projet de thèse

Telechargé par cbillongbayiha
Cette recherche en tse se situe dans le champ de la linguistique contrastive. La
linguistique contrastive est une branche de la linguistique qui s’intéresse aux similaris et aux
différences entre plusieurs sysmes linguistiques. Sur le plan historique, cette discipline est
récente puisque c’est dans les années 50 qu’elle prend son essor avec les travaux de Fries (1945)
dans Teaching and learning English as a foreign language et de Lado (1957) dans Linguistics
across cultures de telle sorte que de nos jours, elle comprenne plusieurs domaines entre autres
la linguistique comparée, la linguistique diachronique, les études synchroniques. Pour une
histoire plus détaillée, confère Kurteš (2006) et Yllera (2014). Les résultats des recherches
contrastives, faites pour identifier les interférences linguistiques et pour analyser les erreurs
commises par les locuteurs, étaient dès lors en faveur de l’enseignement des langues étrangères :
cette application s’est d’abord faite chez les Aricains après la Seconde Guerre mondiale et
ensuite dans certains pays européens. Yllera (2014) fait l’état des lieux de cette discipline :
Dans les années soixante, deux grandes tendances se sont développées. D'une part, le vaste
projet américain de comparaison de l'anglais avec les principales langues européennes et,
d'autre part, les travaux de stylistique comparée réalisés dans le monde francophone. Les
presses de l'Université de Chicago devaient publier des grammaires contrastives des
principales langues européennes comparées à l'anglais, les Contrastive Structure Series,
dirigées par Charles A. Ferguson…seules les comparaisons de l'anglais avec l'allemand
(Moulton 1962 ; Kufner 1962), l'italien (Agard et Di Pietro 1965a et 1965b) et l'espagnol
(Stockwell et Bowen 1965 ; Stockwell, Bowen et Martin 1965) ont vu le jour ; les
comparaisons prévues avec le français et le russe n'ont jamais paru. Quant à la stylistique
comparée…seulement des comparaisons du français avec l'anglais (Vinay et Darbelnet
1958), l'allemand (Malblanc 1968) et l'italien (Scavée et Intravaia 1979) ont vu le jour.
Sur le plan épistémologique, la linguistique contrastive était assimilée à une branche de
la linguistique théorique ou nérale et plus tard à celle de la linguistique appliquée jusqu’au
jour où elle est devenue une branche de la linguistique selon Fisiak (1980). C’est dans ce sens
que Bayiha (2019) atteste que : la linguistique contrastive est devenue une discipline à part
entière avec son objet, ses méthodes, ses objectifs. Elle ne vit pas en autarcie, elle entretient
des relations avec d’autres disciplines pour s’accommoder au caractère interdisciplinaire des
sciences. Ce qui fait que sur le plan théorique, la linguistique contrastive utilise les différents
modèles théoriques de chaque moment ; qu’elle emprunte ses modèles d'analyse aux grands
courants linguistiques du moment ; qu’elle emploie le plus souvent une démarche
sémasiologique et empirique, faisant une large part à l'équivalence traductrice, mais ce n'est que
récemment qu'elle a essayé d'évaluer le domaine qui lui est propre : le problème de la
comparabilité des langues [Yllera (2014)].
La large part de la linguistique contrastive dédiée à l’équivalence traductrice suscite
notre attention dans le cadre de cette recherche. Ce projet se subdivise en quatre points : le
premier point porte sur la suggestion de la problématique de létude ; dans le second, l’objectif
et la contextualisation de létude sont présentés ; le troisième point concerne l’état de la
question ; et le dernier est dédié à la présentation de la méthodologie que nous adopterons pour
cette étude.
1) PROBLÉMATIQUE
Il semble que lactivité traduisante est en plein essor dans sa pratique et dans sa théorisation.
