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Politiques culturelles des Musiques Actuelles

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Les Musiques Actuelles, entre enseignement et phénomène de société ; comment faire le lien ?
A. Introduction
Actuellement, le monde de la musique est en perpétuelle mutation et le regard que nous portons sur elle
évolue aussi. Par le biais du gouvernement, c’est son enseignement général qui se met à jour en prenant exemple
sur la modernité et les véritables besoins de la société. Ce changement porte un nom : Les Musiques Actuelles.
Ce terme a été trouvé il y a une vingtaine d’années par le Ministère de la Culture afin de caractériser les
genres musicaux de notre époque : Ceci dans une logique de reconnaissance de ces musiques par les institutions
aux travers d’opérateurs culturels et par la mise en place de dispositifs de financement favorisant la création, la
pratique, la diffusion et l’enseignement.
De manière objective, après avoir défini ce que sont les Musiques Actuelles, nous verront dans ce
mémoire les politiques culturelles qui ont servi à les développer, en France et en Europe. Nous aborderons leurs
caractéristiques et leur position dans la société : ce qui est primordial pour ensuite poser les bases d’une
pédagogie complète et adaptée à l’élève (J’utiliserai les exemples, les attentes et les mises en situation de mon
propre passé en école de musique). La dernière partie sera réservée à la spécificité de la batterie, de son
enseignement et du lien qu’elle a toujours entretenu avec les Musiques Actuelles.
B. Politiques culturelles des Musiques Actuelles
1. Qu’est-ce que les Musiques Actuelles ?
a. Récapitulatif des regroupements musicaux
La Musique n’est qu’une histoire d’évolution : depuis l’invention de la quinte en Chine dix-mille ans
avant Jésus-Christ (en passant par la polyphonie, les recherches sur l’atonal jusqu’à aujourd’hui), les styles se
développent avec leur temps. Malgré cela, on cherche absolument à les regrouper. On peut dès à présent
distinguer six groupes notoires :
 Les musiques savantes : relatives aux traditions musicales impliquant des considérations




structurelles et théoriques avancées, comme l’ensemble des musiques classiques, les musiques
minimalistes et contemporaines.
Les musiques traditionnelles : associées à une culture nationale, régionale ou à une zone
géographique. Elles prennent compte des goûts de chaque époque (choix des instruments,
interprétation)… Elles se différencient des musiques dites folkloriques car elles ne visent pas à
montrer le passé (avec costumes, etc.)
Les musiques populaires : elles se nourrissent des traditions musicales occidentales et profitent des
plus récentes innovations commerciales et technologiques. Elles sont les plus consommées dans les
pays industrialisés et touchent la majorité des groupes sociaux.
Les musiques urbaines : nées du blues, elles concentrent la culture Hip-hop, dont le rap, le ska, une
variance du reggae, ainsi que tous les styles inspirés du funk et du jazz nés « dans la rue ».
Les musiques amplifiées : terme institutionnel créé par les Affaires Culturelles au début des années
90, désignant les musiques nécessitant une sonorisation et utilisant des amplificateurs.
b. Définition approximative
Après ces regroupements parfois excessifs, empiétant les uns sur les autres, sont arrivées les Musiques
Actuelles. Ce terme a vu le jour en 1990 et regroupe par définition tous les styles qu’il nous est donné d’entendre
actuellement : le jazz et les musiques improvisées, la chanson, les musiques du monde, ainsi que le rock, la pop,
l’électro, etc. Ce domaine peut se résumer en une palette d’esthétiques dont la pratique n’est pas académique ;
Elle rassemble toutes les musiques que l’on peut différencier de la Musique Savante.
c. Caractéristiques d’un tel regroupement
Ainsi, nous pouvons observer que le Ministère s’est alors, jusqu’à il y a environ vingt ans, uniquement
préoccupé de cette dernière au détriment des premières. Nous sommes aussi forcés de constater que la mise au
pluriel des « Musiques Actuelles » montre l’incapacité du Ministère à prendre en considération chacun de ces
différents genres. Dès lors, on peut se demander de quelles manières il est possible de prendre des décisions
adaptées à l’ensemble de ces musiques à partir du moment où elles ne se ressemblent pas. Et c’est peut-être là
l’intérêt d’un tel regroupement : élargir les limites de la culture musicale hors des frontières jusque-là très
conformistes.
