bénéficier de recettes plus ou
moins importantes grâce au mouvement favorable des devises.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 85
 1.89% des résultats de change se sont avérés neutres. Le cours de change n‟a pas
fluctué, et donc la société n‟a subi ni perte ni gain de change à la date d‟échéance. Ce
pourcentage fait un total de 2 dossiers.
 74.53% des résultats de change font l‟objet quant à eux de pertes de change. Avec un
total de 79 dossiers sur 106, l‟entreprise a subi des pertes de change à la date
d‟échéance et a dû décaisser des montants plus importants à ses fournisseurs étrangers
à la date de règlement.
Répartition du résultat de change
1,89%
23,80%
PERTES
GAINS
74,53%
NEUTRE
Figure 13 : Répartition du résultat de change
Comme nous pouvons le constater, le montant des pertes de change détient le pourcentage
majoritaire des résultats de change. Ce pourcentage très élevé de perte nous rend plus
convaincus de la nécessité de mettre en place une procédure de gestion du risque de change
afin d‟atténuer à la fois le risque et le montant des pertes de change que l‟entreprise se voit
contrainte de subir.
D‟après le tableau précédent, le résultat de change net affiche un montant positif (montant en
devises*taux(t=1) – montant en devises*taux(t=0)), ce qui représente un montant global de
perte de change s‟élevant à 228 661.54 MAD.
Puisque notre travail s‟est basé sur un échantillon de 106 dossiers d‟importations au titre de
l‟année 2013, nous pouvons très bien comprendre que le montant net de perte n‟est en effet
qu‟une partie du résultat global de l‟année 2013.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 86
Maintenant, supposons que le nombre de dossiers s‟élève à 500 dossiers approximativement
par année. Dans ce cas de figure, il existe une grande probabilité que le montant de perte soit
revu à la hausse, atteignant le double ou le triple du montant calculé sur notre échantillon.
Cela est dû au fait que l‟échantillon sur lequel nous avons travaillé a affiché un pourcentage
très élevé de perte de change (74.53% des dossiers étudiés).
Notre entreprise peut se retrouver éventuellement avec des millions de dirhams en termes de
perte de change, ce qui peut générer des incidents graves au niveau de ses résultats.
Pour confirmer l‟hypothèse que nous avons énoncée par rapport au résultat global de l‟année
2013 (où les pertes de change seraient largement plus élevées que les gains de change), nous
traiterons dans un autre volet les comptes de l‟entreprise, ce qui nous permettra d‟avoir une
idée exacte sur le montant du gain ou de la perte de change sur l‟année 2013.
Le tableau ci-dessous récapitule les différents résultats de change et leur interprétation :
Nombre de dossiers
d‟importations
Pourcentage
Résultat de change
Interprétation

25 dossiers
23.58%
Gain de change


2 dossiers
1.89%
Ni perte ni gain de
change

79 dossiers
74.53%
Perte de change

Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Mouvement favorable
des devises :
dépréciation
L‟entreprise tire profit
de ce mouvement :
recettes à encaisser.
L‟entreprise ne subit ni
de gain ni de perte de
change, le cours de
change étant inchangé
à la date d‟échéance
La majorité des
dossiers d‟importations
sont conclus avec des
pertes de change :
mouvement
défavorable et
appréciation des
devises
L‟entreprise se voit
contrainte de décaisser
plus à son fournisseur
étranger, qui lui, réalise
des gains à
l‟exportation.
Page 87
Remarque importante : Le montant des factures fournisseurs (des dépenses ou des
décaissements) à régler n‟est pas toujours important. Il arrive que le taux de change fluctue
d‟une manière très remarquable pour des montants en devises très faibles, causant ainsi un
gain ou une perte très importants. Inversement, pour les montants en devises élevés, il arrive
que le taux de change fluctue très faiblement ou reste inchangeable, causant ainsi un gain ou
une perte de change non significatifs.
 Justification par des exemples :
- Nous pouvons faire référence à la ligne 28 du tableau Excel : le montant en devises était
important et s‟élevait à 194 906.25 Euro. A la date d‟échéance, le taux a très faiblement
fluctué (de 11.266 à 11.267), ce qui a engendré une perte de 194.91 Dirhams uniquement.
- D‟une autre part, si nous prenons la ligne 86 du tableau Excel toujours : le montant en
devises était moins important et s‟élevait juste à 20 232 Euro. A la date d‟échéance, le taux a
largement fluctué (de 11.158 à 11.211), ce qui a engendré une perte de 1 072.30 Dirhams.
Conclusion : Tout dépend alors de l‟évolution du cours de change : plus l‟écart entre le taux
de change au début de l‟opération et le taux de change à la date d‟échéance est grand, plus le
résultat de change est représentatif. Autrement dit, plus le taux de change fluctue, plus
l‟entreprise gagnera ou perdra à la date de règlement (échéance).
Une situation avantageuse pour l‟entreprise serait une situation où les cours de change
connaitraient des mouvements favorables, permettant ainsi à la société d‟en tirer profit.
II.
Traitement des comptes des Celliers de Meknes au titre de l’année 2013
Après avoir réalisé des statistiques relatives à l‟évolution du cours de change, mais aussi du
résultat de change de notre entreprise, nous avons pu constater que :

Par rapport à l‟évolution des cours de change : les taux de change affichent une
tendance nette haussière. Puisque notre société consacre une grande partie de son
activité à l‟importation, l‟appréciation continue de la devise lui cause des dépenses
supplémentaires vis-à-vis de ses fournisseurs à la date d‟échéance, générant ainsi des
pertes de change non négligeables ;
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 88

