Les Musiques Actuelles, entre enseignement et phénomène de société ; comment faire le lien ? A. Introduction Actuellement, le monde de la musique est en perpétuelle mutation et le regard que nous portons sur elle évolue aussi. Par le biais du gouvernement, c’est son enseignement général qui se met à jour en prenant exemple sur la modernité et les véritables besoins de la société. Ce changement porte un nom : Les Musiques Actuelles. Ce terme a été trouvé il y a une vingtaine d’années par le Ministère de la Culture afin de caractériser les genres musicaux de notre époque : Ceci dans une logique de reconnaissance de ces musiques par les institutions aux travers d’opérateurs culturels et par la mise en place de dispositifs de financement favorisant la création, la pratique, la diffusion et l’enseignement. De manière objective, après avoir défini ce que sont les Musiques Actuelles, nous verront dans ce mémoire les politiques culturelles qui ont servi à les développer, en France et en Europe. Nous aborderons leurs caractéristiques et leur position dans la société : ce qui est primordial pour ensuite poser les bases d’une pédagogie complète et adaptée à l’élève (J’utiliserai les exemples, les attentes et les mises en situation de mon propre passé en école de musique). La dernière partie sera réservée à la spécificité de la batterie, de son enseignement et du lien qu’elle a toujours entretenu avec les Musiques Actuelles. B. Politiques culturelles des Musiques Actuelles 1. Qu’est-ce que les Musiques Actuelles ? a. Récapitulatif des regroupements musicaux La Musique n’est qu’une histoire d’évolution : depuis l’invention de la quinte en Chine dix-mille ans avant Jésus-Christ (en passant par la polyphonie, les recherches sur l’atonal jusqu’à aujourd’hui), les styles se développent avec leur temps. Malgré cela, on cherche absolument à les regrouper. On peut dès à présent distinguer six groupes notoires : Les musiques savantes : relatives aux traditions musicales impliquant des considérations structurelles et théoriques avancées, comme l’ensemble des musiques classiques, les musiques minimalistes et contemporaines. Les musiques traditionnelles : associées à une culture nationale, régionale ou à une zone géographique. Elles prennent compte des goûts de chaque époque (choix des instruments, interprétation)… Elles se différencient des musiques dites folkloriques car elles ne visent pas à montrer le passé (avec costumes, etc.) Les musiques populaires : elles se nourrissent des traditions musicales occidentales et profitent des plus récentes innovations commerciales et technologiques. Elles sont les plus consommées dans les pays industrialisés et touchent la majorité des groupes sociaux. Les musiques urbaines : nées du blues, elles concentrent la culture Hip-hop, dont le rap, le ska, une variance du reggae, ainsi que tous les styles inspirés du funk et du jazz nés « dans la rue ». Les musiques amplifiées : terme institutionnel créé par les Affaires Culturelles au début des années 90, désignant les musiques nécessitant une sonorisation et utilisant des amplificateurs. b. Définition approximative Après ces regroupements parfois excessifs, empiétant les uns sur les autres, sont arrivées les Musiques Actuelles. Ce terme a vu le jour en 1990 et regroupe par définition tous les styles qu’il nous est donné d’entendre actuellement : le jazz et les musiques improvisées, la chanson, les musiques du monde, ainsi que le rock, la pop, l’électro, etc. Ce domaine peut se résumer en une palette d’esthétiques dont la pratique n’est pas académique ; Elle rassemble toutes les musiques que l’on peut différencier de la Musique Savante. c. Caractéristiques d’un tel regroupement Ainsi, nous pouvons observer que le Ministère s’est alors, jusqu’à il y a environ vingt ans, uniquement préoccupé de cette dernière au détriment des premières. Nous sommes aussi forcés de constater que la mise au pluriel des « Musiques Actuelles » montre l’incapacité du Ministère à prendre en considération chacun de ces différents genres. Dès lors, on peut se demander de quelles manières il est possible de prendre des décisions adaptées à l’ensemble de ces musiques à partir du moment où elles ne se ressemblent pas. Et c’est peut-être là l’intérêt d’un tel regroupement : élargir les limites de la culture musicale hors des frontières jusque-là très conformistes. 