Les traductions contemporaines par contre présentent toujours un té qui reste à parfaire et un
idéal à rechercher : l’équivalence globale. Nous entendons par équivalence globale, la somme
des divers types d’équivalence qui peuvent exister entre un texte source et son texte cible
comme l’équivalence lexicale, l’équivalence syntaxique, l’équivalence de sens, l’équivalence
culturelle, l’équivalence pragmatique, etc. Ce problème est vu par Gourney (2013 : 401) sous
un angle différent lorsqu’elle fait remarquer que « les spécificités différentielles des langues
comparées apparaissent liairement aux niveaux lexical, intra-phrastique et inter-phrastique et
elles sont la cause des problèmes de traduction… ». Ces spécificités différentielles intra-
phrastiques et inter-phrastiques entre les langues concernent aussi des opérations
propositionnelles que Chuquet et Paillard (1989) avaient déjà rangées parmi les problèmes de
traduction ; et par conséquent parmi les facteurs causant le manque d’équivalence globale. Et
plus tard, ces opérations propositionnelles ont été répertoriées dans le glossaire de linguistique
contrastive par Chuquet et Paillard (2017) pour montrer l’urgence avec laquelle elles doivent
être examinées dans le cadre des études contrastives anglais-français. C’est la raison pour
laquelle Kurteš (2006) souligne:
More specifically, equivalence in contrastive studies assumes that there is a universal
feature, an overall platform of reference, tertium comparationis, which enables the
comparison to be performed. The actual realization of that universal feature in the two
languages is what the contrastivist is interested in. In other words, equivalence is one of the
key issues of contrastive analysis, and the basic working law of the discipline
Questions de recherche
Cet état de choses nous amène à nous questionner sur :
- la participation de la mise en œuvre traductionnelle des opérations propositionnelles
pour l’équivalence globale entre certaines œuvres de Naomi Alderman et leur version
traduite respective ;
- la manière dont les opérations propositionnelles sont mises en œuvre dans certaines
œuvres de Naomi Alderman et leur version traduite respective ;
- les rapports entre l’actualisation des opérations propositionnelles dans les textes sources
et l’actualisation de celles-ci dans les versions traduites ;
- les moyens à user ou les moyens qui ont été usés, en matière du rendu des opérations
propositionnelles, pour atteindre un seuil satisfaisant en faveur de l’équivalence
globale ;
- la généralisation de ces moyens ou alors la possibilité de portabilité de ces moyens pour
analyser d’autres genres de textes traduits.
Pour le moment, les réponses à ces différentes questions auront une nature hypothétique ; et ces
hypothèses seront confires ou infirmées après l’étude proprement dite.
Hypothèses
- la mesure de l’équivalence globale entre une œuvre et sa version traduite relève des
études traductologiques. Avant de mesurer la participation des opérations
propositionnelles pour l’équivalence globale, il est nécessaire de se rassurer du degré de
celle-ci dans les œuvres à étudier. Raková (2014) rapporte la déclaration de Toury
(1995 :61) et de Moya (2010 :141) : il n´a pas de sens de se demander si les deux textes,
original et traduit, sont équivalents, mais plutôt quel type et degré équivalence tra-
ductive il y a entre eux. Pour ce qui est des œuvres en études, l’équivalence globale
serait satisfaisante parce que les ressources textuelles et contextuelles auraient été
artistiquement mises en œuvre de manière à ce que l’objectif de leur création et de leur
traduction soit atteint. En clair, les opérations propositionnelles auraient été actualisées
dans les œuvres de Naomi Alderman et rendues dans leur version respective au moyen
de la langue cible de manière acceptable.
- Ces opérations propositionnelles seraient mises en œuvre dans les textes sources et les
textes d’arrivée de façon irrégulière, c’est-à-dire à laide des structures multiples et
variées ; tantôt de même nature, tantôt de nature différente. La comparaison des textes
sources et des textes cibles respectifs révèlerait que certaines structures dans lesquelles
les opérations propositionnelles ont été actualisées, seraient rendues par les structures
ayant les mêmes opérations propositionnelles ou contenant les opérations
propositionnelles de même nature, mais de formulation différente, ou par une opération
propositionnelle différente ou encore par un fait de langue qui n’a rien avoir avec les
opérations propositionnelles.
- les rapports entre l’actualisation des opérations propositionnelles dans les textes sources
et l’actualisation de celles-ci dans les versions traduites seraient perceptibles sur trois
plans : le plan syntaxique, le plan sémantique et lemploi des procédés de traduction. Le
plan syntaxique pourrait inclure le rapport de correspondance formelle et le rapport de
dissimilari formelle ; les rapports de type sémantique concerneraient le rapport
d’égalité de sens ou de correspondance notionnelle, le rapport d’igalité de sens et le
rapport miti; l’emploi des procédés de traduction déterminerait deux types de rapport
à savoir : le rapport de normalisation qui met en exergue les procédés normés et le
rapport de créativité qui se traduisent par les procédés créatifs ou l’écart traductionnel.
- Les moyens qui auraient été usés seraient les constructions classiques et les
constructions innovantes pour satisfaire la nature artistique des œuvres. Les
constructions classiques rendent compte des normes qui régissent la langue tandis que
la seconde catégorie porte sur des constructions peu connues et moins répandues que
l’auteur ou le traducteur crée sous certaines conditions. Que ce soit dans l’une ou l’autre
catégorie, les moyens qui auraient été utilis en matière du rendu des opérations
propositionnelles ne seraient pas exhaustifs puisque d’autres moyens pourraient être
convoqués et appliqués dans le même environnement textuel pour parfaire la qualité des
rendus, améliorant en conséquence le seuil de l’équivalence globale entre les textes
sources et les textes cibles.