1
2. Prémices d’une évolution culturelle générale
a. Les Musiques Actuelles en Europe
Hors des frontières géographiques de notre pays, les Musiques Actuelles sont dans des stades bien plus
avancés. Les pays frontaliers ont développé depuis longtemps des écoles contemporaines spécialisées comme
l’Institute For Performing Arts de Liverpool qui enseigne tous les arts inscrits dans la modernité ou encore la
Jazz & Rock Schule de Freiburg qui a dû attendre jusqu’à 2004 pour pouvoir faire un partenariat avec la
France… Parallèlement à l’enseignement, ce domaine touche davantage de gens avec les concerts et les festivals.
b. La Hongrie, berceau de la Musique Actuelle en Union européenne
La Hongrie était sûrement un des pays, avec la Grande-Bretagne, les plus précoces dans la mise en
place de projets visant à promouvoir les Musiques Actuelles. Elle accueille chaque année le plus grand festival
européen réunissant la crème des artistes modernes : c’est à Budapest que se déroule le Festival Sziget, considéré
comme le nouveau « Woodstock » : 5 scènes spécialisées dans un style précis (la plus grande a une capacité de
50 000 personnes). L’affluence du public et le nombre d’artistes présents étant exponentiel d’année en année, il
n’est pas difficile de constater l’importance de cette culture musicale populaire.
c. Initiatives antérieures de l’Etat français
En France au niveau politique, on ne commence à prendre en compte les Musiques Actuelles qu’à partir
du Ministère de Jack LANG (1981-1993). En effet, il est le premier à reconnaître officiellement le Rock et à
prendre des mesures pour ce genre musical. C’est à ce moment-là que l’on prend conscience que de nombreuses
musiques sont ignorées. Une politique pour la réduction des inégalités est alors engagée… En 1982, on assiste à
la création de la Fête de la Musique, initiative en faveur des musiques populaires qui a toujours un grand succès
auprès du public. De plus, Jack LANG soutiendra aussi les grands festivals tels que Le Printemps de Bourges ou
les Trans-Musicales, lieux importants de diffusion des Musiques Actuelles.
3. Processus de développement
a. Les nouvelles institutions
Catherine TRAUTMANN accède ensuite au Ministère de la Culture et de la Communication et prend
des réformes importantes, elle crée la Direction de la Musique, de la Danse, du Théâtre et du Spectacle
(DMDTS) : toutes ces musiques sont alors officiellement reconnues. Elle lance aussi le Conseil Supérieur des
Musiques Actuelles (CSMA) qui réunit des acteurs de la culture à tous les niveaux tels que des directeurs de
DRAC, des professionnels de la Musique, le Ministère de la Culture et de la Communication… qui aura pour
mission d’améliorer la structuration du secteur. Enfin, il a été imposé au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel
(CSA) de faire appliquer des critères précis de diversité musicale. Cette démarche entre dans le cadre d’une
politique en faveur de la diffusion de nouveaux artistes.
b. Le phénomène en chiffres
La ministre demande aussi un état des lieux à la Commission Nationale pour les Musiques Actuelles.
Suite à ce rapport, elle augmente le budget pour ce secteur de 40% (35 millions de francs, soit 5,3 millions
d’euros en 1997) afin de soutenir le réseau de diffusion. Pour la première fois, de l’argent est spécialement prévu
pour ces musiques dans le budget de la DMDTS. Enfin, avec l’arrivée de Renaud DONNEDIEU DE VABRES
en 2004, les Musiques Actuelles bénéficient à nouveau d’une politique culturelle particulière. Lors d’une
allocution au Forum National des Musiques Actuelles (ForuMa) en 2005, il justifie son engagement par des
chiffres montrant l’importance des musiques populaires dans le paysage culturel français : plus de 70% des
musiciens professionnels en activité sont dans ce secteur. Afin d’aider à l’investissement et au fonctionnement
des équipements ainsi qu’à la création, les Musiques Actuelles reçoivent aujourd’hui 20 millions d’euros de
l’Etat.
c. Décentralisation culturelle
Cette reconnaissance par le Ministère amène alors les collectivités territoriales à s’intéresser au secteur :
la décentralisation culturelle est lancée. Désormais, ce seront les Conseils Régionaux qui auront la charge de
promouvoir le développement culturel de leur région. De plus, dans ce souhait d’impliquer les régions dans la
diffusion des Musiques Actuelles, nous retrouvons cette envie de faire de ces musiques une culture pour tous,
accessible à tous qui serait « l’expression de toutes les émotions et des moments forts de la vie de chacun » 1.