1 2. Prémices d’une évolution culturelle générale a. Les Musiques Actuelles en Europe Hors des frontières géographiques de notre pays, les Musiques Actuelles sont dans des stades bien plus avancés. Les pays frontaliers ont développé depuis longtemps des écoles contemporaines spécialisées comme l’Institute For Performing Arts de Liverpool qui enseigne tous les arts inscrits dans la modernité ou encore la Jazz & Rock Schule de Freiburg qui a dû attendre jusqu’à 2004 pour pouvoir faire un partenariat avec la France… Parallèlement à l’enseignement, ce domaine touche davantage de gens avec les concerts et les festivals. b. La Hongrie, berceau de la Musique Actuelle en Union européenne La Hongrie était sûrement un des pays, avec la Grande-Bretagne, les plus précoces dans la mise en place de projets visant à promouvoir les Musiques Actuelles. Elle accueille chaque année le plus grand festival européen réunissant la crème des artistes modernes : c’est à Budapest que se déroule le Festival Sziget, considéré comme le nouveau « Woodstock » : 5 scènes spécialisées dans un style précis (la plus grande a une capacité de 50 000 personnes). L’affluence du public et le nombre d’artistes présents étant exponentiel d’année en année, il n’est pas difficile de constater l’importance de cette culture musicale populaire. c. Initiatives antérieures de l’Etat français En France au niveau politique, on ne commence à prendre en compte les Musiques Actuelles qu’à partir du Ministère de Jack LANG (1981-1993). En effet, il est le premier à reconnaître officiellement le Rock et à prendre des mesures pour ce genre musical. C’est à ce moment-là que l’on prend conscience que de nombreuses musiques sont ignorées. Une politique pour la réduction des inégalités est alors engagée… En 1982, on assiste à la création de la Fête de la Musique, initiative en faveur des musiques populaires qui a toujours un grand succès auprès du public. De plus, Jack LANG soutiendra aussi les grands festivals tels que Le Printemps de Bourges ou les Trans-Musicales, lieux importants de diffusion des Musiques Actuelles. 3. Processus de développement a. Les nouvelles institutions Catherine TRAUTMANN accède ensuite au Ministère de la Culture et de la Communication et prend des réformes importantes, elle crée la Direction de la Musique, de la Danse, du Théâtre et du Spectacle (DMDTS) : toutes ces musiques sont alors officiellement reconnues. Elle lance aussi le Conseil Supérieur des Musiques Actuelles (CSMA) qui réunit des acteurs de la culture à tous les niveaux tels que des directeurs de DRAC, des professionnels de la Musique, le Ministère de la Culture et de la Communication… qui aura pour mission d’améliorer la structuration du secteur. Enfin, il a été imposé au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) de faire appliquer des critères précis de diversité musicale. Cette démarche entre dans le cadre d’une politique en faveur de la diffusion de nouveaux artistes. b. Le phénomène en chiffres La ministre demande aussi un état des lieux à la Commission Nationale pour les Musiques Actuelles. Suite à ce rapport, elle augmente le budget pour ce secteur de 40% (35 millions de francs, soit 5,3 millions d’euros en 1997) afin de soutenir le réseau de diffusion. Pour la première fois, de l’argent est spécialement prévu pour ces musiques dans le budget de la DMDTS. Enfin, avec l’arrivée de Renaud DONNEDIEU DE VABRES en 2004, les Musiques Actuelles bénéficient à nouveau d’une politique culturelle particulière. Lors d’une allocution au Forum National des Musiques Actuelles (ForuMa) en 2005, il justifie son engagement par des chiffres montrant l’importance des musiques populaires dans le paysage culturel français : plus de 70% des musiciens professionnels en activité sont dans ce secteur. Afin d’aider à l’investissement et au fonctionnement des équipements ainsi qu’à la création, les Musiques Actuelles reçoivent aujourd’hui 20 millions d’euros de l’Etat. c. Décentralisation culturelle Cette reconnaissance par le Ministère amène alors les collectivités territoriales à s’intéresser au secteur : la décentralisation culturelle est lancée. Désormais, ce seront les Conseils Régionaux qui auront la charge de promouvoir le développement culturel de leur région. De plus, dans ce souhait d’impliquer les régions dans la diffusion des Musiques Actuelles, nous retrouvons cette envie de faire de ces musiques une culture pour tous, accessible à tous qui serait « l’expression de toutes les émotions et des moments forts de la vie de chacun » 1. 