- La généralisation des moyens employés pour le rendu des opérations propositionnelles
dans ces œuvres dépendrait de leur nature. Les constructions classiques pourraient être
généralisées parce que leur usage témoigne leur transport de certaines œuvres
antérieures pour celles sur lesquelles se base notre étude ; pour les constructions
innovantes, leur généralisation devrait d’abord être précédée par leur test dans plusieurs
autres études similaires dans le but de rifier leur applicabilité.
2) Objectif et contextualisation
Léquivalence globale incluant les opérations linguistiques, notre travail en thèse se donne
pour objectif d’examiner la manière dont les opérations propositionnelles (différentes des
relations propositionnelles telles que : la coordination, la subordination, et la juxtaposition) ont
été mises en œuvre dans certaines œuvres de Naomi Alderman et la manière dont celles-ci ont
été rendues dans leur version traduite respective. À cet effet, Gourney (2013 : 398) précise :
L’intérêt d’étudier la traduction des énoncés…est double. Tout d’abord, il permet de
présenter en cours de traduction les 3 niveaux auxquels sont observées linéairement les
différences récurrentes entre l’anglais et le français : niveaux lexical, intra-phrastique,
inter-phrastique. Ensuite, ce fait de langue [incise] constitue un point dentrée
particulièrement intéressant dans les études contrastives appliquées à la traduction
littéraire.
Ces axes de travail seront réalisés dans une perspective contrastive et à l’aide de la théorie sens-
texte.
Parlant de la perspective contrastive, elle suppose au moins deux systèmes linguistiques à
partir desquels l’étude sera faite. Dans le cadre de notre travail de recherche, la perspective
contrastive va inclure l’anglais et le français. Par ailleurs, puisque notre outil méthodologique
est un corpus bilingue, il nous semble que la théorie sens-texte nous permettra de saisir les
subtilités du rendu des opérations propositionnelles (la dislocation, l'extraction, l'incise,
l'intégration syntaxique, la topicalisation, la clivée, les imbrications des circonstants, la
relativation, l’emphase). De plus, l’argument en faveur de l’usage de cette théorie est que le
travail interprétatif pendant l’activide traduction aboutit finalement à l’obtention d’un sens
du texte source, que le traducteur convertit en texte dans la langue cible.
3) L’ÉTAT DE LA QUESTION
Nous allons d’abord brièvement aborder l’aspect historique et la présentation interne de la
torie sens-texte à cause du format de cet exposé. Ensuite nous nous contenterons de passer
en revue un certain nombre de travaux dans lesquels cette théorie a été mise en œuvre et enfin
nous ferons aussi l’état de la question des travaux sur les œuvres de Naomi Alderman.
La théorie sens-texte est une théorie qui a une riche et longue histoire. Elle a été fondée à
Moscou dans les années 1960 par Igor Mel’čuk et par A. Zholkovsky pour combler les
insuffisances présentées par la Grammaire nérative-transformationnelle. Au fil du temps,
après la formation du Cercle Sémantique de Moscou, plusieurs auteurs de divers background
linguistique ont œuvré pour son développement. Les preuves de l’essor de cette théorie sont la
publication des travaux récents à l’instar de : Semantics : from Meaning to Text de Igor Melčuk,
vol. 1 (2012), vol. 2 (2013), vol. 3 (2015) ; An Advanced Introduction to Semantics : a Meaning
Text Approach de Igor Mel’čuk et Jasmina Milíćevic (2020). En clair, Mel’čuk (1992)
reprécise :
La théorie Sens-Texte (TST) n'est pas une nouveauté linguistique. Comme nous l'avons
déjà dit, ses fondements ont été jetés dans les années 1960, à Moscou, par A. Zholkovsky
(présentement, à University of Southern California, Los Angeles) et l'auteur de ces lignes
(voir iolkovskij et Mel'čuk 1965, 1967). Peu après, Ju. Apresjan s'est joint à nous, et le
noyau de ce qu'on allait appeler le CERCLE SÉMANTIQUE DE MOSCOU a été ainsi
formé. Depuis, des dizaines de personnes ont apporté leur contribution au développement
de la TST et du MST, tant à partir du russe qu'à partir d'un certain nombre d'autres langues
(anglais, fraais, allemand, polonais, tatare, somalien). Des recherches ont été effectuées
dans tous les domaines de la linguistique, sauf en phonologie.
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