1
extrait de l’allocution de Renaud DONNEDIEU DE VABRES au ForuMa, le 7 octobre 2005
2
C. Apport des Musiques Actuelles dans la société
1. Position dans la société
a. Une présence incontournable
Après les missions de soutien aux Musiques Actuelles, les festivals et leurs médiatisations, il est
difficile de ne pas y avoir accès. L’implication des supports audio – et – visuelle est d’autant plus nette ; Avant,
les radios avaient une programmation pré-formatée, ne passant que des artistes ayant fait leurs preuves et limitant
dont l’accès aux nouveaux artistes français. Il en est de même pour les chaînes de télévision et la diffusion de
clips. On est partout enclin à entendre de la Musique Actuelle : dans les bus, dans la rue, à la radio, à la
télévision, sur Internet, lors de festivals, de premières-parties de concerts, dans les écoles de musique…)
b. Un patrimoine commun
De plus en plus, la Musique passe d’une culture populaire de simples mélomanes à une pratique de
loisir (nombreux sont ceux, même chez les désormais professionnels, qui ont gratté une guitare étant jeunes). Les
œuvres que concentrent les Musiques Actuelles sont de caractère immédiat et elles nous parlent au présent et
quasi physiquement. Elles touchent le domaine le plus populaire et sont destinées à être rejouées par le plus
grand nombre : c’est d’ailleurs le système de publicité indirecte qu’utilise le groupe Metallica. « Les Musiques
Actuelles se rangent alors docilement sur votre étagère du coté des objets de sous-culture, toutes empreintes à
vos yeux de cette patine d’authenticité, de vérité et de force que seul l’"underground" sait offrir aux choses » 2.
c. Les stéréotypes
À Force d’être trop populaire, ce secteur est affublé d’images péjoratives, il entretient et subit le cliché
d’une « musique de jeunes », bruyante et simpliste. Même si cela est parfois vrai, c’est alors au public de faire
une sélection. « En 40 ans, le rock a considérablement évolué, on est passé de trois à deux accords » disait une
citation mi-ironique, mi-véridique et regrettable du groupe The Strokes. La médiocrité musicale d’une grande
majorité, et notamment – j’en suis convaincu – ce que sont censé représenter et démontrer les Victoires de la
Musique, de ce que l’on entend aujourd’hui n’a, en aucun cas, de but artistique.
2. Risques et Faiblesses
a. Finalité trop commerciale
La musique, comme le cinéma en particulier, est un art mais aussi une énorme industrie. Et le rapport
qu’entretiennent les Musiques Actuelles avec le très large public dont nous faisons partie en est le principal
moteur (téléchargements, places de concert, ventes diverses…). Un chanteur en vogue n’est autre qu’un artiste
qui fait vendre : les « top 50 » ne référencent pas les meilleures sorties d’albums mais les meilleures ventes. Fiers
de ce constat, beaucoup d’artistes préfèrent viser large en se contentant de titres « médiocres » plutôt que de faire
des choses de qualité (voire même élitistes) mais invendable. C’est le cas du pianiste-chanteur Peter Cincotti qui,
après avoir sorti un premier album fantastique en trio jazz, se contente actuellement de ce qu’on pourrait appeler
dans le jargon « de la soupe » : de la pop à structure harmonique ancestrale mais éprouvée commercialement.
b. L’uniformité des styles
On en arrive à la deuxième faiblesse à laquelle les Musiques Actuelles sont enclines. Les musiques à
but commercial vont souvent de pair avec des styles bien précis, un peu comme « les tubes de l’été » : des
sonorités exotiques, une vague de fraîcheur, des paroles et une chorégraphie simples, un clip alléchant. Phil
Collins a raconté lors d’une interview une anecdote au sujet du formatage des styles musicaux : en 1981, la sortie
de In The Air Tonight a fait un tabac par son originalité et le fait qu’on n’ait jamais entendu une musique pareille
auparavant. Par après, ce tube a été pris comme exemple dans toutes les maisons de disques pour espérer avoir le
même succès, populaire et commercial. Or, le titre de Phil Collins a justement marqué par sa nouveauté !
c. Stagnation artistique
Une grande majorité des créations de la musique d’aujourd’hui n’est basée que sur des reprises,
délibérées ou plagiaires. Manque d’inspiration ou but commercial ? Par exemple, deux gros succès du genre rock
ne sont en réalité que de pâles copies : Where did you sleep last night de Nirvana et Black Betty de Ram Jam ont
eu comme base commune un titre a capella du bluesman Lead Belly. D’autre part, le style rap (surtout en France)
est justement né d’une incapacité de créer : on mixait des tubes de l’époque funk et disco pour en reprendre la
2
Citation du journaliste et critique Guillaume Leroyer
3
partie rythmique afin d’y ajouter un texte. Un parfait exemple, parmi tant d’autres, est celui du très connu Je
danse le Mia (IAM) qui copie volontairement Give me the night de George Benson et d’autres références funk.
