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Portugal MOLKHO SALOMON ou DIEGO PIRES

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Salomon Molkho (Shlomo Mol'kho), né Diogo Pires,
(1500– 13 décembre 1532)
23/06/2014 16:01:00
Salomon Molkho (Shlomo Mol'kho), né Diogo Pires, (1500– 13
décembre 1532) était un "marrane" qui, après s'être reconverti au
judaïsme, se proclama Messie, et périt par le feu pour apostasie.
Une signature stylisée de Salomon Molkho, sur un manuscrit appartenant
à l'Alliance israélite universelle au début des années 1900s.
Diogo Pires naquit Chrétien au Portugal vers 1500. Il fut secrétaire de
l'une des plus grandes cours du pays. Présentant d'indéniables
dispositions intellectuelles, il marquait aussi un fort penchant pour le
mysticisme, l'oniromancie et les visions. Lorsque l'aventurier Juif David
Reubeni se rendit au Portugal, se présentant comme issu du royaume
imaginaire de Chabor qu'il situait en Arabie et que certains ont assimilé à
Khaybar (Arabie). Cet oasis fut habitée par une majorité de juifs durant
les temps pré-islamiques, mais en furent chassés par les musulmans au
viie siècle. David Reubeni prétendait que les exilarques de la Tribu de
Reuben, dont il descendait lui-même, y avaient un royaume. Pires voulut
se joindre à Reubeni mais il fut rejeté sans formalités. Il se reconvertit
alors, se circonscit et prit le nom de Salomon Molkho (Molkho étant peut
être l'ancien nom de sa famille, lié au mot hébreu "melekh" qui signifie
"roi"). Gagnant ainsi les faveurs de Reubeni, il émigra en Turquie, où il
étudia la Kabbale auprès de Joseph Taytazak. Il rencontra également
Joseph Caro. Il se rendit à Safed, berceau de la mystique Juive, et
entama alors une tournée de prédication à travers tout ce qui avait
constitué le territoire d'Israël, annonçant l'avènement du Royaume
messianique pour 1540. En 1529, il publia un recueil de sermons sous le
titre de title Drashot, ou Sefer ha-Mefo'ar. Ayant acquis une grande
renommée, il se rendit en Italie, où il rencontra l'opposition des grandes
figures du Judaïsme italien, qui craignaient qu'il ne mène ses
coreeligionaires à l'apostasie. Il parvint en revanche à convaincre le Pape
Clément VII, ayant prédit une inondation qui s'abattit sur Rome peu de
temps après. Finalement, après ses expériences mystiques, Salomon
Molkho se proclama Messie, ou tout au moins son
précurseur. Accompagné de David Reubeni, qu'il avait croisé en Italie, il
fit route en 1532 à Ratisbonne, où se tenait une diète menée par
L'Empereur Charles V. Molkho portait un étendard frappé de l'inscription
‫( מכבי‬acronyme de "Mi kamokha baelim YHVH?", "Qui, parmi les
puissants, est comme Toi, Dieu?"). L'empereur emprisonna Molkho et
Reubeni, et les ramena en Italie, où ils furent jugés à Mantoue par un
tribunal ecclésiastique qui les condamna à la mort par le feu le 13
décembre 1532 (5 Tevet 5293 dans le calendrier hébraïque). Sur le
bûcher, l'empereur lui offrit le pardon, si Salomon Molkho retournait au
Catholicisme. Celui-ci refusa, demandant à mourir en martyr.
En l'année 5766, sa Hiloula commençait la nuit du 4 au 5 janvier 2006.
Shalom,
Sait-on dans quelle mesure les oeuvres de R.Yosef Caro, et notamment le
Choulan Aroukh furent influencées par le marrane R. Shlomo Molkho ?
Malgré la controverse entourant son rapport à la méssianité, l'oeuvre
cabbalistique de Molkho, le "Sefer Ha-Mefo’ar" est-elle encore étudiée à
ce jour?
Shabbat Shalom,
David.
13 mars 2012
Chalom,
Chlomo Molkho, ne en 1500 dans une famille de Anoussim, revint a une
pratique declaree du Judaisme apres avoir rencontre David HaReoubeni
en 1523. Il devint par la suite un kabbaliste repute en son temps. Il
mourut sur le bucher en 1532, aux mains de l'Inquisition italienne.
Molkho etait effectivement un contemporain de r. Yossef Karo, l'auteur du
Choul'han Aroukh. Ce dernier avait beaucoup d'estime pour Molkho, et
esperait, a l'instar de Molkho, avoir le merite de mourir pour "la
sanctification de Nom divin" (kiddoush haShem), ce que la voix celeste
qui le guidait lui avait promis, du moins s'il se maintenait a un niveau
spirituel tres eleve (cf. Maggid Mesharim).
Il semble bien que l'influence de Molkho est detectable dans certaines lois
du Shoul'han Aroukh. Je vous conseille a ce sujet de lire les articles
suivants:
1. ‫קארו יוסף רבי‬, ‫מולכו שלמה‬, ‫ נשיא יוסף דון‬, ‫ורבלובסקי צבי מאת‬, ‫צבי יהודה רפאל‬, ‫בתוך נדפס‬
‫ספרד מורשת‬, ‫ב'תשנ‬
2. ‫טוב שם בעל ישראל 'ור קארו יוסף 'ר‬, ‫רוחנית והשראה מיסטית מטמורפוזה‬, ‫אליאור רחל מאת‬, ‫תרביץ‬
‫סה‬, ‫)ו"תשנ( ד‬, ‫ 'עמ‬708-671
Les differents ouvrages de Molkho (Sefer haMefoar, Shemen Michrat
Kodesh, Chochanat HaMelekh, Chemen Zayit Zakh, ...) ne sont pas
connus du grand public, et ne sont aujourd'hui etudies que par quelques
universitaires specialises dans le domaine.
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* + La révolution des messies: judaïsme, christianisme et islam
Par Albert SouedEmmanuel Bloch
– Entre 1524 et 1532, Deux hommes, David Reuvni et Shlomo
Molkho, prétendent être le Mashiah. Bien que leur aventure se situe
essentiellement en Europe, elle aura de l’influence sur les communautés
juives d’autant plus que Shlomo Molkho utilisera le fait qu’il a séjourné à
Tsfat, ville qui fait partie de l’imaginaire juif, pour convaincre ses
coreligionnaires européens.
Solomon Molcho (Hebrew: ‫ מולכו שלמה‬Shelomo Molkho, originally Diogo
Pires, (1500 – 13 December 1532) was a Portuguese mystic and
pseudomessiah. A "New Christian" who reverted to Judaism, Molcho
declared himself the Messiah, was convicted of apostasy by the
Inquisition and was ordered burned at the stake.
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Salomon Molkho (Shlomo Mol'kho), né Diogo Pires, (1500– 13
décembre 1532) était un "marrane" qui, après s'être reconverti
au judaïsme, se proclama Messie, et périt par le feu pour apostasie.
SEFER HA-MEFO'AR Do Rabbi Shlomo Molkho
O Cabalista Marrano, Rabbi Shlomo Molkho, nasceu em Lisboa por volta
do ano de 1500, sendo um judeu secreto, seu nome de batismo era Diogo
Pires, ele teve uma educação esmerada, que lhe permitiu preencher um
alto cargo na corte portuguesa, aos vinte e quatro anos de idade
trabalhava como escrivão, era referendário no foro de apelação. As
perseguições intensas nos últimos anos tinham intensificado nos judeus o
seu ideal messiânico de libertação, através de dois Messias, Mashiach ben
Yossef e Mashiach ben David. Supõe-se que foi Shlomo Molkho um dos
grandes impulsionadores de um movimento místico, que teve de
profundas conseqüências no pensamento judaico, com seus inegáveis
poderes de oratória influenciou os escritos de sábios cabalistas, como os
rabinos Isaac Luria e o seu sucessor Hayim Vital. Diogo pires se tornou o
Rabbi Shlomo Molkho depois de retornar ao judaísmo, influenciado pela
visita do príncipe Judeu de Origem Indiana David HaRuebeni. Depois disso
foi atormentado por visões e sonhos místicos onde via a libertação dos
marranos (Anussim) através da era Messiânica. Mas na idade adulta ainda
não possuía o sinal do pacto sagrado, a circuncisão, isso lhe trazia muita
vergonha e aflição, e correndo enorme risco de ser preso junto com os
seus, fez a cirurgia de baixo dos olhos da inquisição portuguesa. E logo
após declarou ter recebido ordens do céu para abandonar Portugal e
dirigir-se a Turquia. Ele sempre chamou muita atenção onde quer que
passava, sempre produzindo um êxtase indescritível em todos judeus,
principalmente nos seus correligionários Portugueses. Na Turquia estudou
Cabalá com o Rabi Iossef Taytazak, e em Istambul ele conheceu o Rabbi
Yossef (ben Efrayim) Caro, autor do Shulkhan Arukh, o monumental
código de Leis Judaicas, seguido por todos judeus do mundo atualmente.
Rabbi Yossef Caro foi bastante afetado pela personalidade carismática de
Rabi Shlomo Molkho, tendo um profundo impacto na obra de Yossef Caro,
que nos últimos anos da sua vida se dedicaria exclusivamente a escrever
tratados cabalísticos, entre os quais se destaca o diário místico “Maggid
Mesharim” (Pregação de Retidão), e chegou a expressar o desejo de
morrer na fogueira, ‘al Kidush Hashem’ (como um Sagrado Mártir).
Ele então perambulou por Israel onde adquiriu grande reputação. Rabbi
Shlomo Molkho publicou em 1529 seus sermões e visões místicas num
livro chamado Sefer Ha-Mefo’ar. Depois foi para Itália, onde ficou
conhecido por prever uma enchente que inundou Roma e varias outras
regiões, em virtude das mudanças na igreja em relação os judeus
portugueses da Itália, recebeu do papa clemente VII uma carta de
proteção em Roma. depois foi ao encontro do imperador Carlos V em
Ratisbon levando consigo uma bandeira escrita com a palavra, Makabi,
uma abreviação de Mi Kamokha Baelim Y-H-V-H.(Exodo 15:11) “Quem é
como tu entre as potencias, Deus?”
O imperador o aprisionou e o levou para Mantua, onde numa corte
eclesiástica, foi sentenciado à morte. O imperador lhe ofereceu perdão
com a condição que retornasse ao catolicismo, Rabbi Shlomo Molkho
ignorou tal proposta, e pediu para morrer na fogueira, como os Mártires
Sagrados no nosso povo. Em 5 de Tevet de 5293, ele entregou sua alma
pura ao Criador, a quem ele serviu com muito esforço e amor.
ESNOGA DOS JUDEUS PORTUGUESES REFUGIADOS EM
MANCHESTER, INGLATERRA
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RUBÉNI DAVID (1483 env.-env. 1538)
Diplomate juif qui affirmait être l'ambassadeur d'un royaume juif
de Khaibar en Arabie ( ?) auprès du pape Clément VII et qui visita
les cours pontificale et portugaise, ainsi que plusieurs cités
italiennes, afin de conclure une alliance entre la chrétienté et les
Juifs contre les Turcs. David Rubéni se prétendait le fils du roi
Salomon et le frère du roi Joseph qui régnait sur les tribus de
Ruben et de Gad et sur la demi-tribu de Manassé. Après avoir
séjourné à Alexandrie, à Jérusalem, à Safed et à Damas, il
débarque à Venise en 1523. Grâce à l'appui matériel de Juifs
vénitiens, notamment du peintre Moïse de Castelazzo, il gagne
Rome dans un brillant équipage. Le cardinal Gilles de Viterbe
l'accrédite auprès de la communauté juive de Rome et du pape
Clément VII. Il réclame des armes et des lettres de
recommandation pour Charles Quint et pour François Ier.
Après une année d'attente, il obtient des lettres pour Jean III, roi
du Portugal, et pour le « prêtre Jean », roi d'Éthiopie. Des Juifs
fortunés, notamment Daniel et Vitale da Pisa ainsi que Benvenida
Abravanel, lui donnent des fonds et une bannière en soie brodée à
l'enseigne des Dix Commandements. Jean III l'accueille comme
un ambassadeur officiel : son projet consiste à s'emparer de la
Terre sainte. Le roi lui promet huit vaisseaux et quatre mille
canons. Mais la venue d'un ambassadeur juif au Portugal met en
effervescence la population néo-chrétienne issue de la conversion
forcée des Juifs du Portugal en 1497. Les « nouveaux chrétiens »
entourent David Rubéni, convaincus que sa mission annonce
l'avènement du Messie et la fin de leurs épreuves. Un jeune
marrane de naissance noble, Diego Pires, se déclare juif et prend
le nom de Salomon Molkho. Devant les répercussions de
l'ambassade juive parmi les « nouveaux chrétiens », Jean III met
fin à celle-ci.
Arrêté sur la côte espagnole, David Rubéni est libéré par Charles
Quint. Une tempête le jette sur les côtes de Provence, où il est
emprisonné deux années durant par […]
Archives de Tag: Shlomo Molkho
He was burned to death in Mantua in 1532
23/06/2014 16:01:00
Boker Tov Yerushalayim
Par Hannah – ‫ירושלים טוב בוקר‬
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Archives de Tag: Shlomo Molkho
Les générations oubliées (6)
21 novembre 2013
Tu vois, m’a dit mon grand-père, je suis arrivé ici avec Selim Ier, j’ai été
garde sur ces murailles tant que mes jambes ont bien voulu me porter,
c’est ton tour maintenant. Et je suis sûr que le petit-fils de ton petit-fils
sera garde à son tour sur les mêmes murailles! Car nous, les Turcs
ottomans nous sommes venus pour rester…
Et c’est ce qui s’est passé. Les Turcs ont conquis le pays en 1517 et y
sont restés jusqu’en 1918!
Les 180 ans qui s’étendent de 1488 à 1666 constituent une période pleine
de promesses dans la renaissance d’Eretz Israel. C’est vraiment la Grande
Espérance. L’attente messianique est intense, favorisée par la conscience
de deux drames qui ont secoué le monde juif: – Les massacres des Juifs
de Pologne* qui dureront de 1648 à 1658 laisseront cette communauté
exsangue économiquement et spirituellement et – La Grande Expulsion
ou l’Expulsion d’Espagne qui sera vécue comme un tremblement de terre
dans tout le monde méditerranéen et qui changera la face du judaïsme
séfarade.
Parallèlement, Eretz Israel passe sous une nouvelle domination, celle des
Ottomans. Selim 1er, celui qui conquiert Eretz Israel en 1517, et Soliman
le Magnifique se montrent accueillants pour les Juifs en Turquie mais
surtout, ils permettent un renouveau sans précédent de la vie juive en
Israel.
Pour la première fois depuis 1000 ans, Eretz Israel est placé au centre
de l’histoire juive. Les Juifs sont persuadés que l’arrivée du Mashiah est
imminente. Non seulement de graves événements extérieurs secouent le
monde juif mais aussi le monde non-juif comme la chute de Byzance en
1453. De plus, parmi les nombreux Juifs qui font leur alyiah, se trouvent
des personnalités importantes, rabbins, kabbalistes, chefs de
communautés etc…grâce à qui la vie intellectuelle et religieuse du pays
sera un phare pour les Juifs de la Diaspora. Jerusalem, Tsfat, Hebron et
Tiberiade deviendront les 4 centres les plus importants du vieux
yishouv*. A ce moment-là, Tsfat est même plus prospère que Jerusalem
car la vie économique y est elle-même très dynamique. Les Juifs y font le
commerce des épices, des fromages, de l’huile (jusqu’à présent la Galilée
reste réputée pour la qualité de ses fromages et de son huile d’olive), des
légumes et des fruits. Ils sont aussi les spécialistes du tissage. Enfin, les
yeshivot de Tsfat regroupent les "intellectuels" du pays. Ainsi c’est à
Tsfat que Joseph Caro composera son Shoulhan Aroukh* en 1567.
Sa synagogue est une des plus connues de la ville:
A Tsaft aussi le poète et kabbaliste Shlomo Alkabetz composera le
célèbre piyout Lekha Dodi, chanté le vendredi soir par les Juifs du monde
entier:
(Ici chantée et dansée lors d’une kabbalat shabbat organisée tous les
vendredis après-midi sur le site de l’ancienne gare de Jerusalem)
Viens mon bien-aimé au-devant de la fiancée, allons accueillir le
shabbat. Observe et souviens-toi, c’est une seule parole que le Dieu Un
et Unique nous fit entendre, l’Eternel est Un, son nom est Un, à lui gloire,
honneur et louange. A la rencontre du Shabbat empressons-nous car il
est source de toute bénédiction. Consacré depuis toujours, des la fin de
la création mais pensé des le début. Sanctuaire du Roi, ville royale,
debout! Relève-toi de tes ruines! Tu es demeurée trop longtemps dans la
vallée des pleurs, mais voici que Lui éprouve de la compassion pour toi.
Secoue la poussière, relève-toi, revêts, mon peuple, les vêtements de la
splendeur! Par le fils de Yshay, de Bethlehem, mon âme voit s’approcher
la délivrance. Réveille-toi, réveille-toi car ta lumière est venue, lève-toi,
resplendis! Réveille-toi, réveille-toi, entonne un chant, car la gloire de
l’Eternel resplendit sur toi! Ne sois plus humiliée, ne sois plus méprisée,
pourquoi gémir? Chez toi les pauvres de mon peuple trouveront refuge et
voici que la Ville sera rebâtie sur ses ruines. Tes ennemis à leur tour
seront foulés aux pieds, tous tes oppresseurs seront chassés. Ton Dieu
se réjouira enfin de toi comme le fiancé de sa fiancée. Ta joie debordera
sur ta droite et ta gauche et tu révéreras le Seigneur. Grâce à celui qu’on
nomme le fils de Peretz, nous nous réjouirons et nous exulterons. Sois la
bienvenue, toi, couronne de ton époux. Viens dans la joie et l’allégresse
au milieu des fidèles du peuple élu, viens ma fiancée, viens ma
fiancée. Viens ma fiancée, O Reine du Shabbat!
Né à Salonique, Shlomo Alkabetz s’installera à Tsfat après son mariage.
Il a été enterré dans le vieux cimetière de la ville:
Moshe Cordovero, Ytshak Louria (Ari)* et Rabbi Hayim Vital son disciple
feront de Tsfat le centre du mysticisme juif.
Un rabbin venu de Tlemcen, Yaakov Berab essayera même de rétablir
l’antique "smikha" rabbinique en 1540 ce qui pourrait préluder à une
reconstitution du Sanhédrin.
Et puis, pour la deuxième fois pendant ces mille années, apparaît un
espoir de rétablissement d’une forme de souveraineté juive. La première
fois, Saladin lui-même avait fait cette proposition à son médecin Moshe
ben Maimon, le Rambam. Et celui-ci avait du refuser mettant en doute la
pérénité de ce projet: il connaissant trop bien la santé vacillante de son
patient et l’opinion sur ce sujet de ses successeurs potentiels. Mais cette
fois, c’est un peu différent. L’idée vient des Juifs eux-mêmes ou plutôt
d’un homme, Joseph Nassi*, duc de Naxos (1524-1579) qui obtient de
Soliman le Magnifique la concession de Tiberiade et de ses environs. Ce
n’est pas grand chose à vos yeux? C’est déjà un début pensent les
nombreux Juifs du monde entier qui se préparent à l’alyia pour venir
s’installer dans la région de Tibériade ou même à Jerusalem. Le projet
échouera finalement mais aura donné une coup de fouet à l’alya qui
perdurera sans discontinuer.
Au 17 ème siècle, les conditions de vie se détériorent car la situation
politique est instable. La situation économique se dégrade également:
une série de catastrophes déciment la population, années de sécheresse,
invasion de sauterelles, épidémies. De plus les pacha locaux sont
incompétents et cupides et les Juifs se retrouvent soumis au bon vouloir
de ces potentats qui les expulsent régulièrement de leur village. Pourtant,
deux remarquables personnalités du monde sepharade et ashkenazes
s’installent en Eretz avec leurs élèves. Le rav Yaakov Hagis de Fès fonde
en 1658 une yeshiva à Jerusalem grâce à l’appui des Juifs de
Livourne. Le Shela (rav Yeshaya Horowitz), disciple du Maharal de
Prague, est arrivé un peu plus tôt en 1621 mais sera obligé de quitter la
ville et s’installera à Tsfat. Il faut dire qu’à Jerusalem, les Turcs sont très
hostiles à l’arrivée des Juifs provenant d’Europe et les accablent de toutes
sortes de taxations supplémentaires. Ils sont obligés de porter des
vêtements orientaux quand ils sortent dans la rue pour échapper aux
bastonnades des musulmans. La situation est meilleure pour les Juifs
orientaux. C’est à ce moment que sont construites les 4 synagogues dans
la Vieille Ville. Ces 4 synagogues existent toujours. Elles ont servi de
dépôt d’ordures aux Jordaniens de 1948 a 1967 et ont été restaurées
après 1967.
Comme on le voit bien sur ce dessin, les 4 synagogues sepharades de la
Vieille Ville forment un seul complexe:
En bleu, la synagogue Istanbuli: Construite à la fin du 17 ème
siècle par des Juifs originaires d’Istanbul et avec l’aide de Juifs originaires
de Pesaro en Italie qui avaient emporté avec eux la bimah de leur
synagogue dans leur voyage d’alyiah.
(dessin du 19 ème siècle)
En rose, la synagogue Yohanan Ben Zakai: nommée d’après le fameux
rédacteur de la Mishna. La légende raconte que ce fut l’emplacement de
son école, avant la destruction du Temple en l’an 70:
En vert, la synagogue du prophète Elie (Eliahou Hanavi)
On raconte que
qu’une année de détresse, alors que Kippour allait commencer le quorum
de 10 Juifs n’avait pas été atteint. Un Juif inconnu s’était alors faufilé
parmi les fidèles et avait permis ainsi de commencer les prières. Il avait
ensuite mystérieusement disparu. Ce ne pouvait être que le prophète
Elie!
En jaune, la Synagogue Emstay ou centrale. Plus tardive, construite au
18 ème siècle, elle est prise en sandwich entre les synagogues Istambouli
et ben Zakai. A l’origine, elle n’était qu’une cour entre les deux qui a été
fermée pour servir aux besoins d’une communauté de plus en plus
importante
L’attente messianique, spécifique à cette alya, est diffuse partout pendant
ces deux siècles. Elle se concrétise en particulier à deux moments: –
Entre 1524 et 1532, Deux hommes, David Reuvni et Shlomo
Molkho, prétendent être le Mashiah. Bien que leur aventure se situe
essentiellement en Europe, elle aura de l’influence sur les communautés
juives d’autant plus que Shlomo Molkho utilisera le fait qu’il a séjourné à
Tsfat, ville qui fait partie de l’imaginaire juif, pour convaincre ses
coreligionnaires européens. – C’est surtout Shabbatai Tsvi qui va faire
vibrer le monde juif dans son entier. Tout d’abord, il séjourne longtemps
en Eretz Israel. Son disciple Nathan de Gaza fait beaucoup pour obtenir
l’aval du yishouv Et cette fois, ça y est, des communautés entières
européennes se vident et partent pour Israel. Malheureusement, les Turcs
emprisonnent Shabbatai Tsvi accusé d’être un agitateur et lui proposent
soit la mort soit la conversion à l’islam. Il choisit cette dernière en 1666,
et termine misérablement sa vie dans une prison albanaise en 1675.
L’onde de choc est très forte dans tout le monde juif et provoque un recul
dans l’espoir messianique.
Toutefois l’alyiah se poursuit.
A bientôt,
*La Pologne de l’époque comprenait les territoires ukrainiens. Le chef
cosaque Bogdan Chmielnitsky qui voulait débarrasser l’Ukraine de la
tutelle polonaise et lutter contre les ambitions tchétchènes a perpétré
d’épouvantables massacres contre les Juifs les accusant de traîtrise au
profit des Polonais ou des Tchétchènes selon le cas. Pour les Ukrainiens, il
est un héros national et sa statue se trouve sur des places de
Kiev.
*Sélim II devient Sultan à la place de son père, Soliman le
magnifique. Il élève Joseph Nassi* à la distinction de duc de Naxos, une
île grecque qu’il lui donne en possession et qui fait de Joseph Nassi une
des personnalités les plus influentes en méditerranée orientale.
*Joseph Nassi: neveu de la célèbre Gracia Mendes Nassi, descendant
d’une famille aisée judéo-espagnole réfugiée tout d’abord au Portugal et
ensuite en Turquie
* le Yishouv est l’habitat juif en Eretz Israel avant la création de l’Etat. On
parle du vieux yishouv, celui perdurera au cours des siècles jusqu’aux
années 1880 et du nouveau yishouv de 1880 à 1948
*Yoseph Caro: né
à Tolède en 1498, il fait partie des megourashim (les exilés d’Espagne) en
1492. Sa famille s’installe tout d’abord à Salonique et ensuite en Eretz
Israel. Il fut un auteur reconnu dans le monde juif. Son plus célèbre
ouvrage le Shoulhan Aroukh (la table dressée) est un code des lois juives
compilées en suivant en particulier les opinions du Rambam. Il fut
complété peu après sa parution par laMappa de Moise Isserles qui
amende nombre de ses articles et indique les usages en cours dans les
communautés ashkénazes.
*Moshe Cordovero (Jerusalem 1522-Tsfat
1570) est un des chefs de l’école mystique de Tsfat
*Yitshak Louria,
ou le Ari ou Arizal, né à Jerusalem avait rejoint le cercle de kabbalistes de
Moshe Cordovero. Il est connu comme le plus grand kabbaliste de son
époque et reste une référence de nos jours. Ce qui est resté de son
oeuvre a été transcrit par son disciple Rav Hayim Vital
A ERA MESSIÂNICA E A RESSURREIÇAO
Sabe-se que no ano 5507 (1747) o Baal Shem Tov teve "Aliyat Neshamá (elevação da
para os mais elevados mundos espirituais, tendo se encontrado com a alma de Mashia
Perguntou-lhe o Baal Shem Tov: "Quando virá o Mestre (a fim de redimir o nosso povo
resposta, foi: “Quando suas fontes (do estudo chassídico e prática) se estender para o
exterior".
Através dos intensos esforços do primeiro Rebe de Chabad-Lubavitch e d
rabinos que o sucederam, incluindo o nosso Rebe, as fontes do Chassidismo foram traz
os quatro cantos da Terra, aproximando muito mais a realização do nosso antigo e aca
sonho, a era de Mashiach.
0 Midrash explica que a razão para a criação é o desejo de
possuir "um lar" neste mundo tão baixo e terreno. Quando um indivíduo vive na sua pr
casa, ele age naturalmente, sem esconder nada e sem se restringir. De maneira simila
deseja que o homem, e através dele, toda a Terra, sejam purificados e desenvolvidos
espirituaImente até que se tornem um recipiente apropriado, um lar para a Presença D
revelada no Seu todo.
0 primeiro Rebe escreve no Tanya (cap. 36) que a Era Messi
particularmente a época da Ressurreição dos mortos, será o derradeiro e perfeito cump
deste Divino Propósito na Criação. Não ocorrerá automaticamente, mas está ligado dire
com nossas ações e devoção a D’us, ou seja, de forma prática no cumprimento de Torá
mitsvot enquanto perdurar a galut, Diáspora. Há três estágios no desenvolvimento da
para tornar-se moradia Divina: A Era Presente, a Era Messiânica e a Era da Ressurreiçã
Era Presente A Era Presente é o tempo para a luta entre o Bem e o Mal, o Espiritual
Material; "E um poder será mais forte do que outro poder": às vezes o bem é vitorioso
vezes não. Cada Mitsvá que praticamos, cada palavra da Torá que estudamos, atrairá
e para o mundo a Presença Divina. A Santidade invisível se acumula através dos anos
gerações até finalmente transparecer sua visibilidade depois do advento de Mashiach.
lado, as más influências trazidas para o mundo através de ações erradas, não possuind
existência real própria (semelhante à escuridão que é meramente a falta de luz), são
eventualmente neutralizadas e devolvidas à nulidade. Em outras palavras, os efeitos d
atos têm somente existência temporária e eventualmente desaparecem, ao passo que
Santidade é permanente e, embora dormente, cresce em poder através do bem que é
constantemente.
Isto responderá a uma pergunta feita por muitos: Por que devemo
entre todas as gerações, merecer as revelações da Era Messiânica? Certamente nossos
antepassados, os grandes sábios, teriam sido mais merecedores do que as gerações qu
sucederam.
Agora a resposta torna-se simples: Não depende de mérito pessoal, ma
grau de pureza que o mundo tenha alcançado. Nossos ancestrais, com sua Torá e mits
cumpriram a maior parte da tarefa atraindo e preenchendo o mundo de Santidade. Som
uma quota relativamente pequena deve ser finalizada, e nossa geração foi a escolhida
tarefa. Quando Mashiach virá?
Os judeus antecipam a chegada de Mashiach todos o
Nossas preces estão repletas de pedidos a D'us para apressar a Era Messiânica. Até me
portões das câmaras de gás muitos judeus cantavam: "Ani Maamin" ’ Eu creio na vin
Mashiach!
No entanto, o Talmud declara que há um tempo predestinado para Mash
chegar. Este "fim do tempo" permanece um mistério, porém o Talmud declara que ser
do ano hebraico de 6.000. (na eepoca do ano em que nos encontramos, 2007 e antes
Hashaná, seu correspondente hebraico é o ano 5767). Isso não exclui a possibilidade d
Mashiach chegar hoje e agora se formos merecedores. Deve-se notar que muitas auto
de Torá são da opinião que "estamos na época de Mashiach" e o Rebe de Lubavitch de
diversas ocasiões que a Redenção Messiânica é iminente.
Então, depois de tudo con
que ocorrerá?
A Era Messiânica e a Ressurreição Após a revelação de Mashiach
Redentor e Rei, O ungido de Israel), os passos serão: 1. A Restauração do Templo Sa
Jerusalém; 2. O Retorno de todos os judeus da Diáspora para a Terra Santa; 3. A
Ressurreição dos mortos.
O Terceiro Templo Sagrado Nossos sábios afirmam que o Terceiro e último Temp
Sagrado já está construído - em estado espiritual - pelo próprio D’us, e está aguarda
momento - o advento de Mashiach - quando será materializado na forma física, no seu
designado em Jerusalém, após o que jamais será destruído.
Na verdade, existe um
no sentido de que um "Cohên" (Sacerdote) deve sempre manter-se sóbrio, estando de
maneira preparado para, de um momento para outro, participar do serviço sacerdotal
Templo. Pois, quando Mashiach se revelar, o Templo será restaurado imediatamente e
serviços dos cohanim serão instantaneamente requisitados.
Descrição da Era
Messiânica
Isaías descreve Mashiach: "E um espíríto (profecia) de D’us repousará
um espírito de sabedoria e compreensão... de conhecimento e temor a D’us... ele ser
extraordinariamente de sentidos que o habilitarão a perceber o bem e o mal nos home
com justiça julgará... golpeará (os maus) da Terra com o bastão (a expressão) de sua
com o sopro de seus lábios destruirá os perversos."
A isto segue uma descrição da
lobo habitará com o cordeiro, e o leopardo se deitará com o cabrito... e o bezerro com
do leão... e uma criancinha os guiará. Eles não causarão dano nem destruição, pois a T
estará plena de conhecimento de D’us e de Torá, da mesma maneira que as águas cob
oceanos."
De acordo com o Chassidismo, esta profecia, além de seu profundo signif
deverá ser tomada literalmente. Onde o conhecimento de D’us não somente elevará a
humanidade, mas provocará urna completa mudança no comportamento da vida anim
como Habakúk profetizou, sua poderosa influência penetrará até nos domínios vegetais
matérias inorgânicas: "Pois a pedra (se tiver sido roubada) clamará das paredes e a vi
(roubada) do teto lhe responderá (anunciando que haviam sido roubadas e usadas na
Construção)."
Isto será Possível, porque a Centelha Divina criativa, encontrada aind
em reino inorgânico, se comunicará na criação com os seres humanos. Desta forma to
males serão conhecidos e. consequentemente, retificados.
0 Rebe anterior, de Sant
Memória, escreveu certa vez a este respeito: "Hoje as coisas inanimadas, como o solo,
silencioso. Pisam nele, e ele permanece calado. Mas tempo virá em que começará a fa
contar os fatos. Exigirá urna explicação: Porque as pessoas pisaram nele sem pensar o
conversará sobre assuntos da Torá. É um fato que o ser inanimado na verdade sente q
falamos e pensamos sobre a Torá. Embola hoje se encontre silencioso, no futuro relata
Mashiach será rei: porque? 0 Tsêmach Tsedek (o Terceiro Rebe de
Lubavitch) escreve que após as revelações Messiânicas todos os judeus
serão reunidos em um só povo, estudioso da Torá e temente a
D’us.
Em seguida pergunta: Se assim for, porque Mashiach deve ser
um "Rei"; qual a necessidade de tornar-se um dirigente
absoluto?
Comumente é necessário um Rei para manter a Lei e a
ordem, "pois sem temor ao governo as pessoas se engoliriam vivas"
(Pirkei Avot, 3:2). Ou no caso de uma sociedade mais altamente
desenvolvida, o dever do Rei seria imbuir no seu povo a submissão
devotada a D’us e na maneira de viver, conforme estabelecida pela
Torá.
Na época Messiánica, entretanto, todo o povo de Israel será
observante da vontade de D’us, da maneira mais completa. Tudo que
poderia ser necessário seria um grande juiz ou profeta (como fora
SamueI em seus dias); mas porque um Rei? Aparentemente isto parece
completamente desnecessário!
O termo "Rei", conforme interpretado
pelos Rebes de Lubavitch. conota uma autoridade que deveria ser
obedecida, não por temor ao castigo ou porque se compreende o motivo
de tal procedimento, mas principalmente porque a inteligência do Rei (o
Rei ideal como a Torá o concebe; um exemplo vivo da Torá e da vontade
do Criador) está na verdade muito acima daquela de seus súditos.
Certamente o Rei possui sérias razões para dar certas ordens e, embora
sejam elas incompreensíveis aos outros, devem ser obedecidas
implicitamente.
Da mesma maneira, encontramos na Torá estes dois
aspectos:
1. A Torá é para ser compreendida até o ponto que a mente
limitada de um mortal possa atingir.
2. Existe também uma porção da
Torá que se acha além do nosso alcance e compreensão. Aceitamos,
entretanto a verdade completa que está em toda a Torá, porque esta nos
foi dada por D’us.
Mashiach também, terá dois tipos de
relacionamento conosco, baseados nestes dois aspectos da Torá:
1.
Ele revelará e explicará a todo o povo judeu os segredos profundos da
Torá, para que tudo seja bem entendido.
2. Ele terá revelações
Divinas pessoais na Torá infinitamente acima e além do alcance e
compreensão de outros judeus; revelações que julgará Impossíveis de
revelar e ensinar devido às suas capacidades Intelectuais limitadas.
Bilhões de estudantes A transcendente grandeza de Mashiach tornase mais admirável quando consideramos o assunto abordado pelos Rebes.
Nossos sábios dizem que Mashiach ensinará pessoalmente o povo judeu e
também aqueles que retornarem a vida durante a Ressurreição (incluindo
os Patriarcas e Moshê Rabêinu). Quando imaginamos que ele terá como
discípulos tantos bilhões de pessoas, ficamos admirados como uma
pessoa pode ensinar a tantos, e de acordo com a capacidade individual,
relativa a cada um, em entender seu mestre!
A explicação: o método
de ensino de Mashiach será visual. Ele estimulará uma profunda
introspecção em relação ao tema do estudo, de modo que, devido â
clareza do quadro mental visto por cada um, eles captarão em uma ou
duas horas o que levaria 60 a 80 anos para ser explicado verbalmente! E
mesmo assim tudo que lhes fosse ensinado não seria processado
completamente.
Estas revelações de Mashiach do modo acima
descritas, lhe fornecerá o título de Rav e Professor.
0 segundo, e mais
elevado tipo de revelações que Mashiach experimentará pessoalmente,
estará além do alcance dos outros, mesmo através do método "visual"
acima referido. Esta sua tremenda superioridade inspirará a todos maior
temor e reverência, e o fará merecedor do título de Rei, a autoridade
absoluta em assuntos de Torá e do Serviço Divino.
Os Rebes
acrescentam que até certo ponto todo o povo judeu poderá se beneficiar
e até receber estas revelações infinitamente sublimes. Entretanto isto
será conseguido não através de esforços do intelecto, mas sim através de
total submissão, e devoção ao Rei, Mashiach.
Chassidut e messirut
nefesh (auto-sacrifício): uma preparação Eles enfatizam mais
adiante, que ambos os tipos de revelações através de Mashiach
dependem de nosso preparo durante o período da Diáspora.
O estudo
e compreensão do Chassidismo hoje - o qual nos dá um vislumbre dos
segredos profundos da Torá – nos traz o primeiro tipo de revelação de
Mashiach como nosso Rav e Professor, revelações estas que serão por nós
compreendidas; enquanto que o fortalecimento da Torá e dos preceitos
de hoje com messirut nefesh, com total submissão e auto-sacrifício, traz
a nós o segundo tipo superior de revelação de Mashiach como nosso Rei,
revelações que recebemos, embora estejam infinitamente acima de nossa
compreensão.
Ressurreição: quando? O Zohar ensina que a
Ressurreição começará quarenta anos após o retorno de todos os judeus
à Terra Santa, e continuará intermitentemente até que todos voltem à
vida. De acordo com o Talmud, os que foram enterrados na Terra Santa
serão revividos primeiro e em seguida os que estiverem em outros países
e locais. No Zohar está escrito que os Justos (tsadikim) e os que estudam
a Torá serão os primeiros. O importante, entretanto, é que todos serão
ressuscitados eventualmente, mais cedo ou mais tarde, para uma vida
eterna.
Exceções ao plano O Rebe explicou há um tempo, baseado
nas palavras dos nossos sábios, que haverá exceções a este Plano. Certos
indivíduos retornarão à vida imediatamente, por ocasião do advento de
Mashiach. A esse respeito o Rebe afirmou: "Logo testemunharemos o
cumprimento da profecia”.
Ressurreição: onde?
Nossos sábios
dizem que a alma retornará ao corpo na Terra de Israel. Os corpos dos
que jazem enterrados em outros solos terão que rolar através da terra
até alcançar a Terra Santa onde retornarão à vida. Os justos, entretanto,
serão poupados de rolar através da terra; serão formados túneis, através
dos quais eles andarão em pé até alcançarem a Terra Santa, surgindo da
terra, e retornando à vida.
Processo da Ressurreição É contada a
História de Andaryanus, que perguntou ao Rabi Yehoshua, filho de
Chanânya, "De que maneira D’us restaurará o corpo no futuro?"
O
Rabi respondeu: "A partir de um minúsculo osso na coluna espinhal
chamado 'Luz'." "Como o Senhor sabe que o osso não apodrecerá até
então?" "Traga-me o osso, e eu lhe mostrarei," respondeu o Rabi.
O
osso foi trazido e tentaram moê-lo, mas não se desfez; foi jogado ao
fogo, mas não queimou; foi embebido na água, mas não se dissolveu; foi
colocado na bigorna e golpeado com um martelo, até que a bigorna se
partiu em dois e o martelo quebrou-se. O osso, no entanto, permaneceu
intacto, Este osso se nutre somente de alimentos preparados para a
refeição de Shabat à noite e no Melavê Malká, refeiçnao realizada após o
teermino de Shabat; a morte e a podridão não conseguem tocá-lo.
A
explicação dada: Adão e Eva comeram da Árvore da Sabedoria na
sexta-feira, véspera do Shabat. O fruto proibido os nutriu e assim trouxe
o pecado para cada parte do corpo, menos para o osso "Luz", porque
aquele osso só se alimenta na sexta-feira, o dia da semana em que o
pecado ocorreu.
0 Zohar descreve que na época da Ressurreição D’us
amaciará este osso com o "Orvalho da Ressurreição (também chamado
de o "Orvalho da Torá). Todas as outras partes remanescentes do corpo
serão unidas através deste osso amolecido até se tornarem uma massa
única. Ela será então condensada, expandida e tomará forma. Sobre essa
forma serão colocados pele, carne, ossos e vasos sanguíneos. Finalmente,
na última etapa do processo da Ressurreição, D’us dotará o corpo com um
espírito vivo.
Ressurreição dos feridos e doentes Nossos Sábios
ensinam: "Como a pessoa era antes de morrer, assim será ela quando
trazida de volta à vida. Se quando faleceu era cega, voltará cega; se
surda, voltará surda; se privada de fala, privada de fala voltará; as
roupas que trajava na ocasião do seu falecimento, com estas retornará.
Disse o Santíssimo, Bendito Seja, ‘Que eles se erguerão como eram
antes, então Eu os curarei.’". Isto D’us fará, removendo o "escudo" que
rodeia o sol. Permitindo que os raios mais intensos radiem os poderes
Divinos de cura e alcancem a terra, curando todos aqueles que têm um
lugar no Mundo Futuro.
Aqueles que ainda estiverem vivos no
tempo da Ressurreição Já foi mencionado que também aqueles
vivendo na Era Messiânica devem falecer antes da Ressurreição. "Pó és e
ao pó retomarás," foi decretado sobre todos os seres humanos, desde o
tempo do Pecado Original. Mas a morte e desintegração do corpo terreno
com seus instintos e impulsos terrenos não têm a intenção de ser um
castigo. São antes um meio para a máxima purificação e um prelúdio
para a forma superior de vida no corpo reconstituído do Futuro, um corpo
de pureza e santidade absolutas.
A Alma também tem que ser limpa
de todas as influências terrenas e foi gerada para receber as revelações
do futuro. Esta preparação, a alma receberá na sua passagem para o
mundo, espiritual superior. Ali, no Paraíso, no Jardim do Éden, ela verá e
compreenderá as revelações e a Sabedoria Divinas, que a tomam capaz
de viver a vida mais exaltada no futuro (Tanya). Aquelas pessoas
nascidas antes e que se encontrarão vivas na época da Ressurreição
também terão de falecer, mas serão restauradas à vida imediatamente.
Embora elas venham a ter uma permanência muito breve no Jardim do
Éden, dando-lhes pouco tempo para se prepararem para a vida no corpo
futuro, apesar disso, a maior intensidade das revelações que estão ali
receberão o equivalente, em força e vigor, do que as revelações que os
outros recebem durante um período de preparação mais
prolongado.
Descrição da vida futura, pós Ressurreição Ao
descrever a Era da Ressurreição, nossos Sábios dizem que não haverá ali
a necessidade de comer e beber, nem de se ocupar com negócios. Não
existirão os sentimentos do ciúme, ou ódio, ou rivalidade, mas os Justos
ficarão "sentados", com suas “coroas nas cabeças' e gozarão do prazer
das radiações da Presença Divina.
0 Rambam (Maimônides) interpreta
a expressão, "Os Justos ficarão sentados" com as "coroas, etc.: "Sentar"
implica em que os Justos terão providas todas suas necessidades
materiais sem esforço de qualquer espécie. As "coroas"" em suas cabeças
é um termo essencialmente alegórico: seu conhecimento das relevações e
da Sabedoria Divinas serão como uma "coroa" nas suas cabeças, por
assim dizer.
O Primeiro Rebe de Lubavitch dá o conceito chassídico
dessas expressões: “Ficarão sentados" se refere à tranquila completa e
perfeita compreensão das revelações e Sabedoria Divinas. As "coroas"
sobre suas cabeças se refere àquelas revelações que estão acima de suas
cabeças, isto é, além da sua compreensão.
O Talmud menciona que no
futuro uma refeição especial será servida aos Justos. Embora tenha sido
dito acima que não haverá necessidade de comida e bebida no tempo da
Ressurreição, a explicação dada é que o acontecimento da refeição
especial terá lugar antes da era do “não comer nem beber”.
Quem
será ressucitado? Nossos Sábios fazem primeiro uma declaração de
ordem geral: todos possuem uma parte no Olám Abá, Mundo Vindouro
(isto é, Ressurreição). Depois partem para a enumeração de várias
exceções. Rambam escreve que serão excluídos somente aqueles que
morrerem sem arrependimento. Mas se o indivíduo de fato se arrependeu
da sua maldade, mesmo que somente no derradeiro instante da sua vida,
ele merecerá uma parte no Mundo Futuro.
Esperança adicional nos é
dada por nossos Sábios: se um filho é justo, ele ganha uma parte no
Mundo Vindouro para o seu pai ou sua mãe, embora normalmente ele (ou
ela) seriam excluídos da Vida Futura. Mais ainda, se alguém intercede e
dirige preces para o bem de seus pais ou a um filho mau, ou faz mitsvot e
dá tsedacá em nome deles, essa intercessão tem um efeito benéfico
elevando suas almas a níveis mais elevados.

Liste des prétendants juifs à la messianité23/06/2014 16:01:00
Liste des prétendants juifs à la messianité[modifier | modifier le code]
Cette liste classée par ordre de date de naissance (si elle est connue),
répertorie ceux qui se sont déclarés être le Messie ou dont les disciples
ont affirmé qu'ils étaient le Messie. Cette liste ne se prétend pas
exhaustive.
Judas le Galiléen, fils de Hézékiah/Ézékias, fondateur de la « IVe
philosophie » selon Flavius Josèphe qui donnera naissance à la secte des
zélotes. Il conduisit une révolte sanglante contre le recensement romain
vers l'an 61.
Simon (vers l'an 4 AEC)
Athronges (vers l'an 4-2? AEC)
Jésus de Nazareth
Theudas (44-46), dans la province romaine de Judée
Menahem ben Juda, prit part à une révolte contre Hérode Agrippa II en
Judée
Simon Bar-Kokheba (mort en 135), vaincu lors de la seconde guerre
judéo-romaine
Moïse de Crète (ve siècle)
Ishak ben Ya'kub Obadiah Abou Issa al-Isfahani d'Ispahan, vécut en Perse
durant le règne du calife Omeyyade Abd al-Malik ibn Marwan (684-705).
Yudghan, vécut et enseigna en Perse au début du viiie siècle, disciple de
Ishak ben Ya'kub Obadiah Abou Issa al-Isfahani
Serene (Sherini, Sheria, Serenus, Zonoria, Saüra) (vers 720)
David Alroy ou Alrui (vers 1160)
Abraham Aboulafia (né en 1240)
Nissim ben Abraham (vers 1295), actif dans la province d'Ávila
Moses Botarel de Cisneros (vers 1413)
Asher Kay (né en 1502), un Juif allemand établi à Venise
David Reubeni (début du xvie siècle)
Salomon Molkho (début du xvie siècle)
Sabbataï Tsevi (autres orthographes: Shabbetai, Sabbetai, Shabbesai;
Zvi, Tzvi) (1626-1676)
Barukhia Russo (Osman Baba), successeur de Sabbataï Tsevi
Miguel (Abraham) Cardoso (né en 1630)
Mordecai Mokiakh ("le Sermonneur") d'Eisenstadt (actif de 1678 à 1683)
Jacob Querido (mort en 1690), se dit être la réincarnation de Sabbataï
Tsevi.
Löbele Prossnitz (Joseph ben Jacob), début du xviiie siècle
Jacob Joseph Frank (1726-1791), fondateur du mouvement Frankiste
Shukr Kuhayl I pseudo-Messie yéménite du xixe siècle
Judah ben Shalom pseudo-Messie yéménite du xixe siècle se prétendant la
réincarnation de Shukr Kuhayl I
Menachem Mendel Schneerson (1902-1994). Bien que Schneerson n'ait
jamais affirmé être le Messie, certains de ses fidèles prétendent qu'il l'a
plusieurs fois insinué, et certains le considèrent toujours comme ayant le
statut de Messie
David Goldner2
Menahem ben Judah[modifier | modifier le code]
Menahem ben Judah est le fils de Judas le Galiléen et le petit-fils de
Hézékiah, le chef des zélotes, qui se révolta contre Hérode. C'est un
guerrier et quand la guerre éclate, il attaque Massada avec sa bande,
arme ses fidèles avec les armes récupérées et se dirige vers Jérusalem où
il capture la forteresse Antonia, écrasant les troupes d'Hérode Agrippa II.
Enhardi par ses succès, il se comporte comme un roi et prend la direction
de toutes les troupes. Son comportement lui attire l'inimitié d'Éléazar, un
autre chef zélote, et il trouve la mort lors d'une conspiration contre lui. Il
est probablement le Menahem ben Hézékiah mentionné dans le Talmud
(tractate Sanhédrin 98b) et nommé "le consolateur qui doit libérer".
Bar-Kokheba[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Bar-Kokheba .
Avec la destruction du Temple de Jérusalem, l'apparition de Messies cesse
pendant un certain temps. Soixante ans plus tard, un mouvement
politico-messianique de grande envergure apparaît avec à sa tête Simon
Bar-Kokheba (aussi écrit : Shimeon Bar Kokhba ou Bar-Kosiba). Ce chef
de la révolte contre Rome est salué comme le roi-Messie par Rabbi Akiva,
qui s'adresse à lui dans le Livre des Nombres xxiv. 17: "Il viendra une
étoile de la maison de Jacob, et un sceptre se lèvera d'Israël, et s'abattra
sur Moab,", et Hag. ii. 21, 22; "J'ébranlerai les cieux et la terre et je
renverserai les trônes des royaumes… " (Talmud tractate Sanhédrin 97b).
Bien que certains doutent de sa messianité, il semble avoir entraîné le
peuple avec lui par son engagement. Après avoir attisé une guerre (133135) qui fait trembler la puissance de Rome, il est tué sous les murailles
de Betar (Judée). Son mouvement messianique se termine dans la défaite
et la misère pour les survivants.
Moïse de Crète[modifier | modifier le code]
Le dénouement infructueux de la guerre menée par Bar-Kokheba met un
terme pour plusieurs siècles aux mouvements messianiques, mais les
espoirs messianiques restent très ancrés. Selon des calculs fondés sur des
interprétations du Talmud, le Messie était attendu en 440 (Sanh. 97b) ou
en 471 ('Ab. Zarah 9b). Cette attente et les troubles dans l'Empire romain
dus aux invasions, ont certainement contribué à l'apparition d'un Messie,
cette fois en Crète, qui entraîna l'adhésion de la population juive à son
mouvement. Il se fait appeler Moïse, et promet d'emmener son peuple en
Palestine, comme le Moïse de la Bible, en traversant à sec la mer. Ses
fidèles, convaincus par lui, liquidèrent leurs biens et attendirent le jour
promis. À son signal, plusieurs se jetèrent à l'eau et trouvèrent la mort
noyés. D'autres purent être secourus. Le pseudo-Messie lui-même
disparut. Socrate le Scolastique prétend que Moïse de Crète s'échappa3,
tandis que les Chroniques de Jean de Nikiu affirment qu'il périt dans les
flots. D'après ces mêmes chroniques, son vrai nom serai Fiskis 4.
En Perse au viie siècle[modifier | modifier le code]
Plusieurs pseudo-Messies jouèrent un rôle non négligeable en Orient en
tant que réformateurs dont les travaux influencèrent le Karaïsme. À la fin
du viie siècle, apparaît en Perse, Ishak ben Ya'kub Obadiah Abou Issa alIsfahani d'Ispahan 5. Il vit sous le règne du calife Omeyyade Abd al-Malik
ibn Marwan (684-705) et se proclame être le dernier des cinq précurseurs
du Messie et d'avoir été désigné par Dieu pour libérer Israël. Selon
certain, il se proclamait même le Messie. Ayant rassemblé un grand
nombre de disciples, il se révolte contre le calife, mais est battu et tué à
Ray. Ses disciples clament qu'il était inspiré de Dieu et apportent pour
preuve qu'il a écrit des livres bien qu'il ne savait ni lire ni écrire. Il a fondé
la première secte issue du judaïsme après la destruction du Temple de
Jérusalem.
Son disciple Yudghan, appelé Al-Ra'i ("le berger du troupeau de son
peuple"), qui vécut dans la première moitié du viiie siècle, déclare être un
prophète, et est considéré par ses propres disciples comme un Messie. Il
est originaire d'Hamadan, et professe des doctrines qu'il assure avoir
reçues par prophétie. Selon Shahristani, il s'oppose à la croyance en
l'anthropomorphisme, enseigne la doctrine du libre arbitre, et considère
que la Torah possède une signification allégorique en plus de sa
signification purement littérale. Il force ses adeptes à observer une vie
ascétique, à s'abstenir de manger de la viande et de boire du vin et à
prier et jeûner souvent, selon les recommandations de son maître Abou
Isa. Il considère l'observation du Chabat et des différentes fêtes
religieuses comme purement commémoratives. Après sa mort, ses
disciples formèrent la secte des Youdghanites, qui croyait que leur Messie
n'était pas mort et qu'il reviendra.
Serene de Syrie[modifier | modifier le code]
Entre 720 et 723 un syrien du nom de Serene (plusieurs variantes de son
nom existent selon les sources: Sherini, Sheria, Serenus, Zonoria, Saüra)
apparaît et se fait passer pour le Messie. La raison primordiale de son
apparition semble être la suppression de la plupart des libertés dont
jouissaient les Juifs, par le calife Omar II (717-720) et ses efforts de
prosélytisme. Sur le plan politique, ce Messie promet l'expulsion des
Musulmans de Terre sainte et le retour des Juifs dans leur pays. Ses
partisans se rencontrent même en Espagne, où les Juifs souffraient des
impôts accablants mis en place par leurs nouveaux maîtres arabes, et
beaucoup quittèrent leurs maisons pour rejoindre le nouveau Messie.
Comme Abou Issa et Yudghan, Serene est aussi un réformateur religieux.
Il est hostile au judaïsme rabbinique. Ses partisans rejettent la
cacheroute, les prières instituées par les rabbins et l'interdiction contre le
"vin de libation"; ils travaillent le second jour des fêtes; ils ne rédigent
pas les contrats de mariage et de divorce selon les prescriptions
talmudiques, et n'acceptent pas les interdits talmudiques contre le
mariage entre parents proches6. Serene est arrêté et conduit devant le
calife Yazid II, à qui il déclare n'avoir agi que pour plaisanter. Suite à
quoi, il est remis aux Juifs pour être puni. Ses disciples reconnaissent leur
hérésie et sont réintégrés dans la religion juive.
Les Messies pendant les croisades[modifier | modifier le code]
Sous l'influence des Croisades le nombre de Messies augmente, et le
xiie siècle voit leur nombre culminer. Un apparaît en France vers 1087, qui
sera tué par les Français; un autre apparaît dans la province de Cordoue
en Espagne vers 1117 et un autre à Fès au Maroc vers 1127. De ces trois
prétendus Messies, rien n'est connu sauf une mention dans l'Iggeret
Teiman (Épître au Yémen) de Maïmonide.
David Alroy[modifier | modifier le code]
Le mouvement messianique important suivant apparaît en Perse. David
Alroy ou Alrui, est né au Kurdistan, vers 1160 et se déclare lui-même
Messie. En prenant appui sur sa popularité personnelle, les agitations à
l'intérieur d'un califat affaibli, le mécontentement des Juifs soumis à de
lourds impôts, il affirme avoir été envoyé par Dieu pour libérer les Juifs du
joug musulman[non neutre] et les conduire vers Jérusalem. Pour
atteindre son but, il fait appel aux Juifs belliqueux du district voisin
d'Azerbaïdjan et à ses coreligionnaires de Mossoul et de Bagdad afin qu'ils
viennent en armes l'aider à capturer Amadia. À partir de ce point, sa vie
est enveloppée de légendes. Son mouvement échoue, et il aurait été
assassiné pendant son sommeil par son propre beau-père. Une amende
élevée est imposée aux Juifs suite à cette révolte. Après sa mort, de
nombreux disciples se regroupent à Khof, Salmas, Tauris, et Maragha
pour former la secte des Ménahemists, d'après le nom messianique
Ménahem pris par leur fondateur.
Au Yémen[modifier | modifier le code]
Peu de temps après David Alroy, un précurseur prétendu du Messie
apparaît au Yémen en 1172, juste quand les Musulmans font tous leurs
efforts pour convertir les Juifs vivant sur leur territoire. Il déclare que les
malheurs présents sont l'annonce de la venue prochaine du royaume
messianique, et demande aux Juifs de partager leurs biens avec les
pauvres. Ce pseudo-Messie anonyme est le sujet de l'Épître au Yémen de
Maïmonide. Il continue son activité pendant un an avant d'être arrêté par
les autorités musulmanes et être décapité à sa demande afin de prouver
la vérité de sa mission en revenant à la vie.
Abraham Aboulafia[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Abraham Aboulafia.
Avec Abraham ben Samuel Aboulafia (né en 1240; décédé après 1291), le
Kabbaliste, commence la période des pseudo-Messies dont les activités
seront fortement influencées par les spéculations kabbalistiques. Entraîné
par ses études mystiques, Aboulafia croit tout d'abord être un prophète,
et dans un livre prophétique, publié à Urbino (Italie) en 1279, il déclare
que Dieu lui a parlé. On pense, mais cela n'a pas été formellement
prouvé, qu'à Messine (Sicile), où il était accueilli par ses disciples, il aurait
déclaré être le Messie et annoncé l'année 1290 comme étant le début de
l'ère messianique. Le rabbin Salomon ben Adret, dit Rachba, appelé pour
examiner les dires d'Aboulafia le condamne énergiquement. Persécuté en
Sicile, il se rend alors dans l'île de Comino, près de Malte, vers 1288, en
affirmant toujours sa mission dans ses écrits. Sa fin est inconnue. Deux
de ses disciples, Joseph Gikatilla et Samuel, tous les deux de Medinaceli,
proclameront plus tard être des prophètes et des faiseurs de miracles. Le
dernier prédit en langage mystique à Ségovie l'avènement du Messie.
Nissim ben Abraham[modifier | modifier le code]
À Ávila (Espagne), vers la fin du xiie siècle, Nissim ben Abraham se
proclame prophète. Ses partisans disent de lui, que bien qu'ignorant, il a
été soudainement doté par un ange du pouvoir d'écrire un livre mystique,
La Merveille de la Sagesse, avec des commentaires. De nouveau, on fit
appel au rabbin Salomon ben Adret, qui doutant des prétentions
prophétiques de Nissim entreprit de minutieuses investigations. Le
prophète continua néanmoins son activité et même fixa le dernier jour du
quatrième mois, Tammouz, 1295, comme date de la venue du Messie.
Les disciples crédules se mirent à jeûner et à faire l'aumône en
préparation de l'évènement, et se réunirent au jour fixé. En l'absence de
la venue du Messie, certains par dépit se convertirent au christianisme.
Ce que devint Nissim est inconnu.
Moïse Botarel de Cisneros[modifier | modifier le code]
Après un intervalle d'environ un siècle, apparaît un autre faux Messie
avec des prétentions messianiques. Selon Heinrich Graetz (l.c. viii. 404),
ce prétendu Messie se nomme Moïse Botarel de Cisneros dans la province
de Palencia en Espagne. Un de ses disciples et partisans est Hasdaï
Crescas. Leur relation est rapportée par Geronimo da Santa Fé dans son
discours lors de la disputation de Tortosa en 1413.
Asher Kay[modifier | modifier le code]
En 1502, Asher Kay (Käei), un allemand se prétendant lui-même un
précurseur du Messie, apparaît à Istrie, près de Venise, et annonce que si
les Juifs font pénitence et pratiquent la charité, le Messie arriverait en
moins dans la demi-année qui suit, et qu'une colonne de nuage et de
fumée précèderaient les Juifs sur leur retour à Jérusalem. Ils trouvent des
adeptes en Italie et en Allemagne, et même parmi les Chrétiens. En
obéissance à ses prédications, les gens jeûnent, prient et font l'aumône
pour se préparer à la venue du Messie, si bien que cette année est
connue sous le nom d'année de pénitence. Nul ne sait ce qu'il advint de
Kay.
David Reubeni et Salomon Molkho[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Salomon Molkho.
David Reubeni prétendit être l'ambassadeur et le frère du Roi de Khaibar,
une ville-oasis et un ancien district en Arabie, où les descendants des
tribus perdues de Ruben et de Gad étaient supposées habiter. Il déclare
avoir été envoyé pour rencontrer le pape et les autres dirigeants d'Europe
pour obtenir des canons et des armes à feu pour la guerre contre les
Musulmans, qui empêchaient l'union des Juifs vivant des deux côtés de la
Mer Rouge. Il dément catégoriquement être le Messie ou un prophète7,
proclamant qu'il est uniquement un guerrier. L'écoute qu'il trouve à la
cour du pape en 1524, la réception qu'il reçoit en 1525 à la cour
portugaise, où il arrive à l'invitation de Jean III, et reçoit tout d'abord la
promesse d'une aide, l'arrêt temporaire des persécutions antisémites des
Marranes, tout cela laisse à penser au Marranes portugais et espagnols,
que Reuveni est le précurseur du Messie.
Selaya, inquisiteur de Badajoz, se plaint au roi du Portugal qu'un Juif
venu d'Orient (en se référant à Reubeni) a rempli les Marranes espagnols
de l'espoir qu'un Messie va venir pour reconduire les Juifs de tous les
pays vers la Palestine, et qu'il avait même réussi à les enhardir de sorte
qu'ils agissent maintenant de façon non dissimulée8. Reubeni et Molkho
sont arrêtés à Ratisbonne sur l'ordre de l'empereur Charles Quint et du roi
d'Espagne. Molkho est transféré à Mantoue, en Italie, où il est jugé et
envoyé au bûcher en novembre 1532.
Une grande espérance se lève lors du séjour de Reubeni au Portugal. À
Herrera del Duque, près du village de Alcocer (Badajoz, Estrémadure),
une fille de 15 ans décrit des visions extasiées dans lesquelles elle aurait
parlé au Messie. Celui-ci l'aurait emmenée au ciel pour qu'elle puisse voir
tous ceux qui seront brûlés dans des trônes en or, et pour lui assurer de
sa prochaine venue. Celle qui est uniquement connue sous le nom de la
Vierge de Herrera est proclamée avec ferveur prophétesse, et l'agitation
est telle suite à ses visions que l'Inquisition espagnole de Tolède l'arrête
sans délai et la condamne au bûcher avec plusieurs de ses disciples.
Sabbataï Tsevi[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Sabbataï Tsevi.
Le mouvement messianique le plus important fut celui de Sabbataï Tsevi
(né à Smyrne en 1626, décédé à Dulcigno en 1676). Il se répandit et eut
une influence considérable parmi certaines communautés juives et dura
dans certaines régions presque un siècle. Son mouvement continua bien
après sa mort et continue même de nos jours sous la forme du groupe
des Sabbatéens.
Pseudo-Messies sabbatéens[modifier | modifier le code]
Après sa mort, Sabbataï est suivi par une lignée de Messies putatifs.
Jacob Querido, fils de Joseph Filosof, et frère de la quatrième femme de
Sabbataï, devient le chef des Sabbatéens à Salonique, considéré par eux
comme l'incarnation de Sabbataï. Il prétend être le fils de Sabbataï et
adopte le nom de Tsevi. Avec 400 de ses fidèles, il se convertit à l'Islam
vers 1687, formant la secte des Dönme. Il effectue lui-même un
pèlerinage à la Mecque (vers 1690). Après sa mort pendant le pèlerinage,
son fils Berechiah (ou Berokia) lui succède (de 1695 à 1740).
Un certain nombre de fidèles de Sabbataï se déclarent eux-mêmes
Messie. Abraham Miguel Cardoso (1630-1706), né de parents Marranes, a
dû être initié au mouvement sabbatéen par Moïse Pinheiro de Leghorn. Il
devient un prophète du Messie, et quand plus tard il se convertit à
l'Islam, il justifie sa trahison en disant qu'il est nécessaire pour le Messie
d'être compté parmi les pécheurs afin de pouvoir réparer l'idolâtrie
d'Israël. Il applique les prophéties d'Isaïe à Sabbataï, et envoie des
épîtres pour prouver que Sabbataï était le vrai Messie, souffrant même
des persécutions pour plaider sa cause. Ultérieurement, il se considèrera
lui-même comme le Messie Ephraïtique (précurseur du Messie de la lignée
de David), affirmant qu'il a des marques sur son corps pour le prouver. Il
prêche et écrit sur la venue rapide du Messie, fixant différentes dates
jusqu'à sa mort.
Mordecai Mokia[modifier | modifier le code]
Un autre adepte de Sabbataï, qui lui resta fidèle, est Mordecai Mokiah ("le
Sermonneur") d'Eisenstadt. Il prétend aussi être le Messie. Sa période
d'activité se situe entre 1678 et 1682 ou 1683. Il prêche tout d'abord que
Sabbataï est le vrai Messie, que sa conversion était due à des nécessités
mystiques, qu'il n'est pas mort, mais qu'il se révèlera à lui dans les trois
ans après sa mort supposée. Comme présage de la venue du Messie, il
énumère les persécutions des Juifs à Oran (par les Espagnols), en
Autriche et en France, ainsi que la peste en Allemagne. Il trouve des
adeptes parmi les Juifs de Hongrie, de Bohême et de Moravie. Allant
même une étape plus loin, il se déclare alors le Messie Davidique (issu de
la lignée de David) et d'après lui, Sabbataï n'était que le Messie
Ephraïtique et pour preuve, il était très riche et donc ne pouvait pas
accomplir la rédemption d'Israël. Lui, Mordecaï, étant très pauvre, est le
vrai Messie et en même temps l'incarnation du Messie Ephraïtique. Les
Juifs italiens l'invitent en Italie en 1680, où il reçoit un accueil chaleureux
à Reggio et à Modène. Il parle de préparation messianique qu'il doit
accomplir à Rome et insinue qu'il devra peut-être se convertir au
christianisme. Dénoncé par l'Inquisition et forcé de quitter l'Italie, il
retourne en Bohême puis en Pologne, où il est reconnu comme fou. De
cette époque, existe une secte d'adeptes qui perdurera jusqu'au début de
la Haskala.
Un autre prétendant Messie sabbatéen est Löbele Prossnitz. Il enseigne
que Dieu a donné une autorité souveraine aux "personnes pieuses", c'està-dire, à ceux qui pénètrent dans les profondeurs de la kabbale. Sabbataï
était un de ces représentant de Dieu, dont l'âme est passée dans d'autres
hommes "pieux", Jonathan Eybeschütz et lui-même. Un autre prétendant,
Isaiah Hasid (un des beaux-frères du sabbatéen Judah Hasid), qui vit à
Mannheim, se proclame secrètement être le Messie ressuscité, bien que
publiquement il abjure les croyances sabbatéennes.
Jacob Franck[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Jacob Franck.
Jacob Franck (né en 1726 en Podolie; mort en 1791), fondateur du
frankisme, se proclame aussi être le Messie. Dans sa jeunesse, il a été en
relation avec le groupe Dönme de Turquie. Il enseigne qu'il est la
réincarnation du roi David. Ayant comme partisans quelques Juifs turcs et
valaques, il retourne en Podolie en 1755, où les sabbatéens étaient à la
recherche d'un chef. Il se présente comme la réincarnation de l'esprit de
Berechiah.
Il insiste sur l'idée que le "saint roi" est en même temps le Messie, et se
fait appeler "santo señor" ("saint seigneur"). Ses adaptes affirment qu'il
opère des miracles et prient pour lui. Son but, ainsi que celui de sa secte
est de déraciner le judaïsme rabbinique. Il est forcé de quitter la Podolie
et ses disciples sont persécutés. Retournant en 1759, il encourage ses
adeptes à se convertir au christianisme, ce que font environ 1.000 d'entre
eux, qui deviennent alors des gentilshommes polonais privilégiés,
d'origine juive. Lui-même se convertit à Varsovie en novembre 1759. Plus
tard, son manque de sincérité est découvert, et il est arrêté comme
hérétique, mais même en prison, il continue à diriger ses fidèles.
Menachem Mendel Schneerson[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Menachem Mendel Schneerson.
Parmi le mouvement Loubavitch du judaïsme hassidique, une ferveur
messianique grandit vers la fin des années 1980 et le début des années
1990, due à la croyance que leur Rebbe, Menachem Mendel Schneerson
s'apprêterait à révéler qu'il est le Messie. Schneerson est mort en 1994
sans jamais appuyer ces croyances, mais certains de ses adeptes pensent
toujours qu'il sera le Messie et qu'il se révélera quand le temps sera venu.

1 – O “Messias” não é uma idéia cristã?
Mashiach origina-se
na Torá judaica e nos Profetas. O conceito foi mais tarde
emprestado e alterado por outros.

2 ’ Qual a importância de Mashiach para o
Judaísmo?
Muito grande. É um dos Treze Princípios
Fundamentais do Judaísmo. ’Eu creio na vinda do Mashiach
todos os dias, e mesmo se ele tardar, espero por ele.’

3 ’ A crença no Mashiach não é uma fuga da
realidade? Não. Não vivemos à base de malas prontas. O
Judaísmo é realista, prático e vive no aqui e no agora.
Planejamos à frente normalmente, mesmo sabendo que nossa
situação atual é esperar pela vinda iminente do Mashiach.

4 ’ O ’Mashiach’ não é apenas um eufemismo para uma
paz utópica na Terra? Não se trata de um desejo
esperançoso ou fantasia, mas uma promessa Divina
freqüentemente repetida de que uma pessoa e eventos
especificos mudarão o mundo para melhor.

5 ’ Quem será o Mashiach?
Um humano descendente do
Rei David, comprometido com toda a Torá, reunirá todos os
judeus em Israel, reconstruirá o Templo e trará a paz
universal.

6 ’ Por que esperamos ansiosamente a vinda de
Mashiach? Além de trazer paz a Israel e eliminar o sofrimento
em todo o mundo, toda a criação será levada à realização. Por
mais confortáveis que possamos parecer atualmente, nosso
mundo continua incompleto, para dizer o mínimo.

7 ’ Nosso mundo mudará drasticamente?
Inicialmente,
o mundo continuará seu curso natural, mais tarde ascendendo a
um estado sobrenatural, incluindo a Ressurreição dos Mortos.
(Maimônides)

8 ’ A hora é agora?
Certamente esperamos que seja. Pode
acontecer a qualquer hora, porém quanto antes melhor. Os
eventos indicam que o tempo é propício, e devemos tentar
concretizar o potencial.

9 ’ O que podemos fazer a respeito?
Cumpra mais
mitsvot ’ cada mitsvá aproxima a Redenção. Estude Torá para
ter uma maior conscientização sobre Mashiach ’ para que a
Redenção seja um apelo popular. Que ocorra brevemente em
nossos dias!

LUSITANIA JUDAICA
________________
O Judeu Português e o Rabi Isaac Luria, Lechem
HaPanim
23/06/2014 16:01:00
la danse du Tiqqoune
Rabbénou Yits'haq ben Chlomo Louria Askénazi (Arizal)
Rabbénou est nommé le Ari haqqadoche, ou Ari, zal. Ari vient des
initiales de Adonénou Rabbénou Yits'haq (Notre maître Rabbi Yits'haq=,
et zal veut dire, "le souvenir du juste est bénédiction, zikhono tsaddiq
livrakha ».
Nos idos de 1500, um pobre e ingénuo judeu marrano português
chamado Josué emigrou com a mulher para a cidade santa de Safed, na
Galileia. Fugido da ameaça das fogueiras da inquisição portuguesa, Josué
estava radiante por finalmente poder praticar livremente a religião dos
seus antepassados.
Já instalado na Terra Santa, anos mais tarde, ouviu o rabino falar na
sinagoga sobre os lechem hapanim, os “pães de rosto”, que eram
oferecidos na época do Templo Sagrado todas as sextas-feiras, antes do
início do Shabbat. Depois de explicar as várias leis que em tempos
antigos governaram estas oferendas, e de expor os seus significados
místicos, o rabino suspirou profundamente e lamentou que, por causa dos
nossos pecados, já não se podia alegrar Deus com estes pães.
As palavras sentidas do rabino sacudiram a alma do ingénuo marrano
português. Quando chegou a casa, Josué contou tudo à mulher, Clara, e
pediu-lhe que cozesse duas challot– o pão especialmente preparado para
o shabbat – na sexta-feira seguinte. Deu-lhe todos os detalhes que se
lembrava das palavras do rabino sobre o “pão de rosto”: a farinha, contou
ele, devia ser peneirada 13 vezes, amassada ainda em estado de pureza
e a massa devia ficar bem cozida no forno. “Deus deve estar cheio de
fome, imagina, depois de tantos séculos sem poder comer estes pães!
Vamos passar a levar-lhe challot todas as sextas-feiras.”, disse Josué
cheio de alegria.
Clara cumpriu a vontade do marido e logo pela manhã da sexta-feira
seguinte, quando Josué acordou, dois belos pães arrefeciam já sobre um
pano imaculado na mesa da cozinha.
Faltando ainda muitas horas para o início do shabbat, o marrano
português correu para a sinagoga, que estava deserta, e abrindo a Santa
Arca disse com todo o fervor: “Oh! Senhor dos Céus, da Terra e de todos
os seres, tem piedade deste teu filho e recebe esta pobre oferenda!
Tomai estes pães e que eles sejam bem recebidos por Ti, como foram as
oferendas dos nossos antepassados.”
Com as mãos trémulas, Josué depositou os pães na Santa Arca e, olhando
em volta para ter a certeza que ninguém o vira, regressou rapidamente a
casa.
Já Josué ia longe quando o shammash (o funcionário da sinagoga) chegou
para preparar o shabbat. Ao abrir a Santa Arca para conferir os rolos da
Torá, deparou com os dois belos e deliciosos pães e logo imaginou que só
podiam ser para si. Algum judeu generoso os deixara em segredo, para
não o envergonhar revelando a todos a sua pobreza, pensou ele.
Ao fim dessa mesma tarde, depois dos serviços religiosos, Josué dirigiuse impacientemente à Arca Sagrada para ver se os pães ainda lá
estavam. Quando viu que tinham desaparecido a sua alegria foi imensa.
“Deus não desdenhou a nossa singela oferenda”, disse ele, radiante, à
mulher.
E assim prosseguiu durante longos anos: sexta-feira de manhã Josué
levava os dois pães feitos por Clara à sinagoga; e à tarde o shammash
levava-os para casa profundamente agradecido ao seu secreto benfeitor.
Ambos se deliciavam e agradeciam a Deus pelo milagre.
Tudo corria bem até que um dia o judeu português se preparava para
cumprir o mesmo ritual de sempre quando os seus gestos foram
observados pelo rabino, que nessa sexta-feira fora mais cedo para a
sinagoga e, a um canto, preparava silenciosamente o sermão do dia
seguinte. Intrigado, o rabino ouviu a prece de Josué oferecendo os dois
pães a Deus. Primeiro ficou em silêncio, mas assim que compreendeu o
que se passava, o rabino ficou irado. Finalmente, não se conseguindo
conter por mais tempo, dirigiu-se a Josué: “Seu idiota! Que fazes tu? Por
acaso pensas que Deus come e bebe como tu? É um pecado terrível
imaginar que Deus tem qualidades físicas como os homens. Pensas
mesmo que é Deus quem recebe os teus miseráveis pães? É óbvio que é
o shammash que os come!”
O rabino gritava ainda, vermelho de raiva, quando o shammash entrou na
sinagoga para cumprir as suas tarefas habituais. O rabino confrontou-o
imediatamente: “Vá, diz lá a este pobre idiota quem é que todas as
semanas tira os dois pães que ele deixa na Arca?!” O shammash admitiu
logo ser ele quem levava os pães, sem compreender porque razão o
rabino estava tão irritado.
Com os olhos encharcados em lágrimas, o marrano português contou
então ao rabino como o seu sermão o inspirara a trazer os pães para a
sinagoga. Acreditava que fazia uma boa acção, mas agora o rabino dizialhe que cometera um grande pecado. Desconsolado e sem saber o que
dizer à mulher, Josué foi para casa.
Pouco tempo depois, entrou na sinagoga um mensageiro de Ari
Ha´Kadosh Rabi Isaac Luria que se dirigiu ao rabino. Em nome do seu
mestre, o mensageiro disse ao rabino que fosse para casa, se despedisse
da família e se preparasse, porque à hora destinada para o seu sermão de
shabbat, na manhã seguinte, a sua alma teria já partido para o descanso
eterno. “Assim anunciaram os Céus”, disse o mensageiro.
O rabino não queria acreditar na má notícia que ouvira. Sem perder
tempo, foi ter directamente com o Ari Ha´Kadosh tentando saber que
pecado fizera ele para merecer tal destino. O Ari confirmou a mensagem,
acrescentando da forma mais gentil possível: “Ouvi que foi porque
acabaste com um gesto que deleitava o Criador. Desde a destruição do
Templo Sagrado que Deus não tinha uma alegria tão grande quanto
aquela que lhe dava o gesto do marrano português, oferecendo os seus
modestos pães do fundo do seu coração. Ao destruir a sua inocência,
selaste o teu destino.”
E assim foi. Inconformado, o rabino dirigiu-se para casa e despediu-se da
família. No dia seguinte, a sua alma partiu antes da hora marcada para a
prédica de shabbat, tal como anunciara o Ari.
Relato do círculo de estudos do rabino Chaim Vital – sucessor de Isaac
Luria, o Ari Ha´Kadosh, na liderança do movimento místico dos cabalistas
de Safed – foi impressa pela primeira vez em meados do século XVII no
livro Mishnat Hachamim, escrito pelo rabino Moshe Hagiz (1572-?), de
Jerusalém.
Sefer Sipurey Masiot, conto 4
Por Rabi Nachman de Breslav
O Rei Que Decretou Extermínio
Havia certa vez um Rei. E ele decretou no país um decreto de conversão
ou deportação (ou seja), quem quisesse permanecer no país teria que se
converter e caso contrário seria deportado do país. E houve alguns que
abandonaram todos os seus bens e suas fortunas e saíram de lá na
pobreza para poderem manter-se com sua fé e poderem permanecer
sendo judeus. E uma parte deles teve pena por suas posses e lá ficaram.
E se tornaram coagidos. Sem darem a perceber (ou seja, obscuramente)
eles praticavam a religião judaica. E publicamente (ou seja, abertamente)
eles não podiam se comportar como judeus. Mais tarde o Rei faleceu. E o
seu filho se tornou Rei. E começou a dirigir o país com muito rigor e
conquistou muitos países e ele era um grande sábio. E por causa que ele
lidava muito rigorosamente com os seus ministros eles então se uniram
para derrubá-lo e assassiná-lo, ele e todos os seus filhos. E entre os
ministros havia um dos coagidos. Ele então refletiu: “Afinal, por que sou
eu um coagido, por eu ter tido pena das minhas posses e das minhas
fortunas. Agora, se o Rei for assassinado e o país ficar sem um Rei as
pessoas vão engolir umas as outras pois um país não pode ficar sem um
Rei”. Por essa razão ele refletiu que ele iria e falaria com o Rei sem que
eles soubessem. E foi e contou para o Rei que conspiraram contra ele,
conforme mencionado. O Rei foi e tentou provar se isso era verdade e ele
viu que era verdade. Ele então colocou guardas. E na noite em que eles o
atacaram eles os capturaram. E eles foram julgados cada um segundo o
seu julgamento
Então o Rei chamou e disse ao ministro, que era um coagido: “Que honra
posso eu te dar por você ter salvo a mim e à meus filhos? Se eu fazer de
ti um ministro (ou seja, um lorde), você já é um ministro. Se eu te der
dinheiro, você sozinho já tem dinheiro. Diga-me que honra você deseja
que eu então certamente te darei”. O coagido então respondeu: “Você
fará o que eu te disser?” E o Rei disse: “Sim, eu certamente farei o que
você desejar”. E o coagido disse: “Jure para mim pela tua coroa e pelo
teu reinado”. E o Rei jurou. E o coagido disse então: “Toda minha honra é
que eu possa ser um judeu publicamente (ou seja, abertamente), que eu
possa botar o “Talit” e o “Tefilin” publicamente”. Então o Rei ficou muito
perturbado pois em todo seu país não se podia ser judeu. Porém, ele não
tinha outra escolha por causa do juramento que ele jurara, que faria o
que ele desejasse. De manhã o coagido foi e colocou o “Talit” e o “Tefilin”
publicamente.Depois o Rei faleceu. E seu filho virou Rei. E o filho
começou a dirigir o país de uma forma branda pois ele tinha visto como
tentaram destruir o seu pai, conforme descrito. E ele conquistou muitos
países. E era um grande sábio. E o Rei ordenou que chamassem todos os
astrólogos para que eles lhe dissessem de que forma seus descendentes
poderiam ser exterminados, para que então ele pudesse protegê-los
disso. E os astrólogos então lhe disseram que os seus descendentes não
seriam destruídos, apenas que ele se protegesse do “boi” e do “carneiro”
(ou seja, de um boi e de um carneiro). E escreveram isso no livro das
recordações. E o Rei disse aos seus filhos que eles também dirigissem o
país como ele, de forma branda. Mais tarde ele faleceu. E seu filho virou
Rei. E ele começou a dirigir o país duramente, como seu avô. E
conquistou muitos países e lhe passou uma idéia sábia e ordenou de se
anunciar que não se encontrasse em seu país nenhum boi e nenhum
carneiro para que os seus descendentes não pudessem se extinguir.
Então ele pensou que agora ele não tinha medo de nada.
E dirigiu o país muito duramente. E ele era um grande sábio. E o Rei teve
a sábia idéia de que ele podia conquistar todo o mundo sem guerras. Pois
existem sete partes no mundo, pois o mundo é dividido em sete parte. E
existem sete planetas (ou seja, sete estrelas que circulam nos sete dias
da semana) e cada estrela ilumina uma das sete partes do mundo. E
existem sete tipos de metais (ou seja, ouro, prata, cobre, etc...) e cada
planeta dos sete planetas ilumina um tipo de metal. O Rei foi e coletou
todos os sete tipos de metais e ordenou que lhe trouxessem todos os
retratos de ouro de todos os Reis, que eles penduraram nos seus
palácios, e fez disso uma pessoa. O rosto era de ouro o corpo de prata e
assim os outros membros eram de outros metais. E havia nessa pessoa
todos os sete tipos de metais. E ele colocou essa pessoa no alto de uma
grande montanha. E todos os sete planetas (ou seja, as sete estrelas)
iluminam essa pessoa. E quando alguém precisava de um conselho ou um
negócio e não sabia se deveria ou não fazê-lo então ele costumava se
colocar contra o membro cujo metal pertencia a parte do mundo que ele
habitava, e então a pessoa refletia se deveria fazer aquilo que ele
necessitava ou não. Quando era pra ele sim fazer, o membro costumava
irradiar luz e brilhar e se não o membro se obscurecia (isso tudo fez o
Rei). E através disso ele conquistou todo o mundo e juntou muito
dinheiro. Porém a pessoa que ele fizera dos sete tipos de metais não
tinha a virtude de fazer isso a menos no caso de o Rei tratar de rebaixar
os arrogantes e elevar os humildes (ou seja, os grandes seriam
rebaixados de sua grandeza e os pequenos seriam elevados). O Rei foi e
enviou comandos para todos os generais e outros ministros que tinham
cargos (cargos ministeriais) e privilégios. E eles todos vieram. E ele então
os rebaixou e lhes retirou os cargos. Até mesmo aqueles que tinham
cargos apenas na época do seu velho avô quando eles então o
receberam, ele lhes retirou de todos.
E os pequenos ele os elevou e os colocou nos lugares (dos grandes).
Entre os ministros que o Rei rebaixou estava o coagido (mencionado
anteriormente). E o Rei lhe perguntou: “Qual o teu privilégio como
ministro?” E ele lhe respondeu: “Meu privilégio como ministro é apenas
que eu posso ser um judeu publicamente pelo beneficio que eu fiz para o
teu avô”. E o Rei então lhe retirou o privilégio. E ele se tornou novamente
um coagido.Certa vez o Rei deitou-se para dormir. E ele viu no sonho
como o céu estava claro e ele viu todas as doze constelações (ou seja, as
estralas no céu estão divididas em doze partes correspondentes aos doze
meses. Uma parte das estrelas é como um Carneiro e essa é a
constelação do mês de “Nissan” e a constelação do mês de “Iar” é
chamada de “Touro”, ou seja um boi. E assim cada mês tem sua
constelação) e ele viu que o Touro e o Carneiro (ou seja, um boi e um
carneiro) que estavam entre as constelações riam dele. E ele então
acordou muito irritado. E ficou muito temeroso. E ordenou trazer o livro
das recordações (ou seja, o livro onde tudo lá está escrito) e ele viu que
lá estava escrito que através do touro e do carneiro seus descendentes se
exterminariam. E recaiu sobre ele um medo muito grande. E ele contou
isso para a Rainha. E recaiu sobre ela e as crianças um grande medo. E o
seu coração bateu muito forte E ele chamou todos os interpretadores de
sonhos (ou seja, esses que sabem interpretar sonhos) e cada um lhe deu
uma interpretação, porém nada lhe entrava nos ouvidos. E recaiu sobre
ele um medo muito grande. E veio à ele um sábio e lhe disse que ele
tinha recebido do seu pai que existiam 365 tipos de circulações do sol (ou
seja, o sol tem 365 caminhos) e existe um local onde todos os 365
caminhos do sol iluminam nesse local. E lá cresce um bastão de bronze. E
quem tem um medo, quando ele chega até o bastão ele então se cura do
medo (e assim disse o sábio para o Rei). E isso agradou o Rei. E ele foi
com sua esposa e seus filhos e todos os seus descendentes até o local.
E o sábio também foi com eles. E no meio do caminho se postou um anjo.
E o anjo era o responsável pela ira, pois através da ira cria-se um anjo
destruidor (ou seja, um anjo que destrói e arruína) e esse anjo é o
responsável por todos os destruidores. E pergunta-se à esse anjo o
caminho. Pois existe um, bom caminho para os homens, e existe um
caminho repleto de lama e existe um caminho repleto de buracos e assim
existem vários caminhos. E existe um caminho que lá tem um fogo que
quatro milhas antes desse fogo a pessoa se queima (e eles perguntaram
o caminho ao anjo e ele lhes disse o caminho onde lá estava o fogo). E
eles foram (ou seja, o Rei com todos os seus descendentes e o sábio). E o
sábio ficou o tempo todo observando à sua frente para ver se o fogo
estava lá pois ele tinha recebido do seu pai que lá existia esse fogo.
Nesse ínterim, ele viu o fogo e viu que lá caminhavam sobre o fogo Reis e
judeus vestidos de “Talit” e “Tefilin”. Então o sábio disse ao Rei: “Eu
tenho uma tradição que quatro milhas antes do fogo a pessoa se queima,
portanto eu não quero ir adiante. Você, se quiser, vá”. E o Rei pensou que
como ele vira que outros reis caminhavam lá sobre o fogo ele também
poderia ir lá. E o sábio lhe disse: “Eu tenho uma tradição do meu pai e
por isso não posso ir, você se você desejar vá”. E o Rei foi com todos os
seus descendentes. E o fogo os pegou. E ele se queimou com todos os
seus descendentes. E eles todos se exterminaram.
Assim que o sábio retornou à sua casa, os ministros estavam
surpreendidos que o Rei tinha sido eliminado com os seus descendentes.
Afinal ele tinha se cuidado do boi e do carneiro. Como foi então que os
seus descendentes se exterminaram com ele? Então o coagido lhes disse:
“Através de mim ele se exterminou pois os astrólogos viram (que através
de um boi e de um carneiro os seus descendentes se exterminariam)
porém eles não sabiam o que viam. Pois o boi, fazem de sua pele o
“Tefilin”. E o carneiro fazem de sua lã o “Tzitzit” para o “Talit”. E através
deles o Rei se exterminou com os seus descendentes. Pois os Reis que
tinham judeus morando em seus países e que vestiam “Talit” e “Tefilin”,
por causa deles os Reis conseguiam caminhar sobre o fogo e nada lhes
feria. Porém o Rei, por causa que nenhum judeu que colocasse o “Talit” e
o “Tefilin” podia residir em seu país, por causa disso ele foi exterminado
com os seus descendentes. E por isso o Touro e o Carneiro das
constelações riam dele. Pois os astrólogos viram que através do boi e do
carneiro seus descendentes se exterminariam, porém eles não sabiam o
que eles viram. E assim o Rei foi destruído com os seus descendentes.
Amén, que assim se destruam todos os Seus inimigos, Senhor.
Esse conto está insinuado no Salmo 2
POSTADO POR SEFARADI BRAZIL ÀS 07:25 2 COMENTÁRIOS:
DOMINGO, 25 DE DEZEMBRO DE 2011
Hokhmat Yavanit, e o prejuízo da fé
O estudo de filosofia grega e suas derivações são proibidos pela Torah, é
uma importante recomendação divina no que concerne a pura fé judaica,
esse tipo de literatura unicamente confunde o intelecto, implantando
crenças inadequadas, que corrompem a sabedoria da Torah,tornando a
mente um recipiente debilitado para a interpretação e prática da Torah.
Os autores destes tratados não acreditam nas forças demoníacas, que nos
circundam e influenciam a todos, o que claramente contrariam os
ensinamentos dos sábios do Talmud e o Zohar. Devemos inclusive evitar
autores judeus e proeminentes rabinos que se deixaram influenciar pela
filosofia grega e derivações, o próprio Maimônides (RambaM) que seguiu
este caminho, corrempeu alguns de seus livros, e interpretação com a
retórica, levando o interpretar o Talmud num estilo figurativo, distante do
significado simples e fiel da tradição judaica.
O Gaon de Vilna disse: "O RambaM no 'Guia Dos Perplexos' (Moreh
Nevuhim), negou a existência dos amuletos místicos, mágica, demônios e
etc.. Eu não acredito nisso (interpretação filosófica do RambaM), nem
numa porção disso, Deus proíba! Ou qualquer parte disso, nessa imersão
filosófica que é apenas a profundidade externa.." HaGra, Yoreh Deah
179:13
O Hida (R Hayym Yosef David Azulai) complementa sobre esse assunto:
"O Arizal(Rabi Isaac Luria) disse que somente a grande sabedoria do
Rambam o salvou..." ou seja o salvou de se tornar um herético. Ver em
Shem HaGedolim, Rambam.
Segundo nossos sábios, estas filosofias destrutivas se chamam em
hebraico: Hokhmat Yavanit, sabedoria grega, cujo estudo o Talmud
proíbe, ver Tratado Menahot 64b. Grandes Rabinos fizeram publicamente
um protesto ao "Guia Dos Perplexos", e outros livros filosóficos de autores
Judeus, ver em:
Teshubot HaRibash 45, Teshubot Hobat Yair 210, Leb Tob em Hobat
Halebabot, Teshubot HaRosh 25, Teshubot haRashba 419, Sefer Hayashar
6:13, Rab Hai Gaon em Hagigah 14B(Ayin Yaacob), Sheviley Emunah
p.100, Shiltey Giborim, Abodah Zara, Rif (Rabi Isaac Al Fassi) 5b#1,
Haham Bartenura em Sanhedrin 10:1, HaGra: Yoreh Dea 179:13, Rabi
Moshe Alshikh nos seus comentário dos provérbios.
As poucas passagens filosóficas no Mishnê Torah nos capítulos dos
fundamentos da Torah, Ética, e Idolatria devem ser evitadas
completamente, assim como qualquer trecho em que ele discuta filosofia.
No guia dos perplexos, Maimônides afirma: "Que O Criador é
impossibilitado de transformar um triângulo em um quadrado".
Obviamente não há nada que O Criador seja impossibilitado de fazer, na
verdade é proibido entrar neste tipo de indagação, perfeita fé é a única
coisa necessária!
No que concerne a Halakhá pura, o Mishne Torah é um guia fundamental,
indispensável para um judeu, devendo somente evitar as passagens
filosóficas citadas. Um alerta deve ser feito, mas mesmo assim não é
correto atacar a honra do Maimônides de forma gratuita, afirmações aqui
feitas, tem motivações construtivas somente. Para um bom
direcionamento na Halakhá, a orientação segura deve ser pelo pelo
Shul'han Arukh do Maran Rabi Yosef Caro, inclusive seu comentário sobre
o Mishnê Torah Chamado Kessef Mishnê.
A filosofia grega criou uma grande divisão entre os Sefaradim. Tudo
começou com os sábios que assimilaram conhecimentos da filosofia grega
e árabe, e passaram a discutir e interpretar a Torah sob esta ótica, o que
claramente contradiz o Talmud em Menahot 64b: "Maldito aquele que
ensina filosofia grega ao seu filho." Neste trecho do Talmud, está citado
Hokhmat Yavanit, ou seja, filosofia grega. Estes filósofos começaram a se
opor as escolas Kabalísticas e esse movimento trouxe divisão entre os
Sefaradim, desde a Espanha até o Recife, o Rabi Isaac Aboab da Fonseca,
o primeiro Rabino das Américas, era um grande Qabalista, discípulo de
Rabi Abraham Cohen Herrera, que por sua vez era discípulo indireto do
Ari'zal, Rabi Isaac Luria, o mestre da Kabbalah, aluno de grandes mestres
como Rabi Moshe Cordobero, e demais líderes espirituais do núcleo
místico dos Qabalistas Sefaraditas que viviam em Tsefat, Israel. Do outro
lado no Recife havia o Rabi Moshe Raphael de Aguilar, que era da escola
filosófica do Rabi Shaul Levi Mortera, assim no Recife houve grandes
disputas destas distintas escolas. Mas depois Haham Aguilar foi
convencido pelo Haham Aboab a abandonar a filosofia, ambos se
tornaram companheiros de estudo místico.
Assim para aqueles que desejam purificação, um jarro de azeite de oliva
puro é indispensável, e somente o adquirimos caminhando livremente
pela fé judaica, sem balizamentos filosóficos, e indagações errantes,
como o Profeta Habbakuk estabelece: "O Justo viverá por sua fé"
POSTADO POR NATAN ISRAEL ÀS 06:32 4 COMENTÁRIOS:
SEGUNDA-FEIRA, 7 DE DEZEMBRO DE 2009
Isaac de Castro, Al Kidush Hashem
ISAAC DE CASTRO, O MÁRTIR Luso-Brasileiro
A 15 de dezembro de 1647, compareceu no auto-de-fé em Lisboa um
judeu de vinte e dois anos, de nome Isaac de Castro (Tartas), aliás
Tomas Luis, seu nome de registro civil, era sobrinho do famoso Rabino
Moshé Raphael De Aguilar, Isaac era filho de Isabel da Paz, irmã do
Rabino. Fazia quase três anos que fora extraditado da Bahia para Portugal
e encarcerado nos cárceres da Inquisição, onde esperava julgamento. As
atas do processo inquisitorial revelam que Isaac de Castro emigrava para
o Brasil-Holandês em 1641, quando contava apenas dezesseis anos de
idade. Ali morou cerca de três anos, e em outubro ele foi denunciado por
Dom Pedro da Silva, Bispo da Bahia e delegado da Inquisição no Brasil, e
pelos católicos que o tinham visto visitando a sinagoga de Recife durante
a sua residência ali. Detido e conduzido para o seu primeiro depoimento
diante do Bispo a 14 de dezembro de 1644, declarou Isaac que o seu
nome era José de Lis, que era judeu e filho de pais judeus – Abraham
Meatoga e Sarah Meatoga, e nascera em Avinhão. Ainda pequeno,
deixara os pais e partira para Tartas, mais tarde para Bordéus e Paris,
onde estudou Filosofia e os primeiros princípios da medicina. Fingia-se
cristão assistindo a missa e confessando-se.
Num segundo depoimento perante o bispo declarou que sob a influência
de professores religiosos de uma universidade católica, compreendera
que a Lei de Moisés não era boa, e então ele – judeu circuncidado –
começou a praticar ritos cristãos. Saíra então do Brasil-Holandês e fora
para a Bahia a fim de ser ali batizado.
A apresentação que fez do seu caso foi muito inteligente, pois a Santa
Inquisição de Portugal não perseguia os judeus que nunca foram
católicos. Só pessoas de origem judaica que tinham nascido católicas, ou
judeus natos mais tarde batizados no catolicismo e que este desertaram
aberta ou secretamente, estavam sujeitos à Inquisição e eram
considerados apóstatas.
O bispo da Bahia, entretanto, compreendeu muito bem o estratagema de
Isaac de Castro, aliás muito usado por muitos que eram denunciados
como apóstatas. Declarou o bispo que as declarações de Isaac eram
“cínicas, repugnantes e contraditórias”, e mandou prendê-lo. Entre os
seus pertences, apreendeu-se o seu Tefilin. Foi então ordenada a sua
extradição pelo Tribunal da Inquisição de Lisboa, e ele e as atas do
processo da Bahia foram despachados em janeiro de 1645. Em 15 de
março de 1645 foi Isaac de Castro encerrado nos cárceres da Inquisição
em Lisboa.
À 22 de junho de 1645, no seu primeiro depoimento em Lisboa, Isaac de
Castro confessou a verdadeira identidade de seus pais e a sua própria.
Chamavam-se seus pais Cristovam Luis e Isabel de Paz, e eram nativos
de Bragança, Portugal. Eram cristãos-novos que tinham deixado Portugal
por Tartas, França. Seu próprio nome era Tomás Luís, mas não confessou
que alguma vez tivesse sido batizado. Narrou então a seguinte história:
que sua mãe, por ocasião do seu batismo, substituíra-o fraudulentamente
por outra criança. Por essa razão ele acreditava não ter jamais tido
qualquer obrigação para com a Igreja Católica Romana e estava livre para
praticar judaísmo.
No decorrer dos últimos depoimentos Castro declarou que seus pais e
seus filhos deixaram a França por Amsterdam0, onde seu pai, e os filhos
de seus pai foram circuncidados, praticando abertamente o judaísmo. Foi
então que seu pai adotou o nome Abraham de Castro, e ele o de Isaac de
Castro.
Afim desviar-se da imagem de judeu devoto e justo, disse ter partido de
Amsterdam para Pernambuco e dali para a Bahia por causa de um certo
homicídio, que cometera. O pobre Isaac fez o que pode para escapar da
armadilha, pois o principal era convencer os seus perseguidores de que
nunca fora católico. Mas seus esforços foram baldados. O tribunal não
acreditou na história, e algumas testemunhas depuseram, dizendo que
Isaac de Castro tinha vindo à Bahia com a intenção de ali ensinar a fé e
os ritos da Lei Mosaica. (“com o intento de ensinar ali a crença e
cerimônias da Dita Lei”). A opinião do tribunal era de que os judeus que o
haviam mandado a ensinar a Torá aos marranos da Bahia, o tinham
instruído a tentar libertar-se em caso de prisão, asseverando que nunca
fora batizado.
O tribunal decidiu que Isaac de Castro era cristão batizado e que o seu
dever era aquiescer a todas as doutrinas da Santa Igreja Romana.
Aconselhou-se então ao acusado o desencargo da sua consciência a fim
de salvar a sua alma e no interesse de bom andamento do seu processo.
De então em diante o Santo Ofício tentou todos os meios para reduzir o
moço ao catolicismo.
Isaac de Castro compreendeu nesta altura que não havia esperança de
ser posto em liberdade e voltar a sua família em Amsterdã, e que o preço
que esperavam ele pagasse para não ser queimado vivo era abjurar a fé
judaica e abraçar o catolicismo, de conformidade como fazia a maior
parte dos apóstatas em idêntica situação. Devia ter sido nessa ocasião
que ele decidiu morrer pela sua fé como mártir Al Kidush Hashem, para a
santificação do nome de D-us.
Em subseqüentes interrogatórios, Isaac de Castro fez as seguintes
declarações:
Desde que atingira a idade da razão, vivera de conformidade com a Lei de
Moisés, porque estava convencido que esta era a melhor. Compreendia
que os não-israelitas pudessem obter a salvação mediante os preceitos da
natureza, mas ele próprio, e todos os descendentes das doze tribos
sujeitas às leis do povo israelita só podiam alcançar a salvação mediante
a Lei de Moisés. Eram essas as razões por que professava o judaísmo e
estava resolvido até mesmo a dar a sua vida por ele. Subseqüentemente
declarou observar o judaísmo com firma convicção, recomendando-se
sete vezes por dia ao D-us do céu e da terra, único no qual acreditava.
Observava os dias santos judaicos e os dias de jejum, pondo na
observância um rigoroso cuidado segundo aprendera de seus mestres.
Dava especial cuidado à observância do Dia da Expiação. Ulteriormente
confessou que costumava observar a Festa de Shabuot e a Festa de
Sukot, bem como todas as cerimônias judaicas que tinha capacidade de
praticar. Apenas lamentava não poder fazer tudo isso com a mais
completa perfeição. Evitava comer qualquer alimento proibido pela lei
judaica, e carne de qualquer animal que não fosse morto de conformidade
com a lei ritual. Observava todos os dias de jejum, dias santos, e
cerimônias acima citados, e todos as leis aplicáveis na diáspora, e os
costumes da sua comunidade, tudo com tal cautela e simulação, que os
católicos o consideravam católico, os calvinistas calvinista e os judeus,
judeu. Somente os judeus sabiam, entretanto, qual a verdadeira fé que
ele professava. E assim vivera, até ser preso na Bahia. Resolvido a dar a
sua vida pela fé, enquanto prisioneiro em Lisboa continuou a observar, na
medida de suas possibilidades, os sábados, os dias santos e os dias de
jejum, sem nunca deixar de rezar.
Durante os anos de 1645 até 1647, vários frades eruditos discutiram com
Isaac de Castro assuntos de fé, e tentaram converte-lo ao catolicismo.
Em nome de jesus foi ele veemente, censurado e convocado a abrir “os
olhos da alma” “à luz da verdade, mediante a qual, pela vinda de jesus ao
mundo. Discutiram-se muitas passagens da Bíblia e sua interpretação.
Muitas vezes os frades tentaram convencer Isaac de que a vinda de jesus
significava o cumprimento de todas as promessas feitas por D-us ao povo
de Israel, pois jesus era o Messias. A reação de Isaac foi de que as
passagens citadas das Escrituras tinham sido falsificadas. Declarou saber
muito bem que seria tratado compassivamente pelo tribunal da Santa
Inquisição caso aceitasse a religião católica; entretanto não mentiria, pois
resolvera não renegar a fé judaica.