Par rapport au résultat de change : la création d‟une base de données sur Excel où
toutes les informations nécessaires ont été reprises nous a permis de tirer plusieurs
conclusions. En effet, sur les 106 dossiers d‟importation traités, nous avons pu relever
un pourcentage de perte de change très alarmant, s‟élevant à plus de 74% sur le
nombre total des dossiers.
Dans le même sens, nous avons formulé une hypothèse selon laquelle le nombre total de
dossiers d‟importation traités dans l‟année s‟élève à 500 dossiers. Ainsi, la probabilité que le
résultat de change annuel affiche une perte de change nette est élevée.
Pour tester ladite hypothèse, nous analyserons dans ce deuxième paragraphe les comptes de la
société au titre de l‟année 2013, à l‟aide desquels nous serions en mesure soit de confirmer
soit d‟infirmer notre hypothèse.
Cela dit, les états de synthèse concernés par notre analyse sont le compte de produits et de
charges (CPC) et le bilan. Quant aux éléments dont nous aurons besoin pour effectuer notre
analyse, ils sont comme suit :
 Chiffre d‟affaire de la société : qui représente un produit d‟exploitation
 Gain de change : qui représente un produit financier ;
 Perte de change : qui constitue une charge financière ;
 Charges d‟intérêt : qui constituent des charges financières ;
 Le résultat net de l‟exercice : qui figure aussi bien au niveau du bilan qu‟au niveau du
CPC.
Remarque : Comme les valeurs dont nous avons besoin figurent toutes sur le CPC, nous nous
limiterons alors à ce dernier dans notre travail, le bilan n‟étant pas nécessaire.
L‟ensemble de ces valeurs précitées sera utilisé dans le calcul d‟un nombre d‟indicateurs ou
de ratios, afin de conduire une analyse financière relative à notre sujet.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 89
1.
Calcul des indicateurs ou des ratios
1.1. Ratio gain de change/chiffre d’affaires
Selon les données du CPC, le rapport entre le gain de change, représentant un produit
financier, et le chiffre d‟affaires, représentant un produit d‟exploitation, se calcule comme
suit:
Gain de change/chiffre d’affaires = 38 684 330,96 / 1 008 684 314,27 = 3.84%.
Nous constatons que ce que notre entreprise a gagné en termes de change à la date d‟échéance
représente 3.84% du volume de vente ou d‟affaires réalisé au titre de l‟année 2013. Ce
pourcentage reste moyennement élevé et ne représente qu‟une petite partie du grand volume
de ventes réalisé par l‟entreprise.
Toutefois, nous ne pouvons pas nous limiter à ce ratio car le chiffre d‟affaires n‟est pas un
indicateur suffisant pour déterminer les points à améliorer, vu qu‟il ne prend pas en comptes
les charges de l‟entreprise. C‟est pourquoi nous ferons appel au résultat comptable de
l‟exercice qui, quant à lui, prend en compte les charges de l‟entreprise et donne donc une
interprétation plus globale.
1.2. Ratio gain de change/résultat de l’exercice :
Ce ratio est plus intéressant dans la mesure où il nous donne une idée exacte sur la santé
financière de notre entreprise. Cela est dû au fait qu‟il prend en compte aussi bien les produits
de l‟entreprise (recettes) que ses charges (dépenses).
Selon le CPC, nous pouvons le calculer de cette manière :
Gain de change/résultat de l’exercice = 38 684 330,96 / 100 368 231,037 = 38,54%.
Comme nous pouvons le constater, ce produit financier qui n‟est autre que le gain de change,
représente un pourcentage important du résultat net de l‟exercice, au sens où il augmente la
valeur des produits de l‟entreprise et gonfle alors le résultat de l‟exercice, ce qui constitue
bien évidemment une recette en plus pour l‟entreprise.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 90
1.3. Ratio perte de change/chiffre d’affaires :
Afin de calculer ce ratio, nous se référerons encore une fois aux données du CPC :
Perte de change/chiffre d’affaires = 58 279 311,45 / 1 008 684 314,27 = 5,78%.
Contrairement aux deux indicateurs précédents, le résultat que nous obtenons ici est beaucoup
plus intéressant. En effet, le pourcentage de la perte que notre entreprise se voit contrainte à
subir s‟élève à 5,78% du montant global du chiffre d‟affaires. Ce qui signifie que cette somme
de perte vient en déduction du volume de vente de l‟entreprise en augmentant les charges
financières. Ces dernières viennent non seulement en déduction du chiffre d‟affaires mais
aussi du résultat net de l‟exercice.
Si les pertes de change seulement constituent presque 6% du chiffre d‟affaires de l‟entreprise,
nous pouvons comprendre que cette charge financière peut alourdir grandement les charges de
l‟entreprise, ce qui diminue en plus son résultat net.
Ce résultat démontre clairement l‟intérêt pour la société de réfléchir à une méthode de
couverture de ce risque, susceptible de l‟éliminer ou au moins l‟atténuer. Toutefois, et tout
comme pour le gain de change, le chiffre d‟affaires n‟est pas un indicateur suffisant pour
déterminer les points à améliorer, vu qu‟il ne prend pas en comptes les charges de
l‟entreprise. C‟est pourquoi nous ferons appel au résultat comptable de l‟exercice qui, quant à
lui, prend en compte les charges de l‟entreprise et donne donc une interprétation plus globale.
1.4. Perte de change/résultat de l’exercice :
Cet indicateur est plus intéressant au sens où il englobe aussi bien les charges de la société
que ses produits. Cela nous permettra de tirer une conclusion plus fondamentale sur la santé
financière de l‟entreprise.
En se référant aux informations du CPC, nous pouvons calculer cet indicateur comme suit :
Perte de change/résultat de l’exercice = 58 279 311,45 / 100 368 231,037 = 58,07%.
Un résultat encore plus intéressant s‟affiche pour cet indicateur, où le pourcentage des pertes
de change représente 58,07% et donc plus que la moitié du résultat global de la société. Alors
que notre travail se base sur un échantillon de dossiers ayant affiché une perte de change en
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 91
milliers de dirhams, nous pouvons maintenant remarquer que sur toute l‟année 2013, cette
perte n‟a pas été compensée, au contraire, elle s‟est aggravée courant cette même année pour
atteindre des millions de dirhams (58 279 311,45 MAD).
Comme nous pouvons le constater, la société supporte des montants de perte de change très
élevés pour la majorité de ses dossiers d‟importation. Cela n‟alourdit pas uniquement le
montant de ses dépenses, mais alourdit aussi ses charges ce qui diminue son résultat
d‟exercice.
Cet indicateur, comme celui juste avant, nous donnent une idée claire sur la nécessité pour
notre entreprise de mettre en place une stratégie et un instrument de couverture de ce risque
de change.
Cette nécessité découle du fait que les devises connaissent des mouvements inattendus et
imprévisibles dans le temps. Cette imprévisibilité peut causer des coûts plus ou moins
importants pour la société. Dans notre cas, les dépenses supportées par l‟entreprise sont
beaucoup plus élevées que ses recettes, d‟où l‟intérêt de réfléchir à une méthode de couverture
qui pourra éliminer, ou moins éliminer ce risque, et pourquoi pas, profiter des mouvements
favorables des devises à la date d‟échéance.
A présent, nous introduirons une hypothèse par rapport à un autre ratio.
En effet, comme notre entreprise, Les Celliers de Meknes, recourt beaucoup à des
importations, cela fait que les dépenses dépassent les recettes, générant ainsi un solde bancaire
débiteur. Dans ce cas, il lui est fortement recommandé de mener quelques actions afin de
rentre son compte créditeur.
Chapitre 2: Mise en place d’une procédure de couverture du risque de
change au sein des Celliers de Meknes.
Section 1: Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
au sein des Celliers de meknes.
Dans cette première section, nous nous intéresserons aux solutions apportées vis-à-vis de la
problématique rédigée. Nous nous sommes interrogés au début de ce mémoire sur
l‟importance pour une entreprise industrielle -dont une grande partie de son activité se base
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 92
sur l‟importation de mettre en place une procédure de couverture du risque de change, et sur
la manière avec laquelle elle pourrait gérer efficacement ce risque.
Pour la première partie de la problématique, nous avons conclu que l‟importance de mettre en
place une procédure de gestion du risque de change découle du fait que la société, consacrant
une grande partie de son activité sur l‟import, supporte un montant de perte important à la
date d‟échéance, à cause des fluctuations et des mouvements défavorables des devises à la
date d‟échéance. Comme elle est mal outillée dans ce domaine, et qu‟elle subit des pertes
importantes (et aussi des charges d‟intérêts pour ses refinancements), l‟intérêt de mettre en
place une procédure de couverture du risque de change s‟avère donc primordial.
I.
Importance d’une procédure administrative et/ou financière :
Comme nous le savons tous, les entreprises prêtent de plus en plus d‟attention à la conception
et à la mise en place des manuels de procédures administratives et comptables.
La raison qui justifie cet intérêt est que ce manuel, étant un document écrit, transcrit les
dispositifs mis en place au sein de la société et décrit la manière avec laquelle les activités
doivent être accomplies.
Le manuel de procédure a pour objectif de :