1 extrait de l’allocution de Renaud DONNEDIEU DE VABRES au ForuMa, le 7 octobre 2005 2 C. Apport des Musiques Actuelles dans la société 1. Position dans la société a. Une présence incontournable Après les missions de soutien aux Musiques Actuelles, les festivals et leurs médiatisations, il est difficile de ne pas y avoir accès. L’implication des supports audio – et – visuelle est d’autant plus nette ; Avant, les radios avaient une programmation pré-formatée, ne passant que des artistes ayant fait leurs preuves et limitant dont l’accès aux nouveaux artistes français. Il en est de même pour les chaînes de télévision et la diffusion de clips. On est partout enclin à entendre de la Musique Actuelle : dans les bus, dans la rue, à la radio, à la télévision, sur Internet, lors de festivals, de premières-parties de concerts, dans les écoles de musique…) b. Un patrimoine commun De plus en plus, la Musique passe d’une culture populaire de simples mélomanes à une pratique de loisir (nombreux sont ceux, même chez les désormais professionnels, qui ont gratté une guitare étant jeunes). Les œuvres que concentrent les Musiques Actuelles sont de caractère immédiat et elles nous parlent au présent et quasi physiquement. Elles touchent le domaine le plus populaire et sont destinées à être rejouées par le plus grand nombre : c’est d’ailleurs le système de publicité indirecte qu’utilise le groupe Metallica. « Les Musiques Actuelles se rangent alors docilement sur votre étagère du coté des objets de sous-culture, toutes empreintes à vos yeux de cette patine d’authenticité, de vérité et de force que seul l’"underground" sait offrir aux choses » 2. c. Les stéréotypes À Force d’être trop populaire, ce secteur est affublé d’images péjoratives, il entretient et subit le cliché d’une « musique de jeunes », bruyante et simpliste. Même si cela est parfois vrai, c’est alors au public de faire une sélection. « En 40 ans, le rock a considérablement évolué, on est passé de trois à deux accords » disait une citation mi-ironique, mi-véridique et regrettable du groupe The Strokes. La médiocrité musicale d’une grande majorité, et notamment – j’en suis convaincu – ce que sont censé représenter et démontrer les Victoires de la Musique, de ce que l’on entend aujourd’hui n’a, en aucun cas, de but artistique. 2. Risques et Faiblesses a. Finalité trop commerciale La musique, comme le cinéma en particulier, est un art mais aussi une énorme industrie. Et le rapport qu’entretiennent les Musiques Actuelles avec le très large public dont nous faisons partie en est le principal moteur (téléchargements, places de concert, ventes diverses…). Un chanteur en vogue n’est autre qu’un artiste qui fait vendre : les « top 50 » ne référencent pas les meilleures sorties d’albums mais les meilleures ventes. Fiers de ce constat, beaucoup d’artistes préfèrent viser large en se contentant de titres « médiocres » plutôt que de faire des choses de qualité (voire même élitistes) mais invendable. C’est le cas du pianiste-chanteur Peter Cincotti qui, après avoir sorti un premier album fantastique en trio jazz, se contente actuellement de ce qu’on pourrait appeler dans le jargon « de la soupe » : de la pop à structure harmonique ancestrale mais éprouvée commercialement. b. L’uniformité des styles On en arrive à la deuxième faiblesse à laquelle les Musiques Actuelles sont enclines. Les musiques à but commercial vont souvent de pair avec des styles bien précis, un peu comme « les tubes de l’été » : des sonorités exotiques, une vague de fraîcheur, des paroles et une chorégraphie simples, un clip alléchant. Phil Collins a raconté lors d’une interview une anecdote au sujet du formatage des styles musicaux : en 1981, la sortie de In The Air Tonight a fait un tabac par son originalité et le fait qu’on n’ait jamais entendu une musique pareille auparavant. Par après, ce tube a été pris comme exemple dans toutes les maisons de disques pour espérer avoir le même succès, populaire et commercial. Or, le titre de Phil Collins a justement marqué par sa nouveauté ! c. Stagnation artistique Une grande majorité des créations de la musique d’aujourd’hui n’est basée que sur des reprises, délibérées ou