Os oficiais da Santa Inquisição chegaram afinal à conclusão de que Isaac
de Castro não podia ser convertido a renunciar ao judaísmo, e que ele
não tinha a menor intenção de abraçar o Catolicismo.
Foi então que o solicitador geral do Santo Ofício apresentou a nota
criminal de queixa contra o acusado. Deram-lhe uma cópia da mesma e
Isaac respondeu de acordo com as suas anteriores declarações.
A “Santa” Inquisição fez então novos esforços para converter o réu. Mais
uma vez vários frades reencetaram a discussão com Isaac, em vão
tentando convencê-lo. Castro recusou pedir perdão e piedade, e tornou a
repetir que desejava dar a vida pela Lei de Moisés. Durante o seu
interrogatório, a 15 de novembro de 1647, todos os Inquisidores se
ajoelharam e ordenaram a Isaac de Castro que fizesse o mesmo; ele
porém recusou-se.
Viu o tribunal, em sua obstinação, um grande perigo, receando que uma
tal atitude viesse a “perverter e infectar” outras pessoas com as suas
“falsas opiniões e heresias”, e a 17 de novembro de 1647 condenou o réu
a ser entregue à Justiça secular (relaxado à Justiça secular), expressão
usual dos tribunais da Inquisição para a pena capital, assim “lavando as
mãos” na responsabilidade pela morte do réu. Assim rezava a sentença:
Invocando o nome de jesus, declaramos o delinqüente José de Lis ou
Isaac de Castro réu culpado e confesso do crime de heresia e apostasia, e
que ele era e presentemente é herético e apóstata da nossa “santa” fé. É
condenado a excomunhão máxima, ao confisco de todos os seus bens em
favor do fisco e da Real Câmara, e outras penalidades legais estabelecidas
contra semelhantes delinqüentes. E como apóstata herético, convicto e
confesso, profitente, afirmativo e pertinaz, o condenamos a ser relaxado
à justiça secular, pedindo com grande instância se haja com ele benigna e
piedosamente, e não proceda a pena de morte nem efusão de sangue.
Isaac de Castro apareceu no auto-de-fé de um domingo, 15 de dezembro
de 1647, com mais outros trinta e quatro judeus, no Terreiro do Paço
(praça fronteira ao Palácio Real), em frente ao apartamento da rainha.
Achavam-se presentes ao “grande espetáculo” o rei e a rainha de
Portugal, seus filhos, todas as principais autoridades, o embaixador da
Inglaterra, o representante diplomático da França, Monsieur Lasnier e o
povo de Lisboa. A cerimônia do auto-de-fé começava com uma procissão
saída do tribunal da Inquisição para a Praça do Palácio Real, onde se
erigira um grande tablado. À frente da procissão vinha o estandarte da
“santa”Inquisição, seguido pelas ordens religiosas de Lisboa. Seguiamnos, por ordem, primeiro os condenados a penas leves, depois os
condenados às mais severas, todos com um traje especial de algodão
amarelo com diferentes pinturas e com tochas nas mãos. Os últimos da
procissão eram os condenados à pena de morte. Precedia-os um crucifixo
com o rosto de jesus voltado para eles. Seus trajes eram pintados com
figuras grotescas de demônios e pinturas imaginativas dos condenados
em meio às chamas do inferno. Grandes chapéus pontiagudos cobriam
suas cabeças. Acompanhavam-nos os seus confessores, quase sempre
jesuítas. Em Lisboa eram igualmente acompanhados pela Irmandade de
S.Jorge.
Chegando a procissão à praça, e tendo as autoridades e os condenados
tomado os lugares que lhes haviam sido reservados no tablado, uma alta
autoridade eclesiástica fazia um sermão, em seguida as vitimas iam para
a frente em grupos de seis para ouvir, de joelhos ante o altar, a sentença
pela primeira vez lida em público, para em seguida pronunciarem as
fórmulas da abjuração de seus erros.
Após a notificação das sentenças, tinha ainda o condenado uma
possibilidade de salvar a vida. Declarasse apenas que resolvera abraçar o
catolicismo, e a sentença da morte seria comutada em cárcere perpétuo.
Isto significava, literalmente, prisão por toda a vida, mas era na pratica
uma prisão de três a cinco anos, algumas vezes apenas a reclusão em
algum convento ou aldeia de Portugal, Angola, Goa ou no Brasil.
Terminado o espetáculo do auto-de-fé, eram os condenados, em Lisboa,
conduzidos para a Relação (Suprema corte da Justiça Secular), onde era
pronunciada a pena de morte.
Nesse momento o delinqüente tinha o privilegio de declarar que desejava
morrer católico. Nesse caso, não seria queimado vivo na fogueira, sendolhe outorgada uma morte mais rápida. Estrangulavam-no então com uma
gola de ferro arrochada por um parafuso, o Garrote, e só depois disso era
o seu corpo entregue às chamas.
Em todo o seu trajeto o jovem Isaac de Castro recitava a frase Eli
Hashem Zebaot, o Eterno Dos Exércitos (Celestiais) é Meu D-us,
depois de arder nas chamas por algumas horas e ja com a cabeça
envolta em chamas reuniu as derradeiras forças para pronunciar
suas ultimas palavras: "Shema Israel A-do-nai E-loheno A-do-nai
Ehad", (Ouve Israel O Eterno é nosso D-us, O Eterno é Um),
recitado pelos heróis que se santificam ao morrer em defesa da
sua fé, e expirou como um mártir sagrado da fé. Muitos anos
depois deste evento divertia-se o povo de Lisboa com as palavras
"Shema Israel.." recitadas por Isaac de Castro no dia da sua
morte, de modo que inquisição se viu forçada a proibir essa
exclamação de fé israelita sob ameaça de pesados castigos. O
heróico fim do Jovem mártir abalou tanto os inquisidores, que
estes decidiram não queimar mais ninguém por certo tempo.
O agente diplomático da França em Lisboa, M. Lasnier, a 30 de dezembro
de 1648, enviava a seu superior, em Paris, o cardeal Mazarino, um
relatório concernente a Isaac de Castro. Vira-se envolvido nesse caso
porque Isaac de Castro tinha vivido (e talvez houvesse nascido) em
Tartas, na França, sendo em conseqüência considerado francês pelo
tribunal da inquisição. Os inquisidores convidaram Lasnier a interrogar
Castro, a respeito da sua residência na França e o que fazia ele ali.
Lasnier também tentou convencê-lo a converter-se ao catolicismo. Disse
Isaac a Lasnier que se sentiria feliz em fazer por ele qualquer coisa com
base em motivos humanos, mas que nada podia fazer que entrasse em
conflito com a sua consciência. Escutou atentamente todos quantos lhe
falaram sobre a sua conversão e agradeceu-lhes com grande cortesia e
urbanidade. Isaac falava diversas línguas, relatou Lasnier. Este
ulteriormente relatou ter assistido o auto-de-fé de 15 de dezembro de
1647, no qual compareceu o moço Isaac de vinte e dois anos, e ter mais
tarde visitado o mesmo na Relação e igualmente assistido à sua
execução. Escrevendo sobre o fim de Castro, diz Lasnier que “ele sempre
persistiu em sua desgraçada fé, até o ultimo alento gritando em alta voz,
ELY, HASHEM, SABAHOT; nunca se vira uma tal resolução e
perseverança”.
O caso de Isaac de Castro produziu grande agitação entre os cristãos e,
principalmente entre os judeus de diferentes partes do mundo. Em
Amsterdam onde viviam seus pais e seus irmãos (destacados negociantes
no setor gráfico), ele foi grandemente pranteado. O Hakham Saul Levi
Mortera pronunciou um hesped (oração fúnebre) alusivo ao mártir
heróico. Shelomo de Oliveira pranteou-o num poema em hebraico e
Yonah Abravanel em espanhol.
O Hakham Menashe Ben Israel de Amsterdam menciona o famoso
caso em seu livro Mikveh Israel, publicado em 1650. assim reza a
passagem:
Isaac de Castro, Tartas, meu conhecido, jovem inteligente,
versado em literatura grega e latina, partiu para Pernambuco, não
sei porque destino, e lá chegou prisioneiro dos portugueses como
se estivesse cercado por lobos carnívoros. Enviaram-no a Lisboa,
onde ele foi tiranicamente encarcerado e queimado vivo na idade
de vinte e quatro anos, não devido a alguma traição que
cometesse, de vez que defendeu o lugar como era obrigado a
fazer sob lei militar, como faz o nosso povo naquela província,
onde, devido, a sua fidelidade, lhe são confiadas as mais altas
posições. Mas quem podia imaginar que tal coisa acontecesse
porque ele se recusou a crer em outro deus senão naquele que
criou o céu e a terra.
Essa passagem revela que até mesmo um importante contemporâneo
como o Hakham Menashe ben Israel, que certamente conhecera Isaac de
Castro na sinagoga e nas escolas religiosas de Amsterdam, bem como a
sua família, não tivesse a menor idéia do motivo por que Isaac de Castro
partira de Amsterdã para o Brasil-Holandês, e fizesse em conseqüência,
uma idéia errônea sobre a razão do seu aprisionamento. Menashe
pensava que Isaac fora capturado pelos portugueses durante o
cumprimento de seu dever na milícia do Brasil-Holandês quando na
realidade, Isaac embarcara voluntariamente para a Bahia Portuguesa. O
testemunho de Menashe Ben Israel confirma a declaração de Monsieur
Lasnier, de que Isaac de Castro era um jovem muito culto, na aparência
conhecedor de latim, grego, francês, português, hebraico e,
provavelmente, holandês e espanhol.
Mas a questão permanece: por que teria um rapaz de dezesseis anos
deixado seus pais e Amsterdam em primeiro lugar, pelo Brasil distante, e
depois, o Brasil-Português pelo Brasil-Holandês, para que ali o
prendessem as autoridades? Cardoso relatava, em 1679, que Isaac de
Castro vivera na Paraíba e fora advertido por seus parentes e amigos que,
embarcando para a Bahia, ele ali correria o risco de ser denunciado como
judeu e detido pela inquisição, e que a sua resposta nesse caso foi que
“santificaria o nome de D-us”. Declarava Cardoso logo depois que Isaac
havia escrito a seus pais em Amsterdam antes de partir da Paraíba
dizendo que pretendia embarcar para o Rio de Janeiro “a fim de ver se
podia conduzir alguns de seus parentes que ali viviam ao temor de D-us”,
e que eles não deviam, durante quatro anos, esperar mais cartas de seu
punho. A fonte judaico-holandesa corresponde ao depoimento das
testemunhas católicas anteriormente mencionadas, isto é, de que Isaac
de Castro viera ao Brasil-Português para ensinar o judaísmo entre os
Judeus forçados ao catolicismo.
Há ainda outra razão para crer que seja essa a verdade histórica. A 1° de
janeiro de 1647, durante uma sessão perante o tribunal da inquisição em
Lisboa, Isaac de Castro fez um depoimento pormenorizado concernente a
setenta e seis judeus e suas famílias, todos seus conhecidos e residentes
em varias partes do Brasil-Holandês. Revelou seus nomes, idade, e,
freqüentemente, seus nomes anteriores de católicos, de onde tinham
vindo para o Brasil ou se eram brasileiros natos, e, em alguns casos, se
conheciam ou não a língua hebraica. Conhecia perfeitamente bem os
judeus que viviam no Recife, na Paraíba, em Porto Calvo, na Vila de
Igaraçu, em Olinda, em Alagoas e na Ilha Maurícia, no ano de 1644. tais
declarações não podiam prejudicar essas pessoas durante a sua
residência no Brasil-Holandês, e os depoimentos de Isaac de Castro têm
sido de grande valor histórico e ajuda na identificação de judeus
brasileiros apenas conhecidos por outros nomes.
O fato de um jovem de dezenove anos conhecer tantos pormenores
relativos a cerca de setenta e seis famílias judias residentes em tantos
lugares do Brasil-Holandês; de que ele era um jovem tão culto e
instruído, familiarizado com tantas línguas, de caráter sólido e um zelote
na fé – tudo isso acrescentado aos depoimentos anteriormente citados de
várias testemunhas, e à própria declaração de Cardoso (que podia não ter
sido baseada em prova documentária, mas em fatos a ele narrados pelos
irmãos de Isaac e por judeus que regressaram do Brasil-Holandês para
Amsterdam), levam-nos que Isaac de Castro era realmente um emissário
enviado ao Brasil-Português para se comunicar com os cristão-novos que
ali necessitassem de orientação espiritual.
Dia 14 de dezembro deste ano de 2009, ao anoitecer inicia o dia
28 de Kisleb, data da Hilulah do justo Isaac de Castro Tartas,
Quando um Justo deixa este mundo, seus últimos momentos
represantam a acumulação do que eles adquiriram em suas
vidas,quando um justo revela importantes atitudes que produzem
uma luz espiritual a todo o mundo, isso deixa um impressão no
universo. Cada ano no aniversário da sua morte segundo o
calendário judaico, a alma deste Tzadik, a sua Nefesh retora ao
nosso mundo e sua energia esta disponível em nosso auxilio e
ajuda, se chama o dia da Hilulah, acende-se velas em sua
memoria e se faz uma receição festiva em sua honra, e então
receberemos auxilio espiritual deste tzadik.
Terreiro do Paço, o local da execução
POSTADO POR NATAN ISRAEL ÀS 18:45 UM COMENTÁRIO:
SEGUNDA-FEIRA, 26 DE JANEIRO DE 2009
Processos Por Judaismo Na Torre do Tombo
Torre do Tombo é o nome do arquivo central do Estado Português desde a
Idade Média. Com mais de 600 anos, é uma das mais antigas instituições
portuguesas ativas.
Ao longo do tempo, a conservação dos documentos foi prejudicada por
um conjunto de circunstâncias: não apenas pelo terramoto de 1755, mas
também as frequentes mudanças de local, incêndios, a transferência da
corte para o Rio de Janeiro no Brasil, o desvio de materiais aquando do
domínio filipino e das invasões francesas etc.
O seu nome vem do facto do arquivo ter estado instalado desde cerca de
1378 até 1755 numa torre do Castelo de São Jorge, denominada Torre do
Tombo (Torre do Arquivo). Nesse ano, em resultado do grande terremoto
que atingiu Lisboa e que ameaçou de ruína a referida torre do castelo, o
arquivo foi transferido para o Mosteiro de São Bento (actual Palácio de
São Bento). Nessas instalações manteve-se até à construção de um
moderno edifício sede, na Cidade Universitária de Lisboa, para onde foi
transferido em 1990. Ocupando uma área de 54.900 metros quadrados e
contando com cerca de cem quilómetros de prateleiras, este moderno
edifício possui três áreas principais: uma para arquivo e investigação,
uma para a realização de actividades culturais e a última para os serviços
administrativos.
Pesquisas dos processos contra os Judeus podem ser feitas On Line pelo
site:
http://ttonline.dgarq.gov.pt/
Por exemplo va em pesquisas, em AnyText escreva: Costa cristão novo,
diferentes padroes podem ser colocados como, Ferreira judeu, Fonseca
degredo Brasil, Boa pesquisa!
POSTADO POR NATAN ISRAEL ÀS 04:52 NENHUM COMENTÁRIO:
TERÇA-FEIRA, 17 DE ABRIL DE 2007
O cabalista Marrano SHLOMO MOLKHO
SEFER HA-MEFO'AR Do Rabbi Shlomo Molkho
O Cabalista Marrano, Rabbi Shlomo Molkho, nasceu em Lisboa por volta
do ano de 1500, sendo um judeu secreto, seu nome de batismo era Diogo
Pires, ele teve uma educação esmerada, que lhe permitiu preencher um
alto cargo na corte portuguesa, aos vinte e quatro anos de idade
trabalhava como escrivão, era referendário no foro de apelação. As
perseguições intensas nos últimos anos tinham intensificado nos judeus o
seu ideal messiânico de libertação, através de dois Messias, Mashiach ben
Yossef e Mashiach ben David. Supõe-se que foi Shlomo Molkho um dos
grandes impulsionadores de um movimento místico, que teve de
profundas conseqüências no pensamento judaico, com seus inegáveis
poderes de oratória influenciou os escritos de sábios cabalistas, como os
rabinos Isaac Luria e o seu sucessor Hayim Vital. Diogo pires se tornou o
Rabbi Shlomo Molkho depois de retornar ao judaísmo, influenciado pela
visita do príncipe Judeu de Origem Indiana David HaRuebeni. Depois disso
foi atormentado por visões e sonhos místicos onde via a libertação dos
marranos (Anussim) através da era Messiânica. Mas na idade adulta ainda
não possuía o sinal do pacto sagrado, a circuncisão, isso lhe trazia muita
vergonha e aflição, e correndo enorme risco de ser preso junto com os
seus, fez a cirurgia de baixo dos olhos da inquisição portuguesa. E logo
após declarou ter recebido ordens do céu para abandonar Portugal e
dirigir-se a Turquia. Ele sempre chamou muita atenção onde quer que
passava, sempre produzindo um êxtase indescritível em todos judeus,
principalmente nos seus correligionários Portugueses. Na Turquia estudou
Cabalá com o Rabi Iossef Taytazak, e em Istambul ele conheceu o Rabbi
Yossef (ben Efrayim) Caro, autor do Shulkhan Arukh, o monumental
código de Leis Judaicas, seguido por todos judeus do mundo atualmente.
Rabbi Yossef Caro foi bastante afetado pela personalidade carismática de
Rabi Shlomo Molkho, tendo um profundo impacto na obra de Yossef Caro,
que nos últimos anos da sua vida se dedicaria exclusivamente a escrever
tratados cabalísticos, entre os quais se destaca o diário místico “Maggid
Mesharim” (Pregação de Retidão), e chegou a expressar o desejo de
morrer na fogueira, ‘al Kidush Hashem’ (como um Sagrado Mártir).
Ele então perambulou por Israel onde adquiriu grande reputação. Rabbi
Shlomo Molkho publicou em 1529 seus sermões e visões místicas num
livro chamado Sefer Ha-Mefo’ar. Depois foi para Itália, onde ficou
conhecido por prever uma enchente que inundou Roma e varias outras
regiões, em virtude das mudanças na igreja em relação os judeus
portugueses da Itália, recebeu do papa clemente VII uma carta de
proteção em Roma. depois foi ao encontro do imperador Carlos V em
Ratisbon levando consigo uma bandeira escrita com a palavra, Makabi,
uma abreviação de Mi Kamokha Baelim Y-H-V-H.(Exodo 15:11) “Quem é
como tu entre as potencias, Deus?”
O imperador o aprisionou e o levou para Mantua, onde numa corte
eclesiástica, foi sentenciado à morte. O imperador lhe ofereceu perdão
com a condição que retornasse ao catolicismo, Rabbi Shlomo Molkho
ignorou tal proposta, e pediu para morrer na fogueira, como os Mártires
Sagrados no nosso povo. Em 5 de Tevet de 5293, ele entregou sua alma
pura ao Criador, a quem ele serviu com muito esforço e amor.
POSTADO POR NATAN ISRAEL ÀS 17:37 NENHUM COMENTÁRIO:
SEGUNDA-FEIRA, 16 DE ABRIL DE 2007
Lista de A à Z de sobrenomes de Judeus Ibéricos
Lista completa de A à Z com sobrenomes de Judeus de Origem Ibérica,
com referencias e fontes.
http://www.sephardim.com/namelist.shtml?mode=form&from=A&to=Z&
Search=Search
caso tenha dificuldades com a tradução me mande um e-mail.
Shalom
POSTADO POR NATAN ISRAEL ÀS 22:30 NENHUM COMENTÁRIO:
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initiales de Adonénou Rabbénou Yits'haq (Notre maître Rabbi Yits'haq=,
et zal veut dire, "le souvenir du juste est bénédiction, zikhono tsaddiq
livrakha ».
MOLKHO SALOMON ou DIEGO PIRES (1500 env.1532) RUBÉNI DAVID (1483 env.-env. 1538)23/06/2014 16:01:00
Le Portugal veut réparer une injustice envers les Juifs
Publié le 31. janvier 2015 - 22:53
histoire juive
Monde Juif
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Le gouvernement de Lisbonne a voté une loi accordant la
nationalité portugaise aux Juifs pouvant prouver que leurs
ancêtres ont été chassés du pays au moment de l’Inquisition.
D’après un membre de la communauté juive locale, la nouvelle
législation devrait entrer en vigueur d’ici quelques semaines. Le
même processus est en marche en Espagne qui a été la première à
prendre l’initiative de cette loi.
Les intéressés devront attester de leur origine et préparer un
dossier qui sera soumis à une commission d’experts. Autre
condition : ils devront certifier qu’ils n’ont pas de casier judiciaire.
Il s’agit essentiellement, pour le Portugal comme pour l’Espagne,
de réparer de façon très symbolique, après plus de 500, une grave
faute historique. En 1492, les Juifs d’Espagne victimes du décret
d’Alhambra ont été contraints de quitter leur pays pour ne pas
avoir à renier leur foi.
Certains d’entre eux ont été accueillis au Portugal mais il ne
s’agissait que d’un bref répit : quatre ans plus tard, ils
connaissaient l’exil à leur tour. Pour quelle raison ? Tout
simplement parce que roi du Portugal Manuel 1er a demandé la
main de la fille du roi Ferdinand et de la reine Isabelle d’Espagne.
Ces derniers ont posé une condition à ce mariage : l’expulsion des
Juifs.
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Le Monde Juif
Des Juifs séfarades veulent « réparer une injustice historique »
Des Juifs rêveurs ou investisseurs, premiers candidats à la
citoyenneté portugaise en vertu d’une loi de 2013
Cnaan Liphshiz 18 avril 2015, 13:18
Sur le même sujet
Espagne
Portugal
Histoire juive
JTA – Inclinée sur un monument à la mémoire des milliers de Juifs
assassinés dans un massacre en 1506 à Lisbonne, Danielle Karo
(pseudonyme) sent ses yeux se remplir de larmes.
Pour Karo, poète et analyste commerciale américaine,
descendante de l’un des plus grands sages de la communauté
juive séfarade, le massacre n’est pas seulement de l’Histoire
ancienne. Il est emblématique de la persécution qui l’a motivée à
demander la citoyenneté portugaise en vertu de la loi de 2013, en
tant que Séfarade, terme utilisé pour désigner les Juifs qui
vivaient autrefois dans la péninsule ibérique.
« Je pense que la loi portugaise est une belle chose », dit Karo,
qui a demandé un pseudonyme car elle travaille dans des pays
musulmans du Moyen-Orient. « Mais quand je pense à la
persécution subie par ma famille là-bas, je crois aussi que c’est le
devoir du Portugal. »
Karo est la première des quelque 300 personnes qui ont demandé
la citoyenneté en vertu de la loi, d’après les communautés juives
de Porto et de Lisbonne, qui examinent les demandes de
naturalisation pour le gouvernement. La loi, qui est entrée en
vigueur le mois dernier, fait du Portugal le deuxième pays au
monde proposant une « loi de retour » aux Juifs.
Pour être admissibles, les demandeurs doivent démontrer qu’ils
appartiennent à une communauté juive séfarade ou sont
d’ascendance séfarade. Ils doivent également fournir des
certificats prouvant qu’ils n’ont pas de casier judiciaire et un
certificat de naissance authentifié par un consulat portugais dans
leur pays de résidence, entre autres documents. La loi n’exige pas
des candidats de se rendre au Portugal.
Jusqu’à présent, les communautés de Porto et de Lisbonne ont
accordé l’ascendance séfarade à environ 200 candidats.
A Lisbonne, la plupart des candidats viennent d’Israël, selon Jose
Oulman Carp, président de la communauté juive de la capitale. A
Porto, 55 des 100 certifiés sont des Juifs turcs, selon un rapport
publié par cette communauté le 31 mars.
Karo, passionnée de voyages et ancienne étudiante à l’Université
d’Edimbourg, affirme être une descendante de Joseph Karo, un
rabbin espagnol du 16e siècle qui a écrit l’une des principales
codifications de la Loi juive.
Elle admet qu’au-delà d’une clôture symbolique de l’expulsion de
ses ancêtres au 16e siècle, un passeport portugais aurait
« certaines utilités pratiques », telles qu’un visa d’étude et de
travail automatique dans les 28 Etats membres de l’Union
européenne.
Pourtant, pour Karo, la décision de demander la citoyenneté « est
surtout une pulsion émotionnelle », née de sa fierté de son
ascendance séfarade.
« C’est quelque chose qui fait partie de moi, alors je l’ai tout de
suite tenté », dit-elle.
Les politiciens portugais initiateurs de la législation citent des
motivations similaires. José Ribeiro e Castro, politicien
conservateur co-auteur de la loi, déclare que l’objectif est de
réparer, tardivement, l’expulsion de centaines de milliers de Juifs
de la péninsule Ibérique aux 15e et 16e siècles.
« Dans ma carrière politique, je suis très reconnaissant d’avoir
instauré cette loi, » a écrit Ribeiro e Castro le mois dernier dans
un article d’opinion dans le quotidien Publico.
Pour certains candidats, la citoyenneté portugaise est synonyme
d’ « opportunités ».
James Harlow, père de trois enfants de 52 ans de Californie et
propriétaire d’une entreprise de haute technologie dans la Silicon
Valley, confie au JTA que la nationalité portugaise lui permettra
d’étendre son activité en Europe. Deux partenaires commerciaux
juifs turcs affirment avoir posé leur candidature pour ouvrir une
société informatique aux Pays-Bas.
« Pour les jeunes Juifs turcs, la nationalité portugaise est une
question pratique », déclare Cefi Kamhi, ancien député turc et
personnalité éminente de la communauté juive turque en déclin.
Comme des centaines de milliers de Séfarades, la famille de Kamhi
a fui vers le Portugal au début de l’Inquisition en Espagne, et a dû
quitter de nouveau quand le fléau s’est répandu au Portugal.
Kamhi avait déjà demandé la citoyenneté espagnole dans les
années 1990, mais n’a jamais été naturalisé.
« J’envisage de demander la citoyenneté portugaise, même si je
n’en ai besoin pour aucune raison pratique », déclare Kamhi.
« Cela serait juste une belle clôture. »
L’année dernière, le gouvernement espagnol a approuvé son
propre projet de loi de naturalisation des Juifs séfarades,
beaucoup plus permissif que la version portugaise, mais sa mise
en œuvre a été retardée en raison de désaccords sur la procédure.
Le mois prochain, la chambre basse du parlement espagnol doit se
prononcer sur une deuxième lecture du projet de loi, avec des
critères dépassant ceux du Portugal. Les candidats devront entre
autres se soumettre à un examen d’espagnol.
Comme leurs homologues portugais, les politiciens espagnols
affirment que le projet de loi veut réparer une injustice historique.
Pourtant, tandis que l’Espagne et le Portugal luttent pour sortir
d’une crise économique et d’un taux de chômage officiel de 23 et
14 %, respectivement, les États ibériques pourraient avoir un
intérêt financier à attirer de nouveaux arrivants juifs.
« La diaspora séfarade peut être considérée comme une grande
piscine ayant le potentiel de faire bénéficier les économies
espagnole et portugaise, à condition que l’on puisse visiter,
peupler et investir dans cette piscine », image Michael Freund,
fondateur et président de Shavei Israël, une organisation à but
non lucratif, basée à Jérusalem qui gère des programmes de
sensibilisation pour les descendants des Juifs séfarades.
Freund souligne que les responsables du tourisme dans les deux
pays citent souvent ouvertement l’incitation financière.
Harlow, le candidat californien, renchérit : « En tant que chef
d’entreprise dans la Silicon Valley, je salue l’occasion d’apporter
des capitaux, des emplois et du savoir-faire pour cultiver la région
de Porto. Peut-être que cela comprendrait la culture de muscat ou
d’olives, à l’image de mes ancêtres il y a 1 000 ans. »
04 juillet 2014
Après le Portugal, l’Espagne accorde la nationalité aux
descendants de juifs expulsés par l’Inquisition
A l'instar du Portugal en 2013, l'Espagne vient d'accorder la
nationalité aux descendants de juifs qui avaient quitté la
péninsule Ibérique à cause de l'Inquisition, il y a trois, quatre ou
cinq siècles. « C'est une réparation symbolique, un geste fort,
même s'il arrive longtemps après les persécutions », estime
l'historien Nathan Wachtel, dans son bureau du Collège de France.
Le Portugal va accorder sa nationalité aux descendants des Juifs
expulsés au 16ème siècle
Publié le : 11 avril 2013
Suivant l’exemple de l’Espagne, le parlement du Portugal doit se
prononcer aujourd’hui, en première lecture, sur l’opportunité de
faire naturalisé portugais les descendants des Juifs qui ont fuit le
pays au XVIème siècle, en raison de la persécution religieuse.
« C’est un jour historique. Un jour de réparation » a affirmé un
député portugais. Une loi a été approuvée ce vendredi 12 avril
offrant la nationalité portugaise aux descendants de juifs
séfarades, persécutés et expulsés à la fin du XVe siècle. Le
Parlement l’a adopté à l’unanimité.
Ils ne sont qu’une poignée de par le monde, principalement au
Brésil. Tous se disent juifs du Portugal ou juifs issus de la nation
portugaise. Ce sont des séfarades, des juifs expulsés d’Espagne au
XVe siècle, et qui s’étaient placés sous la protection de Manuel roi
du Portugal. Celui-ci changera ensuite d’avis et prononcera
l’expulsion ou la conversion en 1476. Puis ce sera l’Inquisition.
L’Assemblée nationale portugaise en adoptant à la majorité un
amendement à la loi sur la nationalité répare une injustice
séculaire. Le Portugal était l’un des derniers pays en reste sur
cette question. L’Espagne a en effet autorisé la naturalisation dès
1982 aux séfarades présents depuis 2 ans sur son territoire. En
2008, Madrid a encore assoupli la loi.
Le texte qui vient d’être approuvé à Lisbonne permet aux
descendants des juifs expulsés il y a presque cinq siècles de
réacquérir la nationalité portugaise. Il leur suffira de prouver leur
appartenance à une communauté séfarade d’origine portugaise,
par le nom, la langue ou la filiation.
On estime que près de 400 000 juifs avaient trouvé refuge au
Portugal au XVe siècle. Beaucoup avaient opté pour rester dans le
pays et préserver leur rite et leur culture. Ceux-ci sont aujourd’hui
officiellement reconnus comme les fils d’Israël.
http://www.pressafrik.com
Le Portugal ouvre la naturalisation aux descendants des juifs
expulsés
Par Marie-Line Darcy Publié le 02-02-2015 Modifié le 02-02-2015
à 15:42
Une touriste photographie un hanukiah, candélabre à neuf
branches, au musée de la Communauté juive de Belmonte, à 250
km à nord de Lisbonne. Pendant des siècles et jusque récemment,
une petite communauté devait observer ses rites en secret.
PHOTO/PAULO AMORIM (2005)
Le gouvernement portugais a donné son feu vert pour que les
descendants des juifs expulsés du Portugal, il y a cinq siècles,
puissent acquérir la nationalité du pays. La fin d’un long
processus.
De notre correspondante à Lisbonne
Le 12 avril 2013, le Parlement portugais a adopté la loi autorisant
la demande de naturalisation, mais il manquait encore le décretloi d’application. Ce sera donc désormais possible : un descendant
de juifs expulsés du Portugal par l’édit du roi Manuel Ier en 1496
pourra obtenir la nationalité.
Le règlement qui vient d’être approuvé prévoit que les
descendants des juifs devront faire preuve de leur appartenance à
la communauté, par les noms de famille, la langue portugaise au
sein de la famille, la descendance directe, ou par une branche de
la famille. Ce sont les communautés juives de Porto et de
Lisbonne qui sont chargées d’étudier les dossiers, qui doivent
prendre en compte un aspect émotionnel, lié à la culture et aux
rites traditionnels.
Une présence remontant au VIe siècle
Ce retour possible semble bien accepté en terre lusitanienne. Les
Portugais considèrent en effet qu’il s’agit d’une réparation
historique, cinq siècles après l’édit du roi. La présence des juifs
séfarades, c'est-à-dire de la péninsule ibérique, remonte au début
de l’ère chrétienne. Au Portugal, elle est attestée au moins au VIe
siècle.
Expulsés une première fois d’Espagne au début du XVe siècle, les
séfarades avaient trouvé refuge au Portugal, pays qui s’était
montré accueillant et bienveillant. Mais parce qu’il avait voulu
épouser Isabelle, Infante d’Espagne, Manuel Ier avait dû céder à
la pression des rois dits « très catholiques » d’Espagne et
ordonner à son tour l’expulsion des juifs. Ils pouvaient rester s’ils
le voulaient, mais ils devaient alors devenir catholiques. Ceux qui
avaient choisi cette voie, une minorité de nouveaux chrétiens, ont
perpétué leurs rites et observé leur religion en cachette jusqu'à
nos jours. Depuis une vingtaine d’années, ils ont rejoint la religion
d’Israël.
Des origines assumées
Les communautés juives de Lisbonne et de Porto ont reçu des
demandes d’informations sur la procédure, mais les gens restent
méfiants, en raison des persécutions au cours des siècles.
L’inquisition portugaise n’avait rien à envier à l’espagnole ou à la
française en matière de torture. Et de terrifiants pogroms ont eu
lieu à Lisbonne.
Aujourd'hui, le contexte général en Europe d’un regain
d’antisémitisme n’arrange rien. La synagogue de Porto a annoncé
son intention de construire un mur de protection autour de
l’édifice par peur d’actes de provocation. Mais ceux-ci restent
rares. La société portugaise a en fait relativement bien assimilé
ses origines séfarades et mauresques. Et le Portugal se penche
sur son patrimoine et son histoire pour développer un tourisme
culturel et religieux autour du réseau des judiarias, les quartiers
juifs, dans un pays ou le mot ghetto n’existe pas.
Eléments de la synagogue de Tomar (© Dafina.net)
Selon Jose Oulman Carp, le président de la communauté juive du
Portugal, la mention, présenté par le Parti Socialiste du Portugal,
et ayant reçu le soutien du Parti Social-Démocrate, a de fortes
chances d’être adopté, ces 2 partis détenant 80% des sièges du
Parlement portugais.
Inscrivez-vous à la newsletter de JSSNews
La mention propose de conférer la nationalité portugaise aux
descendants des victimes de l’Inquisition qui a débuté au Portugal
en 1536 et a abouti à l’expulsion de dizaines de milliers de
personnes et à la conversion forcée au christianisme d’un nombre
incalculable d’autres. Le Portugal avait à l’époque une population
juive d’environ 400.000 âmes, dont de nombreux réfugiés de
l’Espagne voisine où l’Inquisition avait commencé à sévir en 1492.
De nombreux descendants des réfugiés de l’Inquisition vivent
actuellement en Turquie. Carp espère que 100 à 1500 nouveaux
membres rejoindront la communauté du Portugal, pays qu’il décrit
comme « pratiquement exempt d’antisémitisme », suite à cette
loi. Le soutien populaire à cette mention proviendrait d’un désir de
la population portugaise de faire « amende honorable » et de
clore un sombre chapitre de l’histoire du pays. Certains espèrent
également que la loi attirera des investisements juifs au Portugal,
l’une des économies européennes les plus vulnérables.
Ari Cohen – JSSNews
Judiarias de Portugal
http://www.redejudiariasportugal.com/ – Traduire cette page
Alenquer · Almeida · Belmonte · Castelo Branco · Castelo de Vide ·
Covilhã · Elvas · Évora · Figueira de Castelo Rodrigo · Fornos de
Algodres · Freixo Espada à
…._L'attribution de la nationalité espagnole aux juifs sépharades
de culture espagnole
Article publié le 07/01/2013, vu 1082 fois , thème : Droit des
etrangers
L'attribution de la nationalité espagnole aux sépharades de
culture espagnole
Résidence durant deux ans sur le territoire Espagnol, ou par la
voie de la "Carta de naturaleza". le lien suivant (en langue
Espagnole) provenant du Ministère de la Justice, explique
clairement les conditions.
http://www.mjusticia.gob.es/cs/Satellite/es/1215198282620/E
structura_P/1215198293183/Detalle.html
Depuis 1982, le gouvernement ibère donnait la possibilité aux
juifs séfarades pouvant prouver leur généalogie espagnole
d’acquérir la nationalité du pays, sous réserve de résider au moins
2 ans en Espagne.
Le 22 novembre 2012, le ministre de la Justice espagnol a
présenté un statut particulier et un nouveau processus, supervisé
par la Fédération espagnole des communautés juives, qui
permettra aux candidats désirant être naturalisés de postuler plus
facilement.
Il suffira de prouver les origines ibères par celles du nom, par la
langue, par un document généalogique, mais mieux encore, par
les liens avec la culture espagnole.
1. Les fondements historiques
En 1492, les souverains Isabelle de Castille et Ferdinand
d'Aragon, signant l’édit de l’Alhambra , ordonnèrent l'expulsion
de tous les Juifs qui refuseraient de se convertir au catholicisme.
Que reprochaient-t-on aux juifs ? Ils «essaient de soustraire les
fidèles chrétiens à notre sainte foi, de les en détourner, de les
dévoyer, de les attirer à leurs croyances et opinions damnées»,
écrit le décret d'expulsion.
Après la chute de Grenade, dernière enclave musulmane dans la
péninsule ibérique, la Reconquista sur les maures est terminée.
Désormais, le territoire espagnol se trouve entièrement sous
domination catholique. Restait donc à christianiser la population.
C’est à ce moment que les souverains espagnols décident
d’expulser les juifs.
Les caisses royales y perdent, mais le sacrifice intellectuel aussi
est considérable. Car s'il y a de pauvres juifs, beaucoup sont
ingénieux, actifs, imaginatifs. "Ils sont médecins, courtiers,
collecteurs d'impôts, commerçants, intendants de noblesse,
joailliers, marchands de soieries", raconte Andres Bernaldez, le
chroniqueur d'Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon, les Rois
catholiques.
Après 1492, l'Espagne ne compte officiellement plus un seul juif.
Parmi les condamnés à l'exil, seuls 800 000 n'ont pu partir en
raison de la maladie, de l'impécuniosité ou par crainte d'un exode
à hauts risques et ils se sont fait baptiser.
On estime que jusqu’à 800.000 Juifs ont quitté l’Espagne à la suite
du décret. 50.000 autres ont choisi d’éviter l’expulsion en se
convertissant au catholicisme romain.
Une grande vague de persécution antisémite gagna alors la
péninsule.
Et plus l'Espagne parque, chasse, envoie au bûcher ses juifs, plus
elle est rongée par l'obsession de savoir qui sont les vrais ou les
faux juifs, les vrais ou les faux convertis.
Derrière chaque visage, à l'église ou dans la rue, le doute
s'insinue : celui-ci qui se dit chrétien l'est-il vraiment ? N'est-il
pas un "cryptojuif" qui, en secret, fait shabbat le samedi, prépare
sa cuisine selon les règles de la kashrout, célèbre les fêtes juives,
procède à la toilette funéraire selon le rituel juif ? Un traumatisme
naît qui va gangrener pendant trois siècles la société espagnole.
Aujourd'hui , pas plus de 45.000 Juifs vivent actuellement en
Espagne – sur une population totale de 47 millions d’Espagnols –
ce qui ne représente qu’une fraction du nombre de Juifs qui
vivaient dans le pays avant 1492, quand ils ont été forcés de se
convertir au catholicisme ou de s’exiler.
Il aura fallu attendre plus de cinq siècles pour que la mémoire de
l'Espagne soit "recouvrée".
L’Espagne a commencé à accorder la citoyenneté aux Juifs
séfarades – sur une base individuelle, et non pas en masse – en
1988, lorsque le gouvernement de Felipe González a modifié le
Code civil espagnol. Ces concessions ont été interrompus en 2009
par le gouvernement socialiste de José Luis Rodríguez Zapatero,
mais la procédure a été reprise et modifiée par le gouvernement
conservateur de Mariano Rajoy
Fin 2012, le ministre espagnol de la Justice annonce que Madrid
va offrir à tous les descendants des Juifs qui furent expulsés
d'Espagne en 1492 la possibilité d'obtenir la nationalité
espagnole.
C'est "une procédure pour des retrouvailles", a déclaré le
ministre, Alberto Ruiz-Gallardon, en présentant au Centro
Sefarad- Israel de Madrid cette "procédure sur l'attribution de la
nationalité espagnole aux étrangers séfarades par lettre de
naturalisation".
L'initiative correspond à un désir de "recouvrer la mémoire de
l'Espagne qu'on a fait taire", a estimé pendant la présentation
officielle de cette initiative le ministre espagnol des Affaires
étrangères, José Manuel Garcia Margallo, qui en sa qualité de chef
de la diplomatie préside le Centro Sefarad-Israël de Madrid.
D’autres disent que le gouvernement espagnol cherche à attirer
les Juifs pour « remédier aux problèmes économiques du pays ».
D'ailleurs, quelques jours à peine avant d’accueillir les Juifs
séfarades de retour en Espagne, le gouvernement a annoncé le 19
Novembre qu’il offrirait des permis de résidence (soit l’équivalent
d’une carte verte américaine) aux étrangers qui achètent des
maisons au prix de plus de 160.000 euros dans le cadre de ses
efforts pour relancer un marché immobilier effondré.
2. Le mécanisme juridique
"Il s'agit d'un mécanisme légal qui répond à la volonté de
l'Espagne de faciliter les aspects légaux du processus
d'acquisition de la nationalité espagnole par les citoyens
séfarades de la diaspora", a précisé dans un communiqué le
Centro Sefarad-Israël.
Aux termes de ce nouveau mécanisme juridique, il sera considéré
que la condition de séfarade est "en elle-même une circonstance
exceptionnelle qui donne droit à la nationalité (espagnole, ndlr)
indépendamment du lieu de résidence du demandeur", a expliqué
le ministre de la Justice.
Etant précisé que le terme séfarade recouvre tout membre d’une
communauté juive d’un pays méditerranéen en dehors Israël.
Le candidat devra toutefois démontrer des liens objectifs avec
l'Espagne, "que ce soit par les noms, la langue familiale, la
descendance directe, ou un lien de parenté collatéral" avec des
séfarades auxquels la nationalité espagnole a déjà été accordée.
La liste des 5220 noms de famille sépharade qui pourront acquérir
la nationalité espagnole a été publiée sur ce site :
http://diariojudio.com/library/Listado-de-nombres-sefardes.pdf
Ce changement signifie concrètement que les Séfarades – où
qu’ils vivent dans la diaspora – devront présenter une
accréditation de la Fédération espagnole des communautés
israélites (FCJE), un groupe de coordination juive, confirmant leur
ascendance et demander un passeport espagnol.
L’offre de l’Espagne ne s’applique qu’à ceux qui s’identifient
comme Juifs. Il ne s’applique pas aux Séfarades Anousim
(anousim en hébreu signifie «sous la contrainte»), les
descendants de Juifs qui ont été imposées par l’Inquisition
espagnole à se convertir au catholicisme (ils sont parfois aussi
appelé crypto-juifs ou marranes). Les Anousim laïcs doivent
suivre une formation religieuse de la FCJE et subir une conversion
formelle au judaïsme avant de pouvoir obtenir la nationalité
espagnole
Difficile toutefois d’établir le nombre de personnes qui pourraient
profiter de la procédure. On compterait aujourd’hui plusieurs
centaines de milliers de locuteurs du dialecte judéo-espagnol, le
ladino.
En effet, le gouvernement espagnol n’a pas d’estimation sur le
nombre de Juifs qui s’apprêtent à demander à citoyenneté. Mais
sur la période de 2006 à 2010, ils n’étaient que 698 à l’avoir fait.
Il y a environ trois millions de Juifs sépharades dans le monde
aujourd’hui. La plupart vivent en Israël, aux États-Unis, en
Belgique, en Grèce, en France et en Turquie, mais il y a aussi
d’importantes communautés en Amérique latine, notamment en
Argentine, Brésil, Chili, Mexique et Venezuela.
La mesure a été bien accueillie par les groupes juifs, qui disent
que ce geste politique est attendu depuis longtemps et qu’il
représente un droit historique des Juifs.
Mais les groupes musulmans, bien que la décision d'expulser les
Morisques ait été prise dans un contexte historique très différent
de celui ci-dessus évoqué , demandent que le gouvernement
espagnol accordent la citoyenneté instantané à des millions de
descendants des musulmans qui ont été expulsés d’Espagne au
Moyen Age .
Juste une semaine après l’annonce du droit au retour des Juifs
séfarades, l’Espagne a voté en faveur de l’amélioration du statut
de l’Autorité palestinienne à l’ONU...
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Madrid propose la nationalité espagnole aux descendants des juifs
expulsés en 1492
Par N. S. (avec Afp), le 23/11/2012 à 12h26
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Le décret de l’Alhambra décrétant l’expulsion des juifs d’Espagne.
/ CC/Wikipedia
Madrid va offrir à tous les descendants des juifs qui furent
expulsés d’Espagne en 1492 la possibilité d’obtenir la nationalité
espagnole, a annoncé jeudi 22 novembre le ministre espagnol de
la justice.
C’est « une procédure pour des retrouvailles », a déclaré Alberto
Ruiz-Gallardon, en présentant au Centro Sefarad-Israel de Madrid
cette « procédure sur l’attribution de la nationalité espagnole aux
étrangers séfarades par lettre de naturalisation ».
En 1492, par l’Édit de l’Alhambra, les souverains Isabelle de
Castille et Ferdinand d’Aragon ordonnèrent l’expulsion de tous les
juifs qui refuseraient de se convertir au catholicisme. Selon les
historiens, entre 150 000 et 200 000 juifs auraient alors choisi de
quitter l’Espagne, beaucoup vers le Portugal, mais aussi vers le
Maroc et l’Empire ottoman où les Séfarades (de l’hébreu sefarad,
désignant la péninsule Ibérique) seront à l’origine de l’importante
communauté juive de Salonique qui disparut dans la Shoah.
« Il s’agit d’un mécanisme légal qui répond à la volonté de
l’Espagne de faciliter les aspects légaux du processus
d’acquisition de la nationalité espagnole par les citoyens
séfarades de la diaspora », a précisé dans un communiqué le
Centro Sefarad-Israel.
« Recouvrer la mémoire de l’Espagne qu’on a fait taire »
Aux termes de ce nouveau mécanisme juridique, il sera considéré
que la condition de Séfarade est « en elle-même une circonstance
exceptionnelle qui donne droit à la nationalité indépendamment
du lieu de résidence du demandeur », a expliqué le ministre de la
justice. Le candidat devra toutefois démontrer des liens objectifs
avec l’Espagne, « que ce soit par les noms, la langue familiale, la
descendance directe, ou un lien de parenté collatéral » avec des
Séfarades auxquels la nationalité espagnole a déjà été accordée.
L’initiative correspond à un désir de « recouvrer la mémoire de
l’Espagne qu’on a fait taire », a estimé pendant la présentation
officielle de cette initiative le ministre espagnol des affaires
étrangères, José Manuel Garcia Margallo, qui en sa qualité de chef
de la diplomatie préside le Centro Sefarad-Israel de Madrid.
Il est difficile d’établir le nombre des personnes qui pourraient
demander à bénéficier de la nouvelle mesure, a déclaré Alberto
Ruiz-Gallardon, signalant toutefois que selon des études, il y a
actuellement dans le monde environ 250 000 personnes qui
parlent le dialecte judéo-espagnol.
Le décret de l’Alhambra, interdisant de séjour les juifs sur le
territoire espagnol, est resté officiellement en vigueur jusqu’au
28 juin 1967, date de son abrogation à l’initiative du ministre du
tourisme, Manuel Fraga Iribarne.
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Most widely held works by Shlomo Molkho
23/06/2014 16:01:00
Most widely held works by Shlomo Molkho
Sefer ha-mefoʼar : beʼurim be-sodot ha-Torah : ʻal ʻinyanim ha-ʻomdim
be-rumo shel ʻolam by Shlomo Molkho ( Book )
13 editions published between 1570 and 1989 in Hebrew and held by 50
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Sefer ha-Mefoʼar by Shlomo Molkho ( Book )
9 editions published between 1802 and 1963 in Hebrew and held by 13
WorldCat member libraries worldwide
Sefer Ḥ ayat ḳ aneh by Shlomo Molkho ( Book )
2 editions published in 1938 in Hebrew and held by 8 WorldCat member
libraries worldwide
Sefer Shemen zayit zakh : ʻal sefer ha-ḳ
adosh haḳ
damat reḥ
ovot
ha-nahar - Nehar shalom by Shlomo Molkho ( Book )
2 editions published in 2002 in Hebrew and held by 8 WorldCat member
libraries worldwide
Shemen mishḥ at ḳ odesh by Shlomo Molkho ( Book )
3 editions published between 1779 and 2003 in Hebrew and held by 5
WorldCat member libraries worldwide
Antologia poética by Diogo Pires ( Book )
1 edition published in 1983 in Spanish and held by 2 WorldCat member
libraries worldwide
<> by Shlomo Molkho ( Book )
1 edition published in 2002 in Hebrew and held by 2 WorldCat member
libraries worldwide
Sefer ha-mefo'ar : by Shlomo Molkho ( Book )
in Hebrew and held by 1 WorldCat member library worldwide
Kabbalistic sermons
Derashot by Shlomo Molkho ( Book )
1 edition published in 1529 in Hebrew and held by 1 WorldCat member
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Ḥ ayat ḳ eneh : marʼot noraʼot... by Shlomo Molkho ( Book )
1 edition published in 1988 in Hebrew and held by 1 WorldCat member
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Sefer Ḥ ayat ḳ aneh : marʼot noraʼot by Shlomo Molkho ( Book )
1 edition published in 1989 in Hebrew and held by 1 WorldCat member
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Ha-Mefoʼar / derash naʼeh ṿ
emet ... gam ezeh kaṿ
e-sodot by Shlomo
1 edition published
library worldwide
Shemen zayit zakh
1 edition published
library worldwide
e-khaṿ
anat ha-Talmud ʻal derekh ha-
anot mi-maʼamare Ḥ
azal ṿ
e-ḥ
idushe ... ṿ
Molkho ( Book )
in 1709 in Hebrew and held by 1 WorldCat member
by Shlomo Molkho ( Book )
in 1778 in Hebrew and held by 1 WorldCat member
Cemiterio Beithaim em Ouder Kerk
23/06/2014 16:01:00
Cemiterio Beithaim em Ouder Kerk
TORAH
E MITZVOT É AÇÃO!
O Cemitério Judaico Beth Haim, em Ouderkerk proximo de Amsterdam.
Os primeiros judeus Sefaraditas que vieram para Amsterdam,
desfrutaram total liberdade religiosa, algo que faltava no resto da Europa.
Mas em 1612 ainda não havia permissão para construir uma Esnoga
(sinagoga), os serviços religiosos eram praticados com o conhecimento do
conselho municipal, nas residências dos Judeus. Em 1606 e 1608,
mercadores Judeus de origem Portuguesa, solicitaram uma permissão ao
conselho municipal, para comprar um pedaço de terra para sepultar os
membros da sua comunidade, mas as petições foram negadas. Na
primavera de 1614 eles compraram um pequeno pedaço de terra em
Ouderkerk, através de intermediários, o propósito do acerto não foi
divulgado e nenhum consentimento as autoridades foi pedido, assim o
conselho municipal de Amsterdam não sabia que tal comercialização
visava um cemitério Judaico.
O Beth Haim foi inaugurado com a lapide Yossef, filho de David Senior.
Os habitantes do vilarejo mostraram compaixão com a morte da criança,
mas rapidamente a atmosfera mudou, eles protestaram para as
autoridades, o fato do sepultamento de Judeus na vila. O `Staten van
Holland`, (Os Governadores da Província da Holanda), silenciaram as
reclamações, e deram aos Judeus Portugueses consentimento oficial para
sepultar os membros da comunidade, em Maio de 1614. O terreno foi
ampliado e reorganizado oficialmente em 1616. Desde 1607 até esta
data, os Sefaradim enterravam os mortos em Groet, próximo a Alkmaar,
aqueles enterrados em Groet, poderiam ser re-enterrados em Ouderkerk,
com o consentimento dos parentes. Em 1626 foi decidido transferir todos
os que permaneciam lá para Ouderkerk, foi uma medida preventiva,
depois que lapides foram roubadas, aproximadamente 52 pessoas foram
transferidas para o Ouderkerk.
Os Judeus Ashkenazim ou Judeus“Hoogduitse” usaram o cemitério
Judaico em Ouderkerk, aproximadamente 42 Ashkenazim, entre eles 45
crianças foram enterrados lá.
Alem de Judeus Ashkenazim e Sefaradim, também foram enterrados um
grupo de Judeus negros, a grande maioria, descendentes de escravos
libertos, provenientes do período de domínio holandês no Brasil colonial,
totalizando 40 pessoas até o ano de 1716. Depois deste ano, a cor da
pele não foi mencionada nos registros. Em muitos casos estas sepulturas
não tinham lapide, mas há uma exceção, no verão de 2002 uma simples
lapide estava encoberta, na parte mais antiga do cemitério, ela pertence
a Eliezer, o sabio, amigo de Paulo de Pina. Eliezer foi enterrado em 1629,
provavelmente era um grande erudito, ou um proeminente mercador.
Essa é a única lapide de um Judeu Negro descoberta até hoje na Europa.
Segundo os registros dos agentes da inquisição no Brasil, e muitos outros
historiadores no período holandês, alguns escravos de senhores Judeus a
principio eram convertidos ao judaísmo, e depois concedida sua liberdade,
tinham lições em hebraico, e muitos se tornaram versados na Halakhá, a
lei Judaica, também aprendiam o holandês, para participarem das
negociações como agentes ou interpretes.
Ao todo existem 30.000 pessoas enterradas no cemitério de Ouderkerk
em Amsterdam.
Esse pedaço de terra, na data da compra tinha aproximadamente 0.28
hectare. Neste cemitério resistem ao tempo as impressionantes lapides do
Dr. Eliahu Montalto, Don Samuel Palache, os dos Hakhamim(Rabinos)
Isaac Uziel e Yossef Pardo. Em 1663, 1671, 1690, e 1691 os parnassim,
os lideres da Comunidade Judaica Portuguesa, compraram terrenos
adicionais. Depois destas aquisições, o cemitério foi ampliado, chegando a
um total de 24 hectares, a grande maioria ocupada pelas sepulturas, no
final do século XX, o terreno remanescente apropriado para uso se tornou
muito pequeno. A maioria das lapides datam como anteriores ao século
XVIII. Neste cemitério a grandiosidade da comunidade Judaica
Portuguesa, como um todo, pode ser observada, e o seu impacto no
mundo judaico da atualidade, que hoje caminha seguindo os passos dos
grandes Hakhamim Hispano- Portugueses. Este símbolo judaico é hoje um
patrimônio histórico holandês, que se orgulha dos seus distintos
ocupantes.
Para consultar o data base do Beth Haim de Amsterdam, para consultar
os sobrenomes dos Judeus enterrados lá, pois há vários sobrenomes
Sefaraditas como: Oliveira, Marques, Cardoso, Pinheiro, Ferreira,
Mesquita, Souza, Lopes e etc, vá nesse link:
instruções: http://www.dutchjewry.net/pig/pig_list.php
Em seguida click em Taal para visualizar a pagina em english (inglês)
click depois como convidado, Log as a Guest, ignororando pedido de
senha e nome.
Boa pesquisa!
POSTADO POR NATAN ISRAEL
L’inquisition …longtemps !
23/06/2014 16:01:00
500 ans après avoir dû abandonner le Judaïsme, quelques
descendants des Marranes commencent à y revenir
La reine Isabelle la Catholique doit se retourner dans sa tombe. Cinq
siècles après que cette souveraine despotique ait décidé d'effacer tout
vestige de vie juive dans la Péninsule ibérique, un nombre grandissant de
descendants de ses victimes commencent à sortir de l'ombre et à
revendiquer l'héritage dont ils avaient été dépossédés.
C'est le cas de Nuria Guasch Vidal, dont les ancêtres avaient été convertis
de force au catholicisme en Espagne. Au péril de leur vie, ses aïeux
avaient réussi secrètement à préserver une identité juive, qu'ils n'avaient
cessé de chérir clandestinement, et qu'ils avaient transmise de génération
en génération, au mépris de l'Inquisition et de ses sbires. Nuria, qui avait
passé son enfance aux alentours de Barcelone, n'avait jamais vraiment
compris pourquoi sa famille ne fêtait pas Noël, n'allait pas à l'église
comme les voisins, et faisait tous les vendredis soirs un repas de fête qui
commençait par du pain trempé dans le sel.
Ce n'est que lorsque son grand-père âgé de 88 ans, sur son lit de mort ,
l'eut prise à part que Nuria commença à apprendre la vérité sur sa famille
et sur son passé.
Après lui avoir fermement interdit de laisser entrer un curé dans sa
chambre, lorsqu'il serait mort, le grand-père de Nuria lui dit de manière
assez énigmatique : "Je voudrais que tu réfléchisses par toi-même à ton
héritage. Alors, tu trouveras toutes les réponses aux questions que tu te
poses. Tu dois reprendre le flambeau.
" Ces paroles influencèrent de manière décisive la vie de Nuria et la
poussèrent à entreprendre une enquête à la recherche d'elle-même. Les
réponses qu'elle obtint des autres membres de sa famille ne laissèrent
pas subsister le moindre doute: ses ancêtres étaient juifs. Et s'ils
n'avaient pas été persécutés par l'Inquisition, ils le seraient restés.
Comment imaginer le traumatisme et la souffrance qu'ils avaient dû subir,
vivant extérieurement comme des Catholiques mais secrètement comme
des Juifs, environnés d’hostilité, d'inimitié et de haine non dissimulée.
Nous connaissons, d'après les archives de l'Inquisition, l'ensemble des
mesures qui étaient prévues pour traquer et écraser ce qui pouvait rester
de juif en Espagne.
D'après l'historien
Cecil Roth, plus de
30 000 prétendus
"judaïsants"
furent mis à mort
par les zélateurs
de l'Inquisition.
La torture, la délation et les exécutions publiques étaient de pratique
courante dans cette politique de terreur qui frappait quiconque étant
suspect de "retomber" dans le judaïsme. D'après l'historien Cecil Roth,
plus de 30 000 prétendus "judaïsants" furent mis à mort par les zélateurs
de l'Inquisition en Espagne et au Portugal, la plupart brûlés vifs sur le
bûcher, devant des foules de spectateurs enthousiastes, tandis que des
centaines de milliers d'autres étaient jugés et condamnés par ses
tribunaux pour poursuite de pratiques juives.
On sait moins que l'Inquisition continua à sévir pendant plusieurs siècles,
traquant des "Juifs cachés" aussi loin qu'en Angola et en Amérique du
Sud. Ce n'est qu'au 19ème siècle que les persécutions cessèrent
officiellement.
"Depuis les premiers temps de l'Histoire," écrit Cecil Roth dans son
ouvrage de référence Histoire des Marranes, "il n'y eut probablement
jamais un autre endroit au monde où une persécution aussi systématique
et aussi longue ait été perpétrée au nom d'une cause aussi innocente".
La triste et tragique histoire des ancêtres de Nuria a cependant trouvé,
très récemment, un heureux épilogue. Elle et son mari Edward se sont
convertis à Jérusalem, devant un tribunal rabbinique qui les a accueillis et
réintégrés officiellement au sein du peuple d'Israël.
RETOUR AUX SOURCES
Ce qu'au XVème siècle, les souverains espagnols Ferdinand et Isabelle
avaient tenté de détruire au moyen de l'Inquisition et de l'expulsion,
Nuria était bien déterminée à le faire revivre. Son retour au Judaïsme
marquait l'aboutissement d'une quête spirituelle qui les avait conduits,
elle et son mari, à étudier avec un rabbin orthodoxe de Barcelone qui les
avait accueillis à bras ouverts et entourés de chaleur et de
compréhension.
Petit à petit, ils avaient fait du Judaïsme le centre de leur vie, adoptant
les rites et le style de vie des Juifs traditionnels. Ils allaient maintenant
régulièrement à la synagogue, observaient le Chabbath et la cacherout.
Nuria avait même créé un groupe de militants qui s'étaient donné pour
but la tâche ingrate de défendre Israël auprès des médias locaux
espagnols dans lesquels l'Etat juif faisait l'objet de critiques fréquentes et
féroces.
Après que le tribunal rabbinique les eut convertis, Nuria décida de devenir
"Nurit", et Edward prit, fort à propos, le nom d'"Itzhak", en souvenir du
patriarche qui, sur le point d'être sacrifié sur l'autel ne dut son salut, in
extremis, qu'à l'intervention divine.
Ca y est, je l'ai
fait, grand-père !
Je suis revenue, je
suis juive !
Lorsque je vis Nurit le lendemain, elle se trouvait au Kotel (le Mur
occidental) , et ses yeux étaient pleins de larmes. Elle me raconta que la
première chose qu'elle avait faite en s'approchant de cet antique vestige
du Temple, ç'avait été d'en caresser les pierres. Puis, levant les yeux vers
les cieux, elle s'était écriée : "Ca y est, je l'ai fait, grand-père ! Je suis
revenue, je suis juive !" En entendant cette histoire, je fus gagné par
l'émotion. Comment pouvait-on mieux témoigner de la puissance de l'âme
juive, de cette résistance qui perdure chez le plus simple des Juifs, de la
petite étincelle juive qu'on n'est jamais parvenu à éteindre ? En Espagne
et dans le monde hispanique en général, il y a des milliers, peut-être
davantage, d'individus qui portent en eux cette étincelle et qui voudraient
revenir au sein de leur peuple, retrouver la foi et les coutumes dont ils
ont été si cruellement coupés depuis des siècles.
Le peuple juif doit reconnaître la douleur et les souffrances que ces
hommes et leurs ancêtres ont endurées, et doit les aider à revenir vers
leurs sources. Les descendants des "anoussim" (mot hébreu signifiant
"ceux qui ont été forcés") sont confrontés à de graves problèmes
concernant leur identité, leur histoire, leur foi. Ils ne devraient pas se
retrouver seuls face à ces problèmes.
Il existe déjà un certain nombre d'aides concrètes qui pourraient leur être
apportées, telles que la publication, en espagnol, d'un plus grand nombre
d'ouvrages portant sur des sujets juifs, l'ouverture de petites
bibliothèques facilement accessibles dans toute l'Espagne, et une prise de
conscience plus aigüe de leur existence auprès des rabbins et des chefs
de communautés pour faciliter leur réintégration au sein de la
communauté juive Israël devrait également envisager la construction d'un
monument aux victimes de l'Inquisition, et insister pour que le
gouvernement espagnol fasse de même. Ceci serait une démarche
hautement symbolique, mais importante pour enseigner aux générations
futures ce drame que fut l'Inquisition, et aussi pour accorder à ses
victimes une reconnaissance justement méritée.
En un temps où de nombreux jeunes Juifs quittent le bercail, ce serait
une chance pour Israël de retrouver d'innombrables frères perdus depuis
longtemps. Un nombre croissant d' "Anoussim", venant d'Espagne, du
Brésil et d'Amérique du Sud, commence à sortir de l'ombre. Il est temps
que nous les encouragions à revenir chez eux.
Traduction et adaptation de Monique Siac
Michaël Freund, a été directeur-adjoint de la communication dans le
bureau du Premier ministre israélien, de 1996 à 1999. Il écrit maintenant
régulièrement des éditoriaux et des articles pour le "Jerusalem Post".
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A Rainha Isabel da Espanha deve
estar dando volta na sua sepultura.
Após cinco séculos que a déspota espanhola pretendeu esconder todos os
vestígios da vida judáica na Penísula Ibérica, um crescente números de
descendentes de suas vítimas está agora emergindo das sombras,
buscando reivindicar a sua herença a tanto tempo perdida.
Uma destas pessoas é Núria Guasch Vidal, cujos ancestrais foram
forçados a conversão para o catolicismo na Espanha. Correndo um grande
risco, seus ancestrais preservaram secretamente a sua estimada, ainda
que oculta identidade judáica. Transmitindo-a de geração em geração,
clandestinamente desafiando a Inquisição espanhola e seus sequazes.
Como uma criança crescendo próximo a Barcelona, Núria nunca entendeu
exatamente porque a sua família não comemorava o natal, ou ia a igreja
como os seus vizinhos, ou porque todas as noites de sexta-feira eles
arrumavam a mesa de jantar de maneira especial e tocavam o pão no sal
antes de comê-lo no início da refeição.
Somente quando o seu avô de oitenta e oito anos de idade, no seu leito
de morte, puxou-a a um lado é que Núria começou a aprender a respeito
da verdade sobre a sua família e seu passado.
Depois de firmemente instruí-la para não permitir a entrada de nenhum
padre no quarto, uma vez que ele estivesse morto, o avô de Núria disse
criptamente:
"Eu quero que medites sobre a tua herança, e pense por ti mesma. Então
encontrarás a resposta para todas as perguntas que tens estado
perguntando. É teu dever retornar."
Para Núria, aquelas palavras tiveram um profundo impacto na sua vida,
impulsando-a numa missão de auto-descobrimento. Sua pesquisa e
persistente indagação com outros familiares deixaram pouca margem a
dúvidas: seus ancestrais foram judeus. E se não fosse pela a perseguição
que tiveram de enfrentar nas mãos da maldita Inquisição, teriam
permanecidos como tal.
Quem sabe quanto sofrimento e trauma que eles tiveram de enfrentar,
vivendo publicamente como católicos e secretamente como judeus,
rodeados por hostilidade, antagonismo e ódio declarado?
Através do registro da Inquisição nós sabemos que os seus praticantes
usavam uma variedade de métodos covardemente projetados para
descobrir e acabar com qualquer cinza judáica na espanha. Tortura,
informantes, denúncias e execuções públicas eram parte do reinado de
terror que eles infligiam sobre qualquer suspeito de "reincidência" no
judaísmo.
De acordo com o historiador Cecil Roth, mais de trinta mil judaizantes
foram executados pelos fanáticos da inquisição da espanha e portugal,
muitos deles queimados vivos numa estaca diante de animadas multidões
de espectadores, enquanto que centena de milhares de outros foram
julgados e condenados pelas as cortes da inquisição por seguirem os
costumes judáicos.
A maioria das pessoas não imaginam, mas a inquisição continuou
funcionando por séculos, caçando e perseguindo "judeus secretos" em
lugares tão distantes como Angola e América do Sul. Foi somente no
século XIX que as perseguições foram formalmente encerradas.
"Desde o início da história, talvez" escreve Roth na sua obra, História dos
Marranos (A History of The Marranos), "em nenhum lugar da face da terra
uma perseguição tão sistemática e tão prolongada tenha sido perpetrada
por uma causa tão inocente."
No domingo passado, contudo, a triste e trágica jornada dos ancestrais de
Núria, finalmente chegou a um final feliz. Juntamente com o seu esposo,
Núria apresentou-se a uma corte rabínica, que formalmente recebeu-os
de volta ao povo de Israel.
Núria estava determinada a trazer de volta à vida aquilo que fernando e
isabel, os monarcas da espanha no século XV, quiseram destruir através
da Inquisição e da expulsão.
O seu retorno ao judaísmo foi um auge de uma busca espiritual, que
conduzi-os ao estudo com um rabino ortodoxo em Barcelona, que aceitou
e recebeu-os com cordialidade e compreensão.
Lentamente mas com certeza, eles fizeram do judaísmo o ponto focal de
suas vidas, adotando os rituais e os estilos de vida de judeus tradicionais.
Eles agora frequentam regularmente a sinagoa, observam o Shabat e
comem comida Kasher.
Núria até mesmo organizou umgrupo local de ativistas, que tomou para si
a ingrata tarefa de defender o nome de Israel na mídia espanhola local,
onde o Estado judeu é atacado com frequencia e bastante ferocidade por
seus críticos.
Após a corte rabínica aceitá-los Núria decidiu torna-se "Nurit" e Edward
tornou-se o nome para "Itzhak", inspirado no patriarca bíblico que quase
foi sacrificado no altar, sendo salvo no último momento pela a
intervenção Divína. Edward não poderia ter escolhido um nome mais
apropriado.
Quando vi a Núria no dia seguinte elea estava no Muro das Lamentações,
seus olhos cheios de lágrimas. A primeira coisa que ela fez quando se
aproximou da antiga relíquia do Templo Sagrado, contou ela, foi tocar as
suas pedras. Ela então lançou o seu olhar ao céu e falou para o seu
avô: "Eu consegui, vô! Eu retornei ! Eu sou Judia. "
Escutando esta história fiquei muito comovido. Que maior testemunho
poderia haver para a força da alma judáica, para o eterno e o
inquebrantável espírito da pintele Yid, a centelha judáica que nunca pode
ser extinguida ?
Através da Espnha e do resto do mundo hispãnico, há incalculáveis
milhares, possivelmente mais, que ainda carregam esta centelha com
eles, desejando com intensidade retornar para o seu povo, voltar para a
casa novamente, para a fé e a crença que tão cruelmente foram-lhes
arrancados atraves de séculos.
O povo judeu deve isto a eles e a seus ancestrais, reconhecer a angústia
e o sofrimento por eles enfrentados, e facilitar o seu retorno ao judaísmo.
Os descendentes dos Anussim ( palavra hebráica que significa "aqueles
que foram forçados") estão lutando com profundas questões de
identidade, história e fé. Eles não deve ter que fazê-lo sozinhos.
Especificamente, há uma série de passos que podem e devem ser
tomados para ajudá-los, inclusive a publicação de mais material em
espanhol sobre tópicos judáicos, a abertura de pequenas e acessíveis
bibliotecas judáicas através da Espanha, e aumentar a atenção sobre eles
entre rabinos orotdoxos e lideres comunitários para assim facilitar a
sua reintegração nas comunidades judáicas.
Israel deveria também considera o estabelecimento de um memorial
nacional às vítimas da Inquisição, e deveria pressionar o governo
espanhol a fazer o mesmo. Esta seria uma medida altamente simbólica,
contudo importante. A qual iria tanto educar as futuras gerações sobre o
trauma da inquisição, como conceder às suas vítimas o reconhecimento
que tão justamente merecem.
Enquanto tantos jovens judeus estão abandonando as suas raízes, Israel
tem agora de recuperar os inumeráveis irmãos, a tanto tempo perdidos.
Da Espanha ao Brasil, ao Sudoeste dos Estados Unidos, o número de
Anussim surgindo abertamente está aumentando abertamente.
Há chegada a hora de dar-lhes as boas vindas de volta à casa de Israel.
Shalom,
Célio R. Jr.
04 juillet 2014
Après le Portugal, l’Espagne accorde la nationalité aux
descendants de juifs expulsés par l’Inquisition
A l’instar du Portugal en 2013, l’Espagne vient d’accorder la nationalité
aux descendants de juifs qui avaient quitté la péninsule Ibérique à cause
de l’Inquisition, il y a trois, quatre ou cinq siècles. « C’est une réparation
symbolique, un geste fort, même s’il arrive longtemps après les
persécutions », estime l’historien Nathan Wachtel, dans son bureau du
Collège de France.
Les conversions forcées et la
répression menée par l’Eglise catholique ont provoqué un exode vers les
Amériques. Du coup, les juifs ont eu un rôle singulier dans la colonisation
du Nouveau Monde.
L’un des meilleurs connaisseurs de cette saga est justement Nathan
Wachtel, qui avait commencé ses recherches par La Vision des vaincus –
Les Indiens du Pérou devant la conquête espagnole (Gallimard, 1971), et
s’est tourné ensuite vers ce chapitre méconnu de la diaspora séfarade
dans ses ouvrages La Foi du souvenir – Labyrinthes marranes (Seuil,
2001) et Mémoires marranes (Seuil, 2011).
Les candidats à la nationalité portugaise ou espagnole devront prouver le
bien-fondé de leur démarche. Or, la plupart du temps, les descendants
des séfarades poussés à abandonner la Péninsule n’ont aucun document à
présenter à l’appui de leur demande. « On trouve des catholiques dont les
coutumes familiales portent la trace de la tradition juive, mais il s’agit
souvent d’agnostiques ou de libres-penseurs, raconte M. Wachtel, qui a
enquêté sur le terrain. Une minorité revient au judaïsme, ce qui provoque
bien des problèmes. Les autorités rabbiniques ne les acceptent pas sans
conversion faute de documents pour prouver leur ascendance, ce qui en
offusque certains, dont les ancêtres sont morts sur le bûcher. » Israël
aussi se montre parfois difficile à l’égard de ces candidats à la « loi du
retour » dont les liens remontent aussi loin, même si le pays a besoin
d’immigrés.
Le Brésil, plus tolérant que l’Amérique hispanique
Au cours de ses recherches, M. Wachtel n’a jamais trouvé de tels
documents, juste des traces dans les archives de l’Inquisition et les
comptes-rendus d’interrogatoires. Cela aide à reconstituer des
généalogies. Il y a aussi des patronymes typiques adoptés par les
« nouveaux chrétiens », c’est-à-dire les juifs convertis de force ou par la
crainte des persécutions. « Souvent, ce sont les femmes qui transmettent
l’histoire familiale et permettent de reconstituer les lignages, même avec
des lacunes, confie l’historien. La mémoire généalogique peut remonter
jusqu’au début du XVIIIe siècle ; avant c’est très difficile. »
« O Judeu », film brésilien de Jom Tob Azulay
Pour les juifs, le départ vers le Nouveau Monde n’était pas seulement
motivé par le goût de l’aventure ou la volonté de faire fortune, mais aussi
par le besoin d’éviter les poursuites.
Au Brésil, l’Inquisition n’a pas créé de tribunal. « Pendant cent cinquante
ans, les nouveaux chrétiens y ont été relativement tranquilles, poursuit
M. Wachtel. Les persécutions commencent à la fin du XVIIe siècle avec
l’essor du cycle de l’or au Minas Gerais. » Ainsi, le dramaturge Antonio
José da Silva, dit « O Judeu » (le Juif), a été traîné à Lisbonne et brûlé
sur le bûcher en 1739.
En revanche, la situation a d’emblée été très différente à Mexico et à
Lima, capitales des vice-royaumes de la Nouvelle-Espagne et du Pérou,
ou encore à Carthagène des Indes, où on peut toujours visiter le Palais de
l’Inquisition. La hiérarchie catholique y a mené la vie dure aux juifs et aux
« judaïsants ». L’emblématique famille de Luis Carvajal, l’un des
conquistadores du Mexique, a été poursuivie et anéantie dès 1590.
Toutefois, à Buenos Aires, loin des inquisiteurs, près de la moitié de la
population a longtemps été constituée de « Portugais », dénomination
appliquée aux nouveaux chrétiens.
Les marranes, ferments de modernité
Pourquoi les anciens juifs de la péninsule Ibérique étaient-ils qualifiés de
Portugais, sans distinction ? A cause précisément du va-et-vient provoqué
par les poursuites. Les conversion forcées en Espagne suscitent dès le XVe
siècle une forme de marranisme – le terme marranes désigne les
nouveaux chrétiens qui continuent de pratiquer le judaïsme en secret. Ce
phénomène est plus tardif au Portugal, mais aussi plus durable, car les
marranes y ont bénéficié d’une certaine bienveillance.
Les autorités portugaises toléraient davantage que les espagnoles les
pratiques hétérodoxes clandestines. Cependant, l’union éphémère des
deux couronnes ibériques (1580-1640) a stimulé la sévérité des
inquisiteurs contre les Portugais, et le flux migratoire vers les Amériques.
« Il y a une sorte de chasse-croisé, raconte M. Wachtel. Lorsque
l’Inquisition portugaise décide de sévir, l’espagnole fléchit, provoquant
ainsi un afflux de nouveaux chrétiens du Portugal vers l’Espagne, ce qui a
entraîné une revitalisation du marranisme. »
« El Santo Oficio », film mexicain d’Arturo Ripstein sur la famille Carvajal
Cette diaspora a trouvé refuge aussi à Amsterdam, où il y avait une «
nation des Portugais hébreux ». « C’était une entité originale et moderne,
car elle ne se définissait ni territorialement ni par des critères religieux,
souligne M. Wachtel. Elle comprenait des personnes de confessions
différentes, des chrétiens et des nouveaux juifs d’Amsterdam, revenus à
la foi de leurs ancêtres, qui partageaient tous une origine ibérique. »
L’occupation hollandaise du nord du Brésil (1630-1654) a entraîné
l’implantation de la première communauté juive au Pernambouc et la
construction à Recife de la première synagogue des Amériques.
De Recife à New York
La plupart des fidèles venaient d’Amsterdam. Ils ont obtenu le ralliement
de nouveaux chrétiens, qui ont été ensuite expulsés par les Portugais,
accusés d’avoir collaboré avec les Hollandais. Beaucoup sont retournés à
Amsterdam. Des nouveaux chrétiens ont préféré se réfugier loin à
l’intérieur des terres du sertão.
Mais une partie des juifs de Recife ont pris le large vers la Jamaïque, la
Barbade et enfin la Nouvelle-Amsterdam, établie sur l’île de Manhattan,
soit le cœur de l’actuelle New York, où le gouverneur Pieter Stuyvesant
les a fraîchement accueillis. Ce périple entre l’Europe, l’Amérique du Sud
puis l’Amérique du Nord reste l’une des histoires les plus extraordinaires
de la mondialisation avant la lettre, provoquée par les grandes
découvertes des navigateurs.
« Le fait d’osciller entre deux traditions religieuses a fait qu’un bon
nombre de ces hommes et femmes ne se reconnaissaient dans aucune
d’elles, précise M. Wachtel. Du point de vue de l’histoire intellectuelle, ils
ont joué un rôle important à l’échelle planétaire, ils ont favorisé
l’émergence d’un courant sceptique : le rationalisme et le relativisme. »
On aura reconnu là Montaigne et Spinoza.
MODÊ ANI
23/06/2014 16:01:00
B'H
MODÊ ANI
Graças a D-us Estou Vivo!
Um novo dia, novas batalhas. Na verdade, uma batalha que assume
diferentes formas: Eu Quero vs. Eu Deveria. O primeiro campo de batalha
do dia é a sua cama, e o primeiro tiro é disparado quando o despertador
toca. Eu Quero chega para apertar o botão de Soneca; Eu Deveria está
pronto para pular da cama e enfrentar mais um dia.
É por isso que a primeira instrução no Código da Lei Judaica é: “Seja forte
como um leão quando se levantar de manhã para servir ao seu Criador.”
Porque se você vencer essa batalha, o resto é fichinha.
Aqui está alguma munição para sua batalha naquelas incursões matinais:
Pense como toda noite sua alma ascende ao Céu para se recarregar. Esta
manhã, D’us quis devolver sua alma ao corpo e conceder novamente a
você o presente da vida – um sinal de que há um cantinho escuro neste
mundo para você iluminar. D’us confia que você está apto para a tarefa.
Imediatamente lao acordar pela manhã recita-se esta prece:
Modê ani lêfanêcha, Mélech chai vecayam, shehechezarta bi
nishmati bechemlá, rabá emunatêcha.
Sou grato a ti, Rei vivo e eterno, por ter restaurado minha alma dentro de
mim com misericórdia. Tua lealdade é grande.
Estas são as primeiras palavras que você verbaliza toda manhã –
enquanto ainda está na cama. Nossos primeiros momentos conscientes
são passados agradecendo a D’us pelo dom da vida. Não importa o que
fizemos ontem ou na noite passada; nada pode manchar aquelas
primeiras palavras inocentes que estão na nossa consciência primitiva.
Ainda está tendo problemas em se arrastar para fora da cama? Use sua
imaginação. Imagine-se deitado ali enquanto um rei ou chefe de estado
está ali de pé, esperando você se recompor para executar alguma missão
importante.
Bem, não é um rei ou presidente. É Aquele que cria reis, presidentes e o
mundo inteiro em todos os momentos – e você também. Mais uma vez.
Hoje.
Fonte www.lubavitchcopacabana.org
ESPANHÓIS E PORTUGUESES JUDEUS
23/06/2014 16:01:00
Um em cada cinco homens espanhóis e portugueses é de
descendência judia, revela um novo estudo genético. A pesquisa
publicada na última quinta-feira no Jornal Americano da Genética
Humana (American Journal of Human Genetics) analisou o
cromossomo Y de 1.140 homens da Península Ibérica e das Ilhas
Baleares e verificou "uma alta proporção estatística de linhagem
de ancestrais norte - africanos (10.6%) e de judeus sefaraditas
(19.8%). Estes resultados são uma indicação das conversões
religiosas em massa naquelas regiões, ao final do século XV, e da
expulsão dos judeus da Espanha.
Judeus torturados pela Inquisição Espanhola
De acordo com os pesquisadores, apesar de possíveis fontes alternativas
para as linhagens atribuídas aos judeus de origem sefaradita, estas
proporções comprovam o alto número de conversões religiosas
(voluntárias ou impostas) ocasionadas por episódios históricos de
intolerância social e religiosa, que em conseqüência ocasionaram a
integração dos seus descendentes. Por toda a Idade Média, a comunidade
judaica da Espanha prosperou sob o domínio muçulmano, e este período
tornou-se conhecido como a ‘época de ouro’ da cultura judaica na
Península Ibérica.
Os reis católicos assinam o decreto de expulsão dos judeus da Espanha
Com a conquista da Espanha e de Portugal pelos monarcas católicos Ferdinando e Isabe
forçados a se converter ao cristianismo ou sair da Espanha. Os judeus que se converter
"forçados"), e muitos continuaram a observar em segredo as práticas da religião judaica
historiadores acreditavam até hoje.
Fonte: Notícias da Rua Judaica:
([email protected])
El desplazamiento de los niños Judíos en Portugal:
Entre 1493 y 1497
23/06/2014 16:01:00
Historia de los Anousim
El desplazamiento de los niños Judíos en Portugal: Entre 1493 y
1497
(De: A. Gross, Lucha con la Tradición - Reservas acerca del enérgico
Martirio en la Edad Media, E.J. Brill, Leiden, 2005)
Nosotros tenemos relativamente muchas fuentes concernientes al
desplazamiento de los niños en 1943, las cuales siguen siendo
insuficientes para dibujar un total y claro cuadro histórico de este
evento. El común denominador de todos ellos es que ninguno en
cualquier caso describe una reacción Judía en la forma de un enérgico
martirio [1]. Como lo veremos, tales actos caracterizan el segundo
desplazamiento en la Pascua de 1497 [2]. Parecería que las fuentes
recontarán el primer episodio del desplazamiento, sin intentar ofrecer
cualquier explicación de la ausencia de actos enérgicos de martirio. Si no
es por los modos radicales de reacción al segundo desplazamiento, la
habríamos probablemente explicado con la comúnmente perspectiva
eruditamente aceptada como la diferencia en la postura hacia Kiddush haShem entre Ashkenaz y Sefarad. Creo que lo que esta en necesidad de
una explicación histórica no es el fenómeno del enérgico martirio en
1947 sino más bien su ausencia en 1493. Para encontrar la diferencia en
las reacciones Judías a las dos persecuciones de una similar naturaleza,
debemos retornar a las fuentes que describen el segundo decreto. En la
publicación del edicto de expulsión y los principales eventos que siguen
durante el año, nosotros somos informados con relativo detalle por
Abraham Zacut:
“Y hubo un gran shemad [conversión forzada] durante ese año, como esa
de las cuales no habían sucedido antes. Y en la víspera del Shabbat haGadol [3], fue decretado que la juventud [ne’arim u-ne’arot] en Evora y
en Portugal entero sea convertido. Y un gran clamor al rey, de los cuales
no había sucedido antes en Evora [4]. Y durante la Pascua ellos vinieron
y tomaron los muchachos y muchachas. Y el decreto se extendió aún
hasta las personas ancianas siendo convertidos por la fuerza [5]. Y
muchos murieron por la santificación del Nombre al matarse ellos mismos
[6].”
Aquí, por primera vez nosotros leemos acerca del matar como parte del
Kiddush ha-Shem en Portugal, aunque Zacut habla explícitamente de no
matar a los niños sino únicamente acerca de “matarse a ellos mismos”, a
saber, suicidios. En el mismo episodio durante la Pascua de 1497, leemos
un largo rimado elogio de Qapsali, escrito en su estilo único y rico en
alusiones bíblicas:
“Y cuando los Gentiles tomaron los niños de los Judíos un incontable
número de ellos se convirtieron por que ellos no podían cargar con este
decreto, ya que es sabido de la compasión de un padre por un hijo es
grande etc. Y algunos de ellos [heleq mehem] santificaron el Nombre y
permanecieron santos, sin tener ninguna compasión del fruto de la
matriz y sus ojos no reservaron sus hijos y no titubearon en absoluto en
su religión y fe” [7].
Las Fuentes Portuguesas, todas quienes protestan contra el humano
decreto, cada una en su estilo individual y de acuerdo al atrevimiento del
escritor, cuentan una historia similar acerca del enérgico martirio
Judío. Coutinho habla de tales hechos que tomaron lugar sobre todo en
Portugal. Algunos de los Judíos prefirieron estrangular a sus hijos o
ahogarlos en pozos. Otros, quienes no pudieron reunir la fuerza
emocional necesaria para tales hechos, inclinaron sus cabezas y se
enlutaron, con sus hijos en las fuentes bautismales mientras protestando
y poniendo a D-os como testigo que ellos deseaban morir en la Ley de
Moisés [8].
Damião de Góis relata que el lloro y dolor de los padres ya robados,
tocaron los corazones de muchos Cristianos quienes les tuvieron
compasión y llevaron a los niños Judíos a sus hogares para esconderlos
de los soldados del Rey. Esta historia a continuación:
La misma ley natural (la cual une a los niños y sus padres, y la cual llevó
a los Cristianos a ayudar a los Judíos. A.G.), condujo a los mismos Judíos
a recurrir a la crueldad. Muchos de ellos mataron a sus hijos lanzándolos
y ahogándolos en pozos y ríos y por otros medios, deseando verlos en el
fin de este camino más que ser separados de ellos mismos sin la
esperanza de nunca volverlos a ver. Por esta misma razón muchos (de
los padres) se mataron [9].
En otras palabras, y esto es omitido por Góis, ya que los padres no
querían convertirse, ellos prefirieron matar a sus hijos y cometer
suicidio. La posibilidad que sus hijos vivieran pero crecieran como
Cristianos fue descartada como opción por el fundamento religioso. La
otra opción fue, que los hijos podían ser salvados del bautismo
matándolos mientras sus padres permanecerían vivos y Judíos – el
decreto no era contra los adultos – fue también descartada por el
fundamento emocional [10].
Un interesante hecho en el proceso de llevar a cabo este decreto, relatado
por Góis, puede también verter luz en la respuesta de los Judíos. El
sostiene que el elemento sorpresa había sido perdido debido a una
filtración [de información] en la corte del Rey, ya que todos los miembros
consejeros del Rey fueron informados que el decreto debería llevarse a
cabo. A esto se debe que el rey decidiera llevar a cabo esta operación
más temprano, para así intentar evitar el ocultamiento de los niños o el
contrabando de ellos a través de las fronteras de Portugal
[11]. Podemos aprender de este informe que el rumor concerniente al
decreto se propagó a través de Portugal, y seguramente en las grandes
ciudades, donde la mayoría de los Judíos se concentraba, de modo que
los Judíos sabían que estaba a punto de suceder. Es posible que algunos
pudieran escapar o contrabandear a sus hijos fuera del país. Podemos
seguramente, asumir que aún si no hubo suficiente tiempo para salvar a
los hijos, otras opciones fueron discutidas, el Kiddush ha-Shem entre
ellas. Podemos aún asumir que los rabinos tenían mucho que decir
acerca de esto, y el martirio real – como se llevó a cabo – aunque no
fuera idéntico a la manera colectiva-comunal conocida de la experiencia
Ashkenaz, fue el resultado de una anterior preparación religiosa y mental
[12].
Esto es, posiblemente, como entendemos la diferencia entre las
reacciones a las dos persecuciones. Unos pocos años antes, en 1493, los
Judíos estaban en un estado de shock, de cara a lo que ellos percibían
como un decreto cruel y sin precedentes por nada menos que la Corona,
la cual había servido como su tradicional escudo y protector contra los
agitadores populares y la incitación de la Iglesia. Ellos no estaban
preparados para esta forma de persecución religiosa. Todas las fuentes
describen el lloro histérico, las suplicas emocionales por misericordia, los
gritos y gemidos desgarradores de los padres, pero ni siquiera un caso de
enérgico martirio.
[1] Zacut lo menciona en una casual sentencia, la cual no describe el
trasfondo de este decreto: “Y el tiempo pudiera terminar antes que uno
pueda finalizar en relatar la historia de Portugal, donde unas ciento
veinte mil almas afectadas y solamente unas pocas quedaron después de
una plaga, y otras se convirtieron en cautivas después que ellos tomaron
a sus hijos y los enviaron a las islas del mar” (Yohasin, 227 a).
Abraham Saba también trata con esto brevemente, sin hacer mención del
Kiddush ha-Shem: “Tus hijos e hijas serán entregados a otro pueblo”
(Deum. 28:32). Esta es otra maldición que nos aconteció, debido a
nuestros pecados, en Portugal, donde el rey tomo los pequeños hijos e
hijas y los envío por barco a las islas de las serpientes para construir allá
una colonia” (Zeror ha-Mor, Devarim, 46 b. Interesante, Saba no escribe
que la intención del rey fue causar la conversión de los padres, sino más
que esto, el ofreció una razón “económica”: asentarse y colonizar las islas
de São Tomé, las cuales habían sido descubiertas solo unos pocos años
antes. Un anterior intento de los Portugueses por establecerse con
convictos había fallado).
Salomón Ibn Verga, un tercer testigo presencial, escribe: “Cualquier
persona que no vio el lloro y los gritos de las madres no habían
escuchado ni visto la ansiedad y el gemir en sus vidas. Y no había nadie
que mostrara misericordia […]”. El agrega una anécdota acerca de una
madre, de quien sus seis hijos le habían sido quitados, y el rey – a cuyos
pies caía ella en una desesperada súplica por misericordia – endureció su
corazón y dio la vuelta. Aquí también no se mencionan escenas de
martirio (Shevet Yehudah, 125). Qapsali informa solamente que debido a
este decreto muchos se convirtieron para evitar la separación de sus
hijos. Otra vez, no se hace mención de martirio (Seder Eliyahu Zuta,
capítulo 75, 222).
Rabbi Solomon Elqabetz, uno de los más importantes cabalistas en el Este
en la primera mitad del siglo dieciséis, nació después de los eventos. El
recuenta los hechos de martirio de los cuales él debió haber escuchado en
los círculos familiares y de refugiados Sefardíes. Sus palabras
emocionales vienen en una oración que él escribió donde hace clara
mención del decreto de secuestro de 1493 y del exilio de los niños a São
Tomé. Pereciera que él se refiere a escenas de un martirio enérgico, solo
que el contexto poético opaca la descripción y hace difícil determinar
exactamente cuales eventos pertenecen a dicho martirio. Por otra
parte, algunas explicaciones vinieron de la pluma de una segunda
generación “hereje”, la cual hace este testimonio problemático desde un
punto de vista histórico (R.Z.I. Werblowsky, "Tiqqun Tefilot le-Rabi
Shelomoh Ibn Elqabez," Sefunot 6, 1962, 152, examina la interpretación
de las partes relevantes de la oración, 141). El estilo de Elkabetz es
similar a las descripciones del Rabbi Abraham Ardutiel (Hashlamat Sefer
ha-Qabbalah, 37).
Samuel Usque no relaciona cosa alguna acerca del decreto de Pascua de
1497, y parecería que él no estuviera enterado de esto en absoluto. Pero
escribió acerca del secuestro de 1493, con relativa extensión. Como
otros, no se refiere a casos de martirio, a diferencia de las masas
forzadas a convertirse en Lisboa. El explica apologéticamente por que
hubo casos de suicidios, “pero los esposos temieron que sus amadas
esposas quedaran viudas y solas entre los enemigos, mientras que las
esposas se contuvieron por la esperanza de ver a sus hijos (en el futuro)
otra vez” (S. Usque, Consolacao as tribulacoes de Israel, Ferrara, 1553
[reimpreso con estudios introductorias por Y.H. Yerushalmi y José V. de
Pina Martins, Lisboa 1989], p.101b. Consolation for the Tribulation of
Israel [M. Cohen trans.], Philadelphia, 1977, 202).
Usque hizo conocer el segundo secuestro, cuando casos de martirio
enérgico fueron comunes, no habría podido justificar como lo hace, la
carencia de preparación para explicar el martirio en el primer episodio.
[2] Rui de Pina y Garcia de Resende, Las crónicas de João II, rey de
Portugal, habla del decreto (ignorando completamente la inhumanidad de
este, contrario a las crónicas del Rey Manuel quien recalca este aspecto
en el decreto paralelo de 1947) sin hacer comentarios sobre el
martirio. Aunque no podemos confiar en el silencio de las fuentes, estas
fortalecen el silencio de las fuentes Hebreas, y están diametralmente
opuestas a las fuentes Portuguesas, las cuales informan acerca del
segundo secuestro incluyendo el martirio. Generalmente, hay una
sorprendente similitud, algunas veces al punto de una idéntica narrativa
(incluyendo idénticas expresiones) entre las fuentes Hebreas y
Portuguesas, bien sea en la descripción de los decretos o en la suerte de
los refugiados en sus jornadas en tierra o mar.
[3] El Shabbat antes de Pascua.
[4] Una fuente Portuguesa corrobora este detalle. Todos están de
acuerdo que el asunto fue discutido en el concilio del rey en Estremoz y
que este fue anunciado en Evora. De acuerdo a Góis, el concilio decidió
sobre esto unánimemente (Góis, Crónica, 35), mientras que de acuerdo a
Coutinho, quien estuvo presente en la reunión, el rey decidió sobre el
asunto a pesar de la oposición de los representantes de la Iglesia,
incluyendo a Coutinho mismo, quien no pudo estar de acuerdo ante tal
trato inhumano (Herculano, Historia, 121).
[5] Una fuente Portuguesa informa que cuando el uso de la fuerza
comenzó, ellos apresaron a los jóvenes mayores, contrario a las
instrucciones originales (Herculano, Historia (121-2).
[6] Zacut, Yohasin 227 b. Fue probablemente durante este secuestro que
el hijo de Judah Abarbanel fue raptado y llevado. Su padre dijo acerca
del Rey Manuel en su gran lamento, llamándolo “un bufón de rey” y
“piadoso en su religión, un hombre falso”, quien decretó una conversión
forzada “sobre la congregación entera de Jacob, […], y muchos se
mataron a sí mismos para evitar transgredir la Torah de D-os” (Ozar
Nehmad II, Vienna, 1857, 72). Las fuentes no permiten que distingamos
entre los refugiados Españoles y los Judíos locales Portugueses. Sobre el
ambiente religioso-espiritual que caracterizó a Lisboa en la mitad del siglo
quince ver: A. Gross, Rabi Yosef Hayyun; Parshan u-Manhig Qehilat
Lisbon vi-Yezirato, Ramat-Gan, 1993, 12-7, 113-20.
[7] Seder Eliyahu Zuta, chapter 81, 234.
[8] Herculano, Historia, 125.
[9] Góis, Crónica, 36. Este evento fue recientemente reconstruido
brevemente con base en la descripción de Góis por: Pimenta Ferro
Tavares, Os Judeus em Portugal no seculo XV, Lisboa 1982, p. 486.
[10] Una descripción similar del decreto y de los actos de martirio –
incluyendo una larga, dura y muy franca crítica contra el inhumano y “noCristiano” acto del Rey – es presentada por Osorio (De Rebus, 49-53). La
actitud de Góis al enérgico martirio ejecutado por los Judíos concuerda
con una actitud similar al final del medioevo en Alemania, ver: M. Minti,
"Kiddush ha-Shem be-einei Nozrim be-Germaniah bi-Yemei haBeinayyim," Zion 59, 1994, 209-66.
[11]Góis, Crónica, 35.
[12] Finalmente, el edicto fue anunciado, de acuerdo a Zacut, el viernes,
en la víspera del Gran Shabbat, y en la Pascua fue llevado a cabo. De
acuerdo a Qapsali, esto sucedió en la víspera del Seder (la primera noche
de Pascua). Si la fechas de Zacut son precisas, entonces del calendario
podemos aprender que en ese año, el primer día de Pascua cayó en
Shabbat, Marzo 18. Consecuentemente, el Gran Shabbat cayó una
semana antes, en Marzo 11, y el Viernes fue Marzo 10. En el periodo de
una semana los Judíos podían, como individuos, intentar buscar rutas de
escape para sus hijos. Sin embargo, es dudoso que las autoridades
hicieran público un edicto de manera que el elemento pudiera
perderse. Por lo tanto, es posible que Zacut se este refiriendo al Viernes,
víspera de Pascua, el cual cayó en Marzo 17. Cf. C. Roth, The History of
the Marranos, New York 1959, p. 57. En este caso, hubo muy poco o
nada de tiempo para que los padres planearan o ejecutaran el escape de
los niños. Ni hubo tiempo para que los líderes espirituales prepararan a la
comunidad para enfrentar el martirio.
En cuanto al papel de los rabinos en tales circunstancias, debemos
recordar la famosa descripción de la expulsión de España, escrita por
Andrés Bernaldes, quien relata en detalle el papel activo que ellos
tomaron al animar a los miembros de las comunidades en la marcha a pie
fuera de España (A. Bernaldez, Historia de los Reyes Católicos Don
Fernando y Dona Isabel I, Sevilla 1869, capítulos 110, 112, 335, 342).
(Ver también: Katz, Bein, 331-2). Gines de Moya, un residente de
Cuenca quien fue acusado de judaizante, testificó en 1516 en frente de
una corte Inquisitorial que durante 1496 muchos Judíos abandonaron
Portugal, saliendo hacia Turquia, huyendo de la Inquisición. C. Carrete
Larrondo, El Judaísmo Español y la Inquisición, Madrid 1992,
47. Pareciera que hubo intercambio de Judíos acusados debido a los
edictos de la Corona Portuguesa para los Marranos y la Inquisición
Española, ya que la Inquisición no operaba en Portugal aún. Si la fecha
dada por él es correcta, podemos aprender acerca de un movimiento de
Judíos fuera de Portugal tan pronto como el edicto de expulsión fue
anunciado (5.12.1496).
Es ciertamente admisible que en el año entre la declaración del primer
edicto y su ejecución hubo un constante pero pequeña salida de Judíos
fuera de Portugal. Los rumores acerca de la decisión de un
segundo secuestro de los niños Judíos solo apresuro este proceso. Es
posible que los intentos por sacar a los niños ilegalmente fuera del reino y
esconderlos en lugares secretos sean una alusión de la demanda de Saba
acerca de la ociosidad de Mordejai respecto de Esther. De cualquier
manera, el testimonio de Ginés de Moya es de importancia para la
materia demográfica acerca del destino y paradero de los refugiados
Españoles y de los Judíos Portugueses quienes no fueron a Lisboa para la
“expulsión”. Sobre este tema también ver: B. Netanyahu, The Marranos
of Spain in the 15th Century, New York, 1966, p. 213.
The Abduction of Jewish Children in Portugal: Between 1493 and
1497
(From: A. Gross, Struggling with Tradition - Reservations about Active
Martyrdom in the Middle Ages, E.J. Brill, Leiden, 2005)
We have relatively many sources concerning the abduction of the children
in 1493 which remain insufficient for painting a full and clear historical
picture of this event. The common denominator of all of them is that none
describes any cases of a Jewish response in the form of active
martyrdom[1]. As we will see, such acts will characterize the second
abduction on Passover 1497 [2]. It would seem that the sources
recounting the first abduction episode do not attempt to offer any
explanation for the absence of active acts of martyrdom. If not for the
radical modes of response to the second abduction we would probably
have explained it away with the commonly accepted scholarly view as to
the difference in stance toward Kiddush ha-Shem between Ashkenaz and
Sefarad. I believe that what is in need of historical explanation is not the
phenomenon of active martyrdom in 1497 but rather its absence in 1493.
In order to find the difference in the Jewish reactions to the two
persecutions of a similar nature we must turn to the sources which
describe the second decree. On the publication of the edict of expulsion
and the major events that followed during that year, we are informed at
relative length by Abraham Zacut:
And there was a great shemad during that year, the likes of which has not
happened before. And on the eve of Shabbat ha-Gadol[3]. it was decreed
that the youth [ne'arim u-ne'arot] in Evora and in the whole of Portugal
would be converted. And a great outcry to the king the likes of which has
not happened before took place in Evora[4]. And during Passover they
came and took all the boys and girls. And the decree spread since even
old people were converted by force[5]. And many died for the
sanctification of the Name by killing themselves[6].
Here, for the first time we read about killing as part of Kiddush ha-Shem
in Portugal, although Zacut talks explicitly not about killing the children
but only about "killing themselves", namely, suicides. On the same
episode during Passover 1497, we read Qapsali's long rhymed eulogy,
written in his unique style that is rich in biblical allusions:
And when the Gentiles took the children of the Jews an uncountable
number of them converted because they could not bear this decree, since
it is known that the compassion of a father toward his son is great etc.
And some of them [heleq mehem] sanctified the Name and remained
holy, having no pity on the fruit of the womb and their eye did not spare
children and they did not waver at all in their religion and faith[7].
The Portuguese sources, all of whom protest against this inhumane
decree, each in his individual style and according to the writer's daring,
tell a similar story about the Jewish active martyrdom. Coutinho tells
about such acts that took place all over Portugal. Some of the Jews chose
to strangle their children or drown them in wells. Others, who could not
muster the necessary emotional strength for such acts went, heads
bowed and mourning, with their children to the baptismal fonts while
protesting and turning to God to be their witness that they wished to die
in the law of Moses[8].
Damião de Góis relates that the crying and pain of the parents thus
robbed touched the hearts of many Christians who pitied them and took
Jewish children to their homes in order to hide them from the King's
soldiers. This historian goes on:
The same natural law (which bonds children and their parents, and which
caused Christians to help the Jews. A.G.) led the Jews themselves to
resort to cruelty. Many of them killed their children by throwing and
drowning them in wells and rivers and by other means, wishing to see
them end this way rather than to be separated from themselves without
hope of ever seeing them again. For the same reason many (of the
parents) killed themselves[9].