Répondre aux exigences internes de l‟entreprise afin de faciliter l‟ensemble de ses
processus de gestion.

Définir l‟objet de toute procédure, les instructions spécifiques lui afférant et
l‟enchainement des tâches et activités qui lui incombent.
II.
Les préalables à la mise en place d’une procédure de gestion du risque
de change au sein des Celliers de Meknes :
En vue de mettre en place une procédure de couverture du risque de change, deux aspects
seront traités. Tout d‟abord, nous choisirons la stratégie et l‟instrument adéquats pour notre
entreprise.
Ensuite, nous identifierons l‟emplacement convenable de ladite procédure dans le manuel de
procédures de la société.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 93
1.
Choix de la stratégie adéquate pour Les Celliers de Meknes :
Comme nous les avons détaillés dans la première partie, plusieurs stratégies de couverture
sont aujourd‟hui utilisées par les entreprises. On en a cité :
 L‟absence de couverture en se limitant à des opérations de change au comptant (spot):
 La couverture systématique de la totalité des risques
 La couverture sélective ou partielle
Compte tenu de la structure de l‟entreprise, de son environnement local, de ses ouvertures au
marché international et aussi de la conjoncture économique actuelle, la stratégie ayant le plus
de chance de réussir est la stratégie de couverture « partielle » ou « sélective » du risque de
change.
Le choix de cette stratégie est dû au fait que l‟entreprise trouve une difficulté de prévoir avec
exactitude le niveau de son besoin en devises étrangères. La raison qui justifie cette difficulté
est que, dans ses transactions commerciales, notamment d‟achat, il arrive que certaines
matières ont un cours de change qui fluctue continuellement. D‟une autre part, il existe des
matières dont le cours de change ne fluctue pas sur toute l‟année. Pour ces dernières,
l‟entreprise fournit une liste de prix en début de saison.
Du moment alors que l‟entreprise effectue des achats et des ventes quotidiens, dont la valeur
et le volume total sont incertains, elle ne peut pas recourir à une couverture systématique de la
totalité des risques car elle risque de se surprotéger contre le risque. De ce fait, il est beaucoup
plus recommandé pour notre société de choisir une stratégie de couverture sélective ou
partielle de ses besoins en devises.
Comme Les Celliers de Meknes convertit la totalité de ses besoins au taux spot (au comptant),
il est fortement conseillé de protéger une partie et de convertir le reste au taux spot. Le
pourcentage (moitié, majorité) des besoins protégés par rapport aux besoins convertis au taux
spot peut varier selon ses besoins, et là, les gestionnaires de l‟entreprise se chargeront de
définir ces parités et pourcentages de protection de façon sélective.
Il faudra donc créer une structure de gestion de risque de change liée à la partie des activités
internationales (notamment l‟import), où des règles de gestion internes seront fixées par les
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 94
gestionnaires de l‟entreprise. Ces règles permettront donc à la société de se couvrir contre le
risque de change d‟une manière sélective ou partielle, compte tenu de sa stratégie déployée.
2.
Choix de l’instrument adéquat pour Les Celliers de Meknes
Comme nous avons eu l‟occasion de le voir, les instruments de couverture du risque de
change se subdivisent en instruments internes et externes.
Tout d‟abord, en ce qui concerne les instruments internes de couverture, nous avons traité
principalement les techniques suivantes : le choix de la devise de facturation, le termaillage et
le netting.
En ce qui concerne le choix de la devise de facturation, nous avons mentionné que cette
technique implique la facturation des avoirs et des engagements en devise étrangère.
Or, le dilemme est que les deux parties (l‟importateur et l‟exportateur) ont des intérêts
inverses. Alors que l‟importateur (le cas de notre entreprise) privilégiera la facturation en une
monnaie faible susceptible de se déprécier par rapport à sa monnaie domestique, l‟exportateur
préférera une facturation en une devise forte susceptible de s‟apprécier.
Dans ce cas, il sera difficile pour Les Celliers de Meknes d‟imposer à tout son panier de
fournisseurs une monnaie de facturation de son choix, qui soit en même temps contre les
intérêts de ces fournisseurs. Sans oublier que ces derniers ont un poids très important à
l‟international, ce qui pourrait lui coûter cher (moins de contrats avec les fournisseurs dans le
futur). C‟est pourquoi cette technique ne peut être utilisée.
Pour ce qui est de la technique du termaillage, nous avons précisé qu‟il s‟agit pour la société
de faire varier les termes des paiements, en retardant ou en accélérant ces derniers selon les
fluctuations en hausse ou en baisse des taux de change et selon sa position de change. Le
problème qui se pose ici encore une fois concerne le conflit d‟intérêts entre l‟importateur (le
cas de notre entreprise) et l‟exportateur.
Le premier aura tendance à retarder ses décaissements dans le cas où ses dettes envers les
fournisseurs seront susceptibles de se déprécier à terme, ou à accélérer ses paiements envers
ses fournisseurs étrangers dans le cas où la devise pourrait s‟apprécier à la date d‟échéance.
Le deuxième, l‟exportateur, aurait intérêt à avancer ou à accélérer ses encaissements s‟il craint
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 95
que la devise se déprécie par rapport à sa monnaie nationale, ou à retarder ses encaissements
si ses créances sont susceptibles de s‟apprécier à la date d‟échéance.
Dans ce cas aussi, il s‟avère difficile de concilier entre les intérêts de l‟entreprise et ceux de
l‟autre partie partenaire vu qu‟ils sont totalement opposés. Aussi, cette technique est peu
utilisée, car elle fait référence à une imprévisibilité de l‟évolution des cours de change, à des
opérations de spéculation, à des anticipations et aux contraintes commerciales des trésoriers,
ce qui va à l‟encontre de la vision de la société et de sa politique de gestion.
La troisième technique que nous avons détaillée renvoie à la compensation ou au netting. A
travers les schémas descriptif, nous avons vu que le netting consiste compenser les dettes et
les créances dans une même devise, entre les différentes entités du groupe. Il s‟agit donc
d‟affecter le règlement d‟une ou plusieurs créances au paiement d‟une ou plusieurs dettes
