URGENCES ET SECOURISME Page 1 sur 4 LES BRULURES A. Définition : La brûlure est une lésion de la peau et / ou des voies aériennes ou digestives provoquée par un agent causal. Plus de 50% des Brûlés ont moins de 15 ans. B. Physio-pathologie : 1. physiopathologie locale : •stase •ischémie •œdème (très précoce / très important) •hypoxie •inflammation locorégionale •inflammation généralisée Le facteur central dans la physiopathologie des brûlures réside toutefois dans lʹaccroissement de la perméabilité des vaisseaux sanguins. 2. physiopathologie générale : •Atteinte et défaillance multi-viscérale (détresse vitale, tableau de choc hypovolémique...) •Surinfection (1ère cause de mortalité) C. Les causes : La brûlure peut être provoquée par une exposition à : o la chaleur (corps, liquide, gaz chaud…) ; 90% des cas, o les substances chimiques (caustiques), o l’électricité (courant électrique), o le frottement (chaussures, vêtements…), o les radiations (soleil, UV, autres rayons) D. Signes : Une brûlure se caractérise par : son aspect, sa localisation, la présence de douleur, son étendue et son degré. a.Aspects d’une brûlure 3 La rougeur : Douloureuse, la rougeur traduit une atteinte superficielle de la peau (atteinte de la couche externe). 3 Les cloques ou phlyctènes : Uniques ou multiples et plus ou moins étendues, les cloques sont des vésicules qui traduisent une atteinte plus profonde de la peau. Cloques 3 La carbonisation : La peau, ressemblant à de la cire, est pâle ou noirâtre ou brunâtre. Toutes les couches de la peau sont atteintes. Ces brûlures sont souvent peu douloureuses car les terminaisons nerveuses ont été détruites. La perte de liquide est importante. Dr. AZZOUZE Fayssal URGENCES ET SECOURISME Page 2 sur 4 b.Localisation de la brûlure Elle doit être décrite avec précision notamment s’il s’agit de localisations particulières comme : • les brûlures des voies aériennes, objectivées par la présence de traces noires autour des narines et de la bouche, la présence de toux ou de crachats noirs (qui seront systématiquement recherchés en cas de victimes d’incendie), • les brûlures des mains, des plis de flexion, du visage • les brûlures à proximité immédiate des orifices naturels. c. Douleur de la brûlure La présence de douleur spontanée associée à la brûlure renseigne sur l’atteinte ou non des structures nerveuses. d. Etendue de la brûlure Le secouriste peut s’aider de la surface de la paume de la main de la victime qui est égale à 1% de sa surface totale de la peau, quel que soit l’âge. On peut se servir de la règle de 9 de Wallace pour déterminer la surface brulée en % : Surface de brûlure en % de surface corporelle chez l’adulte : Surface de brûlure en % de surface corporelle chez l’enfant : <1 an 1 an 5 ans 10 ans A 9,5 8,5 6,5 5,5 B 2,75 3,25 4,0 4,25 C 2,5 2,25 2,75 3,0 Pour lʹadulte il est plus facile de retenir la règle des 9%, chaque élément suivant représente 9% de surface corporelle : lʹensemble tête + nuque chaque membre supérieur la face antérieure du thorax la face postérieure du thorax face antérieure de lʹabdomen (abdomen + pelvis + organes génitaux externe) face lombaire + fesses face antérieure de chaque membre inférieur face postérieure de chaque membre inférieur Dr. AZZOUZE Fayssal URGENCES ET SECOURISME e. Degré : 1er degré atteinte épiderme superficiel signes - rougeur - chaleur - douleur - pas de phlyctène - 3à 4 jours cicatrisation - sans séquelles Page 3 sur 4 2ème degré superficiel 2ème degré profond 3ème degré destruction totale de lʹépiderme destruction épiderme basale et 1 partie destruction totale de la peau du derme et tissus sous cutanée - pas de phlyctènes - blanc, noir voir marron - plus cʹest profond, plus cʹest foncé - rouge - blanc, rosé - anesthésie totale - très sensible - baisse de la sensibilité - peau cartonnée - phlyctènes - phlyctènes - nécrose adhérente source dʹinfection - vaisseaux sous cutanée noires - 2 à 4 semaines - 1 à 2 semaines - mauvaise cicatrisation, toujours une - plus ou moins bonne cicatrice - pas de cicatrisation cicatrisation (si infection, destruction des cellules souches et donc pas de cicatrisation) En résumé : ) ) ) ) 1er degré = “coup de soleil” 2ème degré superficiel = Bulle (Phlyctène) 2ème degré profond = Approfondissement 3ème degré = Carbonisation / Aucune cicatrisation spontanée