In other words, and this is omitted by Góis, since the parents did not
want to convert, they preferred to kill their children and commit suicide.
The possibility that their children would live but grow up as Christians was
ruled out as an option on religious grounds. The other option, that the
children would be saved from baptism by killing them while the parents
remained alive and Jewish--the decree was not against adults--was also
ruled out on emotional grounds[10].
An interesting fact on the process of carrying out this decree, related by
Góis, might also shed light on the response of the Jews. He states that
the element of surprise had been lost owing to a leak from the King's
court, since all the members of the King's council were aware of the
decree about to be carried out. It was due to this that the King decided to
carry out this operation earlier, and thus attempt to avoid the hiding of
the children or the smuggling of them across the borders of Portugal[11].
We may learn from this report that the rumor concerning the decree
spread throughout Portugal, and certainly in the large cities, where most
of the Jews concentrated, so that the Jews knew what was about to
happen. It is possible that some were able to escape or smuggle their
children outside the country. We can safely assume that even if there was
not enough time left to save the children, other options were discussed,
Kiddush ha-Shem among them. We can further assume that the rabbis
had much to say about it, and the actual martyrdom--as it was then
carried out--even though it was not identical to the collective-communal
manner known from the Ashkenazic experience, was the result of prior
religious and mental preparation[12].
This is, possibly, how we are to understand the difference between the
responses to the two persecutions. A few years earlier, in 1493, the Jews
were in a state of shock, facing what they perceived as an unprecedented
and cruel decree by no less than the Crown, which had served as their
traditional shield and protector against popular riots and church
incitement. They were unprepared for this form of religious persecution.
All sources describe hysterical crying, emotional pleas for mercy,
screaming and the heartbreaking shrieking of parents, but not even one
case of active martyrdom.
Notes:
[1]Zacut mentions it in one casual sentence which does not describe the
background to this decree: "And time might end before one can finish
telling the story of Portugal, where more than one hundred and twenty
thousands souls entered and only a few were left after a plague, and
others became captives after they took their children and sent them to
the isles of the sea" (Yohasin, 227a). Abraham Saba also deals with it
shortly, without any mention of Kiddush ha-Shem: "'Your sons and
daughters shall be given to another people' (Deut. 28:32). This is another
curse that befell us, due to our sins, in Portugal, where the king took the
small sons and daughters and sent them by ship to the isles of the snakes
in order to build there a colony" (Zeror ha-Mor, Devarim, 46b.
Interestingly, Saba does not write that the king's intention was to cause
the parents to convert, but rather he gives an "economic" reason: to
settle and colonize the islands of São Tomé, which had been discovered
only a few years earlier. A prior attempt of the Portuguese to settle it with
convicts failed.) Solomon ibn Verga, a third eyewitness, writes: "Anyone
who did not see the crying and screaming of the mothers have neither
heard nor seen anxiety and moaning in his life. And there was no one to
show mercy [...]" He adds an anecdote about a mother whose six children
had been taken from her, and the king--to whose feet she fell in a
desperate plea for mercy--hardened his heart and turned away. Here also
there is no mention of martyrdom scenes (Shevet Yehudah, 125). Qapsali
informs only that due to this decree many converted to avoid seperation
from their children. Again, no mention of martyrdom (Seder Eliyyahu
Zuta, chapter 75, 222). Rabbi Solomon Elqabez, one of the most
important qabbalists in the East in the first half of the sixteenth century,
was born after the events. He recounts acts of martyrdom which he must
have heard about in family and Sefardic refugee circles. His emotional
words come in a prayer he wrote where he makes clear mention of the
1493 abduction decree and the exiling of the children to São Tomé. It
seems that he refers there to scenes of active martyrdom, only that the
poetic context blurs the description and makes it difficult to determine to
exactly which event they belong. Moreover, it comes from the pen of a
second generation "heresay," which makes this testimony problematic
from a historical point of view (R.Z.I. Werblowsky, "Tiqqun Tefilot le-Rabi
Shelomoh ibn Elqabez," Sefunot 6, 1962, 152, and see the interpretation
of the relevant parts of the prayer, 141. Elqabez' style is similar to the
descriptions of Rabbi Abraham Ardutiel (Hashlamat Sefer ha-Qabbalah,
37). Samuel Usque does not relate anything about the Passover 1497
decree, and it would seem that he was not aware of it at all. But he does
write about the 1493 abduction, and at relative length. Like others, he
does not refer to cases of martyrdom, in contra-distinction to the mass
forced conversion in Lisbon. He explains apologetically why there were
almost no cases of suicides; "But husbands feared their beloved wives
would be widows and alone among the enemies, while wives were
restrained by the hope of seeing their children (in the future) again" (S.
Usque, Consolacao as tribulacoes de Israel, Ferrara, 1553 [reprinted with
introductory studies by Y.H. Yerushalmi and Jose V. de Pina Martins,
Lisboa 1989], p. 101b. Consolation for the Tribulation of Israel [M. Cohen
trans.], Philadelphia, 1977, 202). Had Usque known of the second
abduction, when cases of active martyrdom were common, he would not
have been able to justify as he does, the lack of readiness for martyrdom
in the first.
[2]Rui de Pina and Garcia de Resende, the chroniclers of João II, King of
Portugal, tell of this decree (ignoring completely the inhumanity of it,
contrary to King Manuel's chroniclers who emphasized this aspect in the
parallel 1497 decree) without making any remark on the martyrdom.
Although we cannot rely on the silence of these sources, they do
strengthen the silence of the Hebrew sources, and are diametrically
opposed to the Portuguese sources informing about the second abduction
including the martyrdom. Generally, there is a surprising similarity,
sometimes to the point of an identical narrative (including identical
expressions) between the Hebrew and Portuguese sources, be it in the
description of the decrees or the fate of the refugees in their wanderings
on land and on sea.
[3]The Sabbath before Passover.
[4]A Portuguese source corroborates this detail. Everyone agrees that the
subject was discussed in the king's council in Estremoz and that that it
was announced in Evora. According to Góis, the council decided on it
unanimously (Góis, Crónica, 35), while according to Coutinho, who was
present at that meeting, the King decided on it despite the opposition of
the Church representatives, including Coutinho himself, who could not
agree to such an inhumane act (Herculano, História, 121).
[5]A Portuguese source informs that when the use of force started, they
seized even older youth, contrary to the original instructions (Herculano,
História (121-2).
[6]Zacut, Yohasin, 227b. It was probably during this abduction that Judah
Abravanel's son was seized and taken away. His father tells about King
Manuel in his long lament and calls him "a fool of a king" and "pious in his
religion, a hollow man," who decreed a forced-conversion "on the entire
congregation of Jacob, [...], and many killed themselves to avoid
transgressing the Torah of God" (Ozar Nehmad II, Vienna, 1857, 72). The
sources do not allow us to distinguish between the Spanish refugees and
the Portuguese local Jews. On the religious-spiritual ambience
characterizing Lisbon in the middle of the fifteenth century see: A. Gross,
Rabi Yosef Hayyun; Parshan u-Manhig Qehilat Lisbon vi-Yezirato, RamatGan, 1993, 12-7, 113-20.
[7]Seder Eliyahu Zuta, chapter 81, 234.
[8]Herculano, História, 125.
[9]Góis, Crónica, 36. This event was recently reconstructed briefly on the
basis of Góis' description in: M.J. Pimenta Ferro Tavares, Os judeus em
Portugal no seculo XV, Lisboa 1982, p. 486.
[10]A similar description of the decree and of the acts of martyrdom-including a long, harsh and blunt criticism against the inhuman and "nonChristian" act of the King--appears by Osorio (De Rebus, 49-53). Góis'
attitude to the active martyrdoms performed by the Jews agrees with a
similar attitude in late medieval Germany See: M. Minti, "Kiddush ha-
Shem be-einei Nozrim be-Germaniah bi-Yemei ha-Beinayyim," Zion 59,
1994, 209-66.
[11]Góis, Crónica, 35.
[12]In the end, the edict was announced, according to Zacut, on Friday,
the eve of the Great Sabbath, and on Passover it was carried out.
According to Qapsali, it happened on the eve of the Seder (the first night
of Passover). If Zacut's dates are precise, then from the calendar we
learn that inn that year, the first day of Passover fell on Sabbath, March
18. Consequently, the Great Sabbath fell a week earlier, on March 11,
and Friday was March 10. In the period of one week the Jews could, as
individuals, attempt to find escape routes for their children. However, it is
doubtful that the authorities would make public an edict in a way that the
element of surprise would be lost. Therefore, it is possible that Zacut was
referring to Friday, eve of Passover, which fell on March 17. Cf. C. Roth,
The History of the Marranos, New York 1959, p. 57. In this case there was
very little time, or no time at all for the parents to plan or execute the
escape of the children. Nor was there time for the spiritual leaders to
prepare the community to face martyrdom. As for the role of the rabbis in
such circumstances, one should remember the famous description of the
expulsion from Spain by Andres Bernaldes, who relates in detail the active
role they took in encouraging the members of their communities in the
march on foot out of Spain (A. Bernaldez, Historia de los Reyes Catolicos
Don Fernando y Dona Isabel I, Sevilla 1869, ch. 110, 112, 335, 342. (See
also: Katz, Bein, 331-2). Ginés de Moya, a resident of Cuenca who was
accused of judaizing, testified in 1516 in front of an Inquisitorial court
that during 1496 many Jews left Portugal, heading for Turkey, fleeing the
Inquisition (huydos por miedo de la Ynquisicion). C. Carrete Parrondo, El
judaismo espanol y la inquisicion, Madrid 1992, 47). It would seem that
the accused exchanged Jews and the Portuguese Crown edicts for
Marranos and Spanish Inquisition, since no Inquisition operated in
Portugal yet. If the date given by him is correct, we can learn about a
movement of the Jews out of Portugal as soon as the edict of expulsion
was announced (5.12.1496). It is certainly plausible that in the year
between the announcement of the edict and its execution there was a
constant trickle of Jews outside Portugal. The rumors about the decision
on a second round of abduction of Jewish children only hastened this
process. It is possible that the attempts to smuggle children outside the
kingdom and to secret hiding places in it are hinted at in Saba's complaint
about Mordekhai's idleness concerning Esther. At any rate, the testimony
of Ginés de Moya is of importance for the demographical question about
the fate and whereabouts of the Spanish refugees and of the Portuguese
Jews who did not come to Lisbon for the "expulsion." On this see also: B.
Netanyahu, The Marranos of Spain in the 15th Century, New York, 1966,
p. 213.
http://eduplanet.net/
Ezra L'Anousim
Anusim.Judeus.Net: o Movimento Mundial dos
Anusim
23/06/2014 16:01:00
Ezra L'Anousim nació para ayudar a los Anusim (descendientes de los Judíos
que fueron forzados por la Inquisición a convertirse en lo que no estaban dispuestos a
ser) a retornar al seno de Pueblo de Israel. Porque es tiempo de enmienda,
tiempo de Tikún, tiempo de Redención.
"Ayudar y estimular el RETORNO de los descendientes de los conversos
forzados de España y Portugal (y sus colonias) hace más de 500 años … un
retorno a HaShem, a la Torah e Israel (el pueblo de Israel y/o la Tierra de
Israel)".
Ezra L’Anousim es una organización no partidista, sin ánimo de lucro que busca
ayudar a los descendientes de los conversos forzados de España y Portugal en el
hemisferio occidental. Ezra L’Anousim se ha asociado con Mossad Maccabee y la
International Association of Torah Life Coaches en Israel para beneficiar a las
personas de estos ancestros y asistir a aquellos que buscan retornar al estilo de vida
judío y hacer camino a su hogar, Israel.
Retornar al estilo de vida judío desde su entorno de Cripto Judaísmo no es una tarea
fácil para la gente que ha reservado su Judaísmo en secreto por años. Algunos
quienes han mantenido las costumbres Judías transmitidas por sus madres y abuelas,
no están aún enterados que sus costumbres son Judías y sus ancestros son Judíos.
Solo saben que de alguna manera son diferentes, y deben mantener aquella
diferencia sin aún realmente entenderlo lo que son dichas diferencia.
Ezra L’Anousim brindará consejo/entrenamiento a los retornantes. Actualmente, nos
hallamos desarrollando gestiones para disponer de una red de Batei Din del mas alto
nivel y jueces eruditos en esta arena. Entre nuestras principales prioridades, se hallan
conducirnos hacia la excelencia de materiales educativos; organizar eventos de
esclarecimiento para el mundo Judío en general y para los Anousim en particular; y
brindar apoyo para los muchos Anousim que quieren venir a su hogar, Israel.
Nuestra primera audiencia para este website siempre serán aquellos que entre los
Anousim necesitan ayuda y aporte o asistencia en su proceso de retorno. Nuestra
audiencia secundaria es la comunidad mundial Judía. Las personas pueden aprender
más acerca de este fenómeno y tienen la oportunidad para unirse con nosotros en
esta increíble mitzvah de ayudar a llevar a los cautivos a la libertad. Los Anousim son
considerados “tinokot shenishbú” o bebes capturados. Nosotros siempre daremos la
bienvenida a las personas que quieran hacerse voluntarias. Hay mucho trabajo por
hacer.
Hay muchas personas en el Hemisferio Occidental quienes quieren hacer Aliyah, venir al
hogar, a la Tierra de Israel y contribuir a su desarrollo, pero los cuales no están en
condiciones para hacerlo. Ellos perdieron las pruebas de su ancestro matrilineal Judío, lo
cual es consecuente con las actuales leyes Judías. Como la ley ahora lo estipula, alguien
quien aplica para hacer Aliyah debe presentar un documento, como los es un contrato
matrimonial de la madre o abuela, firmado por un Rabbi. Una de los Shlijim de los
centros de Aliyah de la Agencia Judía dijo que ella ha sido abordada por muchas de
estas gentes a lo largo de muchos años y los ha devuelto, diciéndoles que ellos no
pueden ser ayudados.
Mientras tanto, Israel necesita una gran cantidad de nuevos inmigrantes, y a los
Anousim les están siendo injustamente negados los derechos que cualquier otro Judío
(¡y muchos no Judíos!) tiene al venir a Israel, si ellos así lo prefieren. Ellos están en esta
difícil situación principalmente debido a una historia y situación que fue forzada sobre
sus ancestros en España y Portugal contra su voluntad. Ellos merecen lo mejor, y no
continuar languideciendo en una severa separación de la comunidad Judía en
general. Ellos también deberían disfrutar de los mismos derechos como cualquier otro
judío en lo referente a la inmigración a Eretz Israel.
Una solución a este problema fue documentado en 1995 por el Rabino Mordechai
Eliyahu, quien indicó que si el estatus de alguno de estos individuos esta en duda
(safek), hay un proceso que puede ser usado, el llamado “gyiur m’safek”. En resumen,
algunos de los Anousim pueden tener las suficientes evidencias fuertes de su
descendencia matrilineal para permitir a un competente Beit Din dictaminar que ellos
son, en realidad, Judíos. Pero estas decisiones pueden ser hechas únicamente por un
competente Beit Din. Estos procesos pueden ser utilizados para traer a nuestra gente de
regreso al redil del Judaísmo (donde ellos han anhelado estar por siglos) con dignidad y
respeto. A ellos les puede ser dado un documento, llamado un “Certificado de Retorno”,
el cual tiene el efecto de reconocimiento de sus ancestros como Judíos
Sefardíes. Muchos de los Anousim quieren esto, así sus descendientes sabrán que ellos
están dentro del Klal Israel. El “Certificado de Retorno” ya ha sido reconocido y aprobado
por el Ministerio del Interior como prueba del linaje Judío. Debido a este trabajo,
comenzado por pioneros como Schulamit Halevy, individuos y familias hoy están
capacitados para acercarse ante un Beit Din altamente competente y comprensivo,
presentando “evidencias” de sus ancestros “Cripto-Judíos” y finalmente poder recibir su
“Certificado de Retorno”.
Sin embargo, así como tan emocionante es todo esto para nosotros, aún tenemos
barreras y obstáculos en el camino por superar. Los primeros dos desafíos en la ayuda
para los Cripto-Judíos en la corrección (tikun) de su Identidad Judía son de naturaleza
educacional, y el tercero es de naturaleza financiera.
El primer desafío educacional es que hasta la fecha solo hemos tenido solo unos muy
pocos Batei Din comprensivos alrededor de Norte América, y esto tomará tiempo y
fondos para construir esta red y ponerlos en su lugar, gestionando campañas de
información, de tal manera que nuestra gente conozca donde ellos pueden acudir para
esta clase de apoyo.
El Segundo desafío educacional es que hay una falta de aceptación de los
“retornantes” dentro de muchas comunidades Judías en general, aún cuando la halajah
del “proceso de retorno” esta bien documentada y fácilmente disponible. Este es el
resultado simplemente de una falta de educación adecuada acerca de la historia de los
Cripto-Judíos como un pueblo que guarda las tradiciones y costumbres de sus ancestros
(muchas veces a riesgo de sus propias vidas, y algunos aún la perdieron), y es por lo
tanto que el “proceso de retorno” tiene veracidad halajica. Una vez que un Beit Din
competente compuesto de eruditos en las normas de esta área, dictaminen que una
persona es Judía, lo es y esta debe ser la última palabra en esta materia.
El tercer desafío es la incapacidad por parte de los Cripto-Judíos existentes hoy para
implementar un portafolio de evidencias que puedan ser llevados a los Rabinos en la
diáspora. La investigación genealógica puede ser muy costosa (adquirir los nombres en
la familia). Ellos también necesitan adquirir certificados de nacimiento y/o de
matrimonios de sus ancestros en su país de origen (ó su antiguo país de origen). Ellos
necesitan documentar las costumbres y tradiciones de las mujeres en la familia quienes
fueron de origen Cripto-Judío.
Uno de los grandes mandamientos en la Torah es ayudar en “llevar a los cautivos a
libertad”, y los Cripto-Judíos han permanecido cautivos en una cultura y religión, la cual
no fue su elección por as de 500 años. Nosotros tenemos evidencias de Judíos
comprando esclavos negros (de los barcos de esclavos Africanos que venían a las playas
Americanas) y luego eran puestos en libertad si ellos eran esclavos Hebreos. Tenemos
también algunos precedentes históricos relacionados específicamente a los Judíos de
Portugal/Azores, al alegato que los judíos de la Sinagoga de Touro en Newport (Rhode
Island), quienes consiguieron dinero para asistir a la inmigración de Judíos Portugueses
de las Islas Azores.
Nuestra Misión
O Sindicato Israelita das Comunidades
Anoussitas (SICA), em hebraico : Ha’Istadrut
Ha’Israelit
23/06/2014 16:01:00
Por Asher Ben-Shlomo Chefe do Comite Diretivo do Sindicato Israelita
das Comunidades Anoussitas (SICA), sediado em Israel
O Sindicato
Israelita das Comunidades Anoussitas (SICA), em hebraico : Ha’Istadrut
Ha’Israelit Le’Kehilot Ha’Anussim, designou como seu Representante na
Conferencia, o Sr. Feliciano Tavares, ativista anoussita, residente no
Estado do Piaui, que deverá proferir uma palestra sobre o posicionamento
deste sindicato, em favor do direito de retorno e contra a conversão.
O
Sindicato Israelita das Comunidades Anoussitas (SICA), foi fundado em
Israel, no ano de 2002, nos têrmos da lei israelense, tendo dentro do seu
quadro social nordestinos brasileiros, descendentes de judeus
portugueses, perseguidos pela inquisição no Brasil e em Portugal, entre
os séculos XV e XIX. Desde a sua fundação, tem lutado em Israel pela
normatização de parâmetros jurídicos que possibilitem a integração dos
anoussitas ao seio do Povo de Israel.
Estou organizando, juntamente
com o Deputado do Parlamento Nacional de Israel (Knesset), o Rabino
Haim Amsalem, a primeira CONFERÊNCIA PELO DIREITO DE RETORNO
DOS ANOUSSITAS AO JUDAISMO, dentro da própria Knesset.
Os
anoussitas (do hebraico : anussim - 'os oprimidos' pela inquisição, e seus
descendentes, os bnei anussim - filhos dos forçados), também
denominados marranos, pela Igreja Catolica, constituem uma importante
parcela dos habitantes do nordeste brasileiro, de acordo com pesquisas
da renomada Profa. de Historia Anita Novinsky, também convidada como
palestrante da Conferencia em Fortaleza.
Os anoussitas, conscientes
da respectiva origem judaico-portuguesa em base ao sobrenome (Silva,
Pinto, Lima, Ferreira, Oliveira, Henrique, Soares, Campos, etc.), e em
base a costumes caracteristicamente judaicos preservados no seio
familiar, a exemplo do casamento entre primos, que permitiu preservar o
sangue judaico (o consagrado princícipio do 'jus sanguinis), DESEJAM
REIVINDICAR O DIREITO HISTORICO E NATURAL DE SEREM
INTEGRADOS AO POVO DE ISRAEL, DO PONTO DE VISTA RELIGIOSO E
CIVIL, NÃO COMO PROSÉLITOS, MAS COMO JUDEUS DO PONTO DE
VISTA NACIONAL.
Atualmente, os anoussitas brasileiros se deparam
com várias barreiras, no trajeto de retorno ao povo de seus antepassados
:
a) Não são reconhecidos oficialmente como judeus pela CONIB Confederação Israelita do Brasil, nem pelo Estado de Israel, e nem pelo
Rabinato Geral do Estado Judeu, pois, de acordo com a Lei Israelense, de
1948, não cabe nem à CONIB, nem ao próprio Estado Judeu, mas aos
Tribunais Rabínicos subordinados ao Rabinato Geral de Israel definir
'Quem é Judeu'. De acordo com a Lei do Retorno, 'Judeu é todo aquele
que nasceu de mãe judia ou que se converteu e não pertence a outra
religião'. Como os anoussitas, no período da inquisição, foram obrigados
pela Igreja Católica a assumir o catolicismo, ficaram privados da
convivência dentro de qualquer comunidade judaica organizada, uma vez
que durante todo o período da inquisição, a Religião Judaica foi proibida
de ser praticada tanto em Portugal quanto no Brasil. Como, entretanto, o
Rabinato Geral de Israel está subordinado à Lei do Retorno, a qual
consiste numa lei secular (não religiosa), inexiste atualmente qualquer
processo jurídico em Israel de reconhecimento da Judaicidade dos
Anoussitas, sendo aos mesmos requerida a conversão. O Sindicato
Israelita das Comunidades Anoussitas (SICA) propõe a revisão do
secularismo judaico, e o renascimento da cultura nacional judaica
alicerçada no Judaismo.
b) Muitos não desejam se submeter à
conversao, pelos seguintes motivos :
b.1) As conversões promovidas
no Brasil pelos segmentos reformista e tradicionalista do Judaismo,
embora propiciem o direito de fazer aliah (emigrar para Israel), não são
reconhecidas pelo Rabinato Geral de Israel, o qual representa
exclusivamente o segmento ortodoxo do Judaismo, divergente dos
segmentos reformista e tradicionalista. Os anoussitas que se converteram
no Brasil através dos reformistas ou dos tradicionalistas, e posteriormente
emigraram para o Estado Judeu, não podem se casar em Israel, pois o
Rabinato Geral de Israel não os reconhece como judeus, e requer dos
mesmos uma segunda conversão, desta vez ortodoxa. ENTRETANTO, O
RABINATO GERAL DE ISRAEL PROIBE A CONVERSÃO ORTODOXA NO
BRASIL. Os anoussitas, que procuram as sinagogas ortodoxas brasileiras,
para praticarem o Judaismo, estão impossibilitados de participar das
mesmas, pois não são reconhecidos oficialmente pelo Rabino Geral de
Israel como judeus.
b.2) Não contam, na maioria dos casos, com
recursos financeiros para realizarem conversões reformistas ou
tradicionalsitas no Brasil, que envolvem cursos de Judaismo que custam,
em geral, cerca de US$ 5,000 (cinco mil dolares). Os que se converteram
no Brasil através de Sinagogas Reformistas e Tradicionalistas, não podem
frequentar Sinagogas Ortodoxas, as quais não reconhecem as conversões
realizadas pelos segmentos reformista e tradicionalista do Judaismo.
b.3) Não contam, na maioria dos casos, com recursos financeiros para se
converterem em Israel, através do segmento ortodoxo do Judaismo, sem
antes passarem por uma conversão reformista ou tradicionalista no Brasil,
pois ficam impossibilitados de fazerem aliah, através da Agencia Judaica,
órgao para-estatal israelense encarregado de promover a emigração dos
judeus para o Estado Judeu, e propiciar-lhes a aquisição da cidadania
israelense. Desta forma, precisariam permanecer em Israel por um
período de, em média um ano e meio, com visto de turista, sem qualquer
direito social, uma vez que n¦ão seriam considerados cidadãos
israelenses.
b.4) Desejam, na maioria dos casos, praticar o Judaismo
Ortodoxo, de forma individual, mesmo sem estarem integrados a uma
comunidade religiosa ortodoxa organizada do Brasil, aguardando a
normatização da questao anoussita por uma nova legislação
israelense.
b.5) A CONVERSÃO IMPLICA NA ABDICAÇÃO DAS
ORIGENS JUDAICAS, POIS EM ISRAEL, A RELIGIÃO ENCONTRA-SE
ENTRELAÇADA COM A NACIONALIDADE.
A LUTA DO SICA PELO
RECONHECIMENTO LEGAL DA JUDAICIDADE DOS ANOUSSITAS
O
Sindicato Israelita das Comunidades Anoussitas (SICA) luta em Israel por
uma legislação que reconheça a judaicidade dos anoussitas do nordeste
brasileiro que, mesmo após a inquisição, continuam a preservar em suas
veias o sangue judaico, através da ascendência materna. Tal legislação
deverá, inevitavelmente, implicar na revisão da Lei do Retorno, que não
abrangeu os anoussitas, os quais, em suas gerações, até os dias de hoje,
continuam a ser vítimas da inquisição, uma vez que o catolicismo lhes foi
imposto pela força. O OBJETIVO DA CONFERÊNCIA QUE ESTOU
ORGANIZANDO COM O DEPUTADO E RABINO HAIM AMSALEM, NA
KNESSET, VISA A REAPLICAÇÃO DE ANTIGAS JURISPRUDÊNCIAS
RABÍNCIAS QUE SEPARAM A NACIONALIDADE JUDAICA DA RELIGIÃO
JUDAICA, AS QUAIS RECONHECIAM A JUDAICIDADE DOS ANOUSSITAS
CONVERTIDOS AO CATOLICISMO NO PERÍODO DA INQUISIÇÃO, BEM
COMO OS SEUS DESCENDENTES, EM NOSSOS TEMPOS. Exames de DNA,
tem provado a ancestralidade judaica de anoussitas do nordeste
brasileiro.
OS TRÊS GRUPOS ANOUSSITAS DO BRASIL
ENCURTANDO A DISTÂNCIA ESPIRITUAL PARASHÁ VAISHLACH 5769 (12 de dezembro de
2008)
23/06/2014 16:01:00
O Shabat Shalom Mail também está disponível no Blog
www.ravefraim..blogspot.com.
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BS"D
ENCURTANDO A DISTÂNCIA ESPIRITUAL - PARASHÁ VAISHLACH
5769 (12 de dezembro de 2008)
"Em uma aula o professor perguntou aos seus alunos:
- Por que as pessoas gritam quando estão bravas umas com as
outras?
Os alunos não sabiam a resposta, mas muitos tentaram arriscar.
Um dos alunos respondeu que as pessoas gritam porque perdem a
calma, mas a resposta não convenceu o professor, pois perder a
calma não explica o ato de gritar com alguém que está perto de
você. Outro aluno respondeu que as pessoas gritam porque
querem que a outra pessoa escute. Mas isso também não
convenceu o professor, afinal, se duas pessoas estão uma do lado
da outra, é suficiente falar baixo para ser escutado. Várias outras
respostas surgiram, mas nenhuma convenceu o professor. Até que
um dos alunos se levantou e falou:
- Acho que eu sei a resposta. Quando duas pessoas estão
aborrecidas, seus corações se afastam muito. Para cobrir esta
distância, precisam gritar para poderem escutar-se mutuamente.
Quanto mais aborrecidas estiverem, mais forte terão que gritar
para ouvir um ao outro, pois maior a distância entre seus
corações. Mas ao contrário, quando duas pessoas se amam, elas
falam suavemente, pois seus corações estão muito perto um do
outro. E quando o amor é muito intenso não necessitam sequer
falar, apenas um olhar carinhoso basta para seus corações se
entenderem."
Esta é a lição que fica: quando duas pessoas discutem, devem
tomar cuidado para não deixar que seus corações se afastem,
devem evitar dizer palavras que os distanciem mais, pois podem
chegar a uma distância tamanha que não encontrarão mais o
caminho de volta.
----------------------------------------------------------A Parashá desta semana, Vaishlach, nos conta sobre a volta de
Yaacov para casa, depois de passar muitos anos fugindo de seu
irmão Essav. Essav era o filho primogênito de Itzchak e tinha
direito a uma Brachá (benção) especial. Porém, como estava
ligado somente à busca de prazeres do mundo material, ele
desprezou seu direito espiritual da primogenitura e vendeu-a para
Yaacov por um prato de lentilhas. Mas quando Essav viu que
Yaacov havia recebido a Brachá no seu lugar, ele se arrependeu,
odiou seu irmão com todas as suas forças e decidiu em seu
coração que iria matá-lo. Yaacov fugiu para a casa de seu tio
Lavan, onde casou-se e construiu uma família. Passados 34 anos,
ele acreditava que o ódio de Essav já havia passado e decidiu
voltar.
Porém, a Parashá nos ensina justamente o contrário. Yaacov
enviou mensageiros para buscar uma reconciliação com Essav,
mas eles voltaram com um terrível relato: Essav vinha ao
encontro de Yaacov acompanhado de 400 homens, certamente
não em missão de paz. O encontro seria explosivo, e Yaacov se
preparou para a inevitável batalha sangrenta. Mas algo estranho
aconteceu no caminho, pois a Parashá conta que finalmente os
irmãos se encontraram, se abraçaram e choraram um sobre o
ombro do outro. O que ocorreu que causou esta mudança tão
drástica nos acontecimento?
Conhecemos as leis do mundo material e sabemos o quanto elas
são rígidas. Se jogamos para cima uma maça, a força da gravidade
faz com que a maça caia de volta. Da mesma forma, o mundo
espiritual também tem suas leis rígidas. Nos ensina Shlomo
Hamelech (Rei Salomão), o mais sábio de todos os homens, em
seu livro Mishlei (Provérbios), uma das leis espirituais que regem
o mundo: "Da mesma forma que a água reflete o rosto da pessoa,
assim também o coração do homem reflete o coração de seu
companheiro". Quando uma pessoa olha para a água, ela vê seu
próprio rosto refletido. Se ela sorri, vê um rosto sorridente, mas
se ela está irritada, vê refletido um rosto tenso e irritado. Nos
ensina Shlomo Hamelech que assim também ocorre entre as
pessoas, vemos refletido nas outras pessoas o nosso próprio
comportamento. Se sorrimos recebemos de volta um sorriso, se
gritamos recebemos de volta um grito. O que sentimos por outra
pessoa no nosso coração, ela também sente por nós.
Yaacov conhecia muito bem as leis do mundo espiritual. Quando
estava voltando e recebeu a notícia de que seu irmão estava vindo
contra ele com um exército, entendeu que o ódio era grande
demais, maior do que havia imaginado, pois continuava fervendo
mesmo depois de 34 anos. Ele entendeu que se Essav o odiava
tanto era porque ele provavelmente também deveria estar
mantendo no coração, mesmo sem perceber, um ódio pelo seu
irmão. A Torá nos ensina que devemos odiar o pecado e não o
pecador. Por mais que Yaacov estava correto em odiar os atos
abomináveis de seu irmão Essav, ele entendeu que havia ido além,
havia guardado em seu coração um grande ressentimento por
Essav. Quando percebeu isso, Yaacov começou imediatamente a
se esforçar para arrancar do coração todo o ódio que estava
guardado. E finalmente, quando eles se encontraram, o ódio do
coração de Yaacov já havia sido retirado e, como um espelho, o
ódio do coração de Essav também desapareceu.
Essa lei espiritual também se aplica para nós. Quando temos
algum problema de relacionamento com outra pessoa, é muito
fácil colocar a culpa no outro. Mas Yaacov nos ensinou que se há
algo de errado no relacionamento, certamente há algo de errado
no nosso próprio coração. Como em um espelho, não adianta
tentar mudar o reflexo sem mudar algo em nosso próprio
comportamento.
Quando há um incêndio, todos sabem que não se combate fogo
com fogo. Gritos não resolvem problemas, apenas os pioram. Em
momentos de nervosismo, falar de maneira tranquila pode mudar
o rumo das coisas. Guardar rancor faz mal para nós e para os
outros. Um sorriso, um pedido de desculpas quando erramos e um
abraço carinhoso são atos aparentemente simples, mas que
podem tocar no fundo da alma de uma pessoa. É fácil criticar a
violência no mundo, o difícil é cada um dar a sua contribuição para
a paz.
"A vida é como jogar uma bola na parede. Se você joga uma bola
azul, recebe de volta uma bola azul. Se joga uma bola com força,
recebe de volta uma bola com força. Por isso, nunca "jogue uma
bola" na vida de forma que você não esteja pronto a recebê-la de
volta" (Albert Einstein).
SHABAT SHALOM
Rav Efraim Birbojm
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HORÁRIO DE ACENDIMENTO DAS VELAS DE SHABAT:
São Paulo: 19h28
Rio de Janeiro: 19h15
Belo Horizonte:
19h14
Jerusalém: 15h56
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****************
Este E-mail é dedicado à Refua Shlema (pronta recuperação) de:
Frade (Fanny) bat Chava, Chana bat Rachel, Chana bat Paula
Rachel, Léa bat Chana, Pessach ben Sima, Eliashiv ben Tzivia;
Eliahu ben Sara Hava; Eliezer ben Mirke Yocheved; Moshe Leib ben
Tzipa; Avraham David ben Reizel; Yechezkel ben Sarit Sara Chaya;
Sara Beila bat Tzvia; Estela bat Arlete; Ester bat Feige; Sofia bat
Carol; Moshe Yehuda ben Sheva Ruchel; Esther Damaris bat Sara
Maria; Yair Chaim ben Chana; Dalia bat Ester; Ghita Leia Bat
Miriam; Chaim David ben Messodi; David ben Beila. ------------------------------------------- Este E-mail é dedicado à Leilui Nishmat
(elevação da alma) do meu querido e saudoso avô, Ben Tzion
(Benjamin) ben Shie Z"L, que lutou toda sua vida para manter
acesa a luz do judaísmo, principalmente na comunidade judaica
de Santos. Que possa ter um merecido descanso eterno.
A Importância do
Calendário Judáico
23/06/2014 16:01:00
BS"D
A Importância do Calendário Judáico
Tanto a Torá Escrita como a Oral se iniciam com uma distinta percepção
da importância do tempo.
A Torá escrita começa com as palavras: "No Princípio, D'us criou os
céus e a terra"; a Torá Oral, com as palavras: " Apartir de que horas
pode-se recitar o Shemá noturno?"
Além disso, o primeiro mandamento dado aos judeus como um povo,
quando estavam para deixar o Egito, foi a mistvá de santificar cada lua
nova, que é o alicerce do Calendário Judáico.
Apartir daí, podemos entender que esta capacidade para determinar o
adequado cálculo do tempo, é em si mesma o poder divino que temos
para deixar o Egito ( o que significa todos os estados de vínculo espiritual
), até mesmo atualmente.
Quando um judeu calcula o tempo dentro do Calendário Judáico,
intensifica sua consciência espiritual.
Os princípios segundo os quais é determinado o tempo judáico são
chamados "o segredo de Ibbur" - sendo que ibbur significa tanto
intercalação do mês adicional quanto "gravidez".
Viver segundo o Calendário Judáico "impregna" a mente com estados
mais elevados de consciência judáica. A palavra ibbur é também cognata
da palavra "ivri", ou "hebreu". (Na termologia da Cabalá, "gravidez"
ocorre quando o discernimento de chochmá é posicionado no "útero" de
binah, onde se desenvolve uma estrutura mental completa. Apartir dessa
"gravidez", nascem subsequentemente as emoções correspondentes).
Notavelmente o valor numérico das palavras hebráicas para as "datas
hebráicas" (ta'arich ivri) é idéntico para àquele da palavra "No Princípio"
(Berechit)
Esta é uma clara alusão ao de que tanto o processo pessoal
de
auto-retificação e seu envolvimento exterior como a
retificação do mundo em geral começa e depende do uso do Calendário
Judáico para calcular o tempo.
Depois do pecado original, D'us dirigiu-Se a Adam com a
pergunta:
"Onde está voce?"
A determinação pessoal de onde ele está na vida começa determinandose onde ele está no mundo, tanto física quanto espiritualmente.
Na Cabalá, é explicado que a dimensão do tempo é o que conecta com a
dimensão do espaço (a localização física de alguém) à dimensão da alma
(a localização espiritual da pessoa).
Ao saber primeiro que dia é hoje, pode-se saber e conectar a sua
localização física com a sua localização espiritual. (Na Lei Judáica,
também, quando a testemunha é interrogada em casos capitais, a
maioria das questões dos juizes gira em torno de quando ocorreu o
crime).
Rabi Shneur Zalman de Liadi ( o Alter Rebe), fundador do Chassidut
Chabad, dizia frequentemente que todo judeu deve aprender a se
relacionar com a Porção Semanal da Torá como se os eventos estivessem
sendo descritos atualmente na vida da pessoa - assegurando assim que
se está "vivendo de acordo com a epóca"; o verdadeiro período da
existência que é ditado pelo o ciclo anual de leitura da Torá, bem como
pelos os ciclos de Dias Festivos que ocorrem durante o ano no Calendário
Judáico.
Ser judeu significa antes de mais nada pensar como judeu.
Pensar como judeu significa avaliar a vida e tomar decisões segundo um
ponto de vista judáico, começando com a maneira de marcar seus
compromissos com sua agenda pessoal.
Então, e somente então, a pessoa pode saber "onde está na vida", e
como pode conseguir trazer a si e sua porção do mundo à adequada e
suprema realização.
Shalom,
Célio R.Jr.
Rabinos europeus discutem conversões23/06/2014 16:01:00
Rabinos europeus discutem conversões-17/11/2008
Líderes de comunidades judaicas na Europa reuniram-se em Praga para
discutir as dificuldades que enfrentam nas suas comunidades.
Centenas de rabinos ortodoxos reuniram-se em Praga para partilhar
dificuldades e procurar ajuda e soluções para os seus problemas.
Em
questão estava o problema das conversões ao Judaísmo, um processo
bastante mais complicado nesta religião do que, por exemplo, no
Cristianismo ou no Islão.
Alguns dos rabinos de comunidades mais
pequenas apresentaram, contudo, uma queixa peculiar. É que segundo as
regras rabínicas, uma conversão apenas pode ser autorizada se existirem
na comunidade todas as condições necessárias para essa pessoa poder
levar uma vida devota, que respeite todas as regras da Torah.
Entre
outras coisas, a comunidade deve conter os balneários para os banhos
rituais, escolas próprias para o ensino da religião e matadouros que
respeitem as regras kosher. Para quase todas as actividades religiosas o
judaísmo requer um quórum de dez homens judaicos, a que se chama
uma Minyan.
O problema, segundo alguns rabinos, é que as suas
comunidades apenas teriam Minyan para poder abrir essas instalações
caso os potenciais interessados fossem convertidos. Os interessados
estão assim num dilema. Não podem ser convertidos porque não há
judeus suficientes na comunidade, e não há judeus suficientes na
comunidade porque não podem ser convertidos.
Alguns dos rabinos
mais influentes prometeram procurar soluções, mas alertaram para os
perigos das conversões: "A conversão pode significar a salvação de uma
comunidade, ou a sua destruição. Se tudo for feito de acordo com as leis
e os costumes, o converso poderá tornar-se o elo mais forte da sua
comunidade. Mas se ele continuar a viver como um gentio, passando para
os nossos jovens a ideia de que é permissível comportar-se como um
gentio, casar-se com um gentio, isso poderá destruir a comunidade",
alertou Pinchas Goldschmidt, o Rabino Chefe de Moscovo.
Entretanto
os Judeus russos ficaram a saber que passam a poder consumir Vodka,
desde que a destilaria Crystal passou a produzir a "Jewish Standard", que
obedece a todos os critérios de alimentação kosher, e está certificado
pelas autoridades judaicas competentes.
FA/Jerusalem Post .
Parashá Ree
23/06/2014 16:01:00
Comentário sobre a Parashá.
A benção se cumprires...”(Devarim 11:26)
“Fixa, que ponho hoje perante ti a benção e a maldição. A benção se cumprires os
mandamentos que te encomendo...e a maldição se não cumprires os mandamentos... ”
Entre a benção e maldição existe uma pequena diferença na insinuação uma vez que
perante a benção encontra-se a conjugação “ET”, enquanto que a maldição começa
directamente, comentando os Nossos Sábios o significado da dita conjugação “ET”: que
ensinar-nos que a benção em si encontra-se no cumprimento dos preceitos e não no
resultado dos actos, enquanto que a maldição é o efeito de não escutar e cumprir os
preceitos que o Todopoderoso nos encomenda.
A sensação de todo o judeu vê-se reflectida pela expressão “OL”, jugo e assim
escutamos em diferentes ocasiões “o jugo dos preceitos”, “o jugo da Torá” ou expressõ
como servidão,etc. Esta parashá ensina-nos como deve ser o nosso comportamento e
relações.
O Todopoderoso não necessita dos nossos actos, nem tampouco disfruta do nosso
serviço; assim como um pai deseja o bom comportamento do seu filho para seu bem,
assim Hashem “espera” o nosso desenvolvimento dentro dos parâmetros da Torá para
nosso bem, de igual modo que o engenheiro programa uma máquina, “conhece” as
necessidades de cada peça e o bom funcionamento da mesma, assim também Hashem
como razão de toda a Criação, nos deu avida neste mundo com esse manual de uso
chaamado Torá. Assim como não é lógico conduzir um automóvel sem conhecer
previamente as regras de condução, não é possível pensar que algo tão complexo com
é a nossa vida, possamos desenvolvê-la apenas com a intuição ou lógica.
Após enumerarmos uma longa lista de obrigações e proibições como as que se referem
ao sangue, aos animais impuros,a idolatria, os costumes pagãos,etc.,a adverte-nos
sobre os pseudos profetos, fazedores de milagres e maravilhas, leitores do futuro,
interpretes de sonhos, que no momento que contadigam qualquer das obrigações da
Torá, teremos que excluí-los já que a verdade da Torá não depende de situações nem
de tempos, pois a natureza foi criada tendo por base a própria Torá e não que a Torá
seja um livro de normas para corrigir tudo o que foi criado.
“O Eterno baseou-se na Torá e fez o homem”. “Sois filhos para o Todopoderoso”. “Lo
Titgodedu” é uma expressão que os nossos Sábios traduziram fora da normal explicaçã
como proibição de ranhar a cara em sinal de luto, senão como: não façam grupos
(Guedud). A divisão em grupos vai contra o desejo Divino; doze tribos formaram o
Povo de Israel mas todos unidos sob a mesma direcção, não fazia diferença, o pecado
estava na separação. Dois mil anos de Diáspora fizeram surgir uma nova direcção
dessas doze tribos, cada uma com os seus costumes, com as suas tradições, até com a
suas leis e tudo isso não os separava mas estavam unidos mas com certas diferenças.
O Povo de Israel destacou-se em todas as épocas por essa união que os atava aos seu
irmãos do outro lado do mar ou do continente, mesmo quando a relação familiar que
podiam ter se os afastava muito mais que a do país onde viviam
“Banim Atem La Hashem- Filhos sois para Hashem”.
Shabat Shalom
Rab. Shlomó Wahnón
Fonte www.mesilot.org/pt
Tefila de parnassa
23/06/2014 16:01:00
Tefila de parnassa -(oração para a prosperidade)
Concentre-se e faça esta oração em silêncio.
É muito curta e efetiva. Nunca é demais. Que ela seja positiva para você.
Adonai (D'us); Te amo muito
Te necessito para sempre
Estás no mais profundo do meu coração
Bendiga com Tuas Energias
Minha familia
Minha casa
Meu lugar
Meu emprego
Minhas finanças
Meus sonhos
Meus projetos e
Meus amigos.
13 princípios para melhorar a vida.
Parashá da Semana: Maassê 13 princípios para melhorar a vida
Rabbi Yisrael Salanter, um grande sábio da geração anterior, nos ensinos 13 Midot
(qualidades, princípios), para que valorizemos nossas vidas:
Verdade: Seja sincero ao falar. Não diga nada a menos que você tenha certeza que
verdade.
Agilidade: Saiba aproveitar o tempo, o que tiver que ser feito, deve ser feito
imediatamente. O tempo é muito valioso par ser desperdiçado.
Agilidade: Tome decisões conscientemente. Decida o que deve fazer e faça logo, com
entusiasmo. Em caso de dúvida, peça conselho. Não permaneça confuso.
Respeito: Tenha muito cuidado com os sentimentos das outras pessoas. Todo ser
humano é precioso por ter sido criado a imagem de D’us. Seja atencioso com todos.
Tranquilidade: Tenha serenidade. Não deixe que pequenas coisas tirem sua
tranquilidade. Conserve a calma e a serenidade. Demonstre sossego em tudo o que vo
faz.
Serenidade: Recorda o conselho do Rei Salomão, ’as palavras de um sábio são dita
calmamente’. Fomenta esse hábito e te compreenderão e você compreenderá os outr
melhor.
Higiene: É importante manter a higiene pessoal, roupas, casa e lugares públicos limp
Respeita tanto o teu corpo como tuas vestimentas.
Paciência: É necessário cultivar a paciência seja em qual situação for. Há um momen
para tudo na vida, não queira adiantá-lo.
Ordem: É importante concentrar-se em tudo o que se está fazendo, sem se distrair.
Guardar cada coisa em seu respectivo lugar evitará perda de tempo e de paciência.
Conduz teu tempo e teus objetivos com ordem. Planifica e organiza. Assim concretizar
teus projetos com êxito.
Humildade: Reconheça as próprias limitações e ignora os erros do próximo. Aprenda
todos. Cada pessoa tem algum conhecimento ou virtude que nós não possuímos. Não
somos perfeitos.
Integridade: Recorda o conselho do Sábio Hilel, ’não faça aos outros o que você nã
gostaria que fizessem com você’. Aquele que ama e pratica a justiça é justo e sua
consciência é limpa. Faz sempre o que é correto, especialmente no que diz respeito as
tuas obrigações.
Austeridade: Recorda o conselho de Ben Zoma ’quem é rico? Aquele que está
satisfeito com o que tem’. O dinheiro é para ser usado, não amado. É um meio e não
fim em si mesmo. Não gaste dinheiro sem necessidade. Para outras pessoas seria de v
importância.
Silêncio: Julga o valor das palavras antes de falar. Falar é uma das armas mais
poderosas. É a única característica humana. O silêncio é uma expressão de sabedoria.
Pensa antes de falar e não fale a menos que tenha algo importante para dizer.
Fonte http://www.makom.com.br/
Salmo 121Trata da proteçao constante de D-us.
Elevo os meus olhos para os montes; de onde me vem o socorro?
2 O meu socorro vem do Eterno, que fez os céus e a terra.
3 Não deixará vacilar o teu pé; aquele que te guarda não dormitará.
4 Eis que não dormitará nem dormirá aquele que guarda a Israel.
5 O Eterno é quem te guarda; o Eterno é a tua sombra à tua mão
direita.
6 De dia o sol não te ferirá, nem a lua de noite.
7 O Eterno te guardará de todo o mal; ele guardará a tua vida.
8 O Eterno guardará a tua saída e a tua entrada, desde agora e para
sempre.
__._,_.___
fonte www.horaisraelita.org.br
Adón Olám
23/06/2014 16:01:00
Adón Olám
índice .
Amo do Universo, que reinou antes de que algo fosse criado; na
época quando, por Sua vontade, todas as coisas foram feitas, então
Seu nome foi proclamado Rei. E após todas as coisas cessarem de
existir, o Reverenciado reinará sozinho. Ele foi, Ele é, e Ele será em
glória.
Ele é único, e não há outro que a Ele se compare ou que se associe
com Ele. Sem começo, sem fim; poder e domínio pertencem a Ele.
Ele é meu D'us e meu sempre vivo Redentor, a força de meu quinhão
em tempo de aflição. Ele é meu estandarte e meu refúgio, minha
porção no dia que eu chamo. Em Sua mão confio meu espírito,
quando durmo e quando acordo. E com minha alma, meu corpo
também, D'us está comigo, não temerei.
Adón Olám
índice .
Adón olám asher malach, Betêrem col
yetsur nivrá, Leêt naassá vecheftsô
col, Azai Mêlech shemô nicrá.
Veacharê kichlot hacol, Levadô
yimloch, Norá, Ve'Hu hayá, ve'Hu
hovê, Ve'Hu yihyê betif'ará. Ve'Hu
echad veên sheni, Lehamshil Lo
lehachbirá, Beli reshit beli tachlit,
Ve'Lo haoz vehamisrá. Ve'Hu Keli
vechai goali, Vetsur chevli beet tsará,
Ve'Hu nissi umanos li, Menat cossi
beyôm ecrá. Beyadô afkid ruchi, Beêt
ishan vea'irá, Ve'im ruchi gueviyati,
Hashem li velô irá.
Os “Marranos” de Campina Grande - Uma Experiência Inesquecível
Por: Anita Waingort Novinsky Laboratório de Estudos sobre a
Intolerância Universidade de São Paulo Opiniões diversas têm
circulado sobre um fenômeno antropológico vivido hoje no Brasil
pelos “bnei hanussim”, (filhos de conversos), cristãos-novos,
marranos. Descendentes de judeus convertidos à força ao catolicismo
em Portugal, em 1497, cristãos novos fugiram ou foram desterrados
para o Brasil, aqui fazendo parte íntima da formação étnica do povo
brasileiro. Confusões numerosas têm surgido em torno da questão
desses descendentes de judeus convertidos (marranos, cristãosnovos, anussim) que já vivem no Brasil há 200, 300, 500 anos. No
começo do século XX, foram descobertas diversas regiões em
Portugal, principalmente nas Beiras (Belmonte) e em Trás os Montes,
que mantinham secretamente, a consciência de sua origem judaica,
praticando alguns costumes e rituais herdados de antepassados. No
ano de 1965, tive oportunidade, guiada por um incansável
pesquisador da história marrana, Amílcar Paulo, de conhecer a
distante vila de Belmonte e descrevi, em um artigo, minha
extraordinária experiência vivida junto ao pequeno grupo marrano
(Revista Commentary, New York, maio, 1967, sob o título “The Last
Marranos”). Minha visita rapidamente se divulgou em Israel e nos
Estados Unidos e jornalistas e cineastas passaram a explorar o
assunto que, rapidamente se ampliou, tornando Belmonte um ponto
de atração turística, principalmente de judeus. A existência de um
fenômeno semelhante no Brasil não era conhecida. Pesquisas
recentes sobre a Inquisição no Brasil revelaram uma realidade
surpreendente no nosso país. Após a publicação de trabalhos sobre a
Inquisição e os cristãos-novos, famílias inteiras passaram a
reconhecer-se como judias. O interesse em retornar às suas origens
se ampliou de tal maneira, que hoje encontramos em todas as regiões
do Brasil indivíduos e famílias que se consideram descendentes de
marranos do passado colonial. Alguns desses cristãos-novos que
“retornaram” à religião judaica foram para Israel, onde se
reconverteram oficialmente, integrando-se na ortodoxia judaica. Tive
oportunidade de conhecer alguns na Universidade Hebraica de
Jerusalém, outros nas Yeshivoth, onde vivem hoje plenamente como
judeus. Desde o Amazonas até o rio Grande do Sul existem brasileiros
que se consideram descendentes de cristãos-novos portugueses, ou
porque seu nome é Carvalho, Pereira ou Oliveira, ou porque seu pai
não lhes permitia ir à Igreja, ou porque nunca haviam sido batizados.
É interessante que encontrei no Nordeste famílias brasileiras que
nunca souberam que seus hábitos e costumes cotidianos eram
judaicos. Como todas as minhas pesquisas e livros publicados tratam
da Inquisição portuguesa e dos cristãos-novos, recebo continuamente
cartas de brasileiros pedindo-me que os ajude a encontrar suas
raízes. Hoje temos trabalhos que comprovam ter o Brasil recebido a
maior imigração de cristãos-novos do mundo, o que faz o fenômeno
marrano brasileiro atual não surpreender tanto. São curiosas as
confusões que têm surgido ultimamente em torno desse fenômeno.
Seitas diversas como “Jews for Jesus”, “Messiânicos” e Evangelistas se
identificam, no Brasil e nos Estados Unidos, com o Judaísmo, apesar
de existir uma distância enorme que os separa. Procurei já explicar a
alguns indivíduos que se chamam “bnei-Hanussim”, que a idéia de
Jesus, filho de Deus ou Messias, jamais se poderá conciliar com o
monoteísmo judaico. Existem seitas que estão se proliferando por
todo o mundo, mas que nada tem a ver com aqueles brasileiros que
conheci recentemente em Campina Grande, na Paraíba, e sobre os
quais vou fazer um breve relato. Participei recentemente, como
conferencista convidada, em um evento, organizado por um grupo
que se denomina “Amigos da Torá”, inserido num evento maior,
chamado Nova Consciência, que reúne todos os anos, em Campina
Grande, centenas de indivíduos pertencentes a religiões, seitas e
raças diferentes, desde a umbanda, tarot, espíritas, católicos,
evangélicos. Fui acolhida calorosamente por Davi Meneses e por todo
grupo dos “bnei-Hanussim”, constituído de uma centena de pessoas.
Há quatro anos que esse grupo se reúne em Campina Grande. Tive a
oportunidade de encontrar entre os “Amigos da Tora” uma mulher de
excepcional talento, uma judia fervorosa, Lourdes Ramalho,
historiadora, escritora, teatróloga e famosa também pela sua cozinha
de quitutes marranos do sertão. Sua casa, carregada de retratos,
imagens, símbolos judaicos, uma típica casa nordestina, e seu fervor
como judia, me emocionaram até as lágrimas. Na sala coberta de
azulejos foi servido o almoço, com pratos que eu nunca havia
saboreado, mas que todos diziam, serem pratos típicos judaicos,
ainda dos tempos coloniais. Reunidos em torno de uma longa mesa, a
maioria cristãos novos, a conversa girava sempre em torno da
história judaica. Arroz de leite, queijo na manteiga, carne seca,
paçoca de carne e ainda a goiabada mole com requeijão quente, tudo
feito pelas mãos de Lourdes Ramalho. Na casa de Lourdes conheci,
surpresa, diversos marranos de Campina Grande. Gente culta,
letrada, escritores, historiadores, poetas, políticos. As histórias de
cada um era um romance. E, como escreveu minha filha Ilana, que
me acompanhou, “entre mundos europeu e americano, português e
brasileiro, católico e judeu, tornam-se todos poetas, sensíveis ao
humano e à experiência melancólica e saudosa de algo que parece
longínquo e perdido na memória”. Também o famoso filósofo francês
Jacques Derrida escreveu, referindo-se aos marranos, “é um tempo
que teima em não passar...”. Ouvi estórias, as mais incríveis, que
mostram uma ânsia de retornar e uma vontade de conhecer mais
sobre suas origens remotas e desvendar mais sobre seu passado.
Davi Meneses, o “rosh”, “cabeça” e fundador do grupo “Amigos da
Torá”, contou sobre sua paixão em retornar ao seio do povo judeu,
acrescentando que recebe de braços abertos todos os que vêm a ele e
que querem “novamente” ser judeus. Sábado de manhã, fui assistir à
celebração do “shabat”. Em uma pequena sala foi improvisada uma
sinagoga. Um armário guardava uma pequenina Torá, muito simples,
sem adornos. Um jovem cantava, acompanhado de uma guitarra e
um violão. Com uma voz potente e melodiosa, encheu o salão de
emoção e entusiasmo. Foi uma verdadeira doação. A sinagoga estava
lotada de brasileiros, de cabeça chata, pele queimada do sol, que
acompanhavam o canto. No final, se levantaram e em coro, ouvi
todos cantarem em hebraico o hino nacional de Israel, “Hatikvah”.
Pensei entrar no mistério que envolve toda nossa história. Quando me
pediram para falar, pude apenas proferir esta frase: “Vocês são o
testemunho vivo da imortalidade de Israel”. Um garoto, filho de Davi
Meneses, retirou do armário a pequena e pobrezinha Torá e leu as
escrituras em hebraico, cantando e cumprindo o ritual do shabat.
Todos acompanhavam comovidos e compenetrados. Foi um shabat
tipicamente brasileiro, mas marrano, naquela sala improvisada, com
uma mezuzá na porta, que cada adulto e criança beijava ao entrar, foi
um shabat em pleno sertão da Paraíba, onde centenas de pessoas
ansiosas buscavam saber quem eram, encontrando nessa busca um
novo sentido para a vida. Alguns do grupo já haviam sido
circuncidados, cobriam a cabeça com o solidéu bordado ou de cor
preta. Todos estudam, rezam e comemoram as festas judaicas. Davi
Meneses morava na casa, onde hoje funciona a sinagoga, mas
resolveu transformá-la em uma escola, onde crianças lêem as
Escrituras e estudam o idioma hebraico, com um mestre, também
“retornado”, que veio de Alagoas. No terreno ao lado da casa, estão
construindo a futura sinagoga. Uma mulher me disse que ela faz uma
geléia caseira, e cada três potes que vende, entrega o dinheiro para a
compra de cimento para a nova sinagoga. Durante o evento, em
diversos dias, vi a sala repleta de nordestinos cristãos-novos, atentos
às conferências, sedentos de conhecer sua história peregrina, as
violências, o medo, e penetrar no segredo de seu passado. Perguntas
e mais perguntas choviam sobre mim e continuam a me chegar quase
diariamente. Nem sempre posso responder, nem sempre sei o que
responder, mas uma coisa é certa: fiz duas descobertas na minha
trajetória intelectual, e nas duas descobri um “outro” Brasil,
subterrâneo e velado. Na Primeira, nas minhas pesquisas e nos meus
estudos, registrei os nomes de descendentes de judeus que ajudaram
a construir o Brasil. Sabemos hoje que cristãos-novos foram os
primeiros escritores, poetas, médicos, comerciantes, agricultores,
políticos e artesãos na sociedade colonial. Na Segunda, presenciando
a revivescência, após cinco séculos de vida clandestina, de uma
chama ardente que o tempo não consumiu. Encontrei um “outro”
Brasil que palpita hoje nas franjas da sociedade brasileira, cuja
história ainda tem de ser desvendado por aqueles que a vivem, e
escrita pelos antropólogos e historiadores que a ouvirem. Esses
brasileiros que emergem hoje no nordeste, e principalmente em
Campina Grande passam para seus filhos, netos e bisnetos, de
geração para geração, uma curiosa história. Fiquei surpresa em ver a
ansiedade com que cada um queria contar-me essa história. Lourdes
Ramalho, Severino Barbosa da Silva Filho, Zilma Ferreira Pinto,
herdeiros dos heróicos marranos dos tempos coloniais, registraram
suas memórias em belos livros, que foram publicados no Nordeste,
em reduzidas edições, das quais só recentemente tomei
conhecimento. Campina Grande é uma cidade de aproximadamente
400 mil pessoas e tem sete universidades. Impressionante ouvir
aqueles jovens recitarem seus versos, e depois nos oferecerem por
escrito. O grupo “Amigos da Tora” constitui uma verdadeira
“comunidade de destino”, sabem que sempre foram discriminados, e
carregam um judaísmo recentemente descoberto, mas vivo, e cheio
de sentido. Obedecem aos rituais e aos preceitos que ainda lembram,
com um forte sentimento de “pertencer”. O que importa mesmo é
saber “quem são”, de “onde vieram”, pois sua verdadeira origem e
nome se perderam nas brumas do tempo. O que lhes ficou foi a
crença num único Deus, criador do Universo, uma única Lei, alguns
costumes e uma história comum. Fisicamente, impressionam. Alguns
devem descender de holandeses, são loiros de olhos azuis, e vivem
no Cariri. Um rapaz se achegou a mim e me disse: “sou judeu”. E
começou a recitar versos de grande beleza e sensibilidade. Vive no
longínquo sertão de Boa Vista Santa Rosa, uma vila que visitei um
dia, que tem poucas ruas e uma única igreja, e onde, uma mulher me
olhou com horror quando lhe perguntei se comia carne de porco. “Meu
pai mataria a gente se a gente comia essa carne!”. O grupo que
conheci em Campina Grande é constituído de brasileiros natos há
muitas gerações e que eu considero judeus. Alguns me contaram que
passaram primeiro pelo evangelismo, outros pelo messianismo,
confusos sempre em busca da sua religião antiga, que pouco
conheciam. Hoje, se encontraram no judaísmo e têm um líder que
lhes ensina a Torá, a língua hebraica e também a história que os
trouxe, há cinco séculos, para o Brasil. Polêmicas e mais polêmicas
têm surgido em torno desses brasileiros cristãos-novos que hoje se
chamam de judeus. Críticas partem de vários setores do judaísmo,
protestos de rabinos, dúvidas dos próprios judeus, que negam a esses
brasileiros a liberdade de escolherem o que querem ser. Milhares de
vidas judaicas se perderam através dos tempos em guerras,
massacres, assimilação. Somos poucos. Laicos, religiosos ou ateus,
mas judeus. No entanto, é preciso ainda convencer a muita gente,
que ser judeu não é apenas ser religioso. Judaísmo é mais do que
uma religião, é toda uma civilização e principalmente, um estado de
alma. E eu quero deixar uma mensagem, apenas em meu nome, que
não vai agradar a muitos: Venham a nós, que pertencemos ao povo
judeu, todos aqueles 7 que quiserem ser judeus, laicos, religiosos ou
“Amigos da Torà”, mas que querem amar Israel e identificar-se com
sua luta. Venham a nós todos aqueles que quiserem trabalhar
conosco por um Israel livre e uma pátria segura para os judeus.
Retirado da revista Raizes 008 www.shavei.org
Os "Marranos" de Campina Grande por Anita
Novinsky.
23/06/2014 16:01:00
Adón Olám
índice .
Amo do Universo, que reinou antes de que algo fosse criado; na
época quando, por Sua vontade, todas as coisas foram feitas, então
Seu nome foi proclamado Rei. E após todas as coisas cessarem de
existir, o Reverenciado reinará sozinho. Ele foi, Ele é, e Ele será em
glória.
Ele é único, e não há outro que a Ele se compare ou que se associe
com Ele. Sem começo, sem fim; poder e domínio pertencem a Ele.
Ele é meu D'us e meu sempre vivo Redentor, a força de meu quinhão
em tempo de aflição. Ele é meu estandarte e meu refúgio, minha
porção no dia que eu chamo. Em Sua mão confio meu espírito,
quando durmo e quando acordo. E com minha alma, meu corpo
também, D'us está comigo, não temerei.
Adón Olám
índice .
Adón olám asher malach, Betêrem col
yetsur nivrá, Leêt naassá vecheftsô
col, Azai Mêlech shemô nicrá.
Veacharê kichlot hacol, Levadô
yimloch, Norá, Ve'Hu hayá, ve'Hu
hovê, Ve'Hu yihyê betif'ará. Ve'Hu
echad veên sheni, Lehamshil Lo
lehachbirá, Beli reshit beli tachlit,
Ve'Lo haoz vehamisrá. Ve'Hu Keli
vechai goali, Vetsur chevli beet tsará,
Ve'Hu nissi umanos li, Menat cossi
beyôm ecrá. Beyadô afkid ruchi, Beêt
ishan vea'irá, Ve'im ruchi gueviyati,
Hashem li velô irá.
Os “Marranos” de Campina Grande - Uma Experiência Inesquecível
Por: Anita Waingort Novinsky Laboratório de Estudos sobre a
Intolerância Universidade de São Paulo Opiniões diversas têm
circulado sobre um fenômeno antropológico vivido hoje no Brasil
pelos “bnei hanussim”, (filhos de conversos), cristãos-novos,
marranos. Descendentes de judeus convertidos à força ao catolicismo
em Portugal, em 1497, cristãos novos fugiram ou foram desterrados
para o Brasil, aqui fazendo parte íntima da formação étnica do povo
brasileiro. Confusões numerosas têm surgido em torno da questão
desses descendentes de judeus convertidos (marranos, cristãosnovos, anussim) que já vivem no Brasil há 200, 300, 500 anos. No
começo do século XX, foram descobertas diversas regiões em
Portugal, principalmente nas Beiras (Belmonte) e em Trás os Montes,
que mantinham secretamente, a consciência de sua origem judaica,
praticando alguns costumes e rituais herdados de antepassados. No
ano de 1965, tive oportunidade, guiada por um incansável
pesquisador da história marrana, Amílcar Paulo, de conhecer a
distante vila de Belmonte e descrevi, em um artigo, minha
extraordinária experiência vivida junto ao pequeno grupo marrano
(Revista Commentary, New York, maio, 1967, sob o título “The Last
Marranos”). Minha visita rapidamente se divulgou em Israel e nos
Estados Unidos e jornalistas e cineastas passaram a explorar o
assunto que, rapidamente se ampliou, tornando Belmonte um ponto
de atração turística, principalmente de judeus. A existência de um
fenômeno semelhante no Brasil não era conhecida. Pesquisas
recentes sobre a Inquisição no Brasil revelaram uma realidade
surpreendente no nosso país. Após a publicação de trabalhos sobre a
Inquisição e os cristãos-novos, famílias inteiras passaram a
reconhecer-se como judias. O interesse em retornar às suas origens
se ampliou de tal maneira, que hoje encontramos em todas as regiões
do Brasil indivíduos e famílias que se consideram descendentes de
marranos do passado colonial. Alguns desses cristãos-novos que
“retornaram” à religião judaica foram para Israel, onde se
reconverteram oficialmente, integrando-se na ortodoxia judaica. Tive
oportunidade de conhecer alguns na Universidade Hebraica de
Jerusalém, outros nas Yeshivoth, onde vivem hoje plenamente como
judeus. Desde o Amazonas até o rio Grande do Sul existem brasileiros
que se consideram descendentes de cristãos-novos portugueses, ou
porque seu nome é Carvalho, Pereira ou Oliveira, ou porque seu pai
não lhes permitia ir à Igreja, ou porque nunca haviam sido batizados.
É interessante que encontrei no Nordeste famílias brasileiras que
nunca souberam que seus hábitos e costumes cotidianos eram
judaicos. Como todas as minhas pesquisas e livros publicados tratam
da Inquisição portuguesa e dos cristãos-novos, recebo continuamente
cartas de brasileiros pedindo-me que os ajude a encontrar suas
raízes. Hoje temos trabalhos que comprovam ter o Brasil recebido a
maior imigração de cristãos-novos do mundo, o que faz o fenômeno
marrano brasileiro atual não surpreender tanto. São curiosas as
confusões que têm surgido ultimamente em torno desse fenômeno.
Seitas diversas como “Jews for Jesus”, “Messiânicos” e Evangelistas se
identificam, no Brasil e nos Estados Unidos, com o Judaísmo, apesar
de existir uma distância enorme que os separa. Procurei já explicar a
alguns indivíduos que se chamam “bnei-Hanussim”, que a idéia de
Jesus, filho de Deus ou Messias, jamais se poderá conciliar com o
monoteísmo judaico. Existem seitas que estão se proliferando por
todo o mundo, mas que nada tem a ver com aqueles brasileiros que
conheci recentemente em Campina Grande, na Paraíba, e sobre os
quais vou fazer um breve relato. Participei recentemente, como
conferencista convidada, em um evento, organizado por um grupo
que se denomina “Amigos da Torá”, inserido num evento maior,
chamado Nova Consciência, que reúne todos os anos, em Campina
Grande, centenas de indivíduos pertencentes a religiões, seitas e
raças diferentes, desde a umbanda, tarot, espíritas, católicos,
evangélicos. Fui acolhida calorosamente por Davi Meneses e por todo
grupo dos “bnei-Hanussim”, constituído de uma centena de pessoas.
Há quatro anos que esse grupo se reúne em Campina Grande. Tive a
oportunidade de encontrar entre os “Amigos da Tora” uma mulher de
excepcional talento, uma judia fervorosa, Lourdes Ramalho,
historiadora, escritora, teatróloga e famosa também pela sua cozinha
de quitutes marranos do sertão. Sua casa, carregada de retratos,
imagens, símbolos judaicos, uma típica casa nordestina, e seu fervor
como judia, me emocionaram até as lágrimas. Na sala coberta de
azulejos foi servido o almoço, com pratos que eu nunca havia
saboreado, mas que todos diziam, serem pratos típicos judaicos,
ainda dos tempos coloniais. Reunidos em torno de uma longa mesa, a
maioria cristãos novos, a conversa girava sempre em torno da
história judaica. Arroz de leite, queijo na manteiga, carne seca,
paçoca de carne e ainda a goiabada mole com requeijão quente, tudo
feito pelas mãos de Lourdes Ramalho. Na casa de Lourdes conheci,
surpresa, diversos marranos de Campina Grande. Gente culta,
letrada, escritores, historiadores, poetas, políticos. As histórias de
cada um era um romance. E, como escreveu minha filha Ilana, que
me acompanhou, “entre mundos europeu e americano, português e
brasileiro, católico e judeu, tornam-se todos poetas, sensíveis ao
humano e à experiência melancólica e saudosa de algo que parece
longínquo e perdido na memória”. Também o famoso filósofo francês
Jacques Derrida escreveu, referindo-se aos marranos, “é um tempo
que teima em não passar...”. Ouvi estórias, as mais incríveis, que
mostram uma ânsia de retornar e uma vontade de conhecer mais
sobre suas origens remotas e desvendar mais sobre seu passado.
Davi Meneses, o “rosh”, “cabeça” e fundador do grupo “Amigos da
Torá”, contou sobre sua paixão em retornar ao seio do povo judeu,
acrescentando que recebe de braços abertos todos os que vêm a ele e
que querem “novamente” ser judeus. Sábado de manhã, fui assistir à
celebração do “shabat”. Em uma pequena sala foi improvisada uma
sinagoga. Um armário guardava uma pequenina Torá, muito simples,
sem adornos. Um jovem cantava, acompanhado de uma guitarra e
um violão. Com uma voz potente e melodiosa, encheu o salão de
emoção e entusiasmo. Foi uma verdadeira doação. A sinagoga estava
lotada de brasileiros, de cabeça chata, pele queimada do sol, que
acompanhavam o canto. No final, se levantaram e em coro, ouvi
todos cantarem em hebraico o hino nacional de Israel, “Hatikvah”.
Pensei entrar no mistério que envolve toda nossa história. Quando me
pediram para falar, pude apenas proferir esta frase: “Vocês são o
testemunho vivo da imortalidade de Israel”. Um garoto, filho de Davi
Meneses, retirou do armário a pequena e pobrezinha Torá e leu as
escrituras em hebraico, cantando e cumprindo o ritual do shabat.
Todos acompanhavam comovidos e compenetrados. Foi um shabat
tipicamente brasileiro, mas marrano, naquela sala improvisada, com
uma mezuzá na porta, que cada adulto e criança beijava ao entrar, foi
um shabat em pleno sertão da Paraíba, onde centenas de pessoas
ansiosas buscavam saber quem eram, encontrando nessa busca um
novo sentido para a vida. Alguns do grupo já haviam sido
circuncidados, cobriam a cabeça com o solidéu bordado ou de cor
preta. Todos estudam, rezam e comemoram as festas judaicas. Davi
Meneses morava na casa, onde hoje funciona a sinagoga, mas
resolveu transformá-la em uma escola, onde crianças lêem as
Escrituras e estudam o idioma hebraico, com um mestre, também
“retornado”, que veio de Alagoas. No terreno ao lado da casa, estão
construindo a futura sinagoga. Uma mulher me disse que ela faz uma
geléia caseira, e cada três potes que vende, entrega o dinheiro para a
compra de cimento para a nova sinagoga. Durante o evento, em
diversos dias, vi a sala repleta de nordestinos cristãos-novos, atentos
às conferências, sedentos de conhecer sua história peregrina, as
violências, o medo, e penetrar no segredo de seu passado. Perguntas
e mais perguntas choviam sobre mim e continuam a me chegar quase
diariamente. Nem sempre posso responder, nem sempre sei o que
responder, mas uma coisa é certa: fiz duas descobertas na minha
trajetória intelectual, e nas duas descobri um “outro” Brasil,
subterrâneo e velado. Na Primeira, nas minhas pesquisas e nos meus
estudos, registrei os nomes de descendentes de judeus que ajudaram
a construir o Brasil. Sabemos hoje que cristãos-novos foram os
primeiros escritores, poetas, médicos, comerciantes, agricultores,
políticos e artesãos na sociedade colonial. Na Segunda, presenciando
a revivescência, após cinco séculos de vida clandestina, de uma
chama ardente que o tempo não consumiu. Encontrei um “outro”
Brasil que palpita hoje nas franjas da sociedade brasileira, cuja
história ainda tem de ser desvendado por aqueles que a vivem, e
escrita pelos antropólogos e historiadores que a ouvirem. Esses
brasileiros que emergem hoje no nordeste, e principalmente em
Campina Grande passam para seus filhos, netos e bisnetos, de
geração para geração, uma curiosa história. Fiquei surpresa em ver a
ansiedade com que cada um queria contar-me essa história. Lourdes
Ramalho, Severino Barbosa da Silva Filho, Zilma Ferreira Pinto,
herdeiros dos heróicos marranos dos tempos coloniais, registraram
suas memórias em belos livros, que foram publicados no Nordeste,
em reduzidas edições, das quais só recentemente tomei
conhecimento. Campina Grande é uma cidade de aproximadamente
400 mil pessoas e tem sete universidades. Impressionante ouvir
aqueles jovens recitarem seus versos, e depois nos oferecerem por
escrito. O grupo “Amigos da Tora” constitui uma verdadeira
“comunidade de destino”, sabem que sempre foram discriminados, e
carregam um judaísmo recentemente descoberto, mas vivo, e cheio
de sentido. Obedecem aos rituais e aos preceitos que ainda lembram,
com um forte sentimento de “pertencer”. O que importa mesmo é
saber “quem são”, de “onde vieram”, pois sua verdadeira origem e
nome se perderam nas brumas do tempo. O que lhes ficou foi a
crença num único Deus, criador do Universo, uma única Lei, alguns
costumes e uma história comum. Fisicamente, impressionam. Alguns
devem descender de holandeses, são loiros de olhos azuis, e vivem
no Cariri. Um rapaz se achegou a mim e me disse: “sou judeu”. E
começou a recitar versos de grande beleza e sensibilidade. Vive no
longínquo sertão de Boa Vista Santa Rosa, uma vila que visitei um
dia, que tem poucas ruas e uma única igreja, e onde, uma mulher me
olhou com horror quando lhe perguntei se comia carne de porco. “Meu
pai mataria a gente se a gente comia essa carne!”. O grupo que
conheci em Campina Grande é constituído de brasileiros natos há
muitas gerações e que eu considero judeus. Alguns me contaram que
passaram primeiro pelo evangelismo, outros pelo messianismo,
confusos sempre em busca da sua religião antiga, que pouco
conheciam. Hoje, se encontraram no judaísmo e têm um líder que
lhes ensina a Torá, a língua hebraica e também a história que os
trouxe, há cinco séculos, para o Brasil. Polêmicas e mais polêmicas
têm surgido em torno desses brasileiros cristãos-novos que hoje se
chamam de judeus. Críticas partem de vários setores do judaísmo,
protestos de rabinos, dúvidas dos próprios judeus, que negam a esses
brasileiros a liberdade de escolherem o que querem ser. Milhares de
vidas judaicas se perderam através dos tempos em guerras,
massacres, assimilação. Somos poucos. Laicos, religiosos ou ateus,
mas judeus. No entanto, é preciso ainda convencer a muita gente,
que ser judeu não é apenas ser religioso. Judaísmo é mais do que
uma religião, é toda uma civilização e principalmente, um estado de
alma. E eu quero deixar uma mensagem, apenas em meu nome, que
não vai agradar a muitos: Venham a nós, que pertencemos ao povo
judeu, todos aqueles 7 que quiserem ser judeus, laicos, religiosos ou
“Amigos da Torà”, mas que querem amar Israel e identificar-se com
sua luta. Venham a nós todos aqueles que quiserem trabalhar
conosco por um Israel livre e uma pátria segura para os judeus.
Retirado da revista Raizes 008 www.shavei.org
‫הבאות ברוכות‬
Bienvenidas a BatIsrael.Net:
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dedicada exclusivamente
a señoritas y señoras decididas
a que su vida sea sagrada.
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17 de Tamuz
23/06/2014 16:01:00
BS"D
O início das Três Semanas
17 de Tamuz: 20 de julho de 2008
O dia 17 de Tamuz é marcado por tristeza e luto; um dia de jejum e introspecção para
povo judeu. Marca o dia em que os romanos romperam as muralhas de Jerusalém para
darem início à destruição do Segundo Templo, no ano 70 EC. Nesta mesma data Mosh
quebrou as tábuas ao ver o povo judeu adorando o bezerro de ouro.
As três semanas: 20 de julho a 10 de agosto de 2008
As três semanas mais tristes de nosso calendáriovão do dia 17 de Tamuz até 9 de Av Tishá BeAv. São marcadas por um período de luto pela destruição do Templo Sagrado,
o conseqüente exílio físico e deslocamento espiritual - no qual ainda nos encontramos:
galut.
É chamado de ben hametsarim - "entre os apertos", baseado no versículo (Echá 1:3)
que declara: "Todos seus perseguidores alcançaram-na dentro dos apertos." Os Sábios
(Echá Rabá 1) explicam que 'dentro dos apertos' refere-se a dias de aflição que
ocorreram no período entre 17 de Tamuz e 9 de Av. Neste período, muitas calamidade
se abateram sobre o povo judeu através das gerações. Foi durante este período, dentr
dos apertos, que tanto o primeiro quanto o segundo Templos foram destruídos. Este
período foi portanto estabelecido como um tempo de luto pela destruição dos
Santuários.
Durante esta época, diminuímos a extensão de nosso júbilo. Casamentos não são
realizados, abstemo-nos de ouvir música, dançar, fazer viagens recreativas, e de corta
os cabelos ou barbear. Segundo o costume sefaradita, que é baseado na opinião de Be
Yossef, cortes de cabelo são permitidos até a semana na qual Tish'á Beav realmente ca
Costuma-se não recitar a bênção Shehecheyanu neste período. Dessa maneira, não
vestimos roupas novas ou ingerimos frutas que ainda não tenham sido comidas nesta
estação, para que não tenhamos que recitar Shehecheyanu. Entretanto, quando
confrontados com uma oportunidade de cumprir uma mitsvá que passará - como por
exemplo, uma circuncisão ou um pidyon haben - então é feita a bênção. Da mesma
forma, se uma fruta nova estiver disponível neste período de três semanas e talvez nã
esteja depois, Shehecheyanu é recitada. Como é costumeiro permitir que seja recitada
bênção no Shabat, é preferível guardar a nova fruta até o Shabat. Uma mulher grávida
que tenha vontade de comer a fruta, porém, ou uma pessoa doente que necessita dela
para sua saúde, pode recitar Shehecheyanu durante as três semanas.
Costuma-se ser ainda mais cuidadoso que normalmente ao se evitar situações
perigosas. Pessoas devotas separam um período de tempo para reflexão e luto pela
destruição de ambos os Templos. Em algumas comunidades costuma-se recitar o Ticun
Chatsot mesmo ao meio dia.
Reflexões sobre o mês de Tamuz
Há alguns fatos que ocorreram nesta data e que merecem ser citados.
• O dia 17 de Tamuz é um dia de jejum em lembrança à cinco tragédias que assolaram
povo judeu em diversas épocas de sua história. O primeiro destes foi o fato de Moshê
ter quebrado as Tábuas da Lei. Nas preces de Selichot, rezadas neste dia, há menção
sobre a quebra das Tábuas, sem referência ao motivo (o bezerro de ouro). Isto porque
milagrosa escrita Divina gravada nas Tábuas nunca mais foi recuperada. Foi perdida
para sempre esta forte revelação Divina cujas letras estavam gravadas de fora a fora,
de forma legível sob qualquer ângulo e cuja mensagem podia ser claramente
transmitida, sem qualquer possibilidade de distorção.
• O número 21 (soma dos dias das Três Semanas) forma a palavra hebraica Ach, que
significa apenas; 17 (de Tamuz) tem o valor numérico da palavra hebraica Tov, bem.
Ambas iniciam um versículo que diz: "Ach tov Leyisrael", "Apenas o bem para Israel".
Isto mostra que, de modo mais profundo, os acontecimentos desagradáveis das Três
Semanas, na realidade, levarão somente a coisas boas.
Número três, no judaísmo, representa perfeição e eternidade. E assim está escrito: "A
corda tríplice não se desmanchará facilmente". De fato este número é recorrente: há
três Patriarcas, três Festas de Peregrinação, a Lei Escrita é composta de três partes
(Torá, Neviim e Ketuvim), entregue no terceiro mês após a saída do Egito, ao povo
judeu formado por três grupos (Cohen, Levi e Yisrael), etc.
Se o número três é tão significativo, por que então tantas tragédias recaíram sobre o
povo judeu durante as Três Semanas? A resposta é que todo este sofrimento são etap
que levam à Era Messiânica. Isto é aludido ao fato dos dois jejuns, 17 de Tamuz e 9 de
Av, sempre coincidirem com o mesmo dia da semana do Sêder de Pêssach, quando
comemoramos a saída do Egito e nossa libertação.
fONTE WWW.CHABAD.ORG.BR
LES JUIFS MAÎTRES DU MONDE
23/06/2014 16:01:00
LEON DE PONCINS
LES FORCES SECRÈTES DE LA RÉVOLUTION
LES JUIFS MAÎTRES DU MONDE
Déjà flambe à l'horizon l'aurore de Notre Jour. ALFRED
NOSSIG (Integrales judentum)
AVERTISSEMENT
Ce livre pourrait s'intituler: LES JUIFS PEINTS PAR EUX-MÊMES, car
l'auteur s'est borné à recueillir, à authentifier, et à présenter dans un
ordre logique des textes émanant des plus hautes personnalités du
monde israélite.
Or ces textes sont à la fois le plus terrible des réquisitoires et le plus
saisissant des aveux. Nous tenons là la clef du drame tragique qui
bouleverse le monde et menace d'anéantir la civilisation.
LA QUESTION JUIVE
Insoluble énigme vieille de plus de deux mille ans, le problème juif est
encore aujourd'hui l'un des plus redoutables que l'avenir pose à notre
temps.
(Georges Batault - Le problème juif)
Quelques faits récents (faits bien connus), quelques noms, quelques
dates, suffiront à montrer l'importance de la question juive:
Le 28 juin 1914, Princip assassinait à Sarajevo l'archiduc FrançoisFerdinand déclenchant ainsi la guerre mondiale - et Princip était Juif.
C'est un Juif, Kerensky, qui a succédé au Tzar et qui a rendu possible la
prise définitive du pouvoir par les Soviets.
C'est un Juif, le mystérieux agitateur Parvus Helphand qui, appuyé par un
demi-juif, le chancelier Bethmann-Hollweg, a obtenu de Ludendorf l'envoi
de Lénine en Russie.
Parmi les hommes qui ont dirigé, dix années durant, les destinées du
bolchevisme il y avait une immense majorité de Juifs, et ces hommes ont
mis en pratique une doctrine élaborée par Karl Marx et Lasalle, les deux
prophètes rouges: deux Juifs.
La sombre boucherie impériale d'Iekaterinbourg a été organisée et dirigée
par deux hommes Yourovski et Golostcheguine, qui obéissaient aux
ordres de Jacob Sverdloff, alors président du Tsik de Moscou; Yourovski,
Golostcheguine et Sverdloff étaient Juifs.
Etaient Juifs, Bela Kun et Tibor Szamuelly et tous les chefs du sanglant
bolchevisme hongrois. Juifs encore les dirigeants du Spartakisme
allemand: Liebknecht, Rosa Luxembourg, Kurt Eisner. Juifs, les chefs
socialistes d'Autriche et d'Amérique. Juif, Léon Blum, chef du socialisme
français. L'Internationale du Sang. A l'autre pôle, les hommes
mystérieux de la finance internationale, ceux qui ont fait le traité de
Versailles, ceux qui étaient derrière la récente débâcle anglaise, ceux qui
dirigent les destinées américaines et qui sont actuellement les maîtres de
l'Allemagne, ceux qui ont financé la Révolution russe et qui soutiennent le
plan quinquennal, qui ont pour eux les banques, la presse, les câbles, la
radio, qui sont maîtres par conséquent de l'opinion publique, l'invisible
gouvernement derrière les gouvernements visibles:
L'Internationale de l'Or.
L'Internationale de l'Or et l'Internationale du Sang, théoriquement
adversaires farouches, en fait alliées; toutes deux sont dirigées par une
élite de Juifs.
2
Quinze millions d'hommes, hommes intelligents, hommes tenaces,
hommes passionnés, unis, malgré leurs divergences intestines, contre le
monde des non-juifs par les liens de la race, de la religion et de l'intérêt,
mettent au service d'un rêve messianique le plus froid des positivismes et
travaillent, consciemment ou inconsciemment, à instaurer une conception
du monde antagoniste de celle qui fut pendant deux mille ans l'idéal de la
civilisation occidentale.
Quinze millions d'hommes qui ont sur l'opinion publique une influence
hors de toute proportion avec leur importance numérique parce qu'ils
occupent les centres vitaux de la pensée et de l'action occidentale.
Quinze millions d'hommes, une race, une religion; la religion ayant
contribué à créer la race.
LA RACE JUIVE
Qu'il existe quelque chose qu'on puisse appeler le type juif, au physique
comme au moral, cela est si peu niable que chacun le considère comme
un fait d'expérience courante.
(G. Batault - Le problème Juif p. 13) Au milieu de toutes les nations
d'Europe les Juifs existent comme une communauté
confessionnelle, ayant sa nationalité, ayant conservé un type particulier,
des aptitudes spéciales et un esprit propre.
(B. Lazare - L'antisémitisme p. 297)
On est obligé de constater en effet
L'extraordinaire, l'absurde persistance de la race Sémite. Et dans la race
la persistance des types physiques... Tout dans la façon d'être de tel
ancêtre biblique se retrouve à chaque instant dans le Juif actuel... La
permanence de certains goûts, par ailleurs, est significative. Des siècles
de vie au milieu des populations slaves et nordiques n'enlèvent pas au
Juif sa frénésie, son besoin de gestes ni même l'amour immodéré pour la
cuisine relevée et alliacée de la Méditerranée. Ces exemples de stabilité,
surprenants au point qu'on est contraint de lui donner le nom de survie,
sont tellement abondants qu'ils englobent en fait toute la vie arabe, toute
la vie juive.
(K. Cohen - Nomades p. 112) Au point de vue ethnique, on distingue
d'ordinaire deux sortes de Juifs: la branche portugaise et
la branche allemande (Sephardim et Askenazim). Mais au point de vue
psychologique, il n'y a que deux espèces: les Hassidim et les Mithnagdim.
Dans les Hassidim on reconnaît les Passionnels. Ce sont les mystiques, les
cabalistes, les démoniaques, les passionnés, les désintéressés, les
enthousiastes, les poètes, les orateurs, les frénétiques, les irréfléchis, les
chimériques, les voluptueux... Ce sont les prophètes qui vaticinaient
comme Isaïe sur le temps où voisineront les loups avec les brebis, où des
glaives on forgera des socs de charrues, des Halevi... Ce sont les
innombrables victimes et les innombrables martyrs qui jalonnent la route
de l'humanité, du fond de la barbarie vers un âge meilleur. [Note de
l'auteur: Pour être complet, il faudrait ajouter: ce sont aussi les
révolutionnaires, les prophètes rouges des temps modernes, prêts à tout
bouleverser dans la poursuite de leur rêve messianique.]
Les Mithnagdim, ce sont les utilitaires, les protestants du judaïsme, les
Nordiques. Froids, raisonneurs, égoïstes, positifs, ils voient à leur aile
extrême les éléments vulgaires, âpres au gain, sans scrupule, les
arrivistes, les impitoyables...
Depuis le banquier, l'homme d'affaire impassible jusqu'au mercanti, à
l'usurier, jusqu'à Gobseck et jusqu'à Shylock, ils comprennent toute la
tourbe des êtres au coeur sec, à la main crochue, qui jouent et spéculent
sur la misère, tantôt des personnes, tantôt des nations.
(K. Cohen - Nomades p. 129) De tout temps ces deux influences
contradictoires et complémentaires, issue de l'âme Juive, ont
réagi sur elles. Les types extrêmes, passionnels ou utilitaires, dans leur
pureté quasi absolue, sont très rares. L'immense majorité se compose de
ces Juifs moyens, en qui les deux propriétés sont mélangées d'une façon
quelconque. (Id. p. 132)
Les Juifs forment donc une race aux caractères physiques et spirituels
nettement tranchés et malgré la dispersion ils sont encore aujourd''hui
une nation parmi les nations.
Le Juif, dit libéral, du type Montefiore, nie que les Juifs soient une nation
comme si c'était un crime d'en être une... Mais ces Juifs anémiques et
veules nient le nationalisme juif pour des raisons purement égoïstes et
matérielles sur lesquelles il est inutile de s'étende. Ces Juifs,
heureusement, forment une infime minorité qui ne compte pas dans le
judaïsme. Le Judaïsme et le nationalisme
3
marchent la main dans la main. Le fait est que les Juifs ont toujours été
une nation, même chassés et dispersés hors de leur patrie ancestrale.
Notre histoire, depuis le grand siècle, a été l'histoire d'une nation privée
de centre. Notre ancien Siddur est toujours un témoin de ce fait... La race
juive est une race pure. La tradition juive est une tradition ininterrompue.
Les Juifs sont toujours considérés comme les membres de la nationalité
juive. C'est en cela que résident l'invincibilité et la solidarité du peuple juif
dans la dispersion.
(Israël's Messenger - Journal juif de Shangaï, 7.2.1930)
LA RELIGION JUIVE
A l'étude de la race il faut ajouter celle de la religion, car dans le
judaïsme, les notions sont inséparables.
Le judaïsme présente ce phénomène unique dans les annales du monde,
d'une alliance indissoluble, d'un mélange intime, d'une combinaison
étroite du principe religieux et du principe national. (G. Batault - Le
problème Juif p. 65)
Il n'y a pas entre le judaïsme et toute autre religion contemporaine
qu'une question de nuances, mais une différence d'aspect et de nature,
une antinomie fondamentale. Nous ne sommes pas en présence d'une
religion nationale, mais d'une nationalité religieuse. (Id. p. 66)
Le Juif est un type confessionnel; tel qu'il est, c'est la Loi et le Talmud qui
l'ont fait; plus fort que le sang ou que les variations climatiques, ils ont
développé en lui des caractères que l'imitation et l'hérédité ont perpétués.
(B. Lazare - L'antisémitisme p. 283)
car :
Nulle religion autant que la religion juive ne fut aussi pétrisseuse d'âme et
d'esprit. (Id. p. 283)
La tradition juive étant :
Plus ancienne, plus immuable, plus étroite et plus strictement respectée
que n'importe quelle autre. (Id. p. 281)
Cette religion qui fait partie si intégrante de la race juive crée un peuple
de financiers et de révolutionnaires parce qu'elle est:
Exclusive, - donc inassimilable. Terrestre, - donc matérialiste.
Messianique, - donc révolutionnaire.
EXCLUSIVE
Le fondement du Judaïsme, ce qui en constitue la pensée maîtresse, ce
qui en fait l'extraordinaire originalité, c'est son exclusivisme. L'histoire
entière du peuple Juif, et de sa religion qui en est inséparable, gravite
autour de ce phénomène central.
Un Dieu jaloux: Jahvé; son peuple élu: Israël. Les rites, les
commandements, la loi qui les unit l'un à l'autre, voilà l'essence de toute
vérité et de toute justice; hors de cela il n'y a que le mal et le monde, le
monde du mal. Cette vue courte mais passionnée et singulièrement
puissante, a fait l'intégrité d'un peuple pendant trois mille ans. Cet
exclusivisme indéfectible a créé une race, une nation, une religion, une
mentalité qui sont sans analogie dans l'histoire universelle.
Par la force propre de ses seules traditions, à travers les tempêtes qui ont
fait tourbillonner les hommes dans les siècles, le judaïsme est resté
inébranlable, inexorablement semblable à lui-même; tel on le découvre à
ses origines, tel on le retrouve aujourd'hui.
L'humanité change, des empires s'élèvent et s'écroulent, des idéals
surgissent, resplendissent puis s'éteignent; le juif demeure, le judaïsme
demeure, drapé dans son exclusivisme farouche, espérant tout du
lendemain, inlassablement... Surhumain, inhumain.
Prisonniers des immuables traditions qui sont l'essence de leur
exclusivisme, les Juifs sont, au milieu de l'humanité qui se compose d'une
immense majorité de non-juifs, d'éternels inadaptés.
Où que ce soit, quel qu'il soit, l'ordre établi n'est jamais fondé, n'a jamais
été et ne sera jamais fondé sur la stricte observance de la loi de Jahvé; il
ne sera jamais conforme au rêve d'Israël.
Le Judaïsme ne peut que souhaiter la subversion; il est du devoir du Juif
et surtout de son instinct formé par des traditions trois fois millénaires de
prêter la main à sa destruction.
L'exclusivisme juif commande et justifie l'esprit de révolte. (G. Batault Le problème juif p. 103) RELIGION EXCLUSIVE
Le Juif fut toujours
4
MAIS AUSSI TERRESTRE
Animé de ce vieux matérialisme hébraïque qui rêva perpétuellement d'un
paradis réalisé sur la terre et repoussa toujours la lointaine et
problématique espérance d'un éden après la mort.
(B. Lazare - L'antisémitisme, p. 346) On sait que l'ancien judaïsme
ignore l'au-delà. D'après lui le monde ne peut éprouver le bien et le
mal que dans ce monde. Si Dieu veut punir ou récompenser, il ne peut le
faire que du vivant de l'homme. C'est donc ici-bas que le juste doit
prospérer et l'impie souffrir. (Werner Sombart - Les Juifs et la vie
économique p. 277)
La philosophie du Juif fut simple... n'ayant qu'un nombre restreint
d'années à lui dévolu, il voulut en jouir, et ce ne furent point des plaisirs
moraux qu'il demanda mais des plaisirs matériels, propres à embellir, à
rendre douce son existence. Comme le paradis n'existait pas, il ne pouvait
attendre de Dieu, en retour de sa fidélité, de sa piété, que des faveurs
tangibles; non des promesses vagues, bonnes pour les chercheurs d'audelà, mais des réalisations formelles, se résolvant par un accroissement
de la fortune, une augmentation du bien-être.
N'ayant aucun espoir de compensation future, le Juif ne pouvait se
résigner aux malheurs de la vie; ce n'est que fort tard qu'il put se
consoler de ses maux en songeant aux béatitudes célestes. Aux fléaux qui
l'atteignaient, il ne répondait ni par le fatalisme des musulmans ni par la
résignation du chrétien, il répondait par la révolte... (Id. p. 307)
Donc la conception que les Juifs se firent de la vie et de la mort fournit le
premier élément à leur esprit révolutionnaire. Partant de cette idée que le
bien, c'est-à-dire le juste, devait se réaliser non pas outre-tombe, puisque
outre-tombe il y a le sommeil jusqu'au jour de la résurrection du corps,
mais pendant la vie, ils cherchèrent la justice et, ne la trouvant jamais,
perpétuellement insatisfaits, ils s'agitèrent pour l'avoir. (Id. p. 314)
RELIGION EXCLUSIVE ET TERRESTRE MAIS DE PLUS MESSIANIQUE
Sans la loi, sans Israël pour la pratiquer, le monde ne serait pas, Dieu le
ferait rentrer dans le néant; et le monde ne connaîtra le bonheur que
lorqu'il sera soumis à l'empire universel de cette loi, c'est-à-dire à
l'empire des Juifs. (Id. p. 8)
Le bonheur se réalisera par la liberté, l'égalité et la justice. Cependant si,
parmi les nations, celle d'Israël fut la première qui pensa à ces idées,
d'autres peuples, à divers moments de l'histoire, les soutinrent et ne
furent pas pour cela des peuples de révoltés, comme le peuple Juif.
Pourquoi? Parce que si ces peuples furent convaincus de l'excellence de la
justice, de l'égalité et de la liberté, ils n'en tinrent pas leur réalisation
totale comme possible, au moins dans ce monde, et par conséquent ils ne
travaillèrent pas uniquement à leur avènement.
Au contraire, les Juifs crurent, non seulement que la justice, la liberté,
l'égalité pouvaient être les souveraines du monde, mais ils se crurent
spécialement missionnés pour travailler à ce régime. Tous les désirs,
toutes les espérances que ces trois idées faisaient naître, finirent par se
cristalliser autour d'une idée centrale: celle des temps messianiques, de la
venue du Messie, qui devait être envoyé par Jahvé pour asseoir la
puissance des reines terrestres. (Id. . 322)
Or,
Les événements contemporains démontrent encore, quoiqu'on veuille
rétorquer, l'étroite parenté qui unit le Judaïsme et l'esprit de révolte. Sous
des formules diverses, c'est toujours le vieux rêve messianique des
prophètes et des psalmistes qui hante les cerveaux. L'internationalisme
peut n'être qu'un nationalisme élargi, un véritable impérialisme
idéologique qui rêve la mise en tutelle des nations pliées à l'idéal de
justice entêté et exclusif qui fut celui d'Israël depuis les siècles des
siècles, qui mène Israël et qui travaille le monde depuis deux millle
années. Négligeant les limites humaines, les diversités, les imperfections,
méprisant les nécessités de la vie et toute la traditon, hormis la sienne, la
passion messianique agitée par l'esprit de révolte comme par les souffles
de la tempête, passe sur le monde ravageant tout dans sa course. Du
fond du passé millénaire, clamant vers l'avenir, la voix des prophètes
continue de tonner vers un monde de justice où l'on verrait se réaliser le
rêve orgueilleux et impossible d''Israël. (G. Batault - Le problème juif p.
155)
LES ORGANISATIONS JUIVES
5
ISRAËL. - Une race, une religion, un peuple cimenté par de puissantes
organisations dont voici quelques-unes:
le Comité Juif d'Amérique le Jewish Board of Deputies, Anglais l'Alliance
Israélite universelle l'ordre universel des Bnai-Brith le Bund et le Poale
Sion
en outre de nombreuses organisations annexes telles la L.I.C.A. ou Ligue
internationale contre l'antisémitisme dont le siège est à Paris.
LE COMITÉ JUIF D'AMÉRIQUE opère aux Etats-Unis. Son champ d'action
est assez éloigné de nous. Mentionnons-le donc sans plus.
LE JEWISH BOARD OF DEPUTIES a son siège en Angleterre. Il a été
réorganisé sur les bases actuelles en 1883 et le Jewish World écrivait à ce
sujet:
La nouvelle constitution du Board of Deputies marque une époque dans
l'importance de cette importante institution... La véritable importance de
cette nouvelle constitution est qu'elle met sur pied un mécanisme qui
permet aux Juifs d'Angleterre de collaborer lorsque l'occasion le demande.
Bref, qu'elle organise les Juifs de tout l'Empire et rend leurs forces réunies
disponibles en cas de nécessité. (16.2.1883)
L'ORDRE UNIVERSEL DES BNAI-BRITH (U.O.B.B) est une FrancMaçonnerie internationale réservée exclusivement aux Juifs. Fondé à
New-York en 1843, l'ordre comprend 75'000 membres répartis en 492
loges et 10 grandes loges disséminées aux Etats-Unis, en Allemagne,
Roumanie, Autriche, Hongrie, Tchéco-Slovaquie, Egypte, Palestine,
etc. (Chiffres de 1920 publiés par la Jewish encycloepedia)
Il est en liaison avec l'Alliance Israélite et les autres grandes
organisations juives.
L'ALLIANCE ISRAÉLITE UNIVERSELLE est internationale comme son nom
l'indique. Fondée à Paris en 1860 elle défend les intérêts des Juifs dans le
monde.
Enfin il y a les organisations nettement révolutionnaires comme le BUND
et le POALE SION.
Le rôle de ces deux partis en Russie et en Palestine avant la grande
guerre a été considérable. Actuellement le Bund estimant son programme
réalisé en Russie, s'est fondu dans les partis communistes et
menchevistes de l'U.R.S.S.
(Elie Eberlin - Les Juifs d'aujourd'hui, p. 25)
En Russie, la plus grande organisation révolutionnaire était le "Bund" juif.
Non seulement l'héroïsme du "Bund" stupéfia les réactionnaires, mais il
servit aussi de modèle aux combattants de la liberté, pionniers de la
révolution russe. Il n'y avait pas une seule organisation politique de ce
vaste empire qui ne fût pas influencée par des juifs ou dirigée par eux. Le
parti social-démocratique, le parti socialiste révolutionnaire, le parti
socialiste polonais, comptaient tous des juifs parmi leurs chefs. Plehve
avait peut-être raison quand il disait que la lutte pour l'émancipation
politique en Russie et la question juive étaient pratiquement identiques.
"Le Bund" ou Union générale des travailleurs juifs, fut fondé en 1897.