libellées dans la même devise, ce qui génère un solde net sur lequel portera la position de
change.
Or, ce qui empêche la société d‟adopter ce genre de techniques c‟est qu‟elle ne dispose pas
d‟un centre de compensation conçu à cet effet. En effet, la compensation prévoit l‟existence
d‟une société mère ou d‟une société à part entière chargée de la centralisation de
l‟information, ce qui est loin d‟être le cas des Celliers de Meknes dont la structure est
complètement différente.
Comme nous l‟avons constaté, les techniques internes de couverture ne peuvent pas être
alignées à la structure de la société et à son système de gestion. C‟est la raison pour laquelle il
s‟agira à présent d‟opter pour l‟instrument, cette fois externe, de couverture du risque de
change.
Nous avons eu l‟occasion de présenter dans notre travail plusieurs instruments internes de
couverture du risque de change. Nous en citons 3 principaux instruments qui seront testés à
savoir les contrats à terme, les options et les swaps de devises. Ici, nous procéderons par
élimination pour opter pour la technique la plus adéquate.
Tout d‟abord, en ce qui concerne les swaps de devises, ils représentent des outils de gestion
de trésorerie pour les entreprises ayant des sorties et des entrées étrangères imprévues et à des
dates différentes. Toutefois, cette technique reste très développée et plus ou moins
compliquée, comportant aussi des inconvénients à ne pas négliger. En effet, en parlant des
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 96
swaps de devises, on ne peut nier le risque de contrepartie, un risque qui reste toujours
présent. Aussi, ce genre d‟instruments nécessite un suivi beaucoup plus approfondi et poussé
car il combine une opération au comptant (spot) et un contrat à terme. L‟effort fourni pour
assurer le suivi de cet instrument semble donc colossal.
D‟une autre part, les swaps de devises prévoient une gestion dynamique complexe au cas où
plusieurs swaps de devises sont cumulés. Enfin, il n‟est pas à négliger que puisqu‟il s‟agit de
deux opérations combinées, une au comptant et une à terme, les intérêts facturés par ledit
contrat sont plus élevés, ce qui engendre un risque de change beaucoup plus important.
Concernant le deuxième instrument externe de couverture du risque, notamment les options,
nous avons précisé que ces dernières confèrent à une entreprise le droit et non l‟obligation
d‟acheter ou de vendre à une date future prédéfinie, un montant de devises et ce à un cours de
change prédéterminé. Les options ont l‟avantage de permettre aux gestionnaires de bénéficier
des fluctuations favorables des taux de change dans le temps et donc de profiter d‟un gain
illimité. Néanmoins, l‟inconvénient des options repose surtout sur la contrepartie de ce gain
illimité que l‟entreprise sera obligée de verser, à savoir la prime ou le « premium ». Cette
prime correspond à un coût d‟une assurance contre une évolution défavorable de la devise.
Vu que la prime s‟exprime en pourcentage du montant en devises, et que ce dernier est très
élevé la plupart du temps (comme nous pouvons le constater dans les montants facturés au
niveau des 106 dossiers d‟importation traités), cela engendre une prime très élevée, ce qui
alourdit les dépenses de la société. Un autre inconvénient est que la prime doit être
obligatoirement versée dès l‟initiation du contrat, ce qui reste quand même difficile pour
l‟entreprise, vu ses engagements importants en devises d‟une part, ses sorties d‟argent
importantes et sa trésorerie déficitaire d‟une autre part.
Le dernier instrument externe de couverture restant après avoir éliminé les deux précédents
est celui des contrats à terme. Il s‟agit d‟accords d‟achat ou de vente d‟une devise
déterminée, à un taux de change prédéfini et définitif et à une date d‟échéance déterminée
aussi, dont l‟objectif est de fixer ou de figer un cours de change pour une transaction future
bien à l‟avance. Cela permet donc à l‟entreprise de garantir le cours de change pour son
opération future. Comme notre entreprise est importatrice, il s‟agit donc d‟un contrat d‟achat,
engagé afin de se prémunir contre une hausse éventuelle des cours de change, ce qui pourrait
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 97
alourdir les coûts d‟achat et les dépenses. Pour se couvrir contre le risque de change, la
société achète donc à terme les devises correspondant au montant de sa dette.
Comme tout instrument, les contrats à terme présentent plusieurs avantages pour la société.
Cette dernière est avant tout protégée entièrement contre les mouvements défavorables de la
devise car les cours d‟achat et de vente sont fixés à l‟avance. De même, les contrats à terme
représentent des instruments souples et flexibles, car ils ne nécessitent pas un suivi
permanent.
Toutefois, et comme tous les autres instruments, les contrats à terme n‟échappent pas aux
défauts. D‟abord, il est impossible pour la société de bénéficier des mouvements favorables
de la devise ou de tirer parti des opportunités de gain relatives à la position de change. De
plus, les contrats à terme sont irrévocables au sens où ils ne peuvent être annulés et sont peu
adaptés aux risques divers de l‟entreprise.
Nous concluons alors qu‟aucun des instruments de couverture ne répond intégralement aux
besoins de l‟entreprise, dans la mesure où chaque instrument présente aussi bien des
avantages que des inconvénients. Malgré cela, il existe un instrument capable de répondre aux
besoins de l‟entreprise et qui optimise ses besoins et sa structure. Cette méthode s‟intitule : la
stratégie mixte.
En fait, la stratégie mixte est une nouvelle méthode de couverture du risque de change qui est
à la fois moderne et souple. Récemment introduite sur le marché marocain, cette stratégie
consiste, comme son nom l‟indique, à combiner plusieurs instruments de couverture former
un seul.
Le principe sous-jacent est le suivant : on combine deux stratégies ou plus, à savoir le spot
(comptant), les contrats à terme et les options.
Ainsi, pour une stratégie mixte, notre entreprise Les Celliers de Meknes pourrait combiner à
la fois un contrat à terme, un contrat d‟option et un spot. Le pourcentage affecté à chaque
stratégie dépend de sa propre politique financière interne. Supposons par exemple que la
société affectera des pourcentages égaux aux trois méthodes, cela donne 33% environ pour
chaque méthode. Par conséquent :
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 98