3. Richesse et particularités
a. Un héritage conséquent
Comme explicité dans la première partie de cet exposé, la Musique n’est que le fruit d’une évolution.
Outre l’Histoire de la Musique, pur vivier d’inspiration et de création, on peut distinguer dans les Musiques
Actuelles quatre grandes sources culturelles puisées à travers les âges et les continents :




Les musiques populaires noires américaines (blues, jazz, rhythm & blues, funk, etc.)
Les musiques savantes européennes (Musiques modernes et contemporaines, etc.)
Les musiques populaires occidentales (disco, pop, musiques électroniques, variété, etc.)
Les musiques sono-mondiales (Musiques du monde : gospel, reggae, negro-spirituals, etc.)
b. La capacité d’un mélange stylistique
Avec cette palette diversifiée, propre à notre époque, on assiste à une sorte de « darwinisme » musical :
on puise dans les sources du rock, du hip-hop ou de l’électro, et c’est comme cela que l’évolution s’opère. Sans
limites, cette hybridation des styles est très féconde : de sous-genres en sous-genres, les Musiques Actuelles
croissent dans un métissage infini. Dans ce monde de liberté, on cultive sa différence, on se démarque de ce
duquel on s’inspire : chacun peut y trouver sa place à condition de ne pas s’y perdre…
c. Une révolution artistique
Plus les progrès technologiques avancent, plus les Musiques Actuelles sont prospères. C’est pour elle un
moyen de s’épanouir, et pourquoi pas être source de création. Aujourd’hui nous assistons à une forme de
popularisation de la « façon de faire de la musique » : les logiciels de Musique assistée par ordinateur (MAO) se
multiplient et se démocratisent. Comme pour le principe du pop art, la musique se met à portée de son public.
N’importe quel musicien, amateur en général, peut se faire connaître du jour au lendemain en mettant une vidéo
sur un site de diffusion. On découvre alors de nouveaux inconnus dont la notoriété n’est subitement faite qu’à
partir d’une unique chanson… C’est le cas de Grégoire ou encore Kamini (encore faut-il savoir faire un tri à
partir de ce raz-de-marée de pseudos-artistes…)
D. L’enseignement des Musiques Actuelles
1. Amorce pour l’approfondissement culturel
a. Revenir à la source
Ce que l’enseignement des Musiques Actuelles peut apporter de neuf est peut-être la mise à jour du
support pédagogique. En effet, on part des goûts de l’élève ou des styles qu’il est amené à entendre pour en
déceler l’élément qui va le faire progresser ou augmenter sa culture personnelle. C’est alors un moyen de revenir
à la source : il s’agit d’un travail de décryptage qui peut s’avérer passionnant. Il faut dorénavant être capable de
retracer le cheminement musical exact de tout ce qui nourrit les Musiques Actuelles pour en apprécier la
pertinence de création. Il semblerait que ce rôle soit celui du professeur : redonner les repères manquants, de resituer les choses, de faire les comparatifs nécessaires. Les Céline Dion, Whitney Houston et autres Mariah Carey
ont au moins une fois repris All by myself d’Eric Carmen, véritable repère pour les jeunes chanteuses (un peu
comme le serait un Maple Leaf Rag pour un élève de piano). Le rôle du professeur, outre la pratique, serait par
exemple de resituer le morceau et d’en extraire une part de culture qui pourrait éveiller chez l’élève l’intérêt de la
Musique Classique par exemple : la chanson s’inspire librement du 2ème concerto pour piano de Sergueï
Rachmaninov.