C'était une association politique et économique du prolétariat juif, d'abord
opposée à toute distinction nationaliste, puis graduellement imprégnée de
sentiments nationalistes juifs. (A.S. Rappoport - Pioneers of the Russian
Revolution, p. 25)
Le nombre des Bundistes arrêtés, emprisonnés et déportés s'éleva à
1'000 entre les années 1897 et 1900 et à 2'180 entre 1901 et 1903. En
tout, de mars 1903 à novembre 1904, 384 prisonniers politiques
passèrent par la prison Alexandrovskane. Voici le pourcentage de ces
prisonniers suivant leur nationalité: 53,9 pour 100 de Juifs, 26,4 pour 100
de Russes, 10,4 pour 100 de Polonais, 5,9 pour 100 de Géorgiens, 1,5
pour 100 d'Esthoniens, Lettons et Lithuaniens. Quant aux femmes, 64,3
pour 100 étaient juives. Plehve maintenait que 80 pour 100 des
révolutionnaires en Russie étaient juifs. (Id. p. 252)
Plus que les Polonais, les Lettons, les Finlandais ou même que n'importe
quel groupe ethnique du vaste empire des Romanof, ils (les Juifs) ont été
les artisans de la révolution de 1917. (Id. p. 228)
Quant au Poale Sion qui continue son activité, voici ce que dit à son sujet
un écrivain juif: Elie Eberlin:
Les Poale Sion ont assigné comme but final au prolétariat juif la création
d'un état socialiste en Palestine. Voici quelques extraits du programme du
parti:
6
Le Parti Poale Sion tend à la création d'un centre politique et national en
Palestine; il préconise une lutte active contre l'ordre social existant... Le
parti Poale Sion adopte le programme socialiste international qui tend à
l'abolition de la société capitaliste et à l'établissement de l'état socialiste...
Le parti considère la création d'un centre national et politique en Palestine
comme une condition essentielle de l'existence et du développement
normal du peuple juif.
Le Poale Sionisme poursuit sa tâche en Russie, en Palestine et ailleurs.
A l'heure qu'il est il apparaît comme l'unique parti prolétarien
international. Une de ses fractions adhère à l'Internationale communiste,
l'autre à l'Internationale socialiste.
(Elie Eberlin - Les Juifs d'aujourd'hui p. 24)
L'INTERNATIONALE DU SANG
Dispersés et réduits depuis deux mille ans à l'impuissance, les Juifs ont
toujours été d'amers révoltés; aussi les trouvons-nous mêlés à toutes les
révolutions modernes dont ils sont un des éléments dirigeants les plus
actifs.
Tel qu'il était, avec ses dispositions, avec ses tendances, il était inévitable
que le Juif jouât un rôle dans les révolutions: il l'a joué.
(B. Lazare - op.cit. p. 329)
Leur révolutionarisme prend aujourd'hui deux aspects: D'une part ils sont
des révoltés en lutte contre toute autorité, et d'autre part ils sont des
révolutionnaires au sens actuel du mot, c'est-à-dire qu'ils sont les
meilleurs soutiens des principes avancés du socialisme, qui est en grande
partie une de leurs créations.
Ils furent toujours des mécontents. Je ne veux pas prétendre par là qu'ils
aient été simplement des frondeurs ou des opposants systématiques à
tout gouvernement, mais l'état des choses ne les satisfaisait pas; ils
étaient perpétuellement inquiets dans l'attente d'un mieux jamais
réalisé... Les causes qui firent naître cette agitation, qui l'entretinrent et
la perpétuèrent dans l'âme de quelques Juifs modernes, ne sont pas des
causes extérieures telles que la tyrannie effective d'un prince, d'un peuple
ou d'un code farouche; ce sont des causes internes, c'est-à-dire qui
tiennent à l'essence même de l'esprit hébraïque. A l'idée que les israélites
se faisaient de Dieu, à leur conception de la vie et de la mort, il faut
demander les raisons des sentiments de révolte dont ils furent animés.
Ce qui frappe, en effet, au cours de l'histoire sémitique, c'est la carence
presque totale d'états organisés et durables. Doués de toutes les qualités
requises pour former politiquement une nation et un Etat, ni les Juifs, ni
les Arabes n'ont su construire un monument gouvernemental définitif.
Toute l'histoire politique de ces deux peuples est profondément
imprégnée d'indiscipline. Sans doute on peut admettre que des causes
multiples aient pu déterminer de tels mouvements, mais quelles que
soient les causes: politiques, dynastiques, raciales, économiques ou
autres, leur nombre excède véritablement la normale, de sorte que l'on
est amené à penser à une cause autre, une cause d'ordre psychologique.
(Kadmi Cohen - Nomades p. 76) Au cours de son existence autonome, le
peuple juif a passé par de nombreuses formes de
gouvernement. Mais ni la dictature paternelle du grand Moïse, ni le
pouvoir des rois régi par une constitution
religieuse, ni la république des fidèles sous la présidence des grands
Prêtres, ni le despotisme des derniers roitelets s'appuyant sur Rome n'ont
été agréés par ce peuple de rêveurs. Les Juifs ont toujours eu un
gouvernement, mais ils n'ont jamais fait que de le subir.
De ce fait les Juifs n'ont pu maintenir leur Etat parmi les Etats de
l'antiquité et ont dû fatalement devenir les ferments révolutionnaires de
l'univers.
(Elie Eberlin - Les Juifs d'aujourd'hui p. 134)
Révoltés par essence et par tradition, les Juifs sont aujourd'hui parmi les
dirigeants les plus actifs du mouvement révolutionnaire moderne et leur
rôle est prépondérant dans le socialisme.
D'une façon générale, à peu près partout, les Juifs sont républicains. La
République, qui tend au nivellement, a toujours été une de leurs
aspirations les plus chères. Non pas la République qui affirme et consolide
les privilèges des possédants, mais une République où circulent les
courants de justice et dont la mission théorique est de faire disparaître le
plus d'inégalités sociales. Pour eux la République ne s'est pas cristallisée
dans une formule constitutionnelle, c'est un progrès constant, une marche
lente, mais sûre, vers le rapprochement des sommets et des abîmes,
unification, égalisation individuelle, sociale, politique.
(K. Cohen - Nomades p. 153)
C'est-à-dire vers le socialisme, auquel les prédispose leur caractère. Ils
sont en effet:
7
Incapables de comprendre les relations de dépendance ayant un caractère
personnel: dévouement personnel, chevalerie, sentimentalisme,
féodalisme, régime patriarcal répugnent à leur nature la plus intime. Une
communauté édifiée sur ces principes est pour eux une chose
incompréhensible. Leur mentalité ne s'accommode pas de la division en
classes sociales, en corporations professionnelles. Ils sont individualistes
en politique. Ce qui correspond à leur tempérament politique, c'est "l'Etat
constitutionnel". dans lequel tous les rapports se réduisent à des rapports
juridiques clairs et définis.
(W. Sombart - Les Juifs et la Vie économique p. 345) L'instinct même de
propriété, d'ailleurs, résultant de l'attachement à la glèbe, n'existe pas
chez
les sémites - ces nomades - qui n'ont jamais possédé le sol, qui n'ont
jamais voulu le posséder. De là leurs tendances communistes indéniables
depuis la plus haute antiquité.
(K. Cohen - Nomades p. 85) Le mouvement socialiste contemporain...
est tout imbu de conceptions juives, tout pénétré
d'esprit israélite, et c'est pourquoi aussi les Juifs y jouent un rôle si grand
qu'on peut le dire prépondérant.
(G. Batault - Le problème juif p. 151) Ne suffit-il pas de rappeler les
noms des grands révolutionnaires Juifs du XIXe et du XXe siècles,
les Karl Marx les Lasalle, les Kurt Eisner, les Bela Kuhn, les Trotsky, les
Léon Blum, pour que les noms des théoriciens du socialisme moderne
soient ainsi mentionnés? S'il n'est pas possible de déclarer le bolchevisme
pris globalement, comme une nation juive, il n'en reste pas moins vrai
que les Juifs ont fourni plusieurs chefs au mouvement maximaliste et
qu'en fait ils y ont joué un rôle considérable.
Les tendances des Juifs au communisme, en dehors de toute collaboration
matérielle à des organisations de partis, quelle confirmation éclatante ne
trouve-t-elle pas dans l'aversion profonde qu'un grand Juif, un grand
poète, Henri Heine, éprouvait pour le droit Romain. Les causes
subjectives, les causes passionnelles de la révolte de Rabbi Aquiba et de
Bar Kocheba de l'an 70 après J.-C., contre la Pax Romana et le Jus
Romanum, comprises et ressenties, subjectivement, passionnément par
un Juif du XIXe siècle, qui apparemment, n'avait conservé aucun lien avec
sa race.
Et les révolutionnaires Juifs et les communistes Juifs qui s'attaquent au
principe de la propriété privée, dont le monument le plus solide est le
Codex Juris Civilis de Justinien et de Vulpien font-ils autre chose que leurs
ancêtres qui résistaient à Vespasien et à Titus? En réalité ce sont les
morts qui parlent.
(K. Cohen - Nomades p. 86)
Ce qu'il y a encore de Juif dans le bolchevisme c'est la renonciation aux
récompenses de l'au-delà, dans l'autre monde et la recherche du bonheur
ici-bas sur la terre. Mais cette idée qui marque le triomphe des "valeurs
juives" sur les valeurs "Mystico-chrétiennes" est commune à tous les
peuples.
(Elie Eberlin - Les Juifs d'aujourd'hui p. 155)
Phrase profonde sur laquelle nous reviendrons, car elle touche à la racine
même du problème Juif.
Contentons-nous de la signaler en terminant ce rapide exposé de l'esprit
de révolte dans le Judaïsme qui a eu de si redoutables conséquences et
qui nous présage un avenir encore plus menaçant.
Du domaine des généralités passons donc à celui des faits. L'activité
révolutionnaire juive a commencé à se manifester dès leur émancipation.
Pendant la seconde période révolutionnaire, celle qui part de 1830, ils
montrèrent plus d'ardeur encore que pendant la première. Ils y étaient
d'ailleurs directement intéressés, car dans la plupart des Etats de
l'Europe, ils ne jouissaient pas de la plénitude de leurs droits. Ceux-là
même d'entre eux qui n'étaient pas révolutionnaires par raisonnement et
tempérament le furent par intérêt; en travaillant pour le triomphe du
libéralisme ils travaillaient pour eux. Il est hors de doute que par leur or,
leur énergie, leur talent, ils soutinrent et secondèrent la révolution
européenne...Durant ces années, leurs banquiers, leurs industriels, leurs
prêtres, leurs écrivains, leurs tribuns, mus par des idées bien différentes
d'ailleurs, concourent au même but... on les trouve mêlés au mouvement
de la Jeune Allemagne; ils furent en nombre dans les sociétés secrètes
qui formèrent l'armée combattante révolutionnaire, dans les loges
maçonniques, dans les groupes de la charbonnerie, dans la Haute Vente
Romaine, partout, en France, en Allemagne, en Suisse, en Autriche, en
Italie...
(B. Lazare - L'antisémitisme p. 341)
Le rôle révolutionnaire Juif a pris depuis la dernière guerre une ampleur
tragique. Il fut particulièrement apparent en Russie.
8
Je désire sincèrement, écrit le célèbre publiciste Ch. Sarolea, éviter
d'écrire une seule ligne qui puisse enflammer l'abcès, mais il est inutile de
nier que l'abcès existe; que les Juifs aient joué un rôle dirigeant dans le
mouvement bolcheviste et que, encore aujourd'hui, ils jouent un rôle
dirigeant dans le gouvernement bolcheviste est une affirmation que ne
pourront nier aucun de ceux qui ont étudié les affaires russes sur place.
Je suis tout prêt à admettre que les meneurs juifs sont en proportion
infinitésimale, de même que les dirigeants anglais sont aux Indes en
proportion infime. Mais il n'en reste pas moins vrai que ces quelques
chefs Juifs sont les Maîtres de la Russie, de même que les 1'500 civils
servants anglo-indiens sont les maîtres des Indes. Pour toute personne
qui a voyagé en Russie nier cette vérité serait nier l'évidence de ses
propres sens...
Quand vous découvrez en même temps que les meneurs de toutes les
autres révolutions bolchevistes, de Buda-Pest, de Bavière, sont
invariablement juifs, vous êtes amenés à la conclusion que les Juifs ont
été les protagonistes du drame russe.
Et malheureusement des hommes de race juive n'ont pas seulement joué
un grand rôle dans le développement de la révolution bolcheviste, mais ils
ont été les principaux acteurs dans quelques-uns des pires crimes de
cette révolution. Dans les annales du terrorisme il y a quatre noms qui
émergent sinistrement - Jankel Yourovski, le monstre qui assassina les
onze membres de la famille impériale dans les caves de la maison Ipatiev
à Iékaterinbourg, y compris les quatre jeunes filles du Tzar; Moïse
Ouritski, le premier exécuteur en chef de la Tchéka: Bela-Kun, le
bourreau de Buda-Pest et de Crimée; Djerdjinski, l'exécuteur général de
la Tchéka. De ces quatre noms pas un seul n'est russe. L'un est polonais,
les trois autres sont Juifs. (Ch. Sarolea - Impressions of Soviet Russia, p.
159/160)
En Russie, les Juifs seuls étaient à même de fournir les cerveaux
dirigeants, d'assurer l'organisation et la coordination nécessaire. Tous les
partis, excepté les Juifs, sont contre- révolutionnaires. Seuls les Juifs ont
la tradition révolutionnaire, le tempérament révolutionnaire. Seuls ils
professent la foi marxiste qui a été elle-même établie par deux Juifs,
Ferdinand Lassalle et Karl Marx. (Id. p. 163/164)
La prépondérance de l'influence juive dans le bolchevisme pourrait
paraître normale à qui connaît l'apathie et le défaut d'organisation du
caractère Russe, mais il est un fait troublant: elle se retrouve identique
dans les révolutions bolchevistes de Hongrie et de Bavière.
L'agitation bolcheviste eut un plein succès en Finlande, en Hongrie et en
Bavière. Je manque de place pour m'étendre sur l'histoire terrible des
trois soulèvements bolchevistes à Helsingfors, Buda-Pest et Munich. Dans
chacun d'eux nous trouvons les mêmes méthodes, la même direction, les
mêmes influences, la même stratégie meurtrière, la même combinaison
d'honnêtes fanatiques, de fous furieux et de criminels de droit commun.
Dans chacun d'eux nous trouvons la même dictature du prolétariat. Les
mêmes affiches qui avaient rempli leurs buts incendiaires à Moscou furent
employées à Buda-Pest, seules les lettres du texte ayant été traduites en
Magyar. Bela-Kun, le boucher, accomplit à Buda-Pest les horreurs qu'il
devait plus tard renouveler en Crimée sur une plus vaste échelle. Les
massacres d'otages dans les prisons de Munich ne furent que la répétition
des innombrables massacres d'otages qui eurent lieu dans toute la
Russie. (Id. p. 128)
En mars 1919 Bela-Kun instaura la dictature bolcheviste en Hongrie.
Avec lui, vingt-six commissaires composaient le nouveau gouvernement.
Sur ces vingt-six commissaires, dix-huit étaient d'Israël. Proportion
inouïe, si l'on réfléchit qu'en Hongrie il n'y avait en tout et pour tout que
quinze cent mille Israélites sur vingt-deux millions d'habitants. J'ajoute
que ces dix-huit commissaires avaient entre leurs mains la direction
effective du pouvoir. Les huit commissaires chrétiens n'étaient que des
comparses.
En quatre semaines Bela-Kun et ses amis eurent jeté bas en Hongrie le
vieil ordre séculaire et l'on vit s'élever sur les bords du Danube une
Jérusalem nouvelle, sortie du cerveau du Karl Marx et bâtie par des mains
juives sur de très anciennes pensées.
(J.J. Tharaud - Causerie sur Israël p. 27)
Les principaux chefs étaient: Bela-Kun, Jaszi, Lukazs, Diener Denès
Zoltan, Agoston Peter, Bela Varga (Weichelbaum), Pogany, Erdelyi
(Eisenstein), Dezso Biro (Bienenstock), Bela Vaga (Weiss), Kunfi, enfin
Alpari et Szamuelly qui dirigeaient la terreur rouge. La dictature
bolcheviste dura trois mois et demi et causa d'incalculables ravages. Les
communistes furent renversés par l'armée roumaine qui occupa BudaPest, Bela-Kun s'enfuit en Russie où il se signala à nouveau par sa
cruauté.
Depuis des siècles et des siècles, à travers tous les désastres, le rêve
messianique d'une cité idéale, où il n'y aura ni riches, ni pauvres et où
régneront la justice et l'égalité parfaites, n'a jamais cessé de hanter
l'imagination d'Israël. Dans leurs ghettos remplis d'une poussière de vieux
songes, les Juifs
9
sauvages de Galicie s'obstinent toujours à épier les soirs de lune au fond
du ciel, quelque signe avant- coureur de la venue du Messie. Trotsky,
Bela-Kun et les autres ont repris, à leur tour le rêve fabuleux. Seulement,
las de chercher au ciel ce royaume de Dieu qui n'arrive jamais, ils l'ont
fait descendre sur terre. L'expérience a montré que leurs anciens
prophètes étaient mieux inspirés en le plaçant dans la nue.
(J.J. Tharaud - Quand Israël est roi p. 220)
En Allemagne
La révolution de 1918 (Kurt Eisner, Karl Liebknecht, Rosa Luxembourg,
Hugo Haase) marqua le triomphe public de la politique socialiste...
Comme la deuxième internationale de Linz, d'Otto Bauer), le mouvement
soviétique (Eisner, Ernst, Toller, Radeck et Landauer) et plus tard la
constitution nouvelle de Weimar (Hugo Preuss) sont également l'oeuvre
des Juifs...
La révolution de 1918 réalisa, en quelque sorte, l'achèvement de
l'émancipation des Juifs. Menée par des Israélites, elle marqua ainsi le
triomphe du Judaïsme: avant cette date, les Juifs n'avaient rien sinon en
marge, mis à part les banquiers. Après 1918 ils possèdent tout et au
centre même du gouvernement et des zones d'influence et de
puissance. ("VU", numéro spécial d'avril 1932 consacré à l'Allemagne)
L'Autriche proprement dite et particulièrement Vienne, sa capitale, étaient
avant la guerre une terre d'élection pour les Juifs et par contre-coup la
patrie de l'antisémitisme le plus militant... L'immense majorité des
dirigeants influents du socialisme autrichien étaient et sont encore des
Israélites. Dans le mouvement socialiste autrichien, le rôle des Juifs est
tout à fait prépondérant. Nous ne citerons que les noms de Victor Adler,
Ellenbogen, Fritz Austerlitz, Max Adler, F. Hertz, Thérèse Schlesinger,
Eckstein, docteur Diamant, Ad. Braun.
(G. Batault - Le problème juif)
Transportons-nous à New-York, même constatation:
La première chose qui frappe l'observateur qui essaye de pénétrer l'esprit
composite de la juiverie métropolitaine est sa lecture habituelle. Le fait
qui surprend est que la presse Yiddish de New- York est extrêmement
socialiste. Les grands journaux édités par les Juifs, publiés par les Juifs et
lus par les Juifs propagent des principes politiques dont le succès
signifierait la destruction du système américain de gouvernement.
(Leur principal organe est le Vorwaerts, édité par un Juif russe, Abraham
Cohen, 160'000 ex.) Ce qui est significatif est que les journaux qui
prêchent de telles doctrines soient les plus lus de toutes les publications
de l'East Side. Que pour s'assurer une large circulation auprès du public
Yiddish, un journal soit obligé de prêcher les principes du bolchevisme
russe est une chose qui vous force à réfléchir.
Cet enthousiasme pour les doctrines marxistes se manifeste autrement
que par la presse. Quiconque assiste à un meeting socialiste de New-York
est immédiatement frappé par ce fait que l'audience se compose presque
exclusivement de Juifs de l'East Side... Les meetings monstres qui se
réunissent pour protester en faveur de la reconnaissance des Soviets sont
composés d'une énorme majorité de Juifs,
L'étude du caractère juif vous entraîne dans un dédale de contradictions.
Que le Juif soit socialiste est un fait ahurissant. La principale accusation
qu'on porte contre lui est son matérialisme, son avidité, sa passion de la
propriété et la possession en commun des fruits de l'industrie semble être
le dernier qui ait de l'attrait pour lui. Comment se fait-il qu'une race si
occupée à accumuler la propriété soit si ardente à vouloir la détruire?
(Burton J. Hendrik - The Jews in America p. 145/148/168)
En Palestine, une grande partie des colons est socialiste. Ils y ont une
organisation puissante, le Poale-Sion. Voici ce que nous dit un Juif à ce
sujet:
Les Poale Sion ont assigné comme but final au prolétariat juif la création
d'un état socialiste en Palestine. Voici quelques extraits du programme du
parti:
Le parti "Poale Sion" tend à la création d'un centre politique et national en
Palestine; il préconise une lutte active contre l'ordre social existant. Le
parti Poale Sion adopte le programme socialiste international qui tend à
l'abolition de la société capitaliste et à l'établissement d'un état socialiste.
Le parti considère la création d'un centre national et politique en Palestine
comme une condition essentielle de l'existence et du développement
normal du peuple juif.
Le Poale Sion poursuit sa tâche en Russie , en Palestine et ailleurs.
A l'heure qu'il est, il apparaît comme l'unique parti prolétarien
international. Une de ses fractions adhère à l'Internationale communiste,
l'autre à l'Internationale socialiste.
(Elie Eberlin - Les juifs d'aujourd'hui p. 24)
10
Terminons ici cet exposé du rôle révolutionnaire Juif dont nous allons
maintenant voir l'autre face: l'utilitarisme.
L'INTERNATIONALE DE L'OR
Ainsi que l'a écrit Bernard Lazare "L'ÂME DU JUIF EST DOUBLE, ELLE EST
MYSTIQUE ET ELLE EST POSITIVE", aussi les Juifs se sont-ils solidement
implantés aux deux pôles de la société contemporaine.
D'un côté, ils ont été parmi les fondateurs du capitalisme industriel et
financier et ils collaborent activement à cette centralisation extrême des
capitaux qui facilitera sans doute leur socialisation; de l'autre, ils sont
parmi les plus ardents adversaires du capital. Au Juif draineur d'or,
produit de l'exil, du Talmudisme, des législations et des persécutions,
s'oppose le Juif révolutionnaire, fils de la tradition biblique et prophétique,
cette tradition qui anima les anabaptistes libertaires allemands du XVIe
siècle et les puritains de Cromwell.
(B. Lazare - L'antisémitisme p. 393) A Rothschild correspondent Marx et
Lasalle, au combat pour l'argent, le combat contre l'argent et
le cosmopolitisme de l'agioteur devient l'internationalisme prolétarien et
révolutionnaire. (Id. p. 343) Les voies de la Révolution dont les masses
humaines et les passions qui soulèvent ces masses constituent
l'instrument, sont moins impénétrables, sinon moins ténébreuses que
celle de la Finance. Là tout est concentré dans quelques mains
insaisissables (*), tout se trame dans le silence et dans la nuit; complices
et solidaires, les acteurs sont secrets et discrets, l'instrument réside dans
des opérations de bourse anonymes: achat et vente, vente et achat, et
sous des actions invisibles, les fléaux des balances du Destin oscillent.
Contre l'autorité tyrannique, contre la domination de l'Economique on
peut sans doute trouver des armes, le coeur des hommes et l'âme des
peuples en détiennent, mais trop souvent on les laisse rouiller au
fourreau, inemployées, tandis que la Finance et le Commerce ne chôment
jamais, qu'ils s'agitent toujours, agissent sans cesse, ne connaissent ni
trêve ni repos. (G. Batault - Le
problème Juif p. 39)
[* Note de l'auteur: 300 hommes, qui tous se connaissent, dirigent les
destinées économiques du continent et se cherchent des successeurs
parmi leur entourage , a dit un jour Walther Rathenau dans un moment
d'expansion.]
Nous n'avons qu'à regarder autour de nous pour voir
Le rôle immense que joue aujourd'hui dans l'existence des peuples
comme dans celle des individus, les éléments d'ordre économique:
industrie, commerce, finance, il semble qu'il n'y ait que cela qui compte...
Il semble que le pouvoir financier domine toute la politique, que la
concurrence commerciale exerce une influence prépondérante sur les
relations entre les peuples... D'ailleurs nos contemporains sont persuadés
que les circonstances économiques sont à peu près les uniques facteurs
des événements historiques, et l'effet de cette suggestion est que les
moyens économiques finissent par déterminer réellement presque tout ce
qui se produit dans le domaine social. (René Guénon - La crise du monde
moderne p. 184)
Ce fait est dû à ce qu'une nouvelle conception économique - d'origine
Judéo-puritaine - lentement élaborée depuis la Réforme, s'est
définitivement imposée au monde par la Révolution française de 1789.
Elle forme la base du capitalisme moderne dont l'essence est la poursuite
du gain pour le gain lui-même. (Ne pas confondre capitalisme et propriété
qui sont deux choses différentes et sur bien des points antagonistes. Le
texte qui suit est assez clair pour qu'il soit inutile d'insister sur ce point).
Pour tous les hommes de l'aube du capitalisme les affaires n'étaient qu'un
moyen en vue d'une seule fin suprême, laquelle n'était autre que la vie;
ce sont leurs propres intérêts vitaux et ceux des autres hommes avec
lesquels et pour lesquels ils travaillaient qui déterminaient la direction et
la mesure de leur activité... La richesse était appréciée, on cherchait à
l'acquérir, mais elle n'était pas une fin en soi: elle ne devait servir qu'à la
création et à la conservation des valeurs en rapport avec la vie.
(Werner Sombart - Le Bourgeois p. 185)
Au contraire ce qui caractérise l'esprit de nos jours:
11
C'est son indifférence complète pour le problème de la destinée de
l'homme. L'homme est à peu près totalement éliminé du champ des
intérêts économiques... Fiat Productio et pereat Homo... Le monde
naturel, le monde vivant a été réduit en ruines sur lesquelles a été édifié
un monde artificiel, produit d'inventions humaines et de matériaux
inertes. (Id. p. 400)
Aujourd'hui on attache une valeur propre au moyen et on perd
complètement de vue le but final qui est l'humanité vivante... Nous en
sommes venus aujourd'hui à trouver naturel qu'on exalte les affaires pour
les affaires; et grâce à ce renversement de toutes les valeurs, l'homme
économique moderne trouve de nouveaux prétextes pour le joyeux
emploi de ses forces. (Id. p. 425)
Cette mentalité est d'origine pour la plus grande partie juive et puritaine.
Nul peuple plus que les Juifs n'a contribué à proclamer le primat du gain
matériel sur toutes les autres fins humaines; aucun n'a plus contribué à
répandre cette mentalité que tout peut s'évaluer en argent et s'acheter,
même les biens impondérables.
(L. Rougier - Revue de Paris 15.10.1928) Aussi les Juifs, par suite de
leurs caractères ethniques, par l'effet de leur législation religieuse,
par leur conception matérialiste de la sanction, par le jeu des
circonstances historiques, devinrent au sein des nations occidentales les
promoteurs du capitalisme moderne. Mais, Juifs du pape ou Juifs de cour,
ils n'étaient que tolérés au sein des Etats chrétiens, comme un mal
indispensable et comme les témoins de la vraie foi. Pour que les valeurs
juives conquissent le monde, il fallait que le judaïsme prît figure
chrétienne: ce fut l'affaire du calvinisme et plus proprement encore des
sectes dérivées de lui, puritaines et non conformistes. (Id.)
Du triomphe de l'esprit juif, universalisé par la Réforme, est sorti un
monde nouveau dont l'expression la plus parfaite se trouve dans les pays
où l'invasion de la mentalité puritaine a rencontré le moins de résistances
historiques: aux Etats-Unis.
La structure de ce nouveau monde repose sur le primat des fonctions
économiques que régularise le commerce de l'argent. Il semble que la
vertu la plus éminente de l'homme soit de produire le plus possible en
vue de consommer toujours davantage et de s'enrichir sans arrêt pour
s'enrichir et consommer. L'Homo Sapiens fait délibérément place à l'Homo
oeconomicus. Multiplier nos besoins au lieu de chercher à nous en
affranchir, de façon à faciliter l'écoulement des produits fabriqués en
nombre de plus en plus grand, tel est le cercle dans lequel roule la
civilisation contemporaine.
Le monde moderne repose sur cet équivoque simpliste et barbare que
plus on est à même de satisfaire une grande variété de besoins matériels
en un minimum de temps, plus on est en droit de se prétendre civilisé.
(Id)
Un pareil état d'esprit n'est sans doute pas sans précédent historique.
Mais ce qui est tout à fait nouveau dans l'activité de l'homme économique
moderne, c'est son ampleur pour ainsi dire illimitée. Toutes les limites
naturelles qui s'opposaient jadis à l'expansion de cette activité étant
supprimées, le travail n'ayant plus pour but la satisfaction des besoins de
l'homme- vivant ou la production d'une quantité de biens déterminée,
l'effort fourni par l'entrepreneur capitaliste de nos jours devient
"démesuré", ne connaît plus de limites...
...On sait à quel point cet excès d'activité épuise le corps, flétrit les âmes;
toutes les valeurs inhérentes à la vie sont sacrifiées au Moloch du travail,
toutes les aspirations du coeur et de l'esprit doivent céder la place à un
seul intérêt, à une seule préoccupation: les Affaires. (Werner Sombart)
Dans le monde moderne, profondément imbu des conceptions affairistes
judéo-puritaines, les Juifs, grâce aux qualités inhérentes à leur race,
devaient jouer naturellement un rôle prépondérant.
Le Juif se présente à nous comme l'homme d'affaires pur, comme
l'homme qui, en affaires, ne connaît que les affaires et qui, se conformant
en cela à l'esprit de la véritable économie capitaliste, proclame en
présence de toutes les fins naturelles, le primat du gain, du profit, du
bénéfice.
(W. Sombart - Les Juifs et la vie économique p. 178) Les Juifs
émancipés pénétrèrent dans les nations comme des étrangers... Ils
entrèrent dans les
sociétés modernes, non comme des hôtes, mais comme des conquérants.
Ils étaient semblables à un troupeau parqué. Soudain les barrière
tombèrent et ils se ruèrent dans le champ qui leur était ouvert. Or, ils
n'étaient pas des guerriers... Ils firent la seule conquête pour laquelle ils
étaient armés, cette conquête économique qu'ils s'étaient préparés à faire
depuis de si longues années.
(B. Lazare - L'antisémitisme p. 223) A force de faire de l'argent le
principal objet de leurs occupations et préoccupations, les Juifs ont pris de
plus en plus l'habitude d'envisager le Monde, non au point de vue naturel
ou qualitatif, mais au point de vue abstrait et quantitatif. Mais ils ont, en
revanche, mis en pleine lumière tous les mystères qui étaient cachés dans
l'argent, ils ont découvert toutes ses forces miraculeuses. Ils sont
devenus les maîtres de
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l'argent, et, par l'argent qu'ils ont ainsi réussi à soumettre à leur
domination, ils sont devenus les maîtres du monde...
(W. Sombart Les Juifs et la vie économique p. 456) De plus en plus les
faits économiques sont subordonnés aux décisions de la finance... Ce sont
les chefs des services de bourse des grandes banques qui sont
aujourd'hui les maîtres de la vie économique. (Id. p. 152)
Maîtres de l'argent, maîtres du monde: les Juifs.
L'ALLIANCE DE LA FINANCE ET DE LA REVOLUTION
Nous venons d'examiner brièvement l'Internationale du Sang et
l'Internationale de l'Or qui sont les deux faces de l'internationale Juive théoriquement adversaires farouches, en fait alliées.
Aujourd'hui il n'est pas douteux que le socialisme se trouve un appui
inattendu dans une certaine finance internationale. La paix de Versailles a
révélé au public ce fait que certaines personnes clairvoyantes avaient
signalé depuis longtemps:
Juifs de finance et juifs de révolution sont accusés d'avoir dicté de
connivence une paix juive. Les Sémites internationaux ont réglé, dit-on,
pas mal de choses au mieux de leurs intérêts de famille. Une impression
très répandue au sujet de la paix et de ses bénéficiaires est qu'on se
trouve en face d'une entente tacite entre les deux internationales, celle de
l'or et celle du sang. L'internationale financière et l'internationale
révolutionnaire auraient pris toutes dispositions pour exploiter l'ordre ou
plus exactement le désordre, en vue non seulement de bénéfices
immédiats mais encore en vue de faire triompher à la longue, au
détriment des civilisations occidentales, on ne sait quel idéal oriental,
obscur, inexprimé et formidable. Or, les deux internationales de l'or et du
sang, la Finance et la Révolution, ont à leur tête une élite de Juifs; l'une
et l'autre tendent leurs tentacules à travers le monde entier. (G. Batault Le problème juif p. 38)
Cette alliance n'est pas seulement une constatation de fait. Certains Juifs
la proclament. C'est ainsi que Walter Rathenau, qui fut un magnat de la
finance et de l'industrie, ministre, homme d'Etat, familier de la cour, un
des hommes les plus puissants de l'Allemagne et du monde, écrivait les
lignes suivantes qui illustrent d'une façon saisissante le messianisme juif
prêt à tout bouleverser:
La migration des peuples de bas en haut a commencé en Russie...
En cent ans, la Révolution française a fait le tour de la terre et s'est
réalisée sans restriction. Aucun Etat, aucune institution, aucune société,
aucune dynastie ne fut épargnée par elle...
La Formule oratoire de la Révolution Russe c'est : l'Humanité. Son désir
secret : Dictature (provisoire) du prolétariat et anarchisme idéalisé. Son
plan pratique d'avenir : suppression de la stratification Européenne sous
la forme de républiques socialisées.
Dans un siècle le plan de l'Orient sera réalisé aussi complètement que
l'est aujourd'hui celui de l'Occident.
Après que, durant des siècles, notre planète a bâti, rassemblé, conservé,
préservé, accumulé les trésors matériels et intellectuels, pour servir à la
jouissance de quelques-uns, voici venir le siècle des démolitions, de la
destruction, de la dispersion, du retour à la barbarie...
"Des ruines derrière nous et des ruines devant nous; nous sommes une
race de transition, destinée au fumier indigne de la moisson", écrivais-je
au début de la guerre.
Pourtant nous devons parcourir la route sur laquelle nous nous sommes
engagés, mais nous voulons la parcourir. Non parce qu'elle conduit au
bonheur terrestre qui attend nos enfants, mais parce que la justice l'exige
pour le passé et la justice dans l'avenir. Nous n'allons pas vers un paradis
mais vers une humanité plus large, vers une dignité nouvelle de la vie et
de l'effort.
(W. Rathenau - Le Kaiser p. 141/147)
Rathenau était probablement sincère en écrivant ces lignes car, qui donc
expliquera jamais les contradictions de l'âme juive, mais les autres, les
âpres et positifs financiers juifs ?
Comment expliquer cette alliance de la finance et de la Révolution ?
Certaines raisons, si elles ne l'éclairent pas entièrement, projettent
cependant une lueur sur cette question:
1. Il y a similitude de mentalité entre le socialisme et le capitalisme
moderne: tous deux ont à leur base une conception économique
matérialiste du monde d'origine judéo-puritaine.
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2. Les capitalistes sont de deux sortes: les propriétaires fonciers ou
industriels et les brasseurs d'affaires qui vivent de spéculation. Le
désordre social, fatal aux premiers, est pour les seconds une occasion de
profit.
3. Le socialisme n'est pas toujours fin en soi. Il peut être aussi une arme,
un moyen de destruction qui favorise les desseins de la finance
internationale.
Nous avons développé ailleurs avec force détails ces trois points (voir L.
de Poncins: "Refusé par la presse") contentons-nous de les rappeler ici.
Deux exemples lourds de conséquences vont nous permettre d'illustrer ce
que nous venons d'avancer: la révolution française et la révolution russe
de 1917.
La Révolution de 1789
éclata officiellement à cause d'impôts trop lourds sur la terre, des
privilèges dont jouissaient l'aristocratie et le clergé, des taxes et des
corvées que ceux-ci exigeaient. Elle éclata en réalité contre l'orientation
antique de la vie... La révolution voulait abattre les mille obstacles que la
foi, la morale, les traditions, opposaient encore au progrès industriel
économique, philosophique, scientifique, qui com- mençait à être le
nouveau Dieu adoré par toutes les classes non seulement en France mais
en Europe. (Gina Lombroso - La Rançon du machinisme p. 178)
La révolution française fut avant tout une révolution économique. Si on
peut la considérer comme le terme d'une lutte de classes, on doit aussi
voir en elle l'aboutissant d'une lutte entre deux formes de capital, le
capital immobilier et le capital mobilier; le capital foncier et le capital
industriel et agioteur. Avec la suprématie de la noblesse disparut la
suprématie du capital foncier, et la suprématie de la bourgeoisie amena la
suprématie du capital industriel et agioteur. L'émancipation du Juif est
liée à l'histoire de le prépondérance de ce capital industriel. (B. Lazard L'antisémitisme p. 224)
Aux Juifs :
Il faut la démocratie, parce que c'est le parfait bouillon de culture de leur
microbe : la rapacité, et que la démocratie c'est le gouvernement de la
bourse. (Léon Hennebick - La Genèse de l'impérialisme anglais p. 90)
Ce qui s'était passé en 1789 vient de se reproduire au cours de la
révolution russe.
La révolution russe a été déclenchée parce qu'elle était devenue une
nécessité historique mondiale... le seul mouvement de l'économie
moderne pressant sur les barrières tzaristes devait les faire sauter en
vertu des lois physiques les plus simples... Il était impossible que la
Russie tzariste demeurât en arrière économiquement à côté des nations
comme le Japon et l'Allemagne en croissance économique à cadence
accélérée.
La révolution russe était une nécessité mondiale.
En dehors des intentions de ceux qui en ont été les exécutants, elle a été
faite pour ouvrir la Russie à la vie économique mondiale... Or, malgré des
erreurs évidentes... la révolution russe prise en mains par des hommes
dont la volonté était formidable, a incontestablement réussi à créer une
économie extrêmement supérieure à celle de l'ancien Régime. (G. Valois
- Préface du discours sur le plan quinquennal de Staline p. 13/14).
Nous ne partageons pas, quant à nous, la conception matérialiste
économique et nous ne considérons pas que la production industrielle soit
le seul critérium d'une civilisation, ni qu'elle fasse le bonheur de
l'humanité).
Un écrivain anglais, Stephen Graham qui a vécu plusieurs années avec les
paysans russes et qui en avait compris l'âme, a écrit peu de temps avant
la guerre des pages qui se sont révélées prophétiques. Il disait:
La vie russe est très éloignée de celle d'aucun peuple commercialisé quel
qu'il soit.
La liberté tant vantée n'est aujourd'hui rien de plus que la liberté
commerciale, la liberté d'orga- niser le travail, la liberté de construire des
usines, la liberté d'importer des machines, la liberté de travailler douze
heures par jour au lieu de trois, la liberté d'être riche.
Pour celui qui connaît le paysan russe dans sa simplicité et sa pureté loin
des régions commerciales, il ne peut y avoir de doute sur ce que lui
réserve l'avenir quand il sera englobé dans une industrie féroce...
Les Juifs, eux, ne croient sincèrement qu'en une seule chose, le
commerce, les affaires. Ici en Russie, leur activité affairiste est entravée,
aussi travaillent-ils politiquement pour la liberté - la liberté de
14
faire des affaires - non la liberté qui mène à une vie plus intense ou à une
religion plus élevée, mais la liberté de servir Mammon.
(Stephen Graham - Changing Russia p. 135)
La Russie, disent-ils, doit être une nouvelle Amérique.
La Russie a un avenir commercial plus grand que celui d'aucun autre pays
au monde. Sans doute, et c'est pourquoi prions Dieu qu'il renforce la main
du Tzar et de tous les réactionnaires et qu'il leur réinfusent
continuellement la vieille sagesse... car s'ils ne sont pas assez avisés pour
sauver leur peuple du commercialisme, ils attireront la ruine sur leur
propre tête... (Id. p. 11)
et en 1913, Stephen Graham écrivait:
Dans - la Russie inconnue (son premier livre sur la Russie) - j'ai essayé de
montrer la paysannerie et l'idée générale de sa vie simple et religieuse. Je
sens maintenant que ce livre est le portrait de quelqu'un que nous
aimons, fait peu de temps avant sa mort... Le jour où les ouvriers auront
une supériorité numérique suffisante, ils emporteront tout devant eux et
plongeront probablement le trône dans le sang. Il y a un goût de sang en
Russie qui épouvantera l'Europe quand il sera déchaîné. (Id. p. 11)
La révolution de 1917 marque donc le triomphe en Russie des
conceptions affairistes judéo- puritaines et dans cette lutte gigantesque
qui s'est terminée par la chute de l'ancien Régime, le judaïsme a joué un
rôle prépondérant.
Pendant des années, il a tendu toutes ses forces en vue d'amener la
chute de la Monarchie Russe qu'il considérait comme le plus formidable
obstacle sur la route de ses ambitions et de ses inté- rêts.
L'on peut admettre que, individuellement ou collectivement, beaucoup de
juifs détestent le régime bolcheviste, il n'en est pas moins vrai que le
judaïsme a pesé de tout son poids dans la balance révolutionnaire contre
le Tzar.
C'est un fait connu que les banques juives ont fourni des fonds à la
révolution russe, non seulement à celle de Kerensky, mais aussi à celle de
Lénine et Trotsky.
C'est aussi une affirmation assez généralement répétée qu'une certaine
finance internationale en majorité juive subventionne un peu partout la
presse socialiste.
Je suis au courant de la nouvelle politique du groupe bancaire américainanglo-germanique qui constitue peut-être le plus dangereux élément dans
la chaîne des efforts pro-bolchevistes d'Amérique, parce que c'est lui qui
détient la plus grande puissance.
La vérité est que la finance internationale a son appétit aiguisé et croit
voir en Russie une occa- sion de pillage.
Je ne connais rien de plus cynique que l'attitude des hommes d'Etat et
des financiers européens à l'égard du chaos russe. Essentiellement c'est
leur but, tel qu'il a été exposé à Genève, d'imposer à la Russie un servage
économique en échange de la reconnaissance politique des Soviets. La
finance américaine est invitée à prendre part à cette misérable et
méprisable entreprise: le pillage d'un vaste domaine, et pour faciliter ses
efforts, certains banquiers américains, occupés à hypothéquer le monde,
sont prêts à semer dans leur propre pays le propagande venimeuse,
antidémocratique du bolchevisme, en corrompant, achetant, intimidant ou
flattant. Il y a de splendides et notables exceptions, mais les grandes
puissances de la combinaison américaine-anglo-germanique se tournent
vers cette proie: un peuple à genoux... Spécialement importante est
l'adhésion à la cause bolcheviste du groupe de banquiers américainanglo-germanique qui aiment à s'intituler financiers internationaux pour
masquer leur vraie fonction. Le plus important banquier de ce groupe et
parlant au nom de ce groupe, né en Allemagne comme il se trouve, a
envoyé des ordres à ses amis et associés afin que tous travaillent en
faveur de la reconnaissance des Soviets. (Samuel Gompers - New-York
Times 7.5.1922)
En agissant ainsi les banques juives défendaient les intérêts spirituels du
Judaïsme, mais elles faisaient en même temps une affaire.
Magnifique affaire, d'ailleurs! Si la réalisation en avait tardé, si la mise de
fonds avait été considérable, jamais entreprise aventurée ne comporta
d'aussi formidables bénéfices.
La conquête du Mexique par Cortès, celle du Pérou par Pizarro, furent des
opérations d'une médiocre envergure et d'une rare douceur à côté de
cette immense spoliation de tout un peuple, dépouillé même de la
propriété de son être physique.
C'est le grand drame du XXe siècle dont la guerre de 1914, puis le
bolchevisme, ont été jusqu'ici les principaux épisodes et qui risque de
s'achever par l'asservissement de toute l'humanité à un mystérieux
pouvoir d'argent servi par la plus atroce des tyrannies politiques.
15
Selon Gustave le Bon, la civilisation moderne allait osciller désormais
entre deux systèmes aussi rebutants pour des âmes éprises de liberté:
l'américanisme et le bolchevisme dont il avait été le premier à saisir et à
souligner l'inquiétante analogie.
Je répète, écrit G. Valois, qui est un écrivain sympathique au
bolchevisme, que les deux seules expériences vraiment intéressantes sont
l'expérience du capitalisme américain et du soviétisme russe; - que (et
cela devient une banalité) l'économie russe et l'économie américaine ont
les mêmes formes essentielles, qu'elles diffèrent par le commandement
(cinquante magnats en Amérique, cinquante commissaires du peuple en
U.R.S.S.) et la répartition des profits (qui vont au capitalisme en
Amérique, à l'état populaire en U.R.S.S.) (Op. cit. p. 9)
Déjà la Russie s'américanise. En U.R.S.S.,
...l'obsession et dans une large mesure l'imitation souvent voulue, parfois
instinctive, de l'Amérique, est un fait saillant incontestable. Les méthodes
américaines sont expliquées, recommandées, prônées, exaltées (suit la
description d'une affiche représentant une usine américaine).
Au bas de l'image cette légende: le vrai Dieu, la machine. Tout par la
machine, tout par la mécanique. C'est ici le mot d'ordre. Il était naturel
dans ces conditions que les Etats-Unis vinssent à exercer une vive
attraction sur les Soviets. (Article de Viator - Revue des Deux Mondes
1.7.1929)
Le lien mystérieux, l'affinité secrète qui unissent malgré tout les
mercantilistes et affairistes puritains aux bolchevistes proviennent, pour
une large part, du fait qu'ils ont en commun, tout en en tirant des
conséquences et des conclusions différentes, une même conception et
une même vision du monde.
(G. Batault - Le problème Juif p. 41)
Cette conception s'est imposée définitivement en 1789. Toutes les
révolutions qui se sont depuis lors succédées, ont promis à l'homme le
bonheur sur terre par la Liberté, l'Emancipation, le Progrès et de plus
aujourd'hui par la machine.
Affranchi de la spiritualité, des hiérarchies, des traditions, toutes choses
qui étaient à la fois une contrainte et une protection, l'homme moderne
libre et émancipé est devenu l'humble esclave d'un nouveau maître que
l'ancien état de choses tenait solidement en laisse; un maître inaccessible
à la pitié, car il n'est pas de rouge sang ni de chair vivante, un maître
impersonnel et implacable: les nécessités économiques - insaisissables et
toutes-puissantes - rendues plus impérieuses qu'elles ne le furent jamais
par l'industrialisation démesurée du monde moderne, nécessités
économiques qui écrasent de leur masse indifférentes les riches et les
pauvres; les individus et les empires.
"Nécessités économiques", les invasions en Perse, en Chine. "Nécessité
économique", l'exploitation de l'Egypte. "Nécessité économique", c'est le
cri que répètent les chefs du parti bolchevique dans les réunions
annuelles tempétueuses où les délégués agricoles et ouvriers se plaignent
de l'oppression insupportable dont souffrent leurs mandants.
Evidemment, la grande industrie ne peut vivre sans le travail forcé aux
colonies, sans la conquête de la matière première à vil prix, sans
gouvernements dictatoriaux, fusil en joue, expéditions punitives, famines,
épidémie, lutte déclarée ou latente, et mort.
La Russie bolchevique a voulu moderniser et transformer sa grande
industrie, et comme elle n'a pas de colonies, c'est à l'égard de leurs
propres peuples que les représentants officiels de la République des
paysans et ouvriers ont appliqué la méthode coloniale. Les exactions
commises par les bolchevistes au nom du communisme, le sont en réalité
à l'honneur et à la gloire des "nécessités économiques" pour l'industrie
d'un pays qui, n'ayant pas de colonies, traite le peuple affamé comme
une main d'oeuvre coloniale. Avec raison la Russie montre
orgueilleusement cette industrie, fruit d'autant de ruines que l'industrie
anglaise... l'excuse peut les faire pardonner par l'Europe civilisée qui a
déjà absous bien d'autres bolchevistes.
L'industrie moderne ne subsiste donc que grâce à l'application de ces
principes; que ses nécessités suprêmes justifient les pires exactions que
grâce à sa force, elle peut considérer toutes les nations ou classes
vaincues, bonne à exploiter. Ce ne sont pas là des principes qui
régénèrent les peuples auxquels la formule est appliquée.
(Gina Lombroso - La Rançon du machinisme)
L'INFLUENCE JUIVE DANS LES DIVERSES BRANCHES DE L'ACTIVITE
MODERNE
16
Si nous avons insisté sur le rôle de l'influence Juive dans la finance et
dans la révolution, car ce sont là des points vitaux, il ne s'ensuit pas que
ce soient les seuls où s'exerce cette influence.
La presse en est un autre, et le directeur d'une grande revue
autrichienne, J. Eberlé, pouvait écrire à la suite d'une longue enquête sur
"La presse, grande puissance":
Les grandes agences télégraphiques du monde sont partout la source
principale des nouvelles de la presse (de même que les maisons de gros
sont les fournisseurs des détaillants), qui répandent au loin ce que le
monde doit connaître ou ne pas connaître, et cela sous la forme voulue,
ces agences sont propriété juive, ou obéissant à une direction juive.
Même situation dans les bureaux de correspondance qui fournissent les
nouvelles aux journaux secondaires; les grandes agences de publicité qui
reçoivent les annonces commerciales et qui ensuite les insèrent en groupe
dans les journaux, avec pour elles une grosse commission, sont
principalement aux mains des Juifs.
Même là où la parole juive ne s'exprime pas directement dans la presse
entrent en jeu les influences indirectes: Franc-Maçonnerie, Finance, etc.
Dans beaucoup d'endroits, les Juifs préfèrent se contenter de cette
influence cachée, de même que dans la vie économique ils considèrent les
sociétés anonymes comme les plus avantageuses.
Les rédacteurs peuvent être en toute tranquillité non juifs, il suffit que
dans toutes les questions importantes ils marchent pour les intérêts juifs,
ou tout au moins nes'y opposent pas. On y arrive presque toujours par la
pression des bureaux d'annonce.
(Grossmacht Press. p. 204)
D'une façon générale d'ailleurs les Juifs s'efforcent de mettre la main sur
tout ce qui agit sur l'opinion publique. C'est ainsi que toutes les grandes
firmes américaines de cinéma sont juives.
Ils atteignent ainsi le double but de réaliser de bonnes affaires et de
servir les intérêts du Pan- Judaïsme mondial.
Avec de pareils atouts en main ils jouent aujourd'hui un rôle politique de
premier plan, et le mauvais traité de Versailles est généralement
considéré comme leur oeuvre. Clémeceau, Wilson, Lloyd George, et
Orlando étaient entourés de conseillers juifs.
C'est là un des faits qui ont le plus frappé certains observateurs, dont
l'historien anglais E.J. Dillon a résumé ainsi l'opinion:
A partir de maintenant le monde sera gouverné par les peuples anglosaxons, eux-mêmes dominés par leurs éléments juifs. (The inside story of
the peace conference p. 496.)
LA JUDAÏSATION DU MONDE
A la lumière de ce long exposé il n'est sans doute pas exagéré de parler
d'une judaïsation du monde dont les Juifs, eux, se glorifient.
Un exemple entre beaucoup d'autres:
Les citoyens de l'orgueilleux Empire Britannique - alors à l'apogée de sa
puissance - qui lurent les journaux au matin du 9 février 1883 ne
prêtèrent certainement aucune attention à quelques lignes parues dans
un hebdomadaire Juif - le Jewish World - lignes redoutables cependant
par ce qu'elles annonçaient, à qui aurait su les comprendre.
Le Jewish World disait donc:
La dispersion des Juifs a fait d'eux un peuple cosmopolite. Ils sont le seul
peuple vraiment cosmopolite et en cette qualité, ils doivent agir et ils
agissent comme un dissolvant de toute distinction de race ou de
nationalité.
Le grand idéal du Judaïsme n'est pas que les Juifs se rassemblent un jour
dans quelque coin de la Terre pour des buts séparatistes, mais que le
monde entier soit imbu de l'enseignement Juif et que dans une fraternité
universelle des nations - un plus grand Judaïsme en fait - toutes les races
et religions séparées disparaissent.
En tant que peuple cosmopolite les Juifs ont déjà dépassé le stade que
représente dans la vie sociale la forme nationale du "séparatisme". Ils ne
pourront plus jamais y revenir. Ils ont fait du monde entier leur "home" et
ils tendent maintenant leurs mains aux autres nations de la terre pour
qu'elles suivent leur exemple.
17
Ils font plus. Par leur activité dans la littérature et dans la science, par
leur position dominante dans toutes les branches de l'activité publique, ils
sont en train de couler graduellement les pensées et les systèmes nonjuifs dans des moules Juifs.
(Jewish World 9.2.1883)
et avec quel succès, nous pouvons le constater aujourd'hui cinquante ans
seulement après que ces lignes furent écrites.
Au moyen âge - écrit Samuel Hirsch - le Judaïsme ne songea point à se
faire admettre dans la société telle qu'elle existait alors, car il se sentira
toujours à l'opposé de la conception que l'Eglise se fait du monde... Le
Judaïsme est uniquement orienté vers l'avenir de la Terre; c'est sur la
terre qu'il veut voir régner la connaissance de Dieu; c'est sur la terre qu'il
veut voir se réaliser le royaume céleste de la vérité et de la vertu. C'est
pourquoi le Judaïsme se sent si bien en harmonie avec l'esprit de notre
époque, c'est pourquoi il éprouve un si profond besoin d'être admis dans
la société moderne, car les temps nouveaux réclament ce qu'il réclame: le
règne terrestre de la vérité et de la vertu.
(Ed. Fleg - Anthologie juive p. 261)
et celui surtout des affaires! domaine où les Juifs sont rois.
C'est un fait incontestable, dit Werner Sombart, que l'Allemagne et les
Etats-Unis sont aujourd'hui les deux seuls pays qui rivalisent pour la
réalisation complète, pour l'expression achevée de l'esprit capitaliste. (Le
Bourgeois p. 174)
Ce sont justement, avec la Russie soviétique, les deux pays où l'influence
juive est la plus forte, aussi, écrit Werner Sombart en parlant des EtatsUnis, est-on dans une certaine mesure:
En droit d'affirmer que c'est à l'empreinte juive qu'ils doivent d'être ce
qu'ils sont, c'est-à-dire leur américanisme; car ce que nous appelons
américanisme n'est que l'esprit juif ayant trouvé son expression
définitive. (Les Juifs et la vie économique p. 63)
Et - ajoute-t-il - étant donné l'énorme influence que, depuis sa
découverte, l'Amérique n'a pas cessé d'exercer sur la vie économique de
l'Europe et sur l'ensemble de la culture européenne, le rôle que les Juifs
ont joué dans l'édification du monde américain est devenu d'une
importance capitale pour toute l'évolution de notre histoire. (Id. p. 51)
Quant à ce qui est de l'Allemagne un des écrivains les plus connus de
l'Italie concluait une longue enquête par ces lignes:
Depuis la guerre l'Allemagne s'américanise; elle cultive la pénétration
américaine.
A ce fétichisme contraire au génie et à l'histoire du pays, le
traditionalisme des conservateurs ne peut opposer qu'une sourde
réaction. Le domaine financier et intellectuel a passé entièrement entre
les mains des Israélites. Ils forment actuellement l'élément actif qui
donne à la vie allemande son caractère. (Corrado Alvaro - Article de
l'Italia Litteraria, reproduit dans le Figaro du 2.9.1929)
A des degrés divers l'on pourrait en dire autant aujourd'hui de bien
d'autres pays. N'est-ce pas hier que W. Morton Fullerton pouvait écrire en
parlant de l'Angleterre:
Il faut bien appeler les choses par leur nom et je pose brutalement la
question: quels sont aujourd'hui les vrais maîtres de l'Angleterre et quels
sont leurs buts ?
Le cabinet britannique actuel comprend un certain nombre de noms à
consonance anglo- saxonne. Mais ce ne sont pas eux qui déterminent la
politique britannique. A leur insu ils se laissent mener passivement par
une force puissante et agressive qui sait exactement ce qu'elle veut et
qui, depuis des années, a travaillé pour atteindre son but.
Signalant la présence dans le gouvernement national Anglais de quatre
ministres Juifs: Sir Herbert Samuel, Sir John Simon, Lord Reading (Rufus
Isaacs), Sir Philip Sasoon et Mr. Montagu Norman à la tête de la banque
d'Angleterre, il ajoutait:
18
C'est dans le groupe dont il s'agit que l'on trouve le véritable
gouvernement de l'Angleterre... Tombée aux mains d'un groupe
d'internationalistes plus nuisible pour elle - et pour tout ce qui a fait
jusqu'ici sa grandeur parmi les nations - que le gouvernement socialiste
même qui l'a menée au bord de l'abîme, elle abandonne l'étalon-or et elle
adopte une politique et une attitude qui la conduiront à sa perte.
(Le Figaro 17.12.1931)
Werner Sombart - Corrado Alvaro - Morton Fullerton, oui, Elie Eberlin a
raison, les valeurs juives ont triomphé des valeurs chrétiennes et grécoromaines.
Mais ce n'est pas tout. Embrasés par leur terrible et millénaire vision
messianique
Les masses juives s'ébranlent. Elles s'apprêtent à forger leur avenir.
Jamais, depuis les prophètes peut-être, le rêve d'une fraternité
universelle, d'une justice sociale, jamais le besoin impérieux de contribuer
à l'affranchissement humain n'a été plus vivace en Israël qu'à l'heure
actuelle. Un souffle de renouveau, un élan de rénovation agite et remue
le monde juif.
(Elie Eberlin - Les Juifs d'aujourd'hui p. 196)
Et c'est vers des bouleversements cosmiques qu'il veut nous entraîner en
soulevant l'Asie.
Le concours de l'Asie est indispensable pour la réussite du vaste
mouvement de libération dont est agitée l'humanité. L'Europe et
l'Amérique - cette Europe synthétique - ne suffisent plus à la tâche. L'Asie
doit donner, l'Asie, ce berceau de la civilisation, l'Asie mystérieuse du
bouddhisme, du brahmanisme, du confucianisme, l'Asie, ce monde de
races...
Il faut que l'Europe cesse de convoiter l'Asie comme une proie. L'unité de
l'Asie libre sera le prélude de l'humanité libre. (Id. p. 115)
Cet impossible rêve qu'une fois de plus ils croient saisir.
"Déjà flambe à l'horizon l'aurore de Notre jour", écrit un de leur modernes
prophètes au cerveau halluciné par la vision du triomphe proche.
(Alfred Nossig - Integrales Judentum) Le rêve messianique peut, du
reste, prendre les formes les plus diverses, seul le but final reste
invariablement le même: c'est le triomphe du judaïsme, de la loi, qui est
toute vérité et toute justice, le triomphe du peuple juif.
Le rêve internationaliste du Juif, c'est l'unification du monde par la loi
juive, sous la direction et la domination du peuple sacerdotal: je ne puis
que le répéter, un impérialisme généralisé. Cela n'empêche pas M. Loeb,
comme MM. Darmesteter, Salomon Reinach, Bernard Lazare et tant
d'autres, de considérer cette conception comme celle de la fraternité
universelle. (G. Batault - Le problème Juif p. 135)
L'universalisme fait tout simplement figure d'un impérialisme de
l'exclusivisme juif le plus étroit, qui prétend à régir et à asservir le
monde. (Id. p. 131)
Et
En attendant que viennent les temps messianiques, il paraît tout au moins
incontestable que le prophétisme et le judaïsme recèlent une puissance
éternelle de révolution. (Id. p. 142)
150 ans de mercantilisme industriel judéo-puritain, et par contrecoup de
socialisme, viennent de passer sur le monde; de passer orgueilleusement,
triomphalement, et dans l'accalmie qui suit les premiers souffles de
l'orage c'est avec stupeur que nous pouvons relever le bilan des
destructions: il tient en quelques lignes, quelques lignes qui renferment
un abîme de souffrances, courtes lignes qui sonnent peut-être le glas d'un
monde mais à coup sûr la fin d'une époque.
Six millions d'hommes tués de 1914 à l918; combien d'autre millions en
Russie, en Chine et ailleurs, nul ne le sait et jamais ne le saura; des
ruines financières innombrables; une impasse économique à laquelle on
ne voit pas d'issue et dont un chiffre à lui seul suffira à montrer
l'ampleur: 20 millions de chômeurs, soit 60 millions de personnes sans
moyen normal de subsistance; et la haine, la haine rouge Marxiste
rongeant scientifiquement le coeur des foules; et la désagrégation sociale,
et l'Asie bouillonnante, et l'Afrique traversée de remous mystérieux,
nerveuse, inquiète, prête à se soulever; que sais-je encore!
Ceci pour le visible, le tangible.
19
Et dans le domaine plus grave de l'invisible, il y a la spiritualité ébranlée
jusque dans ses fondements.
CONCLUSION
Il y a donc un problème Juif - un problème redoutable par ses
conséquences et tragique par son essence même, car il paraît à beaucoup
insoluble.
Insoluble, et pourtant les événements se chargeront du lui trouver une
solution, bonne ou mauvaise, car aujourd'hui une grande houle antisémite
lentement se creuse et s'étend, qui demain peut- être déferlera de
Moscou à New-York. Essayons donc de bien situer les données du
problème.
La question Juive comporte deux éléments distincts, mais aujourd'hui
connexes: la question juive proprement dite, ou si l'on préfère le sort des
Juifs, et la crise du monde moderne, liée elle-même, par ses différents
aspects, à la judaïsation des sociétés contemporaines.
Est-il possible de régler le sort des Juifs de façon à satisfaire les deux
partis en présence: les Juifs et les non-Juifs?
Jusqu'ici nul n'y est jamais parvenu et il n'y a aucune raison humaine
pour que l'époque actuelle si troublée et chaotique réussisse là où toutes
les autres ont successivement échoué.
Les solutions proposées se ramènent en définitive à deux: le Sionisme et
l'Assimilation.
L'assimilation serait parfaite si elle était possible. Une longue expérience a
prouvé qu'elle ne l'était pas, et d'ailleurs l'immense majorité des Juifs en
repousse l'idée avec horreur.
L'assimilation serait le miracle, la rupture dans la chaîne éternelle de la
causalité... notre Juif assimilé peut ne jamais penser une pensée juive ou
lire un livre juif, dans le caractère essentiel de toutes ses passions aussi
bien que dans toutes les questions il reste Juif.
(Ludwig Lewisohn - Israël p. 36) Non, l'assimilation est impossible. Elle
est impossible parce que le Juif ne peut changer son
caractère national: il ne peut pas, même s'il le désire, s'abandonner luimême, pas plus qu'aucun autre peuple ne peut le faire. (Id. p. 38)
Quoi qu'il fasse, il est Juif. Il reste Juif. La majorité a découvert ce fait
comme elle le fait tôt ou tard. Il le découvre aussi. Les gentils et les Juifs
s'aperçoivent qu'il n'y a pas d'issue. Tous les deux crurent en une issue. il
n'y en a aucune. Aucune... (Id. p.41)
Le Sionisme, c'est-à-dire donner à la race juive un pays qui lui soit
propre. Ce serait une solution satisfaisante, mais est-elle possible? Il est
permis d'en douter; elle ne serait efficace que si la grande majorité des
Juifs se transplantait dans sa nouvelle patrie. Et même si la Palestine
pouvait les contenir et les nourrir, ce qui n'est pas le cas, qui ne voit tout
ce que cette entreprise a de chimérique et d'irréalisable. La majorité des
Juifs d'ailleurs - dont les facultés sont surtout des facultés de parasites et
non de producteurs - n'éprouve aucune envie de quitter la profitable
exploitation des peuples chrétiens pour l'aride territoire de Palestine. En
fait, l'actuelle tentative Sioniste est comprise de la manière suivante:
La nouvelle Judée, d'ailleurs, n'engloberait pas la totalité des Juifs; la
majorité de ceux-ci continueraient à séjourner dans leur patrie
d'adoption, mis ils recevraient du foyer commun l'impulsion nécessaire; la
création d'un centre juif leur redonnerait vie et unité. C'est dans toute son
intégrité le rêve des Sionistes contemporains.
Commentant ces mots G. BATAULT écrit :
Si tel était le rêve intégral du Sionisme, si tel était réellement le
Sionisme, il apparaîtrait comme un véritable complot contre les gentils,
contre les nations, et il justifierait comme réaction de défense contre lui
les menées et les contre-attaques de l'antisémitisme. Que constitueraient,
en effet, ces Juifs
20
qui continueraient à séjourner dans leurs patrie d'adoption, mais qui
recevraient du foyer commun l'impulsion nécessaire, sinon un complot
permanent contre la sûreté de l'Etat ? (Le problème Juif p. 250)
Sionisme et assimilation nous paraissent donc sans efficacité pratique.
Quant à ce qui est la crise du monde moderne, elle est liée intimement à
la judaïsation des so- ciétés contemporaines.
Lorsque l'antisémitisme renaissant se dresse dans un mouvement
d'instinctive révolte et cherche des arguments dans les événements
actuels pour expliquer, pour justifier et nourrir son action et qu'il se
retourne contre la mauvaise paix, agrémentée d'une nébuleuse Société
des Nations, sa révolte prend un sens extrêmement profond, qui n'est pas
immédiatement entrevu, mais qui tend à frapper, à travers toute une
longue histoire, souvent glorieuse, la politique tout entière, la philosophie
tout entière, la religion, la civilisation tout entière, issues du
mercantilisme puritain. (Id. p. 44)
L'attitude que prennent quantité de Juifs et qui consiste à attribuer le
phénomène séculaire de l'antisémitisme uniquement aux sentiments les
plus bas et à la plus crasse ignorance est absolument intenable. Il est
parfaitement enfantin de vouloir perpétuellement opposer le bon mouton
juif tout bêlant et confit en dévote douceur, au méchant loup non-Juif,
altéré de sang et hurlant de jalousie féroce. Il faudrait vraiment que l'on
renonçât à cette philosophie de l'histoire pour image d'Epinal de même
qu'au procédé qui consiste à qualifier tout uniment de progromistes ceux
qui se risquent à traiter du problème juif dans un esprit qui n'est pas celui
de l'apologie délirante. (Id. p. 203)
[Note: L'antisémitisme, article éculé qui permet à quelques "vaseux"
d'écrire encore de préhistoriques âneries [de s'attarder à] de petites idées
vieilles comme le monde, bêtes comme les rues et qui amusent, en
supposant qu'ils s'en amusent encore, les vieillards et les petits enfants.
(La Jeunesse juive 1.4.1929)
Ce que nous recherchons d'abord, ce que nous voulons réaliser dans
l'immédiat, c'est, en attendant que nous soyons assez puissants pour
parler en maîtres aux progromistes, de développer un état d'esprit, une
manière de penser, qui nous débarrassent entièrement de ces préjugés
dont les Juifs souffrent encore...
Nous l'affirmons dans notre doctrine, nous le répétons à toute occasion,
l'antisémitisme n'est vivace que parce qu'il exploite l'ignorance et parce
qu'il exploite la foi...
On n'a pas résolu le problème quand on dénonce l'argumentation
antisémite. Parce que le grand- père d'un Juif aurait été pendu pour vol
de brebis, tous les Juifs seraient censés destinés à commettre le même
crime ? Parce que les Juifs auraient crucifié Jésus, ce qui reste à prouver,
tous les Juifs seraient destinés à crucifier les disciples de Jésus? Ces
âneries malfaisantes ont encore cours au XXe siècle et c'est en leur
honneur que l'on tue les Juifs. Il est bien qu'on le flétrisse et qu'on
demande ouvertement à ceux qui professent le même culte que les
barbares de l'Inquisition et les massacreurs d'Arméniens s'ils sont par là
même destinés à commettre le même crime que leurs ancêtres et si nous
devons les traiter par anticipation comme tels.
Quant aux antisémites la démonstration est faite. Mais il faut reconnaître
qu'ils n'ont même pas l'excuse de l'ignorance ou du fanatisme. Ce sont les
mercantis du Pogrome. Chaque goutte de sang juif vaut de l'or pour
eux...
... L'antisémitisme est la manifestation d'un esprit exclusivement
réactionnaire, antidémocrate, fasciste... Conclusion:... Nous devons faire
pression, au besoin durement, sur les forces de conservation sociale pour
qu'elles s'écartent de l'antisémitisme, quitte, si la situation reste
inchangée, à mener de front la lutte entre celui-ci et contre celle-là...
Les partis politiques en France se divisent d'une manière générale et
quelque peu arbitraire, en partis de gauche et partis de droite. Pour
employer les termes usuels il serait plus vrai d'indiquer: partis de
démocratie et parti de réaction.
Nous avons à prendre parti vis-à-vis des partis de réaction d'une manière
qui ne peut plus laisser le doute sur le véritable caractère de notre
oeuvre.
Or, les doctrines réactionnaires, apparemment masquées, apparemment
recouvertes du masque républicain, ne peuvent nous satisfaire... et nous
avons le devoir sinon de les combattre - ce qu'il faudrait en certains cas
envisager - du moins de leur rester hostiles et de fermer notre porte à
tout principe de prise de contact.
(Pour tuer l'antisémitisme - brochure éditée par la LIGUE
INTERNATIONALE CONTRE L'ANTISEMITISME - Paris 1931)
21
Le judaïsme dans ses origines et dans son expansion présente un
ensemble de sentiments, de notions et d'idées qui sont la source de
véritables systèmes religieux, politiques et sociaux; ces systèmes on a le
droit de les discuter et de les contester.
A un idéal qu'on réprouve dans toutes ses tendances n'a-t-on pas le droit
d'en opposer un autre? (G. Batault - Le problème Juif p. 11)
Deux conceptions antagonistes et irréconciliables s'affrontent en Occident
et l'une des deux triomphera ou périra chez tous les peuples de culture
occidentale sinon même dans le monde entier.
Nous ne discutons pas ici la valeur qualitative comparée de ces deux
conceptions; il n'y a pas, en effet, LA civilisation mais il y a DES
civilisations. Telle orientation bonne pour telle race peut être mauvaise
pour une autre, car la civilisation fait partie intégrante de la race, de la
religion, des traditions, toutes choses qu'on ne peut modifier à volonté:
c'est ainsi que toutes les tentatives faites pour occidentaliser l'Orient ont
produit des résultats aussi déplorables que celles qui avaient pour but
d'orientaliser l'Occident.
En ce sens, le triomphe des valeurs juives ne peut apporter que ruine et
désordre aux peuples de culture occidentale. Il n'est que de regarder
autour de nous pour le constater.
Il y a d'ailleurs des Juifs qui le reconnaissent:
Nous qui avions promis de vous mener vers un nouveau ciel, nous vous
avons finalement conduit dans un nouvel enfer.
a dit l'un d'eux et non des moindres.
(Oscar Levy - préface de G. Pitt Rivers - The World significance of the
russian revolution)
Or aujourd'hui le terrible problème juif est volontairement tenu dans
l'ombre par des moyens presque désespérés.
Plus que jamais l'étude du problème juif est d'une pressante actualité,
mais, pour des raisons qu'il ne m'appartient pas de déterminer, la
question juive est aussi, plus que jamais, tabou; on ne doit pas en parler,
encore moins l'étudier, tout au juste vous reconnaîtrait-on le droit de nier
qu'il existe. Ceux-là même qui devraient être les plus intéressés à trouver
une solution prétendent résoudre le problème par l'abstention et le
silence qui sont envisagés à la fois comme une saine méthode et comme
un idéal humanitaire élevé.
(G. Batault - Le problème Juif p. 253)
Cette politique d'Autruche ne résout rien, et si elle réussit à retarder la
réaction qui se dessine un peu partout, celle-ci n'en sera que plus
violente. Les méthodes d'intimidation et de violence sont un moyen
dangereux qui risque de se retourner contre ceux qui le mettent en
pratique, et l'heure approche où il faudra agir pour éviter une catastrophe
définitive.
La tâche n'est pas facile, certes, et elle dépasse le cadre d'une
compétence individuelle, mais, avant tout, il est indispensable de bien
connaître les éléments du problème; ce petit livre n'a pas d'autre but que
d'y contribuer.
Si les Juifs s'obstinent à orienter la civilisation dans la voie où elle est
engagée ils attireront la ruine sur l'occident et sur leurs propres têtes, car
ils sont eux-mêmes débordés par les forces qu'ils ont contribué à
déchaîner.
Faut-il ici rappeler cette phrase d'un écrivain juif que nous avons cité
dans cet ouvrage:
Au cours de son existence autonome le peuple juif a passé par de
nombreuses formes de gouvernement, mais il n'a jamais pu
s'accommoder d'aucune. De ce fait les Juifs n'ont pu maintenir leur Etat
parmi les Etats de l'Antiquité et ont dû fatalement devenir les ferments
révolutionnaires de l'univers.
(Elie Eberlin - Les Juifs d'aujourd'hui p. 143)
Un peuple qui n'est pas capable de se diriger lui-même est mal venu à
vouloir régir le monde, et c'est cependant le paradoxe que nous sommes
obligés de constater.
LA VRAIE SOLUTION DE LA QUESTION JUIVE NE CONSISTE PAS A
VOULOIR MODIFIER LA MENTALITE JUIVE MAIS A REDRESSER LA NÔTRE
et tant qu'on n'y sera pas parvenu tout ce que l'on tentera sera inutile et
vain.
22
Vous reprochez toujours aux Juifs de tout acheter - disait George Pioch,
un de leur défenseurs - mais pourquoi êtes-vous tous à vendre?
Pendant deux mille ans les Juifs ont vécu au milieu des nations
occidentales, à peine moins nombreux que de nos jours, et pendant deux
mille ans ils sont demeurés impuissants. Pourquoi aujourd'hui occupentils partout les avenues du pouvoir ?
Parce que sous la duperie de formules insidieuses et séduisantes,
l'occident s'est laissé, à son insu, pénétrer et imprégner par la mentalité
judaïque, mentalité qui a commencé à se manifester lors de la Réforme et
a triomphé par la Révolution française sous son triple aspect politique,
social et religieux - démocratie, mercantilisme industriel et matérialisme avec comme conséquence la domination d'Israël.
Les lignes qui suivent concernent l'Autriche du temps des Habsbourg,
mais elles pourraient avec une actualité saisissante s'appliquer à maints
autres pays:
Les Juifs n'étaient rien en Autriche avant 1848. Actuellement ils jouent
dans l'Empire des Habsbourg un rôle dominant. L'on peut dire, sans
exagération aucune, qu'ils en ont fait la conquête... La révolution n'a
profité qu'à eux seuls. Il a semblé vraiment que les Viennois, en
construisant des barricades et en bravant la mitraille des soldats
impériaux, n'avaient en vue que de détruire les digues élevées par la
prévoyance du passé contre les flots envahissants de la peste sémitique.
Ouvriers et étu- diants, unis pour la lutte, ont tout simplement édifié le
pont sur lequel Israël est passé, marchant la tête haute à la domination
de l'Empire. Pour remercier de lui avoir donné la liberté, le peuple juif les
a conduit au servage. (F. Trocase - L'Autriche juive p. 124/125)
Comment et pourquoi? Parce que la Démocratie n'est pas seulement une
forme de gouvernement.
Il s'agit de bien plus encore, en effet, que d'une crise politique: la nature
même de l'homme est en question, son origine et sa fin. Le problème est
d'ordre religieux, et on ne l'éludera pas dans un compromis mensonger.
Deux mystiques s'affrontent irréductibles. Nous touchons à la fin de
l'équivoque qui dure depuis cent cinquante ans...
C'est un fait historique que sur les ruines de la chrétienté, sapée d'abord
par le protestantisme, s'est élevée progressivement (cela s'est justement
appelé le progrès des lumières) une croyance en une humanité infaillible
et autonome, ne recevant de lois que d'elle-même, et, en théorie,
n'obéissant qu'à elle-même, littéralement la religion de l'homme mis à la
place de Dieu et se faisant adorer comme s'il était Dieu... Or la loi
n'appartient qu'à Dieu. Quand l'homme s'en empare elle se retourne
contre lui et le dévore. C'est ce que nous voyons aujourd'hui. (R. ValleryRadot - Le temps de la colère p. 281/290)
Dans le domaine social, les influences juives ont produit d'une part le
mercantilisme industriel et d'autre part le socialisme marxiste, inspirés
tous deux et dominés par une conception matérialiste économique du
monde. Tant qu'elle subsistera les Juifs domineront, à moins que les
élèves ne rejoi- gnent leurs maîtres, alors, seuls survivants d'un monde
autrefois civilisé, il ne restera plus aux fauves de la Jungle économique
qu'à se dévorer entre eux.
Dans le domaine religieux enfin, trop d'hommes se sont tournés
frénétiquement vers un idéal de jouissance purement matérielle et
terrestre, perdant de vue les grandes idées de devoir et de sacrifice.
Et tout ceci réuni nous a menés au désordre moderne et aux ruines qui
s'accumulent de toutes parts autour de nous.
Alors?
Alors il faudra revenir aux sources profonde de la civilisation occidentale,
qui a eu sa plus belle époque dans la chevalerie du moyen âge. Tâche
d'autant plus difficile que les masses intoxiquées par la propagande juive
se montrent les défenseurs fanatiques des conceptions qui les mènent à
la ruine.
Tâche gigantesque, mais quelle noble tâche fut jamais facile? [Note: Sur
les grandes lignes de la lutte à entreprendre, voir L. de Poncins - Refusé
par la presse, chapitre: Nationalisme et universalisme]
Tâche impossible, dira-t-on, et dans ce cas il n'y aurait donc qu'à attendre
l'écroulement définitif, car "La nature n'accepte pas d'excuses; elle veut
des résultats, et quand ils manquent elle inflige inexorablement ses
pénalités."
Les races occidentales, qui ont donné tant de preuves d'énergie et de
sacrifice au cours de la dernière guerre, seraient-elles au bout de leur
effort ?
23
Nous ne le croyons pas. Nous sommes engagés dans une voie contraire à
nos traditions séculaires et nous en subissons aujourd'hui les
conséquences. A nous d'effectuer le redressement qui montrera une fois
de plus au monde les sursauts imprévus de volonté dont notre race s'est
toujours révélée capable.
Déjà, de toutes parts, les protestations s'élèvent, les milieux intellectuels
s'émeuvent. Après Ber- nanos, voici à son tour, M. Vallery-Radot qui jette
publiquement le cri d'alarme.
Peut-être le rôle de la France est-il fini, entendons-nous dire, et non par
les plus lâches... D'autres peuples se lèvent...
S'il était vrai que la France eût pour toujours renoncé à sa vocation, cette
vocation de l'honneur, fleur de la fidélité, qu'elle avait mission de
maintenir dans un monde de trafiquants et d'usuriers, s'il n'y avait plus
de fils de son sang pour garder cet héritage, ci ce sommeil affreux était le
signe précurseur de sa mort, la nuit se ferait sur la terre, car, seul, cet
esprit chevaleresque pour lequel un Père de Foucauld, un Psichari, un
Péguy, un Augustin Cochin, tant d'autres, ont encore témoigné d'une
manière insigne, peut refouler cet esprit sémite qui ne conçoit que l'achat
et la vente de tous les royaumes du monde et dont la sordide convoitise a
gagné toute la race aryenne. La France manque au monde. C'est parce
qu'elle n'est plus française qu'elle a perdu l'audience de l'Europe. Les
autres nations ne traitent plus avec la France, mais avec je ne sais quel
fantôme grotesque sorti de l'Urne imbécile, sorte de double anonyme et
irresponsable évoqué par ses ignorances, ses peurs, ses légèretés; et
pendant qu'elle est ainsi en catalepsie, peut-être déjà l'ont-elles mise à
l'encan.
Ah! qui la réveillera ?
(R. Vallery-Radot - Article paru dans Le Figaro 29.7.1932)
On dit que l'occident moderne est chrétien, mais c'est là une erreur:
l'esprit moderne est antichrétien parce qu'il est essentiellement
antireligieux; et il est antireligieux parce que plus généralement encore il
est antitraditionnel; c'est là ce qui constitue son caractère propre, ce qui
le fait être ce qu'il est.
L'Occident a été chrétien au moyen âge, mais il ne l'est plus; si l'on dit
qu'il peut encore le rede- venir, nul ne souhaite plus que nous qu'il en soit
ainsi et que cela arrive un jour plus proche que ne le ferait penser tout ce
que nous voyons autour de nous, mais qu'on ne s'y trompe pas, ce jour-là
le monde moderne aura vécu. (René Guénon - La crise du monde
moderne p. 197/201).
Ces lignes acquièrent toute leur valeur, si l'on tient compte du fait que
leur auteur est un orientaliste hindouiste [note du copiste: Avant de se
convertir à l'Islam; il est d'ailleurs mort au Caire en 1951 sous le
pseudonyme de Sheik Abdel Wahed Yahia] et qu'il étudie la crise du
monde occidental en observateur entièrement dégagé de toute attache
confessionnelle.
L'heure est venue de mener à l'assaut du Veau d'Or toutes les forces
spirituelles du monde coalisées.
EDITIONS BOSSARD - PARIS - 1932 PLAN DE L'OUVRAGE
Pages
1 La question juive.
2 La race juive.
2 La religion juive.
4 Les organisations juives.
5 L'internationale du sang.
8 L'internationale de l'or.
10 L'alliance de la Finance et de la Révolution.
13 L'influence juive dans le monde moderne.
14 La judaïsation du monde.
16 Conclusion.
BIBLIOGRAPHIE DES OUVRAGES CITES
24
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paru dans Italia Literraria
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inside story of the peace
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quinquenal de Staline - Paris - Valois - 1931. VIATOR - Article de la Revue des
Deux Mondes
Paris - ler juillet 1929. Vu - Numéro spécial - L'énigme allemande
avril 1932
25
[pcc. Michel Mottet - 10/11 septembre 1994. L'édition originale compte
108 pages]
cimetière de la Rua D. Afonso III, à Lisbonne.23/06/2014 16:01:00
Diário da República, 1.a série — N.o 41 — 27 février 2015
MINISTÈRE DE LA JUSTICE
Décret-loi no 30-A/2015 du 27 février 2015
Sont dénommés juifs séfarades les juifs descendants des anciennes et
traditionnelles communautés juives de la péninsule ibérique.
La présence de ces communautés dans la péninsule ibérique est très
ancienne, elle précède la formation des royaumes ibériques chrétiens, à
l'image du Portugal à partir du 12e siècle.
À partir de la fin du XVe siècle, suite à l'édit de l'Alhambra de 1492, ces
communautés juives ont subi des persécutions de la part de l'Inquisition
espagnole, une grande partie de leurs membres s'est alors réfugiée au
Portugal.
Cependant, le Roi D. Manuel, qui avait initialement promulgué une loi leur
garantissant une protection, a décidé, à partir de 1496, d'expulser tous
les juifs séfarades (également connus sous le nom de marranes) ne se
soumettant pas au baptême catholique. Ainsi, de nombreux juifs
séfarades furent expulsés du Portugal à la fin du XVe et au début du XVIe
siècle.
Ces juifs péninsulaires se sont généralement installés dans des pays tels
que la Hollande, le Royaume-Uni et la Turquie, ainsi que dans des régions
du Nord de l'Afrique et, plus tard, dans des territoires américains,
notamment au Brésil, en Argentine, au Mexique et aux États-Unis
d'Amérique (USA).
Malgré les persécutions et l'éloignement de leur territoire ancestral,
beaucoup de juifs séfarades d'origine portugaise et leurs descendants ont
maintenu non seulement la langue portugaise mais également les rites
traditionnels de l'ancien culte juif au Portugal, en conservant, au cours
des générations leurs noms de famille, les objets et les documents
attestant de leur origine portugaise, au même titre qu'une forte relation
mémorielle les ayant conduits à s'appeler eux-mêmes « juifs portugais »
ou « juifs de la Nation Portugaise ».
Avec la « conversão em pé », nom plus connu de la conversion forcée des
juifs décrétée par D. Manuel, les juifs cessèrent officiellement d'exister au
Portugal, au profit des anciens et des nouveaux chrétiens, nouvelle
dénomination cachant l'origine juive.
Durant la période de l'Inquisition, un grand nombre de ces nouveaux
chrétiens et juifs portugais réussirent à s'échapper et à sortir du
royaume, pour s'établir dans certaines régions du pourtour méditerranéen
(Gibraltar, Maroc, Sud de la France, Italie, Croatie, Grèce, Turquie, Syrie,
Jordanie, Égypte, Lybie, Tunisie et Algérie), du nord de l'Europe (Londres,
Nantes, Paris, Anvers, Bruxelles, Rotterdam et Amsterdam), au Brésil,
aux Antilles et aux États-Unis d'Amérique, entre autres, en y créant des
communautés très réputées et en construisant d'importantes synagogues
à l'instar de la Synagogue Portugaise d'Amsterdam, la Synagogue
Shearith Israël de New York, la Synagogue Bevis Marks de Londres, la
Synagogue de Touro à Newport (Rhode Island - USA), la Synagogue
Portugaise de Montréal et le Synagogue Tzur Israël à Récife.
coreligionnaires», l'actuel cimetière de la Rua D. Afonso III, à Lisbonne.
Beaucoup de noms de famille juifs séfarades conservent encore
aujourd'hui leur origine portugaise bien que, dans certains cas, ils soient
mélangés au castillan.
La diaspora présente en Hollande et au Royaume- Uni conserve, entre
autres, des noms de familles tels que : Abrantes, Aguilar, Andrade,
Brandão, Brito, Bueno, Cardoso, Carvalho, Castro, Costa, Coutinho,
Dourado, Fonseca, Furtado, Gomes, Gouveia, Granjo, Henriques, Lara,
Marques, Melo e Prado, Mesquita, Mendes, Neto, Nunes, Pereira, Pinheiro,
Rodrigues, Rosa, Sarmento, Silva, Soares, Teixeira et Teles.
La diaspora présente en Amérique Latine conserve, par exemple, des
noms tels que : Almeida, Avelar, Bravo, Carvajal, Crespo, Duarte,
Ferreira, Franco, Gato, Gonçalves, Guerreiro, Leão, Lopes, Leiria, Lobo,
Lousada, Machorro, Martins, Montesino, Moreno, Mota, Macias, Miranda,
Oliveira, Osório, Pardo, Pina, Pinto, Pimentel, Pizarro, Querido, Rei,
Ribeiro, Salvador, Torres et Viana.
Par ailleurs, d'autres descendants de juifs séfarades d'origine portugaise
situés dans d'autres régions du monde conservent, outre les noms
indiqués précédemment, les noms suivants : Amorim, Azevedo, Álvares,
Barros, Basto, Belmonte, Cáceres, Caetano, Campos, Carneiro, Cruz,
Dias, Duarte, Elias, Estrela, Gaiola, Josué, Lemos, Lombroso, Lopes,
Machado, Mascarenhas, Mattos, Meira, Mello e Canto, Mendes da Costa,
Miranda, Morão, Morões, Mota, Moucada, Negro, Oliveira, Osório (ou
Ozório), Paiva, Pilão, Pinto, Pessoa, Preto, Souza, Vaz et Vargas.
Outre les noms de famille et l'usage de la langue portugaise, notamment
dans les rites, il existe des descendants juifs séfarades portugais qui,
aujourd'hui encore, parlent entre eux le ladino, langue utilisée par les
séfarades expulsés d'Espagne et du Portugal au XVe siècle, dérivée du
castillan et du portugais et actuellement parlée par près de 150 000
personnes au sein de communautés présentes en Israël, Turquie,
ancienne Yougoslavie, Grèce, Maroc et Amérique, entre autres lieux.
Ce texte de loi permet l'exercice du droit au retour des descendants juifs
séfarades d'origine portugaise souhaitant, par l'acquisition de la
nationalité portugaise par naturalisation, être intégrés dans la
communauté nationale, avec les droits et devoirs inhérents.
Ont été consultés, à titre facultatif, la Communauté Israélite de Lisbonne,
la Communauté Israélite de Porto, le Conseil Supérieur de la
Magistrature, le Conseil Supérieur des Tribunaux Administratifs et
Fiscaux, le Conseil Supérieur du Ministère Public, l'Ordre des Avocats,
l'Ordre des Notaires, la Chambre des Avocats, l'Association Syndicale des
Conservateurs des Registres et le Conseil des Officiers de Justice.
Ont été entendus, à titre facultatif, la Communauté Juive de Belmonte,
l'Association Syndicale des Juifs Portugais, le Syndicat des Magistrats du
Ministère Public, l'Association Syndicale des Officiers des
Ainsi :
En vertu des dispositions de l'article 2 de la loi organique n° 1/2013, du
29 juillet et conformément à l'alinéa a) du paragraphe 1 de l'article 198
de la Constitution, le Gouvernement décrète :
Article premier
Objet
Le présent texte de loi procède à la seconde modification du Règlement
de la Nationalité Portugaise, adopté par le Décret-loi n° 237 -A/2006, du
14 décembre 2006, modifié par le Décret-loi n° 43/2013, du 1er avril
2013, permettant la concession de la nationalité portugaise, par
naturalisation, aux descendants de juifs séfarades.
Article 2
Avenant au Règlement de la Nationalité Portugaise
L'article 24 -A est ajouté au Règlement de la Nationalité Portugaise,
adopté par le Décret-loi n° 237 -A/2006, du 14 décembre 2006, modifié
par le Décret- loi n° 43/2013, du 1er avril 2013, selon la rédaction
suivante :
« Article 24 -A
Naturalisation d'étrangers descendants de juifs séfarades
portugais
1 - Le Gouvernement peut concéder la nationalité portugaise, par
naturalisation, aux descendants de juifs séfarades, lorsqu'ils remplissent
les critères suivants :
a)Être majeurs ou émancipés au regard de la loi portugaise ;
b)Ne pas avoir été condamnés, en force de chose jugée, pour avoir
commis un crime passible d'une peine de prison d'un maximum égal ou
supérieur à trois ans, selon la loi portugaise.
2 - La requête présentée par l'intéressé doit présenter et justifier les
circonstances déterminant la tradition d'appartenance à une communauté
séfarade d'origine portugaise, notamment, les noms de famille, la langue
parlée par la famille, la descendance directe ou le lien familial au niveau
des liens collatéraux du parent commun à partir de la communauté
d'origine portugaise.
3 - La demande est instruite à l'aide des documents suivants, sans
préjudice de la dispense de leur présentation par l'intéressé selon les
termes de l'article 37 :
a)Certificat de naissance ;
b)Certificats du casier judiciaire délivrés par les services portugais
compétents, par le pays de naissance et de nationalité, ainsi que les pays
où il a résidé et réside, ceux-ci doivent être certifiés lorsqu'ils sont
délivrés par des autorités étrangères ;
c)Certificat de communauté juive accompagné du statut de personne
morale religieuse, enracinée
Diário da República, 1.a série — N.o 41 — 27 février 2015 1246-(93)
séfarade d'origine portugaise, matérialisée, notamment, par le nom de
famille, la langue familiale, la généalogie et la mémoire familiale.
4 - Le certificat évoqué à l'alinéa c) du numéro précédent doit contenir le
nom complet, la date et le lieu de naissance, la filiation, la nationalité et
la résidence du demandeur, ainsi que l'indication de la descendance
directe ou de la relation familiale dans la ligne collatérale de parent
commun à partir de la communauté séfarade d'origine portugaise,
accompagné de tous les éléments de preuve.
5 - En l'absence du certificat évoqué à l'alinéa c) du paragraphe 3,
démontrant la descendance directe ou la relation familiale dans la ligne
collatérale de parent commun à partir de la communauté séfarade
d'origine portugaise et la tradition d'appartenance à une communauté
séfarade d'origine portugaise, les moyens de preuve suivants sont admis
:
a)Document certifié, délivré par la communauté juive à laquelle
appartient le demandeur, attestant de l'utilisation par celui-ci
d'expressions en portugais dans des rites juifs ou du ladino, comme
langue parlée par lui-même au sein de cette communauté ;
b)Registres documentaires certifiés, tels que les registres de synagogues
et cimetières juifs, ainsi que des titres de résidence, titres de propriété,
testaments et autres justificatifs de lien familial du demandeur, par voie
de descendance directe ou de lien familiale dans la ligne collatérale de
parent commun à partir de la communauté séfarade d'origine portugaise.
6 - En cas de doute quant à la l'authenticité du contenu des documents
délivrés à l'étranger, le membre du Gouvernement responsable du
secteur de la justice peut demander à la communauté juive à laquelle se
réfère à l'alinéa c) du paragraphe 3, un avis sur les moyens de preuve
présentés en vertu des dispositions énumérées dans le numéro
précédent.
Article 3
Entrée en vigueur
Le présent diplôme entre en vigueur le premier jour du mois suivant celui
de sa publication.
Lu et approuvé en Conseil des ministres du 29 janvier 2015. — Pedro
Passos Coelho — Rui Manuel Parente Chancerelle de Machete — Anabela
Maria Pinto de Miranda Rodrigues — Paula Maria von Hafe Teixeira da
Cruz — Nuno Paulo de Sousa Arrobas Crato — Luís Pedro Russo da Mota
Soares.
Promulgué le 24 février 2015. À faire paraître.
Le Président de la République, ANÍBAL CAVACO SILVA.
23.06.2014 16:01:00
Porto: un havre de paix pour les juifs d’Europe – vidéos ?
Kadoorie Synagogue
Synagogue à Porto, Portugal
Adresse : Portugal, R. de Guerra Junqueiro 340, 4150-386 Porto, Portugal
Date d'ouverture : 1938
Téléphone : +351 911 768 596
Style architectural : Mouvement moderne
Affiliation : Judaïsme orthodoxe Wikipédia
Nombre de places : 350
La communauté de la ville de Porto prévoit une forte augmentation de la
population juive dans les années à venir
Chaque vendredi au début du shabbat, l’imposante synagogue de Porto
s’anime de discussions en anglais, français, espagnol ou portugais: la
petite communauté israélite du nord du Portugal, disparue au XVe siècle,
renaît en s’ouvrant aux Juifs qui se sentent menacés en Europe et
ailleurs.
image:
http://fr.visitportoandnorth.travel/var/porto_norte/storage/images/portoand-the-north/visit/artigos/the-jewish-inheritance-in-porto-anddouro/442134-1-eng-US/Heritage-judaique-a-Porto-et-dans-la-region-duDouro.png
« L’antisémitisme progresse en Europe mais Porto semble être un havre
de paix: il y fait bon être juif », affirme Sam Elijah, le président de la
communauté qui ne comptait qu’une vingtaine de membres il y a quatre
ans et en dénombre 200 aujourd’hui, de 21 nationalités différentes.
image: http://www.picbleu.fr/uploads/documents/53c62c5f353e6.jpg
La communauté n’hésite pas à faire la publicité de la ville à l’étranger et
prévoit une forte augmentation de la population juive dans les années à
venir, en provenance surtout de France et de Turquie.
Les Zekri, couple d’une trentaine d’années, ont sauté le pas avec leurs
deux filles de trois et cinq ans en août 2015. Ils font partie des 50 Juifs
français déjà installés dans la grande ville du nord du Portugal.
Après avoir vécu en Israël, la famille s’était installée à Toulouse pour y
« soutenir la communauté après les attentats de mars 2012 ». Le
djihadiste Mohamed Merah venait d’assassiner trois enfants et un
enseignant dans une école juive de cette ville du sud-ouest de la France.
« Nous avons vécu l’antisémitisme de près, c’est aussi la raison de notre
déménagement » à Porto, raconte M. Zekri, qui préfère taire son prénom.
Ce vendredi de septembre, cette famille pratiquante s’affaire à préparer le
shabbat, pendant lequel la traditionjuive interdit de travailler, d’utiliser
l’électricité ou encore de conduire.
« On aime les Juifs »
Cuisiner à l’avance, régler les minuteurs pour éteindre les lampes à
l’heure voulue… « C’est toujours un peu la course, mais après c’est le
repos total », explique le père de famille.
« Ici, je me balade sans souci en kippa et il m’arrive assez souvent que
les gens m’arrêtent et me disent ‘on aime les Juifs’. Je n’ai jamais
entendu ce genre de propos ailleurs, en France ou en Europe », remarque
M. Zekri, qui poursuit à Porto des études de médecine dentaire.
Fin septembre, une première famille arrivera de Turquie grâce à une loi
entrée en vigueur en 2015 – similaire à une loi espagnole – qui offre aux
Juifs séfarades la nationalité portugaise en guise de réparation pour les
expulsions et les persécutions subies par leurs ancêtres à la fin du XVe
siècle.
D’autres se préparent à suivre le mouvement. Au total, 500 descendants
de Juifs expulsés ont déjà obtenu la citoyenneté portugaise par
l’intermédiaire de la communauté de Porto, dont environ 70% de Turcs.
Arrivé d’Israël en 2007 avec sa femme et sa fille, Eliran Graedge fait
partie des précurseurs. Aujourd’hui, il dit se sentir portugais: « C’est un
pays merveilleux pour y vivre ».
Les Juifs qui rejoignent Porto viennent d’Europe et du Moyen-Orient, mais
aussi d’Asie ou encore d’Amérique.
Dan Capriles, 39 ans, a quitté la Colombie sans regret. Il apprécie les
habitants de Porto, qui « savent que les Juifs ont toujours fait partie de
l’histoire de la ville ».
Un rabbin polyglotte
A l’ouverture du shabbat, Ashkénazes (Juifs dont les familles sont
originaires d’Allemagne et d’Europe de l’Est) et Séfarades (Juifs aux
racines méditerranéennes) se retrouvent à la synagogue pour prier en
hébreu.
« La difficulté de la langue surgit au moment du drashot (sermon) »,
reconnaît le rabbin Daniel Litvak, qui explique prêcher en hébreu,
espagnol ou anglais en fonction de « la majorité des personnes
présentes ».
Nombreux sont ceux qui ne fréquentent pas la synagogue lors des
cérémonies religieuses, mais la bâtisse, située non loin du centre de
Porto, reste un lieu de rencontre et voit fleurir des services essentiels au
développement de la communauté.
On y trouve depuis peu une supérette vendant des produits casher, une
crèche, et une école doit bientôt ouvrir. Au premier étage, un musée
retrace l’histoire des Juifs dans la ville. Une table de ping-pong est
installée dans le hall et fait le bonheur des jeunes pendant le shabbat.
Impressionnant mélange des styles art déco et marocain, tapissée à
l’intérieur d’Azulejos, ces carreaux de faïence typiquement portugais, elle
est présentée comme la plus grande synagogue de la péninsule ibérique
et a été complètement rénovée en 2012 grâce à des donateurs du monde
entier.
Selon la communauté, Porto a aussi accueilli 10.000 touristes juifs en
2015, un chiffre qui a bondi en quatre ans.
Situé à quelques pas de la synagogue, l’hôtel Da Musica s’est adapté pour
répondre aux besoins des plus pratiquants.
« Nous avons une deuxième cuisine séparée, qui prépare des repas
casher », explique Liliana Castanheira, la gérante. « Et pendant le
shabbat, les portes automatiques de l’hôtel restent ouvertes en
permanence, pour que les clients n’aient pas à utiliser l’électricité ».
www.i24news.fr, 16/09/2016, 07:46:35, MIS À JOUR LE 16/09/2016,
07:49:46
Écrit par AFP
Important port maritime et bourg commercial, la ville de Porto fut l’une
des villes dans laquelle les juifs s’installèrent au Portugal. L’histoire de la
communauté juive dans cette capitale de la région nord est indissociable
de la propre histoire de la présence hébraïque sur le territoire portugais.
Dans le Douro, il existe des villages et villes ayant autrefois abrité
d’importantes communautés juives. Pendant vos vacances, consacrez
trois jours à la découverte d’un patrimoine riche en mémoires évocatrices
d’une communauté établie dans le pays entre le Vème et le XVème siècle.
Les juifs séfarades ont beaucoup apporté, sous différentes formes, à la
culture portugaise pendant cette période et la ville de Porto et la région
du Douro, au sein de laquelle la ville de Lamego abrite l’une des plus
grandes communautés juives existantes entre les fleuves Douro et Tage,
n’ont pas échappé à cette influence.
Sous la protection de la monarchie, les juifs – philosophes, humanistes,
scientifiques et commerçants –, ont été influents à différents moments
importants de l’Histoire portugaise, notamment pour leur contribution
financière et scientifique à l’époque des grandes Découvertes.
Le judaïsme a continué à être pratiqué en secret malgré l’édit d’expulsion
des Juifs promulgué par les rois portugais, à la suite de l’édit signé en
Espagne en 1496. S’il est vrai que quelques juifs se convertirent à
l’époque au catholicisme, devenus les nouveaux chrétiens, et que
d’autres quittèrent le pays, bon nombre d’entre eux, au contraire,
restèrent et pratiquèrent leur foi en secret.
De ces temps-là, subsistent les marques et inscriptions symboliques dans
les zones des anciennes juiveries – observez les mezouzot sculptées sur
les jambages en pierre des bâtiments; ces parchemins enroulés dans des
boîtiers en bois, verre ou métal constituent un symbole de la foi juive
digne de respect – et le nom des rues qui indiquent la présence d’une
communauté juive – telles que rua Nova [rue nouvelle] rua Direita [rue
Droite], rua da Estrela[rue de l’Étoile], ou rua Espinosa [rue Spinoza].
Les différentes juiveries de PortoDécouvrez le Porto judaïque et
parcourez les rues, où s’est formée et développée une communauté née,
semble-t-il, avant même la fondation du Portugal. Le quartier juif de la
ville se trouvait en plein cœur du bourg, situé au XIIème siècle à proximité
de la Cathédrale, dans la zone aujourd’hui délimitée par les ruines du
Couvent de Monchique, par la Tour dos Clérigos, par la Cathédrale,
l’édifice de la Douane de Porto et par la place et le tunnel de la zone
riveraine (Quartier de Ribeira) – où subsistent quelques autels juifs, au
sein de propriétés privées.
En une journée, vous parviendrez à parcourir tous ces lieux et pénétrer
dans quelques-uns des monuments emblématiques de la ville.
La première synagogue de Porto se dressait à l’époque dans l’actuelle rua
de Santana et, au fur et à mesure que la ville s’est développée, la
communauté juive s’est installée en direction du fleuve. Suivez ce
parcours jusqu’à la place da Ribeira et ses rues adjacentes, où d’illustres
juifs vivaient en ces temps: les physiciens, les orfèvres, les grands
commerçants. Si vous devez reprendre des forces, détendez-vous sur
l’une des agréables terrasses donnant sur le fleuve et admirez le pont D.