Une première partie de l‟opération sera affectée à un contrat à terme : cela permettra de fixer
ou de figer les cours de change pour une date future bien à l‟avance.
Ainsi l‟entreprise garantit d‟être totalement protégée contre toute évolution défavorable de la
devise.
Une deuxième partie de l‟opération sera affectée à un contrat d‟option : cela permettra aux
gestionnaires de bénéficier des fluctuations favorables des taux de change dans le temps et
donc de profiter d‟un gain illimité. L‟avantage le plus important de ce contrat est que, puisque
l‟option occupe juste une partie sur trois, le montant de la prime sera aussi réduit à 33% au
lieu de la totalité. Cela satisfait clairement les intérêts des gestionnaires de l‟entreprise qui
verseront un montant beaucoup moins élevé.
La troisième partie de l‟opération sera affectée au cours spot ou au comptant : cela signifie
que le tiers de l‟opération sera cédé au cours du marché à la date d‟échéance.
L‟entreprise pourra soit profiter d‟un mouvement favorable de la devise, soit subir un
mouvement défavorable de la devise.
Les avantages tirés donc d‟une stratégie mixte sont nombreux : on fixe une partie des cours de
change dont on est sûr à la date d‟échéance, on garde le droit d‟exercer ou non une autre
partie de l‟opération en payant une prime beaucoup moins élevée, et ou subit une dernière
partie selon le cours spot à la date de paiement du fournisseur.
Celle-ci sont les raisons qui justifient notre choix pour cette stratégie mixte, vu les avantages
qu‟elle confère à notre entreprise et qui lui permettent aussi bien de se couvrir contre le risque
de change que de tirer parti des mouvements favorables de la devise.
Section 2 : L’intégration de la stratégie et l’instrument de couverture du
risque de change dans le manuel de procédures des Celliers de Meknes.
Après avoir opté pour la stratégie et l‟instrument de couverture du risque de change les plus
adaptés à la structure et l‟organisation interne de notre entreprise, il s‟agit à présent d‟intégrer
ce résultat sous forme de procédure dans le manuel de procédures comptables et
administratives de la société. Pour ce faire, il faudra bien situer l‟emplacement adéquat de la
procédure et fournir une description claire sur le contenu de cette dernière.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 99
Le manuel de procédures de la société se subdivise en les parties suivantes :
 Description du manuel
 Description et organisation des structures
 Système d‟information de gestion financière et comptable
 Procédures de gestion : dont la gestion administrative, la gestion financière et
comptable et la gestion des achats.
 Procédures de contrôle : dont le contrôle budgétaire, l‟audit interne et les rapports
d‟activités.
La partie où notre procédure doit être intégrée est la partie relative aux procédures de gestion.
Plus précisément, elle devra être associée à la gestion financière et comptable de la société.
 Intitulé de la procédure : Gestion du risque de change.
 Objectif de la procédure : l‟objectif de cette procédure est d‟assurer un suivi
permanent des cours de change des devises concernées ainsi que de gérer
quotidiennement le risque de change, afin de l‟éliminer, ou le cas échéant, de
l‟atténuer.
 Application de la procédure : la procédure s‟applique à tous les dossiers d‟importation
engagés par l‟entreprise. Tout dossier import sera soumis aux règles de gestion
prévues par ladite procédure.
 Règles de gestion ou contrôles clés :
-
La procédure concerne essentiellement l‟activité d‟importation de la société et son
ouverture au marché international.
-
Les documents concernés par la procédure sont ceux qui constituent les dossiers
d‟importation, depuis la date de début de l‟opération jusqu‟à la date d‟échéance.
-
Pour ces dossiers d‟importation, l‟entreprise va protéger une partie de ses opérations à
l‟international et de convertir le reste au taux spot. C‟est ce qu‟on a appelé une
stratégie de couverture partielle ou sélective.
-
Cette stratégie s‟aligne parfaitement à l‟instrument de couverture utilisé, à savoir la
méthode mixte. Cette méthode consiste à ce que l‟entreprise combine à la fois un
contrat à terme, un contrat d‟option et un spot.
-
Le pourcentage affecté à chaque instrument des trois précités dépend de la politique
financière interne.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 100
-
Des tableaux de bord et des rapports d‟activités sont réalisés mensuellement pour
assurer le suivi des dossiers, contrôler la qualité de la stratégie et instrument déployés
et proposer ensuite des points d‟amélioration.
Section 3 : Analyse des résultats et impacts attendus
La présente section constitue le fil qui relie les sections précédentes. Il a pour but de montrer
les différentes méthodes qui nous ont guidés dans la vérification de nos hypothèses et la
présentation de nos résultats.
Dans le présent travail on a pu confirmer la première hypothèse à savoir :
H 0 : Il est indispensable pour une entreprise qui réalise des transactions libellées en
devises de mettre en place une procédure de couverture du risque de change afin de
bien le maitriser et d’augmenter sa rentabilité.
De ce faite notre sujet de recherche à répondus favorablement aux attends fixées à l‟avance
parce que cette procédure est d'une importance totale et présente un intérêt pour la société Les
Celliers de Meknes, donc elle s'avère plus que jamais une nécessité confirmée.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 101
Recommandations
Certes, plusieurs limites ont entravé la réalisation du présent travail. Toutefois, tout au long de
sa préparation, nous avons pu acquérir beaucoup de connaissance et de savoir relatifs aussi
bien à notre thème de mémoire qu‟à la gestion de l‟entreprise en terme général.
En effet, la réalisation de la deuxième partie nous a permis de nous ouvrir à plusieurs
perspectives de recherche. C‟est le cas notamment de notre proposition de mettre en place une
procédure de couverture du risque de change.
Comme nous témoignons la création et la mise à disposition de la clientèle de nouveaux
produits de couverture, de plus en plus innovants et satisfaisants pour les clients, il devient
clair que le sujet de gestion du risque de change est un sujet d‟actualité, qui prend de plus en
plus d‟ampleur et d‟importance dans les marchés internationaux.
A cet égard, nous recommandons à la société Les Celliers de Meknes de :