plagiaires. Manque d’inspiration ou but commercial ? Par exemple, deux gros succès du genre rock ne sont en réalité que de pâles copies : Where did you sleep last night de Nirvana et Black Betty de Ram Jam ont eu comme base commune un titre a capella du bluesman Lead Belly. D’autre part, le style rap (surtout en France) est justement né d’une incapacité de créer : on mixait des tubes de l’époque funk et disco pour en reprendre la 2 Citation du journaliste et critique Guillaume Leroyer 3 partie rythmique afin d’y ajouter un texte. Un parfait exemple, parmi tant d’autres, est celui du très connu Je danse le Mia (IAM) qui copie volontairement Give me the night de George Benson et d’autres références funk. 3. Richesse et particularités a. Un héritage conséquent Comme explicité dans la première partie de cet exposé, la Musique n’est que le fruit d’une évolution. Outre l’Histoire de la Musique, pur vivier d’inspiration et de création, on peut distinguer dans les Musiques Actuelles quatre grandes sources culturelles puisées à travers les âges et les continents : Les musiques populaires noires américaines (blues, jazz, rhythm & blues, funk, etc.) Les musiques savantes européennes (Musiques modernes et contemporaines, etc.) Les musiques populaires occidentales (disco, pop, musiques électroniques, variété, etc.) Les musiques sono-mondiales (Musiques du monde : gospel, reggae, negro-spirituals, etc.) b. La capacité d’un mélange stylistique Avec cette palette diversifiée, propre à notre époque, on assiste à une sorte de « darwinisme » musical : on puise dans les sources du rock, du hip-hop ou de l’électro, et c’est comme cela que l’évolution s’opère. Sans limites, cette hybridation des styles est très féconde : de sous-genres en sous-genres, les Musiques Actuelles croissent dans un métissage infini. Dans ce monde de liberté, on cultive sa différence, on se démarque de ce duquel on s’inspire : chacun peut y trouver sa place à condition de ne pas s’y perdre… c. Une révolution artistique Plus les progrès technologiques avancent, plus les Musiques Actuelles sont prospères. C’est pour elle un moyen de s’épanouir, et pourquoi pas être source de création. Aujourd’hui nous assistons à une forme de popularisation de la « façon de faire de la musique » : les logiciels de Musique assistée par ordinateur (MAO) se multiplient et se démocratisent. Comme pour le principe du pop art, la musique se met à portée de son public. N’importe quel musicien, amateur en général, peut se faire connaître du jour au lendemain en mettant une vidéo sur un site de diffusion. On découvre alors de nouveaux inconnus dont la notoriété n’est subitement faite qu’à partir d’une unique chanson… C’est le cas de Grégoire ou encore Kamini (encore faut-il savoir faire un tri à partir de ce raz-de-marée de pseudos-artistes…) D. L’enseignement des Musiques Actuelles 1. Amorce pour l’approfondissement culturel a. Revenir à la source Ce que l’enseignement des Musiques Actuelles peut apporter de neuf est peut-être la mise à jour du support pédagogique. En effet, on part des goûts de l’élève ou des styles qu’il est amené à entendre pour en déceler l’élément qui va le faire progresser ou augmenter sa culture personnelle. C’est alors un moyen de revenir à la source : il s’agit d’un travail de décryptage qui peut s’avérer passionnant. Il faut dorénavant être capable de retracer le cheminement musical exact de tout ce qui nourrit les Musiques Actuelles pour en apprécier la pertinence de création. Il semblerait que ce rôle soit celui du professeur : redonner les repères manquants, de resituer les choses, de faire les comparatifs nécessaires. Les Céline Dion, Whitney Houston et autres Mariah Carey ont au moins une fois repris All by myself d’Eric Carmen, véritable repère pour les jeunes chanteuses (un peu comme le serait un Maple Leaf Rag pour un élève de piano). Le rôle du professeur, outre la pratique, serait par exemple de resituer le morceau et d’en extraire une part de culture qui pourrait éveiller chez l’élève l’intérêt de la Musique Classique par exemple : la chanson s’inspire librement du 2ème concerto pour piano de Sergueï Rachmaninov. b. La possibilité de s’intéresser à tous les genres Une facette primordiale du travail d’un professeur (mais aussi de l’élève, futur musicien) est l’importance d’aborder tous les styles de musique. Avec un enseignement purement