Luís I et le paysage formé par les dépôts et caves de vin de Porto, sur la
rive sud du Douro.
Continuez à pied jusqu’à la zone où se trouve le Palais de la bourse
(Palácio da Bolsa) et l’ancien marché Mercado Ferreira Borges. Là, se
trouvait un autre quartier juif de la ville, doté, au centre, d’une
synagogue, dans l’actuelle rue do Comércio do Porto.
Poursuivez votre promenade jusqu’à Miragaia et parcourez la zone de
Monchique, où fut érigée, au XIVème siècle, une synagogue, dont subsiste
une belle inscription gardée dans le Musée archéologique do Carmo, à
Lisbonne. Sur quelques jambages, vous trouverez des croix chrétiennes
sculptées par les juifs sur les pierres de leur maison pour indiquer que des
nouveaux chrétiens y vivaient.
Si vous poursuivez en direction de l’édifice de l’ancienne prison (Cadeia
da Relação) – qui abrite aujourd’hui le Centre portugais de la
Photographie –, vous passerez par l’ancienne juiverie nouvelle ou do
Olival, zone aujourd’hui délimitée par la rue de S. Bento da Vitória, les
escaliers da Vitória et la rue de Belomonte. Visitez le Monastère de S.
Bento da Vitória, construit sur des terrains de l’ancien quartier juif, et
arrêtez-vous au niveau du point de vue de la place Largo da Bateria da
Vitória pour admirer la vue sur l’ensemble des maisons et le Douro.
Dans le quartier de Boavista, dans lequel la vie judaïque se concentra aux
XVIIème et XVIIIèmesiècles, vous pourrez visiter la synagogue Kadoorie, un
temple juif construit à partir de 1929 et achevé 8 ans après. Également
appelée Synagogue Kadoorie Mekor Haim (“Source de la vie”), l’actuel
siège de la Communauté israélite de Porto est la plus grande synagogue
de la péninsule ibérique.
Revenez dans le centre historique de la ville et séjournez à l’Hôtel Carris
Porto Ribeira, un hôtel 4 étoiles qui occupe une partie d’un ensemble de
cinq édifices datant de l’époque romaine et du Moyen Âge, classés au
patrimoine national et faisant partie de l’ensemble instruit au patrimoine
mondial de l’UNESCO. À proximité, se trouve également le Pestana Porto,
autre hôtel 4 étoiles jouissant d’une vue sans pareil sur le fleuve Douro.
Les juifs dans la région du DouroAu cours de la matinée, partez à la
découverte du Douro et ne manquez pas de visiter Lamego, où les juifs
occupèrent initialement, à partir du XIVème siècle, la zone entre le château
et l’église de Santa Maria de Almacave. Au siècle suivant, deux quartiers
juifs existaient au sein de cette ville de la région du Douro: la juiverie
ancienne, près de la Porta do Sol, et la juiverie nouvelle, dans l’actuelle
rue Nova.
Malgré l’importance de la religion catholique à Lamego, plus de 400
habitants juifs vivaient dans ces deux quartiers en 1436. Dans la rue
Nova, observez une porte ogivale caractéristique, en granit, arborant
aujourd’hui une inscription chrétienne, pouvant indiquer l’emplacement de
l’ancienne synagogue.
Au cœur de la ville, l’Hôtel Lamego est une bonne option en termes
d’hébergement dans la région. Construit dans un ancien domaine, qui
abrite encore un petit palais de 1926, l’endroit est idéal pour profiter à la
fois du confort, de la tranquillité, de l’histoire et des saveurs de la Région
viticole du Haut-Douro.
Outre la ville de Lamego, dans la région connue pour son vin de Porto et
autres vins AOC (Appellation d’origine contrôlée) Douro, les centres
judaïques les plus représentatifs étaient autrefois Torre de Moncorvo, Vila
Flor, Freixo de Espada à Cinta, Vila Real et S. João da Pesqueira.
À Freixo de Espada à Cinta, admirez les nombreuses portes et fenêtres de
style manuélin de cette ville de la région de Trás-os-Montes faisant
frontière avec l’Espagne.
À
Vila Nova de Foz Côa, parcourez le quartier juif à
proximité du château et visitez la chapelle de Santa Quitéria, qui
remplace, rue do Castelo, l’ancienne synagogue.
À Freixo de Numão, ville ayant vu s’accroître la population juive à la suite
de l’expulsion des juifs d’Espagne, découvrez la Casa Judaica [maison
juive], une construction typique de l’époque, à proximité de la place largo
do Pelourinho.
Comment arriver
Pour le port, il ya des vols low cost, par exemple, Londres (Stansted et
Gatwick), Paris (Beauvais, Orly et Charles de Gaulle Vatry), Marseille,
Lille, Tours, Saint-Etienne, Bologne, Bordeaux, Lyon, Toulouse , Madrid,
Barcelone El Prat, Tenerife, Valence et Palma de Majorque.
En été, il ya des compagnies aériennes low cost de Liverpool, Las Palmas,
Carcassonne, Rodez et Nantes.
Avec des taux normaux, il ya des liaisons aériennes au départ de Londres
– Gatwick, Madrid, Barcelone et Paris – Orly.
L’aéroport international Francisco Sá Carneiro, la meilleure façon de
rejoindre le centre-ville de Porto est souterrain. Le trajet dure environ 30
minutes.
fr.visitportoandnorth.travel
En savoir plus sur http://www.jforum.fr/porto-un-havre-de-paix-pour-lesjuifs-deurope-videos.html#RsdRoFdEWcK2bFyZ.99
23.06.2014 16:01:00
L’histoire méconnue des juifs de l’archipel du Cap Vert
By
Joel
Oct 29, 2017
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image: http://www.jforum.fr/wp-content/uploads/2017/10/Le-cap-vert577x330.jpg
La République du Cap-Vert, un archipel de dix îles, est située dans
l’océan Atlantique à environ 483 km des côtes du Sénégal, en
Afrique de l’Ouest.
image: http://www.amicale-des-deportes-auschwitz-et-birkenaurhone.asso.fr/wp-content/uploads/2011/04/cap-vert.jpg
La première implantation de Juifs dans les îles du Cap-Vert date du
XVème siècle, cet archipel désertique ne figurant sur les cartes que
depuis sa découverte par le navigateur Portugais Diégo Alfonso, en 1460.
En 1492, les Juifs espagnols sont confrontés à un cruel dilemme,
l’Inquisition leur offre le choix entre l’expulsion et la conversion.
La plupart furent contraints à l’exil, mais des milliers se convertirent au
christianisme tout en en suivant en secret les préceptes du judaïsme, ils
furent dénommés « Nouveaux Chrétiens » ou marranes (d’un vieux terme
espagnol signifiant cochon se référant à l’interdit religieux de manger du
porc).
L’antisémitisme ambiant ne faiblissant pas, ces Nouveaux Chrétiens
espagnols s’enfuirent vers le Portugal rejoignant les juifs déjà présents
dans ce pays. La population juive du Royaume devint très importante,
plus de 100.000 pour un Etat qui ne comptait qu’un million d’habitants.
La jalousie des autochtones envers ces nouveaux venus poussèrent les
rois portugais, Jean II et surtout Manuel Ier à chasser les Juifs. Ceux-ci
fuirent vers la France (Bordeaux, Bayonne), l’Empire Ottoman où les villes
du nord ouest de l’Europe (Anvers, Amsterdam, Londres) Des milliers
d’entre eux furent exilés vers les iles de Sao Tomé, Principe ou du Cap
Vert, que les rois portugais voulaient peupler.
Cependant, quelques nouveaux Chrétiens ou Juifs qui s’étaient convertis
au Christianisme entre 1391 et 1496 se trouvaient sans doute au CapVert avec les Portugais dès le 16e siècle. Comme ils avaient caché leur
identité juive de peur de l’Inquisition, aucun vestige de ces « conversos »
ne demeure.
Vers le milieu des années 1800, les Juifs marocains ont émigré
ouvertement au Cap-Vert, souvent via Gibraltar, à la recherche des
débouchés économiques. Alors que les Juifs avaient vécu plus ou moins
paisiblement au Maroc depuis plus de 2 000 ans, la détérioration des
conditions économiques au milieu des années 1800 a incité certains à
partir pour le Cap-Vert qui était un important centre commercial
transatlantique à cette époque.
Le Projet du patrimoine juif du Cap-Vert, Inc. se concentre sur la
deuxième vague plus vérifiable de l’immigration juive vers le Cap-Vert.
Ces Juifs séfarades se sont librement installés au Cap-Vert après que le
Portugal a aboli l’Inquisition en 1821 et qu’il a signé un traité de
commerce et de navigation en 1842 avec la Grande-Bretagne.
Comme de nombreux Juifs marocains faisaient du commerce à Gibraltar,
territoire britannique avoisinant, certains y avaient obtenu la nationalité
et ont voyagé à Cap-Vert avec un passeport britannique.
Les inscriptions en hébreu et en portugais sur les pierres tombales dans
les petits cimetières juifs à travers les îles indiquent que la majorité
venait des villes marocaines de Tanger, Tetuan, Rabat et Mogador
(aujourd’hui Essaouira), portant des noms sépharades distinctifs tels que
Anahory, Auday, Benoliel, Benrós, Benathar, Benchimol, Brigham, Cohen,
Levy, Maman, Pinto, Seruya et Wahnon.
Ces familles se sont principalement installées dans les îles de Santo
Antao, Sao Vicente, Boa Vista et Sao Tiago et se sont lancées dans le
commerce international, le transport, l’administration et d’autres activités
commerciales. Les Juifs vivaient, travaillaient, et prospéraient au CapVert.
Pourtant, comme ils étaient peu nombreux par rapport à la population
catholique majoritaire, le mariage mixte était très répandu. Suite à cette
assimilation, il n’y a pratiquement aucun Juif pratiquant au Cap-Vert de
nos jours. Pourtant, les descendants de ces familles, que ce soit au CapVert, aux États-Unis, au Portugal ou au Canada, sont très fiers de leur
ascendance juive.
Ils souhaitent honorer la mémoire de leurs aïeux en préservant les
cimetières et en documentant leur héritage. Le premier Premier Ministre
démocratiquement élu du Cap-Vert, S.E.M. Carlos Alberto Wahnon de
Carvalho Veiga, est d’origine juive.
image:
http://www.jeuneafrique.com/medias/2013/05/04/004052013113334000
000photo_1367655091829-1-0.jpg
Au Cap-Vert, retrouvailles juives dans un cimetière catholique
Beaucoup de descendants des familles juives se sont livrés activement à
collaborer aux divers volets de la mission du CVJHP, tels que fournir des
témoignages oraux et offrir du soutien technique et financier.
image: http://ourielpost.com/wp-content/uploads/2017/05/Le-cap-vert577x330.jpg
Source
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VIDEOMar 8, 2012Dans "Culture"
En savoir plus sur http://www.jforum.fr/lhistoire-meconnue-des-juifs-delarchipel-du-cap-vert.html#Jm0kVA13sO17byCI.99
23.06.2014 16:01:00
Découverte de la Lisbonne juive – vidéo
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Joel
Oct 29, 2017
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image: http://www.jforum.fr/wp-content/uploads/2017/10/image.jpg
Lisbonne est une ville paisible très agréable à visiter, où le soleil
est au rendez vous toute l’année.
Pour partir sur les traces de nos ancêtres juifs, Kosher in Lisbon, une
table d’hôte strictement casher sous la surveillance du rabbinat de
Lisbonne, située dans un environnement calme et reposant, avec vue
panoramique,et à proximité de la synagogue, en plein centre ville.
Kasher in Lisbon est Sous la responsabilité de Patricia et Joseph, un
couple de français installée à Lisbonne avec leur famille depuis 30
ans, membres dévoués de la communauté juive, ils vous raconteront
avec passion l’histoire singulière et passionnante de la communauté
Juive du Portugal au cours des siècles, et vous feront découvrir une
Lisbonne méconnue, des endroits insolites bien plus que les guides
touristiques habituels ne pourraient le faire.
image: http://lemonde.co.il/wpcontent/uploads/2017/06/www.tribunejuive.infolisbonne-4bef50ea1e48d9932fdbd4cbf8956f8eea527772b.jpg
Au Portugal, dès les quatrième et cinquième siècle, nous trouvons les
restes historiques d’une présence juive, c’est-à-dire bien avant la
formation du Royaume du Portugal lui-même, qui ne s’est formé qu’au
début du douzième Siècle.
Aujourd’hui kosher in Lisbon vous aidera à retrouver les traces des toutes
premières communautés juives de Lisbonne dès le douzième Siècle. Au
cours de cette promenade de découverte, le véritable passé juif de la ville
revient à la vie.
image: http://lemonde.co.il/wpcontent/uploads/2017/06/www.tribunejuive.infolisbonne-7f8bab1bdfb067a2741ebff4d7972a6b0562846d0.jpg
Vous suivrez un parcours moins fréquenté par les touristes, en
découvrant les faits historiques et les récits méconnus sur cette
communauté juive. Cette promenade a un rythme parfait, avec un
délicieux équilibre entre histoire et anecdotes;
Vous découvrirez non seulement le passé juif de Lisbonne, mais aussi les
plus belles vues de la ville.
La visite orchestrée par Patricia et Joseph vous conduira de la
première expulsion des Juifs de Portugal par les Wisigoths, jusqu’à
aujourd’hui, en passant par la période des treize et quinzième siècles et
l’inquisition portugaise.
image: http://lemonde.co.il/wpcontent/uploads/2017/06/www.tribunejuive.infolisbonne-5f970fdb918e0210bd6059d570d1f11972b72fbb0.jpg
Vous apprendrez le rôle Incroyable et surtout inconnu de la communauté
juive de Lisbonne pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais
aussi, histoire des Marranes portugais, dont les marques sont toujours
vivantes aujourd’hui dans le pays, pour ceux qui savent en découvrir les
codes.
image: http://www.tribunejuive.info/wpcontent/uploads/2014/12/lisbonne0123.jpeg
Ce périple vous mènera à la magnifique synagogue de Lisbonne (fermée
au public en dehors de ces visites guidées organisées), ainsi que les plus
beaux quartiers de Lisbonne: Bairro Alto, Baixa, Carmo, Chiado, Principe
Real, Rato et bien d’autres encore…
image: http://lemonde.co.il/wpcontent/uploads/2017/06/www.tribunejuive.infolisbonne-3299e624546c3f8bab3b171d5885ba56d88c26adb.jpg
Tous ces quartiers emblématiques de Lisbonne ont une relation étroite
avec la vie juive, et vos hôtes vous donneront les clés pour percer tous
les secrets de l’histoire de la communauté juive portugaise, totalement
méconnus du grand public. C’est une première introduction idéale à la
capitale portugaise, la meilleure façon de découvrir cette ville magnifique.
Alors, venez découvrir avec Patricia et Joseph la Lisbonne
juive authentique et inconnue…L’histoire fascinante des juifs
portugais vous sera finalement révélée. Cette visite se
fera au choix, en anglais, en français ou en portugais.
image: http://lemonde.co.il/wpcontent/uploads/2017/06/www.tribunejuive.infolisbonne-82690c94da6268d7a22d8a1ffc0de8059642d774e.jpg
Les Pré-réservations se font au minimum 3 jours à l’avance).
Les visites sont prévues du dimanche au Jeudi. Mais d’autres jours et
horaires sont possibles sur demande. Les réservations sont essentielles,
car les visites se réalisent en tout petit groupe (maximum 8 personnes).
Il est également possible d’organiser une visite totalement privée.
Consultez le livre d’or et vous aurez une idée de la qualité de l’accueil et
des services proposés par Kosher in Lisbon. Adaptation par Joël Guedj
La source de cette article se trouve sur ce
sitehttp://www.lisbonjewishtours.com/
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Lisbonne
En savoir plus sur http://www.jforum.fr/decouverte-de-la-lisbonne-juivevideo.html#v4p1FHKx7jV6P0XI.99
23.06.2014 16:01:00
Aristides de Sousa Mendes, le Juste portugais – vidéo
Consul du Portugal à Bordeaux en 1940, Aristides de Sousa Mendes
délivra des visas à tous les réfugiés qui se présentaient à lui. Bravant les
ordres donnés par Salazar, ce « juste » a permis ainsi à 30 000
personnes dont 10 000 juifs d’échapper au nazis.
Prostré, n’adressant plus la parole à ses proches, Aristides de Sousa
Mendes Do Ama-ral e Abranches, consul du Portugal à Bordeaux, ne
quittait plus son lit depuis trois jours.
Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.Désobéir , Aristides
de Sousa MendesErreur ! Référence de lien hypertexte non
valide.agor
Dans l’appartement du premier étage du quai Louis-XVIII, Angelina, sa
femme, José et Pedro, deux de ses enfants, s’interrogeaient. » Et puis,
raconte aujourd’hui Pedro, il s’est levé comme rasséréné et plein d’une
immense énergie, il a ouvert la porte de la chancellerie, et a dit, à haute
voix : « Désormais, je donnerai des visas à tout le monde, il n’y a plus de
nationalité, de race, de religion. » Commença alors, ce 16 juin 1940, »
la plus grande action de sauvetage menée par une seule personne
pendant l’Holocauste « , selon Yehuda Bauer. Trente mille personnes,
dont dix mille juifs, purent, en effet, échapper à la barbarie nazie grâce à
Aristides de Sousa Mendes.
Celui-ci, né le 19 juillet 1885 à Cabanas de Variato, à 350 km de
Lisbonne, dans une riche famille aristocratique, profondément catholique,
arrive à Bordeaux en 1938 après une carrière diplomatique qui l’a mené
de Zanzibar aux Etats-Unis en passant par le Brésil. Propriétaire d’un
superbe château dans sa ville natale, père de quatorze enfants, portant
beau, d’une élégance sobre, il a fait ses études à l’université de Coïmbra
avec Antonio de Oliveira Salazar, qui a installé un pouvoir autocratique à
Lisbonne en 1932.
En mai 1940, fuyant les forces allemandes, des centaines de milliers de
réfugiés se retrouvent à Bordeaux. Beaucoup se massent devant
l’ambassade du Portugal. En dépit de ses accointances idéologiques avec
les puissances de l’Axe, le pays est resté neutre. Pour tous ceux qui
craignent l’ombre terrible qui s’étend sur l’Europe, Lisbonne devient alors
la ville qu’il faut atteindre coûte que coûte. Les uns pour y rester, les
autres pour s’embarquer vers le Nouveau Monde. L’essentiel est de partir.
« Ils entraient et ils sortaient, témoigne Cesar Mendes, le neveu du
consul. Ils dormaient sur des chaises, sur le plancher sur des couvertures
(…). Même les bureaux du consul étaient bondés de réfugiés, épuisés,
fatigués à en mourir parce qu’ils avaient passé des jours et des nuits dans
la rue, dans l’escalier et, enfin, dans les bureaux. Ils ne pouvaient plus
satisfaire leurs besoins, ne mangeaient ni ne buvaient par crainte de
perdre leur place dans la queue. »
Dans « Le consul proscrit », le remarquable documentaire de Téréza Olga,
réalisé en coproduction par la Radio-Télévision portugaise et France 3
Aquitaine, le fils de Rabbi Jacob Kruger, un rabbin anversois, raconte
qu’Aristides de Sousa Mendes avait offert l’hospitalité à son père et à sa
famille, sans même les connaître. Et c’est la conversation entre le rabbin
et l’aristocrate catholique qui allait tout faire basculer. « Je vais essayer
de vous aider et de vous faire partir avec votre famille », dit Sousa
Mendes. « Ce n’est pas seulement moi qu’il faut aider, mais tous mes
frères qui risquent la mort », répond Rabbi Jacob Kruger. « Alors, raconte
Pedro Nunes Sousa Mendes, mon père sembla si fatigué ! Il se coucha et
resta prostré pendant trois jours. »
Et puis, tout d’un coup, après avoir décrété qu’il donnerait des visas à
tout le monde, Aristides de Sousa Mendes se met au travail. Aidé de
Rabbi Jacob Kruger et de sa femme, de ses deux fils les autres sont
restés au Portugal , il va, en quelques jours, signer des milliers de visas.
« Mon père, raconte le fils de Jacob Kruger, descendait dans la rue, sans
sa calotte, ce qui ne lui était jamais arrivé, prenait les passeports par
poignées, et les remontait pour les faire signer par Aristides. » La réserve
de formulaires est épuisée ? Qu’à cela ne tienne, on utilise des feuilles
blanches, puis des petits bouts de papier. L’essentiel est que chaque visa
porte le sceau consulaire et la signature de Sousa Mendes.
Celui-ci signe de huit heures à trois heures du matin. Parmi les milliers
d’anonymes, quelques personnes célèbres. Charles Oulmont, écrivain et
professeur à la Sorbonne, très riche, qui, selon Cesar Mendes, avait avec
lui « quatre sacs de pommes de terre pleins d’or pur » et promit à Sousa
Mendes la moitié de sa fortune pour obtenir des visas. Otto de
Habsbourg, qui se souvient « des milliers de documents estampillés ».
Plusieurs ministres du gouvernement belge en exil.
Le pianiste Norbert Gingold. Salvador Dali, qui, avec Julien Green ou
Jacques Audiberti, se trouvait aussi à Bordeaux en 1940, a
vraisemblablement obtenu un visa signé Sousa Mendes pour se rendre à
Lisbonne puis à New York. Retrouvé par Téréza Olga, Henri Zvi Deutsch
résume tout en une seule phrase : « Il y avait l’espoir de ceux qui
montaient l’escalier du consulat du Portugal et la joie de ceux qui
redescendaient avec leur visa en main. »
A Lisbonne, les autorités s’inquiètent. Et font savoir à Aristides que
« toute autre erreur sera considérée comme de la désobéissance et
entraînera un procès disciplinaire ». Salazar, qui cumulait alors les
fonctions de premier ministre et de ministre des affaires étrangères, avait
donné l’ordre aux consulats portugais de ne pas délivrer de visa aux
personnes arrivant des pays de l’Est envahis par les Allemands, aux
« suspects d’activités politiques contre le nazisme » et aux juifs. Il faut
éviter l’entrée au Portugal des « gens indignes ». Sousa Mendes, lui,
s’appuie sur la Constitution de son pays, qui nie toute discrimination.
« S’il me faut désobéir, ajoute le consul, je préfère que ce soit à un ordre
des hommes qu’à un ordre de Dieu. » Il se sent investi d’une mission.
« Si autant de juifs, ajoutera-t-il, peuvent souffrir au nom d’un
catholique, Hitler, il n’y a rien de choquant à ce qu’un autre catholique
souffre pour tant de juifs. »
Le 22 juin, la France capitule. Les réfugiés de Bordeaux savent qu’ils n’ont
plus que quelques jours, quelques heures, avant l’arrivée des Allemands.
Alors que le consul et son équipe improvisée accélèrent encore le rythme
de délivrance des visas, le gouvernement portugais envoie deux
fonctionnaires à Bordeaux pour ramener l’impétrant à Lisbonne, sous
prétexte de protéger sa sécurité. Sousa Mendes est obligé d’obtempérer.
Sur le chemin du retour, à Bayonne, le consul voit une foule amassée
devant le consulat du Portugal. Il fait arrêter la voiture, descend, et
demande des informations au vice-consul. Celui-ci, légaliste, respecte les
ordres du gouvernement. « Je suis encore votre supérieur », rétorque
Sousa Mendes, qui, avec le sceau du vice-consul, reprend la signature de
nouveaux visas. « Il donnait des visas, debout, dans les escaliers, et
même dans la rue », raconte une voisine de l’époque. « Nous avions mis
tous nos passeports dans un grand sac, témoigne David Bromberger, qui
était enfant à l’époque, et quelle ne fut pas notre joie, avec mes frères et
mes parents, de voir revenir le sac avec nos passeports estampillés ! »
Mis au courant, le ministre des affaires étrangères envoie à Bayonne un
homme de confiance de Salazar. Sousa Mendes repart. Au poste frontière
d’Hendaye, il voit des réfugiés, auxquels il avait donné des visas à
Bordeaux, qui ne peuvent entrer en Espagne, les frontières de la
péninsule ayant été fermées. « Mendes, écrit Gérald Clark, leur fait signe
de le suivre dans une petite auberge toute proche, où il réclama du papier
et se mit à fabriquer de nouveaux visas. » Des visas bien particuliers, en
fait quelques lignes sur papier libre, priant, « au nom du gouvernement
portugais, les autorités espagnoles de laisser le porteur traverser
librement leur territoire. « Seule la signature authentifie le document.
Le plus invraisemblable se produit alors. Mendes demande aux réfugiés
de le suivre et ordonne à son chauffeur de rouler tout doucement et de
prendre une route de campagne. Lors d’un précédent voyage, il avait
repéré un petit poste frontière, perdu, sans téléphone. L’extraordinaire
convoi se met alors en route, le consul dans sa voiture, suivi de plusieurs
centaines de réfugiés. « Je suis le consul du Portugal, ces gens possèdent
un visa conforme pour gagner le Portugal », dit Mendes au policier, qui
n’a pas encore reçu les nouvelles instructions de Madrid et laisse passer
tout le monde.
Le châtiment ne va pas tarder. Le 30 octobre 1940, Salazar condamne
Sousa Mendes à un an d’inactivité, à la diminution de moitié de ses
appointements, avant sa mise à la retraite. Cela, au terme d’un procès
disciplinaire, dont les pièces, mises sous scellés, car elles révélaient la
politique antisémite de Salazar, viennent d’être retrouvées. L’acte
d’accusation contre Mendes reproche notamment à celui-ci d’avoir
« déshonoré le Portugal devant les autorités espagnoles et devant les
forces allemandes d’occupation ». « Mon seul objectif était de sauver des
gens dont la souffrance était imprescriptible », répond Mendes dans sa
lettre de défense.
« J’ai toujours honoré, poursuit-il, la mission qui m’était confiée et
toujours défendu l’honneur de notre nom et son prestige. » Et de citer
une longue liste de ceux qu’il avait aidés : « Hommes d’Etat, professeurs,
princes de sang, femmes et enfants anonymes (…). J’ai toujours reçu
d’elles paroles de respect et de considération pour le Portugal, pays
hospitalier et accueillant, le seul en Europe où ils pouvaient trouver
tranquilité (…). Pour ma conscience, leurs paroles représentent la plus
précieuse récompense. » Sousa Mendes conclut : « Je ne pouvais faire
des distinctions entre les nationalités, les races ou les religions, étant
donné que j’obéissais à des raisons d’humanité qui, elles, ne font pas de
distinction entre les nationalités, les races ou les religions. »
Les sanctions, les humiliations, les mesquineries, vont alors tomber sur le
consul. Non seulement il est mis à la retraite, mais on lui interdit, à lui, le
juriste, de plaider. Il ne peut pas conduire, son permis ayant été délivré à
l’étranger. Grâce à l’aide de la communauté juive de Lisbonne, il peut
envoyer certains de ses enfants aux Etats-Unis, et deux de ses fils feront
partie des parachutistes qui sauteront sur la Normandie. On voit souvent
Sousa Mendes et sa famille à la cantine juive de Lisbonne. « J’aidais
souvent ma tante qui y travaillait, raconte Isaac Bitton. Un jour, nous
avons vu arriver un homme en costume noir et avec un chapeau ; éblouis
par sa prestance, nous lui avons dit que la salle à manger pour les
Portugais était à un autre étage et qu’ici, c’était pour les réfugiés. Il nous
a regardés, a souri et a dit : « Nous aussi, nous sommes des
réfugiés.« «
A la Libération, dans l’euphorie, Aristides de Sousa Mendes demande sa
réhabilitation. Si Salazar et son administration vantent l’aide du Portugal
aux réfugiés, ils n’ont pas pardonné au consul. Celui-ci demande au
cardinal-patriarche de Lisbonne d’intervenir auprès de Salazar. « Le
mieux serait de prier Notre-Dame de Fatima », répond le prélat. La vie de
Sousa Mendes va être de plus en plus difficile. Il a vendu tous ses biens,
beaucoup de ses amis l’abandonnent, sa femme meurt en 1948, sa
famille se disloque. Un seul de ses quatorze enfants reste au Portugal,
tous les autres émigrent, avec plus ou moins de bonheur. « Beaucoup
d’entre eux ont connu misère et désespoir », explique un des enfants,
Sebastien Mendes. Lorsqu’il meurt, le 3 avril 1954, à soixante-neuf ans,
dans l’hôpital tenu par les pères franciscains de Lisbonne, Aristides de
Sousa Mendes Do Amaral e Abranches n’a plus aucune tenue convenable
et c’est dans une bure de franciscain qu’il sera porté en terre.
En 1966, à Jérusalem, l’Institut Yad Vashem fait de Sousa Mendes un
« juste parmi les nations » et plante un arbre à sa mémoire. Il faudra
pourtant attendre 1987 près de cinquante ans après son départ de
Bordeaux ! pour que les autorités portugaises le réhabilitent. En 1974,
après la « révolution des oeillets » qui mit fin à la dictature, un
fonctionnaire du ministère des affaires étrangères demanda bien la
réhabilitation de Sousa Mendes, mais sa hiérarchie lui fit comprendre que
le consul avait commis la pire des fautes pour un fonctionnaire : la
désobéissance. En mars 1995, un sous-secrétaire d’Etat à l’immigration,
chargé de représenter le gouvernement à une cérémonie d’hommage à
Sousa Mendes, prit bien soin de préciser qu’il ne voulait pas « cautionner
par sa présence la manière dont ce consul s’était formellement acquitté
de ses fonctions ».
Le 4 juillet 1940, Oliveira Salazar n’avait-il pas reproché à Sousa Mendes
d’avoir osé « mettre ses impératifs de conscience au-delà de ses
obligations de fonctionnaire » ?
Tout était dit.
En savoir plus sur http://www.jforum.fr/aristides-de-sousa-mendes-lejuste-portugais-video.html#0WPeKj4SX02STa0V.99
23.06.2014 16:01:00
L’ambivalence du Général Franco envers les Juifs.
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Fév 6, 2014
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1940-1944.
Par Marc-André Chargueraud.
image: http://jforum.fr/wpcontent/uploads/IMG/jpg/monimage1391501337.jpg
Parmi les pays neutres d’Europe, l’Espagne de Franco a permis le
sauvetage du plus grand nombre de Juifs. Alors que 21 000 Juifs se sont
réfugiés en Suisse, 50 000 Juifs ont transité par l’Espagne vers la liberté 1-. Deux situations qui ne sont pas comparables. Les Juifs fuient avant
tout vers l’Espagne d’où ils peuvent continuer leur voyage au-delà des
mers. La Suisse reste pour eux un refuge sans issue, dangereusement et
régulièrement menacé d’invasion par la Wehrmacht -2-.
Pour un Juif l’Espagne est pourtant un pays hostile, où il ne faut pas
s’attarder. Les 6 000 Juifs qui se trouvent en Espagne au début de la
guerre civile ont tous dû s’exiler et le pays en 1939 est pratiquement «
sans Juifs» -3-. Le général Franco n’oublie pas que 8 000 Juifs étrangers
ont combattu contre lui dans les rangs des brigades internationales -4-.
En mars 1939, l’Espagne a conclu un pacte avec l’Allemagne qui
rapproche les deux pays sur les plans politique, militaire, et économique.
Ce même mois, l’Espagne signe le pacte Anti-Komintern qui lie
l’Allemagne, l’Italie et le Japon contre le communisme. A partir de fin
juillet 1941, 47 000 volontaires de la division Azul combattent avec les
Allemands sur le front russe -5-. Autant de circonstances inquiétantes qui
forcent les Juifs, qui ont réussi à y arriver, à quitter l’Espagne de Franco
aussi rapidement que possible.
Le désastre les a guettés à l’automne 1940. Le 13 octobre, Hitler a
rencontré Franco à Hendaye. Le Führer insiste alors, sans succès, pour
que ses troupes puissent passer par l’Espagne établir des bases
opérationnelles pour attaquer Gibraltar et envahir l’Afrique du Nord -6-.
Les tortionnaires de la Gestapo ont toujours suivi l’arrivée de l’armée
allemande.
image: http://jforum.fr/wp-content/uploads/IMG/jpg/981415-espagne-leregime-de-franco-a-fiche-les-juifs.jpg
L’Espagne, un pays dévasté par des années de guerre civile, n’est plus
qu’une nation ruinée et affamée. Plus de 100 000 républicains espagnols
encore réfugiés en France créent un climat de suspicion envers les Juifs
qui arrivent. Le gouvernement de Franco n’a pas les moyens matériels
d’en accueillir un grand nombre. Ils doivent, selon l’expression du
ministre des Affaires étrangères, passer dans « notre pays comme la
lumière passe à travers le verre, ne laissant aucune trace (…) en aucune
circonstance nous ne permettrons aux Juifs de rester en Espagne» -7-.
Cette convergence des intérêts de Franco et des réfugiés est
malheureusement très insuffisante pour assurer le salut d’un maximum
de Juifs. Encore faut-il qu’ils puissent fuir l’Europe occupée, qu’ils aient
trouvé un pays de destination finale et que Franco ne les aient pas
refoulés.
Les visas espagnols, portugais, américains et les titres de transport
nécessaires pour traverser légalement la frontière espagnole sont difficiles
à obtenir. En France l’amiral Darlan, Premier ministre, déclare pourtant le
25 juin 1941 que « tout doit être mis en œuvre pour le départ des Juifs à
l’étranger » -8-. Pierre Laval qui lui succède le répète quelques mois plus
tard -9-. Mais au fil des mois les obstacles vont se multiplier.
Aux Etats-Unis, Frida Kirchway écrit dans The Nation le 28 décembre
1940 : « Le Département d’Etat ne refuse pas les visas. Simplement, il
met en place une ligne d’obstacles qui s’étend de Washington à Lisbonne
et Shanghai » -10-. En juillet 1941 tous les consulats américains en
Europe occupée sont fermés. Les demandes de visas sont désormais
traitées à Washington où des mois sont nécessaires pour qu’une décision
soit prise. L’attente est insupportable et souvent, lorsque le visa arrive
enfin, il est trop tard, le demandeur a été arrêté et déporté. Ce visa sera
dorénavant refusé à tout candidat « dont un parent au premier degré (…)
réside encore dans un territoire sous le contrôle d’un gouvernement qui
est opposé à la forme de gouvernement des Etats-Unis » -11-. Toute
l’Europe occupée est concernée.
Malgré la guerre le Reich continue de précipiter les Juifs sur les routes en
les privant de tout moyen de vivre. Un terme est mis à cet exode le 20
mai 1941 avec l’interdiction de départ de tous les territoires occupés -12-.
Le 23 octobre cette interdiction s’étend à tous les Juifs du Reich -13-. A
l‘expulsion succède l’anéantissement.
Vichy a soumis les Juifs sur le départ à l’obtention d’un visa de sortie dans
des conditions administratives difficiles. Fin juillet 1942 Vichy annule tous
les visas de sortie -14-. La période de sauvetages légaux se termine. A la
suite de l’occupation de la France en novembre 1942, l’armée allemande
boucle la frontière des Pyrénées. A quelques exceptions près, la frontière
ne peut plus être franchie qu’illégalement, en prenant tous les risques que
cela comporte. Les chiffres en témoignent. 40 000 Juifs arrivent en
Espagne de juin 1940 à novembre 1941, seulement 11 000 les trois
années suivantes -15-.
Trois groupes de Juifs ont été « illégaux » depuis le départ. Les apatrides,
les hommes en âge de porter des armes et des militaires alliés,
prisonniers en fuite. Tous ces clandestins doivent quitter l’Espagne dans
les jours qui suivent leur arrivée sinon ils sont emprisonnés dans des
conditions très dures dans le trop fameux camp de Miranda de Ebro -16-.
Tous les fugitifs « illégaux » ont besoin de secours pour survivre et d’aide
pour obtenir des documents leur permettant de poursuivre leur voyage.
Les organisations caritatives juives américaines malgré leur bonne
volonté n’arrivent pas à des résultats tangibles. Le gouvernement de
Madrid s’oppose à leur installation -17-. Carlton Hayes, l’ambassadeur
américain à Madrid, refuse d’intervenir. Washington lui a enjoint de
prendre les mesures nécessaires « au succès de la guerre et s’abstenir de
participer à toute forme d’opération de soutien humanitaire ». Il doit
d’abord prendre en charge les prisonniers alliés et les résistants français
et polonais en âge de se battre -18-.
Le comportement de l’Espagne est blâmable à d’autres titres. Madrid a
renvoyé des réfugiés juifs après qu’ils aient franchi la frontière -19-.
Arrêtés à leur retour en France, leur sort est scellé. En mars 1943, sous la
pression des Allemands, l’Espagne ferme sa frontière. A l’époque, cela
revient à refouler les arrivants qui deviennent la proie facile de la Gestapo
-20-. Le 7 avril, Winston Churchill intervient et menace l’Espagne : « Si le
gouvernement espagnol va jusqu’à refouler ces infortunées personnes
cherchant à échapper aux horreurs de la domination nazie, et s’il allait
plus loin et commettait l’infamie de les livrer aux autorités allemandes, ce
serait la fin définitive de nos bonnes relations » -21-. Prudent, Franco
cède. L’Espagne, exsangue, a besoin de plus d’un million de tonnes de
grains et de pétrole et seuls les Alliés sont à même de les lui fournir -22-.
Franco n’est pas plus accueillant avec ses propres nationaux. Fin 1942 la
Gestapo donne jusqu’au 31 mars 1943 aux pays neutres pour rapatrier
leurs ressortissants juifs vivant dans les territoires occupés, après quoi ils
subiront le sort des autres. Le délai est plusieurs fois repoussé, Madrid
n’étant manifestement pas pressé de sauver ses Juifs émigrés à l’étranger
depuis de longues années, mais toujours inscrits sur les registres des
consulats espagnols -23-. Ils sont 3 000 en France que Madrid aurait dû
accueillir. Le gouvernement espagnol réduit ce nombre à 350 et seuls 250
arrivent en Espagne -24-. Les quelque 600 à 700 Juifs sépharades de
Grèce, qui ont conservé la nationalité espagnole, ne connaissent pas un
sort meilleur. L’Espagne tergiverse et fin juillet 1943 les Allemands,
n’obtenant pas de réponse, déportent au camp de concentration de
Bergen Belsen tous ceux qu’ils peuvent arrêter. Une quarantaine de Juifs
y trouvent la mort -25-.
Les Alliés et au premier rang les Etats-Unis auraient dû accorder des visas
plus libéralement et s’engager dans une politique volontaire de soutien
aux Juifs qui fuient les nazis. Franco aurait dû ouvrir ses frontières à tous
ceux qui y parvenaient, bravant tous les dangers. Des dizaines de milliers
de Juifs supplémentaires auraient alors échappé à la Gestapo et auraient
été sauvés.
Par Marc-André Chargueraud.
—————Notes :
-1- BAUER Yehuda, American Jewry and the Holocaust : The AJJDC 19301945, Wayne State University Press, Detroit, 1981, p. 48. Le chiffre de 50
000 comprend les quelque 10 000 Juifs qui transitèrent en juin-juillet
1940 avec des visas pour le Portugal délivrés sans l’autorisation de
Lisbonne par Aristides de Sousa Mendes, consul du Portugal à Bordeaux.
LUDWIG Carl, La politique pratiquée par la Suisse à l’égard des réfugiés
au cours des années 1933- 1945, Rapport adressé au Conseil Fédéral,
Berne, 1957, p. 356. 12 000 en Suède.
-2- LUDWIG, op. cit. p. 37 Les réfugiés en Suisse peuvent jusqu’à
l’occupation allemande de la zone libre française (Novembre 1942) fuir
vers l’Amérique. Seuls 638 y sont arrivés, l’administration de Washington
ne leur délivrant pas de visas, car les Juifs réfugiés en Suisse ne sont pas
considérés comme en danger.
-3- AVNI Haim, Spain , the Jews and Franco, The Jewish Publication
Society of America, Philadelphia,1982. p. 45. Rappelons que l’importante
communauté juive espagnole fut expulsée du pays en 1492.
-4- AVNI Haim in GUTMAN Israel, Ed. Encyclopedia of the Holocaust,
MacMillan Publishing Company, New York, 1990, p. 1390.
-5- AVNI. op. cit. p. 56 et 60.
-6- IBID. p. 59.
-7- IBID. p. 182. Comte Francisco Gomez Jordana Y Souza le 28
décembre 1943 à propos du retour des Juifs hispaniques vivant à
l’étranger..
-8- KASPI André, Les Juifs pendant l’Occupation, Seuil, Paris, 1991, p.
144. Les raisons de cette politique ne sont pas humanitaires mais
économiques et xénophobes.
-9- MARRUS Michael et PAXTON Robert, Vichy et les Juifs, Calmann-Levy,
Paris, 1981, p. 347.
-10- FEINGOLD Henry, The Politics of Rescue : The Roosevelt
Administration and the Holocaust, 1938-1945, Rutgers University Press,
New Brunswick, N.J. 1970, p. 148.
-11- MORS Arthur D, While Six Millions Died : a Chronicle of American
Apathy, Random house, New York, 1968, p. 300.
-12- MONNERY Henry, La persécution de Juifs en France et dans les
autres pays de l’ouest présentée à Nuremberg, Editions du Centre, Paris,
1947, p. 53.
-13- MARRUS Michael R., The Holocaust in History, University Press of
New England, Hannover N H, 1987, p. 36.
-14- AVNI, op.cit., p. 75
-15- IBID. p. 186
-16- IBID. p. 77.
-17- IBID. p. 77. Cette politique exclut en particulier le JOINT et le War
Refugee Board. 115 En avril 1943, les Espagnols assouplissent leur
position et autorisent une présence limitée de l’American Relief
Organisation qui regroupe différents groupes américains.
-18- BREITMAN Richard, KRAUT Alan, American Refugee Policy and
European Jewry , 1933-1945, Indiana University Press, Bloomington,
1987, p. 205.
-19- AVNI, op.cit. p. 77 et 180. « Il n’y a pas d’information sur l’ampleur
que prirent ces expulsions. »
-20- BREITMAN et KRAUT, op. cit. p. 206.
-21- AVNI, op. cit. 104.
-22- IBID p. 63. En août 1940 et fin 1941, les Espagnols avaient déjà
fermé pendant quelques semaines la frontière.
-23- IBID, p. 131
-24- IBID, p. 139
-25- FEIN Helen, Accounting for Genocide : National Responses and
Jewish Victimization during the Holocaust, New York Free Press, New
York, 1979, p. 190.
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de © Michel Gurfinkiel, 2013 Article original
23/06/2014 16:01:00
L’Espagne et les Juifs : Retour ou repentance ?
Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy rend leurs droits aux
descendants des juifs bannis d’Espagne au XVe siècle. Une mesure que
les musulmans tiennent pour « discriminatoire » à leur égard.
« Je jure fidélité à la Constitution et au Roi » : moyennant ce
serment, un million et demi de « Sépharades », lointains descendants de
Juifs ibériques bannis à la fin du Moyen-Age, pourraient acquérir la
nationalité espagnole moderne – même s’ils résident à l’étranger. La
mesure, esquissée dès le début du XXe siècle, était inscrite dans la loi
depuis 1988. Le gouvernement socialiste de Jose Luis Zapatero en avait
restreint la portée en 2004 : les impétrants devaient avoir préalablement
résidé dans le pays pendant deux ans au moins. Le cabinet conservateur
de Mariano Rajoy vient de rétablir le texte originel.
Derrière ces tergiversations, une question : les textes en faveur des
Séphrades constituent-ils une « Loi du Retour » ou un acte de «
repentance » ?
Selon la première interprétation, qui a longtemps prévalu, l’Espagne
rétablirait dans ses droits une population qui n’aurait jamais cessé d’être
hispanique. Selon la seconde, à laquelle le gouvernement Zapatero
semble s’être rallié, l’Espagne moderne se bornerait à réparer des dols
autrefois infligés à une communauté. Ce qui ouvrirait la voie à des
mesures analogues envers une autre communauté : les descendants,
réels ou supposés, des musulmans ou convertis d’origine musulmane, qui
avaient quitté l’Espagne après la Reconquête, ou en avaient été chassés.
Les Juifs ont fait partie du monde ibérique – qualifié en hébreu de «
Sepharad », d’après une source biblique – pendant mille cinq cents ans
au moins, de l’époque romaine à la fin du Moyen-Age. Et pendant huit
cents ans, du VIIIe siècle au XVe – un double Age d’Or, sous domination
musulmane puis chrétienne – , ils avaient même constitué l’une des élites
du pays, en dépit de diverses restrictions et de persécutions
occasionnelles. Les Juifs étaient rabbins, philosophes, poètes, mais aussi
traducteurs, médecins, ingénieurs, financiers, et même généraux ou
ministres. Mieux : ils avaient été les créateurs d’une littérature de qualité
en langue vernaculaire, alors que les autres lettrés s’en tenaient au latin
ou à l’arabe.
image: http://jforum.fr/wp-content/uploads/IMG/jpg/inquisition.jpg
Mais en 1492, les Rois catholiques, Isabelle de Castille et Ferdinand
d’Aragon, somment les Juifs de choisir entre la conversion au
christianisme et l’exil : c’est le « décret de l’Alhambra ». Hasards
mystérieux de l’histoire : la date-limite est fixée au 1er août. Ce qui
correspond, cette année-là, au jeûne juif du 9 du mois d’av, anniversaire
de la destruction de Jérusalem. Mais aussi au départ de Christophe
Colomb et de ses trois caravelles vers « les Indes »…
On compte alors un peu plus de deux cent mille Juifs professant
ouvertement leur religion dans les deux royaumes espagnols, sur une
population totale de plus de six millions d’âmes. Cinquante ou soixante
mille se convertissent. Cent soixante mille quittent le pays. D’abord
réfugiés en Italie, en Afrique du Nord et dans l’Empire ottoman, ils
s’établissent ensuite aux Pays-Bas, en France, en Angleterre, aux
Amériques. Mais ils n’oublient pas pour autant leurs origines, leurs
lignages, leurs patronymes (de Mendez à Toledo, de Sévilla à Catalan, en
passant par Franco ou Castro), leur culture – et leur langue. Ils restent
d’ailleurs souvent en contact avec leurs cousins convertis restés en
Espagne, ou installés au Portugal voisin. Notamment pour affaires.
Dès le début du XVIIe siècle, le comte-duc d’Olivares – le Richelieu
espagnol – tient compte de cette fidélité et de la survivance d’une «
Espagne juive » par delà les frontières : il envisage de rappeler les
Sépharades « pour rétablir les finances du Royaume ». Il y renonce
devant l’opposition d’une partie de l’Eglise et de la Cour. Mais l’idée
continue à cheminer dans de nombreux milieux.
Lors de la rédaction de la première constitution espagnole, en 1811-1813,
quelques députés libéraux proposent à l’Assemblée nationale de Cadix de
rétablir la liberté de religion et donc de permettre la réinstallation de Juifs
dans le pays. Quarante ans plus tard, sous la reine Isabelle II, les Cortès,
où les libéraux sont désormais majoritaires, votent une première loi dans
ce sens : quelques communautés se constituent immédiatement à Madrid,
à Barcelone, et dans d’autres villes. Elles se composent de Sépharades
venus d’Europe occidentale. Mais aussi du Maroc du Nord, où l’Espagne
établit une éphémère tête de pont dès 1860, puis un protectorat en 1911.
A partir des années 1880, les initiatives en faveur du « Retour des
Séfardis » se multiplient. Le comte de Rascon, ambassadeur en Turquie,
lance un appel dans ce sens en 1881. Un centre pour l’immigration juive
est créé à Madrid en 1886. En 1887, les Cortes garantissent « les droits,
les biens et la liberté de conscience » des Juifs revenus dans le pays.
La campagne s’accélère au début du XXe siècle. Sous l’impulsion de la
droite conservatrice et nationaliste. L’Espagne vient en effet d’atteindre
son nadir géopolitique : vaincue par les Etats-Unis en 1898, elle a perdu
ses dernières colonies, Cuba mais aussi les Philippines. Elle cherche à se «
réinventer » autour à travers un « Empire spirituel », l’Hispanité, qui
réunirait tous les pays et toutes les communautés de culture espagnole.
Dans ce nouveau contexte, la fidélité des Sépharades prend valeur de
symbole et d’exemple.
Angel Pulido, un sénateur catholique, est le principal propagandiste du «
philosephardisme » ainsi entendu. Il a découvert les communautés juives
hispaniques au cours d’un voyage dans les Balkans. En 1905, il publie un
livre-manifeste, Espanols sin patria y la raza sefardi (« Les Espagnols
sans patrie et la race sépharade ») que lisent toutes les milieux cultivés,
tant à droite qu’à gauche. En 1910, il fonde l’Alliance hispano-hébraïque,
dont le roi Alphonse XIII accepte la présidence d’honneur. Sous son
influence, un premier décret, en 1916, autorise les Sépharades étrangers
à demander un titre de voyage espagnol. En 1924, le dictateur militaire
Miguel Primo de Rivera, publie un second décret, plus large, qui facilite
l’obtention de passeports, et donc l’immigration. Parmi les bénéficiaires
de ces mesures, un juif turc, Isaac Carasso, qui fonde Danone à
Barcelone dès 1919…
Le jeune général Francisco Franco est marqué lui aussi par les campagnes
d’opinion d’Angel Pulido. Il sait que son patronyme indique une éventuelle
origine juive ; et plus encore celui de sa mère : Bahamonde. Héros de la
guerre du Rif – la lutte contre une révolte berbère -, gouverneur de facto
du Maroc espagnol en 1925, le jeune général sympathise avec les juifs
locaux. Ceux-ci s’en souviennent en 1936, quand il revient au Maroc pour
prendre le commandement de la « croisade » nationaliste contre une
République passée à l’extrême-gauche. Ils le soutiennent financièrement,
mais surtout médiatiquement, en témoignant en sa faveur auprès de la
presse anglaise et américaine.
Maître de l’Espagne à partir de 1939, Franco louvoie diplomatiquement
entre Hitler et les démocraties tout au long de la Seconde Guerre
mondiale. Mais il refuse, même à un moment où le IIIe Reich semble
victorieux, de mettre en place une politique antisémite. Il protège « ses »
juifs marocains, mais ordonne également à ses diplomates d’appliquer les
décrets de 1916 et 1924 dans les pays européens occupés par
l’Allemagne : ce qui permet à plusieurs milliers de Sépharades,
notamment dans les Balkans, en Hongrie et en France, d’échapper à la
déportation. Par ailleurs, aucun fugitif juif arrivé en Espagne, sépharade
ou non, n’est refoulé. Un bureau secret de l’organisation juive américaine
Joint, chargé de faire parvenir une aide financière aux réseaux qui
cachent des enfants juifs en Europe, notamment en France, fonctionne à
Barcelone avec l’accord personnel du caudillo.
Après la guerre, Franco est snobé par le premier gouvernement d’Israël, à
direction socialiste, qui voit en lui un ancien « allié d’Hitler ». Il en conçoit
du dépit, et aligne la politique étrangère espagnole sur le monde arabe.
Mais il persiste à se garder de tout antisémitisme. L’historien britannique
Stanley Payne, qui lui a consacré une biographie exhaustive, relève qu’il a
publié de nombreux éditoriaux dans divers journaux, jusque dans les
années 1960 : on n’y relève aucune attaque contre les Juifs, alors que les
accusations contre les francs-maçons y sont fréquentes, pour ne pas dire
obsessionnelles.
En 1968, Franco tient d’ailleurs à abroger officiellement le décret de
l’Alhambra, et donc à rendre de manière irrévocable leur « hispanité »
aux Sépharades. Une leçon qu’entendent, après sa mort, ses partisans les
plus « durs » : Blas Pinar, le chef du parti néofranquiste Fuerza Nueva,
n’a cessé de manifester un vif respect pour le judaïsme hispanique.
Certains franquistes extrémistes, soucieux de combiner l’attitude du
caudillo avec leurs préjugés, en ont été réduits à échafauder une théorie
des « deux judaïsmes » : les Ashkenazes (Juifs centre et est-européens)
liés au communisme, les Sépharades conservateurs…
Sous Juan Carlos, monarque constitutionnel, le philoséphardisme varie en
fonction des élections. Felipe Gonzalez, socialiste modéré, est à l’origine
de la loi de 1988. Il veille aussi à établir des relations diplomatiques avec
Israël. A l’occasion du cinquième centenaire de l’expulsion, en 1992, le roi
rappelle solennellement que les Sépharades sont à nouveau « chez eux
en Espagne ». Jose Maria Aznar, premier ministre conservateur de choc
de 1996 à 2004, ne cache pas, jusqu’à ce jour, son engagement pour le
peuple juif et Israël : « Israël, c’est l’Occident… Israël, c’est nous ».
Mais Zapatero, issu de la gauche socialiste, est insensible à ces
arguments. Il n’ose pas remettre en question les décrets de 1916 et
1924, l’abrogation de 1968, la loi de 1988. Mais il cherche à les «
déjudaïser ». La politique du « retour » devrait, selon lui, être étendue
aux musulmans chassés par la Reconquista, même s’ils n’ont jamais parlé
espagnol, ni cherché à conserver un quelconque héritage espagnol. En
revenant au texte de 1988, Rajoy valide à nouveau l’argumentation
patriotique, par opposition à une idéologie de repentance.
Cela ne pouvait que susciter des réactions indignées dans le monde
musulman. Le journaliste marocain Ahmed Ben-Salh El-Salhi a observé le
3 décembre que cette « décision… est un cas flagrant d’inégalité et de
discrimination… une injustice et une immoralité absolues qui devraient
être condamnées par la communauté internationale… » Selon la presse
arabe, on compterait aujourd’hui 5 millions de descendants musulmans
expulsés d’Espagne après la Reconquête. La plupart utiliseraient une « loi
du Retour » pour immigrer en Espagne, alors que la plupart des
Sépharades, vivant aujourd’hui en Israël ou dans les pays occidentaux,
n’iraient pas au-delà d’une « renaturalisation symbolique ». On compte
déjà plus d’un million de musulmans en Espagne. Mais moins de
cinquante mille Juifs.
L’Espagne n’est pas le seul pays où des « Lois du Retour » sont en
vigueur. Israël, ouvert à tous les Juifs du monde, et aux non-Juifs qui
auraient pu être persécutés ou inquiétés en raison d’un lien avec le
peuple juif, est un cas classique. L’Allemagne aussi, ouverte à tous les
germanophones du monde, y compris les juifs est-européens de tradition
yiddish. En France, des « Lois du Retour » ont existé autrefois en faveur
des Alsaciens-Lorrains (jusqu’en 1918) ou des descendants des
Huguenots (jusqu’en 1938). Des législations du même type existent en
Pologne, dans les pays baltes, en Russie, en Hongrie, en Turquie.
Détail : si la France promulguait une « Loi du Retour » pour les Juifs
expulsés en 1396 par Charles VI, le roi fou, elle gagnerait plus de 13
millions de nouveaux citoyens. Presque tous les juifs ashkénazes sont en
effet, d’une façon ou d’une autre, originaires de la France médiévale… En
fait foi leur rituel synagogal : le Rituel de Vitry, composé en Champagne
au XIe siècle.
© Michel Gurfinkiel, 2013 Article original
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L’Espagne encourage le retour des exilés séfarades
Le Congrès espagnol a adopté jeudi une loi pe
rmettant aux descendants des Juifs expulsés d’Espagne par les rois
catholiques en 1492 d’obtenir facilement la nationalité, pour réparer
« une erreur historique », cinq siècles plus tard.
image:
http://medium.lequotidien.re/articles/2015/06/11/8f2da9cebeda8173785
691ae146bc5a9b4a9e120.jpg
La loi, proposée par le gouvernement, a été adoptée à l’unanimité jeudi et
devrait entrer en vigueur en octobre et susciter au moins 90.000
candidatures de Juifs séfarades dans monde, selon une estimation
officielle.
« Elle dit beaucoup sur ce que nous avons été dans le passé (…) et ce que
nous voulons être à l’avenir: une Espagne ouverte, diverse, tolérante », a
déclaré le ministre de la Justice Rafael Catala devant les députés.
En Israël, le ministère des Affaires étrangères s’en est félicité, dès jeudi
soir, évoquant une décision qui renforcera « les bonnes relations entre
l’Espagne et Israël ».
La précédente législation, datant de 1924, permettait à l’Etat d’accorder
la nationalité à ces descendants d’Espagnols mais exigeait qu’ils
renoncent à leur autre nationalité et résident en Espagne.
La nouvelle loi prévoit en revanche que les candidats puissent devenir binationaux comme c’est le cas d’Espagnols nés dans d’anciennes colonies
du royaume, au Portugal ou en Andorre.
La loi sur les séfarades est soutenue par l’ensemble des partis politiques
espagnols.
« C’est un jour historique, important, émouvant », a déclaré à la presse à
l’entrée de la chambre basse à Madrid le président de la fédération
espagnole des communautés juives, Isaac Querub.
– Exil ou mort –
Les estimations varient mais selon les historiens, au moins 200.000 Juifs
vivaient en Espagne lorsque les rois Isabelle et Ferdinand leur ont
ordonné de se convertir ou de partir après des années de ségrégation
grandissante.
image:
http://www.google.fr/url?source=imglanding&ct=img&q=http://cdn.times
ofisrael.com/uploads/2014/02/Le-d%C3%A9cretAlhambra.jpg&sa=X&ved=0CAkQ8wdqFQoTCKv_hIOCicYCFYZYFAodms8A
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Décret d’Alhambra (1492)
Les Juifs d’Espagne, qui avaient vécu en paix avec musulmans et
chrétiens pendant des siècles, devaient partir en quelques semaines et
avaient interdiction de revenir. Ils risquaient la peine de mort s’ils
retournaient en Espagne. Ceux qui refusaient étaient parfois brûlés sur la
place publique.
Les exilés, souvent pillés sur les routes, avaient fui vers l’Italie, l’Afrique
du nord, l’Empire Ottoman, les Balkans mais aussi le Portugal. Ce sont les
Juifs « séfarades » – ce mot signifiant « Espagne » en hébreu – dont la
culture se répandra ensuite dans la Méditerranée.
image:
http://www.google.fr/url?source=imglanding&ct=img&q=http://www.lescrises.fr/images/3100-democratie/3500-ukraine/03-nazis/3-2-0-diasporajuifs/79-expulsionsepharades.jpg&sa=X&ved=0CAkQ8wc4nQFqFQoTCPLapan_iMYCFYNpFAo
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D’autres communautés juives avaient auparavant été chassées
d’Angleterre et de France notamment.
La communauté séfarade compterait 3,5 millions de personnes. Certains
utilisent encore une langue romane d’origine espagnole, le « ladino »,
transmise de génération en génération.
Kelly Benoudis Basilio se souvient, elle, des contes de son enfance en
« haketia », un dialecte où se mélangent l’espagnol, l’arabe et l’hébreu.
« Nous avons toujours eu un attachement très fort à la culture
espagnole », dit-elle.
Les candidats à la nationalité devront disposer d’une attestation sur leurs
origines émise par la fédération espagnole des communautés juives ou
par un rabbin de leur lieu de résidence.
Ils passeront des tests de culture et langue espagnole et auront à prouver
qu’ils ont « un lien spécial avec le pays », où il devront se rendre à leurs
frais pour présenter leur requête.
La loi expirera au bout de trois ans mais pourra être encore prolongée
pour un an si nécessaire.
Elle ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté juive qui craint
qu’elle n’entraine un « enfer bureaucratique » pour ceux qui
souhaiteraient en profiter.
« Cela sera un chemin de Croix (…) je suis déçu », a déclaré à l’AFP Leon
Amiras, qui dirige en Espagne une association de personnes souhaitant
émigrer vers Israël, en provenance d’Amérique latine notamment.
Le député du Parti populaire, Gabriel Elorriaga, rapporteur de la loi,
explique pour sa part qu’elle est le fruit d’une recherche complexe
d’équilibre entre la nécessité de vérifier si les candidats sont légitimes et
le souhait de simplifier la procédure.
image:
http://www.google.fr/url?source=imglanding&ct=img&q=http://cdn.times
ofisrael.com/uploads/2014/06/spain-king-abdicates_horocropped.jpg&sa=X&ved=0CAkQ8wdqFQoTCMLBk5ODicYCFUe1FAodjHoA7
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En 1992 le roi Juan Carlos avait fait un premier geste important, en se
rendant à la synagogue de Madrid et avait admis les « injustices » du
passé
L’Espagne fait un geste pour les descendants des juifs
NOB
En savoir plus sur http://www.jforum.fr/lespagne-encourage-le-retourdes-exiles-sefarades.html#IlW46mYm0JDdEGgP.99
23.06.2014 16:01:00
LES JUIFS AU PORTUGAL AUJOURD'HUI
Michael Studemund-Halévy
Aujourd'hui, le Portugal est un pays sans Juifs. Ni la construction d'une
synagogue à Belmonte, ni larestauration d'une autre synagogue à Castelo
de Vide ou le musée juif à Tomar peuvent dissimuler cette réalité.
Néanmoins, les indications de judiarias (quartiers juifs), de rues qui
portent les noms de Juifs portugais importants à Guarda, Trancoso,
Évora, Castelo de Vide, Covilhã, Porto ou Lisbonne, la fondation d'une
chaire d'histoire juive à Lisbonne (Cátedra de Estudos Sefarditas Alberto
Benveniste) et d'un Centre d'études juives à Évora (Centro de Estudos
Judaicos), la fondation d'une Société d'études juives (Associação de
Estudos Judaicos) ainsi que de nombreuses expositions, colloques de
spécialistes et publications sur l'Inquisition ou les marranes montrent que,
dans ces dernières années, le Portugal se souvient de son passé juif. Un
passé qui se termine de façon abrupte avec le baptême forcé des Juifs en
1497 et l'introduction de l'Inquisition en 1537. Les publications au sujet
du passé juif qui, pour la plupart, ont une orientation historique, sont
nombreuses et sérieuses; néanmoins, les chercheurs portugais évitent la
réflexion sur l'histoire récente. Ils ne s'intéressent pas à la fondation des
communautés juives au 19e siècle, ils craignent la réflexion sur
l'antisémitisme politique et religieux des années vingt ainsi que le
réflexion sur l'attitude du Portugal fasciste vis-à-vis des Juifs durant la
dictature de Salazar. Tandis que la traduction de « Mein Kampf » a
suscité, il y a quelques années seulement, la critique d'une grande partie
du public, la réimpression non commentée de l'ouvrage antisémite A
invasão dos Judeus (« L'invasion des Juifs ») de Mário Sáa qui a été
vendu en 1998 dans les librairies de Lisbonne n'a pas causé beaucoup de
protestations. Qui veut travailler aujourd'hui au Portugal sur les Juifs
portugais et des anciennes colonies portugaises ne peut effectuer ses
recherches qu'avec beaucoup dedifficultés : les bibliothèques, dans un
état catastrophique sont incapables de se procurer la littérature
scientifique étrangère, ce qui rend impossible toute recherche sérieuse.
Aujourd'hui, les quelques Juifs du Portugal sont organisés en quatre
communautés : Lisbonne, Porto, Belmonte et Portimão. Le nombre de ses
membres s'élevant seulement à quatre-cents, cette communauté juive est
parmi les plus petites en Europe. À ces membres déclarés s'ajoutent des
milliers de nouveaux Chrétiens (cristãos-novos) qui, dans leurs familles,
ont gardé un souvenir vivant de leurs origines juives, les crypto-Juifs
(marranos) qui vivent surtout dans les provinces au nord ainsi que les
nombreux Juifs anglais et américains qui séjournent longtemps au
Portugal.
Nouveau début aux Azores
Les Juifs des Azores n'ont rien ou peu en commun avec les nouveaux
Chrétiens qu'on avait forcés à s'établir dans les îles au 16e siècle. Les
Juifs quis'installent ici au début des années vingt du 19e siècle viennent
du Maroc ; ils quittent l'Afrique du, Nord parce que pour eux, en tant que
Juifs, la vie y est devenu trop difficile : et qu'on leur y avait refusé une
existence économique. Avant de s'établir aux Azores, ces Juifs marocains
s'installent d'abord dans l'Algarve. En 1836, Abraham Bensaúde et
d'autres Juifs achètent un bâtiment à Ponta Delgada, ayant en vue d'y
établir une synagogue. Entre 1855 et 1866, on construit une synagogue
et un cimetière avec 17 tombeaux à Horta (Faila). Environ en 1830, on
construit une synagogue à Vila Franca do Campo et à Angra do Heroísmo
(Terceira). En 1819, des Juifs du Maroc fondent une petite communauté à
Ponta Delgada (São Miguel) qui, en 1848, compte déjà plus de 150
membres. En 1836, ils construisent la synagogue Sha'ar ha-Shamaïm
(Porte du ciel). Pourtant, vers 1870, ils quittent l'île des Azores à cause de
d'une profonde crise économique. En 1818, Abraham quitte son pays
natal, le Maroc, et il s'installe avec sa femme Ester et ses enfants Rahel,
Jacob, Joseph et Elias sur l'île des Azores São Miguel. La famille, qui en
mémoire de ses ancêtres ibériques s'appelle à nouveau Bensaúde, connaît
très tôt un grand succès économique : elle investit dans l'industrie du
tabac et cultive le thé, le lin et l'ananas. Bientôt, l'entreprise établit des
contacts avec Mogador, Gibraltar, Londres, Hambourg et Manchester �
des villes qui ont une longue tradition judéo-portugaise. Peu de temps
après, ils s'installent dans le continent portugais, à Lagos, Lisbonne et
Porto. Les commerçants deviennent des chercheurs, des juristes et des
médecins. Et les descendants de Juifs expulsés et baptisés de force
épousent des membres de la haute noblesse européenne.
Le retour au Portugal pose de grands problèmes au Juif observant
Abraham Hassiboni, car les écoles juives sont inconnues et les universités
n'acceptent que des étudiants chrétiens. En suivant le conseil du
philanthrope anglais Sir Mose Montefiore, Joseph, le fils d'Abraham,
envoie ses enfants Alfredo et Joaquim en Allemagne, à la très orthodoxe
Samson-Schule de Wolfenbüttel. Plus tard, Alfredo fait ses études à la
Bergtechnischen Universität à Clausthal et à Göttingen, où il obtient son
doctorat avec une dissertation sur les « Beiträge zur Kenntnis der
optischen Eigenschaften des Analcim » (« Contributions à la connaissance
des qualités optiques de l'analcime). En 1911, il sera le fondateur et le
premier directeur de l'Istituto Superior Técnico à Lisbonne. C'est surtout
grâce à sa femme, Jeanne Eleonore Oulman, crivain de livres pour
l'enfance et petite fille de Philip Abraham Cohen de Francfort - un des
fondateurs de la Trennungsorthodoxe Israelitische Religionsgesellschaft
(Société religieuse israélite orthodoxe séparatiste) à Francfort sur le Main
- que son contact avec l'Allemagne ne s'interrompt pas. Son frère
Joaquim aussi fait ses études universitaires à Clausthal. Il dirige ensuite
le Queen's Dock à Londres et à Lisbonne, où il est responsable de
l'agrandissement du port. Mais ce sont ses recherches historiques sur la
cartographie et l'astronomie portugaises, dans lesquelles il conteste d'une
façon convaincante les thèses d'Alexander von Humboldt qui vont le
rendre célèbre. Alfredo et Joaquim sont des Juifs croyants qui occupent
des postes prestigieux au sein de la communauté. Une génération plus
tard, pourtant, la fin de la monarchie portugaise marque le début de
l'ascension de la famille dans la société chrétienne portugaise.
La communauté juive de Lisbonne
Lisbonne devient le coeur de la vie juive. Dans la capitale portugaise, pas
loin de l'endroit où, pendant des siècles, avaient flambé les bûchers de
l'Inquisition, les Cortes déclarent, le 17 février 1821, l'abolition de
l'Inquisition. Elles garantissent aux descendants des Juifs expulsés ainsi
qu'à tous les Juifs « habitant n'importe où sur la terre » qui souhaitent
s'établir au Portugal ou dans ses possessions la liberté de la pratique
religieuse. Mais même avant cet édit, en 1801, des membres des familles
Amzalaga, Cardoso, Cohen, Hazan et Conqui, toutes de Gibraltar,
s'installent à Lisbonne en tant que citoyens anglais. Des Juifs de Gibraltar
et du Maroc suivent leur exemple et s'installent sur le continent portugais
et sur les îles atlantiques Madeira et les Azores. En août 1828, soixantetrois Juifs vivent déjà sur le continent portugais : cinquante à Lisbonne,
cinq à Faro, quatre à Lagos, deux à Beja et deux à Évora ainsi que deux
cents cinquante aux Azores, dont cent cinquante à Ponta Delgada. Entre
1850 et 1900, un certain nombre de Juifs s'installe en Angola et au
Mozambique, qui sont des colonies portugaises, dans les îles du Cap Vert
ainsi qu'à Madeira. Le chiffre relativement bas des Juifs immigrés est dû
d'un côté à la situation marginale du Portugal, de l'autre côté surtout au
fait que, dans la diaspora séfarade, le souvenir de l'expulsion et du
baptême forcé est toujours vivant.
Déjà en 1801, on concède aux Juifs une parcelle du Cimetière Anglais
(Cemitério Inglês da Estrela) pour qu'ils puissent y enterrer leurs morts
selon le rite juif : le 26 février 1804, José Amzalaga sera le premier à y
être enterré selon ce rite. Les quelques Juifs sont confrontés à deux
grands défis : la fondation d'une communauté unifiée (Comité da
Comunidade Israelita de Lisboa), qui ne sera réalisée qu'à la fin du 19e
siècle ; ensuite, la lutte pour la reconnaissance juridique en tant que
communauté religieuse indépendante, car, selon la constitution de 1826,
le catholicisme est la seule religion admise et seulement les étrangers
sont autorisés à pratiquer en privé leur religion. En 1850, il y a deux
Shohatim (abatteurs rituels) à Lisbonne. En 1865, les Juifs de Lisbonne
achètent au Alto de São João;o un terrain de 45 X 128 m pour construire
un autre cimétière, qui est encore utilisé aujourd'hui. En 1882, Moses
Amzalak fonde la société Ozer Dalim, qui se charge de donner aux Juifs
pauvres un repas chaud le Shabbat. Il y aura ensuite d'autres sociétés
charitables : en 1865, Simão Anahory crée Nophlim (Amparo dos Pobres);
en 1899, Leao Amzalak fonde la Cozinha Económica (Cuisine des pauvres)
qui, dans l'année même de sa fondation, donne 5.000 repas et en 1916
plus que dix milles. Le service est célébré d'abord dans des maisons
privées; seulement au cours des années on construit plusieurs petits
bâtiments de prière et des synagogues. En 1892, le gouvernement civil
autorise la fondation de la Associação Guemilut Hassadim, irmandade
israelita de socorros mútuos na hora extrema e funerais, une autorisation
qui est très proche de la reconnaissance juridique de la religion juive. Vu
le petit nombre des membres - il y a au maximum 180 chefs de familles
pour moins de mille Juifs - les activités charitables, pédagogiques et
culturelles sont remarquables : En 1914, la Biblioteca Israelita est fondée
; le 23 octobre 1922, c'est le tour de la Escola Israelita où on enseigne,
outre la langue hébraïque, l'espagnol et le français ; et, trois ans plus
tard, l'organisation de jeunesse He-Haver qui jouera plus tard un rôle
important dans l'aide pour les réfugiés juifs est fondée. En 1928 paraît le
premier (et dernier) numéro de la Revista de Estudos Hebraicos. On
construit des synagogues et des cimetières également en dehors de la
capitale portugaise. Des Juifs venant de Gibraltar, du Maroc et de
l'Espagne s'installent vers 1820 à Faro, dans l'Algarve (au sud du pays),
où se forme au cours des années une petite communauté qui finira par
compter soixante familles. Entre 1830 et 1869, deux synagogues sont
construites (Sinagoga dos Ricos et Sinagoga dos Pobres ; une synagogue
a également fonctionné à Lagos, entre 1830 et 1936) et un terrain pour
un petit cimetière est acheté. Lorsqu'au 20e siècle de nombreux membres
de la communauté quittent Faro et s'établissent surtout à Lisbonne, la vie
juive dans l'Algarve s'éteint pratiquement. Le cimetière qui risquait
devenir un dépotoir a été soigneusement restauré dans les dernières
années, et, en 1993 il a été inauguré solennellement en présence du
Président de la République, Mário Soares. Aujourd'hui, le centre de la vie
juive pour les dix-sept membres de la communauté dans l'Algarve est
Portimão. Les jours de fête importants, les Juifs de l'Algarve peuvent
compter sur la participation de touristes juifs.
Le centre juif le plus important à part Lisbonne est toujours Porto, ville
portuaire au Nord du Portugal. La fondation de ce centre est
principalement l'oeuvre de « l'apôtre des marranes », Artur Carlos de
Barros Basto. En 1915, Barros Basto fonde l'organisation sioniste
Melakhah Tziyonyth qui, cinq ans plus tard, ensemble avec l'organisation
Associacão de Estudos Hebraicos Ubá-Le-Sion (fondée en 1912 par Adolfo
Benarus), fusionne avec la Federação Sionista de Portugal. Le 1er juillet
1927, la synagogue Mekor Haim (Source de vie) est inaugurée dans la
Rua do Poço das Patas. Entre 1929 et 1938, la synagogue Kadoorie Mekor
Haim est construite dans la Rua Guerra Junqueiro, surtout avec l'argent
de la famille Kadoorie et des comités des anciens marranes de Londres,
Amsterdam et Hambourg. La communauté consiste aujourd'hui seulement
de quelques membres. Les jours de fête importants, le service est assuré
par des rabbins d'Israël. A Belmonte, où des centaines d'hommes se
désignent eux-mêmes comme « judeus marranos » et où ils pratiquent
leur foi en cachette � leur descendance des Juifs baptisés de force est de
plus en plus mis en doute � existent aujourd'hui deux communautés :
une de marranes et une autre d'anciens marranes qui, il y a peu de
temps, se sont convertis au judaïsme. Le 5 décembre 1996, la nouvelle
synagogue Bet Eliahu a été inaugurée. La communauté consiste
aujourd'hui d'environ 170 personnes. A Covilhã fonctionnait, en 1939, la
synagogue Portas das Tradição, qui était fréquentée surtout par les
marranes. La synagogue Bet Ha- Midrash (Maison des prières) à Caldas
da Rainha a été construite pendant la Deuxième Guerre Mondiale par des
réfugiés de l'Europe de l'est.
Apôtres des marranes
Des noms de famille tels que Abrantes, Campos, Carvalho, Costa, Cruz,
Dias, Espirito Santo, Estrela, Henriques, Lopes, Mascarenhas, Matos,
Mendes, Morão, Nunes, Paiva, Pereira, Pessoa, Preto, Rodrigues, Silva,
Souza ou Vaz passent pour beaucoup de Portugais comme des noms
typiques juifs-portugais. Ceux qui portent ces noms se désignent souvent
eux- mêmes comme des descendants de Juifs baptisés de force (cristãos
novos) ou comme des crypto-Juifs (marranos). Les crypto-Juifs qu'on
connaît à travers la littérature portugaise du 19e et du 20e siècles
(Camilo Castelo Branco ; Miguel Torga) et des descriptions de voyage
sont connus par un plus grand public lorsque, en 1917, l'ingénieur des
mines polonais Samuel Schwarz établit des contacts avec les marranes de
Belmonte, Guarda et Covilhã. Son livre « Os cristãos-novos em Portugal
nó século XX », paru en 1925, raconte l'histoire de ces crypto-Juifs et
décrit de façon vivante leurs coutumes (clandestines) juives, telles
qu'elles sont pratiquées surtout par les marranes dans les provinces
lointaines du nord du pays, dans la Estremadura et la Beira, ainsi que
dans des villes comme Argozelo, Bragança, Castelo Branco, Covilhã,
Fundão, Idanha, Monsanto, Penamacor, Tomar et Trancoso. Le livre
montre un enthousiasme inattendu pour les «Juifs oubliés et exotiques»
du Portugal. En 1923, Schwarz achète la synagogue de Tomar qui était
tombée en ruine. De par sa situation géographique et sa forme, cette
synagogue est un exemple unique de l'architecture synagogale portugaise
de l'époque précédant l'expulsion des Juifs. Plus tard, Schwarz fait cadeau
de cette synagogue au gouvernement portugais pour en faire un musée
luso-juif. En 1939, le musée qui porte le nom du mathématicien et
astronome portugais Abraham Zacuto est inauguré. Tandis que les
membres de la communauté juive de Lisbonne ont une position respectée
dans la société portugaise, les marranes suscitentavec leurs acitivités la
méfiance de l'église catholique et d'une grande partie de la bourgeoisie
cléricale conservatrice, cette dernière craignant à juste titre que des
catholiques puissent se tourner vers le judaïsme. Les discussions
controversées ne manquent pas à l'intérieur de la communauté juive de
Lisbonne. Ainsi Abraham Levy proteste contre la circoncision des
nouveaux Chrétiens (cristãos novos) ; d'après Samuel Sorin la
communauté naissante de Porto n'est autre qu'une secte, car les prières
ne correspondent pas à celles de l'orthodoxie juive (uma seite, porque as
orações que viu não o satisfazerem por serem falhas do ritual tradicional
ortodoxo). A cela s'oppose le Professeur Moses Bensabat Amzalak, en
argumentant que l'entrée des crypto-Juifs dans le judaïsme a été
mentionnée par le grand-rabbin de Palestine, Jacob Meier, qui l'aurait
approuvée. Amzalak s'intéresse vivement au travail de Barros Basto,
travail qu'il admire beaucoup. Par conséquent, suite à la demande
d'Amzalak du 21 avril 1927, la communauté de Lisbonne soutient avec la
somme de 100 Escudos le journal édité par Barros Basto, Ha-Lapid (Le
flambeau). Le 19 décembre 1927, Amzalak rapporte la fondation d'une
nouvelle communauté juive à Bragance et dans d'autres villes. Les deux
rêvent de la fondation d'une instance dirigeante (corpo directivo) dans
lequel toutes les communautés juives du Portugal devraient s'unir.
Le mouvement marrane atteint son point culminant sous le leader
charismatique Artur Carlos de Barros Basto qui s'appelle lui-même «
apôtre des marranes ». Sous son influence naissent des communautés
juives à Belmonte, Bragance, Castelo Branco, Guarda et Pinhel. En 1929,
il fonde la yeshivah Rosh Pina pour familiariser les marranes � surtout les
fils des pauvres paysans du nord - avec le judaïsme normatif.
L'Alliance israélite à Paris et l'Anglo-Jewish-Association (AJA) à Londres
suggèrent la fondation d'un internat religieux à Lisbonne pour faire
connaître aux marranes les fondements de la religion juive. Les deux
institutions chargent le politicien et historien anglais Lucien Wolf de
réaliser ce projet. Le mémoire que ce dernier rédige après sa visite
entraîne, en 1926, la fondation du Marrano Committee à Londres ;
d'autres fondations suivront à Amsterdam et à Hambourg. Comme siège
de l'internat Wolf ne propose pas Lisbonne mais la ville portuaire de
Porto, entre autre à cause du fait qu'il avait fait la connaissance de Artur
Carlos de Barros Basto. Ce dernier, capitaine décoré de l'armée
portugaise, devient dans les années suivantes, le dirigeant incontesté des
marranes portugais. Après une visite à la synagogue portugaise à Paris et
une tentative vaine de devenir un membre de la communauté juive de
Lisbonne, il épouse Lea Azancot, d'une famille juive de Lisbonne, et il se
fait circoncire à Tanger. Désormais, il s'appelle par son nom juif, Abraham
Israel Ben-Rosh. Il ne se contente pas d'être simplement un membre de
la communauté : convaincu de son devoir d'établir une vie juive au
Portugal et de ramener les « marranos » au judaïsme normatif, il
commence dès les années vingt une activité intense de mission dans les
régions isolées du Portugal du nord. Le comité des marranes de Londres
le soutient avec des moyens financiers, et l'historien anglais Cecil Roth et
la journaliste française Lily Jean-Javal lui garantissent leur soutient
journalistique. Tous les deux sont responsables de l'image « romantisante
» des marranes et de leur « apôtre ». En 1923, Abraham Israel Ben-Rosh
alias Artur Carlos de Barros Basto fonde une communauté juive à Porto.
Entre 1927 et 1958, il édite la revue «Ha Lapid» («Le flambeau») qui est
peut- être le document le plus important de l'histoire des marranes
portugais. Le 30 juin 1929, grâce à la donation d'Edmond de Rothschild
(Paris), on pose la première pierre de la nouvelle synagogue Mekor Haim
(Source de vie) à Porto. Pour garantir le progrès de la construction de sa
communauté, Barros Basto invite de nombreux émigrants allemands et
autrichiens à s'installer à Porto ; parmi eux se trouvent le médecin et
pacifiste Dr. Rudolf Hirsch (l'oncle de l'écrivain portugaise Ilse Losa) et La
famille Cassuto de Hambourg. Le jeune Alfonso Cassuto devient le
directeur de la yeshivah Rosh Pina, son père Yéhoudah Leon Cassuto
devient le président de la communauté. L'entrée de ces membres dans la
communauté entraîne de fortes tensions, tellement grandes sont les
différences culturelles entre Juifs de Pologne, de Russie et d'Allemagne
qui pratiquent le rite ashkénaze et les marranes du Portugal, qui venaient
de revenir au judaïsme. En 1934, Barros Basto est dénoncé à la police :
on l'accuse d' «actes immoraux » (actos imorais). Pendant longtemps,
Barros Basto soupçonne des membres ashkénazes de sa communauté
d'être les instigateurs du complot. Malgré le rejet de ces accusations, trois
ans plus tard le capitão est de nouveau dénoncé, et le 12 juin 1937, sur
ordre des généraux Hamilcar Barcínio Pinto et Silva Basto, il est
condamné et expulsé de l'armée. Cette sentence est confirmée le 1er juin
1937 par le ministre de guerre, Santos Costa ; jusqu'à, elle n'a pas été
cassée. Le climat politique du Portugal avec son fort antisémitisme, la
grande immigration des réfugiés européens, le fait que Barros Basto est
Juif et franc-maçon et que la communauté de Porto est formée surtout
par des émigrants allemands, autrichiens, polonais et russes � voici des
facteurs importants de la condamnation du capitão. Ainsi, la police
secrète du Portugal fait observer Barros Basto et quelques membres de sa
communauté encore dans les années cinquante. Une tentative de la
famille du capitaine de faire rouvrir le cas en 1975, reste sans succès.
Soixante ans après les premières accusations etmcinquante-cinq ans
après l'expulsion du capitaine de l'armée, le « cas Barros Basto » occupe
encore la presse portugaise, surtout le journal quotidien de Lisbonne, O
Público, qui publie en décembre 1994 et en 1995 plusieurs articles sur
Barros Basto, le mouvement des marranes, l'antisémitisme portugais et
l'Etat fasciste. Les recherches récentes montrent très clairement dans
quelle mesure le capitaine est devenu la victime d'une intrigue
personnelle et qu'il devait inévitablement tomber dans le « filet » de l'Etat
fasciste qui suivait les idées des émigrés avec méfiance. Malgré sa défaite
personnelle, il réussit quand même à mener à terme les travaux de
construction de l'imposante synagogue à Porto, financés surtout par la
famille Kadoorie de Hong Kong. Le 16 janvier 1938, la synagogue est
inaugurée à la présence de nombreux invités nationaux et internationaux.
Néanmoins, l'oeuvre de sa vie est détruite, le « mouvement des marranes
» disparaît aussi vite qu'il était né.
1933-1945
Le colloque de Lisbonne et l'exposition « Fugindo a Hitler e ao Holocausto.
Refugiados em Portugal entre1933-1945 » qui fut montrée en mai 1994 à
Lisbonne et plus tard à Porto et Coimbra provoque une discussion animée
sur l'antisémitisme portugais, le fascisme et le rôle du pays pendant la
Deuxième Guerre Mondiale. Au début du 20e siècle, l'antisémitisme
portugais devient socialement acceptable. En 1924, le journaliste Mário
Sáa publie un livre destiné à devenir célèbre, A Invasão dos Judeus ; avec
ses chapitres provocateurs (« Invasion du sang », « Attaque de l'Etat », «
Attaque de la vie intellectuelle » ou « Attaque de la religion ») le livre
donne une foule d'arguments aux antisémites portugais. Sous Salazar et
le soutien de ses conseillers allemands paraissent à plusieurs reprises,
dans les journaux et les revues du pays, des caricatures et des articles
antisémites, qui deviennent encore plus nombreux après la fondation de
l'Etat d'Israël (1948).
Bien que le Portugal fût considéré par les émigrés allemands comme une
terre d'asile assez tardivement, à cause de sa situation marginale, s'y
installent déjà en 1933 quelques douzaines d'émigrés, surtout des Juifs.
La plupart de ces émigrés vont à Lisbonne, des groupes plus petits à
Porto, Coimbra et Madeira. En 1933, l communauté juive de Lisbonne et
le médecin Augusto d'Esaguy fondent la Commissão Portuguesa de
Assistência aos Judeus Refugiados (Commassis), un comité d'assistance
qui, avec l'accord du gouvernement, soutient de nombreux réfugiés.
Après avoir été obligé, au début de la Deuxième Guerre Mondiale,
d'arrêter leur activité pour une période intermédiaire, la Commassis
devient très importante pendant l'émigration en transit entre 1940 et
1943 en tant qu'institution caritative. Grâce aux efforts d'activistes juifs
comme Moses Benbassat Amzalak, Elias Baruel et Santób Sequerra,
Lisbonne devient le lieu de refuge et de liberté pour 100.000 rescapés qui
sont, dans la plupart, des Juifs. Dans les années suivantes, les autorités
portugaises songent même à installer des Juifs en Angola pour renforcer
la population blanche.
Le ton antisémite dans la politique intérieure et extérieure devient de plus
en plus sensible. En 1935, le ministère de l'extérieur suggère au
gouvernement de prendre des mesures dures et rigoureuses contre « les
Polonais, les Russes, les Juifs et les hommes sans nationalité valide ».
Dans les années suivantes, le nombre de mesures restrictives contre une
nouvelle immigration qui augmente énormément suite au développement
international et à la politique d'asile d'autres pays européens. Les visas
d'entrée et de passage sont délivrés plus rarement, et après 1940, ils ne
sont accordés qu'à ceux qui puissent montrer un visa d'entrée d'un autre
pays. En même temps, le Portugal se montre plus sévère dans les
concessions de l'asile. Vers la fin de l'année 1937, ont lieu les premières
représailles contre des réfugiés du régime de Hitler. Entre 1937 et 1945,
plus de 300 réfugiés allemands sont arrêtés par la Policia de Vigiliância e
da Defesa do Estado (PVDE), et restent en prison pendant des mois. Les
protagonistes de cette politique ouvertement antisémite et hostile vis-àvis des émigrants sont des groupes de la police secrète PVDE qui est en
partie orientée vers le national-socialisme. Jusqu'au milieu de l'année
1940, 15.000 réfugiés arrivent au Portugal en passant par l'Espagne, leur
nombre augmentant encore et s'élève à 40.000 à la fin de l'année 1941.
Après l'occupation du sud de la France en novembre 1943, des vagues de
réfugiés se déversent sur le pays; cette immigration diminue avec la
fermeture stricte des frontières espagnoles en mars 1943, mais elle ne
s'arrêtera jamais. Jusqu'à la libération de la France en été 1944, environ
80.000 à 100.000 émigrants, pour la plupart germanophones, trouvent
asile au Portugal.
Même si Salazar promet aux Juifs du Portugal l'autonomie administrative
et la liberté religieuse totales � promesse qu'il tient -, la plupart des
1.200 Juifs qui se trouvaient au Portugal en 1945, quitte le continent
portugais et les îles atlantiques après la Deuxième Guerre Mondiale et
s'installe dans l'Amérique du Nord et du Sud et en Israël. Les familles qui
restent au Portugal sont pour la plupart celles qui ont déjà immigré avant
la guerre et qui sont bien installées. Le Portugal et Israël établissent des
relations commerciales, et, depuis 1960, il y a un consulat israélien à
Lisbonne. La guerre en Angola entraîne de nouvelles émigrations en
Brésil, au Canada et en Israël.
Après la guerre
Après la guerre, seulement quelques émigrants juifs restent au Portugal.
Un Va�ad Hatzala (Comité de sauvetage) à Lisbonne s'occupe des
survivants des camps de concentration allemands et italiens. La situation
de la communauté juive à Lisbonne qui, en 1892, se composait de 131
chefs de famille dont seulement quatre Ashkénazes, change rapidement.
En 1920, 12 des 179 contribuables sont déjà des Ashkénazim. En 1950,
on constate un changement dramatique : plus de la moitié des 290 chefs
de famille sont des Ashkénazim (164). Les mêmes données sont
confirmées en 1960. Malgré l'augmentation de l'assimilation, la
communauté garde toujours une vie normale. En 1951, il y a trois
services religieuses par jour, en 1961 et en 1962, on est capable de
rassembler un minyan par jour, il y a deux hazanim et deux shohatim, ce
qui témoigne d'une vie juive intense. L'éducation juive constitue en
revanche un grand problème. La Escola Israelita a dû fermer ses portes
en 1937 à cause du manque d'élèves. Plusieurs tentatives de ranimer
cette activité n'ont pas eu de succès durable. On essaie alors d'installer
une crèche et de faire des cours dans les locaux de la synagogue, au
Centro Israelita, au Liceu Francês etc. Du point de vue financier, la
communauté se trouve dans une grande crise. Les dépenses mensuelles
sont quatre fois plus élevées que les revenus, et en outre la communauté
est menacée par le problème du viellissement. En 1962, il y a cinq décès
et seulement cinq naissances et trois mariages. En 1960, le Hospital
Israelita et la Cozinha Económica doivent fermer.
Avec la guerre coloniale en Afrique la situation se détériore de façon
dramatique. Presque toute la jeunesse juive quitte le pays pour aller vivre
en Israël. La dictature isole de plus en plus le Portugal du reste du
monde. Le fait que la dictature s'appuie sur l'église catholique plonge les
Juifs dans unconflit de loyauté.
Après la révolution des oeillets
Après la révolution non violente du 24 avril 1974, environ la moitié des
Juifs du Portugal quitte le pays dans la panique et s'installent au Brésil, au
Canada et aux Etats-Unis ; pourtant, quelques-uns d'eux rentreront plus
tard. En 1978, la Comunidade Israelitica de Lisboa compte de 150
membres, dont de nombreux Juifs des pays de l'Europe de l'Est. La
communauté de Lisbonne a un centre communautaire, deux synagogues
(la synagogue séfarade se trouve dans la Rua Alexandre Herculano, celle
des Ashkénazes dans la Avenida Elias Garcia), un hôpital juif et une
maison de retraite. En 1975, on fête les 150 ans de l'existence de
l'organisation de jeunesse He-Haver. Parmi les membres de la
communauté, il y a de nombreux médecins, juristes, professeurs à
l'université et commerçants qui, pour la plupart, ne sont pas religieux
mais se sentent proches de la culture juive et de l'Etat d'Israël. En 1977,
l'ambassade israélienne à Lisbonne est inaugurée. Le 17 mars 1989, le
président de la République Mário Soares, visite la petite synagogue de
Castelo de Vide et s'excuse personnellement au nom du Portugal auprès
des Juifs du monde entier pour les crimes qui avait été commises contre
les Juifs « au nom du Portugal » (« Em nome de Portugal, peço perdão
aos judeus pelas perseguições de que foram vítimas na nossa terra »).
Depuis la fin des années 1980, des thèmes juifs intéressent de plus en
plus les scientifiques et le public portugais. En 1989, la Fundação
Gulbenkian organise un colloque international sur « le judaïsme dans la
culture occidentale » : en 1993, se tient sous le patronage de l'UNESCO
un colloque à Monsaranz sur « Juifs et Arabes sur la péninsule ibérique �
Rencontre des Religions, Dialogue culturel ». Dans les dernières années,
la communauté juive de Lisbonne et la Associação Portuguesa de Estudos
Judaicos (fondée en 1994) se font remarquer par leur nombreuses
initiatives : d'abord par leur grande exposition «Os Judeuzs Portugueses
entre os Descobrimentos e a Diáspora» (1994), ensuite par la fondation
de la Revista de Estudos Judaicos (1995) qui se considère comme la
succession de la Revista de Estudos Hebraicos dont n'a paru qu'un seul
numéro, en 1928. Au début 1996, elle organise le congrès international
Patromónio Judaico Português». En collaboration avec la bibliothèque
nationale portugaise, l'Association Portugaise des Etudes Juives montre
en 1997 à Jérusalem les expositions « Portuguese Jewry Through Books
and Literature » et «Testemunhos do Judaísmo em Portugal». En juillet
1997, se tient un séminaire international au Convento da Arrábida sur des
Juifs à la culture portugaise. Et, en novembre 1999, l'université Évora
organise, en collaboration avec la Associação de Estudos Judaicos,un
congrès international de spécialistes sur les « Juifs séfarades entre le
Portugal, l'Espagne et le Maroc ».
Les historiens des universités de Lisbonne, Porto, Aveiro et Évora
poursuivent depuis de nombreuses années leurs recherches engagées sur
l'Inquisition et l'histoire des Juifs portugais en Inde et dans l'Afrique du
Nord ; pourtant, ce n'est qu'en 1997 que la chaire « Cátedra de Estudos
Sefarditas Alberto Benveniste », financée par une fondation privée, a été
inaugurée à la faculté des sciences humaines de l'université de Lisbonne.
Elle est le premier centre d'études juives dans une université portugaise.
Le Centro de Estudos Judaicos à l'université d'Évora qui avait été fondé en
1998 avec l'aide de la Associação de Estudos Judaicos et qui veut
intéresser les étudiants à l'histoire juive de leur pays par des activités
comme par exemple une « semaine séfarade » ne réussit point à mener à
bien ce projet.
Politique, science et littérature
Malgré leur petit nombre, l'apport des Juifs portugais à la politique, à la
science et à la littérature est considérable. L' économiste Mosés Bensabat
Amzalak (1892-1978) était le directeur de l'Université Technique et le
président de la Academia de Ciencias de Lisboa ; l'historien Joaquim
Bensaúde (1859-1952) a fondé l'Academia Portuguesa de História ;
Alfredo Bensaúde (1856-1941) a été le premier directeur de l'Istituto
Superior Técnico à Lisbonne ; Marck Athias (1975-1946) était professeur
de physiologie à l'université de Lisbonne. De familles juives sont l'ancien
maire de la ville de Lisbonne, Nuno Kruz Abecassis, ainsi que le président
actuel de l'Etat, Jorge Sampaio. L'orientaliste et hébraïsant Salomon
Saragga (1842- 1900) a dirigé les revues « Os dois Mundos » et « Europa
Pitoresca » ; José Benoliel (1858-1937) a rédigé de nombreux travaux
concernant la langue des Juifs du Maroc ; l'angliste et professeur à
l'université de Lisbonne Adolfo Benarús (1863- 1950) s'est opposé dans
nombreux écrits à l'antisémitisme.
Au 20e siècle, les Juifs du Portugal se font surtout remarquer dans la
littérature : les auteur de pièces de théâtre Levy Bensabat (Luz e sombra
; Dialogo em verso) et Artur Rodrigues Cohen (La Vida) ; les poètes
Eliezer Kamnezky (Reflexos da minha alma; Alma Errante), José de
Esaguy (Oraçao a Patria ; Adeus ; Esfinge), Lygia Ezaguy (Ela�, Ele�),
Max Leao Esaguy Wartenberg (A Noiva que el Sol roubou ; Um dia no
Paraiso ; Metei o meu filho) ; les auteurs de romans et de récits Ruben
Marcos Esaguy (Espanha e Marrocos), José de Esaguy (A vida do infante
Santo), Simy Ezaguy (Ansia de Viver), Eva Renata d'Esaguy (Feira de
Vida).
Michael Studemund-Halévy
________________________________________________________
23.06.2014 16:01:00
Portugal : le judaisme de Belmonte, un secret bien gardé
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 30 juillet 2008 a 16:38
Portugal : le judaisme de Belmonte, un secret bien gardé
La synagogue Bet Eliahu de Belmonte, inaugurée en 1966
1492. Expulsion des Juifs d'Espagne. Les Juifs réfugiés à
Belmonte, au Portugal, doivent eux aussi trouver un compromis :
se convertir officiellement, tout en pratiquant leur religion en
secret.
1492. Christophe Colomb "découvre" les Amériques, tandis qu'Isabelle et
Ferdinand d'Espagne expulsent les Juifs autochtones, qui trouvent un
temps refuge au Portugal. Un choix s'impose: rester, et se convertir, ou
s'exiler et vivre librement sa foi. Les Juifs de Belmonte, eux, trouvent un
compromis : se convertir officiellement, tout en célébrant leur religion
dans le secret. Se développe alors, sur 500 ans, mille et une facons de
dissimuler ses rites juifs, en les accomodant à la sauce du quotidien
catholique...
Les Marranes, peuple juif forcé à l'exil et la conversion...ou à la
clandestinité
Lorsque Isabelle et Ferdinand, rois très catholiques d’Espagne, prennent
le décret d’Alhambra en 1492, ils jettent sur les routes des milliers de
juifs, contraints à l’exil pour survivre. Certains trouvent refuge au
Portugal, contre de fortes sommes d’argent. Mais le roi Dom Manuel qui
souhaite épouser une fille des rois espagnols suit l’exemple de ses
puissants voisins et ordonne à son tour l’expulsion, ou la conversion en
1496 et 1497. Des communautés vont alors officiellement embrasser la
religion catholique. D’autres vont continuer à pratiquer la religion juive en
secret.
Protégés par l’isolement des contrées intérieures, ces Marranes (ou juifs
séfarades, d’Espagne) préservent rites et traditions juifs. Ils côtoient les
chrétiens et les « nouveaux chrétiens » (juifs convertis au catholicisme),
s’adaptent, font du commerce, se fondent dans l’anonymat et l’isolement.
Jusqu’au début du XX ème siècle où leur présence sera révélée au grand
jour. Il faudra attendre la fin de la dictature et la révolution de 1974 pour
que ces communautés du centre et du nord du Portugal acceptent
timidement de revenir vers le judaïsme traditionnel, en se convertissant.
Aujourd’hui les Marranes portugais ne sont plus qu’une poignée. Les rites
secrets sont en voie de disparition.
La communauté marrane de Belmonte
[/b]
Le château de Belmonte, ville natale de Pedro Alvares Cabrals, qui
découvrit le Brésil.
Le château de Belmonte, ville natale de Pedro Alvares Cabrals, qui
découvrit le Brésil.Bildunterschrift: Großansicht des Bildes mit der
Bildunterschrift: Le château de Belmonte, ville natale de Pedro Alvares
Cabrals, qui découvrit le Brésil. L’adufe est un tambourin typique des
beiras, les marches portugaises. Rythme et mélopée évoquent l’ancienne
civilisation maure qui a occupé le territoire durant des siècles. C’est aussi
dans la région isolée des beiras que les juifs expulsés d’Espagne avaient
trouvé refuge. Un temps protégé par le royaume portugais, ils ont dû
ensuite choisir entre exil ou conversion. Cette solution n’a pas empêché
les séfarades ou marranes à continuer à pratiquer leur religion en secret.
Pendant cinq siècles, les Marranes de Belmonte ont vécu leur croyance et
leur foi dans la clandestinité, la pratiquant en cachette au risque de leur
vie. Au musée juif de la ville, on conserve de précieux objets qui
symbolisent l’art du secret et de la dissimulation. Comme cette étrange
mezuzah qui renferme le texte sacré et qui d’habitude est fixé sur le
chambranle de la porte d’entrée des demeures juives.
Contre l'inquisition, une seule arme : l'art de la dissimulation
David Canelo, professeur d’histoire, nous raconte cet art de la
dissimulation : "Au temps de l’inquisition, il était impossible de placer ces
symboles sur les portes. Un crypto-juif a alors fabriqué cet objet pour le
cacher dans la poche droite du pantalon. A l'intérieur, on trouve le
rouleau de prières. Cela date du temps de l’Inquisition".
L’inquisition, arme terrible au service de l’église catholique, sera abolie
officiellement en 1821. Ce n’est que dans les années 1930 que la
communauté marrane de Belmonte ou crypto-juive fait l’objet d’une
tentative de rapprochement avec l’orthodoxie juive. Mais l’époque est aux
bruits de bottes. Belmonte se referme sur elle-même.
Ce n’est en fait qu’à partir des années 80 que les « nouveaux chrétiens »
vont sortir de l’ombre et adopter la religion juive actuelle. Sous l’influence
de riches mécènes marocains et nord américains, Belmonte se dote d’une
synagogue en 1996. Pourtant, certains membres de la communauté
continuent à pratiquer les anciens rituels.
Selon David Canelo, c'est ce qui fait sa force : " Aujourd’hui, cette religion
juive secrète existe toujours à l’intérieur du monde juif actuel. Autrefois,
elle survivait au sein du monde catholique. Mais de toute manière, il s’agit
d’une religion cachée. Comment l’expliquer ? Et bien la raison, c’est la
tradition du secret, une tradition transmise de génération en génération
et qui a donné à ce crypto-judaisme sa force, son caractère sacré. Et le
devoir de continuer à pratiquer en secret la Pâque juive, les prières et
d’autres cérémonies".
Source : [www.dw-world.de]
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Portugal : le judaisme de Belmonte, un secret bien gardé
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 30 juillet 2008 a 16:44
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Solidarité et traditions perpétrées : deux vecteurs de survie de la
communauté
Un bon tiers de la population portugaise serait d’ascendance juive
séfarade.