Réorganiser la gestion du risque de change :
Il est bien évidemment impossible de pouvoir gérer, correctement, le risque de change si on
n‟arrive pas tout d‟abord à l‟identifier. Et pour ce faire il faut disposer au préalable
d‟informations justes et fiables sur les positions de change, et donc les flux entrants et sortants
qu‟ils soient réels, ou futurs. Le service de trésorerie aura donc pour rôle d‟organiser, de
rechercher et de stocker l‟information relative aux flux et à toute opération pouvant générer
une exposition au risque de change.
La société doit également bien définir sa politique de gestion du risque, en mettant en place
des procédures de gestion du risque de change ainsi qu‟un système de contrôle qui veille à
l‟exécution de ces procédures.

Choisir une politique de gestion du risque de change :
La politique de la gestion du risque de change des Celliers de Meknes pourra être élaborée par
la structure chargée de la gestion du risque de change, mais au préalable elle devra être
validée, acceptée et adoptée par la direction générale.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 102
A notre sens pour éviter tout chevauchement et pour un meilleur rendement futur, la structure
doit être construite en concertation par la direction générale et la structure chargée de la
gestion du risque de change, mais la direction doit déléguer l'autorité nécessaire pour sa
gestion quotidienne du risque de change à une entité, afin d'être certain que les risques seront
bien gérés.
Ainsi en fonction de l'environnement international et financier, la direction générale devra
réviser de façon périodique la politique de l'entreprise en matière de gestion du risque de
change, afin de l'adapter au quotidien à ces objectifs assignés. Un contrôle à posteriori devra
être fait à des périodes prédéfinies au moment de la mise en place et de la conception de la
politique de gestion de risque de change.

Disposer d’un système d’information et collecte de données :
La gestion des risques de l'entreprise et du risque de change en particulier, exige de
l'entreprise, une collecte de volumes importants d'information en interne comme en externe
afin de mieux identifier les enjeux. Une bonne gestion du risque de change requiert au
préalable la mise en place d'un bon système de collecte d'information, la définition de la
stratégie, le choix des instruments, le suivi et l'évaluation finale des informations et le
traitement de toutes ces informations à caractère financier.
La collecte mais surtout la transmission et le traitement occupent aujourd'hui une place de
choix pour toutes les entreprises qui participent au commerce mondial.

Mise en place d'une unité de gestion du risque de change.
L'importance des pertes de change observées du fait des fluctuations fréquentes du cours de
l‟euro et du dollar, plaide en faveur une mise en place rapide d'une unité chargée de la gestion
du risque de change au sein de la société. Cette mise en place devrait s'accompagner d'une
réorganisation de la trésorerie qui doit s'acquitter de cette mission.
Cette gestion nécessite à notre sens des mesures susceptibles de bien prendre en charge les
enjeux futurs et actuels.
Nous proposons une série de mesures en vue d'améliorer la gestion du risque de change et, in
fine l'amélioration de la rentabilité de la société.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 103

Adopter une politique appropriée de gestion du risque de change
Afin de mieux faire face aux défis des fluctuations des cotations de change, il nous semble
nécessaire que la direction générale s'assure que son orientation stratégique en matière de
gestion du risque de change sera bien prise en compte par les responsables opérationnels.
Pour permettre aux responsables de gestion du risque de change de travailler dans les
conditions optimales, la direction doit aller plus loin en définissant un cadre précis de
référence dans leur mission, surtout l'optique à court et moyen terme au niveau des
importations.

Les moyens humains et matériels pour une politique appropriée
L'unité de gestion du risque de change et le service trésorerie qui l'abritera, devront avoir à
leur disposition les ressources humaines en quantité et en qualité, les ressources matérielles
adéquates pour mener à bien leur mission de gestion de risque de change.
- Les moyens humains.
Les Celliers de Meknes doit s'assurer que l'unité de gestion de risque de change dispose des
compétences confirmées pour bien mener sa mission.
- Les outils informatiques.
L'entreprise pourra investir dans certains logiciels, pour bien mener sa mission et optimiser
ses opérations sur le marché, un outil informatique adapté pourrait permettre à l'entreprise de
connaître les meilleurs coûts.

Mise en place des procédures et système de contrôle :
La gestion du risque de change nécessite la définition de procédures claires, mais surtout un
contrôle efficace car celle-ci peut-être elle-même source de risque.
Pour éviter les risques qui peuvent être occasionnés par l'utilisation des instruments de
couverture du risque de change, il s'avère indispensable de mettre en place à travers un
manuel de procédures, les règles claires afin d'éviter toute surprise.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 104
Ces procédures de gestion de risque de change vont guider l'action de l'unité de gestion du
risque de change, et elles pourront aussi bien concerner le choix des banques, les montants, le
choix des instruments et le reporting.
Pour veiller à la bonne tenue et aux respects des règles édictées par la direction générale, il est
alors impérieux de réaliser de façon régulière un contrôle des opérations de change. La
mission de l'unité de gestion de risque de change et la fixation des règles claires faciliteront
considérablement le contrôle sur les opérations de marché, et permettront de savoir la
conformité ou non par rapport aux normes prescrites.
Par conséquent, cette ampleur et cette importance autour de ce sujet nous pousse à
recommander à notre entreprise, Les Celliers de Meknes, de ne pas se limiter uniquement à la
mise en place d‟une procédure de gestion du risque de change, mais d‟aller plus loin en
concevant tout un système de gestion dédié à la couverture du risque de change. Ce système
de gestion impliquera la mise en place d‟une entité à part entière destinée exclusivement à
gérer le risque de change dans l‟entreprise.
En faisant référence à l‟organigramme de la société que nous avons déjà présenté, nous
pouvons intégrer ce nouveau système de gestion de la manière suivante :
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 105
Figure 14: Organigramme de la société avec le nouveau système de gestion
Directeur
Général
Maître
de
chai Ain
lorma
Maître
de chai
Chateau
Roslane
Directeur
Ressources
Humaines
Directeur
Administratif
et Financier
Directeur
Technique
Maître
de chai
Iqeddar
Responsable
département
contrôle de
gestion
Responsable
département
comptable et
financier
Gestion
du
risque
de
change
Responsable
département
RH
Directeur
marketing
Directeur
site
Thalvin
Directeur
Achats et
Logistique
Responsable
département
achat et
logistique
Responsable
département
export
Responsable
département
industriel
Responsable
département
QSE
Responsable
laboratoire
Nouveau système
de gestion
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 106
Directeur
SI
Responsable
département
SI
Conclusion
Durant l‟exercice de son activité, l‟entreprise se trouve confrontée à plusieurs risques,
notamment le risque de fluctuations des cours de change.
La meilleure solution à apporter par le trésorier, c‟est d‟identifier ce risque, se doter des outils
nécessaires pour le mesurer et être capable de le couvrir, totalement ou partiellement.
C‟est ce que nous avons essayé de détailler tout au long de la deuxième partie de travail, en
montrant que par un choix efficace de l‟instrument financier on arrive à maîtriser nos coûts et
optimiser notre gestion de trésorerie.
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 107
Conclusion générale
La particularité de ce projet de fin d‟études réside dans le fait que l‟entreprise d‟accueil était
mal outillée dans le domaine de la couverture du risque de change. Nous ne pouvions ni
retrouver un système de gestion ni une procédure de couverture du risque de change
proprement dit. C‟est de cette lacune qu‟émane le sujet de notre mémoire, qui est axé sur la
mise en place d‟une procédure de couverture dudit risque.
Un autre facteur justifiant le choix de ce thème est le fait que le sujet de couverture du risque
de change fait partie des sujets d‟actualité et est au cœur d‟un marché international en pleine
expansion, où l‟ouverture à l‟étranger ou à l‟international est de plus en plus importante, et où
les transactions commerciales avec des fournisseurs et des clients étrangers sont de plus en
plus initiées.
De ces faits émane notre intérêt pour le sujet de la couverture du risque de change, qui répond
aussi bien aux prérogatives du marché international actuel qu‟aux besoins internes de la
société Les Celliers de Meknes.
Comme nous l‟avons mentionné dans l‟introduction de ce mémoire, ce travail prévoit la
concrétisation de plusieurs objectifs en déployant certains moyens. Effectivement, nous avons
utilisé les moyens précités, en se référant aux états de synthèse de la société et aux documents
d‟importation de la société (dont la déclaration unique de marchandise et l‟engagement
d‟importation) pour se constituer une idée vis-à-vis des taux de change constatés au début de
l‟opération et les gains ou les pertes de change constatés à la clôture de la même opération.
Parallèlement, nous avons essayé d‟atteindre les objectifs escomptés, dans la mesure où nous
avons mis en place les outils nécessaires afin de créer une procédure de gestion du risque de
change, qui soit à la fois efficace et efficiente pour l‟entreprise. Aussi, nous avons passé en
revue les différentes méthodes de couverture du risque de change et avons analysé leur
importance.
Finalement, et après avoir conduit une analyse globale des documents, de la politique
financière et de la structure de l‟entreprise nous avons pu choisir la stratégie de couverture et
l‟instrument les plus adéquats pour Les Celliers de Meknes, que nous avons ensuite mise en
place sous forme de procédure (intégrée dans le manuel de procédures de la société).
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 108
Ce travail a été très enrichissant et très instructif, dans le sens où il nous a permis de nous
familiariser avec un sujet d‟une importance de plus en plus grande dans les marchés
internationaux. De même, ce mémoire a été l‟occasion de développer des compétences aussi
bien techniques et conceptuelles (informatiques, analytiques) qu‟interpersonnelles (travail en
équipe, motivation).
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 109
Liste des références
Ouvrages