b. La possibilité de s’intéresser à tous les genres
Une facette primordiale du travail d’un professeur (mais aussi de l’élève, futur musicien) est
l’importance d’aborder tous les styles de musique. Avec un enseignement purement classique, la culture, bien
que riche et incontournable, est restreinte ; Les notions de swing, de groove, d’improvisation sont bannies ; Les
musiques du monde, leurs sonorités, leurs instruments sont omis. Les Musiques Actuelles ont cette particularité
d’être déjà présentes sous la forme d’une palette multiculturelle. Pour un batteur, la connaissance des musiques
latines est quasiment obligatoire pour la maîtrise parfaite des percussions et l’indépendance des membres (Dans
les rythmes brésiliens, le batteur concentre alors tous les rythmes que feraient les percussionnistes d’une
« batucada ») Gloria Estefan, Jocelyn Brown ou encore le groupe Incognito ont cette facilité de mélanger culture
traditionnelle afro-cubaine et musique « populaire ». Ces chansons sont un support concret pour l’enseignement
des rythmes de base de ce genre, le style afro-cubain, souvent mise de coté. [Si les musiciens du New York
4
Philharmonic avaient eu des notions de Musiques Actuelles, Bernstein aurait peut-être eu moins de mal à faire
sonner le Mambo dans West Side Story]
c. Evoquer l’Histoire de la musique et les influences
Le troisième intérêt des Musiques Actuelles touche l’interprétation que ferait un musicien : la musique,
en particulier pour les batteurs, n’est plus écrite à la note-près comme les partitions de caisse claire d’orchestres.
La réussite d’un morceau, enregistrée en studio par exemple, tient à la capacité d’adaptation ou d’improvisation,
partielle ou totale, du batteur. Au préalable, l’élève aura donc intérêt à connaître l’Histoire de la Musique pour se
rapprocher au plus près de l’ambiance de la musique qu’il sera amené à interpréter plus tard… Chaque influence
comporte des codes bien distincts qui la classent dans un genre bien précis : le Heavy-Metal est une variance du
Hard-rock, provenant lui-même du Rock’n’Roll, une évolution moderne du blues. Si l’élève assimile les codes
propres aux grandes familles musicales, son jeu sera adapté en plus d’être personnalisé. Il sera donc en mesure
de tout accompagner, c’est un des rôles importants de la fonction de batteur.
2. Solution pour l’assiduité de l’élève
a. Une source de motivation
En poussant chaque école de Musique à créer un département des Musiques Actuelles, le gouvernement
a peut-être trouvé la solution de motiver ses élèves musiciens, et peut-être même les autres à débuter un
instrument. Dans cette ressource réside le fait que l’élève étudiera des œuvres qui lui seront familières, proche de
lui et avec lesquelles il grandit. Nombreux sont les élèves qui ont déjà monté leur petit groupe amateur et qui
rejouent encore et encore les standards « grunge » dans un local… L’enseignement des Musiques Actuelles sera
alors complémentaire : ces élèves seront alors motivés à travailler leur partition du dernier titre de Superbus
qu’ils ont en prévision de jouer avec leur groupe…
b. La musique en groupe
Les Musiques Actuelles permettent aussi un concept non-négligeable : l’art de jouer ensemble dans
l’école. Parallèlement à un enseignement théorique et personnel, la pratique en groupe fait évoluer l’élève ; Il
affronte de nouvelles situations, des expériences enrichissantes et constate une mise en place concrète de ce qu’il
a appris, seul avec son professeur, durant l’année. L’Ecole des Musiques Actuelles (EMA) de Haguenau, dirigée
par Denis Bildstein, fonctionne ainsi : des cours d’instruments, succédé d’une mise en relation d’élèves du même
niveau (batterie, basse, guitare, chant, clavier). Ces formations travaillent ensemble des standards pop-rock
d’Eric Clapton, des Doors ou encore Lionel Richie… Le principe de ces répertoires travaillés en groupes est une
réussite. Les élèves se détachent de leur timidité et jouent en dehors de leur école, à l’occasion de la Fête de la
Musique par exemple.
c. De l’intérêt pour apprendre un style actuel
Les formations créent au sein d’une école de Musique concentrent une deuxième caractéristique qui
pousse d’autant plus les élèves à s’appliquer et s’impliquer dans leurs activités. Les titres qu’ils travaillent sont
ceux qu’ils écoutent (ou en tous cas, ceux qui les intéressent). C’est peut-être là le tournant important que prend
la voie de l’enseignement ; Le jeune musicien sera sur la même longueur d’onde que les œuvres ou les travaux
qu’on lui impose. On a beaucoup de mal à l’intéresser à un style dont il ne se sent pas proche et dont il ne voit
justement pas encore l’intérêt. En classe de terminale scientifique, on peine a suivre les cours de philosophie, il
en est de même pour les cours en école de musique (que l’on choisit avant tout pour son loisir, contrairement à
l’éducation au lycée) : aucun élève ne se passionnera pour les motets ou le baroque avant de s’intéresser à la
musique d’aujourd’hui.