Un bon tiers de la population portugaise serait d’ascendance juive
séfarade. La fabrication du pain azyme, la tradition des bougies allumées
le vendredi soir, l’interdiction de se marier hors de la
communauté…quelques uns de ces rites ont perduré jusqu’à nos jours,
parfois même dans l’ignorance de leur signification, en raison de
l’assimilation et des conversions. Aujourd’hui encore, les juifs de
Belmonte, commerçants habiles, restent très unis, soudés par des siècles
de prudence.
José Henriques lit encore le ladino, ce mélange d’hébreu, d’espagnol, de
portugais, voire de français. Le ladino est une langue qui a pratiquement
disparu lorsque les juifs érudits sont partis se réfugier en Hollande.
Aujourd’hui, dans la région de Belmonte, ceux qui reviennent vers le
judaïsme traditionnel prient en hébreu. Mais la difficulté de cette langue
est souvent un motif de désintérêt pour les plus âgés et les plus humbles.
L’affable José Henriques, lorsqu’il se sent en confiance, accepte
d’évoquer les rassemblements clandestins de son enfance, les
arrangements avec la viande pour ne pas mourir de faim en l’absence de
rabbin. A Belmonte, y compris dans la communauté juive, on aime
valoriser les bonnes relations qui ont prévalu entre chrétiens et Marranes.
Pourtant c’est bien de peur que parle José Henriques :"Bien sûr
l’inquisition a pris fin, mais la peur est restée. Oui, la peur est restée.
Parce qu’ensuite, même après l’inquisition, il s’est encore passé beaucoup
beaucoup de choses. Il y a eu la guerre. Ici, nous n’avons jamais subi de
pression. Mais il y avait cette méfiance... Oui, la peur, qui nous vient de
très très loin."
Un bon tiers de la population portugaise serait d’ascendance juive
séfarade. Bien qu’ils aient perdu la trace de leur origine, les Portugais
descendants ou non des conversos, les convertis ont adopté des
coutumes culinaires qui mettent en évidence le génie de la dissimulation
des ancêtres crypto-juifs.
Comme pour l’alheira, une saucisse bien particulière. Antonia nous livre le
secre de la préparation de l'alheira : " On prend du lapin, de la poule
aussi, on coupe en tout petit morceaux, il faut mettre la graisse, on met
de la graisse qu’on frit en même temps que la viande. Après il faut mettre
du sel, à notre manière, mais aussi les épices et le poivre. On mélange
tout. Puis on rajoute un peu de farine pour que ça prenne. De la farine de
mais et de la farine de blé. Sinon il y a pas de consistance. Comme si
c’était de la viande de porc. C’est comme ça qu’on fait l’alheira". L’alheira
n’est autre qu’une saucisse kasher, communément utilisée dans le nord
du Portugal, mais madame Antonia ne le sait pas.
[www.dw-world.de]
.../...
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Portugal : le judaisme de Belmonte, un secret bien gardé
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 30 juillet 2008 a 16:48
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Vers la reconnaissance des juifs portugais... et l'extinction du
marranisme
Une croix sur la porte d'entrée en guise de preuve de conversion au
catholicisme.
Une croix sur la porte d'entrée en guise de preuve de conversion au
catholicisme.Bildunterschrift: Großansicht des Bildes mit der
Bildunterschrift: Une croix sur la porte d'entrée en guise de preuve de
conversion au catholicisme. Aujourd’hui, les communautés juives
portugaises vivent au grand jour. Depuis une vingtaine d’années, le
processus de retour vers Israël, que les Portugais nomment resgate, s’est
étendu sous l’influence des rabbins.
Le cinéaste Jorge Neves, fondateur de l’association Ladina à Porto, où le
mouvement de retour est le plus important, tient à marquer la différence
: "On n’a jamais accepté la reconversion. Parce que ce serait renier notre
passé historique. Et il n’en est pas question. On a obtenu qu’Israel
reconnaisse qu’il y a toujours eu des juifs au Portugal, qu’ils vivaient
cachés, mais qu’ils n’avaient jamais coupé les ponts, et qu’ils soient
reconnus comme tels. Aujourd’hui, nous ne sommes plus marranes. Bien
que moi et d’autres avec moi, nous assumions notre passé, notre
héritage. Cette question du marranisme, c’est une chose très importante
culturellement. Aux yeux des autres, des chrétiens, nous étions juifs,
mais pour les juifs nous ne l’étions pas. Heureusement ,aujourd’hui on a
pu dépasser ces barrières".
Contraints durant des siècles à la dissimulation, au silence, à une sorte
d’errance intérieure, persécutés aussi, les juifs portugais vivent désormais
librement leur religion. Seuls quelques marranes trop âgés pour accepter
la circoncision, ou pour apprendre l’hébreu restent en retrait. Combien
sont-ils ? Une centaine peut-être.
Dans moins d’une génération, la contre- culture que représente le
marranisme portugais aura sans doute disparu. Pourtant, les tentatives
de la faire revivre existent. Le travail des historiens ne fait que
commencer. Le ladino est au goût du jour. Les influences touchent la
musique, et la nostalgie du fado ladino de Rosa Negra ouvre la porte du
souvenir.
Juliette Laurent (Septembre 2007)
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Portugal : le judaisme de Belmonte, un secret bien gardé
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 30 juillet 2008 a 16:59
BELMONTE - MEMOIRE ET IDENTITE.
À Belmonte, un village situé à l’extrême nord du district de Castelo
Branco, a survécu une communauté dont les membres sont identifiés
comme des juifs.
Pendant des siècles, l’absence de chefs religieux, l’éloignement des textes
sacrés, la maille d’échanges culturelles intercommunautaires pourraient
avoir abouti à l’assimilation des juifs de Belmonte par la société
environnante. Mais le “miracle” c’est qu’ils ont résisté et ont perpétué des
rituels, ont crée une religion spécifique, vécue dans la clandestinité.
Les versions connues sur l’origine de cette communauté ont révélé qu’en
ce qui concerne les questions identitaires, même les évènements sont
manipulables, dociles à des intérêts. On avait entendu souvent et lu aussi
que ces juifs étaient revenus au bourg, au XVIIIème siècle, après les lois
de Pombal, Premier ministre du roi D. José I, qu’a ordonné la fin de la
distinction entre les vieux et les nouveaux chrétiens – un nom qui est
apparu après la conversion forcée au temps de D. Manuel – 1497 -. Et le
plus on disait que le nom du quartier oú ils demeuraient s’appelaient
Maroc parce qu’ils étaient tous revenus de ce pays. L’histoire officielle
connue, écrite par des non juifs, leur retirait le partage du territoire
justement après le Décret d’Expulsion de 1496. Tout le monde était parti,
aux ordres du roi, et tout le monde a décidé revenir à Belmonte, après
quelques centaines d’années. Les livres publiés sur l’Inquisition portugaise
n’enregistraient pas des gens du village, saufHistória da Inquisição de
Évora,[b] de [b]António Borges Coelho, oú on peut trouver le nom
d’une femme de Belmonte, mariée, qui a été emprisonnée avec son mari.
Les juifs de la communauté racontaient une autre histoire sur leur
origine; ils parlaient d’un couple initiateur, Maria Caetana e Diogo
Henriques, et montraient leur arbre généalogique, incomplète, bien sur,
et sans rigueur, élaboré par un juif, dont ils avaient oublié le nom. Ce
couple avait vécu à Belmonte au XIXème siècle.
Les recherches qu’on a développées – Les juifs de Belmonte, les chemins
de la mémoire ; Judaïsme au féminin - ont montré que les documents de
l’Inquisition de Lisboa témoignent une histoire différente. La présence des
inquisiteurs à Belmonte est documentée, et on a pu étudier des procès
des gens naturelles et qui demeuraient dans le village, le XVIème, le
XVIIème et le XVIIIéme siècles.
La vie sous l’Inquisition n’a pas été indifférente: comme dans tout le
pays, la pratique cryptique, la duplicité, l’endogamie se sont perpétuées
comme modus vivendi engendrant des marques culturelles propres.
Le long vécu marranique a tissé des singularités et une autonomie
religieuse qui a éloigné la communauté de juifs et de non juifs. Les
protagonistes de ce processus ont été les hazzanot (les diseuses de
prières, les parleuses de la Loi) . Leur prestige sacerdotal pendant la
longue période cryptojudaique, la socialisation, la fidélité à la Loi
mosaïque ( envisageant la vie comme mission, privilégiant l’endogamie,
traçant des stratégies protectrices du maintien de l’ordre
communautaire), le travail au dehors ( assurant une indépendance
économique et l’élargissement des espaces de sociabilité) ont engendré
une chaîne de transmission, une zone protégée de croyances, de rituels et
de symboles judaïques.
Au début du XXème siécle, Samuel Schwarz , un ingénieur polonais,
juif, qui est venu travailler dans les mines de Gaia, près de Belmonte,
découvre cette communauté. Il publiera un livre, Os Cristãos novos em
Portugal no século XX, oú il relate comment il s’est rencontré avec ces
juifs. On croit que la présence de Schwarz au bourg, s’est révélé un des
facteurs, des plus importants pour le survécue de la communauté. Avec
lui ils ont allumé les chandelles de la mémoire. Ils ont célébré des
cérémonies religieuses déjà oubliées, et ont appris des préceptes. Dans
une période oú se développait le mouvement du rachat des marranes,
lidéré par Barros Basto, il a pu compter avec un appui relevant de cet
ingénieur dans la région de Beira ; beaucoup de jeunes, de Belmonte, de
Covilhã, de Fundão, ont fréquenté la Yeshivá Rosh Pinah dirigée par
Barros Basto à Porto.
Après la fin de la Première République – 1910 –1926 -et de ses lois de
tolérance religieuse, la vie des juifs de la région est devenue plus difficile.
La connaissance du nazisme, la politique portugaise, la peur d’appartenir
à une minorité qu’était poursuivi un peu partout, a installé le secret, a
fermé la communauté aux autres. Ils se cachaient et quand ils voudraient
se rappeler les préceptes religieux leur recours était la mémoire des
femmes et bien le livre de Schwarz : on l’appelle souvent Le Manuel du
parfait cryptojuif. ( Il faut dire que la Différence dite par l’antisémitisme
et par l’antimarranisme qui relèvent de l’intermédiation avec la société
environnante, a aussi participé dans la construction identitaire de la
communauté) .
On a connu la communauté depuis les années soixante dix. À Belmonte
tout le monde savait qui étaient les juifs. Leur religion marquée par le
syncrétisme les plaçait entre des feux : les catholiques ne les acceptaient
pas parce qu’ils étaient juifs ; les juifs orthodoxes leur refusaient son
judaïsme parce qu’ils s’étaient baptisés, souvent mariés, et toujours
enterrés par l’Église. Et pourtant ils se sentaient juifs. Vers les années 80
ils ont éveillé un grand intérêt de quelques membres de la communauté
de Lisboa et de l’ambassadrice d’Israël au Portugal, Collette Avital. Alors,
le bonheur régnait entre les juifs de Belmonte, ils étaient acceptés pour le
judaïsme officiel.
La présence de rabbins orthodoxes, depuis 1990, n’a pas éteint
complètement le marranisme, malgré la construction de la synagogue –
1996 -, du cimetière judaïque – 2000 -, des circoncisions, de la
connaissance des fêtes, des prières, des lois de cacheroute et de pureté
familière.
La définition des frontières, la rigidité des critères d’identification judaïque
s’est confronté aux résistances et a produit des dissidences. Dans les
modèles du Judaïsme orthodoxe n’ont pas de place les croyants d’une
religion vécue hors des canons institutionnels.
Après les années 90, Belmonte est un microcosme oú sont lisibles
multiples questions qui concernent le monde judaïque. Il s’agit d’un
temps de reconstruction, de doute, et pour quelques membres de
nostalgie du passé ; la femme s’est maintenue, souvent, l’éducatrice
privilégiée, l’artisane de l’identité, qui fait la transmission d’un patrimoine
et d’une cosmovision qui n’ont pas été complètement substitués. La
fidélité à la Loi écrite, à la Parole du Père, est un devoir, mais fut/ c’est le
rôle d’agent de socialisation qui a rendu la femme gardienne du système.
La volonté et la détermination de veiller à la non détérioration des cadres
de référence, la transmission de croyances et de codes se joint à l’envie
de construction d’un espace communautaire assurant.
Héritières du marranisme, à Belmonte il y a des personnes déracinées qui
ont vécu leur religion librement ; confrontées aux pratiques rabbiniques, il
y a des gens qui les acceptent, avec des différents degrés d’attachement
et de connaissance, il y a d’autres pour qui le poids de la conversion, de
la ré-éducation a été insoutenable. Elles maintiennent leur autarcie
judaïque, s’éloignant de la religion officielle ; ce sont les neo-marranes
qui participent à la construction de la richesse polymorphe du Judaïsme.
Maria Antonieta Garcia pour
[www.sefarad.org]
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Portugal : le judaisme de Belmonte, un secret bien gardé
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 30 juillet 2008 a 17:06
Quelques images sur video (pas gratuite)
[www.vodeo.tv]
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Portugal : le judaisme de Belmonte, un secret bien gardé
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 30 juillet 2008 a 17:11
Histoire(s) de deux villes juives Lisbonne et Riga
Deux villes, aussi éloignées l'une de l'autre qu'il est possible en Europe.
Deux petits pays, aux deux extrémités du continent, qui ont connu en ce
siècle l'un le fascisme et l'autre le communisme. Deux communautés
juives durement éprouvées par l'histoire, et dont la survie symbolique est
due à une immigration récente. Deux femmes enfin, pour qui ce voyage
était une sorte de retour aux sources. Voici ce qu'elles ont vu et entendu.
Lisbonne, si je t'oublie...
PAR ESTHER BENBASSA
[www.col.fr]
Un texte que je releve de cet article...
"Les crypto-juifs de Belmonte, dont on a tant parlé il y a quelques
années, auraient un peu tendance à faire oublier la présence dans le pays
d'un bon millier de Juifs. Dans le même temps, étrangement, les
recensements comptabilisent 5 000 personnes qui disent appartenir au
groupe juif. Curieux pays, où les chiffres eux-mêmes enregistrent les
bizarreries de l'imaginaire : des Portugais de souche, se considérant
comme d'anciens marranes, n'hésitent ainsi pas à se faire recenser
comme Juifs. Pour une fois, l'assimilation paraît fonctionner en sens
inverse…"
et
"La papauté autorise la création de l'Inquisition en 1535. Elle s'implante
définitivement en 1547. Beaucoup de " nouveaux chrétiens " n'ont d'autre
choix que le départ. Ils se dispersent à travers l'Europe - en France, aux
Pays-Bas, en Allemagne du Nord. D'autres rejoignent les colonies
portugaises, l'Afrique du Nord, l'Italie et l'Empire ottoman, et investissent
dans le négoce de l'Atlantique."
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Portugal : le judaisme de Belmonte, un secret bien gardé
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 31 juillet 2008 a 02:36
LA FOI DU SOUVENIR, Labyrinthes marranes
de Nathan Wachtel. Seuil
Partir, alors, n'était pas une mince aventure. Ils ont traversé l'océan pour
fuir l'Inquisition et miser sur l'avenir dans cette Amérique de tous les
possibles, au Brésil, au Mexique, au Pérou et dans les pays alentour.
La plupart venaient du Portugal où, en 1497, tous les juifs avaient été
convertis de force en nouveaux chrétiens. Leur fortune était inégale : il y
avait parmi eux des hommes d'affaires puissants dont les activités
[s'étendaient sur plusieurs continents, des chanceux enrichis dans les
fameuses mines d'argent du Potosi péruvien, des commerçants jouissant
d'une relative aisance, de modestes artisans et des colporteurs
misérables. Riches ou pauvres, ils ont été rattrapés par le bras long de
l'Inquisition venue traquer outre-Atlantique ceux qui étaient soupçonnés
de judaïser en secret.
Dans les possessions espagnoles où trois tribunaux du Saint-Office furent
installés à Lima, à Mexico, puis à Carthagène, une première vague de
répression a commencé dans les années 1590, suivie d'une autre dans les
années 1630-1640. Au Brésil, la chasse aux marranes a démarré plus
tard, à l'extrême fin du XVIIe siècle pour se poursuivre dans la première
moitié du XVIIIe.
Des milliers de procès ont été consignés dans les archives inquisitoriales.
C'est là, dans ces liasses jaunies, que l'anthropologue Nathan Wachtel a
retrouvé leurs traces. A partir de ces sources à la fois fragmentaires et
détaillées - comptes rendus d'interrogatoires, observations des gardiens
de prison, rêves plus ou moins prémonitoires d'un prisonnier notés par un
mouchard, et jusqu'aux gémissements du malheureux ligoté sur un
chevalet et soumis à la question -, il recompose une série de portraits
d'une remarquable vivacité. La restitution de ces figures marranes doit
tout à l'art méticuleux et à la science profane de l'historien, mais elle
n'est pas sans évoquer la tradition juive consistant à rappeler le souvenir
de ceux qui sont morts pour "la sanctification du nom" (tués en tant que
juifs).
Un destin commun à l'humble Juan Vincente, le savetier vagabond, qui
connut de longues années de prison, fut deux fois "réconcilié", affublé du
san benito (la tunique d'infamie) et finalement condamné au bûcher en
1626 ; à l'érudit Francisco Maldonna de Silva, impressionnant de
détermination, qui défiait ses juges, citait Aristote et multipliait les
arguments théologiques dans une extraordinaire combinaison de foi
intense et de passion pour la raison, avant d'être brûlé vif en 1639 ; ou
encore au riche marchand d'esclaves Manuel Bautista Perez, surnommé
"le Grand Capitaine", considéré comme le guide spirituel des judaïsants
de Lima, en dépit d'une dévotion chrétienne certaine et d'un attachement
à la loi de Moïse plus mémoriel que religieux ; un homme très connu vers
qui tous les regards convergeaient lors de ce même autodafé de 1639.
La pratique clandestine du judaïsme se cachant dans l'espace domestique,
les femmes y prenaient une grande part. D'où la persécution de ces
"matrones" qualifiées de "dogmatistes" et de "rabbines" par les
inquisiteurs. Leonor Nunez, par exemple, une fervente à laquelle les
judaïsants de Mexico s'adressaient pour la toilette des morts, une sainte,
disait-on, qui avait le don de prophétie et qui permettait à ses filles
d'avoir des relations sexuelles à condition que celles-ci soient
accompagnées de jeûnes. Pour Nathan Wachtel, cette surprenante
association entre rapports charnels et observances rituelles s'inspirait
peut-être de courants illuministes chrétiens, mais elle se rapprochait
également des rites de certains groupes juifs hérétiques cherchant à
hâter l'avènement de la Rédemption par des pratiques orgiastiques. Il
n'est pas toujours aisé, en effet, de faire la part des influences dans le
synchrétisme marrane qui prenait parfois la forme de surprenants
"bricolages" théologiques. Ainsi, au Brésil, la maladroite et naïve Theresa
Paes de Jesus avoua pour sa défense une sorte de "marranisme à
l'envers" : elle n'avait judaïsé qu'en apparence, pour complaire à ses
proches, tout en conservant en son for intérieur la foi chrétienne, mais
une foi sacrilège qui scandalisa le tribunal et lui valut d'être condamnée
au bûcher, car elle avait crû que "Moïse et Jésus étaient la même
personne, fils de la reine Esther elle-même assimilée à la Vierge Marie".
Soupçon et répression frappaient aussi les "vieilles chrétiennes" ayant
épousé un judaïsant, telle Maria de Zarate, emprisonnée, interrogée,
examinée par des médecins cherchant sur son épaule la cicatrice
révélatrice d'une bizarre "circoncision" et qui assista au supplice de son
époux, l'inflexible Francisco Botello, brûlé vif sur la Plaza Mayor de
Mexico en 1659.
L'acharnement des juges était d'autant plus implacable qu'il était enté sur
une absolue certitude de défendre le bien et le vrai. Forts de cette terrible
conviction, tout leur était bon pour démasquer les judaïsants, obtenir
aveux, dénonciations et actes de contrition : la torture comme les débats
cléricaux sans fin, les espions, les pressions sur l'entourage, l'organisation
systématique de la délation, les "inspections" des docteurs cherchant sur
le sexe des hommes la petite coupure attestant une circoncision
symbolique et, enfin, le terrible cérémonial du châtiment, lors des grands
autodafés publics où les irréductibles étaient brûlés vivants et les
repentants tués avant d'être livrés aux flammes. Face à une telle menace,
l'obstination secrète des marranes paraît d'autant plus émouvante. Ils
avouaient, se repentaient pour la plupart, tant la pression était forte,
mais ils persistaient, inventaient d'innombrables ruses, des codes, des
signaux, des simulations, et puis, d'une arrestation à l'autre, sur
dénonciation le plus souvent, ils finissaient par être condamnés à périr
comme "relaps".
A travers cette saisissante et savante recherche au long cours, Nathan
Wachtel a atteint son objectif : construire à la fois une mémoire vivante
et une histoire intelligible. Ces figures marranes arrachées à l'oubli ou,
pour certaines, au glacis de la légende, acquièrent une singulière densité.
Les statuts, les itinéraires, les caractères de ces personnages diffèrent,
chaque parcours est unique et, en même temps, de portrait en portrait,
se dégagent des manières d'agir et de penser communes : une
préférence pour les alliances endogames, un fonds variable de croyances
et de coutumes et cette "valorisation du secret" uniformément partagée.
S'y ajoutent de nombreuses hybridations entre éducation chrétienne et
héritage juif, mais aussi, dans la tension entre les deux, des formes de
relativisme religieux et des tendances sceptiques annonçant la modernité.
Répression, syncrétisme, érosion des croyances, trois ou quatre siècles
plus tard, il ne devrait rien en rester. Or voici qu'aujourd'hui, dans le
nord-est du Brésil, dans des familles chrétiennes, des prohibitions
alimentaires ou des habitudes inexpliquées, comme cette bougie allumée
pour "les anges" le vendredi, suscitent curiosité et mouvement de retour
vers la foi de possibles ancêtres juifs. Anthropologue autant qu'historien,
familier des voyages entre présent et passé, Nathan Wachtel a
rencontré quelques-uns de ces marranes contemporains, tel Odmar
Pinheiro Braga, homme de mélanges assurément, guide religieux,
policier et poète. Mais ce n'est là qu'un début d'enquête, le sujet d'un
livre à venir, que l'on attend déjà.
* Nicole Lapierre, Juifs cachés du Nouveau Monde
[www.denistouret.net]
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Portugal : le judaisme de Belmonte, un secret bien gardé
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 31 juillet 2008 a 03:03
A lire, et ce par la bibliotheque numerique qui parait sur Google
"La Nef Marrane: essai sur le retour du judaïsme aux portes de l'Occident
By Anne-Lise Polo"
[books.google.com]
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500 ans apres l'Inquisition, ils sont restes Juifs secretement...
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 04 octobre 2008 a 03:30
EXILES DE L'EXIL
Comment
Comment
Comment
Comment
Comment
dire
dire
dire
dire
dire
ces sentiments qui se pressent
l'étrange
l'inquisition et ne dire qu'un mot
ce supplice qui a cinq siècles
cette dissimulation, cette terreur et cette peur, ce
spectre encore vivant qui hante les mémoires
Comment dire cette histoire qui n'est pas celle d'un autre mais la
notre
Comment dire cette foi inébranlable dont témoignent ces gestes
graves et ces prières chantonnées comme des comptines entêtées
et entêtantes
Comment dire ce Miracle
Comment dire cette judéité qui se cache mais qui vit cependant
Comment dire ce qui se refuse à être dit
Comment dire, comment montrer ce qui est marque du sceau de la
dissimulation
Comment restituer l'essence d'une situation
Comment rendre signifiant ce qui n'épouse aucun modèle du
judaïsme vivant
Comment signifier si l'on ne peut s'accrocher à aucun modèle déjà
existant
Comment restituer l'existence de deux univers, leur imbrication et
leurs influences réciproques
Comment restituer dans un rectangle l'essence et la dissimulation,
ce qui se cache sans ôter ce qui aide à cacher
Comment dire cette situation impossible
Lisbonne, le 10 aout 1983
Titre du livre de Frederic Brenner et Yossef Hayim Yerushalmi - Editions
de la difference.
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500 ans apres l'Inquisition, ils sont restes Juifs secretement...
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 04 octobre 2008 a 03:48
Les derniers marranes, le temps, la peur, la memoire
par Yosef Hayim Yerushalmi
Ce livre relate en photos et prieres l'histoire de cette communaute
miraculeusement restee juive malgre l'Inquisition et les menaces terribles
qui pesaient sur elle.
Belmonte, province de Beira, à quelques kilomètres de la frontière
espagnole. Deux mille cinq cents habitants, cent vingt marranes, derniers
témoins de ce défi.
On est marrane pour soi, au sein de la famille. Le concept même de
communauté est étranger à la réalité marrane. Le cloisonnement est la
règle de survie primordiale chez les clandestins. Officiellement, on est
chrétien : baptisé, marié devant le cure, recevant les derniers sacrements
de l'église. En secret, dans l'intimité de la cellule familiale, on est Juif. On
célèbre le sabbat, Kippour, le Jeune d'Esther, Pessah. Concrètement, dans
le quotidien, on ne peut déceler aucun signe apparent de judaïsme :
- Pas de circoncision ;
- pas de livre, pas de trace écrite, mais une traditions orale transmise aux
générations ;
- pas de langue non plus. Toutes les prières sont en portugais, à
l'exception du Nom de Dieu, prononcé en hébreu - Adonaï
- pas de synagogue, mais des greniers, parfois des caves, des vergers et
des champs à l'abri des regards ;
- pas d'institution, pas de rabbins. Ce sont les femmes qui transmettent la
tradition de génération en génération, ce sont les femmes qui réunissent
pour prier. C'est la grand-mère qui marie sa petite-fille.
Voila une religion sans appareil et sans faste, réduite à l'essentiel, au
noyau humain.
Demeurer Juif dans ces conditions, dans une société ou seul le
catholicisme a droit de cite, relève du défi.
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500 ans apres l'Inquisition, ils sont restes Juifs secretement...
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 04 octobre 2008 a 04:06
Ces bouleversantes photos ont ete prises par Frederic Brenner qui
avec Yosef Hayim Yerushalmi ont redige ce livre sur les
"Marranes".
On y trouve egalement toutes les prieres que ces Juifs du secret
disaient
avant Shabbat ou pour Pessah... Elles etaient dites non pas en
hebreu
mais en Portugais.
Cette photo m'est si familiere qu'il me semble y voir un membre
de la famille.
Il y a sur la table cette nappe de crochet, la meme que je voyais
chez
mes grands-parents ainsi que la theiere et la physionomie du
visage...
Tres emouvant ! Je precise que ces photos sont assez recentes et
elles ont ete prises en 1983.
Photos Frederic Brenner
Voici Sarah, gardienne des traditions
C'est la photo de Antonio Pereira da Silva, Pennamacor, province
de Beira
Olivia et son mari dans leur chambre. Valarinho dos Galegos,
province de
Tras-os-Montes
Sexta-Feira, ceremonie d'entree du Shabbat
Encore la ceremonie d'entree du Shabbat.
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500 ans apres l'Inquisition, ils sont restes Juifs secretement...
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 04 octobre 2008 a 04:12
D'autres photos encore, toutes aussi poignantes...
Olivia et ses amies.
Preparation et cuisson du pain dans le four du village.Vilarinho
dos
Galegos, province de Tras-os-Montes.
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500 ans apres l'Inquisition, ils sont restes Juifs secretement...
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 04 octobre 2008 a 04:17
La Paque, priere sous les toits,
Recit de la sortie d'Egypte, et prieres pendant la fabrication du
pain
azyme.
Photos Frederic Brenner.
Ils etaient curieusement vetus de blanc...
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500 ans apres l'Inquisition, ils sont restes Juifs secretement...
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 04 octobre 2008 a 04:25
Priere apres le partage des eaux.
Les 8 jours de la Paque. Repas dans les champs, loin des regards,
Offrande du pain azyme a l'"altissimo senhor" et prieres
La Paque,la priere a l'aube, apres le partage des eaux ;
deux attitudes dans la priere - les mains jointes ou une main
voilant la face qui revelent une tendance au syncretisme du marranisme.
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500 ans apres l'Inquisition, ils sont restes Juifs secretement...
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 04 octobre 2008 a 04:30
En allumant les bougies du shabbat...
Et une petite anecdote amusante...
Photos tirees du livre de Frederic Brenner et Yosef Hayim Yerushalmi Editions la Difference (epuisee)
À ne pas manquer
aller voir, au musée archéologique de Lisbonne, la pierre de Monchique,
épigraphe hébraïque provenant de l'ancien quartier juif de Monchique, à
Porto.
visiter à Trancoso le centre d'interprétation juive Isaac Cardoso.
visiter le musée luso-hébreu Abraão Zacuto, à Tomar, où se trouve une
stèle qui fait allusion à la fondation de la grande synagogue de Lisbonne,
en 1307.
découvrir au musée d'Évora le coffre et la table du tribunal de
l'Inquisition, datant du milieu du XVIe siècle.
visiter à Faro le musée Isaac Bitton, où sont reconstitués une Bar Mitzvah
(cérémonie de majorité religieuse d'un garçon de 13 ans) et un mariage
dans un décor à l'échelle réelle.
En traversant des villages, des petites et grandes villes, partez à
la découverte d'un patrimoine riche en vestiges qui évoquent la
présence juive au Portugal.
Bien qu'il existe des références plus anciennes, c'est entre les Ve et XVe
siècles que la communauté juive séfarade, c’est-à-dire les juifs de la
péninsule Ibérique, s'établit sur le territoire qui est aujourd'hui le
Portugal, contribuant de façons les plus diverses à la culture portugaise.
Protégés par les monarques, nombreux sont ses membres, parmi lesquels
se trouvaient des philosophes, humanistes, scientifiques et marchands,
mais aussi des professions plus courantes comme cordonniers, tailleurs
ou tisserands, qui participèrent activement aux différents évènements
importants de l'histoire portugaise. Notamment, le moment de la
fondation de la nationalité et leur rôle dans le peuplement du territoire
puis, plus tard, les contributions financières et scientifiques, pendant
l'époque des Grandes Découvertes en témoignent. À noter, le grand
mathématicien et cosmographe du XVIe siècle, Pedro Nunes, créateur du
vernier, un instrument de navigation.
En 1496, l'édit d'expulsion des juifs au Portugal les obligea à se convertir
au catholicisme, faisant d'eux des nouveaux chrétiens. Nombreux sont
ceux qui abandonnèrent le pays, mais beaucoup d'autres restèrent et
continuèrent à pratiquer leur foi en secret, devenant ceux que l'on appelle
les marranes ou crypto-juifs. Les marques et les inscriptions
symboliques de cette époque sont encore visibles, incrustées sur les
maisons des anciens quartiers juifs (judiarias), dont les vestiges sont
préservés dans certaines localités comme Trancoso, Belmonte, Guarda
ou Castelo de Vide.
Museu Luso-Hebraico de Abraham Zacuto - Sinagoga
Museu Luso-Hebraico de Abraham Zacuto - Sinagoga
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Museu Luso-Hebraico de Abraham Zacuto - Sinagoga
Musées et Palais
Musée Luso-Hebraïque de Abraham Zacuto – Synagogue
Avec une façade très discrète, comme la majorité des temples judaïques
dans le monde chrétien, l’intérieur de la petite synagogue de Tomar est
une surprise. Le plafond est maintenu par 4 colonnes qui représentent les
mères d’Israël : Sara, Rachel, Rebecca et Lea. Entre les colonnes 12
voûtes se rejoignent, symbole des 12 tribus d’Israël et dans les coins de
la salle de culte quatre brocs en argile amplifient le son des voix.
Le Temple a été érigé à la demande de l’Infant D. Henrique, le
Navigateur, à qui la communauté judaïque a financé une partie des
travaux des Grandes Découvertes.
Avec l’expulsion des Juifs du Portugal en 1496, la synagogue fut fermée
et eut diverses utilités jusqu’à ce qu’elle soit acquise en 1920 par le Dr.
Samuel Schwarz, qui en fit don à l’État, à condition qu’y soit installé le
Musée Luso-Hebraïque, où sont exposés de nombreux objets en rapport
avec le Judaïsme.
Contacts
Adresse:
Rua Dr. Joaquim Jacinto, 73
2300-577 Tomar
Téléphone:
+351 249 329 814
Fax:
+351 249 329 811
E-mail:
[email protected]
Website:
http://www.cm-tomar.pt
La Juiverie de Castelo de Vide
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La Juiverie de Castelo de Vide
Autres
La meilleure façon de connaître la Juiverie de Castelo de Vide est de s’y
promener à pied.
De la place principale D. Pedro V, empruntez la rue de Santa Maria
jusqu’au Château, et profitez-en pour le visiter. Descendez ensuite le
flanc nord (du côté gauche) et découvrez les empreintes d’un temps
révolu mais qui perdurent ici de façon subtile.
Les rues, au tracé médiéval, révèlent dans leur toponymie la présence
juive : la Rua da Juidaria (rue de la Juiverie), la Rua Nova (rue Nouvelle),
où vivaient les juifs convertis appelés nouveaux chrétiens, la Rua do
Arçário, le trésorier de la communauté, et la Rua das Espinosas (rue des
Spinoza), en honneur au philosophe du XVIIe siècle, fils d’un habitant de
Castelo de Vide.
Dans la Juiverie, prêtez attention aux maisons. Au rez-de-chaussée, vous
remarquerez que deux portes communiquent vers l’extérieur.
Normalement en granit, l’une s’ouvre sur la boutique où se développe
l’activité commerciale et l’autre sur des escaliers qui donnent accès aux
deux étages supérieurs d’habitation. Sur les portes qui ont conservées
leur structure gothique ogivale, vous apercevrez des symboles sculptés
et, sur le seuil du côté droit, des petites fentes creusées de près de 10
cm. Se sont les “mezuzot” (pluriel de “Mezuzah”), signes évidents du
culte hébraïque, où les juifs déposaient un petit parchemin affirmant leur
profession de foi, le nom de Dieu étant écrit d’un côté et de l’autre celui
du Shemah, nom donné à la première phrase du Livre de Deutéronome
qui signifie “écoute”.
Au croisement de la Rua da Judiaria avec la Rua da Fonte se trouve
l’ancienne synagogue, lieu de réunion de la communauté et aussi école
judaïque. On raconte qu’il s’agissait au XIIe siècle d’une simple maison,
qui aurait été transformée en temple au XIVe siècle. Au XVIe siècle, avec
l’Édit de l’expulsion des juifs, elle redevint une maison d’habitation. À
l’intérieur d’un mur, on y trouva un tabernacle et une "pianha" (socle),
confirmant son ancienne fonction. Le tabernacle, divisé en deux espaces,
servait à garder les manuscrits sacrés et les huiles saintes utilisées pour
les pratiques religieuses. La "pianha", du côté gauche, était utilisée pour
poser les Écritures Sacrées.
Toujours dans la Juiverie, la première maison de la Rua do Arçário
raconte une autre histoire. Elle était habitée par la sage-femme ou
“étouffeuse”, ainsi appelée pour son pouvoir de donner ou d’ôter la vie. À
la plus haute fenêtre, on peut encore voir les supports en granit d’un
séchoir où étaient étendus les linges de l’accouchement, informant ainsi
ceux qui attendaient dehors sur ce qui se passait.
En descendant le flanc nord, la promenade se terminera inévitablement
sur une large place où se trouve la Fontaine du Bourg, une des limites de
la juiverie.
PORTO
Sinagoga Kadoorie Mekor Haim
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Sinagoga Kadoorie Mekor Haim
Monuments
Contacts
Adresse:
Rua de Guerra Junqueiro, 340 4150-386 Porto
Téléphone:
+351 911 768 589 / 911 768 596
E-mail:
[email protected] [email protected]
Website:
http://comunidade-israelita-porto.org
http://facebook.com/tourism.synagogue.porto
Ancienne Juiverie de Covilhã
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Ancienne Juiverie de Covilhã
Autres
L’ancienne juiverie de Covilhã était délimitée par les actuelles rue Flores,
rue Ginásio Clube, rue Alegria, ruelle Alegria et traverse Alegria, formant
un espace intégré à l’intérieur des murailles médiévales.
Les rues étroites et sinueuses longent le versant escarpée en s’adaptant
au terrain et adoptant le caractère naturel de murs. Les maisons suivent
la typologie médiévale, avec 2 à 3 étages, le rez-de-chaussée étant
destiné à la boutique et les étages supérieurs à l’habitation. Parmi les
éléments décoratifs deux fenêtres manuélines ressortent, l'une au nº 29
de la rue Flores et l’autre au nº 39 de la rue Ginásio Clube. Selon les
données archéologiques, la Synagogue, centre de connaissance pour les
communautés juives, se trouvait dans la rue Flores.
-_______________________________________________________Un
village marrane au cœur du portugal. La judaïté retrouvée de
Belmonte
Europe
Portugal
Expresso - Lisbonne
Publié le 12/10/2005 - 16:29
Beaucoup d’entre eux sont baptisés et se sont mariés à l’église. Mais les
descendants des juifs convertis de force à la fin du XVe siècle sont de plus
en plus nombreux à pratiquer la foi de leurs ancêtres au grand jour.
A l’heure où la lumière décline, cette heure entre chien et loup où l’on
hésite encore à allumer les lampes, les habitants de Belmonte se retirent
chez eux dans un murmure étouffé. Les derniers magasins ferment, leurs
propriétaires rangeant çà et là une étagère. La camionnette de l’épicier
passe près de la place du Pelourinho. Quatre bras l’attendent, pour
décharger les fruits dont les couleurs contrastent avec les lueurs grises de
la nuit qui s’annonce. Comme dans des milliers d’autres villages, les petits
vieux sous leurs porches regardent fixement l’horizon, et les femmes ont
déjà revêtu leur tablier et s’activent pour la préparation du dîner. A voir le
nombre de statues de saints et de croix que l’on rencontre dans le village,
nul ne dirait que nous sommes en terre juive. Seul peut-être le labyrinthe
de ruelles de la judiaria [le quartier juif], signalé par une plaque
municipale, laisse penser qu’à une époque lontaine vivait ici une
communauté juive. Il faut attendre la levée du jour pour découvrir une
synagogue récente surplombant la vallée.
De l’autre côté du bourg se dresse, majestueuse, la statue de Pedro
Alvares Cabral [1467-1520, c’est à ce navigateur natif de Belmonte que
l’on doit la découverte du Brésil]. A deux pas de là se trouve un magasin
qui vend des produits d’épicerie, de la vaisselle et des articles de bazar,
mais surtout des vêtements et du linge de maison. Son propriétaire se
nomme Moisés Mendes Henriques Morão. Cet ancien marchand forain de
40 ans qui préside la communauté juive de Belmonte est issu d’une
famille établie ici depuis plus de cinq cents ans. Il nous propose
d’arpenter avec lui le quartier juif : un univers de pierres patinées, de
maisons en ruines, de demeures que Moisés connaît bien parce ses
ancêtres y ont vécu, ou parce qu’elles appartenaient à des juifs du village.
Il s’arrête devant une maison et nous montre le crucifix qu’un jour, il y a
plusieurs siècles, quelqu’un a ciselé pour indiquer que ses occupants
étaient des convertis. Deuxième arrêt devant une niche surmontée d’une
croix : l’Inquisition en avait fait ériger beaucoup, pour bien marquer le
territoire catholique après que les hérétiques furent expulsés [en 1496],
baptisés de force [en 1497] et brûlés vifs à Lisbonne [en 1506]. “La croix
est un symbole accepté, mais qui n’a aucune signification réelle ou
sentimentale”, explique Moisés tout en ouvrant le portail de la synagogue.
Il se sent chez lui ici. Il range quelques chaises, s’excuse pour le
désordre, explique que les travaux ne sont pas encore terminés. Le
premier étage, qui est occupé par les femmes durant les cérémonies
religieuses, va être réaménagé. Il finit par accepter de nous laisser
prendre une photo, en expliquant que “c’est compliqué”, que nous
sommes là dans un “lieu sacré” et que son aspect “n’intéresse personne”.
La synagogue Bet Eliahu date de 1996. Elle a été financée par l’homme
d’affaires juif marocain Salomon Azoulay. Avant cela, les juifs de
Belmonte pratiquaient leur religion chez eux, en privé, comme ils le
faisaient depuis la conversion forcée de leurs ancêtres, à la fin du XVe
siècle. Tous les rites cultuels étaient alors confinés à l’espace protégé,
secret, du foyer, d’où le nom de “cryptojudaïsme” donné à leur pratique.
Certains préfèrent parler de “marranisme”, en référence aux “nouveaux
chrétiens”, ou “marranes” [le mot marrano signifie “porc” en espagnol et
désignait les récents convertis en raison de leur aversion pour la viande
de cet animal].
L’inauguration de la synagogue a accéléré le processus de “conversion”
des cryptojuifs au judaïsme officiel, entamé dans les années 1980. C’est
au cours de cette décennie qu’ont eu lieu les premières circoncisions et la
célébration du premier mariage juif depuis 1496. “J’ai été circoncis en
1989, ici à l’hôpital, et j’ai ensuite fait ma bar-mitsva”, raconte Moisés,
qui s’est marié à l’église il y a dix-huit ans. Ses propres parents, en plein
XXe siècle, l’incitaient encore à cacher son judaïsme et à le maintenir
dans la sphère de l’intime. Ce n’est qu’en 1989, après sa conversion, qu’il
a cessé d’aller à la messe.
Dans son bureau, où il exerce les fonctions de président de la
communauté juive de Belmonte – ce collectif créé en 1990 compte
aujourd’hui près de 110 personnes –, Moisés lève un peu plus le voile sur
l’histoire des siens. Il évoque la figure de Samuel Schwarz, un ingénieur
des mines polonais venu en 1917 diriger une exploitation minière dans les
environs de Belmonte. Un jour qu’il cherchait une épicerie, quelqu’un lui
déconseilla de fréquenter tel magasin parce qu’il appartenait à des juifs.
L’ingénieur, lui-même d’origine juive, “découvre” alors que certains
habitants perpétuent les rites judaïques depuis des siècles. En 1925, il
publie le désormais célèbre Os cristãos-novos em Portugal no século XX
[Les nouveaux chrétiens au Portugal au XXe siècle].
Moisés n’apprécie pas d’être qualifié de “cryptojuif”. Il considère qu’“il n’y
a rien d’anormal dans ce retour du judaïsme”, même s’il reconnaît que
“tous n’ont pas adhéré” à la voie officielle. “Il y a des gens qui ne
viennent pas à la synagogue, ou qui y viennent rarement, et qui
continuent à pratiquer les rituels comme leurs ancêtres. Ce sont les plus
âgés, ils prient comme ils l’ont toujours fait, explique-t-il, en portugais.”
Ce n’est pas le cas de Miguel Vaz, 25 ans. Sa conversion aux pratiques
officielles a eu lieu lorsqu’il en avait 16. Il a déjà assimilé l’hébreu comme
langue de culte. Il a commencé à l’étudier avec le rabbin Joseph Sebag et
a visité Israël en compagnie du rabbin Elisha Salas, qui a servi un an la
communauté de Belmonte et accompagne aujourd’hui celle de Porto.
Miguel continue à étudier aussi souvent que possible, c’est-à-dire, dès
qu’un rabbin se déplace à Belmonte – ce qui aujourd’hui, après dix
années de leadership spirituel ininterrompu, ne se produit que pour les
célébrations spéciales. Pour les autres jours, comme le shabbat, c’est
Miguel qui dirige les cérémonies. Il dit les prières en hébreu, mais n’oublie
pas de lire auparavant la traduction portugaise pour bien vérifier le sens
des phrases. Le terme de “conversion” lui semble excessif : depuis sa
naissance, il est habitué aux rituels alimentaires de purification kasher,
que sa mère respecte “quotidiennement”. Il s’agit plutôt, d’après lui,
d’une “uniformisation des règles”. Et a-t-elle réussi ? “Nous avons eu
quelques difficultés à attirer les plus âgés.” Moisés avance dans les rues
de la petite ville, à la recherche des traces de ses ancêtres. Sur la
muraille d’un château du XIIe siècle, il nous montre des indices, des
lettres hébraïques, des croix ou des incisions profondes. En cinq minutes
à peine, il a trouvé cinq de ces symboles. Un peu plus loin, une église
présente de nombreuses traces de ce genre. Pour Moisés, pas de doute,
c’est une ancienne synagogue. Au bout d’un moment, alors que nous
sommes tentés de scruter chaque pierre en quête d’indices, Moisés lève
les yeux derrière ses lunettes embuées et nous confie : “Finalement, le
plus grand symbole de la présence juive à Belmonte, ce sont les gens.”
Luciana Leiderfarb
Un musée contre l’oubli
La communauté juive est présente dans le village depuis huit cents ans et
a survécu aux persécutions de l’Inquisition. Les juifs portugais qui n’ont
pas pris la fuite ont été convertis de force en 1497 et sont devenus ce que
l’on appelait alors les nouveaux chrétiens. Peu d’entre eux, cependant,
ont vraiment renié leur foi. Ils ont continué à la faire vivre derrière les
portes closes, dans le secret de leur foyer. Ils allaient à la messe,
communiaient, baptisaient leurs enfants, se mariaient à l’église. Mais,
dans le même temps, ils continuaient à respecter chez eux le shabbat. A
table, autant que possible, ils ont conservé les règles alimentaires
imposées par la Torah. Ils ont appris l’art de la dissimulation : plus ils se
comportaient en bons chrétiens, moins ils attiraient les soupçons. Les
juifs de Belmonte ont éliminé tout vestige visible du judaïsme et ont
adopté les rites catholiques, de manière à ne jamais être inquiétés par le
Saint-Office. Sans textes écrits, sans chefs religieux, sans synagogue, ils
ont traversé les siècles en transmettant oralement, de père en fils, la
religion interdite, même après la fin de l’interdiction. Cette forme de
judaïsme caché et personnel, qui se caractérise par la perte de certains
éléments de la tradition juive et l’assimilation de rites extérieurs au culte
judaïque “officiel”, a perduré dans le village jusque dans les années 1980.
Les spécialistes l’appellent le cryptojudaïsme.
Le Musée juif de Belmonte, inauguré le 17 avril 2005, les dépeints tels
que, selon eux, ils ont toujours été. C’est un nouveau pas pour sortir les
membres de cette communauté, aujourd’hui relativement réduite, de
l’isolement qu’ils avaient eux-mêmes, jusqu’à un certain point, cultivé.
Parmi les pièces qui constituent le fonds du musée, ce sont peut-être les
moins resplendissantes qui brillent avec le plus d’éclat. Comme cette
grande et lourde clé – les juifs, lorsqu’ils fuyaient, emportaient toujours la
clé de leur maison et la léguaient aux générations suivantes. Ou comme
cette mezouza portable en bois qui appartenait à la famille Carqueja
Rodrigues. On y trouve gravée la phrase suivante, tirée du
Deutéronome : “Tu inscriras [Mes commandements] sur les montants de
ta maison et sur tes portes.”
Avec l’Inquisition, les juifs n’ont plus pu observer cette règle, sous peine
de se trahir. Leur imagination a donc fait le reste : pour continuer à
respecter cette tradition, ils ont créé des mezouzas de poche.
L’exemplaire exposé au musée remonte au XVIe siècle et a été trouvé,
par hasard, dans un tiroir chez les beaux-parents d’Adriano Vasco
Rodrigues, qui a prêté une grande partie de ses objets de famille au
musée de Belmonte. Sa mère, catholique, confectionnait chaque vendredi
sept torsades de laine qu’elle plaçait dans une assiette contenant de
l’huile d’olive. Elle les allumait dans l’après-midi et elle les laissait brûler
jusqu’au lendemain. De même, elle ne lavait le linge que dans la soirée
du samedi. Ses enfants lui demandaient : pourquoi pas le matin ? Et leur
mère leur expliquait que le soleil n’était pas bon pour le linge. Sans le
savoir, elle suivait en fait à la lettre une règle religieuse juive et respectait
le shabbat.
Le musée de Belmonte est en quelque sorte un condensé de tous ces
souvenirs. Il nous fait découvrir le véritable caractère de ce judaïsme qui
s’est, au fil du temps, imperceptiblement imprégné d’une
culture différente.
Source
- Copyright © 2000: Moïse Rahmani -
23/06/2014 16:01:00
LES JUIFS AU PORTUGAL AUJOURD'HUI
Michael Studemund-Halévy
Aujourd'hui, le Portugal est un pays sans Juifs. Ni la construction d'une
synagogue à Belmonte, ni larestauration d'une autre synagogue à Castelo
de Vide ou le musée juif à Tomar peuvent dissimuler cette réalité.
Néanmoins, les indications de judiarias (quartiers juifs), de rues qui
portent les noms de Juifs portugais importants à Guarda, Trancoso,
Évora, Castelo de Vide, Covilhã, Porto ou Lisbonne, la fondation d'une
chaire d'histoire juive à Lisbonne (Cátedra de Estudos Sefarditas Alberto
Benveniste) et d'un Centre d'études juives à Évora (Centro de Estudos
Judaicos), la fondation d'une Société d'études juives (Associação de
Estudos Judaicos) ainsi que de nombreuses expositions, colloques de
spécialistes et publications sur l'Inquisition ou les marranes montrent que,
dans ces dernières années, le Portugal se souvient de son passé juif. Un
passé qui se termine de façon abrupte avec le baptême forcé des Juifs en
1497 et l'introduction de l'Inquisition en 1537. Les publications au sujet
du passé juif qui, pour la plupart, ont une orientation historique, sont
nombreuses et sérieuses; néanmoins, les chercheurs portugais évitent la
réflexion sur l'histoire récente. Ils ne s'intéressent pas à la fondation des
communautés juives au 19e siècle, ils craignent la réflexion sur
l'antisémitisme politique et religieux des années vingt ainsi que le
réflexion sur l'attitude du Portugal fasciste vis-à-vis des Juifs durant la
dictature de Salazar. Tandis que la traduction de « Mein Kampf » a
suscité, il y a quelques années seulement, la critique d'une grande partie
du public, la réimpression non commentée de l'ouvrage antisémite A
invasão dos Judeus (« L'invasion des Juifs ») de Mário Sáa qui a été
vendu en 1998 dans les librairies de Lisbonne n'a pas causé beaucoup de
protestations. Qui veut travailler aujourd'hui au Portugal sur les Juifs
portugais et des anciennes colonies portugaises ne peut effectuer ses
recherches qu'avec beaucoup dedifficultés : les bibliothèques, dans un
état catastrophique sont incapables de se procurer la littérature
scientifique étrangère, ce qui rend impossible toute recherche sérieuse.
Aujourd'hui, les quelques Juifs du Portugal sont organisés en quatre
communautés : Lisbonne, Porto, Belmonte et Portimão. Le nombre de ses
membres s'élevant seulement à quatre-cents, cette communauté juive est
parmi les plus petites en Europe. À ces membres déclarés s'ajoutent des
milliers de nouveaux Chrétiens (cristãos-novos) qui, dans leurs familles,
ont gardé un souvenir vivant de leurs origines juives, les crypto-Juifs
(marranos) qui vivent surtout dans les provinces au nord ainsi que les
nombreux Juifs anglais et américains qui séjournent longtemps au
Portugal.
Nouveau début aux Azores
Les Juifs des Azores n'ont rien ou peu en commun avec les nouveaux
Chrétiens qu'on avait forcés à s'établir dans les îles au 16e siècle. Les
Juifs quis'installent ici au début des années vingt du 19e siècle viennent
du Maroc ; ils quittent l'Afrique du, Nord parce que pour eux, en tant que
Juifs, la vie y est devenu trop difficile : et qu'on leur y avait refusé une
existence économique. Avant de s'établir aux Azores, ces Juifs marocains
s'installent d'abord dans l'Algarve. En 1836, Abraham Bensaúde et
d'autres Juifs achètent un bâtiment à Ponta Delgada, ayant en vue d'y
établir une synagogue. Entre 1855 et 1866, on construit une synagogue
et un cimetière avec 17 tombeaux à Horta (Faila). Environ en 1830, on
construit une synagogue à Vila Franca do Campo et à Angra do Heroísmo
(Terceira). En 1819, des Juifs du Maroc fondent une petite communauté à
Ponta Delgada (São Miguel) qui, en 1848, compte déjà plus de 150
membres. En 1836, ils construisent la synagogue Sha'ar ha-Shamaïm
(Porte du ciel). Pourtant, vers 1870, ils quittent l'île des Azores à cause de
d'une profonde crise économique. En 1818, Abraham quitte son pays
natal, le Maroc, et il s'installe avec sa femme Ester et ses enfants Rahel,
Jacob, Joseph et Elias sur l'île des Azores São Miguel. La famille, qui en
mémoire de ses ancêtres ibériques s'appelle à nouveau Bensaúde, connaît
très tôt un grand succès économique : elle investit dans l'industrie du
tabac et cultive le thé, le lin et l'ananas. Bientôt, l'entreprise établit des
contacts avec Mogador, Gibraltar, Londres, Hambourg et Manchester �
des villes qui ont une longue tradition judéo-portugaise. Peu de temps
après, ils s'installent dans le continent portugais, à Lagos, Lisbonne et
Porto. Les commerçants deviennent des chercheurs, des juristes et des
médecins. Et les descendants de Juifs expulsés et baptisés de force
épousent des membres de la haute noblesse européenne.
Le retour au Portugal pose de grands problèmes au Juif observant
Abraham Hassiboni, car les écoles juives sont inconnues et les universités
n'acceptent que des étudiants chrétiens. En suivant le conseil du
philanthrope anglais Sir Mose Montefiore, Joseph, le fils d'Abraham,
envoie ses enfants Alfredo et Joaquim en Allemagne, à la très orthodoxe
Samson-Schule de Wolfenbüttel. Plus tard, Alfredo fait ses études à la
Bergtechnischen Universität à Clausthal et à Göttingen, où il obtient son
doctorat avec une dissertation sur les « Beiträge zur Kenntnis der
optischen Eigenschaften des Analcim » (« Contributions à la connaissance
des qualités optiques de l'analcime). En 1911, il sera le fondateur et le
premier directeur de l'Istituto Superior Técnico à Lisbonne. C'est surtout
grâce à sa femme, Jeanne Eleonore Oulman, crivain de livres pour
l'enfance et petite fille de Philip Abraham Cohen de Francfort - un des
fondateurs de la Trennungsorthodoxe Israelitische Religionsgesellschaft
(Société religieuse israélite orthodoxe séparatiste) à Francfort sur le Main
- que son contact avec l'Allemagne ne s'interrompt pas. Son frère
Joaquim aussi fait ses études universitaires à Clausthal. Il dirige ensuite
le Queen's Dock à Londres et à Lisbonne, où il est responsable de
l'agrandissement du port. Mais ce sont ses recherches historiques sur la
cartographie et l'astronomie portugaises, dans lesquelles il conteste d'une
façon convaincante les thèses d'Alexander von Humboldt qui vont le
rendre célèbre. Alfredo et Joaquim sont des Juifs croyants qui occupent
des postes prestigieux au sein de la communauté. Une génération plus
tard, pourtant, la fin de la monarchie portugaise marque le début de
l'ascension de la famille dans la société chrétienne portugaise.
La communauté juive de Lisbonne
Lisbonne devient le coeur de la vie juive. Dans la capitale portugaise, pas
loin de l'endroit où, pendant des siècles, avaient flambé les bûchers de
l'Inquisition, les Cortes déclarent, le 17 février 1821, l'abolition de
l'Inquisition. Elles garantissent aux descendants des Juifs expulsés ainsi
qu'à tous les Juifs « habitant n'importe où sur la terre » qui souhaitent
s'établir au Portugal ou dans ses possessions la liberté de la pratique
religieuse. Mais même avant cet édit, en 1801, des membres des familles
Amzalaga, Cardoso, Cohen, Hazan et Conqui, toutes de Gibraltar,
s'installent à Lisbonne en tant que citoyens anglais. Des Juifs de Gibraltar
et du Maroc suivent leur exemple et s'installent sur le continent portugais
et sur les îles atlantiques Madeira et les Azores. En août 1828, soixantetrois Juifs vivent déjà sur le continent portugais : cinquante à Lisbonne,
cinq à Faro, quatre à Lagos, deux à Beja et deux à Évora ainsi que deux
cents cinquante aux Azores, dont cent cinquante à Ponta Delgada. Entre
1850 et 1900, un certain nombre de Juifs s'installe en Angola et au
Mozambique, qui sont des colonies portugaises, dans les îles du Cap Vert
ainsi qu'à Madeira. Le chiffre relativement bas des Juifs immigrés est dû
d'un côté à la situation marginale du Portugal, de l'autre côté surtout au
fait que, dans la diaspora séfarade, le souvenir de l'expulsion et du
baptême forcé est toujours vivant.
Déjà en 1801, on concède aux Juifs une parcelle du Cimetière Anglais
(Cemitério Inglês da Estrela) pour qu'ils puissent y enterrer leurs morts
selon le rite juif : le 26 février 1804, José Amzalaga sera le premier à y
être enterré selon ce rite. Les quelques Juifs sont confrontés à deux
grands défis : la fondation d'une communauté unifiée (Comité da
Comunidade Israelita de Lisboa), qui ne sera réalisée qu'à la fin du 19e
siècle ; ensuite, la lutte pour la reconnaissance juridique en tant que
communauté religieuse indépendante, car, selon la constitution de 1826,
le catholicisme est la seule religion admise et seulement les étrangers
sont autorisés à pratiquer en privé leur religion. En 1850, il y a deux
Shohatim (abatteurs rituels) à Lisbonne. En 1865, les Juifs de Lisbonne
achètent au Alto de São João;o un terrain de 45 X 128 m pour construire
un autre cimétière, qui est encore utilisé aujourd'hui. En 1882, Moses
Amzalak fonde la société Ozer Dalim, qui se charge de donner aux Juifs
pauvres un repas chaud le Shabbat. Il y aura ensuite d'autres sociétés
charitables : en 1865, Simão Anahory crée Nophlim (Amparo dos Pobres);
en 1899, Leao Amzalak fonde la Cozinha Económica (Cuisine des pauvres)
qui, dans l'année même de sa fondation, donne 5.000 repas et en 1916
plus que dix milles. Le service est célébré d'abord dans des maisons
privées; seulement au cours des années on construit plusieurs petits
bâtiments de prière et des synagogues. En 1892, le gouvernement civil
autorise la fondation de la Associação Guemilut Hassadim, irmandade
israelita de socorros mútuos na hora extrema e funerais, une autorisation
qui est très proche de la reconnaissance juridique de la religion juive. Vu
le petit nombre des membres - il y a au maximum 180 chefs de familles
pour moins de mille Juifs - les activités charitables, pédagogiques et
culturelles sont remarquables : En 1914, la Biblioteca Israelita est fondée
; le 23 octobre 1922, c'est le tour de la Escola Israelita où on enseigne,
outre la langue hébraïque, l'espagnol et le français ; et, trois ans plus
tard, l'organisation de jeunesse He-Haver qui jouera plus tard un rôle
important dans l'aide pour les réfugiés juifs est fondée. En 1928 paraît le
premier (et dernier) numéro de la Revista de Estudos Hebraicos. On
construit des synagogues et des cimetières également en dehors de la
capitale portugaise. Des Juifs venant de Gibraltar, du Maroc et de
l'Espagne s'installent vers 1820 à Faro, dans l'Algarve (au sud du pays),
où se forme au cours des années une petite communauté qui finira par
compter soixante familles. Entre 1830 et 1869, deux synagogues sont
construites (Sinagoga dos Ricos et Sinagoga dos Pobres ; une synagogue
a également fonctionné à Lagos, entre 1830 et 1936) et un terrain pour
un petit cimetière est acheté. Lorsqu'au 20e siècle de nombreux membres
de la communauté quittent Faro et s'établissent surtout à Lisbonne, la vie
juive dans l'Algarve s'éteint pratiquement. Le cimetière qui risquait
devenir un dépotoir a été soigneusement restauré dans les dernières
années, et, en 1993 il a été inauguré solennellement en présence du
Président de la République, Mário Soares. Aujourd'hui, le centre de la vie
juive pour les dix-sept membres de la communauté dans l'Algarve est
Portimão. Les jours de fête importants, les Juifs de l'Algarve peuvent
compter sur la participation de touristes juifs.
Le centre juif le plus important à part Lisbonne est toujours Porto, ville
portuaire au Nord du Portugal. La fondation de ce centre est
principalement l'oeuvre de « l'apôtre des marranes », Artur Carlos de
Barros Basto. En 1915, Barros Basto fonde l'organisation sioniste
Melakhah Tziyonyth qui, cinq ans plus tard, ensemble avec l'organisation
Associacão de Estudos Hebraicos Ubá-Le-Sion (fondée en 1912 par Adolfo
Benarus), fusionne avec la Federação Sionista de Portugal. Le 1er juillet
1927, la synagogue Mekor Haim (Source de vie) est inaugurée dans la
Rua do Poço das Patas. Entre 1929 et 1938, la synagogue Kadoorie Mekor
Haim est construite dans la Rua Guerra Junqueiro, surtout avec l'argent
de la famille Kadoorie et des comités des anciens marranes de Londres,
Amsterdam et Hambourg. La communauté consiste aujourd'hui seulement
de quelques membres. Les jours de fête importants, le service est assuré
par des rabbins d'Israël. A Belmonte, où des centaines d'hommes se
désignent eux-mêmes comme « judeus marranos » et où ils pratiquent
leur foi en cachette � leur descendance des Juifs baptisés de force est de
plus en plus mis en doute � existent aujourd'hui deux communautés :
une de marranes et une autre d'anciens marranes qui, il y a peu de
temps, se sont convertis au judaïsme. Le 5 décembre 1996, la nouvelle
synagogue Bet Eliahu a été inaugurée. La communauté consiste
aujourd'hui d'environ 170 personnes. A Covilhã fonctionnait, en 1939, la
synagogue Portas das Tradição, qui était fréquentée surtout par les
marranes. La synagogue Bet Ha- Midrash (Maison des prières) à Caldas
da Rainha a été construite pendant la Deuxième Guerre Mondiale par des
réfugiés de l'Europe de l'est.
Apôtres des marranes
Des noms de famille tels que Abrantes, Campos, Carvalho, Costa, Cruz,
Dias, Espirito Santo, Estrela, Henriques, Lopes, Mascarenhas, Matos,
Mendes, Morão, Nunes, Paiva, Pereira, Pessoa, Preto, Rodrigues, Silva,
Souza ou Vaz passent pour beaucoup de Portugais comme des noms
typiques juifs-portugais. Ceux qui portent ces noms se désignent souvent
eux- mêmes comme des descendants de Juifs baptisés de force (cristãos
novos) ou comme des crypto-Juifs (marranos). Les crypto-Juifs qu'on
connaît à travers la littérature portugaise du 19e et du 20e siècles
(Camilo Castelo Branco ; Miguel Torga) et des descriptions de voyage
sont connus par un plus grand public lorsque, en 1917, l'ingénieur des
mines polonais Samuel Schwarz établit des contacts avec les marranes de
Belmonte, Guarda et Covilhã. Son livre « Os cristãos-novos em Portugal
nó século XX », paru en 1925, raconte l'histoire de ces crypto-Juifs et
décrit de façon vivante leurs coutumes (clandestines) juives, telles
qu'elles sont pratiquées surtout par les marranes dans les provinces
lointaines du nord du pays, dans la Estremadura et la Beira, ainsi que
dans des villes comme Argozelo, Bragança, Castelo Branco, Covilhã,
Fundão, Idanha, Monsanto, Penamacor, Tomar et Trancoso. Le livre
montre un enthousiasme inattendu pour les «Juifs oubliés et exotiques»
du Portugal. En 1923, Schwarz achète la synagogue de Tomar qui était
tombée en ruine. De par sa situation géographique et sa forme, cette
synagogue est un exemple unique de l'architecture synagogale portugaise
de l'époque précédant l'expulsion des Juifs. Plus tard, Schwarz fait cadeau
de cette synagogue au gouvernement portugais pour en faire un musée
luso-juif. En 1939, le musée qui porte le nom du mathématicien et
astronome portugais Abraham Zacuto est inauguré. Tandis que les
membres de la communauté juive de Lisbonne ont une position respectée
dans la société portugaise, les marranes suscitentavec leurs acitivités la
méfiance de l'église catholique et d'une grande partie de la bourgeoisie
cléricale conservatrice, cette dernière craignant à juste titre que des
catholiques puissent se tourner vers le judaïsme. Les discussions
controversées ne manquent pas à l'intérieur de la communauté juive de
Lisbonne. Ainsi Abraham Levy proteste contre la circoncision des
nouveaux Chrétiens (cristãos novos) ; d'après Samuel Sorin la
communauté naissante de Porto n'est autre qu'une secte, car les prières
ne correspondent pas à celles de l'orthodoxie juive (uma seite, porque as
orações que viu não o satisfazerem por serem falhas do ritual tradicional
ortodoxo). A cela s'oppose le Professeur Moses Bensabat Amzalak, en
argumentant que l'entrée des crypto-Juifs dans le judaïsme a été
mentionnée par le grand-rabbin de Palestine, Jacob Meier, qui l'aurait
approuvée. Amzalak s'intéresse vivement au travail de Barros Basto,
travail qu'il admire beaucoup. Par conséquent, suite à la demande
d'Amzalak du 21 avril 1927, la communauté de Lisbonne soutient avec la
somme de 100 Escudos le journal édité par Barros Basto, Ha-Lapid (Le
flambeau). Le 19 décembre 1927, Amzalak rapporte la fondation d'une
nouvelle communauté juive à Bragance et dans d'autres villes. Les deux
rêvent de la fondation d'une instance dirigeante (corpo directivo) dans
lequel toutes les communautés juives du Portugal devraient s'unir.
Le mouvement marrane atteint son point culminant sous le leader
charismatique Artur Carlos de Barros Basto qui s'appelle lui-même «
apôtre des marranes ». Sous son influence naissent des communautés
juives à Belmonte, Bragance, Castelo Branco, Guarda et Pinhel. En 1929,
il fonde la yeshivah Rosh Pina pour familiariser les marranes � surtout les
fils des pauvres paysans du nord - avec le judaïsme normatif.
L'Alliance israélite à Paris et l'Anglo-Jewish-Association (AJA) à Londres
suggèrent la fondation d'un internat religieux à Lisbonne pour faire
connaître aux marranes les fondements de la religion juive. Les deux
institutions chargent le politicien et historien anglais Lucien Wolf de
réaliser ce projet. Le mémoire que ce dernier rédige après sa visite
entraîne, en 1926, la fondation du Marrano Committee à Londres ;
d'autres fondations suivront à Amsterdam et à Hambourg. Comme siège
de l'internat Wolf ne propose pas Lisbonne mais la ville portuaire de
Porto, entre autre à cause du fait qu'il avait fait la connaissance de Artur
Carlos de Barros Basto. Ce dernier, capitaine décoré de l'armée
portugaise, devient dans les années suivantes, le dirigeant incontesté des
marranes portugais. Après une visite à la synagogue portugaise à Paris et
une tentative vaine de devenir un membre de la communauté juive de
Lisbonne, il épouse Lea Azancot, d'une famille juive de Lisbonne, et il se
fait circoncire à Tanger. Désormais, il s'appelle par son nom juif, Abraham
Israel Ben-Rosh. Il ne se contente pas d'être simplement un membre de
la communauté : convaincu de son devoir d'établir une vie juive au
Portugal et de ramener les « marranos » au judaïsme normatif, il
commence dès les années vingt une activité intense de mission dans les
régions isolées du Portugal du nord. Le comité des marranes de Londres
le soutient avec des moyens financiers, et l'historien anglais Cecil Roth et
la journaliste française Lily Jean-Javal lui garantissent leur soutient
journalistique. Tous les deux sont responsables de l'image « romantisante
» des marranes et de leur « apôtre ». En 1923, Abraham Israel Ben-Rosh
alias Artur Carlos de Barros Basto fonde une communauté juive à Porto.
Entre 1927 et 1958, il édite la revue «Ha Lapid» («Le flambeau») qui est
peut- être le document le plus important de l'histoire des marranes
portugais. Le 30 juin 1929, grâce à la donation d'Edmond de Rothschild
(Paris), on pose la première pierre de la nouvelle synagogue Mekor Haim
(Source de vie) à Porto. Pour garantir le progrès de la construction de sa
communauté, Barros Basto invite de nombreux émigrants allemands et
autrichiens à s'installer à Porto ; parmi eux se trouvent le médecin et
pacifiste Dr. Rudolf Hirsch (l'oncle de l'écrivain portugaise Ilse Losa) et La
famille Cassuto de Hambourg. Le jeune Alfonso Cassuto devient le
directeur de la yeshivah Rosh Pina, son père Yéhoudah Leon Cassuto
devient le président de la communauté. L'entrée de ces membres dans la
communauté entraîne de fortes tensions, tellement grandes sont les
différences culturelles entre Juifs de Pologne, de Russie et d'Allemagne
qui pratiquent le rite ashkénaze et les marranes du Portugal, qui venaient
de revenir au judaïsme. En 1934, Barros Basto est dénoncé à la police :
on l'accuse d' «actes immoraux » (actos imorais). Pendant longtemps,
Barros Basto soupçonne des membres ashkénazes de sa communauté
d'être les instigateurs du complot. Malgré le rejet de ces accusations, trois
ans plus tard le capitão est de nouveau dénoncé, et le 12 juin 1937, sur
ordre des généraux Hamilcar Barcínio Pinto et Silva Basto, il est
condamné et expulsé de l'armée. Cette sentence est confirmée le 1er juin
1937 par le ministre de guerre, Santos Costa ; jusqu'à, elle n'a pas été
cassée. Le climat politique du Portugal avec son fort antisémitisme, la
grande immigration des réfugiés européens, le fait que Barros Basto est
Juif et franc-maçon et que la communauté de Porto est formée surtout
par des émigrants allemands, autrichiens, polonais et russes � voici des
facteurs importants de la condamnation du capitão. Ainsi, la police
secrète du Portugal fait observer Barros Basto et quelques membres de sa
communauté encore dans les années cinquante. Une tentative de la
famille du capitaine de faire rouvrir le cas en 1975, reste sans succès.
Soixante ans après les premières accusations etmcinquante-cinq ans
après l'expulsion du capitaine de l'armée, le « cas Barros Basto » occupe
encore la presse portugaise, surtout le journal quotidien de Lisbonne, O
Público, qui publie en décembre 1994 et en 1995 plusieurs articles sur
Barros Basto, le mouvement des marranes, l'antisémitisme portugais et
l'Etat fasciste. Les recherches récentes montrent très clairement dans
quelle mesure le capitaine est devenu la victime d'une intrigue
personnelle et qu'il devait inévitablement tomber dans le « filet » de l'Etat
fasciste qui suivait les idées des émigrés avec méfiance. Malgré sa défaite
personnelle, il réussit quand même à mener à terme les travaux de
construction de l'imposante synagogue à Porto, financés surtout par la
famille Kadoorie de Hong Kong. Le 16 janvier 1938, la synagogue est
inaugurée à la présence de nombreux invités nationaux et internationaux.
Néanmoins, l'oeuvre de sa vie est détruite, le « mouvement des marranes
» disparaît aussi vite qu'il était né.
1933-1945
Le colloque de Lisbonne et l'exposition « Fugindo a Hitler e ao Holocausto.
Refugiados em Portugal entre1933-1945 » qui fut montrée en mai 1994 à
Lisbonne et plus tard à Porto et Coimbra provoque une discussion animée
sur l'antisémitisme portugais, le fascisme et le rôle du pays pendant la
Deuxième Guerre Mondiale. Au début du 20e siècle, l'antisémitisme
portugais devient socialement acceptable. En 1924, le journaliste Mário
Sáa publie un livre destiné à devenir célèbre, A Invasão dos Judeus ; avec
ses chapitres provocateurs (« Invasion du sang », « Attaque de l'Etat », «
Attaque de la vie intellectuelle » ou « Attaque de la religion ») le livre
donne une foule d'arguments aux antisémites portugais. Sous Salazar et
le soutien de ses conseillers allemands paraissent à plusieurs reprises,
dans les journaux et les revues du pays, des caricatures et des articles
antisémites, qui deviennent encore plus nombreux après la fondation de
l'Etat d'Israël (1948).
Bien que le Portugal fût considéré par les émigrés allemands comme une
terre d'asile assez tardivement, à cause de sa situation marginale, s'y
installent déjà en 1933 quelques douzaines d'émigrés, surtout des Juifs.
La plupart de ces émigrés vont à Lisbonne, des groupes plus petits à
Porto, Coimbra et Madeira. En 1933, l communauté juive de Lisbonne et
le médecin Augusto d'Esaguy fondent la Commissão Portuguesa de
Assistência aos Judeus Refugiados (Commassis), un comité d'assistance
qui, avec l'accord du gouvernement, soutient de nombreux réfugiés.
Après avoir été obligé, au début de la Deuxième Guerre Mondiale,
d'arrêter leur activité pour une période intermédiaire, la Commassis
devient très importante pendant l'émigration en transit entre 1940 et
1943 en tant qu'institution caritative. Grâce aux efforts d'activistes juifs
comme Moses Benbassat Amzalak, Elias Baruel et Santób Sequerra,
Lisbonne devient le lieu de refuge et de liberté pour 100.000 rescapés qui
sont, dans la plupart, des Juifs. Dans les années suivantes, les autorités
portugaises songent même à installer des Juifs en Angola pour renforcer
la population blanche.
Le ton antisémite dans la politique intérieure et extérieure devient de plus
en plus sensible. En 1935, le ministère de l'extérieur suggère au
gouvernement de prendre des mesures dures et rigoureuses contre « les
Polonais, les Russes, les Juifs et les hommes sans nationalité valide ».
Dans les années suivantes, le nombre de mesures restrictives contre une
nouvelle immigration qui augmente énormément suite au développement
international et à la politique d'asile d'autres pays européens. Les visas
d'entrée et de passage sont délivrés plus rarement, et après 1940, ils ne
sont accordés qu'à ceux qui puissent montrer un visa d'entrée d'un autre
pays. En même temps, le Portugal se montre plus sévère dans les
concessions de l'asile. Vers la fin de l'année 1937, ont lieu les premières
représailles contre des réfugiés du régime de Hitler. Entre 1937 et 1945,
plus de 300 réfugiés allemands sont arrêtés par la Policia de Vigiliância e
da Defesa do Estado (PVDE), et restent en prison pendant des mois. Les
protagonistes de cette politique ouvertement antisémite et hostile vis-àvis des émigrants sont des groupes de la police secrète PVDE qui est en
partie orientée vers le national-socialisme. Jusqu'au milieu de l'année
1940, 15.000 réfugiés arrivent au Portugal en passant par l'Espagne, leur
nombre augmentant encore et s'élève à 40.000 à la fin de l'année 1941.
Après l'occupation du sud de la France en novembre 1943, des vagues de
réfugiés se déversent sur le pays; cette immigration diminue avec la
fermeture stricte des frontières espagnoles en mars 1943, mais elle ne
s'arrêtera jamais. Jusqu'à la libération de la France en été 1944, environ
80.000 à 100.000 émigrants, pour la plupart germanophones, trouvent
asile au Portugal.
Même si Salazar promet aux Juifs du Portugal l'autonomie administrative
et la liberté religieuse totales � promesse qu'il tient -, la plupart des
1.200 Juifs qui se trouvaient au Portugal en 1945, quitte le continent
portugais et les îles atlantiques après la Deuxième Guerre Mondiale et
s'installe dans l'Amérique du Nord et du Sud et en Israël. Les familles qui
restent au Portugal sont pour la plupart celles qui ont déjà immigré avant
la guerre et qui sont bien installées. Le Portugal et Israël établissent des
relations commerciales, et, depuis 1960, il y a un consulat israélien à
Lisbonne. La guerre en Angola entraîne de nouvelles émigrations en
Brésil, au Canada et en Israël.
Après la guerre
Après la guerre, seulement quelques émigrants juifs restent au Portugal.
Un Va�ad Hatzala (Comité de sauvetage) à Lisbonne s'occupe des
survivants des camps de concentration allemands et italiens. La situation
de la communauté juive à Lisbonne qui, en 1892, se composait de 131
chefs de famille dont seulement quatre Ashkénazes, change rapidement.
En 1920, 12 des 179 contribuables sont déjà des Ashkénazim. En 1950,
on constate un changement dramatique : plus de la moitié des 290 chefs
de famille sont des Ashkénazim (164). Les mêmes données sont
confirmées en 1960. Malgré l'augmentation de l'assimilation, la
communauté garde toujours une vie normale. En 1951, il y a trois
services religieuses par jour, en 1961 et en 1962, on est capable de
rassembler un minyan par jour, il y a deux hazanim et deux shohatim, ce
qui témoigne d'une vie juive intense. L'éducation juive constitue en
revanche un grand problème. La Escola Israelita a dû fermer ses portes
en 1937 à cause du manque d'élèves. Plusieurs tentatives de ranimer
cette activité n'ont pas eu de succès durable. On essaie alors d'installer
une crèche et de faire des cours dans les locaux de la synagogue, au
Centro Israelita, au Liceu Francês etc. Du point de vue financier, la
communauté se trouve dans une grande crise. Les dépenses mensuelles
sont quatre fois plus élevées que les revenus, et en outre la communauté
est menacée par le problème du viellissement. En 1962, il y a cinq décès
et seulement cinq naissances et trois mariages. En 1960, le Hospital
Israelita et la Cozinha Económica doivent fermer.
Avec la guerre coloniale en Afrique la situation se détériore de façon
dramatique. Presque toute la jeunesse juive quitte le pays pour aller vivre
en Israël. La dictature isole de plus en plus le Portugal du reste du
monde. Le fait que la dictature s'appuie sur l'église catholique plonge les
Juifs dans unconflit de loyauté.
Après la révolution des oeillets
Après la révolution non violente du 24 avril 1974, environ la moitié des
Juifs du Portugal quitte le pays dans la panique et s'installent au Brésil, au
Canada et aux Etats-Unis ; pourtant, quelques-uns d'eux rentreront plus
tard. En 1978, la Comunidade Israelitica de Lisboa compte de 150
membres, dont de nombreux Juifs des pays de l'Europe de l'Est. La
communauté de Lisbonne a un centre communautaire, deux synagogues
(la synagogue séfarade se trouve dans la Rua Alexandre Herculano, celle
des Ashkénazes dans la Avenida Elias Garcia), un hôpital juif et une
maison de retraite. En 1975, on fête les 150 ans de l'existence de
l'organisation de jeunesse He-Haver. Parmi les membres de la
communauté, il y a de nombreux médecins, juristes, professeurs à
l'université et commerçants qui, pour la plupart, ne sont pas religieux
mais se sentent proches de la culture juive et de l'Etat d'Israël. En 1977,
l'ambassade israélienne à Lisbonne est inaugurée. Le 17 mars 1989, le
président de la République Mário Soares, visite la petite synagogue de
Castelo de Vide et s'excuse personnellement au nom du Portugal auprès
des Juifs du monde entier pour les crimes qui avait été commises contre
les Juifs « au nom du Portugal » (« Em nome de Portugal, peço perdão
aos judeus pelas perseguições de que foram vítimas na nossa terra »).
Depuis la fin des années 1980, des thèmes juifs intéressent de plus en
plus les scientifiques et le public portugais. En 1989, la Fundação
Gulbenkian organise un colloque international sur « le judaïsme dans la
culture occidentale » : en 1993, se tient sous le patronage de l'UNESCO
un colloque à Monsaranz sur « Juifs et Arabes sur la péninsule ibérique �
Rencontre des Religions, Dialogue culturel ». Dans les dernières années,
la communauté juive de Lisbonne et la Associação Portuguesa de Estudos
Judaicos (fondée en 1994) se font remarquer par leur nombreuses
initiatives : d'abord par leur grande exposition «Os Judeuzs Portugueses
entre os Descobrimentos e a Diáspora» (1994), ensuite par la fondation
de la Revista de Estudos Judaicos (1995) qui se considère comme la
succession de la Revista de Estudos Hebraicos dont n'a paru qu'un seul
numéro, en 1928. Au début 1996, elle organise le congrès international
Patromónio Judaico Português». En collaboration avec la bibliothèque
nationale portugaise, l'Association Portugaise des Etudes Juives montre
en 1997 à Jérusalem les expositions « Portuguese Jewry Through Books
and Literature » et «Testemunhos do Judaísmo em Portugal». En juillet
1997, se tient un séminaire international au Convento da Arrábida sur des
Juifs à la culture portugaise. Et, en novembre 1999, l'université Évora
organise, en collaboration avec la Associação de Estudos Judaicos,un
congrès international de spécialistes sur les « Juifs séfarades entre le
Portugal, l'Espagne et le Maroc ».
Les historiens des universités de Lisbonne, Porto, Aveiro et Évora
poursuivent depuis de nombreuses années leurs recherches engagées sur
l'Inquisition et l'histoire des Juifs portugais en Inde et dans l'Afrique du
Nord ; pourtant, ce n'est qu'en 1997 que la chaire « Cátedra de Estudos
Sefarditas Alberto Benveniste », financée par une fondation privée, a été
inaugurée à la faculté des sciences humaines de l'université de Lisbonne.
Elle est le premier centre d'études juives dans une université portugaise.
Le Centro de Estudos Judaicos à l'université d'Évora qui avait été fondé en
1998 avec l'aide de la Associação de Estudos Judaicos et qui veut
intéresser les étudiants à l'histoire juive de leur pays par des activités
comme par exemple une « semaine séfarade » ne réussit point à mener à
bien ce projet.
Politique, science et littérature
Malgré leur petit nombre, l'apport des Juifs portugais à la politique, à la
science et à la littérature est considérable. L' économiste Mosés Bensabat
Amzalak (1892-1978) était le directeur de l'Université Technique et le
président de la Academia de Ciencias de Lisboa ; l'historien Joaquim
Bensaúde (1859-1952) a fondé l'Academia Portuguesa de História ;
Alfredo Bensaúde (1856-1941) a été le premier directeur de l'Istituto
Superior Técnico à Lisbonne ; Marck Athias (1975-1946) était professeur
de physiologie à l'université de Lisbonne. De familles juives sont l'ancien
maire de la ville de Lisbonne, Nuno Kruz Abecassis, ainsi que le président
actuel de l'Etat, Jorge Sampaio. L'orientaliste et hébraïsant Salomon
Saragga (1842- 1900) a dirigé les revues « Os dois Mundos » et « Europa
Pitoresca » ; José Benoliel (1858-1937) a rédigé de nombreux travaux
concernant la langue des Juifs du Maroc ; l'angliste et professeur à
l'université de Lisbonne Adolfo Benarús (1863- 1950) s'est opposé dans
nombreux écrits à l'antisémitisme.
Au 20e siècle, les Juifs du Portugal se font surtout remarquer dans la
littérature : les auteur de pièces de théâtre Levy Bensabat (Luz e sombra
; Dialogo em verso) et Artur Rodrigues Cohen (La Vida) ; les poètes
Eliezer Kamnezky (Reflexos da minha alma; Alma Errante), José de
Esaguy (Oraçao a Patria ; Adeus ; Esfinge), Lygia Ezaguy (Ela�, Ele�),
Max Leao Esaguy Wartenberg (A Noiva que el Sol roubou ; Um dia no
Paraiso ; Metei o meu filho) ; les auteurs de romans et de récits Ruben
Marcos Esaguy (Espanha e Marrocos), José de Esaguy (A vida do infante
Santo), Simy Ezaguy (Ansia de Viver), Eva Renata d'Esaguy (Feira de
Vida).
Michael Studemund-Halévy
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? Studemund-Halévy, Michael (éd.), Les juifs au Portugal (en cours de
publication)
Le judaïsme portugais aujourd'hui: Belmonte, la nation juive
Le judaïsme portugais aujourd'hui: Belmonte, la nation juive
Belmonte est, peut-être, la terre portugaise où la présence juive est plus
forte, surtout parce que c’était un cas unique, dans le territoire
péninsulaire, de résidence de la culture et de la tradition hébraïque à
partir du début du XVIe siècle à nos jours.
Belmonte est, peut-être, la terre portugaise où la présence juive est plus
forte, surtout parce que c’était un cas unique, dans le territoire
péninsulaire, de résidence de la culture et de la tradition hébraïque à
partir du début du XVIe siècle à nos jours. La communauté juive y est
établie depuis le Moyen Age, et la communauté juive s’étendait entre les
actuelles rues «da Fonte da Rosa e Direita» En 1297 a été inauguré la
première synagogue de la ville, qui a ensuite été adapté au culte chrétien.
Avec l’édit d’expulsion de D. Manuel, un groupe de crypto-Juifs est resté á
Belmonte qui subsiste jusqu’à aujourd’hui.
Musé Judaïque de Belmonte
En dépit de la persécution dont ils ont, souvent, été la cible, ces enfants
d’Israël ont gardé les coutumes de base du judaïsme jusqu’au présent,
subsistant dans une communauté fermée, où les traditions ont été
transmises oralement de père en fils. L’isolement a conduit cette
communauté á la perte de l’usage commun de l’hébreu et de nombreux
rites religieux, mais a permis que la base religieuse du judaïsme soit
maintenue. Seulement en 1989, les Sépharades «Belmontenses» (de
Belmonte) sont efficacement retournés au judaïsme, fondant
officiellement la Communauté Juive de Belmonte.
? Studemund-Halévy, Michael, Bibliographie des juifs au Portugal, XIXeXXe siècle (en cours de publication)
COVILHA
En entrant dans Belmonte, monter au château, et dès le départ,
descendez la «Calçada Romana» pour entrer dans l’ancienne communauté
juive. Parcourrez les maisons et les rues Direita et Fonte da Rosa, où vous
pouvez les voir sur les seuils des petites maisons de granit des marques
sur la pierre, témoignage de l’histoire de ces Juifs contraints de vivre dans
le secret. Dirigez-vous vers la Synagogue Bet Eliahu, construite sur un
promontoire à une extrémité de la ville qui s’ouvre sur la vallée, conçu
par l’Architecte Neves Dias et consacrée en 1996. Dans la Rua da Portela
vous pouvez également visiter le Musée Juif de Belmonte, qui dans son
espace fait connaître l’histoire des Juifs portugais, leurs intégration dans
la société médiévale portugaise, les rituels et les coutumes publiques et
privées des communautés, et l’histoire, persécution et persistance de
Nouveaux chrétiens.
Venez découvrir cet incroyable patrimoine hébreu gardé dans le cœur de
la Beira!
Il est temps d’accepter les Marranes (Bnei anoussim) comme des
juifs !
Les marranes , posent un problème au Grand Rabbinat d’Israël et au
Consistoire. Les rabbins ne veulent pas assumer leur responsabilités pour
trouver une solution sur un retour au judaïsme .
Les marranes ont toujours appartenu au peuple juif et selon la halakha de
Mordekhai Elihaou ancien grand Rabbin Séfarade , les Bnei anoussim ne
devaient pas faire de conversion . Il s’agissait d’une cérémonie de retour
dont le certificat de retour existe en hébreu et en anglais.
Nous ne cèderons pas, c’est une mitsvah d’aider les zerah Israel de la
branche/semence d’Israël à réintégrer le peuple juif.
Entre l’Espagne, le Portugal, l’Italie et l’Amérique Latine environ 100
millions de personnes descendantes de marranes (et leurs descendants)
ont été assimilés à la population locale créant un mélange de pratiques
juives et catholiques .
Vous n’imaginez même pas de l’impacte démographique et politique pour
notre peuple.
Nous pourrions être plus nombreux démographiquement et mieux lutter
en Europe, Amérique Latine contre l’antisémitisme et la haine Israël.
En Espagne il y a 20% de la population d’origine juive, 30 % au Portugal,
sans parler de l’Italie du Sud (entre Naples et la Sicile).
Salomon Buzaglo, à Netanya, tient a un institut spécialisé sur les
marranes. Voilà ce qu’il écrit:
L’institut répond au phénomène du réveil des Marranes que l’on identifie
partout dans le monde occidental depuis quelques décennies à la
recherche de leurs racines ancestrales. Nous répondons à ce phénomène
par la recherche historique, généalogique et contemporaine. C’est en
octobre dernier que l’institut a porté ce phénomène à l’ordre du jour
public en créant une commission parlementaire à la Knesset sur le retour
des descendants des Marranes au sein du peuple juif.
Cinq siècles après que les souverains catholiques de la péninsule
Ibérique aient décidé d’effacer tout vestige de vie juive, un nombre
grandissant de descendants de ses victimes commencent à sortir de
l’ombre et à revendiquer l’héritage dont ils avaient été dépossédés.
Un nombre croissant d’ “Anoussim”, venant d’Espagne et Portugal, du
Brésil et d’Amérique du Sud, commence à sortir de l’ombre. Il est temps
que nous les encouragions à revenir chez eux.
Nous pensons que c’est une chance pour Israël de retrouver ces frères
égarés chez qui la mémoire juive est restée fidèle.
Notre fonds documentaire se compose de biographies, enquêtes
sociologiques, recherches historiques, études de cas, archives de
l’inquisition, recueils de coutumes et pratiques, recherches
contemporaines de communautés Marranes. Il ouvre les yeux sur un
monde nouveau, un monde qui renait des cendres ainsi que le montre le
Logo de notre institution. Notre rêve a été depuis la création de l’institut
de construire le Centre-Musée international du Marranisme dans le
périmètre du collège universitaire. Ce rêve devient réalité depuis que la
municipalité de Netanya est partenaire dans ce projet.
Il est temps que le Grand Rabbinat reconnaisse les Bnei anoussim , et
l’état d’Israël fasse de même pour nous .
Par Melanie Fernandez -Salomon Buzaglo – JSSNews
___________________________________________
Histoire des Juifs dits portugais
Par le décret de l'Alhambra, les Juifs sont expulsés d'Espagne en 1492.
Certains choisissent le Portugal comme refuge mais le 5 décembre 1496,
ils sont à nouveau expulsés qu'ils soient de longue date établis au
Portugal ou nouveaux arrivants d'Espagne. Puis en octobre 1497, le roi
Manuel transforme l'expulsion en conversion forcée. Mais c'est plus d'une
génération plus tard en 1540 que l'Inquisition organise le premier
autodafé1.
Pendant les 2 siècles qui suivent, les Juifs d'Espagne et du Portugal qui
pratiquent toujours secrètement le judaïsme (les Marranes) vont fuir la
péninsule et s'établir pour quelques-uns en France, pour beaucoup
d'autres aux Pays-Bas ou en Angleterre. Ils y formeront une grande part
des communautés de ces pays. Les synagogues portugaises d'Amsterdam
et Londres témoignent de leur séjour. Certains émigrèrent même vers le
Brésil hollandais puis les colonies anglaises d'Amérique du Nord où la plus
vieille synagogue des États-Unis, la synagogue Touro rappelle leur
épopée. D'autres encore vont s'établir dans le bassin méditerranéen.
On appellera donc Juifs portugais2 les Juifs émigrés indifféremment
d'Espagne ou du Portugal en France, aux Pays-Bas, en Angleterre ou en
Amérique.
A la recherche des derniers Marranes du Portugal
par Jean-Marc Thorbois
"En hommage à ceux qui ont maintenu leur fidélité intacte
durant cinq siècles..."
Les Marranes ! Leur aventure n'a cessé de me fasciner !
Durant 5 siècles, contre vents et marées, ces Juifs clandestins, appelés
"porcs"
(marranos) par leurs ennemis, ont su transmettre secrètement de
génération en génération l'héritage reçu de leurs pères !
Le phénomène n'est pas sans rappeler étrangement les Huguenots
français après la Révocation de l'Edit de Nantes. Mais alors que chez les
Huguenots la clandestinité n'a duré que deux ou trois générations, c'est
sur cinq siècles que s'est effectuée la résistance des Marranes ! Quand on
connaît le caractère implacable de l'Inquisition catholique portugaise qui
ne fut abolie qu'à la fin du siècle dernier, on est confondu de trouver
encore aujourd'hui au Portugal une poignée de Marranes, qui, après cinq
siècles d'existence souterraine et clandestine, reviennent soudain au
grand jour et dont certains retournent au Judaïsme officiel, seuls quelques
anciens gardant encore les rites ancestraux !
Dans le miracle extraordinaire de la survivance du peuple d'Israël tout au
long de son exil, l'aventure marrane occupe une place à part. A la fin du
film que leur a consacré Frédéric Brenner, quelques jeunes Marranes
réunis pour un mariage chantent un chant populaire israélien tiré de la
réponse des frères de Joseph, alors maître de l'Égypte, qui s'enquérait de
son vieux père Jacob et qui s'entendit répondre : "Notre père vit encore
!", et le chant de reprendre après avoir cité cette parole : "Le peuple
d'Israël vit encore". Une telle survie est tout-à-fait impressionnante.
Au début du siècle, les derniers Marranes du Portugal, coupés du monde
extérieur, croyaient être les derniers représentants de la nation d'Israël
jusqu'à ce qu'un capitaine juif de l'armée portugaise, Barros Bastos, ne
vienne leur révéler que le peuple d'Israël vivait encore aux autres coins
du monde ! En cette fin du XXè siècle, combien reste-t-il de Marranes ?
Ils sont sans doute plus nombreux qu'on ne le croit et de plus en plus de
gens des deux côtés de la frontière avouent aujourd'hui ouvertement
leurs origines juives à l'heure où s'estompent leurs
peurs.
II y a un an déjà, nous avions tenté de prendre contact avec les Marranes
du Portugal : en vain. Les vieux réflexes de peur jouaient à fond. La
publicité qui leur fut faite, notamment après le film de F. Brenner, leur
faisait craindre notamment les "journalistes venus de la préhistoire" pour
reprendre l'expression de l'un d'entre eux. A force de patience et de
ténacité, nous avons fini par entrer en contact avec Fernando Aguiar et
son épouse qui, depuis deux ans, avaient noué des contacts avec les
Marranes et avaient su gagner leur confiance. Fernando Aguiar est luimême descendant de Marranes. Après avoir travaillé en France et en
Suisse, il décida de revenir au pays avec son épouse suisse et entreprit
des recherches approfondies sur les crypto-juifs (Juifs clandestins) des
provinces de Beira et de Trâs-os-Montes. C'est grâce à la collaboration, à
la disponibilité et la détermination de ces amis que ce reportage fut rendu
possible. Qu'ils trouvent ici l'expression de nos remerciements les plus
chaleureux. Certes, le phénomène marrane n'est pas dépourvu
d'ambiguïté, comme en témoigne le profond sentiment de culpabilité qui
caractérise les Marranes. Mais, dans des
conditions extrêmes, il témoigne du farouche désir de continuer à vivre
comme Juif qui anima le peuple d'Israël tout au long de son histoire,
témoin la médaille que le gouvernement d'Israël leur a consacrée
récemment et qui porte gravés ces mots du Psaume I 18: "Je ne mourrai
pas, je vivrai et je raconterai les œuvres de l'Éternel".
La majorité de ces gens vivant dans une ambiguïté spirituellement si
dangereuse qu'elle finit par s'assimiler, mais contre toute logique un
"petit reste" parvint malgré tout à subsister. A
l'heure où la page se tourne et où les derniers descendants des Marranes
soit s'assimilent soit retournent au Judaïsme classique, nous avons voulu
évoquer cette page unique de l'histoire juive d'autant plus méconnue que
par définition elle était secrète : celle d'un Judaïsme clandestin et abâtardi
qui s'est maintenu dans l'ombre du Catholicisme portugais jusqu'à nos
jours.
Belmonte
Petite bourgade de 4 000 habitants perchée dans la montagne de la
province de Beira, appelée par les Portugais "le pays des Juifs" et située
dans le nord-est du pays non loin de la frontière espagnole. C'est le
centre des derniers Marranes du monde.
Contrairement à d'autres villages de la même région, Belmonte n'est pas
un village arriéré. De coquettes maisons modernes s'étagent sur les
pentes qui mènent au château situé au sommet de la " belle montagne "
qui a donné son nom à la bourgade de " Bel monte ". Nous sommes tout
de suite frappés par le caractère chaleureux et hospitalier des Portugais
dont beaucoup parlent français pour avoir travaillé dans notre pays. A
priori, il ne semble pas que les Juifs soient l'objet d'une quelconque
discrimination ; pourtant les vieux préjugés sont encore tenaces, telle
cette réflexion d'une petite fille de 5 ans dont la mère chrétienne
évangélique, nous accueillait et qui lui demande :
"Dis, maman, pourquoi le monsieur de France s'intéresse-t-il aux Juifs,
alors qu'ils ont tué le Christ ? " Réflexe de peur aussi chez cette
commerçante qui déclarait à nos amis Aguiar
qu'elle était catholique, mais qu'elle "suivait l'enseignement de Moïse /"
Dans le cimetière du village, une seule tombe porte une étoile de David
qui voisine d'ailleurs avec d'autres symboles catholiques. Belmonte est
l'endroit où la vie juive est restée la plus structurée, même si de
nombreux Juifs clandestins existent dans de nombreux villages voisins,
autrefois peuplés en majorité de Juifs.
Officiellement, il existe 400 Juifs recensés au Portugal : ce sont ceux qui
pratiquent officiellement la religion juive, mais si on compte les Juifs
clandestins, ce nombre est sans aucun doute beaucoup plus élevé.
Trancoso, Un grand centre juif
Après une nuit passée à Belmonte, notre première visite sera pour la
bourgade de Trancoso, important centre commercial depuis le Moyen Age
et qui abrite encore aujourd'hui un grand marché qui se tient le vendredi,
jour où nous nous y rendons.
Au Moyen Age, Trancoso faisait partie d'une ligne de villes forteresses qui
gardaient la frontière espagnole. On y a retrouvé une lettre du roi Joâo II
accordant des privilèges commerciaux aux Juifs, datée du 15 juillet 1439,
preuve qu'à l'époque il y existait déjà une importante communauté juive.
De fait, la "Juderia" (quartier juif) de la ville occupe une partie importante
de la ville "intra-muros". La plupart des maisons du quartier a encore
deux
entrées : une large entrée qui donnait accès au local commercial et une
entrée étroite à
usage familial. Les linteaux des maisons juives sont typiques, car taillés
en biseau dans le granit. La population juive était donc bien composée
essentiellement de commerçants.
A la fin du XVe siècle, il existe une lettre de l'évêque de Guarda, ville
voisine, autorisant les Juifs à agrandir leur synagogue à condition que "sa
façade ne soit pas trop luxueuse", ce qui prouve que régnait alors une
certaine tolérance qui avait permis à la population juive de se développer
en sorte que la synagogue était devenue trop petite, sans doute par suite
de l'arrivée massive des Juifs chassés d'Espagne en 1492.
Tout change en 1497 quand, sur l'ordre du roi Manuel, les Juifs du
Portugal sont
convertis de force. Certes la foi de ces "nouveaux chrétiens" est suspecte
et l'Inquisition fera graver sur les maisons des "converses" des croix
qu'on peut voir encore, ce qui signifie que les occupants de la maison
doivent être étroitement surveillés. Presque chacune des maisons de la
"Juderia" de Trancoso porte de telles croix, témoignage éloquent des
difficultés qu'eut l'Inquisition avec les Juifs de la ville !
Aujourd'hui, il ne reste plus que quelques personnes susceptibles de
pratiquer les vieux rites juifs à Trancoso selon le maire, lui-même
descendant des Marranes. Son grand-père se nommait "Lévi".
Dans la "Juderia", nous nous entretenons avec un descendant des
Marranes resté au pays alors qu'en général les jeunes de son âge
s'expatrient à Porto ou Lisbonne pour étudier et faire carrière. Lui est
resté dans le village où il vend des instruments de musique traditionnels.
II a quelque honte à avouer ses origines juives et préfère se référer au
Catholicisme, mais finit par avouer qu'il ne croit plus en rien, semblable
en cela à de nombreux jeunes Juifs qui, lassés des conflits religieux
traditionnels, se laïcisent et s'assimilent.
Pourquoi le Judaïsme s'est-il maintenu à Belmonte et a-t-il pratiquement
disparu à Trancoso?
- "Trancoso était une ville qui avait une communauté beaucoup plus
importante que Belmonte, nous explique le maire (qu'ici on appelle le
"président"). Dès le Moyen Age par exemple, nous avions des relations
commerciales avec Anvers, mais l'Inquisition
a
terriblement
persécuté les Juifs ici, alors qu'il semble que la communauté de Belmonte,
moins
importante, ait moins souffert !"
Mademoiselle Maria Do Céu Crespo Ferreira est spécialiste de
l'histoire locale, elle nous reçoit pour nous parler des Juifs de la région :
- "On ne sait pas exactement combien il y a de crypto-juifs dans la
région,
déclare-t-elle, car il y a eu de tels mélanges qu'on ne sait plus très
bien qui est Juif et
qui
ne
l'est pas.
En 1989 a eu lieu à Trancoso un colloque sur les Juifs de la péninsule.
C'est ainsi que nous avons découvert qu'a vécu ici au XVè siècle un
poète marrane, cordonnier de son état,
nommé Goncalo Anes Bandarra, qui fut condamné par l'Inquisition
pour avoir écrit un poème dans lequel il affirmait qu'au retour du
Christ, Juifs et Chrétiens vivraient en paix ! Cet homme était proche
des milieux de la Cabale, ses poèmes sont remplis de chiffres
symboliques et il baignait en outre dans I' atmosphère messianique qui
pava la voie de l'apparition du faux-messie Reuveni et de son prophète
Mole ho.
Jusqu'aux XIè et XIle siècles, la communauté juive avait tendance à
stagner, ce ne fut qu'après 1492 que la communauté de Trancoso connut
un grand essor à l'arrivée massive des Juifs chassés d'Espagne. Nos rois
étaient plutôt favorables aux Juifs car ils étaient un pilier important de F
économie portugaise. Trancoso est aussi la ville natale d'isaac Cardoso,
célèbre Marrane qui parvint à fuir la péninsule, se réfugia à Venise où il
revint ouvertement au Judaïsme. Médecin et écrivain, il défendit
inlassablement dans ses écrits la cause des Marranes. Signalons qu'au
moment de l'affaire Bandarra, l'Inquisition s'en prit même à des prêtres
qui avaient osé prendre la défense des Juifs".