classique, la culture, bien que riche et incontournable, est restreinte ; Les notions de swing, de groove, d’improvisation sont bannies ; Les musiques du monde, leurs sonorités, leurs instruments sont omis. Les Musiques Actuelles ont cette particularité d’être déjà présentes sous la forme d’une palette multiculturelle. Pour un batteur, la connaissance des musiques latines est quasiment obligatoire pour la maîtrise parfaite des percussions et l’indépendance des membres (Dans les rythmes brésiliens, le batteur concentre alors tous les rythmes que feraient les percussionnistes d’une « batucada ») Gloria Estefan, Jocelyn Brown ou encore le groupe Incognito ont cette facilité de mélanger culture traditionnelle afro-cubaine et musique « populaire ». Ces chansons sont un support concret pour l’enseignement des rythmes de base de ce genre, le style afro-cubain, souvent mise de coté. [Si les musiciens du New York 4 Philharmonic avaient eu des notions de Musiques Actuelles, Bernstein aurait peut-être eu moins de mal à faire sonner le Mambo dans West Side Story] c. Evoquer l’Histoire de la musique et les influences Le troisième intérêt des Musiques Actuelles touche l’interprétation que ferait un musicien : la musique, en particulier pour les batteurs, n’est plus écrite à la note-près comme les partitions de caisse claire d’orchestres. La réussite d’un morceau, enregistrée en studio par exemple, tient à la capacité d’adaptation ou d’improvisation, partielle ou totale, du batteur. Au préalable, l’élève aura donc intérêt à connaître l’Histoire de la Musique pour se rapprocher au plus près de l’ambiance de la musique qu’il sera amené à interpréter plus tard… Chaque influence comporte des codes bien distincts qui la classent dans un genre bien précis : le Heavy-Metal est une variance du Hard-rock, provenant lui-même du Rock’n’Roll, une évolution moderne du blues. Si l’élève assimile les codes propres aux grandes familles musicales, son jeu sera adapté en plus d’être personnalisé. Il sera donc en mesure de tout accompagner, c’est un des rôles importants de la fonction de batteur. 2. Solution pour l’assiduité de l’élève a. Une source de motivation En poussant chaque école de Musique à créer un département des Musiques Actuelles, le gouvernement a peut-être trouvé la solution de motiver ses élèves musiciens, et peut-être même les autres à débuter un instrument. Dans cette ressource réside le fait que l’élève étudiera des œuvres qui lui seront familières, proche de lui et avec lesquelles il grandit. Nombreux sont les élèves qui ont déjà monté leur petit groupe amateur et qui rejouent encore et encore les standards « grunge » dans un local… L’enseignement des Musiques Actuelles sera alors complémentaire : ces élèves seront alors motivés à travailler leur partition du dernier titre de Superbus qu’ils ont en prévision de jouer avec leur groupe… b. La musique en groupe Les Musiques Actuelles permettent aussi un concept non-négligeable : l’art de jouer ensemble dans l’école. Parallèlement à un enseignement théorique et personnel, la pratique en groupe fait évoluer l’élève ; Il affronte de nouvelles situations, des expériences enrichissantes et constate une mise en place concrète de ce qu’il a appris, seul avec son professeur, durant l’année. L’Ecole des Musiques Actuelles (EMA) de Haguenau, dirigée par Denis Bildstein, fonctionne ainsi : des cours d’instruments, succédé d’une mise en relation d’élèves du même niveau (batterie, basse, guitare, chant, clavier). Ces formations travaillent ensemble des standards pop-rock d’Eric Clapton, des Doors ou encore Lionel Richie… Le principe de ces répertoires travaillés en groupes est une réussite. Les élèves se détachent de leur timidité et jouent en dehors de leur école, à l’occasion de la Fête de la Musique par exemple. c. De l’intérêt pour apprendre un style actuel Les formations créent au sein d’une école de Musique concentrent une deuxième caractéristique qui pousse d’autant plus les élèves à s’appliquer et s’impliquer dans leurs activités. Les titres qu’ils travaillent sont ceux qu’ils écoutent (ou en tous cas, ceux qui les intéressent). C’est peut-être là le tournant important que prend la voie de l’enseignement ; Le jeune musicien sera sur la même longueur d’onde que les œuvres ou les travaux qu’on lui impose. On a beaucoup de mal à l’intéresser à un style dont il ne