3. La batterie, instrument actuel
a. Un instrument incontournable de modernité
La batterie est un des instruments les plus récents de l’Histoire de la Musique : son invention remonte
aux années 1920 de l’autre coté de l’atlantique, dans le pays du Jazz. Au début, les caisses étaient faites de peau
d'animal et demandait énormément d’ajustement de la part des batteurs. D’abord dotée de trois accessoires
basiques (grosse caisse, cymbale, caisse claire), d’autres compléments ont été ajoutés durant les âges et suivant
les styles que la batterie était en mesure d’accompagner. Ce n'est qu'avec l'apparition de groupes tels que les
Beatles que la batterie fut propulsée à l'avant scène et que celle-ci prit de la notoriété. On retrouve aujourd’hui
des kits incluant d’innombrables toms et cymbales, mais aussi tous les styles de percussions (cabassa, cloches,
tambourin, timbalès, bongos) adaptés en fonction du jeu du batteur. Ceci ne faisant qu’amplifier l’importance
d’un tel instrument parmi un groupe. Il est donc clairement inscrit dans la modernité et se révèle être la base de
toutes les créations émanant des Musiques Actuelles.
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b. Le sine qua non de la musique actuelle
Acoustique, électronique, abstraite ou conceptuelle, la touche spéciale rendue par l’apport rythmique de
la batterie est immanquable. Elle est devenue le pilier général de n’importe quelle création, si bien qu’elle suffit
parfois seule à remplir l’accompagnement d’une chanson (ou d’une musique de style électro en général) : son
caractère harmonique étant suffisant pour poser l’ambiance « percussive », même sans basse. C’est le cas pour
beaucoup de gros succès : They don’t care about us de Michael Jackson, Los Endos de Genesis, We will Rock
you de Queen, Daftendirekt de Daft Punk…
c. Un batteur donne la véritable ampleur à la musique
D’après la façon dont la partie batterie est jouée, le jeu syncopé ou non, les éléments du kit et leur
utilisation, une musique arrive à dégager son vrai message. C’est aussi la capacité du batteur à « sentir » ce qu’il
joue, lors d’un bal par exemple, qui fera que les gens se lèveront tout seul pour aller danser… Et c’est souvent la
simplicité qui paye : un batteur sobre et précis est un artiste très demandé. C’est le cas pour beaucoup de gens
dans le domaine : Steve Gadd, Rick Marotta, Bernard Purdie, etc. Sans complexité, N’Dugu Chancler donne le
« feeling » si particulier qui fait de Billie Jean la chanson pop par excellence.
Conclusion
Les Musiques Actuelles sont le symbole de la modernité et de la diversité musicale. Aborder tous styles,
en tant que batteur du moins, favorise la création, le jeu, l’indépendance des membres et donc la progression
d’un élève. Or, à l’heure où l’on vante les mérites des Star academy, où l’on peut se servir d’outils de création
sans passer par la case départ de l’initiation musicale, où n’importe qui peut faire connaître son style en diffusant
une vidéo sur Internet, a-t-on réellement besoin d’apprendre les Musiques Actuelles dans une école de Musique ?
C’est pourquoi ces dernières se doivent de garder l’étendue culturelle la plus large possible pour proposer à
l’élève l’éducation et la culture d’un art qui tend à rester majeur…
Sources :
Informatiques :
http://www.europpop.org/index.php?id=8&L=1
http://www.amb-france.com/article.php?ida=2
http://www.addm22.com/presentations/etudes/zic_zac/intro.pdf
http://www.ac-grenoble.fr/educationartistique.isere/spp.php?article128
http://www.animafac.net/article.php2?id_article=495
Discographiques :
I changed the rules, Peter Cincotti (2003)
… Hits, Phil Collins (1981)
Absolutely the Best, Lead Belly (réédition : 2000)
Anthologie, IAM (2004)
The very best of, George Benson (réédition : 2003)
Concerto pour piano n°2 / Prélude op.32, Sergueï Rachmaninov (réédition : 2001)
The very best of, Gloria Estefan (réédition : 2006)
History, Michael Jackson (2006)
Second out, Genesis (1977)
6
News of the world, Queen (1977)
Homework, Daft Punk (1996)
7
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