Belmonte Le pays des Juifs
Antonio Henriques Mourao, ancien officier de l'armée portugaise blessé en
Angola durant les guerres coloniales est aujourd'hui commerçant à
Belmonte : II "fait les marchés sauf le samedi qui est jour de repos". En
ce vendredi soir, veille du Shabbat, Antonio a fini sa
journée et nous reçoit près de la maison de son père au pied du
château de Belmonte. Antonio est un authentique Marrane et il en est
fier. - " // y a ici entre 100 et 150 Juifs, déclare-t-il ; il y a encore deux ou
trois ans de cela, ils l'étaient encore en secret, maintenant ils s'affichent
au grand jour. Nous en avons fini avec la peur héritée de l'Inquisition !"
Comment Antonio explique-t-il la persistance d'une communauté juive à
Belmonte plutôt qu'ailleurs ?
- "C'est à cause des grand-mères qui étaient les dépositaires des
traditions et qui connaissaient les prières par cœur. C'est grâce à elles
que le Judaïsme s'est transmis et a subsisté. Peut-être que dans les
autres régions il n'y avait pas assez de femmes pour enseigner les prières
?
- L'Inquisition a-t-elle sévi moins ici qu'ailleurs ?
- C'est possible, on ne connaît que deux Juifs de Belmonte qui aient été
brûlés
par l'Inquisition, c'est peu par rapport aux autres localités voisines.
- Le fait que Belmonte était situé dans la montagne a-t-il
joué un
rôle ?
- Non je ne pense pas car la police avait ses accès partout !"
Antonio nie qu'il y ait de l'antisémitisme à Belmonte, d'ailleurs les Juifs
ont
coupé tous liens avec le Catholicisme. Quand on lui demande comment il
se situe, Antonio répond : "Je me considère comme un Marrane et non
comme un Juif, car je ne suis pas circoncis. Mon fils lui est circoncis, il
n'est pas Marrane mais Juif ! Comme beaucoup de jeunes qui retrouvent
le chemin du dudaïsme officiel !
-Comment
vous
situez-vous
par rapport à la "maison
d'Israël"?
-Ce sont mes frères !
-Comment
expliquez-vous
votre prodigieuse survie ?
-C'est un miracle ! Tenez, par exemple, pendant le Nazisme, Hitler a
demandé au dictateur de l'époque Salazar s'il y avait des Juifs au Portugal
et Salazar a répondu "non" ! Salazar était lui-même d'origine juive, il est
né non loin d'ici, c'est ce qui nous a sauvés !
-Y a-t-il des Juifs qui envisagent de retourner en Israël ?
-Non sauf s'ils avaient besoin de nous, en cas de coup dur, alors, on irait
tous !"
Antonio a été élevé dans une religion hybride
le
Judaïsme officiel.
entre
le
Marranisme
et
Son vieux père qui tient un magasin de confection au pied du château et
qui nous reçoit très aimablement allait de temps en temps à la synagogue
de Lisbonne et célébrait le Shabbat à la manière traditionnelle et non à la
manière marrane.
-"On célébrait aussi les fêtes qu'on pouvait, déclare-t-il, nous étions des
commerçants et nous respections les lois juives du mieux que nous
pouvions. Jusqu'à ces dernières années, nous ne
respections pas la cashrout (lois alimentaires), nous mangions de
tout, d'autant plus qu'alors il y avait pénurie alimentaire et nous
n'étions pas regardants. Maintenant nous tentons de respecter ces lois
alimentaires mais ce n'est pas facile car il n'y a pas de
boucherie rituelle et certains font venir leur viande de France!
Certains
continuent à manger de tout !"
Antonio se souvient mal comment ses grands-parents vivaient leur
Judaïsme mais ils avaient déjà une Thora écrite :
"J'ai appris que j'étais Juif dès que j'ai été en âge de comprendre !"
-Vos parents ne craignaient pas que vous parliez à tort et à
travers?
-Non! Autrefois on se mariait entre nous, puis un jour il n'y a plus eu
assez de jeunes filles juives, alors on s'est mis à épouser des non juives,
mais beaucoup d'enfants issus de ces mariages ont été perdus pour le
Judaïsme ; maintenant, ils voudraient bien revenir au Judaïsme mais ne
le peuvent pas !"
Comment Antonio voit-il l'avenir ?
-"Le temps des Marranes est fini ; ou bien les fils des Marranes
s'assimilent ou bien ils reviennent au Judaïsme officiel. A Belmonte il
y a maintenant une synagogue et un rabbin venu de
Jérusalem".
Antonio lui-même a été une cheville ouvrière importante de
l'implantation
de cette
synagogue. Ce renouveau, nous pouvons le constater dans la
synagogue de Belmonte où nous nous rendons après avoir quitté
Antonio pour assister à la prière du Shabbat. La synagogue
encore provisoire est installée dans
le
salon
d'un
appartement sans
prétention. Là se pressent environ 15 hommes et 10 femmes.
Les prières suivent bien entendu le rite sépharade.
Elles sont récitées en hébreu et non plus en portugais, mais
certains .lisent les prières écrites avec l'alphabet latin, ils ne
possèdent pas encore bien la langue sacrée.
A Pinhel, seule une famille
juive a survécu
II y a peu, les amis Aguiar visitaient Pinhel (nom dérivé de la Peniel
biblique) pour y rechercher d'éventuels Juifs, ceci vainement jusqu'au
moment où soudain un vieil homme leur déclara : "Mais moi je suis Juif !"
- "Nous allons tenter de vous le faire rencontrer", nous proposent les
amis d'Aguiar.
Francisco Dos Santos Silva (70 ans) est, en effet, ravi de nous voir,
surtout quand il apprend que j'ai fait la guerre des Six jours. II a en effet
une grande admiration pour l'armée israélienne et pour ses exploits
pendant la guerre des Six jours, notamment ! Francisco est un
authentique Marrane bien qu'il connaisse peu de choses de la foi marrane
! C'est sa grand-mère qui connaissait les prières et qui l'a initié. Sa mère
mariée avec un non-Juif était moins portée vers les choses religieuses.
"Ma famille est sûrement venue d'Espagne lors de l'expulsion et
vraisemblablement de la Galice voisine. Ici, il n'y a jamais eu beaucoup
de familles juives et depuis plusieurs générations, nous avons vécu une
vie juive en famille, sans aucune relation avec d'autres Juifs. Du temps de
ma grand-mère, je sais qu'il y avait une autre famille, mais ma grandmère ne l'a jamais fréquentée.
Je me souviens que ma grand-mère mettait son grand foulard blanc et
priait le Dieu d'Israël. Elle connaissait beaucoup de prières en portugais.
Je ne me souviens pas qu'elle allumait les
bougies pour le Shabbat, j'étais aussi trop jeune pour savoir si elle
fréquentait ou non l'église catholique.Pour Pessah, nous faisions du pain
azyme et ma grand-mère jeûnait à Kippour. Le vendredi soir nous ne
mangions pas de viande de porc, le samedi était jour de repos, nous ne
nous peignions même pas et mangions très peu.
Petit à petit, après la mort de ma grand-mère, ces coutumes se sont
perdues. Chez nous, ce sont surtout nous les hommes qui ne pratiquions
pas ! J'ai pourtant fait le catéchisme catholique quand j'étais petit. Ma
grand-mère n'avait pas peur des non-Juifs, elle ne s'occupait pas d'eux.
Les gens savent que je suis Juif. Parfois ils me le rappellent ou vertement,
c'est une manière de me dire : "Tais-toi, en tant que duif, tu n'as rien à
dire sur cette question ! Car les duifs ont tué notre Seigneur !"
Quelle est la foi de Fransisco ? - "Je crois en Dieu, je crois en JésusChrist, j'ai beaucoup de considération pour le peuple d'Israël. Pendant la
guerre du Golfe, j ai tremblé pour eux. Lors de la guerre des Six jours, j'ai
dit aux autres : "Ils ne sont pas nombreux mais ils sont courageux ! Moi,
je me considère des leurs. Je suis Israélite
J'ai dit à ma petite-fille de 12 ans qu'elle descendait d'Israël et elle m'a
répondu : Oui, je sais, tu me l'as déjà dit !"
Ma grand-mère avait un livre de prières écrit à la main, mais elle a voulu
qu'on le mette avec elle dans son cercueil quand elle est morte. Mon fils
qui est professeur d'anglais à Lisbonne a trouvé que c'était dommage, il
va tenter de la faire exhumer pour récupérer ce livre, ou ce qu'il en reste.
Ma femme n'est pas juive, c'est une catholique pratiquante, elle ne veut
pas entendre parler de ces choses et ne s'intéresse pas à Israël. Mais je
me suis opposé à ce que mes enfants et mes petits-enfants soient
baptisés, malgré elle. Je me suis opposé aussi à leur mariage religieux.
On a fait seulement un mariage civil dans cette pièce. Seule une de mes
filles mariée à un catholique pratiquant s'est tournée vers cette religion".
Ventizello.
Province de Tras-Os-Montes
D'abord une chapelle perdue dans un village de montagne. Fernando nous
y emmène. "Pourquoi ?" lui demandons-nous.
- "Vous allez comprendre", répond-il ! En effet, dès que nous avons
poussé la porte, nous sommes frappés de stupeur : un immense chemin
de croix occupe l'essentiel de la chapelle. Les personnages, grandeur
nature, représentant des Juifs grimaçants au gros nez busqué, aux
vêtements sur lesquels sont tissés de petits diables ricanant, torturent un
Jésus au nez droit comme pour montrer que Jésus lui n'est pas Juif ! C'est
un choc, c'est horrible ! Cette chapelle s'appelle "la Chapelle du Seigneur
de la Bonne Mort" ou encore " - Copyright © sefarad.org - 1997 - 2017
LVS : Beaucoup de Sépharades fuyant l’Inquisition instaurée par
les Rois Catholiques d’Espagne, qui prônaient la pureté du sang,
ont trouvé refuge au Portugal, où ils ont bénéficié pendant
plusieurs années de la protection royale et de nombreuses
prérogatives.
J.R.D.S. : L’Inquisition fut instituée en Espagne une décennie avant
l’expulsion des Juifs de cette contrée. À cette époque sombre, les Juifs du
Portugal jouissaient encore de la protection royale. Le Roi Alphonse
(1432-1481) leur permettait de vivre hors des Juderias et de ne pas
porter des signes ni des habits distinctifs. Au moment de l’expulsion des
Juifs d’Espagne, les Juifs du Portugal appartenaient aux classes les plus
favorisées de la société. Malgré la promulgation de lois répressives, ces
derniers jouissaient encore d’un énorme prestige. De nombreux Juifs
portugais occupaient des postes officiels de la plus haute importance. Bon
nombre d’entre eux étaient détenteurs de grosses fortunes. La
contribution des Juifs au Trésor royal portugais était considérable. En
1497, peu avant la conversion forcée des Juifs, les Juderias payaient des
impôts très élevés. Les Juifs ont grandement contribué à l’essor
économique et social du royaume du Portugal du XVe siècle. Les plus
éminents médecins, mathématiciens, cartographes, marins, historiens,
pionniers de l’imprimerie… portugais étaient Juifs. Le plus célèbre des
astronomes et des mathématiciens du XVIe siècle fut certainement Pedro
Nunes (1502-1578), un nouveau Chrétien né dans la cité portugaise
d’Alcacer do Sal.
S’il est vrai que le Portugal a accueilli la plupart des exilés sépharades
expulsés d’Espagne, cinq ans plus tard, la majorité d’entre eux furent
convertis de force au Catholicisme, devenant ainsi des nouveaux
Chrétiens. La violence du Roi Manuel Ier contre ses sujets Juifs fut la
résultante de ses intérêts politiques vis-à-vis de l’Espagne voisine. Le
cousin et successeur du Roi Jean II souhaitait ardemment placer le
royaume d’Espagne sous la couronne du Portugal. Pour atteindre cet
objectif ambitieux, il se devait d’épouser la princesse Isabel, fille des Rois
Catholiques. Mais avant de lui accorder la main de leur fille, les Rois
Ferdinand et Isabel imposèrent au Roi Manuel Ier une condition
incontournable : l’expulsion de tous les infidèles au Catholicisme, Juifs et
Maures. En décembre 1496, le Roi Manuel Ier signa la clause du mariage
qui obligeait tous les infidèles, Juifs et Maures, à quitter le Portugal dans
un délai de dix mois, sous peine de mort et de confiscation de tous leurs
biens. Ce fut le début de l’époque la plus sinistre de l’Histoire du Portugal.
Au fil du temps, la communauté juive portugaise s’est réduite comme une
peau de chagrin. En 1536, alors que l’Inquisition instaurée par les
monarques portugais battait son plein, quelque 400 000 Juifs furent
expulsés du Portugal ou massacrés dans les colonies sous la férule du
royaume portugais. Les Juifs qui restèrent furent contraints de se
convertir au Christianisme. Aujourd’hui, la communauté juive du Portugal
ne compte plus qu’environ 1 500 personnes. C’est une communauté qui
s’est lentement vidée. Le gouvernement portugais a adopté en 2015 une
Loi visant à redonner la nationalité portugaise aux descendants des
Sépharades qui ont été bannis du pays au XVe siècle quand l’Inquisition
fut instaurée. C’est une mesure symbolique très juste, mais qui pour
beaucoup de Juifs arrive trop tard. Mais, il ne faut pas oublier que le
Portugal compte dans sa population des milliers de descendants des
nouveaux Chrétiens qui se sont fondus dans le tissu social. Bon nombre
d’entre eux, tout en étant de fervents Catholiques, connaissent leurs
origines juives ou continuent de se questionner sur celles-ci. Dans les
registres inquisitoriaux, on retrouve des noms de nouveaux Chrétiens que
beaucoup de Portugais catholiques portent aujourd’hui : Henriques,
Morao, Mendes, Pereira, Rodrigues, Silva, Souza, Mascarenhas, Matos,
Pessoa, Preto… Au Portugal, les mélanges entre les populations juive et
chrétienne ont été très importants. Une étude réalisée dernièrement par
l’Université de Lisbonne en collaboration avec l’Université de Caroline du
Sud, aux États-Unis, a montré que le patrimoine génétique des Portugais
est constitué à 40 % de gènes juifs. Il est fort probable que mes ancêtres
étaient Juifs. Il en de même pour Cristiano Ronaldo, joueur vedette du
club de football Real Madrid. La probabilité qu’il soit demi-Juif
est élevée!
Elias Levy, Entrevue, José Rodrigues Dos Santos
___________________________________________
Joâo Maria Rafaël da Marcal
Pires
(grand-père, père)
(grand-mère )
da Fonseca(arrière grand-mère) dos
Santos(arrière-arrière gtand-mère)
23/06/2014 16:01:00
Les noms des Juifs du Portugal au
temps de l'Inquisition - Archives
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 16 septembre 2007 a 04:18
LES NOMS DE FAMILLE DES ARCHIVES DE RECHERCHE DU
PORTUGAL « TORRE FONT TOMBE »
Du livre édité par Flavio Mendes Carvalho.
Réimprimé ici par la courtoisie de Clara Castelar
grand-mère
arrière grand-mère arrière-arrière gtand-mère
Si votre nom de famille est énuméré ici je peux fournir des données quant
a ce qui leur est arrive. Ils furent :
Brûlés vifs, garrotés et brulés, esclavage d'office, emprisonnement
perpétuel, tortures. Beaucoup de membres de la même famille subirent
ce sort.
(Exemple : Le nom de Cardoza comporte environ 200 membres de cette
famille, jugés et condamnés)
Source :
[web.archive.org]
A
Abreu Abrunhosa Affonseca Affonso Aguiar Ayres Alam Alberto
Albuquerque Alfaro Almeida Alonso Alvade Alvarado Alvarenga Alvares
/Alvarez Alvelos Alveres Alves Alvim Alvorada Alvres Amado Amaral
Andrada Andrade Anta Antonio Antunes Araujo Arrabaca Arroyo Arroja
Aspalhao Assumcao Athayde Avila Avis Azeda Azeitado Azeredo Azevedo
B
Bacelar Balao Balboa Balieyro Baltiero Bandes Baptista Barata Barbalha
Barboza /Barbosa Bareda Barrajas Barreira Baretta Baretto Barros Bastos
Bautista Beirao Belinque Belmonte Bello Bentes Bernal Bernardes Bezzera
Bicudo Bispo Bivar Boccoro Boned Bonsucesso Borges Borralho Botelho
Braganca Brandao Bravo Brites Brito Brum Bueno Bulhao
C
Cabaco Cabral Cabreira Caceres Caetano Calassa Caldas Caldeira
Caldeyrao Callado Camacho Camara Camejo Caminha Campo Campos
Candeas Capote Carceres Cardozo/Cardoso Carlos Carneiro Carranca
Carnide Carreira Carrilho Carrollo Carvalho Casado Casqueiro Casseres
Castenheda Castanho Castelo Castelo branco Castelhano Castilho Castro
Cazado Cazales Ceya Cespedes Chacla Chacon Chaves Chito Cid Cobilhos
Coche Coelho Collaco Contreiras Cordeiro Corgenaga Coronel Correa
Cortez Corujo Costa Coutinho Couto Covilha Crasto Cruz Cunha
D
Damas Daniel Datto Delgado Devet Diamante Dias Diniz Dionisio Dique
Doria Dorta Dourado Drago Duarte Duraes
E
Eliate Escobar Espadilha Espinhosa Espinoza Esteves Evora
F
Faisca Falcao Faria Farinha Faro Farto Fatexa Febos Feijao Feijo
Fernandes Ferrao Ferraz Ferreira Ferro Fialho Fidalgo Figueira Figueiredo
Figueiro Figueiroa Flores Fogaca
Fonseca Fontes Forro Fraga Fragozo
Franca Frances Francisco Franco Freire Freitas Froes/Frois Furtado
G
Gabriel Gago Galante Galego Galeno Gallo Galvao Gama Gamboa Gancoso
Ganso Garcia Gasto Gavilao Gil Godinho Godins Goes Gomes Goncalves
Gouvea Gracia Gradis Gramacho Guadalupe Guedes Gueybara Gueiros
Guerra Guerreiro Gusmao Guterres
H
Henrigues Homem
I
Idanha Iscol Isidro
J
Jordao Jorge Jubim Juliao
L
Lafaia Lago Laguna Lamy Lara Lassa Leal Leao Ledesma Leitao Leite
Lemos Lima Liz Lobo Ledesma Lopes Loucao Loureiro Lourenco Louzada
Lucena Luiz Luna Luzarte
M
Macedo Machado Machuca Madeira Madureira Magalhaes Maia Maioral Maj
Maldonado Malheiro Manem Manganes Manhanas Manoel Manzona
Marcal
Marques Martins Mascarenhas Mattos Matoso Medalha Medeiros
Medina Melao Mello Mendanha Mendes Mendonca Menezes Mesquita
Mezas Milao Miles Miranda Moeda Mogadouro Mogo Molina Monforte
Monguinho Moniz Monsanto Montearroyo
Monteiro Montes Montezinhos Moraes Morales Morao Morato Moreas
Moreira Moreno Motta Moura Mouzinho Munhoz
N
Nabo Nagera Navarro Negrao Neves Nicolao Nobre Nogueira Noronha
Novaes Nunes
O
Oliva Olivares Oliveira Orobio
P
Pacham-Pachao-Paixao Pacheco Paes Paiva Palancho Palhano Pantoja
Pardo Paredes Parra Pascoa Passos Paz Pedrozo Pegado Peinado Penalvo
Penha Penso Penteado Peralta Perdigao Pereira Peres Pessoa Pestana
Picanco Pilar Pimentel Pina Pineda Pinhao Pinheiro Pinto
Pires Pisco
Pissarro Piteyra Pizarro Pombeiro Ponte Porto Pouzado Prado Preto
Proenca
Q
Quadros Quaresma Queiroz Quental
R
Rabelo Rabocha Raphael Ramalho Ramires Ramos Rangel Raposo
Rasquete Rebello Rego Reis Rezende Ribeiro Rios Robles Rocha Rodriguez
Roldao Romao Romeiro Rosario Rosa Rosas Rozado Ruivo Ruiz
S
Sa Salvador Samora Sampaio Samuda Sanches Sandoval Santarem
Santiago
Santos Saraiva Sarilho Saro Sarzedas Seixas Sena Semedo
Sequeira Seralvo Serpa Serqueira Serra Serrano Serrao Serveira Silva
Silveira Simao Simoes Soares Siqueira Sodenha Sodre Soeyro Sueyro
Soeiro Sola Solis Sondo Soutto Souza
T
Tagarro Tareu Tavares Taveira Teixeira Telles Thomas Toloza Torres
Torrones Tota Tourinho Tovar Trigillos Trigueiros Tridade
V
Uchoa Valladolid Vale Valle Valenca Valente Vareda Vargas Vasconcellos
Vasques Vaz Veiga Veyga
Velasco Velez Vellez Velho Veloso Vergueiro Viana Vicente Viegas Vieyra
Viera Vigo Vilhalva Vilhegas Vilhena Villa Villalao Villa-Lobos Villanova
Villar Villa Real Villella Vilela Vizeu
X
Xavier Ximinez Zuriaga
Da Fonseca Fréquent au Portugal, désigne celui qui est originaire d'un
lieu-dit (la) Fonseca, toponyme évoquant une source asséchée. Une
commune s'appelle Fonseca dans la province de Porto.
23.06.2014 16:01:00
Portugal
Le Portugal devient un royaume autonome avec Henri de Bourgogne,
prince d’origine française. Son fils, Alphonse Ier, est le premier roi du
Portugal (1114-1185). La communauté juive du nouveau royaume va
alors connaître une histoire différente de celle de ses coreligionnaires de
la péninsule Ibérique. En effet, le monarque, conscient de l’importance
des communautés juives qu’il a libérées du joug musulman, leur accorde
sa protection et confie à Yahia ben Yahia, qu’il nomme grand rabbin, le
soin de collecter les impôts.
Bible hébraïque, Livre des Chroniques, Lisbonne (fin XVe siècle,
Bibliothèque nationale de France, Paris)
Jusqu’à la fin du XIVe siècle, les juifs sont relativement protégés. La
rivalité, qui oppose les deux royaumes de la péninsule Ibérique à cette
période, contribue à la prise de pouvoir d’une nouvelle dynastie, les Avis,
ouvrant une ère de grande prospérité pour les juifs portugais, qui
bénéficient de l’arrivée des juifs espagnols à partir de 1391. Un âge d’or
commence pour la communauté, parallèle à l’extension du Portugal vers
l’Afrique et les Indes, en attendant les grandes découvertes. Vers 1279, le
pays comptait trente et une judarias. Deux siècles plus tard, il y en a 135.
Toutefois, cette période n’est pas sans connaître de tensions entre juifs et
chrétiens, car la bourgeoisie marchande naissante craint beaucoup
l’influence des juifs et de leurs capitaux. Sous le règne de Jean Ier (13851443) sont promulguées des lois qui imposent un signe distinctif sur les
vêtements et le couvre-feu de nuit dans les judarias. De loin en loin, de
violentes crises explosent, comme l’attaque de la judaria de Lisbonne en
1445, qui fait beaucoup de victimes. De nombreuses conversions
s’ensuivent. En 1492, avec l’édit d’expulsion des Rois Catholiques, le
Portugal connaît un afflux assez important de population. Le roi Jean II
autorise les juifs à pénétrer au Portugal contre le paiement de huit
cruzados par tête et un séjour limité à huit mois. À une population juive
estimée à 30000 personnes viennent ainsi s’ajouter 30000 à 60000 juifs
espagnols, ce qui porte leur proportion de 6 à 10 % de la population
totale.
Jusqu’en 1496, le pouvoir conserve une attitude ambiguë vis-à-vis de
cette minorité, tiraillé entre la nécessité de ménager son puissant voisin
et le souci de conserver, sur son territoire, une communauté toujours
utile. Après des mesures très dures, comme la séparation des enfants des
parents pour les élever dans la foi chrétienne et des pressions pour la
conversion des adultes, le décret de décembre 1496 promulgue
l’expulsion. Le roi, devant la difficulté de trouver des navires en nombre
pour assurer le départ des juifs, prend le parti de les convertir tous au
catholicisme, en une cérémonie unique. En outre, en 1499, il ferme les
frontières pour leur en interdire le franchissement. Il crée ainsi une
société de christaos novos, qui auront un destin assez différent des
conversos espagnols. Face au problème posé par cette minorité, et
malgré l’union apparente des deux royaumes, les deux pays choisissent
des approches très différentes. Ces « nouveaux chrétiens» constituent un
groupe homogène qui occupe des places importantes dans la société
portugaise, tout en conservant ses traditions culturelles. Ce groupe en
arrive à former une nation à part, d’où leur nom d’« hommes de la nation
», qui deviendra « la Nation portugaise » lorsqu’ils s’installeront entre
Bayonne et Bordeaux.
L’instauration de l’Inquisition, en 1547, autorise la poursuite, avec plus ou
moins d’ardeur, des christaos novos qui pratiquent le judaïsme et, plus
tard, des crypto-juifs.
L’union des deux royaumes, de 1580 à 1640, sous le règne de Philippe II
d’Espagne, favorise les contacts entre conversos et christaos novos, liés
par des réseaux familiaux ou commerciaux qui vont bien au-delà de la
péninsule, pour atteindre Bayonne, Bordeaux, Londres, Amsterdam et
l’Empire ottoman, où la diaspora judéo-portugaise est présente.
Au cours des grandes découvertes, le royaume s’ouvre à de nouveaux
horizons. Les juifs portugais accompagnent ce mouvement. Ils s’installent
aux Amériques. Ils participent aussi à cette période faste sur le plan
intellectuel: le rabbin Guedella Negro est nommé physicien et astrologue
du roi Don Duarte entre 1433 et 1451 ; Jafuda Cresques dit Jacques de
Majorque, fils du cartographe et inventeur d’instruments de navigation
Abraham Cresques, est invité par l’infant Henri le Navigateur à former les
futurs pilotes; Abraham Zacuto, originaire de Castille, publie au Portugal,
en 1496, un almanach perpétuel qui facilitera de nombreux voyages, dont
celui de Vasco de Gama aux Indes (1497)… Par ailleurs, les imprimeries
sont très florissantes; elles sont tenues par Eliezar Toledano à Lisbonne,
et par Samuel Ortas à Leiria.
Il faut cependant attendre le XIXe siècle pour que le judaïsme puisse à
nouveau s’exprimer et se vivre librement sur la terre portugaise. Dans les
années 1820-1830, des familles juives du Maroc viennent s’installer en
Algarve et aux Açores. En 1860, une synagogue est élevée à Faro. En
1904, la synagogue Shaare Tikvah (« des Portes de l’Espoir ») est
inaugurée à Lisbonne. Elle est toujours ouverte au culte. En 1920, le
capitaine Barros Bastos fonde la communauté de Porto et lance une
grande opération de retour des crypto-juifs au judaïsme de leurs
ancêtres. À lui seul ou presque, il accomplit une œuvre immense :
synagogue, circoncisions, revue, conférences, cours, collège, etc. Il fait
construire une superbe synagogue, inaugurée en 1936, qui existe encore
et demeure consacrée au culte. En butte aux courants fascistes portugais
de l’époque, il est poursuivi par un tribunal militaire sous de fausses
accusations et dégradé. Il ne sera réhabilité qu’en 1997.
À la même époque, l’ingénieur Samuel Schwartz découvre avec
étonnement l’existence d’une communauté crypto-juive à Belmonte (dans
la province de Guarda), que le judaïsme et l’histoire ont presque oubliée.
En 1940, le consul Mendes Sousa, en poste à Bordeaux, prend conscience
du péril nazi et s’active pendant les quelques semaines de la débâcle pour
fournir des visas, sauvant plusieurs milliers de réfugiés de la mort. Il
meurt dans la misère, destitué et désavoué par les autorités officielles.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, malgré la sympathie du président
Salazar pour l’Allemagne nazie, le Portugal protège les juifs portugais et
apporte une aide à ceux qui parviennent à atteindre ce pays,
officiellement neutre. En 1948, l’American Jewish Joint Comittee ouvre,
avec l’accord du gouvernement, un centre d’accueil et de transit pour les
juifs en partance pour les États-Unis.
En 1977, avec l’instauration de la démocratie, des relations diplomatiques
sont établies avec Israël. En 1993, est posée la première pierre de la
synagogue de Belmonte, qui sera inaugurée en 1996 à l’occasion de la
commémoration de l’expulsion de décembre 1496. Aujourd’hui, quelques
milliers de juifs vivent au Portugal, regroupés dans trois communautés
principales : Lisbonne, Porto et Belmonte, et, sporadiquement, dans
quelques autres villes.
Dona Gracia
Nassi
Juif, synonyme de Portugais
r
La diaspora judéo-portugaise a une histoire brillante. Deux symboles
l’illustrent. La communauté d’Amsterdam construit une grandiose
synagogue en 1666, et les œuvres de ses membres immortalisent son
éclat: Menasseh ben Israel, élevé dans la foi chrétienne sous le nom de
Manuel Dias, rédige, en 1650, Esperanca de Israel ; Isaac Aboab de
Fonseca se rend au Brésil pour établir une communauté à Recife entre
1645 et 1654 ; enfin, le philosophe Baruch Spinoza échafaude un système
philosophique des plus avancés. L’histoire remarquable de la « Senhora»,
Dona Gracia Nassi, veuve d’un banquier, est tout aussi emblématique:
elle s’installe à Anvers, puis en Italie et, enfin, à Constantinople où elle
développe ses affaires et devint la protectrice de nombreuses institutions
charitables, fondant même une communauté de juifs portugais et
espagnols à Tibériade, en Palestine, retrouvant ainsi l’espérance du retour
à Sion. À cette époque, les juifs portugais sont présents dans toute
l’Europe. Juif est alors souvent synonyme de portugais…
-_____________________________________________
1497: le drame
des Juifs portugais (Elia Boccara – Milan)
La Communauté des Juifs livournais de
Tunisie s’appelait Communauté Portugaise :
cela est dû aux origines de la plupart de ces
Juifs, dont les ancêtres, en 1497, avaient tous
été convertis par la force au catholicisme par
le roi du Portugal, Manuel.
En 1992, on a célébré dans le monde entier le
500ème anniversaire de l’expulsion des Juifs
d’Espagne. A cette occasion on a employé le terme
Sépharad, mais on a ensuite souvent oublié une
autre date encore plus tragique concernant les Juifs
portugais : 1497. Par Séparad on entend en effet
toute la péninsule ibérique : donc même le
Portugal. Or, non seulement les Juifs portugais ne
furent pas inquiétés en 1492, mais la majorité des
Juifs espagnols qui désiraient rester fidèles à leur
foi se rendirent alors au Portugal : donc sans
quitter Sépharad. Ce sont les vicissitudes
successives de ces Juifs espagnols, devenus
désormais portugais, qui ont été largement
oubliées.
En 1492 les Juifs espagnols furent accueillis au
Portugal pour une période initiale de huit mois (qui
fut ensuite prorogée) par le roi Jean II, contre
payement d’un droit d’entrée différencié : 1) 8
cruzados pour le commun des mortels ; 2) 4
cruzados pour les techniciens et ouvriers des usines
métallurgiques, car ils étaient très demandés par
les fabriques d’armements ; 3) un chiffre
proportionnel à la richesse pour six cents familles
particulièrement aisées ; 4) un autre type d’impôt
pour trente grandes familles de très haut rang, qui
furent traitées avec tous les égards.
Un an après commencèrent les dures épreuves
des Juifs portugais, avec un crescendo que nous
essayerons de raconter, en décrivant les
événements qui se déroulèrent successivement au
cours de ces trois années : 1493, 1496 et 1497.
Voyons d’abord ce qui se passa en 1493. Le
Portugal s’était récemment emparé de l’île dos
Logartos (des Lézards), alors inhabitée, qui était
située dans le golfe de Guinée, très près de
l’Equateur, baptisée successivement São Tomé. Les
logartos de l’île étaient en réalité des crocodiles,
auxquels des serpents dangereux, par exemple les
cobras, tenaient compagnie. Le climat était
insalubre, mais les possibilités de cultures, en
particulier de la canne a sucre, étaient très
encourageantes. Le gros problème du Portugal,
pendant son expansion coloniale, était que cette
dernière n’allait pas de pair avec la démographie
du territoire métropolitain, très médiocrement
peuplé, ce qui rendait difficile l’envoi d’émigrants
dans les territoires d’outremer. São Tomé en
particulier ne tentait vraiment personne ! On
transféra donc dans l’île des galériens et des
esclaves noirs d’origine africaine. Puis le roi Jean II
pensa que l’on pouvait soustraire à leurs parents
un bon nombre d’enfants juifs, garçons et filles,
pour les baptiser et les envoyer ensuite à São
Tomé : le pretexte était la découverte de quelque
irrégularité de caractère fiscal ou burocratique.
On a avancé le nombre de deux mille (peut-être
plus) enfants déportés. Leur âge devait être
inférieur à huit ans. Ces jeunes furent mis sous la
garde d’un homme de confiance, un certain Alvaro
de Caminha. Plusieurs d’entre eux, la majorité
semble-t-il, moururent soit à la suite de leurs
épreuves, soit mordus par les serpents ou dévorés
par les crocodiles. Selon un manuscrit seulement
six cents d’entre eux auraient survécu. Une fois
devenus grands, ces jeunes gens se marièrent
entre eux, ou bien avec des déportés des autres
groupes ethniques. On a perdu les traces de la
descendance de ces jeunes convertis, mais il est
fort probable que des gouttes de leur sang coulent
aujourd’hui dans les veines de plusieurs habitants
de la République, de Sâo Tomé et Principe,
maintenant indépendante.
Nous arrivons en 1496. Manuel I, le successeur
de Jean II, célèbre pour avoir encouragé de
grandes découvertes géographiques et pour avoir
donné son nom à un style architectural, avait
nourri un autre projet : unifier l’Espagne et le
Portugal sous son propre sceptre. Pour atteindre ce
but il épousa l’infante d’Espagne, Isabelle, fille des
rois catholiques Isabelle de Castille et Ferdinand
d’Aragon, dont elle fut bientôt l’héritière. Mais pour
mener à bien ce mariage Manuel avait dû payer un
prix : la princesse Isabelle refusait de poser son
pied dans un pays où des Juifs étaient encore
présents, ce qui comportait pour le prétendant
l’obligation de les éliminer. Le 5 Décembre 1496 le
roi promulga un édit d’expulsion de tous les Juifs
de son royaume qui auraient refusé la conversion,
tout en leur laissant dix mois pour liquider leurs
affaires. En réalité sa véritable intention était de
retenir tous les Juifs, car leurs présence était fort
profitable pour la vie économique du pays. Il trouva
donc des expédients pour les contraindre à
accepter le baptême. L’opération eut lieu en deux
temps. Tout d’abord en Avril 1496 eut lieu
l’enlèvement des enfants juifs de moins de
quatorze ans : ils furent baptisés et confiés à des
familles catholiques. Les parents qui voulurent
ravoir leurs enfants durent eux aussi accepter le
baptême.
En Octobre 1497, à la date fixée par le roi pour
le départ de tous ceux qui étaient encore juifs, ces
derniers, environ vingt mille, s’étaient rendus sur
les quais du port de Lisbonne pour
l’embarquement. Mais il s’agissait là d’un
stratagème : ils furent en effet encerclés par la
force publique et on leur communiqua l’interdiction
de partir ; ils furent ensuite acheminés vers les
différentes églises où ils furent baptisés de force.
Les Juifs furent privés de leurs noms et prénoms
hébraiques et ils en reçurent d’autres, souvent
ceux de leurs parrains. Par ailleurs ils étaient libres
de choisir, y compris des noms illustres : il ne leur
restait, comme consolation, qu’à se servir, ce qui
provoqua la colère des vieux chrétiens, furieux de
voir qu’on pouvait les confondre avec une race
méprisée. Une autre conséquence de ces
conversions forcées fut la naissance de gros
problèmes d’identité et d’une gamme variée de
contrecoups psychologiques qui vont de
l’opportunisme de certains, qui pensaient se faire
pardonner par leur zèle leurs propres origines, à la
fidélité des autres, différemment exprimée,
jusqu’au martyre pour le kiddoush ha-Shem (la
sanctification du Nom), lorsque l’Inquisition fut
établie au Portugal en 1636.
Les modalités de ces baptêmes imposés, qui
font penser à une immense chaîne de montage,
eurent comme conséquence que ces nouveaux
chrétiens se virent attribué l’appellatif de
baptisados em pè (baptisés debout), une définition
qui fut adoptée dans les documents officiels, y
compris les procès-verbaux de l’Inquisition et qui
concernait les baptisés de 1493, 1496 et 1497.
Une ironie du sort a voulu qu’un de ces
convertis, Samuel Usque, qui a ensuite émigré en
Italie où il est retourné au judaisme, a écrit en
portugais un imposant poème ayant pour titre
Consolação às Tribulaçoes de Israel, imprimé à
Ferrare en 1533, une oeuvre qui fut frappée par les
foudres de l’Inquisition et qui fut alors
complètement ignorée au Portugal. Aujourd’hui
l’ouvrage de Usque est considéré par la critique
portugaise contemporaine comme une étape
capitale, soit de la littérature portugaise, soit de
l’histoire de la langue lusitanienne. Usque aurait pu
écrire son poème en espagnol, une langue qu’il
connassait parfaitement : plusieurs le conseillèrent
dans ce sens, étant donné le prestige supérieur
dont jouissait le castillan (par ailleurs la fameuse
Biblia de Ferrara publiée au XVIème siècle pour les
réfugiés juifs espagnols et portugais fut rédigée en
espagnol). Mais il écrivit qu’il avait préféré le
portugais parce que c’était là a lingua che mamara
(la langue qui m’a allaité).
On se demandera si, après ce cruel et sournois
acharnement sur ses sujets juifs, Manuel réussit à
cueillir le fruit de son méfait. La réponse est : non.
Il y eut alors une justice. L’épouse de Manuel,
Isabelle, mourut en couches après avoir mis au
monde un enfant : le prince Miguel, qui fut tout de
suite déclaré héritier de la couronne d’Espagne,
comme il l’était déjà de celle du Portugal. Mais
Miguel mourut à l’âge de deux ans. Quand Manuel
aussi mourut, en 1621, ce fut Charles Quint
d’Habsbourg qui devint roi d’Espagne et empereur
germanique.
Peut-être faut-il remonter au moment où les
Juifs portugais devinrent tous des baptisados em
pé pour comprendre le lien profond qui continua à
unir à travers les siècles les futurs exilés de ce
judaïsme lusitanien, soit parmi les convertis qui
avaient émigré dans d’autres terres d’esclavage
(où la religion juive était bannie), soit parmi ceux
qui, dans les terres de liberté, purent retourner a la
foi hébraique : ils étaient évidemment séfarades,
mais ils étaient aussi, et avant tout portugais.
Dans son livre sur Os Judeus do desterro do
Portugal (Les Juifs de l’exil du Portugal), l’écrivain
portugais Antonio Carlos Carvalho rappelle que
Cecil Roth, le célèbre historien juif ashkenase, dans
son History of Marranos, avait accusé les Juifs
portugais d’avoir introduit dans le judaïsme
«l’esprit de séparatisme et d’orgueil de classe,
jusqu’alors ignoré». Ce fut là en réalité un
séparatisme créé par l’histoire et l’orgueil des Juifs
portugais fut peut-être le signe de l’énergie avec
laquelle ils se distinguèrent, avec une mentalité
souvent élitaire, en essaimant dans le monde
entier. Parmi les lieux où ils séjournèrent en
créant, lorsque que cela fut possible, des
communautés autonomes, qui souvent existent
toujours, Carvalho énumère dans son livre les
régions ou pays suivants : France, Italie,
Angleterre, Hollande, Belgique, Allemagne, Grèce,
Yougoslavie, Turquie, Maroc, Tunisie, Brésil, Eretz
Israel, Pérou, Mexique, Surinam, Curação,
Amérique du Nord, Barbados, Jamaique, Saint
Domingue, Martinique et Saint-Eustache. Il en a
certainement oublié plusieurs.
23.06.2014 16:01:00
Notes sur l’émigration des Juifs portugais en Afrique de l’Ouest
Publié le 19 avril 2006
Lire hors-ligne :
L’histoire ne meurt jamais. Peu ou prou, elle demeure présente en
mémoire. Une commémoration organisée à l’occasion d’un anniversaire la
remet ordinairement sur le devant de la scène. Mais elle peut aussi refaire
surface par le biais d’un romancier quand il choisit tel ou tel évènement
ou personnage comme prétexte à l’élaboration d’une fiction personnelle.
Le récent roman de l’écrivain portugais Mario Claudio (1) en est l’exemple
– type. Il met en scène » la première purge massive anti-juive au
Portugal » qui eut lieu au XV° siècle. Certes, il ne s’agit pas de ce qu’on
nomme habituellement » un roman historique » au sens strict de
l’expression mais plutôt d’une réflexion personnelle sur le pouvoir
politique en général (hors de tout cadrage spatio-temporel) à l’intérieur
d’un récit qui, lui, prétend prendre appui sur des faits dont l’existence ne
saurait être mise en doute. Nous laisserons ici de côté les questions
afférentes à l’écriture romanesque et à la réception du texte (les critiques
parues dans la presse au moment de la parution du livre commentent
exclusivement la portée philosophique du roman) pour nous interroger
sur l’événement qui a été à l’origine de cette narration : la déportation
d’enfants juifs à la fin du règne de D. Joao II, roi du Portugal entre 1481
et 1495.
À dire vrai, ce moment de l’histoire portugaise a commencé à susciter
quelque intérêt non seulement dans la communauté des chercheurs mais
également au niveau politique, voilà plus d’une décennie. En mars 1994,
un article paru dans le quotidien israélien Yediy’oth A’haronoth avait attiré
l’attention de ses lecteurs sur une possible origine juive de certaines
populations autochtones des îles Sao-Tomé et Principe. Quelques mois
plus tard, Moché Liba, ambassadeur d’Israël en Guinée, au Gabon et au
Cameroun, se rendit en visite officielle à Sao-Tomé. Le président de la
République confirma la souche juive d’une partie de ses concitoyens, tout
comme Abilio Ribas, évêque de l’île, auteur d’une Histoire de l’église sur
l’île de Saint Thomas dont la première partie aborde précisément le thème
de la venue forcée d’enfants juifs à cette période.
De telles recherches viennent combler un vide qui ne peut manquer de
susciter suspicion et interrogation parmi les historiens portugais
d’aujourd’hui. S’il existe un musée juif à Tomar, une Société des Études
Juives à Lisbonne et une synagogue à Castelo de Vide, si plus récemment
(1997) une chaire d’histoire juive a vu le jour à l’université de Lisbonne,
l’accès aux documents de première main n’en demeure pas moins d’un
accès difficile (2)
Les sources :
Mario Claudio déclare s’être longuement documenté sur l’événement. Il
cite les deux principales sources, à savoir les chroniques de Garcia de
Resende et de Rui de Pina. Le premier, valet de chambre puis secrétaire
du Roi, relata l’évènement dans sa Cronica de D. Joao II e Miscelânia
(3) ; le second, retraça l’épisode dans sa Croniqua del Rey Dom Joham II
(4). Pour intéressants que soient ces documents, ils donnent peu de
détails sur le phénomène et ne concernent que les débuts de l’émigration
juive dans ces contrées car, en fait, elle s’étend sur une durée beaucoup
plus longue.
Les juifs dans l’Espagne des Rois catholiques :
Pour comprendre la raison d’être de cette émigration (il s’agit comme
nous le verrons, d’une véritable déportation), il faut faire un détour par
l’Espagne car son histoire est à cette époque étroitement liée à celle du
Portugal (5). Henri, fils de Jean II, devient roi de Castille en 1454. Sa fille
Jeanne doit normalement lui succéder. Mais l’inconstance de la Reine,
seconde épouse du Roi, incite les nobles à penser qu’elle est une bâtarde
née des amours illicites de sa mère avec un favori, Beltran de la Cueva.
Pour cette raison, elle ne peut s’installer sur le trône ; de plus, le mariage
n’avait fait l’objet d’aucune dispense papale. Jeanne est donc jugée
héritière illégitime à un double titre et les nobles obtiennent sa mise à
l’écart au profit de son frère Alphonse. Mais ce dernier meurt en 1468 à
l’âge de 15 ans. Ce sera donc Isabelle, sa sœur qui héritera de la couronne
castillane. Pour asseoir son pouvoir, elle épouse Ferdinand, héritier de la
couronne d’Aragon. Elle prend le titre de Reine en 1474. L’événement
n’est pas du goût de tous les membres de la noblesse ; une guerre civile
s’en suivit mais le couple royal en vient à bout et Ferdinand devient roi
d’Aragon en 1479.
Les deux états sont aux antipodes l’un de l’autre. Alors que l’Aragon
connaît le marasme avec une démographie stagnante (1 million d’âmes),
la Castille fait montre d’une économie dynamique grâce à une situation
géographique avantageuse : les ports de Santander et Bilbao exportent la
laine des moutons de la Mesta. Burgos est un centre commercial
important tout comme Séville où se croisent les commerçants et
voyageurs venus d’Italie et d’Europe du Nord. Forts de cette situation, les
nouveaux souverains rétablissent l’autorité royale sur l’aristocratie
foncière castillane qui, jusqu’alors, la défiait. Des représentants de la
couronne font exécuter les décisions prises au plus haut niveau dans les
villes ; la Santa Hermandad sorte de police rurale, fait régner l’ordre dans
les campagnes, mettant fin à de multiples insurrections notamment à
Barcelone.
Cette pacification intérieure allait permettre l’essor d’une politique
d’indépendance et d’expansion. Le premier acte consiste dans la prise de
Grenade le 2 janvier 1492. Un émirat, dernier vestige de la présence
maure en terre espagnole, y était encore présent – les autres royaumes
musulmans ayant été conquis par les chrétiens – subsistait dans la ville
moyennant tribut. La guerre commencée en 1481 allait y mettre fin.
L’entrée de Ferdinand II d’Aragon fut saluée comme une victoire de la
chrétienté sur le monde musulman et les cloches sonnèrent à Londres, à
Paris et à Rome. La Croix avait vaincu le Croissant ; la défaite des croisés
à Constantinople en 1453 était vengée.
Sur le plan de la politique intérieure, cette victoire allait ouvrir l’ère d’un
autoritarisme forcené. Puisque la prise de Grenade avait été réalisée au
nom de la chrétienté, il fallait poursuivre dans cet esprit en chassant du
territoire tous ceux qui n’observaient les règles édictées par Rome. Le
haut clergé ayant encouragé cette initiative, engagea le Roi à pourchasser
les hérétiques (6).
Cette nouvelle donne met fin à une organisation multi-séculaire où
plusieurs religions cohabitaient dans l’Espagne médiévale. On sait
qu’entre le VIII° et le XIII° siècles, les groupes confessionnels vivaient en
bonne entente en Andalousie. Les mozarabes chrétiens, les juifs, les
Berbères avaient leurs propres chefs religieux, leurs rites, leurs règles de
justice. Les juifs en particulier, formaient des communautés autonomes
où les pratiques religieuses ou alimentaires étaient observées sans
contrainte. Bien intégrés dans le milieu humain ambiant – ils avaient
adapté la langue, le costume et les mœurs arabes – ils servent souvent
d’intermédiaires au niveau diplomatique entre chrétiens et musulmans et
prennent part aux grandes batailles militaires où leurs rites religieux sont
déterminants puisque la bataille de Zalaca (1086) fut différée du samedi
au dimanche pour qu’ils puissent y prendre part. Autant dire qu’ils ne sont
soumis à aucune loi de nature ségrégationniste, ils circulent librement sur
le territoire et n’arborent aucun signe qui permettrait de les distinguer
des autres communautés. Certains juifs assuraient même la collecte de
l’impôt.
Cependant, au fil du temps, leur situation allait devenir de plus en plus
difficile. Bien qu’ils jouissent d’un statut politique tout à fait légal, la
population développe des phénomènes de rejet qui se manifestent
épisodiquement à l’occasion d’un sermon enflammé émanant d’un
responsable religieux d’une autre communauté Nombre de juifs furent
ainsi massacrés en 1391. Ceux qui en réchappent durent se convertir au
christianisme sous la contrainte. Les massacres, accompagnés de
conversions massives, allaient se répéter épisodiquement jusqu’à
l’expulsion pure et simple à la fin du siècle suivant. Un certain nombre
d’entre eux s’assimilèrent à ce nouvel environnement religieux ; et
Spinoza, philosophe d’ascendance juive mais issu d’une souche d’anciens
convertis portugais (et non espagnols) a relevé le fait : » Quand un roi
d’Espagne contraignit les Juifs à embrasser la religion de l’Etat ou à
s’exiler, un très grand nombre devinrent catholiques romains et ayant
part dès lors à tous les privilèges des Espagnols de race, jugés dignes des
mêmes honneurs, ils se fondirent si bien avec les Espagnols que, peu de
temps après, rien d’eux ne subsistait, non pas même le souvenir. » (7).
Mais certains parmi ces » nouveaux chrétiens » ou conversos n’avaient
pas renié pour autant certaines pratiques de leur religion originelle. Jugés
hérétiques par les autorités romaines, ils furent pourchassés par les
représentants de tribunaux de l’Eglise placés sous la responsabilité du
Saint Office dont la création remonte en 1231. Depuis 1184 en effet avait
été mise en place l’Inquisition par le pape Lucius III. Elle prévoyait de
punir de châtiments corporels (flagellation) ceux qui se rendaient
coupables de haute trahison envers l’autorité religieuse ou civile. Plus
particulièrement, les » relaps » autrement dit, ceux qui retombaient
dans l’hérésie après avoir abjuré publiquement leur croyance d’origine, se
voyaient confisquer tous leurs biens ; leur maison était rasée et ils étaient
même passibles du bûcher. Instituée en 1479 en Espagne, l’Inquisition
visait les marranes, juifs faussement convertis. Elle développe un climat
de délation généralisée. » La lecture des dénonciations glissées dans les
boîtes aux lettres du tribunal de l’Inquisition est à cet égard édifiante : X
change les draps chaque vendredi, Y refuse de consommer du porc, Z
n’allume pas le feu le jour du sabbat et aucune fumée ne s’échappe de sa
cheminée… C’est un hallali » (8) Son action allait se solder par un grand
nombre de suicides collectifs parmi les juifs qui refusaient d’abjurer leur
foi, par la mise en œuvre de l’autodafé, cérémonie publique où les
condamnés sont exposés habillés du vêtement d’infamie, le san benito et
par une émigration massive imposée par le pouvoir. Le décret autorisant
l’expulsion, signé le 31 mars 1492, se concrétise par le départ forcé de
150.000 Juifs soit vers des pays d’Europe plus cléments pour cette
population. Le Sud-Ouest de la France, l’Italie, la Turquie ou Amsterdam
accueilleront la majeure partie d’entre elle (9). Cette politique s’explique
à la fois par des raisons idéologiques et économiques. D’une part, la
proximité des conversos et des Juifs authentiques maintenait un cryptojudaïsme préjudiciable à la cohésion de la société chrétienne. D’autre
part, ces exclus constituaient une main-d’œuvre importante pour mettre
en valeur des contrées mal connues mais dont les potentialités
économiques laissaient espérer des bénéfices substantiels pour la
Couronne.
L’expansion coloniale et l’ambivalence de la société juive :
Car le pays est à un tournant de son histoire. Ayant éliminé les dernières
manifestations de l’Islam, il peut désormais assurer une hégémonie
religieuse à l’intérieur de ses frontières ; ce qui implique l’évacuation des
Juifs, ceux-ci étant vus comme des éléments hétérogènes et dangereux.
De plain-pied dans la chrétienté, l’Espagne des Rois Catholiques se croit
investie d’une mission grandiose : porter la foi envers Jésus Christ audelà des mers sur toutes les terres habitées par des hommes. Ce sont eux
qui vont financer le projet de Christophe Colomb qui vise à découvrir le
Japon et la Chine en traversant l’Atlantique par l’ouest. Cette initiative qui
allait modifier en profondeur l’état du savoir en matière géographique
s’inscrivait dans une volonté de découvrir les limites de notre monde
avec, en arrière-fond, la volonté de tirer profit de ses connaissances. Car
déjà en cette fin du XV° siècle, l’horizon s’est considérablement agrandi.
Sous l’impulsion du prince Henri le Navigateur, les Portugais avaient déjà
découvert Madère en 1418 et l’archipel des Açores 14 ans plus tard. Les
îles du Cap-Vert étaient atteintes en 1460. En 1488, Bartolomeu Dias
franchit le cap de Bonne-Espérance, ouvrant par là même la route des
Indes tant convoitée. Une lutte pour la conquête des terres lointaines ne
pouvait manquer de se faire jour entre l’Espagne et le Portugal. Ce fut le
traité de Tordesillas en 1494 qui apporta la solution : une ligne imaginaire
est tracée reliant les pôles à 370 lieues à l’ouest du Cap-Vert ; les
territoires situés à l’est de ce repère sont la propriété du Portugal ; ceux
qui sont à l’ouest appartiennent à la Castille.
Ce traité mettait fin à un flou politique. Il allait permettrait le
développement de l’esprit de conquête de la part de ces deux grandes
puissances maritimes en même temps qu’il clarifiait une situation plutôt
confuse en délimitant les zones d’influence des deux pays. Les
conséquences politiques furent des plus importantes puisque cet accord
allait être très favorable au Portugal : après que Vasco de Gama eût
atteint l’Inde en 1498, il ouvrit des comptoirs de commerce à Cochin et
Deccan ; la zone d’influence portugaise allait très vite toucher Goa
(1510), Malacca (1511) et les îles Moluques (1512), autant de territoires
dont la production d’épices allait être l’objet d’un commerce très lucratif.
Parallèlement à ces découvertes qui allaient fortement dynamiser
l’économie nationale, la politique intérieure se renforce. Le pouvoir royal
fait corps avec les hauts dignitaires de l’Église catholique pour asseoir son
autorité et si les Cortes, assemblée réunissant les membres de la haute
noblesse et du haut clergé instituée par le roi Alphonse II (1211-1223),
mettent en place le tribunal de l’Inquisition en 1531, c’est parce qu’un
climat de fanatisme religieux s’est instauré dans tout le pays un demisiècle auparavant. Les premières victimes furent les Juifs. Le Portugal les
avait accueillis moyennant finance. Leur accueil n’était donc pas
désintéressé. Mais rapidement, une évolution se dessine. Et Spinoza se
révèle un remarquable observateur quand il écrit après avoir noté
l’intégration réussie des Juifs christianisés dans la société espagnole de
l’époque : » Il en fut tout autrement de ceux que le roi du Portugal
obligea à se convertir, exclus des charges honorifiques, ils continuèrent à
vivre séparés » (op cit). Dans les faits, l’émigration sous la contrainte
d’enfants juifs vers les terres lointaines d’Afrique ne fut que le premier
épisode d’une série de mesures visant à la négation globale de la
communauté comme de la religion juive. Alors que les conversions aux
rites chrétiens s’étaient échelonnées sur un siècle ou presque en Espagne,
c’est l’ensemble de la communauté juive établie sur le sol lusitanien qui
doit accepter le baptême en 1497. Les pratiques spécifiquement juives
passaient donc dans une clandestinité absolue. Le crypto-judaïsme qui
s’en suivit fut donc doté d’une force bien supérieure à celui qui vit le jour
de l’autre côté de la frontière. D’autant que l’Inquisition en Espagne
s ‘était montrée assez efficace pour éradiquer le marranisme en un demisiècle ; si bien que les persécutions contre les Juifs hérétiques étaient
devenues relativement rares au milieu du XVI° siècle sur tout le territoire
hispanique. Par contre son homologue, introduite au Portugal en 15361540 chasse sans répit les hérétiques judaïsant sur la terre de Camoens.
Les Juifs chassés d’Espagne en 1492 n’eurent d’autre solution que de
retourner sur la terre de leurs parents, le pays des Rois Catholiques étant
devenu par le jeu de la stratégie politicico-religieuse, une relative terre
d’accueil. L’espoir de ces éternels errants allait être de courte durée ; le
reflux des populations juives en Espagne ne pouvait que développer les
suspicions des autorités inquisitoriales du pays et les procès – verbaux
des interrogatoires et autodafés à la fin du XVI° siècle montrent que les
victimes étaient majoritairement des » nouveaux chrétiens » portugais
venus y chercher refuge.
L’installation forcée des Juifs en Afrique fut donc le début d’une politique
d’exclusion qui allait connaître de multiples épisodes.
Le métissage comme fondement des colonies portugaises en Afrique
Le livre de Mario Claudio se donne comme point de départ l’envoi sous la
contrainte des armées royales d’enfants juifs entre 3 et 12 ans à
destination de Sao- Tomé. Il a donc un ancrage historique indéniable mais
il reste une fiction à visée philosophique, invitant à une réflexion sur le
pouvoir tant religieux que politique et plus largement sur la nature
humaine (10) – divers épisodes du roman accréditent l’idée que l’homme
est prédateur de sa propre espèce et que l’hostilité du milieu naturel
dévoile une intelligence pratique permettant d’assurer la survie des
individus ; celle-ci débouchant sur une stratification des liens sociaux
opérant sur la base de l’exploitation économique des plus faibles.
Sont donc mis entre parenthèses d’une part les caractères essentiels du
marranisme portugais et d’autre part les conséquences économiques de la
répression subie par la communauté juive lusitanienne. Ce sont ces
domaines que nous souhaitons ici prospecter. Sans laisser complètement
de côté les aspects proprement religieux du phénomène, nous porterons
notre attention sur la dimension économique, même si ce qu’on appelait
jadis » le pays des Noirs » c’est-à-dire la bande littorale comprise entre
le sud du Sénégal et la Sierra Leone, fut l’objet d’une conquête aussi bien
commerciale que spirituelle.
Cette entreprise avait évidemment une finalité mercantile – le commerce
des épices et de l’or soudanais était source d’énormes profits – mais elle
était aussi portée par une idéologie centrée sur la figure du Prêtre- Jean,
figure légendaire qui aurait vécu en Afrique orientale au XII° siècle et
dont un message de 1165 aurait incité les souverains chrétiens à faire
alliance avec eux pour développer l’évangélisation vers de nouveaux
continents et contrecarrer ainsi l’expansion du mouvement islamique (la
légende allait avoir longue vie puisqu’au XIV ° siècle, on crut avoir
découvert son royaume dans l’actuelle Abyssinie).
Commencé en 1492, l’exode des juifs portugais (et plus largement ceux
de la Péninsule ibérique) allait être relayé plus tard (XV° et XVI° siècles)
par celle des Juifs fixés aux Pays-Bas. Les deux mouvements sont à
distinguer : le premier fut engagé sous la contrainte pour des motifs à la
fois religieux (les Juifs Portugais étaient considérés comme hérétiques) et
économiques. Le second fut volontaire ; les membres de la communauté
juive des Pays-Bas s’expatriant pour développer un commerce naissant
entre l’Afrique et les nations les plus puissantes économiquement de
l’Europe du Nord et du Sud.
Nous reviendrons ultérieurement sur ces différences. Pour l’heure,
reprenons le fil des évènements qui menèrent à la présence portugaise en
Afrique. Le milieu du XV° siècle fut crucial du point de vue historique
puisqu’en 1445, Ca’da mosto découvre certaines îles du Cap-Vert dont
celle de Santiago et s’installe à Gorée et que l’année suivante, Nuno
Tristao accoste en Guinée Bissau. S’en suivit la venue de la troupe
chargée de pacifier la région afin que des comptoirs commerciaux
puissent s’y ouvrir. Pillages et razzias y furent nombreux si on en croit les
récits de voyages de ce temps. Mais cette politique ne suffit pas à faire de
la région une terre portugaise. À partir de 1460, la stratégie de la
Couronne se modifie. Après une guerre de conquête dont les résultats se
sont avérés décevants tant sur le plan commercial qu’au niveau religieux,
Elle établit des rapports pacifiques avec les chefs des différents royaumes
qui se partageaient la zone. Cette stratégie aura une double
conséquence : d’une part, certains souverains africains acceptent le
baptême et l’évangélisation de leurs territoires. Le roi Jean II du Portugal
(1481-1495), comme son successeur D.Manuel (1495-1521)
était » seigneur de Guinée » et entretenait des relations étroites avec le
roi du Congo. Il reçut ainsi à sa cour le prince wolof Benoim en 1488. Il y
fut baptisé et prêta serment de fidélité à la Couronne. La seconde
conséquence de cette politique est d’ordre économique : en manifestant
la volonté de collaborer avec les Africains, le pouvoir royal portugais avait
en vue de développer ses propres richesses en s’appropriant celles du sol
et du milieu récemment découverts. Mais que ce soit sur le plan religieux
ou commercial, les rapports entre le Portugal et ces territoires africains
furent litigieux et très aléatoires.
Concernant le domaine de l’évangélisation, tout n’alla pas de soi. Le
regard dévalorisant des Blancs sur les Noirs fait que les premiers se
méfient viscéralement des seconds, ces » âmes perdues, sans religion,
qu’il faillait ramener dans le droit chemin « . Et même lorsqu’un grand
d’Afrique a embrassé le christianisme, il demeure un hérétique voire un
traître en puissance. Benoim en fit la triste expérience : accusé de
complot contre les intérêts du royaume portugais, il fut exécuté lors de
son retour sur sa terre d’origine. À un niveau plus général, les
missionnaires franciscains œuvrant dans l’actuelle Guinée Bissau se
heurtèrent aux pratiques de l’islam fortement ancré parmi les populations
locales. Et 150 ans séparent la découverte de l’ensemble sénégambien de
l’édification de la première église en Guinée, laquelle vit le jour vers 1590.
L’exploitation et la commercialisation des richesses locales furent elles
aussi objet de problèmes. Les Portugais eurent maille à partir avec les
Buramos, population installée dans la zone de Cacheu qui leur livrèrent
une bataille acharnée durant 3 jours (11) comme le relate le jésuite
Manuel Alvares en 1616. La colonie de peuplement avait pourtant installé
dès 1590 des surgidouros ou petits ports d’escale. Ils servaient bien sûr
les intérêts de la métropole mais en contrepartie, les Blancs étaient
astreints à payer des taxes et à reverser une partie de leur avoir aux
souverains africains.
En ce point, nous retrouvons les conversos. Ils jouaient alors un rôle
crucial dans les transactions avec les autochtones. On les nommait
lançados car » ils se lançaient parmi les Noirs » ou tangomaos car ils
servaient d’intermédiaires entre les natifs et les Portugais. Ce statut
socio-économique était un prolongement de la situation qu’ils avaient
connue en Espagne ; il fallait qu’en terre africaine, ils fassent preuve de
rouerie, de dissimulation, faisant ressortir l’intérêt que les rois africains
avaient de lier entente avec les Blancs alors qu’ils défendaient celui de ces
derniers ; comme ils savaient si bien le faire quand ils ont feint d’être
devenus des adeptes fervents du catholicisme alors qu’ils n’avaient rien
renié des rites du judaïsme. Ce type d’homme qu’il faut bien qualifier
d’aventurier allait perdurer en Afrique durant tout le XVI °siècle à mesure
que le commerce entre la métropole et le continent noir allait se
développer. Cet état de fait est dû à la très grande faculté d’adaptation
des Juifs au contexte économique dans lequel ils doivent vivre mais aussi
au fait que le Saint-Office n’a été d’aucune efficacité hors des frontières
européennes, ce qui permit aux nouveaux chrétiens évoluant en Guinée
et dans les territoires voisins de renouer avec leurs pratiques religieuses
d’origine, pour autant que le milieu géographique s’y soit prêté (12).
Les chroniques du temps ne donnent guère d’informations sur leur
nombre mais il est permis de penser il fut relativement restreint. En tout
état de cause, ils ne firent pas souche. Le départ des juifs ordonné par le
Roi D.Juan II allait changer les choses en profondeur. Il ne s’agissait plus
seulement de porter le message du Christ en terre étrangère et de tisser
des liens commerciaux avec le pouvoir local ; il s’agissait d’exploiter les
richesses naturelles et humaines qu’elle recelait. Dès lors, la politique
d’expansion allait prendre une nouvelle dimension ; le but recherché étant
de constituer un véritable empire portugais par la conquête militaire,
religieuse et économique de territoires excédant les frontières nationales.
Or les premiers contacts établis au Cap-Vert et à Sao-Tomé avaient
montré le côté inhospitalier de ces lieux.
L’île de Santiago était soumise à une sécheresse endémique qui interdisait
la présence d’une végétation véritable et donc d’une agriculture rentable.
Quand à celle de Sao–Tomé, ainsi nommée car découverte en 1470 par
Joao de Santarem et Pedro Escobar, le jour où le calendrier honorait ce
saint, elle fut vite connue comme étant l’île aux lézards à cause des
reptiles et crocodiles géants qui la peuplait. Mais par sa situation
géographique, Sao-Tomé s’avérait un relais essentiel pour organiser les
expéditions vers les Indes, terre de toutes les richesses.
Devant le peu d’empressement des autochtones pour aller s’implanter sur
ces terres, le Roi du Portugal n’eut d’autre recours que de programmer le
départ sous la contrainte des exclus du royaume c’est-à-dire les détenus
condamnés à mort – la sentence étant alors commuée sous la forme
d’une déportation – et certains enfants de marranes issus de la
communauté juive espagnole réfugiée sur son territoire dont l’âge était
compris entre 2 et 14 ans. Un témoin juif de l’époque, Samuel Usque
apporte une précision d’importance : » Comme mes enfants (les
membres des familles juives) avaient quitté la Castille en toute hâte, on
n’avait pas eu le temps de les recenser et personne n’avait vérifié leur
nombre. Quand on fit ce recensement, on trouva que le nombre de ceux
qui étaient entrés dépassait les six cents familles. Le roi décida que les
excédentaires seraient ses prisonniers et ses esclaves. Dès lors, il pouvait
humilier les Juifs pour ses tragiques desseins. Aucun rachat ne fut
possible » (13). Avant leur départ, les enfants furent baptisés d’autorité
et en grande pompe. Selon Usque, » plusieurs femmes se jetèrent aux
pieds du Roi, demandant la permission d’accompagner leurs enfants mais
cela n’éveilla pas la moindre étincelle de pitié chez lui. Une mère… prit
son bébé dans ses bras et sans prêter attention à ses cris, se jeta du
bateau dans la mer démontée et se noya, embrassant son fils unique « .
(Mario Claudio a magistralement brossé la scène). Le même chroniqueur
ajoute qu’arrivés sur l’île, les déportés furent » jetés à terre et
abandonnés sans pitié. La quasi-totalité d’entre eux furent dévorés par les
crocodiles et ceux qui échappèrent à ces reptiles moururent de faim et
d’abandon. Seuls quelques-uns furent miraculeusement épargnés par ce
sort abominable « . D’autres documents attestent la cruauté des lieux
mais avec le temps, le regard qu’ils portent sur la communauté d’enfants
juifs débarqués par la contrainte se modifie. Yits’haq Avrabanel note par
exemple : » Nombreux sont les enfants des expulsés d’Espagne…
déportés la-bas voici 14 ans… Ils s’y sont multipliés et forment la majorité
des habitants de cet endroit « .
Commencé en 1485 (ou un an plus tard selon d’autres documents), le
peuplement de Sao Tomé s’est donc accéléré avec ces nouveaux arrivants
(les autres îles de l’archipel seraient occupées plus tard -Principe
accueillera les Portugais en 1500 et Ano Bom en 1503). Il va également
se structurer sous l’égide d’un notable portugais nommé Alvaro da
Caminha, premier administrateur de cette terre et on peut considérer,
sans grossir les faits, que le départ des enfants juifs opéré par la force en
1492 a été à l’origine du phénomène de la colonisation portugaise en
Afrique.
Le roman de Mario Claudio met en avant le phénomène du métissage
pour expliquer la survie de ces jeunes déportés juifs. Ceci n’est pas un
simple effet du travail fictionnel opéré par le romancier ; beaucoup de
documents de cette époque attestent la pratique du métissage chez les
nouveaux chrétiens, que ce soit à Sao Tomé ou sur la Petite Côte. Vivant
parmi les autochtones, ils ont adapté sans trop de problèmes la langue et
la morale collective des natifs sans renier pour autant les valeurs qui les
faisaient être des juifs portugais. Les archives soulignent avec stupeur la
réussite de cette intégration. Ainsi Alvares de Almada relève que vers
1540, les rois du Saluum (petit territoire autour de Joal) disaient régner
sur le Pai dos Brancos car ils avaient assimilé les Blancs comme leurs
sujets et punissaient lourdement ceux qui les volaient ou les insultaient
(14). Les Jésuites qui relatent leur séjour en ces lieux notent également
que les Portugais installés parmi les Noirs adoptent leur manière
d’être : » ils vont nus pour s’attirer la bienveillance et se naturaliser avec
le gentil du Royaume dans lequel ils commercent, se marquent le corps
avec un fer jusqu’au saignement, et ils se font beaucoup de tatouages
qui, après l’ajout de certaines herbes, prennent la forme de lézards et de
serpents « . L’assimilation pouvait aller jusqu’au plus haut niveau de
l’édifice politique puisque Joao Ferreira prit en mariage une des filles du
roi du Grao Fulo. Les Africains l’appelaient Ganagoga,
littéralement » l’homme qui parle toutes les langues « . Cette donnée est
importante puisque la compréhension des langues locales par les Blancs
(en particulier par les Juifs) permit l’établissement de relations
commerciales entre les commerçants portugais et leurs homologues noirs.
Malgré ce côté positif qui fut essentiel sur le plan historique, le Juif
d’Afrique ne fut jamais accepté par les autorités ecclésiastiques de
l’époque. Son paraître physique comme son adhésion à certaines valeurs
du milieu humain ambiant étaient le signe d’une monstruosité hors
norme. Elles le nommaient cristianos criollos et voyaient en lui le résultat
d’une hybridité physique et culturelle incontrôlable. Le fruit des unions
avec des filles à la peau noire – les criollos (créoles) – leur semblait
contre-nature et elles n’avaient pas de mots assez durs pour » ces
barbares et autres de leurs descendants mélangés avec du sang
portugais « . Leur mode de vie comme leur aspect physique choque
l’Occidental quelle que soit sa nationalité. Richard Jobson, navigateur
anglais qui foule le sol de la Gambie en 1620 écrit : » Ce sont des
Portugais comme ils se nomment eux-mêmes et quelques-uns parmi eux
leur ressemblent, d’autres sont mulâtres, entre le blanc et le noir, mais la
plupart sont aussi noirs que les naturels du pays. Ils sont groupés par
deux ou trois dans un même lieu et sont tous mariés, ou plutôt vivent
avec des femmes noires du Pays, dont ils ont des enfants. Néanmoins ils
n’ont ni église, ni prêtre ni aucun ordre religieux. Il apparaît de toute
évidence que ceux qui se trouvent en cet état sont ceux qui ont été
bannis ou se sont enfuis du Portugal ou des îles » (15) D’autant que sur
le plan strictement religieux, certaines pratiques issues du judaïsme
perdurent parmi eux. Pedro da Cunha Lobo, un évêque catholique qui
s’était rendu à Sao Tomé eut l’occasion de le constater en octobre 1532,
alors que les Créoles descendants d’émigrés juifs portugais fêtaient la
Sim’hat Torah : durant trois jours consécutifs ils célébraient la fin de la
lecture de la Torah qui se conclut par la mort de Moïse et la découverte de
la Terre promise. D’où le rituel particulièrement bruyant qui rend présent
l’événement (16).
Malgré la réprobation générale de l’Église catholique (17) et le fait que les
Créoles soient considérés comme ne faisant pas partie de la population
portugaise, le phénomène de mixité s’est amplifiée dans la durée. Un
document datant de 1546 avançait le nombre de 200 nouveaux chrétiens
établis en Guinée et le métissage est mis en pratique également au CapVert et à Sao Tomé.
Une nouvelle conjoncture économique :
La situation allait très vite évoluer. Puisque les autorités portugaises
voulaient développer l’exploitation des richesses naturelles des contrées
nouvellement conquises et en faire des plates-formes commerciales, il
fallait assouplir la législation et permettre un accroissement rapide de la
population émigrée d’origine portugaise. Étant donné que c’étaient
majoritairement des hommes qui s’exilaient à la suite de la déportation
des enfants juifs, le seul moyen d’assurer une natalité importante
consistait à permettre par la loi leur union avec des filles du pays. À partir
de 1515, un décret royal autorise chaque colon portugais (povoador) à
posséder une esclave noire. Le métissage devint donc monnaie courante.
La concubine africaine comme les enfants auxquels elle donne le jour
possède une identité administrative particulière consignée dans une lettre
de privilège (alforria). L’idéologie religieuse qui prévalait depuis plus d’un
siècle est donc battue en brèche devant l’urgence économique ; le pouvoir
lisboète ayant compris que les premiers occupants venus de la métropole
en Afrique n’avaient d’autre salut pour assurer leur survivance que de
s’assimiler aux populations d’accueil. La loi vient donc cautionner un état
de fait préexistant.
Pourquoi un tel changement ? La première raison tient à la production et
à la commercialisation d’un produit nouveau (pour l’époque) : la canne à
sucre.
Retraçons à grands traits son histoire. Le berceau de cette plante serait,
pense-t-on, la Nouvelle Guinée. Mais très tôt on la retrouve aux îles Fidji,
en Indonésie et en Inde. Le Râmâyana, poème rédigé en sanscrit datant
du III° siècle avant notre ère, évoque un festin avec les » tables
recouvertes de sucreries, de sirop, de cannes à mâcher « . À cette date,
elle a déjà gagné le Moyen-Orient grâce aux armées perses de Darius qui
l’y ont introduite mais elle demeure une simple curiosité et n’est pas
encore cultivée. Ce sont les Grecs qui, au 1° siècle après Jésus-Christ,
vont en extraire le sucre car ils achètent la canne aux marchands
caravaniers venus d’Asie Mineure. Petit à petit, la plante est produite en
Syrie et sur les rives du Nil puis elle est exportée à Chypre et aux
Baléares et de là pénètre le sud de l’Espagne. La France comme l’Italie ne
la découvrent réellement qu’au XII° siècle quand les croisés la ramènent
de Palestine. Déjà les Turcs savent raffiner le sucre de canne et composer
des pâtisseries qui font les délices des califes. Les Vénitiens s’intéressent
eux aussi de près à la fabrication de cette denrée ; ils ont alors établi leur
hégémonie sur les transactions commerciales en Méditerranée orientale,
ce qui leur permet de fournir cette denrée de luxe aux cours royales et
princières dès le XV° siècle en l’important de Babylone, de Malaga, de
Damas ou de Chypre. Mais le Portugal qui a acquis une avance
considérable en matière de commerce maritime, se pose en rival de
Venise. En 1418, Madère est annexée à la Couronne et comme le climat
et le sol lui sont très favorables, la canne à sucre y connaît un essor
rapide. Le sucre est déjà un signe de grande richesse et le restera durant
au moins deux siècles. Il était utilisé non seulement comme épice mais
aussi à des fins décoratives. En 1574, le futur roi de France Henri III fut
reçu en grande pompe à Venise. Les statues qui ornaient la salle du
banquet avaient été fabriquées en sucre tout comme les couverts des
convives. Et les artisans de Murano ne travaillaient pas seulement le
verre ; ils confectionnaient pour les grandes occasions des lustres en
sucre filé, summum du faste pour les plus riches de la Cité des Doges…
Un tel engouement, une telle demande en constante augmentation de la
part d’une clientèle très aisée ne pouvait qu’inciter à développer cette
activité. La plante fut introduite avec succès sur la terre de Sao Tomé et
l’archipel devint au milieu du XVI° siècle le principal producteur de sucre.
Or l’entretien des cannes, la récolte des tiges et le travail en sucrerie
demande une main-d’œuvre importante et robuste. Force était de trouver
des bras pour travailler dans les plantations et les manufactures. La
déportation de juifs et de proscrits portugais n’étant plus de mise, ils ne
pouvaient provenir que de la main-d’œuvre africaine. En 1493, les
premiers colons portugais s’installent dans l’île de Sao Tomé. Ils viennent
de Madère et apportent avec eux des plants de canne à sucre. Les
premiers esclaves font leur apparition sur l’archipel. Ce sont des
autochtones. Au cours du siècle suivant, ils seront relayés par leurs frères
béninois puis congolais (le Congo-Brazzaville s’appelait alors Rio Congo).
Ainsi les besoins sans cesse croissants en sucre expliquent-ils en partie le
développement considérable de la traite négrière en Afrique à partir de
1550. On n’ouvrira pas ici le douloureux dossier de l’esclavage en
Afrique. » Ce vieux démon qui sommeille dans l’histoire de l’humanité »
a suscité tellement d’études, de colloques et de polémiques qu’il serait
vain de vouloir y apporter de nouveaux éléments. On remarquera
simplement qu’avant l’arrivée des Portugais sur le continent, le commerce
des hommes comme pur produit marchand était pratiqué dans le
royaume de Tékrour (terme francisé sous la forme Toucouleur) dans
l’actuel Sénégal et que les Sérère adoptèrent les lois esclavagistes du
Djolof. En 1455, le navigateur vénitien Ca’da Mosto, œuvrant au service
des intérêts portugais, relate que Zucholin, roi d’une région du Sénégal
« maintient son pouvoir économique par des pillages qu’il fait de plusieurs
esclaves sur le pays, comme sur ses voisins, desquels il se sert de
plusieurs manières, et surtout à faire cultiver ses possessions. Il en vend
un grand nombre aux marchands arabes et en livre aussi aux chrétiens
depuis qu’ils ont commencé à contracter marchandises en ces pays « .
Des recherches récentes sur la traite des Noirs ont mis en lumière le rôle
central joué par les souverains locaux dans la mise en esclavage de
millions d’Africains (18). Il existait donc un terrain favorable à la mise sur
pied d’un vaste commerce d’être humains organisé depuis les terres
conquises par le Portugal dans cette partie du monde.
Si les Maures furent soumis à l’état d’esclaves après avoir été capturés au
terme de batailles ou de sièges, leurs frères africains le furent comme
objets dotés d’une valeur d’échange. On les achète à un prix déterminé
tout comme du bétail ou n’importe quel produit qui entre dans un circuit
commercial. L’esclave est une marchandise qui intéresse l’acquéreur pour
diverses raisons et pas seulement pour sa force de travail. Quatorze ans
avant la rédaction de ce compte rendu de voyage, Adahu, noble d’origine
maure fait prisonnier par les troupes portugaises, proposa d’acheter sa
libération contre six de ses esclaves noirs. Il eut gain de cause en 1443
(Henri le navigateur pensait par leur intermédiaire obtenir des
informations sur le pays du prêtre Jean, territoire correspondant à
l’Ethiopie actuelle et censé receler des richesses inouïes). L’acquisition de
jeunes hommes et de femmes autochtones sur les terres nouvellement
annexées à la Couronne comme l’île d’Arguin (1443) mais également
parmi les prisonniers maures est devenue chose courante à la fin du XV°
siècle ; en 1552, ces » étrangers » représentent 10 % de la population
lisboète. La capitale ne compte pas moins de 70 marchands d’esclaves. La
pratique de l’esclavage n’était donc pas nouvelle quand les Portugais
mettent le pied sur le continent africain. Avant d’être le fait des
Européens, tout laisse à penser que les pratiques esclavagistes étaient
solidement établies dans les royaumes de la région sénégambienne et
plus largement parmi ceux des zones côtières situées plus au sud entre
Port-Séguro (Togo) et Lagos au Nigéria.
Cet état de chose ne pourrait expliquer à lui seul le développement du
trafic des esclaves. Ca’da Mosto auquel nous avons déjà fait référence
nous donne une information de première main sur le sujet : » Certains
esclaves, écrit-il, une fois qu’on les avait baptisés et qu’ils parlaient la
langue de leur maître, étaient embarqués à bord des caravelles et
envoyés auprès de leurs congénères. Ils devenaient des hommes libres
après qu’ils avaient ramené quatre esclaves « . La loi portugaise prévoyait
donc l’octroi de la liberté à un esclave qui, faisant prisonnier quatre de
ses frères de même couleur, les livrerait comme esclaves aux
représentants du pouvoir portugais en Afrique. Ce dernier trouvait par ce
biais des partisans prêts à vendre leurs semblables et le moyen de fournir
par là même la main d’œuvre indispensable à la mise en valeur des
territoires conquis de fraîche date.
Ceci dit, quel fut le rôle des Juifs dans la traite des esclaves africains ?
Les exilés d’origine métropolitaine qui avaient été forcés de vivre et de
travailler sur les terres d’Afrique nouvellement colonisées firent
rapidement souche : » Cette société de métis allait se convertir
rapidement en trafiquants d’esclaves lorsque les habitants de Sao Tomé
eurent obtenu du roi (du Portugal) le privilège du » rachat « , sur les
côtes africaines en face de l’archipel » note Françoise Latour da Veiga
Pinto (20). Ceci incline à penser, même si les statistiques font ici
cruellement défaut, que les premiers descendants des Juifs déportés sur
le continent noir jouèrent le rôle de » rabatteurs » dans le commerce
des esclaves.
Les choses allaient évoluer par l’entremise des juifs hollandais ainsi que
par les » nouveaux chrétiens » récemment émigrés au Nouveau monde
ou dans ce qui était l’Empire ottoman d’alors. Pour saisir cette situation, il
faut remonter à 1492 et corriger ce qui a été dit de l’expulsion des Juifs
espagnols à cette date. 160.000 Juifs fuient la terre espagnole mais le
Portugal ne fut pas le seul pays d’accueil pour ces exclus comme notre
propos le laissait entendre ; 90.000 d’entre eux se dirigent vers l’Italie,
25.000 vers les Pays-Bas, 30.000 posent leur dévolu sur la France et
autant dans les pays du Maghreb, se vouant pour la plupart au
commerce. Ce faisant, les bannis ne pénétraient pas en terre inconnue
car, pour ne prendre que le seul exemple français ; d’autres familles
juives les avaient précédés sur les voies de l’exil. Ce fut le cas en 1349 où
les Juifs résidant dans le Dauphiné et en Franche-Comté en furent
expulsés et trouvèrent refuge au pays de Dante et de Luther ; la chose se
reproduit en 1491 pour ceux résidant en Bretagne ; en 1498 pour ceux
installés en Provence ; le bannissement de la population juive allait
d’ailleurs être confirmé en 1615 par Louis XIII. Lorsqu’intervient le renvoi
des Juifs du territoire espagnol prononcé par Ferdinand et Isabelle le 31
mars 1492, il existe donc une diaspora juive conséquente hors des
frontières., en particulier dans l’Empire ottoman. Certains, tel Joseph
Nasi, occupent une position diplomatique importante auprès du Sultan ;
beaucoup sont devenus experts dans le négoce transnational et
commercent avec des partenaires au-delà des mers. Les Séfarades de
Constantinople et de Salonique formaient déjà au XIII° siècle un
important et indispensable trait d’union entre certains gros négociants
installés dans les pays orientaux, méditerranéens et nordiques (plus
précisément à Amsterdam et Anvers). Lorsqu’une nouvelle émigration
séfarade s’implante sur la côte sénégambienne dans les ports de Joal,
Portudal et Ruffisque où sont déjà bâtis des comptoirs commerciaux, à la
fin du XVI° siècle – c’est-à-dire avec l’union des deux couronnes ibériques
– ses membres font déjà partie d’un réseau de solidarités à la fois
familiales et financières. Il est encore difficile de reconstituer dans le
détail les échanges entre Juifs travaillant en Afrique, en Italie, en Grèce,
en Espagne ou en Belgique mais on sait que les » nouveaux chrétiens »
y ont tenu un rôle de premier plan. Cela est dû aux conquêtes portugaises
au XV° siècle ainsi qu’à l’expansion turque en direction des Balkans,
lesquelles ont profondément et durablement modifié la trame générale du
commerce traditionnel. Les routes maritimes se sont diversifiées ; les
distances couvertes par bateau, rendues possible par les progrès des
techniques de navigation, sont devenues beaucoup plus grandes. Cette
configuration nouvelle du commerce maritime exigeait des connaissances
en matière de comptabilité et de crédit que n’avaient pas la plupart des
marchands génois, vénitiens ou florentins (21). De plus, des liens de
famille ou d’affaires (bien souvent les deux à la fois) étaient déjà
solidement établis et permettaient des transactions entre les négociants
juifs de Séville, d’Anvers, de Venise, de Salonique, de Madère et
d’Amsterdam et quelques années plus tard du Brésil. Ceux qui émigrent
en Afrique savent d’entrée de jeu qu’ils pourront commercer avec leurs
frères de religion restés en Europe. C’est le cas de Diego Fernandes et
Felipe de Nis qui quittent respectivement Madère et le Cap-Vert pour
s’installer au Brésil et y développer le commerce de la canne à sucre. Au
tout début de XVII° siècle, ceux qui décident de quitter leur terre natale
vont aller grossir la petite population juive qui a pris racine en Guinée et
au Cap-Vert.
Les Juifs en Afrique : une hérésie sur le plan religieux, une nécessité sur
le plan commercial :
Vue sous cet angle, la communauté judaïsante issue de la nouvelle vague
migratoire en Afrique au début du XVII° siècle paraît être un précieux
allié pour la Couronne portugaise puisqu’elle lui permet de tirer des profits
substantiels de la conjoncture qui s’est fait jour avec l’expansion
maritime. En fait, la situation est beaucoup plus ambiguë pour une double
raison. La première est d’ordre religieux. .
On sait qu’à cette époque, les affaires politiques et les enjeux
économiques qu’elle génère sont étroitement liés à l’idéologie religieuse,
laquelle est axée sur l’évangélisation des peuples conquis et sur la
diffusion du christianisme. Or si les tangomaos nés de l’union des
premiers Juifs arrivés sur le continent avec des femmes noires sont
assimilés à la population locale et sont perçus comme des Africains à part
entière, il n’en va pas de même pour les nouveaux émigrés, » hommes
de nation hébraïque, qui après avoir été baptisés, étaient passés à la loi
de Moïse et se proclamaient comme étant juifs « . Des documents
rassemblés aux Archives Nationales de la Torre do Tombo à Lisbonne
apportent des renseignements précis sur le comportement religieux de
ces nouveaux arrivants ; ils émanent de fonctionnaires portugais en poste
à Cacheu ou de pères jésuites dépêchés sur la Petite Côte par le roi
d’Espagne Philippe III entre 1605 et 1616 c’est-à-dire durant la période
d’Union des deux Couronnes ibériques (1580-1640). Leurs conclusions se
recoupent. D’une part » ils pratiquent et suivent leurs rites et cérémonies
comme ceux de Judée « . Alors qu’en métropole, leurs rituels religieux
étaient proscrits officiellement, en Afrique ils sont observés au grand jour
dans des lieux appropriés édifiés par ces nouveaux Juifs émigrés.
Plusieurs documents attestent l’existence d’une synagogue à Joal, sinon
c’est le domicile de l’un d’eux qui est choisi comme lieu de culte et de
réunion. Ces gens prient ensemble » à voix haute les vendredis aprèsmidi. Le samedi était un jour férié comme s’il s’agissait d’un dimanche « .
Comment expliquer une pareille liberté ? Francisco de Lemos Coelho
remarque qu' » ils s’installèrent ici parce que les rois locaux les
protégeaient et parce qu’ils ne pouvaient être punis en raison de leur
pratique religieuse « . Une autre archive révèle que les Portugais vivant à
Portudal » voulurent les tuer et les expulser mais le Roi (africain) dit…
que son Pays était ouvert et que toutes sortes de gens pouvaient y vivre,
et qu’il ferait couper la tête à tous ceux qui s’interposeraient… « . On
devine que la tolérance des roitelets locaux servait leurs intérêts
économiques ; les Juifs payant une redevance élevée pour avoir
l’autorisation de faire du commerce sur leur territoire. Ces Juifs
nouvellement implantés » judaïsent ouvertement » (22) et certains se
veulent des guides spirituels qui abandonnent leur nom d’état civil pour
en endosser un autre, de consonance nettement plus israélite, allant
jusqu’à tenter de convertir » d’autres catholiques avec de l’argent « ,
apprenant l’art de pratiquer la circoncision avec des instruments qu’ils
amenaient dans leurs bagages. On comprend qu’un tel zèle judaïsant ait
inquiété le clergé (métropolitain ou en mission sur le terrain) comme le
pouvoir royal ; il constituait un frein à la délivrance du message chrétien
sur le continent africain dont les populations risquaient à terme
d’embrasser cette hérésie qu’était le judaïsme, réduisant à néant les
efforts des missionnaires franciscains puis jésuites.
Pour juguler ce mouvement, le roi Philippe III, en 1601, impose à tout
nouveau chrétien qui désire aller travailler outre-mer le versement d’une
lourde taxe annuelle (200.000 cruzados) à la Couronne ibérique. Mais
cela ne met pas un terme au phénomène migratoire. Des Portugais de
confession juive quittent leur province à destination des Flandres (la
colonie lusitanienne était déjà importante au XIII° siècle à Bruges) ou
d’Amsterdam. Là ils se replongent dans l’atmosphère de leur religion
d’origine car ils sont accueillis dans des familles très pratiquantes qui
financent leur voyage vers les côtes africaines ; ou bien ils émigrent
directement dans cette direction pour ensuite, aller dans le plat pays,
s’enraciner dans les traditions religieuses de leurs ancêtres et revenir en
Afrique avec des produits manufacturés ou des denrées alimentaires qu’ils
échangent contre de la cire, de l’ivoire, des peaux de bête. Ils ramènent
très souvent en Guinée ou sur les terres environnantes, des membres de
leur famille, adeptes de la religion juive et qui ont vocation à commercer.
Si le danger qu’ils représentent sur le plan religieux est évident, celui
qu’ils suscitent sur le plan financier ne l’est pas moins. Car les
transactions engagées par ces hommes échappent en grande partie aux
Portugais ; ceux-là traitent majoritairement avec les négociants
hollandais – lesquels ont d’ailleurs protégé leurs intérêts en faisant
construire un fort sur l’île de Bezeguiche, autre nom de l’île de Gorée – ou
ibériques de religion juive installés sur terres conquises par les Turcs. Ils
exportent ainsi des matières ou des produits appréciés par la noblesse ou
les notables les plus aisés d’Europe (23). De plus, certains d’entre eux,
appartenant à des familles très fortunées, disposent de capitaux
importants ; ils deviennent ainsi bailleurs de fonds et prêtent de l’argent
aux Portugais pour qu’ils puissent eux aussi transporter sur de petites
distances les marchandises qu’ils achetaient ou vendaient.
Toutes ces données sont consignées dans les rapports émanant des
ecclésiastiques ou des hautes personnalités représentant le pouvoir royal
de la métropole. Tous proposaient de procéder à une émigration et à une
christianisation intensives pour endiguer l’influence religieuse et
économique juive.
Ils ne furent pas écoutés. Mais leurs mises en garde débouchèrent
néanmoins sur un projet d’expulsion des Juifs résidant sur les terres
africaines relevant de l’administration portugaise entre les années 1612 et
1615. Les souverains noirs, en particulier celui de Lambaïa dont dépendait
Portudal, s’opposèrent farouchement à leur départ, non seulement parce
qu’ils recevaient d’eux des dadivas (dons) et des taxes les autorisant à
faire du commerce sur leur territoire mais parce que ces étrangers leur
procuraient des armes dont la vente leur était interdite en tant qu’ils
étaient des » gentils » (c’est-à-dire des païens). Au final, les Juifs ne
furent pas poursuivis pour cause d’hérésie et les territoires où ils étaient
installés ne reçurent pas massivement d’autres émigrés venus d’Ibérie.
Pourquoi le statu quo s’est-il maintenu ? Parce que cette communauté
servait non seulement les intérêts des souverains africains mais
également ceux des Portugais (même si par ailleurs, Juifs et Portugais
d’Afrique étaient en lutte ouverte d’intérêts). Non seulement, ils
possédaient assez de capitaux pour prêter de l’argent à un taux de
rémunération élevé aux négociants lusitaniens – ce qui permettait à ces
derniers d’améliorer leur mode de transport des marchandises par
cabotage – mais ils s’étaient taillé une place de premier plan dans la traite
négrière. Entre 1609 et 1615, ils ravitaillaient plus de 30 navires
exportant officiellement des esclaves pour le compte de la Couronne, sans
compter ceux venant illégalement de Séville ou des Canaries, soit un total
annuel de 10.000 à 15.000 individus.
De l’Afrique à l’Amérique du Sud :
Le commerce esclavagiste en Afrique qui avait assuré la prospérité de
nombre d’émigrés juifs allait décliner à compter de 1660 soit 2 décennies
après la restauration de la souveraineté portugaise représentée par la
Maison de Bragance. Certains d’entre eux, comme Jacob Peregrino (Jacob
le pèlerin), bien qu’originaire de l’Alentejo (son vrai nom était Joao
Freire), vont finir leurs jours à Amsterdam. D’autres embarqueront pour
le Nouveau Monde. Et là, ils vont s’intégrer facilement aux réseaux
commerciaux et religieux que les » nouveaux chrétiens » ont établis
dans les colonies espagnoles à partir de 1580, date à laquelle l’Union des
deux royaumes favorisa le départ des émigrés. Leur point de chute fut
d’abord le Brésil. De là, ils poussèrent par le nord et atteignirent le
Mexique et en s’orientant vers l’est et le sud, ils atteignirent le Pérou et
les mines d’argent du Potosi dans l’actuelle Bolivie. Un rapport daté de
1602 et adressé au Roi indique que » de nombreux Portugais sont entrés
dans le Rio de la Plata ; ce sont des gens peu sûrs en la matière de notre
Sainte Foi catholique… Dans certains ports, ils ont fait entrer nos ennemis
et ils font commerce avec eux « . Dix ans plus tard, Francisco de Tejo,
commissaire auprès du tribunal de l’Inquisition crée à Lima en 1599, se
voulait encore plus explicite : » Nous tenons pour certains que doivent
arriver de nombreux fuyards, des juifs d’Espagne et du Brésil… ; il faut
remédier à la facilité avec laquelle les Juifs entrent en ce port et en
sortent ; mais on n’y peut rien car ils sont tous Portugais, ils s’aident et
se cachent les uns les autres « . On estime qu’en 1643, 25 % de la
population de Buenos Aires était d’origine portugaise. A Potosi résidaient
6000 Espagnols sur une population globale de 13.000 âmes. Les cités
minières de Pachuca et de Zacatecas ou les villes de Vera Cruz, Mexico et
Guadalajara abritaient également un grand nombre de marranes
portugais au milieu du XVII° siècle. Pour la plupart, ce sont des
commerçants dont le niveau de fortune est variable ; certains sont de
simples marchands présentant leurs marchandises sur l’étal des marchés,
d’autres des colporteurs, d’autres d’importants brasseurs d’affaires
comme Simon Vaez Sevilla considéré comme l’homme le plus riche de la
Nouvelle Espagne. Quelques-uns évoluent dans d’autres sphères
(médecine ou comptabilité). Mais la majorité d’entre eux savent lire et
écrire selon les comptes rendus des interrogatoires fournis par les
Inquisiteurs qui enregistrent leurs dépositions et 20 % de ces marranes
ont fréquenté l’université ou un monastère pour y acquérir une instruction
supérieure.
Parmi ces » nouveaux chrétiens » les négociants qui sont devenus de
puissants hommes d’affaires pratiquent un commerce à vaste échelle à la
fois transatlantique et transpacifique : Simon Vaez importe en Nouvelle
Espagne des tissus de luxe, des outils métalliques, du papier, de la cire,
de l’huile venus du pays de Don Quichotte mais aussi des esclaves
africains ainsi que des produits orientaux (épices, tissus précieux) qu’ils
exportent en Europe, tout comme la cochenille (puceron vivant au
Mexique dont on tire un colorant, le carmin), l’indigo et surtout l’argent.
Ce vaste circuit commercial qui s’étend sur trois continents fonctionne
sans raté car ils occupent les membres d’une même famille. Les
marchandises qu’il fait entrer en Nouvelle Espagne quittent le port de
Séville où sont affrétés par ses frères et ses cousins. Ceux-ci traitent avec
les frères Alonso et Gaspar Passarino, eux-mêmes partenaires avec
d’autres négociants d’origine juive tels que Duarte Fernandez et Jorge de
Paz. Ces » nouveaux chrétiens » concentrent donc d’énormes capitaux à
telle enseigne que Olivares, favori de Philippe IV et maître du royaume
d’Espagne entre 1621 et 1643 a recours à eux pour financer sa politique
expansionniste.
On retrouve ici l’ambiguïté du statut des commerçants juifs, honnis par le
pouvoir religieux mais incontournables commercialement et
financièrement pour le pouvoir royal.
De quoi était faite cette immense fortune ? Elle était constituée par la
commercialisation des esclaves d’origine africaine et par la vente illicite de
certaines richesses naturelles des pays du Nouveau Monde.
La traite négrière est fondamentale dans l’édification de la fortune des
membres les plus riches de la communauté marrane. Cela s’explique
essentiellement par le fait qu’entre 1580 et 1640, la couronne ibérique
avait réservé l’exclusivité du transport des esclaves vers le Nouveau
Monde à des hommes d’affaires portugais qui, pour la majorité, étaient
d’ascendance juive. De plus, les fermiers chargés de lever l’impôt au Roi
d’Espagne en échange d’une somme établie par contrat, faisaient alliance
avec les hommes préposés à la collecte des esclaves, lesquels étaient
pour la plupart des Portugais de confession juive. Une autre donnée
favorisant grandement les gains de ces derniers a été la contrebande. Les
trafiquants habilités au chargement des esclaves sur les bateaux en
embarquaient plus que le nombre autorisé et dans la foulée quantité de
marchandises étaient introduites illicitement sur le nouveau continent. Le
tout était acheminé vers Vera Cruz et Carthagène pour être redistribué
dans les Caraïbes, au Mexique et au Pérou (pour la dernière destination).
Outre le commerce des esclaves, l’argent extrait des mines de Potosi à
est l’origine de profits considérables. Il est amené par la route à Buenos
Aires et de là, il prend le chemin de l’Europe et du Brésil (24). D’énormes
quantités sont détournées des circuits autorisés et vendues en toute
illégalité par des commerçants d’ascendance juive. Parmi eux, il faut citer
Francisco de Victoria, premier évêque de Tucuman, une ville du nordouest de l’Argentine d’aujourd’hui qui fut autant membre du haut clergé
que gros commerçant (et gros trafiquant) et l’un de ses frères, Diego
Perez de Acosta, lequel, après avoir été marchand à Potosi puis au Pérou,
fut brûlé en effigie au cours de l’autodafé de Lima (1605, et, aidé par son
frère Francisco, s’exila à Séville puis à Venise pour terminer sa vie à
Safed en Palestine. D’autres données montrent l’implication des juifs dans
l’exploitation des richesses humaines et naturelles des terres
nouvellement conquises ; l’île de Curaçao située au Vénézuela fut un
relais important pour les cargaisons d’esclaves ; les affaires étaient régies
en majeure partie par des commerçants sérafades venus d’Amsterdam
dont les partenaires installés dans les ports de Coro ou de Maracaïbo
assuraient la livraison dans l’ensemble des Amériques et dans les
principales capitales de la métropole.
Pour ne pas conclure :
On le voit, les circuits commerciaux de distributions qui relient les trois
continents (Europe, Afrique, Amérique) fonctionnent parfaitement ;
traitant de n’importe quelle marchandise, ils ont été constitués par
les » nouveaux chrétiens » issus de la capitale portugaise pour la plupart
et qui dans la durée ont pris pied à Amsterdam, Anvers, Livourne,
Constantinople, Mexico, Vera Cruz ou dans les Caraïbes. Cette population
est très mobile ; alors que certains d’entre eux quittent l’Espagne, le
Portugal ou les nouvelles colonies pour échapper aux rigueurs de
l’Inquisition, d’autres viennent s’y installer pour y gérer leurs affaires. Ils
signent les documents comptables de leur nom portugais ou espagnols
mais garde un nom hébreu au sein de la communauté juive dont ils se
réclament (Joao Freire dont nous avons parlé plus haut se fit appeler
Jacob Peregrino dès qu’il foula le sol de la Petite Côte).
Même si leurs rites religieux présentent quelques différences, ils
professent un attachement indéfectible à la loi de Moïse. Certaines
recherches menées sur l’histoire des Marranes et des » nouveaux
chrétiens » tendent à relativiser l’observance des pratiques quotidiennes
liées à la religion juive (contraintes calendaires, alimentaires etc.) pour
privilégier une mémoire collective qui s’exprime dans le précepte zakhor
(souviens-toi). Elles développent la thèse selon laquelle ce qui lie les Juifs
chassés d’Espagne et du Portugal et leurs lointains descendants dispersés
dans l’ancien et le nouveau monde, c’est l’omniprésence et la force du
souvenir des ancêtres, des persécutions, des haines, des humiliations
dont ils ont été l’objet en même temps que le sentiment d’une spécificité,
d’une » fierté du sang » (Nathan Wachtel.). C’est cette » communauté
de destin « , cette » foi du souvenir » (ibid) qui forme le ciment
idéologique entre les membres des réseaux commerciaux que nous avons
évoqués. On ne peut nier la force du souvenir ; toutefois elle ne doit pas
reléguer au second plan les réalités qui ponctuent la vie quotidienne,
telles que les fêtes juives (fixées selon un calendrier différent de celui
observé par les chrétiens) et les interdits alimentaires liés, de près ou de
loin, à un événement heureux ou catastrophique survenu dans le peuple
juif il y a des siècles. Combien d’adeptes de la religion juive ont péri ou
ont été contraints à l’exil à cause de ces pratiques ? Pour banales qu’elles
aient été, ces traditions forment la mémoire vive de cette communauté ;
elles se concrétisent au niveau des manières et des produits de table par
une grande diversité, ce qui prouve une remarquable adaptation au milieu
naturel et humain.
