DÉCEMBRE 2014 LE PRODUCTEUR DE LAIT QUÉBÉCOIS
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GÉNÉTIQUE
activité tout appropriée. On apprend
à travailler avec notre animal, à l’ob-
server, à ajuster son alimentation, à le
préparer pour qu’il soit à son meilleur.
Le Québec présente trois jugements
R & B d’envergure provinciale, soit au
printemps, à l’été et à l’automne, en
plus de deux jugements régionaux qui
récompensent les meilleurs individus
R & B. Jusqu’à 90 sujets par jugement
sont exposés année après année. À
cette occasion, les animaux les mieux
conformés paradent ensemble, les uns
contre les autres. Rien de mieux pour
comparer les animaux similaires sur
le marché, d’autant plus que la valeur
de l’animal peut augmenter de façon
considérable lorsque de bons résultats
sont obtenus.
LA GÉNOMIQUE
Un 2e marché qui peut être visé
par les mordus des R & B est celui
des hauts indices génétiques. Depuis
l’arrivée de la génomique dans les éva-
luations génétiques en 2009, l’élevage
d’un sujet avec de hauts indices géné-
tiques connait un véritable engoue-
ment. Depuis longtemps, l’industrie
laitière canadienne prône l’exploitation
d’animaux rentables en publiant, pour
chacun d’eux, un indice de profit à vie.
Plus l’indice de profit à vie génomique
(IPVG) d’un animal est élevé, plus ce
dernier possède le potentiel de trans-
mettre les qualités souhaitées dans la
race, et plus l’animal sera rentable. On
considère que pour chaque 100 points
d’IPVG supplémentaires, une vache au
3e vêlage sera plus profitable qu’une
autre de 100 $ (Réseau laitier cana-
dien, 2014).
Ainsi, lorsqu’un producteur laitier
possède un animal R & B présentant
un IPVG élevé, il n’en faut pas plus
pour que les centres d’insémination et
les autres producteurs démontrent de
l’intérêt. Des contrats de taureaux ou
d’embryons sont alors signés avec le
propriétaire de l’animal. Les montants
transigés sont très variables, selon
les atouts de l’animal concerné, la
qualité de sa généalogie, les taureaux
de l’heure, etc. Ces contrats peuvent
devenir très lucratifs lorsque l’animal
répond bien au transfert embryonnaire
ou à la fécondation in vitro. Au Québec,
les meilleurs sujets R & B en IPV ont
une moyenne de parents génomique
(MPG) d’environ 3 000.
et faiblesses des taureaux à utiliser
et suivent les tendances du marché.
Ils exploitent des meilleures familles
R & B. Ils possèdent une banque d’ani-
maux R & B assez importante pour
satisfaire la demande des producteurs
laitiers qui veulent en acquérir. Bref,
ils deviennent LA référence pour ceux
qui désirent développer cet aspect de
leur entreprise.
Ces producteurs laitiers se sont
différenciés pour aller chercher une
valeur ajoutée à leur entreprise, un
revenu supplémentaire au lait qu’ils
produisent quotidiennement. Ils ne
font pas que traire des vaches, ils
exploitent également la diversité géné-
tique que peut offrir la race holstein.
Cette diversité ne s’arrête pas seu-
lement à la couleur du pelage : un
producteur laitier peut sélectionner en
fonction de trois autres spécialités, soit
les expositions, les indices génétiques
et le gène acère (sans corne). Tout ça
dans le but d’augmenter la valeur de
ses animaux R & B.
SE COMPARER PARMI
LES MEILLEURS
Donner naissance à des holsteins
R & B représente un certain défi, car
le hasard entre en jeu. Mais lorsqu’on
a encore plus le goût du dépassement,
participer à un jugement dans le cadre
d’une exposition agricole s’avère une
organisées, on retrouve, pratiquement
en tout temps, des lots provenant de
familles R & B, signe qu’il y a plusieurs
intéressés pour cette génétique.
Par contre, élever un animal d’ex-
ception ne se fait pas si facilement.
La clé du succès se trouve dans la
qualité du croisement et les efforts
déployés pour le développement
maximal de l’animal. Les petites atten-
tions quotidiennes portées à l’animal
en question, comme à l’ensemble du
troupeau, seront récompensées tôt
ou tard. Alimentation équilibrée en
fonction des besoins, confort idéal,
exercice, taillage des sabots et soins
vétérinaires ne sont que des exemples
de soins obligatoires à apporter à un
animal pour qu’il grandisse et se déve-
loppe au maximum. Quand tous les élé-
ments de l’environnement idéal sont
réunis, l’animal ne peut qu’exprimer
son plein potentiel génétique.
Lorsqu’on réussit à élever des
sujets R & B avec lesquels on aime
travailler, il est normal de chercher à
les multiplier. Selon Holstein Canada,
le Québec compte 13 troupeaux possé-
dant plus de 40 % d’individus holsteins
R & B alors qu’ailleurs au Canada, on
en trouve 37. Les propriétaires de ces
troupeaux ont choisi de se démar-
quer et de se différencier de cette
façon. Qu’est-ce qui les caractérise?
Ils connaissent par cœur les forces