BOURGUINAT Henri, TEILETCHE Jérome, DUPUY Michel, « Finance
internationale », Edition: Dalloz, 2007.
DESCAMPS Christian, SOICHOT Jacques, « Gestion financière internationale »,
EMS, 2ème Edition, 2006.
COLLOMB Jean Albert, « Finance de marché, » éd. ESKA, paris, 1998
D'ARVISENET Philippe, Finance internationale, 2e édition, Dunod, paris, 2008.
FONTAINE Patrice, « Gestion du risque de change », éd. Economica, Paris, 1996
FONTAINE Patrice, « marchés de change », éd Pearson Education Universitaire,
Paris, 2008
GILLOT P et PION D, « Le nouveau cambisme », éd. Eska, Paris, 1998
SIMON Y., Marché des changes et gestion du risque de change, Ed. Dalloz, Paris,
1995
Pierre Vernimmen, “Finance d‟entreprise”, 8ème édition par Pascal Quiry et Yann Le
Fur, 2010.
Thèses et mémoires
Fouad BERRA, Les instruments de couverture du risque de change, mémoire de fin d‟études,
Diplôme supérieur des études bancaires 2009
Rajaa Berrkia, Analyse fondamentale du marché des changes Marocain, mémoire de fin d‟études,
Master Science Finance D'Entreprise 2007
Webographie
www.cambiste.info (Consulté le 15/04/2016)
www.asmex.org (Consulté le 10/04/2016)
www.eur-export.be (Consulté le 24/03/2016)
www.casablanca-bourse.com (Consulté le 22/05/2016)
www.bkam.ma (Consulté le 18/05/2016)
http://oc.gov.ma (Consulté le 13/03/2016)
www.vernimmen.com (Consulté le 25/04/2016)
http://www.cambiste.info/sdmpage/risques/change20.php (Consulté le 04/05/2016)
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 110
Table des matières
Dédicace .................................................................................................................................................. 2
Remerciements ....................................................................................................................................... 3
Liste des abréviations .............................................................................................................................. 4
Liste des figures ....................................................................................................................................... 5
Liste des tableaux ................................................................................................................................... 5
Résumé .................................................................................................................................................... 6
Abstract ................................................................................................................................................... 7
Problématique et contribution ............................................................................................................... 8
Méthodologie de recherche .................................................................................................................. 10
Introduction générale............................................................................................................................ 11
Partie 1 : Le marché de changes et la gestion du risque de changes .................................................... 13
Introduction........................................................................................................................................... 13
Chapitre I : Le marché de change .......................................................................................................... 14
Section 1 : Présentation du marché de change................................................................................. 14
I.
Généralités ............................................................................................................................ 14
II.
Les intervenants sur le marché des changes ......................................................................... 16
1.
Les banques et les institutions financières spécialisées........................................................ 16
2.
Les banques centrales ........................................................................................................... 17
3.
La clientèle privée.................................................................................................................. 18
4.
Les courtiers ou les intermédiaires ....................................................................................... 18
III.
Les caractéristiques des marchés des changes ................................................................. 19
1.
La qualité de l’information .................................................................................................... 19
2.
Le système de circulation des fonds :.................................................................................... 19
3.
Le système de cotation :........................................................................................................ 20
4.
Une déontologie assez ferme : .............................................................................................. 20
IV.
Les différentes activités de change ................................................................................... 20
1.
La couverture :....................................................................................................................... 20
2.
La spéculation ........................................................................................................................ 20
3.
L’arbitrage ............................................................................................................................. 21
4.
Le Market-Making ................................................................................................................. 22
V.
Les principaux compartiments sur le marché de change ...................................................... 22
1.
Le marché au comptant (Spot) .............................................................................................. 22
2.
Le marché des changes à terme ............................................................................................ 23
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 111
3.
Le marché des swaps............................................................................................................. 24
4.
Le marché des options de change : ....................................................................................... 25
Section 2 : Le marché des changes Marocain ................................................................................... 25
I.
Le régime antérieur ............................................................................................................... 26
1.
La gestion centralisée des devises par Bank Al Maghrib ....................................................... 26
2.
Cotation de date de valeur .................................................................................................... 26
II.
La convertibilité du Dirham ................................................................................................... 27
1.
Le concept de la convertibilité .............................................................................................. 27
2.
Les enjeux et contraintes ...................................................................................................... 28
III.
Les avantages et limites du marché de change marocain ................................................. 28
1.
Avantages .............................................................................................................................. 28
2.
Limites ................................................................................................................................... 29
5.1.
Les obstacles culturels ....................................................................................................... 30
5.2.
Les faiblesses structurelles ................................................................................................ 30
5.3.
Le manque d'information et de formation........................................................................ 30
Chapitre II : La gestion du risque de change ......................................................................................... 31
Section 1 : Le risque de change ......................................................................................................... 31
I.
Définition du risque de change ............................................................................................. 32
II.
Les facteurs qui entrainent le risque de change ................................................................... 32
III.
Les différents types de risque de change .......................................................................... 33
1.
Le risque de change de transaction....................................................................................... 33
2.
Le risque de change économique.......................................................................................... 34
3.
Risque de change de consolidation: ...................................................................................... 34
IV.
La position de change ........................................................................................................ 35
1.
Définition de la position de change....................................................................................... 35
2.
Les différents types de position de change ........................................................................... 36
2.1.
Position opérationnelle ..................................................................................................... 36
2.2.
Position structurelle .......................................................................................................... 36
2.3.
Position de trésorerie ........................................................................................................ 37
2.4.
Position à une échéance donnée ...................................................................................... 37
2.5.
Position globale ................................................................................................................. 37
2.6.
Position longue/position courte ........................................................................................ 37
V.
L’importance de la couverture du risque de change............................................................. 37
1.
Les effets du risque de change .............................................................................................. 38
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 112
1.1.
Les opérations commerciales ............................................................................................ 39
1.2.
Les opérations financières................................................................................................. 39
Section 2 : La gestion du risque de change ....................................................................................... 40
I.
Pourquoi gérer le risque de change ? ................................................................................... 40
II.
Processus de gestion du risque de change............................................................................ 41
1.
Définition des besoins et mesure de l’exposition au risque de change ................................ 41
