HDR Pierre-éric LAURI – soutenue le 18/12/2007 à SupAgro Montpellier
Université des Sciences de Montpellier II
Jury :
Christian Jay-Allemand, Pr Université Montpellier II, Président
Françoise Dosba, Pr, SupAGRO, Montpellier
Monique BODSON, Pr Université de Gembloux, rapporteur
Bertrand NEY, Pr AgroParisTech, rapporteur
Jan TRAAS, DR INRA, ENS LYON, rapporteur
Titre anglais :
Fruit tree architecture – From plant morphology to agronomy
Key words: plant architecture, interactions between architecture and pests and diseases,
organogenesis, flowering, branching, hydraulics, apple, latency, bud extinction
Mots-clés : architecture de la plante, interactions architecture - bio-agresseurs, organogenèse,
floraison, ramification, hydraulique, pommier, latence, extinction
Résumé : Mon activité de recherche, appuyée par l’encadrement d’étudiants, s’est développée autour
d’une thématique centrale, l’analyse architecturale de l’arbre fruitier. Mes travaux, sur pommier
essentiellement, ont tout d’abord montré l’intérêt de l’architecture comme outil de caractérisation de la
variabilité génétique existante (cultivars). J’ai mis en évidence que les différences variétales de
comportement architectural et fruitier pouvaient être bien expliquées par deux caractères discriminants
non analysés jusque-là : la mortalité physiologique des rameaux, appelé phénomène d’ « extinction »,
et l’aptitude au retour à fruit d’une année à la suivante sur le même rameau. Une relation positive a été
mise en évidence entre ces deux phénomènes : les cultivars à forte extinction ont en général une forte
aptitude au retour à fruit. Par ailleurs il a été montré que la longueur d’un rameau conditionne la
probabilité de floraison terminale et, en cas de floraison, la taille de l’inflorescence et son aptitude à la
nouaison. La succession temporelle des évènements joignant la formation d’un méristème à son
fonctionnement pluri-annuel apparaît donc comme un système hautement intégré et à déterminisme
précoce. Nos résultats suggèrent une régulation fonctionnelle et dynamique entre le nombre de
bourgeons en croissance dans une architecture et leurs potentiels organogénétiques individuels. Ils
nous ont conduit à formuler des hypothèses sur les effets de manipulations expérimentales (ex. taille,
arcure) sur l’architecture de l’arbre entier (ex. durée et rythmicité de croissance, probabilité de
floraison) et à les tester in horto. Ces travaux constituent la base de collaborations scientifiques
pluridisciplinaires sur deux axes principaux. Le premier est l’analyse de l’impact de manipulations sur
le climat lumineux intra-arbre et la contribution des différents types de rameaux à l’interception de la
lumière. Le second est l’étude des relations entre architecture et ravageurs-maladies. Il permet de
hiérarchiser les facteurs, directement ou indirectement liés à l’architecture, explicatifs du
développement des bioagresseurs. Ces deux axes de recherche sont le moteur de mon implication dans
différents programmes nationaux et internationaux, ainsi que dans des réseaux informels en France et à
l’étranger. Mes travaux s’étendent à d’autres espèces, comme le manguier en collaboration avec le
CIRAD où le couplage architecture(spatial)/phénologie(temporel) est approfondi. Mon programme
scientifique actuel se recentre sur ce qui est à la base de l’édification architecturale de l’arbre, la
croissance du rameau et la distribution et la nature de sa ramification axillaire. Il s’appuie sur des
collaborations pluridisciplinaires. Dans une première phase la recherche porte sur des rameaux arqués.
L’objectif est de mieux appréhender les mécanismes déterminant certains aspects de la ramification à
l’interface entre biomécanique (ex. : contraintes liées à l’arcure) et hydraulique (ex. : lien entre
conductance hydraulique des tissus xylémiens reliés au bourgeon et organogenèse). Des résultats
récents permettent de formuler des hypothèses sur les rôles respectifs des effets mécaniques et
environnementaux sur le patron de ramification observé.