Schématiquement, on peut parler de : ) Brûlures graves : • cloque unique ou multiple d’une surface totale supérieure à celle de la moitié de la paume de la main de la victime ; • destruction plus profonde aspect noirâtre, blanchâtre ou brunâtre de la partie brûlée ; • brûlures du visage, de la main, du voisinage des orifices naturels et des articulations ; les brûlures de la bouche et du nez feront toujours craindre la survenue rapide d’une difficulté respiratoire (brûlures internes) ; • rougeur étendue de la peau chez l’enfant. ) Brûlures simples : • rougeur de la peau chez l’adulte, • cloque d’une surface inférieure à celle de la moitié de la paume de la main de la victime. E. Evlution et complications : L’évolution dépend de l’agent causal, étendue, profondeur, localisation, degré de gravité, terrain (nourrisson, sujets âgés, tares tel que le diabète) et l’infection. Les complications à craindre sont : • de dangers immédiats comme une défaillance circulatoire par perte de liquide ou une défaillance respiratoire par brûlure du visage ou inhalation de gaz ou vapeur chaude ou de fumée, • d’une douleur sévère, Dr. AZZOUZE Fayssal URGENCES ET SECOURISME Page 4 sur 4 • de conséquences plus tardives comme l’infection et les séquelles. Même après avoir supprimé la cause de la brûlure, ces effets se poursuivent. Sans action immédiate, elle peut s’étendre en profondeur et en surface. F. Principe de l’action de secours ) ) ) ) Supprimer la cause Refroidir pour limiter l’étendue, soulager la douleur et le gonflement, Lutter contre les conséquences : détresse circulatoire et respiratoire, Limiter le risque d’infection. G. C.A.T et gestes de secours à réaliser : 1) Supprimer la cause ou soustraire la victime à la cause, 2) Refroidir le plus tôt possible la surface brûlée, Refroidir les brûlures venant de se produire avec de l’eau ruisselante pendant 5 minutes chez l’enfant, 10 minutes chez l’adulte. L’arrosage immédiat d’une brûlure diminue son extension, limite ses conséquences et soulage la douleur. En cas de brûlure simple, l’arrosage peut être poursuivi pour limiter la douleur tant que la victime le souhaite. Dans le cas de brûlure grave, l’arrosage de la brûlure grave n’est réalisé que si : • la brûlure est récente, moins de 10 minutes, • l’étendu de la brûlure est < à 20 % (risque d’hypothermie), • la victime est consciente. 3) Retirer les vêtements de la victime sans ôter ceux qui collent à la peau, 4) Evaluer la gravité de la brûlure a. Si la brûlure est grave : • Allonger le brûlé sur la région non brûlée; sauf gêne respiratoire (position demi-assise), si possible sur un drap propre. • Lutter contre une détresse circulatoire ou respiratoire associée • Protéger la brûlure par un pansement ou un champ stérile sans percer les cloques. • Protéger la victime contre le refroidissement (couverture). • Surveiller la victime de manière continue. b. Si la brûlure est simple : • Continuer l’arrosage • Protéger la brûlure par un pansement stérile et ne pas percer la cloque. • Surveiller et demander à la victime si elle est vaccinée contre le tétanos. • Chez l’enfant et le nourrisson, toujours référer chez un médecin. 1. Cas particuliers a.Brûlures par produits chimiques : 3 Projection sur la peau et les vêtements : Ôter en se protégeant ou faire ôter immédiatement les vêtements imbibés de produits et les chaussures. Arroser abondamment à grande eau, le plus tôt possible pour éliminer le produit en cause pendant au moins 5 minutes. 3 Projection de liquide chimique dans l’œil : Rincer l’œil abondamment à l’eau le plus tôt possible, pendant au moins 5 minutes, en prenant soin que l’eau de lavage ne coule pas sur l’autre œil. b.Brûlures électriques : Il s’agit toujours d’une brûlure grave. La conduite à tenir dépend de l’état des fonctions vitales de la victime qui peuvent être gravement altérées immédiatement ou de façon retardée. c. Brûlures internes respiratoires par inhalation : Si la victime est consciente et présente des difficultés respiratoires, appliquer la conduite à tenir devant une victime qui présente une détresse respiratoire. d. Brûlures internes par ingestion : • ne pas faire vomir, • ne pas donner à boire, • allonger la victime sur le côté, • surveiller la victime et garder l’emballage du produit chimique en cause et le produit restant. Dr. AZZOUZE Fayssal