2. Elaboration de la politique de l’entreprise sur le risque de change encouru et choix de la
stratégie de couverture pour le gérer ........................................................................................... 42
3. Couverture du risque en se familiarisant avec l’éventail des instruments de couverture
disponible ...................................................................................................................................... 42
4.
Application de la politique élaborée et ajustement périodique selon l’évolution des besoins
42
III.
Politiques de couverture du risque de change .................................................................. 43
1.
La non couverture ................................................................................................................. 44
2.
La couverture systématique .................................................................................................. 44
3.
La couverture sélective ......................................................................................................... 44
IV.
1.
Les techniques et instruments de couverture du risque de changes ............................... 45
Instruments internes ............................................................................................................. 46
1.1.
Règlement au comptant .................................................................................................... 46
1.2.
Le termaillage ou « lead and lag » : ................................................................................... 46
1.3.
Choix de la monnaie de facturation .................................................................................. 47
1.4.
Clauses d’indexation.......................................................................................................... 48
1.5.
La compensation ou Netting: ............................................................................................ 49
2.
Instruments externes : .......................................................................................................... 51
2.1.
Le change au comptant : le spot ....................................................................................... 51
2.2.
Les assurances de change :................................................................................................ 52
2.3.
Le change à terme ............................................................................................................. 52
2.4.
Les swaps de change ......................................................................................................... 54
2.5.
Les options de devises ....................................................................................................... 56
Conclusion ............................................................................................................................................. 60
Deuxième partie : La mise en place d’une procédure de couverture du risque de change au sein de la
société Les Celliers de Meknes. ............................................................................................................. 61
Introduction........................................................................................................................................... 61
Chapitre I : Le risque de change au sein de la société Les Celliers de Meknes ..................................... 61
Section 1 : Présentation de la société « Les Celliers de Meknès S.A » .............................................. 61
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
Page 113
I.
Historique .............................................................................................................................. 61
II.
Fiche signalétique de la société :........................................................................................... 62
III.
Environnement des Celliers de Meknès ............................................................................ 62
1.
Le macro environnement ...................................................................................................... 63
1.1.
L’environnement géographique: ....................................................................................... 63
1.2.
L’environnement économique: ......................................................................................... 63
1.3.
L’environnement technologique: ...................................................................................... 63
1.4.
L’environnement politique : .............................................................................................. 63
2.
Le micro environnement ....................................................................................................... 64
2.1.
Les clients .......................................................................................................................... 64
2.2.
Les fournisseurs ................................................................................................................. 64
2.3.
Les banques ....................................................................................................................... 64
2.4.
Les concurrents ................................................................................................................. 65
IV.
Les départements au sein des Celliers de Meknès :.......................................................... 65
1.
Département technique : ...................................................................................................... 65
2.
Département industriel : ....................................................................................................... 65
3.
Département finance et comptabilité: .................................................................................. 65
4.
Département contrôle de gestion: ........................................................................................ 65
5.
Département achat et logistique : ........................................................................................ 65
6.
Département export :............................................................................................................ 66
7.
Laboratoire d’analyse : .......................................................................................................... 66
8.
Département ressources humaines : .................................................................................... 66
V.
Organigramme :..................................................................................................................... 67
VI.
La gestion au sein des Celliers de Meknès : ...................................................................... 68
1.
Carte d’identité gestion : ....................................................................................................... 68
2.
Répartition du CA : ................................................................................................................ 69
3.
Répartition de la clientèle : ................................................................................................... 69
4.
Répartition des fournisseurs : ............................................................................................... 70
5.
Répartition du coût de revient : ............................................................................................ 71
Section 2 : Le contexte global de gestion du risque de change au sein des Celliers de Meknes. ..... 71
I.
Naissance de la problématique de la gestion du risque de change ...................................... 71
1.
Le circuit d’importation et validation de facture .................................................................. 71
Section 3 : Diagnostic des comptes et statistiques sur l’évolution du cours et du résultat de change
sur une période significative. ............................................................................................................ 73
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
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I. Réalisation de statistiques sur l’évolution du cours et du résultat de change au titre de
l’année 2013. ................................................................................................................................. 74
II.
Traitement des comptes des Celliers de Meknes au titre de l’année 2013 .......................... 88
1.
Calcul des indicateurs ou des ratios ...................................................................................... 90
1.1.
Ratio gain de change/chiffre d’affaires ............................................................................. 90
1.2.
Ratio gain de change/résultat de l’exercice : .................................................................... 90
1.3.
Ratio perte de change/chiffre d’affaires : ......................................................................... 91
1.4.
Perte de change/résultat de l’exercice : ........................................................................... 91
Chapitre 2: Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change au sein des Celliers de
Meknes. ................................................................................................................................................. 92
Section 1: Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change au sein des Celliers
de meknes. ........................................................................................................................................ 92
I.
Importance d’une procédure administrative et/ou financière : ........................................... 93
II. Les préalables à la mise en place d’une procédure de gestion du risque de change au sein
des Celliers de Meknes : ................................................................................................................ 93
1.
Choix de la stratégie adéquate pour Les Celliers de Meknes : .............................................. 94
2.
Choix de l’instrument adéquat pour Les Celliers de Meknes ................................................ 95
Section 2 : L’intégration de la stratégie et l’instrument de couverture du risque de change dans le
manuel de procédures des Celliers de Meknes. ............................................................................... 99
Section 3 : Analyse des résultats et impacts attendus .................................................................. 101
Recommandations............................................................................................................................... 102
Conclusion ........................................................................................................................................... 107
Conclusion générale ............................................................................................................................ 108
Liste des références............................................................................................................................. 110
Annexes ............................................................................................................................................... 116
Mise en place d’une procédure de couverture du risque de change
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Annexes
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