se sent pas proche et dont il ne voit justement pas encore l’intérêt. En classe de terminale scientifique, on peine a suivre les cours de philosophie, il en est de même pour les cours en école de musique (que l’on choisit avant tout pour son loisir, contrairement à l’éducation au lycée) : aucun élève ne se passionnera pour les motets ou le baroque avant de s’intéresser à la musique d’aujourd’hui. 3. La batterie, instrument actuel a. Un instrument incontournable de modernité La batterie est un des instruments les plus récents de l’Histoire de la Musique : son invention remonte aux années 1920 de l’autre coté de l’atlantique, dans le pays du Jazz. Au début, les caisses étaient faites de peau d'animal et demandait énormément d’ajustement de la part des batteurs. D’abord dotée de trois accessoires basiques (grosse caisse, cymbale, caisse claire), d’autres compléments ont été ajoutés durant les âges et suivant les styles que la batterie était en mesure d’accompagner. Ce n'est qu'avec l'apparition de groupes tels que les Beatles que la batterie fut propulsée à l'avant scène et que celle-ci prit de la notoriété. On retrouve aujourd’hui des kits incluant d’innombrables toms et cymbales, mais aussi tous les styles de percussions (cabassa, cloches, tambourin, timbalès, bongos) adaptés en fonction du jeu du batteur. Ceci ne faisant qu’amplifier l’importance d’un tel instrument parmi un groupe. Il est donc clairement inscrit dans la modernité et se révèle être la base de toutes les créations émanant des Musiques Actuelles. 5 b. Le sine qua non de la musique actuelle Acoustique, électronique, abstraite ou conceptuelle, la touche spéciale rendue par l’apport rythmique de la batterie est immanquable. Elle est devenue le pilier général de n’importe quelle création, si bien qu’elle suffit parfois seule à remplir l’accompagnement d’une chanson (ou d’une musique de style électro en général) : son caractère harmonique étant suffisant pour poser l’ambiance « percussive », même sans basse. C’est le cas pour beaucoup de gros succès : They don’t care about us de Michael Jackson, Los Endos de Genesis, We will Rock you de Queen, Daftendirekt de Daft Punk… c. Un batteur donne la véritable ampleur à la musique D’après la façon dont la partie batterie est jouée, le jeu syncopé ou non, les éléments du kit et leur utilisation, une musique arrive à dégager son vrai message. C’est aussi la capacité du batteur à « sentir » ce qu’il joue, lors d’un bal par exemple, qui fera que les gens se lèveront tout seul pour aller danser… Et c’est souvent la simplicité qui paye : un batteur sobre et précis est un artiste très demandé. C’est le cas pour beaucoup de gens dans le domaine : Steve Gadd, Rick Marotta, Bernard Purdie, etc. Sans complexité, N’Dugu Chancler donne le « feeling » si particulier qui fait de Billie Jean la chanson pop par excellence. Conclusion Les Musiques Actuelles sont le symbole de la modernité et de la diversité musicale. Aborder tous styles, en tant que batteur du moins, favorise la création, le jeu, l’indépendance des membres et donc la progression d’un élève. Or, à l’heure où l’on vante les mérites des Star academy, où l’on peut se servir d’outils de création sans passer par la case départ de l’initiation musicale, où n’importe qui peut faire connaître son style en diffusant une vidéo sur Internet, a-t-on réellement besoin d’apprendre les Musiques Actuelles dans une école de Musique ? C’est pourquoi ces dernières se doivent de garder l’étendue culturelle la plus large possible pour proposer à l’élève l’éducation et la culture d’un art qui tend à rester majeur… Sources : Informatiques : http://www.europpop.org/index.php?id=8&L=1 http://www.amb-france.com/article.php?ida=2 http://www.addm22.com/presentations/etudes/zic_zac/intro.pdf http://www.ac-grenoble.fr/educationartistique.isere/spp.php?article128 http://www.animafac.net/article.php2?id_article=495 Discographiques : I changed the rules, Peter Cincotti (2003) … Hits, Phil Collins (1981) Absolutely the Best, Lead Belly (réédition : 2000) Anthologie, IAM (2004) The very best of, George Benson (réédition : 2003) Concerto pour piano n°2 / Prélude op.32, Sergueï Rachmaninov (réédition : 2001) The very best of, Gloria Estefan (réédition : 2006) History, Michael Jackson (2006) Second out, Genesis (1977) 6 News of the world, Queen (1977) Homework, Daft Punk (1996) 7