Pour des raisons de place, on n’entamera pas l’étude de la symbolique
festive (vestimentaire et culinaire) juive et les multiples manifestations
par lesquelles elle s’est concrétisée selon l’environnement et l’époque. On
peut cependant poser comme hypothèse de travail qu’elle a été la
médiation dans l’espace et la durée qui a permis à des individus dispersés
de s’identifier comme membres d’une seule et même communauté et que
le respect du passé, pour général qu’il ait été, n’aurait pu suffire à
constituer l’identité commune à une population aussi éparse et mobile
géographiquement.
L’importance du marranisme en Afrique est donc double : d’une part, il
participe à l’émergence d’une modernité économique en développant de
nouvelles formes d’échanges commerciaux sur des distances beaucoup
plus longues qu’auparavant, d’autre part, il contribue à l’édification d’une
conscience commune et maintenant la mémoire du vécu et des faits
marquants qui ont scandé le passé des Juifs. Il constitue donc un point
d’articulation entre histoire économique, coloniale et religieuse, montrant
l’extrême complexité des rapports entre l’activité commerciale, bancaire,
politique et l’apparition d’une » religiosité « , manière pour les judaïsant
de se penser différents des chrétiens et de récupérer les préceptes
religieux de leurs aïeux.
(1) Mario Claudio : Orion – Lisboa – Publicaçoes Dom Quixote – 2003.
(2) » Qui veut travailler aujourd’hui au Portugal sur les Juifs portugais et
des anciennes colonies portugaises ne peut effectuer ses recherches
qu’avec beaucoup de difficultés : les bibliothèques, dans un état
catastrophique sont incapables de se procurer la littérature scientifique
étrangère, ce qui rend impossible toute recherche sérieuse « . (Machael
Studemund Halevy : Les Juifs au Portugal aujourd’hui).
(3) Texte réimprimé en 1974 (Imprensa National – Casa da Moeda).
Garcia de Resende, poète, musicien et architecte militaire, a également
laissé un Cancionero general qui réunit des poèmes composés dans les
cours de D. Afonso V, D. Joao II et D. Manuel.
(4) Texte réédité par Atlantica Livraria à Coimbra en 1950.
(5) On se réfère ici au livre de Joseph Pérez : Isabelle et Ferdinand, Rois
Catholiques d’Espagne-Paris- Fayard 1988.
(6) Voir Bartolomé Bennassar : L’inquisition espagnole XV°-XIX siècles
Paris- Hachette – 2001.
(7) Spinoza : Tractatus theologico-politicus – Gallimard – Coll FolioEssais, p 78.
(8) Michel Del Castillo : Dictionnaire amoureux de l’Espagne – Paris –
Plon 2005 p 305.
(9) Il convient de mentionner que l’exil pratiqué pour des raisons de
religion ne frappe pas seulement les Juifs. Les chrétiens appelés
mozarabes vivant en terres islamisées après les conquêtes maures du
VII° siècle, furent contraints de quitter les lieux où ils étaient installés
depuis des générations lors de la reconquête lancée aux X° et XI siècles
par les royaumes chrétiens du nord (Castille, Aragon, Léon) car au terme
d’un revers des troupes musulmanes, ils étaient considérés comme des
traîtres acquis à la cause islamique. Ils ne pouvaient faire autre chose que
de fuir en zone chrétienne.
(10) Dans une interview parue dans le supplément das Artes e das Letras
du journal Primeiro de Janeiro (17 mars 2003), l’auteur déclare : » ce
n’est pas un roman proprement historique… L’épisode historique
fonctionne comme une métaphore pour traiter la question du pouvoir et
de la minorité ethnique qui souffre du pouvoir. Peu importe que cette
situation soit survenue dans un siècle ou dans un autre « .
(11) Nuno da Silva Gonçalves : Os Jésuites e a missao de Cabo verde
(1604-1642). Lisboa – Brotéria 1996 p 58.
(12) Seuls certains juifs (peu nombreux) de retour d’Afrique furent
traduits en procès par le tribunal de l’Inquisition lisboète. Citons toutefois
les jugements d’Antonio Fernandes et de Mestre Diego en 1563. Nous
suivons ici le travail très fouillé d’Antonio de Almeida Mendes : Le rôle de
l’Inquisition en Guinée – Vicissitudes des présences juives sur la Petite
Côte (XV-XVII° siècles) in Revista Lusofona de ciença das religioes. Année
III 2004 n°5/6 p 137 – 155.
(13) Samuel Usque : Consolaçam as tribulaçoens de Israël -Coimbra
1907. Ouvrage traduit en anglais sous le titre : Consolation for the
tribulations of Israel- Philadelphie 1965.
(14) André Alvares de Almada : Tratado breve dos Rios de Guiné do Cabo
Verde. Texte publié en 1594.
(15) Richard Jobson : The golden trade or a discovery of the river Gambia
and the golden trade of the Aethiopians (1623)
(16) Manuel Rosario Pinto, prêtre originaire de l’île de Sao Tomé confirme
l’existence de cette cérémonie parmi les Créoles juifs en 1730. Rabbi
Issac Louria, éminent kabbaliste du XVII° siècle, codifia la cérémonie : les
fidèles masculins dansent autour de ceux qui portent les textes sacrés et
les femmes, placées sur une estrade surplombant les danseurs, jettent
sur ces derniers quantité de bonbons, cadeau matérialisant les mots du
message divin. On allume ensuite un cierge dans le tabernacle où seront
déposés les rouleaux de la Torah car » le commandement est flambeau
et la Torah lumière « . Ceux-ci y seront rangés quand le cierge sera
totalement consumé.
(17) Un tel point de vue est fondamentalement en contradiction avec la
figure de Saint Paul qui fut à la fois juif d’origine, grec de formation et
latin dans les dernières années de sa vie. Stanislas Breton (Saint Paul PUF- 1988) a montré qu’un tel métissage débouchait sur une notion
inédite de son temps : la personne et le concept d’identité. Voir le profond
commentaire qu’en donne Michel Serres in Rameaux (Edit Le Pommier2004- pp 69 v).
(18) Voir le livre très engagé du Béninois Félix Iroko : La Côtes des
esclaves et la traite atlantique. Les faits et le jugement de l’histoire.
Nouvelle Presse Publications. Cotonou 2003- 207 pages. Une présentation
succincte de l’ouvrage due à Roger Gbégnonvi est parue sur le site de la
revue Africultures le 03.12.2003.
(19) Félix Iroko écrit » les souverains locaux, pour se procurer des
captifs, en faisaient tuer un nombre infini, les plus âgés étaient toujours
égorgés » p 113 ; » les vendeurs qui avaient des nourrices dans leurs
contingents, leur arrachaient les bébés qu’ils jetaient la nuit aux animaux
sauvages avant de les proposer elles-mêmes aux capitaines » (p 102).
(20) F.Latour da Veiga Pinto : » La participation du Portugal à la traite
négrière » in La traite négrière du XV° au XIX° siècle. Histoire générale
de l’Afrique. Etudes et documents 2. Unesco-1979 pp 130-160.
(21) La dynamique du commerce avait déjà entraîné nombre de
bouleversements et de faillites parmi les marchants génois au XIII° siècle
comme l’a montré Jean Favier dans son livre De l’or et des épices –
Fayard – 1987
(22) L’expression est de Sebastiao Fernandes Caçao, Procureur du Roi qui
au début du XVII° siècle rédigea un rapport détaillé sur les activités des
nouveaux Juifs sur la Côte du Wolof et conservé à la Bibliothèque da
Ajuda de Lisbonne.
(23) Il arrive que de hauts responsables portugais soient de mèche avec
les négociants juifs . Ce fut le cas de Joao Soeiro qui fit décharger à
Cacheu des bateaux affrétés par son propre frère installé à Amsterdam,
participant ainsi à l’éviction des Portugais dans les transactions
internationales.
(24) Voir Fernand Braudel : De Potosi à Buenos Aires : une route
clandestine de l’argent. Fin du XVI°, début du XVII° siècle in Cahiers des
Annales 1949 p 154 – 158. ///Article N° : 4391
23.06.2014 16:01:00
Marseille: une présence juive ancienne (2)
La présence de Juifs à Marseille est attestée dès le 6éme siècle
par Grégoire de Tours, mais il est probable qu’elle remonte à l’Empire
romain.
image:
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/9/90/Napoleon_
stellt_den_israelitischen_Kult_wieder_her%2C_30._Mai_1806.jpg/220pxNapoleon_stellt_den_israelitischen_Kult_wieder_her%2C_30._Mai_1806.j
pg
Dès 1808, Marseille est « un microcosme du monde juif » dans lequel
apparaît un cosmopolitisme évident. Un Juif sur cinq est étranger (12 %
d’étrangers à Marseille); et selon une enquête de 1808, on compte dans
la ville des Juifs provençaux, des Juifs du Pape, du bassin méditerranéen,
et même de Nancy ou d’Amsterdam.
Dans la seconde moitié du xixe siècle, l’immigration juive vient surtout
du Midi de la France, de l’Alsace-Lorraine (un migrant sur cinq après
la Guerre de 1870) et du bassin méditerranéen. Parmi ces derniers,
les Italiens sont les plus nombreux (ce qui n’a rien d’étonnant au regard
de l’explosion de l’immigration transalpine à Marseille au même
moment) ; suivis des Algériens (qui sont de nationalité française à partir
du Décret Crémieux en 1870) ; et des « Levantins »
(turques, palestiniens et syriens). Les étrangers forme à la fin du siècle la
majorité de la population juive marseillaise et contribuent largement à sa
croissance.
C’est grâce au premier Grand Rabbin appelé à exercer ses fonctions à
Marseille, Mardochée Roquemartine, que fut acquis un immeuble sis au 70
de la rue Grignan.
En 1855, les locaux étant devenus trop exigus, la population juive ayant
plus que doublé en l’espace de quarante ans, et l’immeuble menaçant de
s’écrouler d’autre part, et après expertise, il fut décidé de fermer ce lieu
qui fut remplacé par la location d’un immeuble situé à la fin du Cours
Bonaparte (Cours Pierre-Puget).
Pendant ce temps d’immenses travaux furent entrepris afin de consolider
l’immeuble de la rue Grignan. Par la suite, le Conseil Municipal vota une
subvention de 35,000 Frs destinée à la construction d’une synagogue
ainsi qu’un projet d’aliénation de la rue Grignan. La vente rapporta
130,000 Francs.
La première pierre fut posée au 117 rue Breteuil le 15 juillet 1863.
L’architecte désigné fut Salomon Nathan, qui veilla à la construction de la
synagogue qui fut inaugurée le 22 septembre 1864.
image:
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/4a/Marseillesynagogue.jpg/220px-Marseille-synagogue.jpg
La
synagogue Breteuil est inaugurée en 1864
Le style byzantin et mauresque du bâtiment émerveilla les nombreuses
personnalités civiles et militaires, consuls étrangers, les dames du
consistoire et les œuvres de bienfaisance. Messieurs Adolphe
Carcassonne, Membre du Consistoire, Valensi et Morpugo,
Administrateurs du Temple, faisaient les honneurs.
Parmi les personnalités présentes, l’assistance remarqua la présence de
Mrs Allegri du Consistoire Central représentant la ville de Paris, Bery
représentant la ville de Marseille, Mossé Grand Rabbin d’Avignon, Weill de
Grand Rabbin de Nîmes, Nitter de Nice, entourant le Grand Rabbin de
Marseille, et Mr Cahen présidait la cérémonie.
Après l’introduction des sifré Torah, un cortège de jeunes-filles vêtues de
blanc et couronnées de fleurs entrèrent précédant les rabbins, les
membres du Consistoire et les administrateurs de la synagogue. Une
symphonie d’orgues fut interprétée et un chœur entonna : « Pithou li
shaâré tsedek ». La musique, composée par M° Castellan de Marseille.
Le ministre-officiant (hazan) récita « Baroukh hamakom » puis, le doyen
de la communauté, Monsieur Abram, centenaire, ouvrit l’Arche Sainte et
le chœur chanta le mizmor le David pendant qu’une petite troupe
présenta les armes. Le ministre-officiant entonna le psaume
d’inauguration MizmorHaBayit leDavid et le Grand Rabbin Cahen prononça
un discours suivi d’un chant chorale.
Après l’allocution de Mr Valabrègues, le Grand Rabbin prononça une
bénédiction pour l’Empereur. Puis, on fit passer des corbeilles parmi le
public afin de procéder à une quête au profit des pauvres pendant que
l’organiste déployait ses talents et, la cérémonie prit fin avec la
bénédiction pour l’assemblée faite par le Grand Rabbin.
Un journaliste de l’époque publia à cette occasion : «…Les honneurs
officiels rendus par tous les représentants du pouvoir à la foi hébraïque
qui, naguère soulevait contre elle tant d’aversion et de mépris au sein du
christianisme, et les armes que nos soldats présentent aux symboles d’un
culte que nos pères soumirent à une humiliation si cruelle, que faut-il en
penser ? Que faut-il en dire ? Les paroles de patriotisme, de concorde, de
tolérance universelle et de fraternité humaine sont belles, vraies et
justes, mais nouvelles…. ».
A Marseille, fonctionnaient à la même époque, une société de
bienfaisance des Dames Israélites qui s’occupaient des jeunes-filles et des
enfants, une Mutualité « les Enfants de Jacob », une société
d’apprentissage des arts et métiers qui plaçait les jeunes gens et les
surveillait pendant leur apprentissage, un orphelinat implanté à Salon, un
Talmud Torah, une école juive subventionnée par la ville et un hôpital juif.
Le premier cimetière se trouvait Traverse des Juifs et avait été acheté le
15 octobre 1783 par Mr Salomon Da Silva et Mr Mardochée C. Darmon
pour la somme de 2,400 livres, achat enregistré par M° Courbet. Ce
cimetière fut géré par le Comité Israélite de Bienfaisance.
Ce lieu s’étant avéré trop petit, et n’ayant, par la suite plus servi pendant
trente ans, les plans et les actes ont été égarés. Ce terrain fut racheté en
1855 par la Sté des Forges et des Chantiers de la Méditerranée. Un
deuxième cimetière de 1,585 m2 fut acheté le 15 Frimaire de l’An 13
(1806). Les acquéreurs en étaient Isaac Abraham Costa et Isaac Tama
qui conclurent l’affaire pour 4,800 Francs. Le cimetière « St Pierre » fut
cédé à la communauté par la municipalité.
Le judaïsme du midi de la France a donné un des personnages
fondateurs du judaïsme français actuel, Adolphe Crémieux, né à
Nîmes en 1796, avocat qui obtient l’abolition du serment more
judaico, un des créateurs de l’Alliance israélite universelle et
ministre auteur du décret donnant la citoyenneté française aux
Juifs d’Algérie.
Les petites communautés d’Avignon et du Comtat se dépeuplent à la suite
du mouvement général des Juifs de France vers les métropoles : il n’y a
plus que 149 Juifs à Avignon en 1892. Tout au long du 19ème siècle, les
Juifs marseillais contribuèrent activement au développement industriel et
financier de la cité dont la croissance s’accrut grâce à l’ouverture du canal
de Suez en 1869.
En 1929, un jeune rabbin, très érudit se vit confier le poste de Grand
Rabbin de Marseille : il s’agissait d’Israël Salzer qui avait déjà exercé
son office de rabbin à Dijon, un an auparavant.
A cette époque deux boucheries fonctionnaient l’une était située rue
d’Aubagne et l’autre rue de la République. Un restaurant casher très
connu et apprécié proposait ses spécialités rue Francis de Pressensé il
était tenu par Mme Feuerlicht ; le second était place de l’Opéra. Pour les
matsot, il existait un four dans un immeuble situé au 160 Cours
Lieutaud, puis, par la suite il fut déplacé au sous-sol de la synagogue de
la rue Breteuil. Des commandes parvenaient de plusieurs communautés
dont des communautés marocaines.
Il n’existait pas de quartier juif à proprement parlé cependant, au XXème
siècle après l’affaire Drumont, les Juifs qui avaient fui Oran ou Tlemcen
s’installèrent plus volontiers dans le quartier de l’Opéra. Se dirigèrent vers
Marseille aussi des familles fuyant la Russie ou la Pologne qui préférèrent
se regrouper dans le quartier de la Joliette.
Avant la Seconde Guerre mondiale, la Société Marseillaise de secours aux
réfugiés accueillit beaucoup de familles en provenance
d’Allemagne, d’Autriche, de Roumanie et de Bulgarie par exemple venant
s’ajouter aux familles juives en provenance de Turquie puis par la suite
aussi de Grèce. Ces personnes déplacées étaient hébergées et nourries
rue des Convalescents. Une fois de plus on déplora l’étroitesse des locaux
il fallut donc louer des chambres d’hôtels. ( A suivre)
En savoir plus sur http://www.jforum.fr/marseille-une-presence-juiveancienne-2.html#HKdttVuvDYqMskKd.99
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Marseille (1943): le temps des rafles (3) Vidéo
La défaite des armées françaises en mi-juin 1940, a des conséquences
immédiates en Provence et à Marseille. La population augmente
brutalement avec l’arrivée des réfugiés français et étrangers qui fuient
l’avance allemande.
L’État français impose sa politique de « Révolution nationale » : la
municipalité phocéenne est dissoute et remplacée, les opposants sont
pourchassés, de nouvelles organisations comme la Légion française des
combattants quadrillent la ville.
MARSEILLE évacuation le 23 Janvier 1943
Les « indésirables » juifs, tsiganes, francs-maçons sont exclus de la vie
sociale. Pendant l’été 1942, l’État français livre les Juifs étrangers de zone
libre aux nazis.
Les Allemands obtiennent d’importantes livraisons de marchandises
arrivées par le port de Marseille et des contingents d’ouvriers partent
travailler outre-Rhin. Les restrictions alimentaires contribuent à détacher
du régime beaucoup de Marseillais qui ont pourtant accueilli avec
beaucoup de chaleur le Maréchal en décembre 1940.
Les juifs sont en plein désarroi devant les mesures antisémites, comme le
Statut des juifs qui laisse de nombreux juifs sans emploi et celle des
professions, la loi du 4 octobre 1940, loi d’internement des juifs étrangers
dans des camps spéciaux et celle du 7 octobre 1940, l’abrogation du
décret Crémieux.
Les juifs qui sont attachés à la France, se déclarent par civisme. Le grand
rabbin Hirschler organise les aides à la communauté.
Des associations non juives comme la Cimade, organisation protestante,
les Quakers, viennent en aide aux juifs qui, à cause du Statut des juifs,
ont perdu leur emploi. La presse antisémite s’est installée à Marseille.
On peut résumer l’histoire des résistants juifs marseillais en quatre
temps.
image: http://ekladata.com/[email protected]
Les sanglots longs des violons
En premier lieu, dès l’automne 1940 se constitue un groupe de Juifs
venant de Paris autour des militants comme Abraham Hacham, Hélène
Faich et le rabbin Shneerson.
L’un des rôles de ce noyau est de développer les contacts avec les
réfugiés internés dans les camps de la zone sud.
Puis en 1941, l’activité de la MOI va se structurer. Adam Rayski venu de
Paris, fonde cette année-là le groupe Solidarité. Mila Diameat organise le
groupe de sabotage FTP-MOI de la mine de Biver.
Ensuite, en 1942, il y a le passage à l’action du groupe FTP-MOI, c’est le
détachement Marat.
Le second groupe, formé en juin 1942, comprend exclusivement des
immigrés juifs, tels Boris Stserban, alias Jeannot, Lev Tchernine, Fernand
et Anna Gothenberg.
Trois jours après l’invasion de la zone non occupée, le 11 novembre 1942,
les Allemands entrent à Marseille.
La détermination nazie repose sur la volonté d’accélérer la réalisation de
la Solution finale, ordonnée à la conférence de Wannsee.
En décembre 1942, le tampon « JUIF » est apposé sur les papiers
d’identité.
La Gestapo et la Milice traquent les juifs. Un groupe de résistants juifs
organise l’attentat du 3 janvier 1943 contre l’hôtel Splendid où siège la
commission mixte germano-italienne.
Six mois après la rafle du Vélodrome d’Hiver, suivie de celles effectuées
par la police française en zone dite libre l’été 1942, une opération
d’envergure de la police allemande en France, les mesures d’évacuation
des quartiers du Vieux-Port et du Panier.
Du 22 au 29 janvier 1943, une action conjuguée est menée par la police
française et la Gestapo allemande dont le siège se situe au 425 rue
Paradis.
Du 22 au 29 janvier 1943, des milliers de personnes sont arrêtées et
passent devant une commission de criblage aux Baumettes.
image: http://ourielpost.com/wp-content/uploads/2016/01/rafle1.jpg
Arrestation des juifs à Marseille
Les suspects sont envoyés en gare d’Arenc, puis à Compiègne. Puis, les
habitants du vieux port sont évacués par des policiers et des soldats
allemands à Fréjus.
Sur 20 000 raflés, 5 000 peuvent rentrer à Marseille. D’autres partent en
wagon à bestiaux pour Compiègne, Drancy, Sobibor. Le quartier du vieux
port est dynamité. 2000 personnes sont déportées et la plupart d’entre
elles sont juives (1642).
Sur plus de deux mille personnes emmenées à Compiègne, seules
quarante-deux reviendront. Un juif sur cinq a été déporté de Marseille.
Victor et Roxane Algazi, témoignages
La rafle de l’Opéra, du 22-23 janvier 1943 eut lieu un soir de Shabbat,
contre les juifs français et étrangers habitant le centre ville autour de
l’Opéra et dans les rues adjacentes, mais aussi sur la Canebière, le Cours
Belsunce, la rue Longue des Capucins, la rue Colbert, la Porte d’Aix, les
quartiers Saint-Lazare, Longchamp, jusqu’à la Belle-de-Mai. La gare était
surveillée et les voyageurs contrôlés. Déjà, depuis le matin, les
boulevards montant vers la gare avaient été bouclés.
Certains témoins, dont je suis, ont eu la chance d’être sauvés, grâce au
hasard ou à l’action d’hommes et de femmes compatissants.
Ce 22 janvier, il est plus de minuit. On tape violemment à notre porte du
3eétage droite de l’immeuble, sis, 11, rue Saint Saëns. Ma mère, Louna,
née Léon épouse Algazi, veuve depuis le 14 novembre 1940, ouvre la
porte, tremblante. Un homme en civil, un inspecteur de la police française
de Vichy : « Vos papiers ! ». Il y voit « Juif » perforé sur la carte
d’identité mais aussi le lieu de naissance, Smyrne en Asie Mineure.
Il entre et repousse la porte entrebâillée. Il nous confie connaître la
région des Dardanelles et avoir gardé un bon souvenir de là-bas : « Votre
mari ? », réponse : « Je suis veuve, je vis avec mon fils Victor, âgé de 13
ans et demi ».
Des bruits de pas dans l’escalier ; ce sont les voisins Arouto ? Léon ?
Mechoulam ? Cohen ? l’Inspecteur nous recommande de ne plus ouvrir à
quiconque, d’éteindre la lumière et de ne plus bouger pendant 24 heures.
Encore des bruits de pas dans les escaliers. Puis des coups violents et
redoublés à notre porte. Il me semble, soixante ans après, encore
entendre sa voix : « Ici, c’est fait. Ils sont descendus ».
Ma mère et moi avons eu beaucoup de chance, car pendant cette nuit là,
rafles et visites domiciliaires ont entraîné l’arrestation et la conduite aux
Baumettes de 1 865 personnes. J’ai eu beaucoup de copains, camarades
de classe, de l’école de la rue de la Paix, déportés. Je pense à Roger
Habboute qui habitait 18, rue Corneille, à la famille Arrovas, mise en
résidence surveillée au Château de la Verdière.
Cette pauvre femme, mère de 8 enfants, a été déportée avec ses enfants
en bas âge. Seules deux filles ont survécu : Victoria et Esther. C’était
selon l’humeur des GMR (Gardes mobiles de réserve). Ils embarquaient le
fils et pas le père, le père et pas le fils. Le quartier de l’Opéra était
devenu malsain. Tout le monde évitait le centre ville parce qu’il y avait les
dénonciations, les contrôles, les rafles. Chacun pensait partir. Certains
allaient se réfugier aux Camoins, à la Millière. Mais aller où ? Avec quels
moyens ?
Des amis arméniens nous ont dit : « Venez chez nous. Les persécutions,
on sait ce que c’est. » On est monté à pied, évitant les barrages jusqu’à
La Gavotte. On n’avait pas voulu prendre de moyens de transport (le
tram) parce qu’ils contrôlaient les papiers à des points stratégiques. Il y
avait souvent des rafles devant les cafés, les cinémas sur la Canebière,
par des Français de la Milice en uniforme qui collaboraient avec la
Gestapo.
On n’avait plus rien, plus de cartes d’identité, plus de cartes
d’alimentation, frappées du tampon « Juif » perforé ou à l’encre rouge
indélébile (ils nous attendaient pour le renouvellement et pour nous
rafler).
Nous sommes restés à la Gavotte, où j’ai vécu jusqu’à la Libération. Je
n’ai jamais eu de faux papiers, ni de faux actes de baptême catholique. À
la cathédrale, l’abbé Cas, un homme remarquable, un Juste qui a sauvé
tant de vies humaines, m’avait proposé un acte de baptême. J’ai refusé.
Je voulais vivre la vie telle que je devais la vivre. Avec ma mère, on avait
pris la décision de dire qu’on avait perdu nos papiers d’identité.
À la Gavotte, on dormait à six dans une pièce minuscule. Notre amie
s’appelait Caroline Kaldiremdjian. Elle est morte à plus de 100 ans. C’était
une « Ankarali ». Elle appartenait à ces Arméniens d’Ankara qui ne
pouvaient parler l’arménien, sinon on leur coupait la langue.
Alors, après deux ou trois générations, ils ne parlaient que le turc.
Caroline avait un cœur d’or. Je la revois se roulant de maigres cigarettes
avec un tabac douteux. Elle se mettait sur le divan. Elle était insomniaque
et toute la nuit elle chantait, fredonnait de belles chansons en turc. Moi,
je l’écoutais religieusement, résistant à l’envie de dormir. Pour moi, c’était
ma grand-mère. Elle me disait en turc, « Ie, oloum Ie » (mange mon fils,
mange). Manger quoi ?
Je mangeai le morceau de pain dont elle se privait. N’ayant plus de cartes
d’alimentation, elle allait mendier auprès de sa famille de la colonie
arménienne quelques grains de blé. Comme tous les Orientaux, avec un
pilon, elle en enlevait le son, pour en faire une farine. Elle arrivait à faire
des genres de crêpes qu’elle passait au four pour pouvoir me nourrir.
Un matin, j’entends Caroline dire : « American, var ? » (Il y a des
Américains ?). Je sors. Erreur. C’était des soldats allemands. Le canal de
Marseille longeait la maison de Caroline. Les soldats arrivaient, je me suis
jeté dans le canal, nageant malgré un fort courant. J’ai essuyé des tirs,
mais j’ai pu m’échapper.
Nous avons dû quitter la maison de Caroline, pour aller vers une autre
famille arménienne qui nous a hébergés, la famille du bottier Haigaz,
toujours à la Gavotte.
Avec mon ami Marius, j’ai fait connaissance du boucher de la Gavotte, qui
m’a enrôlé, comme estafette pour la résistance. Puis, est venue la
Libération par les Tabors marocains, dont un est tombé devant moi,
atteint par une balle. Et, lors d’un bombardement, la DCA du Moulin du
Diable ripostant, un éclat d’obus m’a frôlé à quelques centimètres de la
tête. J’ai eu de la chance.
Les parents de ma femme ont eu moins de chance. Roxane a vu son père
Isidore Matalon descendre, en pyjama, l’escalier étroit du 25, rue
Glandevès et suivre la police française pour « un simple contrôle de
papiers » vers minuit, le 22 janvier 1943.
Quatre mois plus tard, c’est sa mère qui sera arrêtée après avoir été
convoquée à la rue de la Joliette pour apporter un colis de secours à son
père. Les Allemands l’y attendaient et l’ont conduite à la prison SaintPierre où Roxane a pu la voir pour la dernière fois. Elle lui a demandé
d’aller à la Gestapo, rue Paradis, récupérer les papiers. Elle avait 12 ans
et raconte : « J’ai entendu des gens crier dans les caves, je ne
comprenais pas. On les torturait. Je me suis retrouvée devant un
Allemand qui hurlait : « Juden, Kaputt ». C’est une femme qui était en
relation avec les Allemands qui l’a sortie de là. Elle est alors restée seule
avec sa grand-mère âgée et ses deux frères : Sauveur, 7 ans et Élie, 5
ans. Elle s’est réfugiée au 12, rue Corneille dans l’appartement délaissé
de sa tante Daisy, réfugiée avec ses trois enfants dans le centre de la
France. Cachée dans une cave du cours Pierre Puget (dans l’immeuble de
l’Automobile Club de France) puis au tunnel du carénage, accompagnée
de ses frères et de la grand-mère, elle passera le temps de la guerre dans
la clandestinité et la faim. Ils avaient déchiré leurs cartes d’alimentation
portant l’inscription : « Juif ».
Je pense sans cesse à mon histoire, à celle de ma famille, et à celle de
mes cousins, Mizrahi, Behar, qui ne sont jamais revenus. À la famille de
ma femme, Isidore Matalon et Lucie Matalon, au grand-père Eliezer
Barzilai, arrêté à Hanoukka 1943 à la synagogue Breteuil et déporté à
Auschwitz.
Il faut savoir que le 23 mars 1943, le convoi n° 52 a emporté 639
hommes et 355 femmes, une grande partie des juifs de Marseille. Ils
seront acheminés sur le camp de Sobibor : aucun survivant.
Et, le 25 mars, le convoi n° 53 emporte 1 000 déportés : 527 hommes et
472 femmes (dont 580 Français) et 120 enfants de moins de 17 ans : 5
survivants.
Ces hommes et ces femmes sont en grande majorité français originaires
d’Oran, Tlemcen, Alger, du Maroc et de la Tunisie.
Les Français par mariage ou naturalisation viennent de Salonique, de
Smyrne, d’Istanbul, de Grèce, de Turquie, de Bulgarie. Les étrangers, du
moins ceux qui le sont encore, appartiennent à la même communauté
judéo-espagnole. Ils apparaissent en tant que citoyens hellènes ou turcs
ou apatrides. Les juifs allemands, autrichiens, ou polonais représentent
une petite minorité par rapport au nombre impressionnant de juifs
marseillais anciennement établis dans notre ville.
image: http://www.jforum.fr/wp-content/uploads/2018/01/6843225x270.jpg
Suzette Hazzan
La cérémonie commémorative des Rafles de l’Opéra et du Vieux Port aura
lieu cette année le dimanche 21 janvier 2018.
10H00 Monument de la déportation, anciennement place Daviel
11H00 Parvis de l’Opéra
Vendredi 22 et samedi 23 janvier 1943, 5956 personnes sont
arrêtées, 1642 envoyées directement à la prison des Baumettes
dont 782 juifs acheminés dès le matin du 24 au camp de
Compiègne, aucun n’est revenu du camp de Sobibor.
Le Crif Marseille Provence
En savoir plus sur http://www.jforum.fr/marseille-1943-le-temps-desrafles-3-video.html#2CxMMyiU2oFvtedJ.99
23.06.2014 16:01:00
La Jamaïque, l’une des destinations touristiques les plus populaires au
monde, possède une fascinante histoire juive qui remonte à plusieurs
siècles. Voici des faits peu connus sur les Juifs en Jamaïque.
Refuge de l’Inquisition
Christophe Colomb a visité la Jamaïque lors de son deuxième voyage au
Nouveau Monde et en 1503 l’a réclamé pour l’Espagne. L’île a été
accordée aux descendants de Columb comme possession personnelle.
Défiant l’Inquisition espagnole (qui a ordonné la mort à quiconque
pratiquait le judaïsme), en 1530, le petit-fils de Colomb, Portugallo
Colomb, autorisa les Juifs «secrets», marranes, à s’installer sur l’île.
Dans la nouvelle colonie de la Jamaïque, Colomb empêcha l’Inquisition de
fonctionner.
Retour au judaïsme sous la domination britannique
Au milieu des années 1600, lorsque les autorités espagnoles ont menacé
de retirer le contrôle de la Jamaïque à la famille de Christophe Colomb et
d’y imposer l’Inquisition, les Juifs de la Jamaïque se sont mobilisés.
En écrivant au chef de l’Angleterre Oliver Cromwell, les Juifs de la
Jamaïque ont promis d’aider l’Angleterre à conquérir l’île de l’Espagne.
Les navires anglais arrivant dans les ports de la Jamaïque ont été
accueillis par des Juifs qui ont promis leur aide alors que la GrandeBretagne luttait contre l’Espagne. En 1655, l’Angleterre a régné sur la
Jamaïque.
La communauté juive de la Jamaïque a prospéré. N’étant plus obligés de
pratiquer le judaïsme en secret, ils formèrent une communauté,
construisirent une synagogue et engagèrent un chef éminent – Josiau
Hisquiam Pardo – de Salonique pour être leur chef.
Les Juifs affluaient en Jamaïque de l’Ancien et du Nouveau Monde,
arrivant de France et d’Angleterre, ainsi que de colonies espagnoles et
portugaises. L’historien du 18ème siècle Bryan Edwards a noté que: «Les
juifs ont apprécié presque chaque privilège possédé par les blancs
chrétiens» – une situation inhabituelle dans beaucoup de pays à l’époque.
Pirate juif
Antonio Vaez Henriques était l’un des marchands les plus importants de
Lisbonne – et un juif secret, marrane. En 1605, il fut publiquement
torturé – avec plus de 150 autres Juifs – pour le «crime» de pratiquer le
judaïsme. Après s’être échappé d’Amsterdam, Henriques a subi la
circoncision, a changé son nom en Abraham Henriques Cohen – et a
embrassé publiquement son judaïsme.
On se souvient d’Henriques aujourd’hui comme un pirate fringant, bien
que les comptes de son derring-do varient Ce qui est clair, c’est que
Henriques s’est associé à Sir Henry Morgan, l’un des pirates les plus
redoutés des Caraïbes.
Ensemble, et avec le soutien tacite du gouvernement anglais, Henriques
et Morgan pillèrent les colonies espagnoles dans le Nouveau Monde. Leur
cambriolage de 1628 contre l’Armada espagnole – dans lequel ils ont
capturé des quantités fabuleuses d’argent et d’or – a été le plus grand vol
dans l’histoire de la flotte espagnole.
Après une longue carrière dans la piraterie, Morgan a été nommé
lieutenant-gouverneur de la Jamaïque et a gracié Abraham Henriques
Cohen, qui s’est installé en Jamaïque.
Fermé le jour de Yom Kippour
Les Juifs de la Jamaïque ont été longtemps privés de leurs pleins droits
politiques, jusqu’aux années 1830, lorsque leur chef, Moses Delgado, a
défendu cette cause sans relâche avec les autorités britanniques de la
Jamaïque. Finalement, le 13 juillet 1831, les juifs ont reçu tous les droits
civils et ont explosé sur la scène politique jamaïcaine.
En 1849, huit des 47 membres de la Chambre d’Assemblée de la
Jamaïque étaient juifs et l’Assemblée a fermé ses portes à Yom Kippour
parce que de nombreux délégués étaient absents. En 1866, il y avait 13
délégués juifs, près de 25% de l’Assemblée.
Sols de sable blanc
Comme une poignée d’autres congrégations des Caraïbes, la dernière
synagogue de la Jamaïque – Shaare Shalom à Kingston – possède un sol
de sable blanc. On dit que cette tradition inhabituelle remonte au 16ème
siècle quand les Juifs secrets ont cherché à étouffer leurs pas dans les
synagogues en mettant une épaisse couche de sable sur le sol.
Arts florissants
Certains des trésors artistiques les plus prisés de la Jamaïque sont le
produit des Juifs de cette nation.
L’écrivain juif Daniel Israel Lopez Laguna est né en France dans les
années 1650 et a étudié en Espagne où il a été arrêté et torturé par
l’Inquisition.
En prison, il s’est réconforté en pensant aux Psaumes hébreux – et a
décidé de traduire ces prières intemporelles en espagnol s’il devait être
libéré. Laguna a finalement été libéré de prison et il s’est enfui en
Jamaïque, où il a embrassé son identité juive. Son travail Espejo fiel de
Vidas que contiene aux Palmos de David à Verso a été publié en 1720 et
est devenu une sensation littéraire.
Isaac Mendes Belisario, l’un des artistes les plus en vue de la Jamaïque, a
capturé la vie et les coutumes de la population esclave de la Jamaïque.
Jacob de Cordoba
Deux livres écrits par un Juif de la Jamaïque ont aidé à mettre l’état
moderne du Texas sur la carte. “The Texas Immigrant and Traveller’s
Guide Book” (1856), et “Texas, ses ressources et ses hommes publics,”
(1858), ont été écrits par deux frères – Jacob et Joshua de Cordova – de
Kingston, en Jamaïque. Les premiers adeptes du Lone Star State, les
frères de Cordova fondèrent la ville de Waco en 1848 et fondèrent le
journal The Texas Herald.
Votre opinion nous intéresse, écrivez nous
à : [email protected]
23.06.2014 16:01:00
Juifs au pays du Soleil Levant
By
Joel
Fév 4, 2018
2
160
image: http://www.jforum.fr/wp-content/uploads/2018/02/juifsjapon2.jpg
Quelques 600 Juifs vivent actuellement au Japon, se partageant entre les centres histo
Comme en Occident, les premiers juifs sont venus au Japon dans le but de commercer
En Occident, leur présence est très ancienne car ils suivaient les légions romaines.
Il y eu quelques incursions sporadiques de concert avec les marchands hollandais et po
présence juive n’est notée qu’en 1861 avec l’ouverture du pays du soleil levant aux ma
Ils venaient d’Irak, de Syrie, du Yémen et d’Iran. La famille la plus connue étant la fam
les Rothschild de l’est.
Ils s’installèrent à Yokohama et à Nagasaki puis avec la guerre russo nippone, l’activité
fortement et les juifs se sont transportés à Kobe où est née une communauté active su
religieux.
image: http://www.terredisrael.com/Images/Boutons/Barre100Tr.gif
En savoir plus sur http://www.jforum.fr/juifs-au-pays-du-soleillevant.html#5FL23rseLqJmy8tW.99
Aujourd’hui, Kobe accueille une petite communauté juive : les repas de
Chabbath y sont pris en commun, et on trouve une synagogue en ville.
La communauté juive de Tokyo est plus récente ; elle remonte aux
années 1950, lorsque de nombreux étrangers affluèrent au Japon pour
participer à la reconstruction de ce pays déchiré par la guerre. Dès 1952,
un centre juif fut établi à Hiroo, quartier central de Tokyo. La langue
commune était le Yiddish, cela afin de faciliter la communication entre les
immigrés issus de différents pays. En 2009, un centre plus vaste fut
inauguré, servant quelques 120 familles installées dans la capitale.
par le Dr Daniele GUEDJ
image:
http://www.terredisrael.com/Images/Images/Judaisme/DanielGuedj1.jpg
Les Juifs du Japon (suite)
par le Professeur Aoyama …Professeur d’université au Japon, j’ai consacré de longu
des juifs en Chine et au Japon (plus en Chine qu’au Japon).
Dans un souci d’exactitude et sans trop entrer dans les détails de l’article (Juifs du Jap
permettez-moi de remettre certaines choses à leur place.D’abord, sur le plan lexical, I
ENTRE CERTAINS MOTS JAPONAIS et leur pseudo équivalents hébraïques :
Dabru : parler comme daber (Je ne connais pas ce verbe en japonais. Il existe le verb
discuter, parler ». « Parler » = hanasu en japonais) (1)
Gai : étranger comme goi . « Gai » est la prononciation sino-japonaise du mot « wai »
hors/dehors », la prononciation (lecture) japonaise est « soto ». La dérive phonétique
français avec William/Guillaume, War/Guerre etc. Aucun lien possible avec Goy.
Etranger = gai[koku] jin (jin = homme/personne).
Koru : avoir froid comme kor. Kooru (o long) signifie « geler »
Kensei : gouvernement japonais comme Knesset. Kensei est un mot rare en japonais
constitutionnel (ken= abreviation de « kenpo » constitution, sei=abreviation de « seifu
lien possible avec Knesset (qui signifie « assemblée »).
Le premier roi du Japon s’appelait Osée comme le dernier roi d’Israël Hoshea (?)
Samurai viendrait il de Samarie ? Samurai est la déformation de « saburai » (dérive d
comme sabedi-samedi [de sab(b)at]), du verbe saburau = rendre visite. Le sens a évo
fantaisiste (mais plus logique, si l’on veut) tentait de faire venir « samouraï » de « sho
dans « shomerei (Israel) » (possessif pluriel de shomer), les gardiens (du temple) d’Is
En ce qui concerne les relations entre les Japonais et les juifs, le banquier Jacob Schiff
aide à l’octroi d’un prêt important au Japon, en 1904, qui lui permit de s’équiper et con
l’armée russe dans la guerre R-J de 1905.
C’était l’un des buts recherches par Jacob Schiff, ferme opposant d’une Russie tsariste
pogroms. Une nièce de l’empereur viendra habiter chez lui à New-York pour y faire des
L’empereur Meiji fera don à la petite communauté juive de Tokyo d’un vaste terrain au
pas loin de l’ambassade de France, en remerciement.
Le centre juif de Tokyo s’y trouve encore.
Enfin, pour conclure brièvement : certains kanas (lettres/signes du syllabaire japona
chinoise, semblent ressembler à certaines lettres hébraïques.
PURE COINCIDENCE qui a donne naissance à des théories rocambolesques sur un lien
Il n’y en a aucun.
(1)
Pour être complet, il existe bel et bien quand même un verbe japonais « daberu » (-er
verbale) – que je ne connaissais pas car c’est un terme dialectal, qui signifie « parler à
», compose de « da » qui signifie « bêtise, chose de mauvaise qualité » et
« ben » qui signifie « parler, radoter ».
Le verbe devrait donc se lire « daben suru » (suru = faire) mais devient par assimilatio
n’ayant rien à voir avec « parler », on le trouve dans « dagashi » (gâteaux bon marché
dajare » (mauvais jeux de mots), « damé » (foutu, cassé, mauvais) etc…On rappellera
fut « façonné » par (notamment) E.Ben-Yehuda, d’origine russe, qui n’avait aucun lien
connaissance d’une langue asiatique.
Le verbe parler, comme on sait, c’est LEdaber, conjugue comme medaber …Mais on pe
partout : mer = umi en J, yam en H, eau = mizu en J, mayim en H (prégnance du M),
(mais sens différent) : J « ima » = maintenant, anata = tu, toi, prononce an’ta en argo
araméen (H.moderne = ata) etc.
————
Le Professeur Aoyama (nom d’emprunt) est né à Saint Cloud près de Paris.
Il étudie les Juifs en Chine depuis 1972.
Professeur d’université, il avait été invité par le gouvernement chinois (il travaillait à l’é
japonaise (NHK), en 1976, il fait une thèse sur la Communauté Juive de Shanghai sous
(1937-45).
Il a été en Chine en 1978, à Kaifeng, le premier étranger à revenir dans cette ville aprè
Maintenant c’est différent, la Chine est “ouverte”.Kaifeng fut :
1. le “terminus” de la Route de la Soie (qu’on suppose être partie, soit de Damas, soit
siecle.
2. l’endroit ou les premiers juifs de Chine s’établirent en nombre, avec synagogue, etc
Les Jésuites parlent de cette communauté au 17ème siecle, en la faisant remonter au 1
Il y avait encore de juifs en tant que tels à Kaifeng vers 1880.
En savoir plus sur http://www.jforum.fr/juifs-au-pays-du-soleillevant.html#5FL23rseLqJmy8tW.99
23.06.2014 16:01:00
Gracia Nassi: la “Reine Esther” de la Renaissance© vidéos
Comment, celle qui s’est appelée tour à tour Béatriz de Luna, Dona
Mendès, Hannah “Gracia” Nassi et, tout simplement, la Segnora a-t-elle
impressionné et influencé la communauté juive, l’empereur Charles Quint,
les papes de la Renaissance?
Pour répondre à cette question il nous faut retracer les étapes
de l’itinéraire extraordinaire de la Grande Dame.
1ère étape, le Portugal
Née au Portugal, en 1510 dans famille de conversos qui ont fui l’Espagne
au début de l’Inquisition, elle porte le nom de Beatrice de Luna Miguez, la
famille Nassi ayant du changer de nom. C’est une fille jolie, intelligente,
attachée au judaïsme qu’elle pratique en cachette. Son frère est médecin
du roi.
A 18 ans, elle épouse Francisco Mendez dont la famille a joué un grand
rôle auprès des rois d’Aragon et de Castille. Francisco Mendez, de son vrai
nom Semah Benveniste, est un grand homme d’affaires spécialisé dans le
commerce des épices et des pierres précieuses.
Bientôt la maison Mendès devient la première maison commerciale
d’Anvers et d’Europe, créant des succursales où ils installent des parents
et des amis, tous conversos.
image: http://rootsisrael.com/wpcontent/uploads/2014/02/Dona_Gracia_Mendez_Nasi_by_dashinvaine.jpg
Dona
Gracia ou la fleur splendide de l’Exil d’Israël – Rootsisrael.com
Francisco Mendès prête de l’argent au roi du Portugal, travaille avec les
banques d’Allemagne. En 1536, à la mort de son mari, Donna Gracia
décide de quitter le Portugal, devenu aussi inhospitalier que l’Espagne ;
elle emmène Reyna, son unique enfant, ses deux neveux, Joseph et
Samuel, et quelques membres de sa famille.
2ème étape, Anvers
A cette époque, Anvers le plus grand port du nord de l’Europe, attire les
conversos de la péninsule ibérique.
Gracia va à Anvers où se trouve son beau-frère Diego qui dirige une
branche de la banque des Mendez-Nassi. Elle va entretenir des relations
suivies avec la plupart des cours d’Europe : celle de Charles Quint et celle
de la régente des Pays-Bas.
Rois et princes empruntent à cette banquière et utilisent sans scrupules le
chantage de l’Inquisition. La famille Mendès est connue pour sa
générosité, son sens de l’entraide.
Diego est en butte à la jalousie et l’hostilité des non-juifs. On le
soupçonne d’être converso, il est inculpé, mis en prison, relâché après
que Gracia ait versé de fortes sommes.
Diego meut en 1542 et Gracia se retrouve à la tête d’une des plus
grandes fortunes d’Europe. Sa fille est convoitée par toutes les têtes
couronnées d’Europe, mais Gracia refuse toutes les offres ; elle ne veut
pas de mariage mixte !
Mais même là, l’Inquisition ne tarde pas à les rejoindre. Si bien que, eux
qui ont fui leur pays pour recouvrer leur liberté perdue, se voient
contraints de redoubler de précautions afin de paraître encore plus
chrétiens qu’en Espagne même et au Portugal.
L’Empereur Charles V, soupçonnant que quelque chose se trame, décide
de saisir la fortune de la noble dame. Mais celle-ci, le gagnant de vitesse,
réussit à quitter Anvers en 1549 avec sa fille, sa sœur devenue veuve, et
sa nièce. Elle emporte avec elle le plus clair de ses biens.
3ème étape, Venise
Après un périple en Allemagne, un bref passage à Lyon, elle s’installe à
Venise, en dehors du ghetto (puisqu’elle n’est pas juive officiellement)
dans un hôtel particulier qui devient rapidement un centre d’accueil pour
les réfugiés conversos.
Pour des raisons sordides, sa sœur la dénonce comme judaïsante. Elle est
arrêtée, ses biens mis sous tutelle. Grâce à l’intervention de Moise
Hamon, médecin du Sultan et ami de sa famille, le Sultan la fait libérer en
1549, et l’invite à s’installer dans l’Empire ottoman.
C’est alors que son neveu, Don Joseph Nassi qui, ayant trouvé refuge en
Turquie, était devenu ministre de Soliman le Magnifique, et donc l’un des
hommes les plus influents d’Europe intervient, usant de sa grande
influence auprès du Sultan. Ce fut chose facile ; ce dernier n’attendait
qu’un prétexte, la concurrence des marchands de Venise gênant sa
politique.
Un émissaire spécial partit pour la République des Doges avec pour
mission de présenter une requête pour la libération de la Dame et la
restitution de sa fortune. Négociations et menaces de guerre alternent ; il
faut deux ans avant que le Sultan n’obtienne satisfaction. Donna Gracia
est enfin relâchée.
Béatrice réussit à s’échapper vers Ferrare, à l’ouest de Venise, où elle
abandonne complètement son déguisement de convertie et embrasse
ouvertement le judaïsme sous le nom juif de Doña Gracia Nassi. Elle
soutient financièrement la traduction en ladino de la Bible de Ferrare et
elle continue à aider les Juifs et les convertis. A la suite d’une épidémie de
peste en 1551, on assiste à une vague d’antisémitisme telle que le duc de
Ferrare décide d’expulser les juifs de son territoire.
4ème étape, Constantinople
Gracia arrive à Constantinople en 1553 et est reçue comme un chef
d’Etat. Elle organise le blocus de la ville d’Ancône, placée sous l’autorité
du pape. En 1555, le Pape fait condamner à mort les conversos revenus
au judaïsme. Leurs biens sont confisqués, beaucoup parmi eux sont mis
en prison, torturés ; vingt-six meurent sur le bûcher.
Gracia demande au consul turc d’intervenir. Ce dernier obtempère et
envoie un messager au Pape pour lui demander de libérer les prisonniers
et de les dédommager des biens confisqués. Le Pape refuse. Poussé par
Gracia, le Sultan décide de boycotter le port d’Ancône pendant une durée
de huit mois.
Depuis que les juifs vivent en Diaspora, c’est la première fois qu’ils ont
accompli un acte politique pour se défendre !
5ème étape: Tibériade et Safed
image: http://static.israelphilately.org.il/images/stamps/233_L.jpg
Arrivée à la fin de sa vie, Dona Gracia qui a croisé tous les plus grands
penseurs juifs (Rabbi Yossef Karo, David Reubeni, la famille Abrabanel,
Moise Di Trani…) de son époque, s’attelle à réaliser un rêve vieux de
plusieurs millénaires : elle reconstruit Safed et Tibériade et envoie
cargaisons de moutons et plantations de mûriers afin de développer
l’élevage des vers à soie en terre sainte. Elle veut faire acheminer les
réfugiés marranes jusqu’en Palestine et y créer un foyer juif florissant !
Sur le plan personnel, Gracia accomplit le vœu de son mari : avec
beaucoup de difficultés, elle fait transférer le corps de Francisco de
Lisbonne à Jérusalem où il est inhumé dans la vallée de Josaphat. Sa fille
épouse son propre cousin Don Joseph Nassi ce qui, de surcroît, évite la
dispersion de la fortune familiale.
Soliman le Magnifique, lui donne le protectorat de Tibériade qui pourrait
servir de refuge aux juifs fuyant l’inquisition. Elle finance la reconstruction
de la ville ainsi que celle de Safed. Elle importe des milliers de moutons et
d’arbres fruitiers afin de développer la région. L’entreprise connait un
succès mitigé. Les juifs ottomans préférant rester dans les centres
urbains plus développés de l’Empire, tels Constantinople, Izmir, Salonique
ou Alep.
Pendant les douze années où elle s’occupe de la communauté juive de
l’empire ottoman, elle participe au sauvetage des juifs d’Espagne et du
Portugal, au rachat de juifs captifs, à la charité envers les démunis. Son
argent ne sert pas seulement aux affaires, mais aussi à payer les faveurs
des princes et à faire ouvrir le plus possible de portes aux persécutés.
Elle aide des centaines de conversos à s’établir dans leurs pays
d’adoption, et fait tout ce qu’elle peut afin de les mettre en mesure de
revenir à la pratique ouverte de leur foi.
Donna Gracia fait édifier des synagogues, fond une yéchiva et des
bibliothèques, et soutient, par tous les moyens, érudits et étudiants de la
Torah. Elle fonde à Salonique un beth midrach, une institution de
formation continue pour les rabbins.
image: http://kefisrael.com/wp-content/uploads/2015/03/Gracia-1.jpg
Elle meurt certainement dans la région de Safed, vers 1569. Aujourd’hui
encore pour les juifs de Turquie, la Señora (Senyora) reste vénérée et de
nombreuses œuvres lui sont dédiées. Des tableaux, des médailles et, pardessus tout, des communautés entières préservent le souvenir de cette
bienfaitrice de génie.
image:
http://www.jhom.com/personalities/dona_gracia/images/large_map.gif
“Quiconque entreprend de raconter les nobles actions et les rares vertus
de Donna Gracia » écrivait un érudit contemporain, Rabbi Isaac
Abohab, » devra écrire des volumes s’il veut lui rendre justice ” .
Adaptation par JG
Sources principales
Naomi Ragen Le fantôme de Doña Gracia Mendes, éditions yodeo 2009 (
traduction française)
Catherine Clément La Signora, éditions Camann Levi 1992
En savoir plus sur http://www.jforum.fr/gracia-nassi-la-reine-esther-dela-renaissance-videos.html#q5jhqhlbAhh20vrR.99
23.06.2014 16:01:00
Une présence ancienne des juifs en Chine-vidéos
By
Joel
Mai 29, 2018
Kaifeng, Chine (Crédit : CC BY-SA,drnantu/Flickr)
Au long des siècles, des Sinologues se sont penchés sur l’histoire peu
commune d’une communauté juive installée en Chine depuis des
millénaires, à Kaïfeng.
Pour quelle raison certains historiens ont-ils occulté une partie de
l’histoire de cette communauté ? Quelle est la différence entre les Juifs de
Kaïfeng (la plus ancienne communauté juive de Chine ) dont on a très
peu parlé et les ressortissants des “Bené Menashé”, des “Kukis” ou des
“Lembas” par exemple ?
Les différences entre ces groupes sont très importantes :
Les Juifs de Kaïfeng, (si on se base sur les stèles de pierre qui étaient
apposées aux abords de la synagogue) sont arrivés à une époque très
reculée et, seulement par recoupements, on peut arriver à supposer
qu’eux aussi sont arrivés en Chine à cause de l’exil de Salmanasar en 770
avant l’ère chrétienne.
Sur l’une des stèles on peut évaluer leur présence avant – 226 et
personne n’est en mesure de déclarer de quelle tribu ils sont originaires.
Les Bené Menashé et les Kukis affirment qu’ils sont en Inde depuis 2700
ans et qu’ils appartiennent à la tribu de Menashé et pour les Lembas, ils
affirment être issus de la “tribu des prêtres”.
Sur le plan éducatif, les Bené Menashé, les Kukis ou les Lembas n’ont pas
eu à souffrir d’interruption dans l’instruction religieuse des jeunes ni dans
l’observation des mitsvoth telles que la circoncision ou la célébration des
mariages, ni dans l’observation de la casherouth car ils ont toujours eu
des mohalim ou des shohatim et ont pu donc conserver les rites
ancestraux au contraire des Juifs de Chine qui ont été contraints par
manque de “cadres spirituels”, par manque de moyens et d’appuis
financiers d’abandonner la pratique de facto mais ont tenté de conserver
certaines coutumes et surtout savent qu’ils sont Juifs et qu’ils ont un lien
avec Jérusalem, vers laquelle ils aspirent à “monter” pour y retrouver
leurs racines ancestrales.
Il est question ici des Juifs de Kaïfeng et non pas de ceux de Pékin ou de
Shanghaï dont l’origine est souvent beaucoup plus traçable car ils sont
parfois arrivés en Chine avant ou pendant la Seconde Guerre mondiale
fuyant l’Europe Nazie ou les exactions soviétiques.
Les Juifs de Kaïfeng n’ont pas vécu en cercle fermé car, ils ont souvent
cédé aux coutumes locales en prenant pour seconde femme ou comme
concubines des femmes chinoises qui se convertissaient pour pouvoir
convoler sans que cela ne les gêne car les notions de religion
monothéistes n’ont été découvertes qu’après l’implantation de missions
chrétiennes en Asie, au XVIIème siècle et l’immigration de musulmans
dès le VIIIème siècle.
Ce manque de cadres communautaires juifs a entraîné le fait que les Juifs
de Kaïfeng ont souvent été des proies faciles pour les “porteurs de bonnes
paroles” musulmans ou chrétiens à telle enseigne que au XVIIIème siècle
époque à laquelle la splendide pagode-synagogue existait encore avaient
déjà été consacrées des mosquées et des églises.
Centre juif a Kaifeng
Aujourd’hui, quelques jeunes gens ou jeunes couples ayant immigré en
Israël et avoir été convertis comme il se doit vivent en Israël et espèrent
toujours pouvoir y accueillir leurs familles prochainement. On ne sait
toujours pas de quelle tribu ils sont issus mais, ils se réclament
d’ascendance juive et eux aussi, semble-t-il, depuis 2788 ans…….
CAROLINE ELISHEVA REBOUH
23.06.2014 16:01:00
LES COMMUNAUTES JUIVES DANS LE MONDE : DARNNA.COM
Maroc, Amerique du Nord, Europe, Israel et ailleurs ...
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LES JUIFS AU PORTUGAL AUJOURD'HUI
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 29 août 2007 a 15:16
LES JUIFS AU PORTUGAL AUJOURD'HUI
Michael Studemund-Halévy
[www.sefarad.org]
Aujourd'hui, le Portugal est un pays sans Juifs. Ni la construction d'une
synagogue à Belmonte, ni la restauration d'une autre synagogue à
Castelo de Vide ou le musée juif à Tomar peuvent dissimuler cette réalité.
Néanmoins, les indications de judiarias (quartiers juifs), de rues qui
portent les noms de Juifs portugais importants à Guarda, Trancoso,
Évora, Castelo de Vide, Covilhã, Porto ou Lisbonne, la fondation d'une
chaire d'histoire juive à Lisbonne (Cátedra de Estudos Sefarditas Alberto
Benveniste) et d'un Centre d'études juives à Évora (Centro de Estudos
Judaicos), la fondation d'une Société d'études juives (Associação de
Estudos Judaicos) ainsi que de nombreuses expositions, colloques de
spécialistes et publications sur l'Inquisition ou les marranes montrent que,
dans ces dernières années, le Portugal se souvient de son passé juif. Un
passé qui se termine de façon abrupte avec le baptême forcé des Juifs en
1497 et l'introduction de l'Inquisition en 1537. Les publications au sujet
du passé juif qui, pour la plupart, ont une orientation historique, sont
nombreuses et sérieuses; néanmoins, les chercheurs portugais évitent la
réflexion sur l'histoire récente. Ils ne s'intéressent pas à la fondation des
communautés juives au 19e siècle, ils craignent la réflexion sur
l'antisémitisme politique et religieux des années vingt ainsi que le
réflexion sur l'attitude du Portugal fasciste vis-à-vis des Juifs durant la
dictature de Salazar. Tandis que la traduction de « Mein Kampf » a
suscité, il y a quelques années seulement, la critique d'une grande partie
du public, la réimpression non commentée de l'ouvrage antisémite A
invasão dos Judeus (« L'invasion des Juifs ») de Mário Sáa qui a été
vendu en 1998 dans les librairies de Lisbonne n'a pas causé beaucoup de
protestations. Qui veut travailler aujourd'hui au Portugal sur les Juifs
portugais et des anciennes colonies portugaises ne peut effectuer ses
recherches qu'avec beaucoup de difficultés : les bibliothèques, dans un
état catastrophique sont incapables de se procurer la littérature
scientifique étrangère, ce qui rend impossible toute recherche sérieuse.
Aujourd'hui, les quelques Juifs du Portugal sont organisés en quatre
communautés : Lisbonne, Porto, Belmonte et Portimão. Le nombre de ses
membres s'élevant seulement à quatre-cents, cette communauté juive est
parmi les plus petites en Europe. À ces membres déclarés s'ajoutent des
milliers de nouveaux Chrétiens (cristãos-novos) qui, dans leurs familles,
ont gardé un souvenir vivant de leurs origines juives, les crypto-Juifs
(marranos) qui vivent surtout dans les provinces au nord ainsi que les
nombreux Juifs anglais et américains qui séjournent longtemps au
Portugal.
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LES JUIFS AU PORTUGAL AUJOURD'HUI
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 29 août 2007 a 15:25
Nouveau début aux Azores
Les Juifs des Azores n'ont rien ou peu en commun avec les nouveaux
Chrétiens qu'on avait forcés à s'établir dans les îles au 16e siècle. Les
Juifs quis'installent ici au début des années vingt du 19e siècle viennent
du Maroc ; ils quittent l'Afrique du, Nord parce que pour eux, en tant que
Juifs, la vie y est devenu trop difficile : et qu'on leur y avait refusé une
existence économique.
Avant de s'établir aux Azores, ces Juifs marocains s'installent d'abord
dans l'Algarve. En 1836, Abraham Bensaúde et d'autres Juifs achètent un
bâtiment à Ponta Delgada, ayant en vue d'y établir une synagogue. Entre
1855 et 1866, on construit une synagogue et un cimetière avec 17
tombeaux à Horta (Faila).
Environ en 1830, on construit une synagogue à Vila Franca do Campo et à
Angra do Heroísmo (Terceira). En 1819, des Juifs du Maroc fondent une
petite communauté à Ponta Delgada (São Miguel) qui, en 1848, compte
déjà plus de 150 membres.
En 1836, ils construisent la synagogue Sha'ar ha-Shamaïm (Porte du
ciel). Pourtant, vers 1870, ils quittent l'île des Azores à cause de d'une
profonde crise économique. En 1818, Abraham quitte son pays natal, le
Maroc, et il s'installe avec sa femme Ester et ses enfants Rahel, Jacob,
Joseph et Elias sur l'île des Azores São Miguel. La famille, qui en mémoire
de ses ancêtres ibériques s'appelle à nouveau Bensaúde, connaît très tôt
un grand succès économique : elle investit dans l'industrie du tabac et
cultive le thé, le lin et l'ananas. Bientôt, l'entreprise établit des contacts
avec Mogador, Gibraltar, Londres, Hambourg et Manchester – des villes
qui ont une longue tradition judéo-portugaise. Peu de temps après, ils
s'installent dans le continent portugais, à Lagos, Lisbonne et Porto. Les
commerçants deviennent des chercheurs, des juristes et des médecins. Et
les descendants de Juifs expulsés et baptisés de force épousent des
membres de la haute noblesse européenne.
Le retour au Portugal pose de grands problèmes au Juif observant
Abraham Hassiboni, car les écoles juives sont inconnues et les universités
n'acceptent que des étudiants chrétiens. En suivant le conseil du
philanthrope anglais Sir Mose Montefiore, Joseph, le fils d'Abraham,
envoie ses enfants Alfredo et Joaquim en Allemagne, à la très orthodoxe
Samson-Schule de Wolfenbüttel. Plus tard, Alfredo fait ses études à la
Bergtechnischen Universität à Clausthal et à Göttingen, où il obtient son
doctorat avec une dissertation sur les « Beiträge zur Kenntnis der
optischen Eigenschaften des Analcim » (« Contributions à la connaissance
des qualités optiques de l'analcime). En 1911, il sera le fondateur et le
premier directeur de l'Istituto Superior Técnico à Lisbonne. C'est surtout
grâce à sa femme, Jeanne Eleonore Oulman, crivain de livres pour
l'enfance et petite fille de Philip Abraham Cohen de Francfort - un des
fondateurs de la Trennungsorthodoxe Israelitische Religionsgesellschaft
(Société religieuse israélite orthodoxe séparatiste) à Francfort sur le Main
- que son contact avec l'Allemagne ne s'interrompt pas. Son frère
Joaquim aussi fait ses études universitaires à Clausthal. Il dirige ensuite
le Queen's Dock à Londres et à Lisbonne, où il est responsable de
l'agrandissement du port. Mais ce sont ses recherches historiques sur la
cartographie et l'astronomie portugaises, dans lesquelles il conteste d'une
façon convaincante les thèses d'Alexander von Humboldt qui vont le
rendre célèbre. Alfredo et Joaquim sont des Juifs croyants qui occupent
des postes prestigieux au sein de la communauté. Une génération plus
tard, pourtant, la fin de la monarchie portugaise marque le début de
l'ascension de la famille dans la société chrétienne portugaise.
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LES JUIFS AU PORTUGAL AUJOURD'HUI
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 29 août 2007 a 15:27
La communauté juive de Lisbonne
Lisbonne devient le coeur de la vie juive. Dans la capitale portugaise, pas
loin de l'endroit où, pendant des siècles, avaient flambé les bûchers de
l'Inquisition, les Cortes déclarent, le 17 février 1821, l'abolition de
l'Inquisition. Elles garantissent aux descendants des Juifs expulsés ainsi
qu'à tous les Juifs « habitant n'importe où sur la terre » qui souhaitent
s'établir au Portugal ou dans ses possessions la liberté de la pratique
religieuse. Mais même avant cet édit, en 1801, des membres des familles
Amzalaga, Cardoso, Cohen, Hazan et Conqui, toutes de Gibraltar,
s'installent à Lisbonne en tant que citoyens anglais. Des Juifs de Gibraltar
et du Maroc suivent leur exemple et s'installent sur le continent portugais
et sur les îles atlantiques Madeira et les Azores.
En août 1828, soixante-trois Juifs vivent déjà sur le continent portugais :
cinquante à Lisbonne, cinq à Faro, quatre à Lagos, deux à Beja et deux à
Évora ainsi que deux cents cinquante aux Azores, dont cent cinquante à
Ponta Delgada. Entre 1850 et 1900, un certain nombre de Juifs s'installe
en Angola et au Mozambique, qui sont des colonies portugaises, dans les
îles du Cap Vert ainsi qu'à Madeira. Le chiffre relativement bas des Juifs
immigrés est dû d'un côté à la situation marginale du Portugal, de l'autre
côté surtout au fait que, dans la diaspora séfarade, le souvenir de
l'expulsion et du baptême forcé est toujours vivant.
Déjà en 1801, on concède aux Juifs une parcelle du Cimetière Anglais
(Cemitério Inglês da Estrela) pour qu'ils puissent y enterrer leurs morts
selon le rite juif : le 26 février 1804, José Amzalaga sera le premier à y
être enterré selon ce rite. Les quelques Juifs sont confrontés à deux
grands défis : la fondation d'une communauté unifiée (Comité da
Comunidade Israelita de Lisboa), qui ne sera réalisée qu'à la fin du 19e
siècle ; ensuite, la lutte pour la reconnaissance juridique en tant que
communauté religieuse indépendante, car, selon la constitution de 1826,
le catholicisme est la seule religion admise et seulement les étrangers
sont autorisés à pratiquer en privé leur religion. En 1850, il y a deux
Shohatim (abatteurs rituels) à Lisbonne.
En 1865, les Juifs de Lisbonne achètent au Alto de São João;o un terrain
de 45 X 128 m pour construire un autre cimétière, qui est encore utilisé
aujourd'hui.
En 1882, Moses Amzalak fonde la société Ozer Dalim, qui se charge de
donner aux Juifs pauvres un repas chaud le Shabbat. Il y aura ensuite
d'autres sociétés charitables : en 1865, Simão Anahory crée Nophlim
(Amparo dos Pobres); en 1899, Leao Amzalak fonde la Cozinha
Económica (Cuisine des pauvres) qui, dans l'année même de sa
fondation, donne 5.000 repas et en 1916 plus que dix milles. Le service
est célébré d'abord dans des maisons privées; seulement au cours des
années on construit plusieurs petits bâtiments de prière et des
synagogues.
En 1892, le gouvernement civil autorise la fondation de la Associação
Guemilut Hassadim, irmandade israelita de socorros mútuos na hora
extrema e funerais, une autorisation qui est très proche de la
reconnaissance juridique de la religion juive. Vu le petit nombre des
membres - il y a au maximum 180 chefs de familles pour moins de mille
Juifs - les activités charitables, pédagogiques et culturelles sont
remarquables : En 1914, la Biblioteca Israelita est fondée ; le 23 octobre
1922, c'est le tour de la Escola Israelita où on enseigne, outre la langue
hébraïque, l'espagnol et le français ; et, trois ans plus tard, l'organisation
de jeunesse He-Haver qui jouera plus tard un rôle important dans l'aide
pour les réfugiés juifs est fondée.
En 1928 paraît le premier (et dernier) numéro de la Revista de Estudos
Hebraicos. On construit des synagogues et des cimetières également en
dehors de la capitale portugaise. Des Juifs venant de Gibraltar, du Maroc
et de l'Espagne s'installent vers 1820 à Faro, dans l'Algarve (au sud du
pays), où se forme au cours des années une petite communauté qui finira
par compter soixante familles. Entre 1830 et 1869, deux synagogues sont
construites (Sinagoga dos Ricos et Sinagoga dos Pobres ; une synagogue
a également fonctionné à Lagos, entre 1830 et 1936) et un terrain pour
un petit cimetière est acheté. Lorsqu'au 20e siècle de nombreux membres
de la communauté quittent Faro et s'établissent surtout à Lisbonne, la vie
juive dans l'Algarve s'éteint pratiquement. Le cimetière qui risquait
devenir un dépotoir a été soigneusement restauré dans les dernières
années, et, en 1993 il a été inauguré solennellement en présence du
Président de la République, Mário Soares. Aujourd'hui, le centre de la vie
juive pour les dix-sept membres de la communauté dans l'Algarve est
Portimão. Les jours de fête importants, les Juifs de l'Algarve peuvent
compter sur la participation de touristes juifs.
Le centre juif le plus important à part Lisbonne est toujours Porto, ville
portuaire au Nord du Portugal. La fondation de ce centre est
principalement l'oeuvre de « l'apôtre des marranes », Artur Carlos de
Barros Basto. En 1915, Barros Basto fonde l'organisation sioniste
Melakhah Tziyonyth qui, cinq ans plus tard, ensemble avec l'organisation
Associacão de Estudos Hebraicos Ubá-Le-Sion (fondée en 1912 par Adolfo
Benarus), fusionne avec la Federação Sionista de Portugal. Le 1er juillet
1927, la synagogue Mekor Haim (Source de vie) est inaugurée dans la
Rua do Poço das Patas.
Entre 1929 et 1938, la synagogue Kadoorie Mekor Haim est construite
dans la Rua Guerra Junqueiro, surtout avec l'argent de la famille Kadoorie
et des comités des anciens marranes de Londres, Amsterdam et
Hambourg. La communauté consiste aujourd'hui seulement de quelques
membres. Les jours de fête importants, le service est assuré par des
rabbins d'Israël. A Belmonte, où des centaines d'hommes se désignent
eux-mêmes comme « judeus marranos » et où ils pratiquent leur foi en
cachette – leur descendance des Juifs baptisés de force est de plus en
plus mis en doute – existent aujourd'hui deux communautés : une de
marranes et une autre d'anciens marranes qui, il y a peu de temps, se
sont convertis au judaïsme. Le 5 décembre 1996, la nouvelle synagogue
Bet Eliahu a été inaugurée. La communauté consiste aujourd'hui d'environ
170 personnes. A Covilhã fonctionnait, en 1939, la synagogue Portas das
Tradição, qui était fréquentée surtout par les marranes. La synagogue Bet
Ha- Midrash (Maison des prières) à Caldas da Rainha a été construite
pendant la Deuxième Guerre Mondiale par des réfugiés de l'Europe de
l'est.
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LES JUIFS AU PORTUGAL AUJOURD'HUI
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 29 août 2007 a 15:30
Apôtres des marranes
Des noms de famille tels que Abrantes, Campos, Carvalho, Costa,
Cruz, Dias, Espirito Santo, Estrela, Henriques, Lopes,
Mascarenhas, Matos, Mendes, Morão, Nunes, Paiva, Pereira,
Pessoa, Preto, Rodrigues, Silva, Souza ou Vaz passent pour
beaucoup de Portugais comme des noms typiques juifs-portugais.
Ceux qui portent ces noms se désignent souvent eux- mêmes
comme des descendants de Juifs baptisés de force (cristãos
novos) ou comme des crypto-Juifs (marranos).
Les crypto-Juifs qu'on connaît à travers la littérature portugaise du 19e et
du 20e siècles (Camilo Castelo Branco ; Miguel Torga) et des descriptions
de voyage sont connus par un plus grand public lorsque, en 1917,
l'ingénieur des mines polonais Samuel Schwarz établit des contacts avec
les marranes de Belmonte, Guarda et Covilhã. Son livre « Os cristãosnovos em Portugal nó século XX », paru en 1925, raconte l'histoire de ces
crypto-Juifs et décrit de façon vivante leurs coutumes (clandestines)
juives, telles qu'elles sont pratiquées surtout par les marranes dans les
provinces lointaines du nord du pays, dans la Estremadura et la Beira,
ainsi que dans des villes comme Argozelo, Bragança, Castelo Branco,
Covilhã, Fundão, Idanha, Monsanto, Penamacor, Tomar et Trancoso. Le
livre montre un enthousiasme inattendu pour les «Juifs oubliés et
exotiques» du Portugal. En 1923, Schwarz achète la synagogue de Tomar
qui était tombée en ruine. De par sa situation géographique et sa forme,
cette synagogue est un exemple unique de l'architecture synagogale
portugaise de l'époque précédant l'expulsion des Juifs. Plus tard, Schwarz
fait cadeau de cette synagogue au gouvernement portugais pour en faire
un musée luso-juif.
En 1939, le musée qui porte le nom du mathématicien et astronome
portugais Abraham Zacuto est inauguré.
Tandis que les membres de la communauté juive de Lisbonne ont une
position respectée dans la société portugaise, les marranes suscitentavec
leurs acitivités la méfiance de l'église catholique et d'une grande partie de
la bourgeoisie cléricale conservatrice, cette dernière craignant à juste titre
que des catholiques puissent se tourner vers le judaïsme.
Les discussions controversées ne manquent pas à l'intérieur de la
communauté juive de Lisbonne. Ainsi Abraham Levy proteste contre la
circoncision des nouveaux Chrétiens (cristãos novos) ; d'après Samuel
Sorin la communauté naissante de Porto n'est autre qu'une secte, car les
prières ne correspondent pas à celles de l'orthodoxie juive (uma seite,
porque as orações que viu não o satisfazerem por serem falhas do ritual
tradicional ortodoxo). A cela s'oppose le Professeur Moses Bensabat
Amzalak, en argumentant que l'entrée des crypto-Juifs dans le judaïsme a
été mentionnée par le grand-rabbin de Palestine, Jacob Meier, qui l'aurait
approuvée. Amzalak s'intéresse vivement au travail de Barros Basto,
travail qu'il admire beaucoup. Par conséquent, suite à la demande
d'Amzalak du 21 avril 1927, la communauté de Lisbonne soutient avec la
somme de 100 Escudos le journal édité par Barros Basto, Ha-Lapid (Le
flambeau). Le 19 décembre 1927, Amzalak rapporte la fondation d'une
nouvelle communauté juive à Bragance et dans d'autres villes. Les deux
rêvent de la fondation d'une instance dirigeante (corpo directivo) dans
lequel toutes les communautés juives du Portugal devraient s'unir.
Le mouvement marrane atteint son point culminant sous le leader
charismatique Artur Carlos de Barros Basto qui s'appelle lui-même «
apôtre des marranes ». Sous son influence naissent des communautés
juives à Belmonte, Bragance, Castelo Branco, Guarda et Pinhel. En 1929,
il fonde la yeshivah Rosh Pina pour familiariser les marranes – surtout les
fils des pauvres paysans du nord - avec le judaïsme normatif.
L'Alliance israélite à Paris et l'Anglo-Jewish-Association (AJA) à Londres
suggèrent la fondation d'un internat religieux à Lisbonne pour faire
connaître aux marranes les fondements de la religion juive. Les deux
institutions chargent le politicien et historien anglais Lucien Wolf de
réaliser ce projet. Le mémoire que ce dernier rédige après sa visite
entraîne, en 1926, la fondation du Marrano Committee à Londres ;
d'autres fondations suivront à Amsterdam et à Hambourg. Comme siège
de l'internat Wolf ne propose pas Lisbonne mais la ville portuaire de
Porto, entre autre à cause du fait qu'il avait fait la connaissance de Artur
Carlos de Barros Basto. Ce dernier, capitaine décoré de l'armée
portugaise, devient dans les années suivantes, le dirigeant incontesté des
marranes portugais.
Après une visite à la synagogue portugaise à Paris et une tentative vaine
de devenir un membre de la communauté juive de Lisbonne, il épouse
Lea Azancot, d'une famille juive de Lisbonne, et il se fait circoncire à
Tanger. Désormais, il s'appelle par son nom juif, Abraham Israel Ben-
Rosh. Il ne se contente pas d'être simplement un membre de la
communauté : convaincu de son devoir d'établir une vie juive au Portugal
et de ramener les « marranos » au judaïsme normatif, il commence dès
les années vingt une activité intense de mission dans les régions isolées
du Portugal du nord. Le comité des marranes de Londres le soutient avec
des moyens financiers, et l'historien anglais Cecil Roth et la journaliste
française Lily Jean-Javal lui garantissent leur soutient journalistique. Tous
les deux sont responsables de l'image « romantisante » des marranes et
de leur « apôtre ». En 1923, Abraham Israel Ben-Rosh alias Artur Carlos
de Barros Basto fonde une communauté juive à Porto. Entre 1927 et
1958, il édite la revue «Ha Lapid» («Le flambeau») qui est peut- être le
document le plus important de l'histoire des marranes portugais. Le 30
juin 1929, grâce à la donation d'Edmond de Rothschild (Paris), on pose la
première pierre de la nouvelle synagogue Mekor Haim (Source de vie) à
Porto. Pour garantir le progrès de la construction de sa communauté,
Barros Basto invite de nombreux émigrants allemands et autrichiens à
s'installer à Porto ; parmi eux se trouvent le médecin et pacifiste Dr.
Rudolf Hirsch (l'oncle de l'écrivain portugaise Ilse Losa) et La famille
Cassuto de Hambourg.
Le jeune Alfonso Cassuto devient le directeur de la yeshivah Rosh Pina,
son père Yéhoudah Leon Cassuto devient le président de la communauté.
L'entrée de ces membres dans la communauté entraîne de fortes
tensions, tellement grandes sont les différences culturelles entre Juifs de
Pologne, de Russie et d'Allemagne qui pratiquent le rite ashkénaze et les
marranes du Portugal, qui venaient de revenir au judaïsme. En 1934,
Barros Basto est dénoncé à la police : on l'accuse d' «actes immoraux »
(actos imorais).
Pendant longtemps, Barros Basto soupçonne des membres ashkénazes de
sa communauté d'être les instigateurs du complot. Malgré le rejet de ces
accusations, trois ans plus tard le capitão est de nouveau dénoncé, et le
12 juin 1937, sur ordre des généraux Hamilcar Barcínio Pinto et Silva
Basto, il est condamné et expulsé de l'armée. Cette sentence est
confirmée le 1er juin 1937 par le ministre de guerre, Santos Costa ;
jusqu'à, elle n'a pas été cassée. Le climat politique du Portugal avec son
fort antisémitisme, la grande immigration des réfugiés européens, le fait
que Barros Basto est Juif et franc-maçon et que la communauté de Porto
est formée surtout par des émigrants allemands, autrichiens, polonais et
russes – voici des facteurs importants de la condamnation du capitão.
Ainsi, la police secrète du Portugal fait observer Barros Basto et quelques
membres de sa communauté encore dans les années cinquante.
Une tentative de la famille du capitaine de faire rouvrir le cas en 1975,
reste sans succès. Soixante ans après les premières accusations
etmcinquante-cinq ans après l'expulsion du capitaine de l'armée, le « cas
Barros Basto » occupe encore la presse portugaise, surtout le journal
quotidien de Lisbonne, O Público, qui publie en décembre 1994 et en
1995 plusieurs articles sur Barros Basto, le mouvement des marranes,
l'antisémitisme portugais et l'Etat fasciste.
Les recherches récentes montrent très clairement dans quelle mesure le
capitaine est devenu la victime d'une intrigue personnelle et qu'il devait
inévitablement tomber dans le « filet » de l'Etat fasciste qui suivait les
idées des émigrés avec méfiance. Malgré sa défaite personnelle, il réussit
quand même à mener à terme les travaux de construction de l'imposante
synagogue à Porto, financés surtout par la famille Kadoorie de Hong
Kong. Le 16 janvier 1938, la synagogue est inaugurée à la présence de
nombreux invités nationaux et internationaux. Néanmoins, l'oeuvre de sa
vie est détruite, le « mouvement des marranes » disparaît aussi vite qu'il
était né.
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LES JUIFS AU PORTUGAL AUJOURD'HUI
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 29 août 2007 a 15:34
1933-1945
Le colloque de Lisbonne et l'exposition « Fugindo a Hitler e ao Holocausto.
Refugiados em Portugal entre1933-1945 » qui fut montrée en mai 1994 à
Lisbonne et plus tard à Porto et Coimbra provoque une discussion animée
sur l'antisémitisme portugais, le fascisme et le rôle du pays pendant la
Deuxième Guerre Mondiale. Au début du 20e siècle, l'antisémitisme
portugais devient socialement acceptable. En 1924, le journaliste Mário
Sáa publie un livre destiné à devenir célèbre, A Invasão dos Judeus ; avec
ses chapitres provocateurs (« Invasion du sang », « Attaque de l'Etat », «
Attaque de la vie intellectuelle » ou « Attaque de la religion ») le livre
donne une foule d'arguments aux antisémites portugais. Sous Salazar et
le soutien de ses conseillers allemands paraissent à plusieurs reprises,
dans les journaux et les revues du pays, des caricatures et des articles
antisémites, qui deviennent encore plus nombreux après la fondation de
l'Etat d'Israël (1948).
Bien que le Portugal fût considéré par les émigrés allemands comme une
terre d'asile assez tardivement, à cause de sa situation marginale, s'y
installent déjà en 1933 quelques douzaines d'émigrés, surtout des Juifs.
La plupart de ces émigrés vont à Lisbonne, des groupes plus petits à
Porto, Coimbra et Madeira. En 1933, l communauté juive de Lisbonne et
le médecin Augusto d'Esaguy fondent la Commissão Portuguesa de
Assistência aos Judeus Refugiados (Commassis), un comité d'assistance
qui, avec l'accord du gouvernement, soutient de nombreux réfugiés.
Après avoir été obligé, au début de la Deuxième Guerre Mondiale,
d'arrêter leur activité pour une période intermédiaire, la Commassis
devient très importante pendant l'émigration en transit entre 1940 et
1943 en tant qu'institution caritative. Grâce aux efforts d'activistes juifs
comme Moses Benbassat Amzalak, Elias Baruel et Santób Sequerra,
Lisbonne devient le lieu de refuge et de liberté pour 100.000 rescapés qui
sont, dans la plupart, des Juifs. Dans les années suivantes, les autorités
portugaises songent même à installer des Juifs en Angola pour renforcer
la population blanche.
Le ton antisémite dans la politique intérieure et extérieure devient de plus
en plus sensible. En 1935, le ministère de l'extérieur suggère au
gouvernement de prendre des mesures dures et rigoureuses contre « les
Polonais, les Russes, les Juifs et les hommes sans nationalité valide ».
Dans les années suivantes, le nombre de mesures restrictives contre une
nouvelle immigration qui augmente énormément suite au développement
international et à la politique d'asile d'autres pays européens. Les visas
d'entrée et de passage sont délivrés plus rarement, et après 1940, ils ne
sont accordés qu'à ceux qui puissent montrer un visa d'entrée d'un autre
pays. En même temps, le Portugal se montre plus sévère dans les
concessions de l'asile. Vers la fin de l'année 1937, ont lieu les premières
représailles contre des réfugiés du régime de Hitler. Entre 1937 et 1945,
plus de 300 réfugiés allemands sont arrêtés par la Policia de Vigiliância e
da Defesa do Estado (PVDE), et restent en prison pendant des mois. Les
protagonistes de cette politique ouvertement antisémite et hostile vis-àvis des émigrants sont des groupes de la police secrète PVDE qui est en
partie orientée vers le national-socialisme. Jusqu'au milieu de l'année
1940, 15.000 réfugiés arrivent au Portugal en passant par l'Espagne, leur
nombre augmentant encore et s'élève à 40.000 à la fin de l'année 1941.
Après l'occupation du sud de la France en novembre 1943, des vagues de
réfugiés se déversent sur le pays; cette immigration diminue avec la
fermeture stricte des frontières espagnoles en mars 1943, mais elle ne
s'arrêtera jamais. Jusqu'à la libération de la France en été 1944, environ
80.000 à 100.000 émigrants, pour la plupart germanophones, trouvent
asile au Portugal.
Même si Salazar promet aux Juifs du Portugal l'autonomie administrative
et la liberté religieuse totales – promesse qu'il tient -, la plupart des
1.200 Juifs qui se trouvaient au Portugal en 1945, quitte le continent
portugais et les îles atlantiques après la Deuxième Guerre Mondiale et
s'installe dans l'Amérique du Nord et du Sud et en Israël. Les familles qui
restent au Portugal sont pour la plupart celles qui ont déjà immigré avant
la guerre et qui sont bien installées. Le Portugal et Israël établissent des
relations commerciales, et, depuis 1960, il y a un consulat israélien à
Lisbonne. La guerre en Angola entraîne de nouvelles émigrations en
Brésil, au Canada et en Israël.
LES JUIFS AU PORTUGAL AUJOURD'HUI
Posté par: CEREJIDO (IP enregistré)
Date: 29 août 2007 a 15:34
Oui DARLETT en ALGARVE l'on peut visiter un cimetière juif et voir des
photos de personnalités Israeliennes venues il y a aussi la celebration de
Rosh Hachanna chaque année ainsi que Pessah mais hélas avec du vin
non cacher (je me pose bien la question !) et c'est comme à CUBA j'avais
vu le chabat des gens qui consommaient du poulet non cacher mais il ne
faut pas les blâmer ils ont trop de soucis financiers pour se payer de la
viande d'Argentine.
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LES JUIFS AU PORTUGAL AUJOURD'HUI
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 29 août 2007 a 15:39
C'est passionnant et je suis heureuse d'avoir decouvert cet excellent
article sur ce non moins excellente site qui analyse avec autant de
minutie tous les details et l'histoire des juifs sepharade et au Portugal
dans ce texte.
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LES JUIFS AU PORTUGAL AUJOURD'HUI
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 29 août 2007 a 15:40
Après la guerre
Après la guerre, seulement quelques émigrants juifs restent au Portugal.
Un Va‘ad Hatzala (Comité de sauvetage) à Lisbonne s'occupe des
survivants des camps de concentration allemands et italiens. La situation
de la communauté juive à Lisbonne qui, en 1892, se composait de 131
chefs de famille dont seulement quatre Ashkénazes, change rapidement.
En 1920, 12 des 179 contribuables sont déjà des Ashkénazim. En 1950,
on constate un changement dramatique : plus de la moitié des 290 chefs
de famille sont des Ashkénazim (164). Les mêmes données sont
confirmées en 1960. Malgré l'augmentation de l'assimilation, la
communauté garde toujours une vie normale. En 1951, il y a trois
services religieuses par jour, en 1961 et en 1962, on est capable de
rassembler un minyan par jour, il y a deux hazanim et deux shohatim, ce
qui témoigne d'une vie juive intense.
L'éducation juive constitue en revanche un grand problème. La Escola
Israelita a dû fermer ses portes en 1937 à cause du manque d'élèves.
Plusieurs tentatives de ranimer cette activité n'ont pas eu de succès
durable. On essaie alors d'installer une crèche et de faire des cours dans
les locaux de la synagogue, au Centro Israelita, au Liceu Francês etc. Du
point de vue financier, la communauté se trouve dans une grande crise.
Les dépenses mensuelles sont quatre fois plus élevées que les revenus, et
en outre la communauté est menacée par le problème du viellissement.
En 1962, il y a cinq décès et seulement cinq naissances et trois mariages.
En 1960, le Hospital Israelita et la Cozinha Económica doivent fermer.
Avec la guerre coloniale en Afrique la situation se détériore de façon
dramatique. Presque toute la jeunesse juive quitte le pays pour aller vivre
en Israël. La dictature isole de plus en plus le Portugal du reste du
monde. Le fait que la dictature s'appuie sur l'église catholique plonge les
Juifs dans unconflit de loyauté.
[www.sefarad.org]
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LES JUIFS AU PORTUGAL AUJOURD'HUI
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 29 août 2007 a 15:41
Après la révolution des oeillets
Après la révolution non violente du 24 avril 1974, environ la moitié des
Juifs du Portugal quitte le pays dans la panique et s'installent au Brésil, au
Canada et aux Etats-Unis ; pourtant, quelques-uns d'eux rentreront plus
tard. En 1978, la Comunidade Israelitica de Lisboa compte de 150
membres, dont de nombreux Juifs des pays de l'Europe de l'Est. La
communauté de Lisbonne a un centre communautaire, deux synagogues
(la synagogue séfarade se trouve dans la Rua Alexandre Herculano, celle
des Ashkénazes dans la Avenida Elias Garcia), un hôpital juif et une
maison de retraite. En 1975, on fête les 150 ans de l'existence de
l'organisation de jeunesse He-Haver. Parmi les membres de la
communauté, il y a de nombreux médecins, juristes, professeurs à
l'université et commerçants qui, pour la plupart, ne sont pas religieux
mais se sentent proches de la culture juive et de l'Etat d'Israël. En 1977,
l'ambassade israélienne à Lisbonne est inaugurée. Le 17 mars 1989, le
président de la République Mário Soares, visite la petite synagogue de
Castelo de Vide et s'excuse personnellement au nom du Portugal auprès
des Juifs du monde entier pour les crimes qui avait été commises contre
les Juifs « au nom du Portugal » (« Em nome de Portugal, peço perdão
aos judeus pelas perseguições de que foram vítimas na nossa terra »).
Depuis la fin des années 1980, des thèmes juifs intéressent de plus en
plus les scientifiques et le public portugais. En 1989, la Fundação
Gulbenkian organise un colloque international sur « le judaïsme dans la
culture occidentale » : en 1993, se tient sous le patronage de l'UNESCO
un colloque à Monsaranz sur « Juifs et Arabes sur la péninsule ibérique –
Rencontre des Religions, Dialogue culturel ». Dans les dernières années,
la communauté juive de Lisbonne et la Associação Portuguesa de Estudos
Judaicos (fondée en 1994) se font remarquer par leur nombreuses
initiatives : d'abord par leur grande exposition «Os Judeuzs Portugueses
entre os Descobrimentos e a Diáspora» (1994), ensuite par la fondation
de la Revista de Estudos Judaicos (1995) qui se considère comme la
succession de la Revista de Estudos Hebraicos dont n'a paru qu'un seul
numéro, en 1928. Au début 1996, elle organise le congrès international
Patromónio Judaico Português».
En collaboration avec la bibliothèque nationale portugaise, l'Association
Portugaise des Etudes Juives montre en 1997 à Jérusalem les expositions
« Portuguese Jewry Through Books and Literature » et «Testemunhos do
Judaísmo em Portugal». En juillet 1997, se tient un séminaire
international au Convento da Arrábida sur des Juifs à la culture
portugaise. Et, en novembre 1999, l'université Évora organise, en
collaboration avec la Associação de Estudos Judaicos,un congrès
international de spécialistes sur les « Juifs séfarades entre le Portugal,
l'Espagne et le Maroc ».
Les historiens des universités de Lisbonne, Porto, Aveiro et Évora
poursuivent depuis de nombreuses années leurs recherches engagées sur
l'Inquisition et l'histoire des Juifs portugais en Inde et dans l'Afrique du
Nord ; pourtant, ce n'est qu'en 1997 que la chaire « Cátedra de Estudos
Sefarditas Alberto Benveniste », financée par une fondation privée, a été
inaugurée à la faculté des sciences humaines de l'université de Lisbonne.
Elle est le premier centre d'études juives dans une université portugaise.
Le Centro de Estudos Judaicos à l'université d'Évora qui avait été fondé en
1998 avec l'aide de la Associação de Estudos Judaicos et qui veut
intéresser les étudiants à l'histoire juive de leur pays par des activités
comme par exemple une « semaine séfarade » ne réussit point à mener à
bien ce projet.
[www.sefarad.org]
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LES JUIFS AU PORTUGAL AUJOURD'HUI
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 29 août 2007 a 15:43
Politique, science et littérature
Malgré leur petit nombre, l'apport des Juifs portugais à la politique, à la
science et à la littérature est considérable. L' économiste Mosés Bensabat
Amzalak (1892-1978) était le directeur de l'Université Technique et le
président de la Academia de Ciencias de Lisboa ; l'historien Joaquim
Bensaúde (1859-1952) a fondé l'Academia Portuguesa de História ;
Alfredo Bensaúde (1856-1941) a été le premier directeur de l'Istituto
Superior Técnico à Lisbonne ; Marck Athias (1975-1946) était professeur
de physiologie à l'université de Lisbonne. De familles juives sont l'ancien
maire de la ville de Lisbonne, Nuno Kruz Abecassis, ainsi que le président
actuel de l'Etat, Jorge Sampaio. L'orientaliste et hébraïsant Salomon
Saragga (1842- 1900) a dirigé les revues « Os dois Mundos » et « Europa
Pitoresca » ; José Benoliel (1858-1937) a rédigé de nombreux travaux
concernant la langue des Juifs du Maroc ; l'angliste et professeur à
l'université de Lisbonne Adolfo Benarús (1863- 1950) s'est opposé dans
nombreux écrits à l'antisémitisme.
Au 20e siècle, les Juifs du Portugal se font surtout remarquer dans la
littérature : les auteur de pièces de théâtre Levy Bensabat (Luz e sombra
; Dialogo em verso) et Artur Rodrigues Cohen (La Vida) ; les poètes
Eliezer Kamnezky (Reflexos da minha alma; Alma Errante), José de
Esaguy (Oraçao a Patria ; Adeus ; Esfinge), Lygia Ezaguy (Ela…, Ele…),
Max Leao Esaguy Wartenberg (A Noiva que el Sol roubou ; Um dia no
Paraiso ; Metei o meu filho) ; les auteurs de romans et de récits Ruben
Marcos Esaguy (Espanha e Marrocos), José de Esaguy (A vida do infante
Santo), Simy Ezaguy (Ansia de Viver), Eva Renata d'Esaguy (Feira de
Vida).
Michael Studemund-Halévy
[www.sefarad.org]
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LES JUIFS AU PORTUGAL AUJOURD'HUI
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 29 août 2007 a 15:44
Cette bibliographie a servi l'auteur Michael Studemund-Halévy de cet
excellent article publie par fragment plus haut et qui a paru sur le site
[www.sefarad.org]
Bibliographie sommaire
Abecassis, José Maria (1990-1991), Geneologia Hebraica. Portugal e
Gibraltar, séculos XVII a XX, 5 vol., Lisboa, Ferin, 1990-1991.
Avni, Haim, L'Espagne, le Portugal et les Juifs sépharades au XXe siècle.
Proposition pour une étude comparée, in : Benbassa, Esther
(éd.), Mémoires juives d'Espagne et du Portugal, Paris, Publisud,
1992,308-333.
Canelo, David Augusto, O Resgate dos Marranos Portugueses, Guarda,
1996.
Carvalho, António Carlos, Os judeus do destero de Portugal, Lisboa,1999.
Dias, Eduardo Mayone, Portugal Secret Jews, the End of an Era,
Peregrinação Publications, 1999.
Dias, Fátima Sequeira, The Jewish Community in the Azores From 1820 to
the Present, in : Yehida Stillman, Norman A. Stillman (éd.),
From Iberia To diaspora. Studies in Sephardic History and Culture.
Leiden, Brill, 1999, 19-34.
Garcia, Maria Antonieta, Os Judeus de Belmonte. Os caminhos da
memória, Lisboa, Universidade Nova de Lisboa,1993.
Garzon, Jacobo Israel, Autores judeo-portugueses contemporaneos, in :
Revista de Estudos Judaicos 3,1996, 53-5.
Hess, Renate, ‹Was Portugal getan hat, hat kein anderes Land getan›, in:
Wolfgang Benz/Juliane Wetzel (éds.), Solidarität und Hilfe für
Juden während der NS-Zeit. Regionalstudiem Bd. 3, Berlin 1999: Metropol
Katzu, Israel J. / M. Mitchell Serels (éds), Studies on thge History of
Portuguese Jews, New York 2000: sepher Hermon Press
Mea, Elvira, Du marranisme au judaïsme : rêve ou réalité, in : Silva Adina
da et al., Les juifs portugais. Exil, héritage, perspectives,
1496-1996, Québec, Médiaspaul, 1998, 115-139.
Mea, Elvira, Ha-Lapíd. orgão da comunidade israelita do Porto. Espelho da
Obra do Resgate, in : I Colóquio Internacional O
Património Judaico Português, Lisboa, 1999, 239-249.
Milgram, Avraham, Potencial de salvação. Os cônsules portugueses e a
questão dos refugiados judeus, in : História 21, 15, 1999, 54-63.
Mucznik, Esther, Elementos para a História da Moderna Comunidade
Judaica em Portugal, in : Revista de Estudos Judaicos 2, 1995, 3335.
Mucznik, Esther, Os Judeus em Portugal : Presença e Memória, in :
História 21, 15, 1999, 32-41.
Mucznik, Esther, O Regresso : Costituição da actual comunidade judaica
de Lisboa, in : I Colóquio Internacional O Património Judaico
Português, Lisboa, 1999, 225-228.
NN, O Património Judaico Português. I Colóquio Judaico Português, Lisboa
1999
Pimentel, Irene Flunser, Marginal e importado. O anti-semitismo
português na primeira metade do século XX, in: História 21, 15, 1999:
42-53
Pimentel, Irene, Sandra Amaral Monteiro, Estudos judaicos : memórias e
fontes, in : História 21, 15, 1999, 10-16.
Salomon, Herman Prins, The Captain, the Abade and 20th Century
`Marranism' in Portugal, in : Arquivos do Centro Cultural Portugues
10, 1976, 631-642.
Studemund-Halévy, Michael, 500 ans de solitude, in : Los Muestros 16,
1994, 33-35.
Studemund-Halévy, Michael, Salvação no Longínquo Distante : O
Congresso Sefardita de Amesterdao em 1938, Portugal e os
Portugueses de Hamburgo, in : Revista de Estudos Judaicos 3, 1996, 6182.
Studemund-Halévy, Michael, Zwischen Rückkehr und Neuanfang : Juden
in Portugal, in : Briesemeister, Dieter / Axel Schönberger
(Hg.), Handbuch Portugal, Frankfurt, Vervuert, 1997, 299-316.
Studemund-Halévy, Michael, Une famille illustre : Le Président du
Portugal Sampaio est le descendant d'une illustre famille séfardi,
in : Los Muestros 32, 1998, 35-37.
Studemund-Halévy, Michael (éd.), Les juifs au Portugal (en cours de
publication)
Studemund-Halévy, Michael, Bibliographie des juifs au Portugal, XIXe-XXe
siècle (en cours de publication)
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L'origine des benudiz AU PORTUGAL
Posté par: raymond (IP enregistré)
Date: 29 avril 2008 a 17:47
En complément aux articles précédents, je joins l'adresse d'une page que
j'ai écrite il y a quelques années surl'origine de la branche Benudiz au
Portugal.
[groups.msn.com]
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L'origine des benudiz AU PORTUGAL
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 30 juillet 2008 a 17:19
Juifs et judaïsme au Portugal aujourd’hui
Il semblerait que l’Inquisition de 1537 n’ait pas eu raison des derniers
judéo-convers.
Près de 5000 Portugais de souche ont cherché ces dernières années à
faire reconnaître leurs origines marranes et le président de la République,
Jorge Sampaio, n’a jamais démenti descendre lui même d’une célèbre
famille séfardi. Mais ni la construction d’une synagogue à Belmonte, ni la
restauration de celle de Castelo de Vide n’ont ramené la vie juive d’antan.
Les indications de Judiarias (quartiers juifs) et la création d’une chaire
d’histoire juive à Lisbonne (Cátedra de Estudos Sefarditas Alberto
Benveniste) semblent aujourd’hui surgir comme de vieux fantômes dans
un Portugal soucieux de faire voeu de repentance.
[www.akadem.org]
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LES JUIFS AU PORTUGAL AUJOURD'HUI
Posté par: xmanu (IP enregistré)
Date: 30 juillet 2008 a 22:33
bonsoir,
j'ai beaucoup apprit grace a vous et je vous remerci
mais rester tres prudent
car l'inquisition ne fut pas la fin, l'horreur se fut"shoah"
l'origine fut surement les theses genistes des annees 30, donc il faut
mieux faire tres attention avec"l'adn "c'est une tres mauvaise idées ,si un
jour sa tombait dans des sales mains ..qui sait se qui attend nos enfants
?lhomme est un loup pour l'homme
amicalement
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LES JUIFS AU PORTUGAL AUJOURD'HUI
Posté par: darlett (IP enregistré)
Date: 07 août 2008 a 03:04
Le philosophe et poète espano-américain George Santayana a écrit que
«ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le répéter."
Après des siècles de négligence - volontaire et involontaire - La Ville de
Lisbonne a contribué à ce que les générations futures n'oublient jamais
une des plus terribles et tristes pages de l'histoire de la ville où il ya 502
ans, des milliers de citoyens de la capitale ont été tués par leurs voisins,
ici, simplement parce qu'ils sont Juifs.
Conformément à la stratégie de Lisbonne Hôtel de Ville, ouvert à Largo,
aujourd'hui a Saint-Domingue, où le massacre a commencé, la mémoire
se compose de deux sculptures contributions de la communauté juive
(l'architecte Grace Bachmann) et l'Eglise catholique ( oeuvre réalisée par
l'architecte Segismundo Pinto et le sculpteur Carlos Ramos) qui coexistent
comme le symbole de la réconciliation et du respect, par une pierre
tombale inscrite dans la chaussée. La ville de Lisbonne rend ainsi
hommage aux victimes juives du massacre d'avril 1506 ainsi que par une
peinture murale qui soulignent les mots : "Lisbonne, Ville de tolérance
"(les auteurs et designers sont Jésus Susana et Paulo Cardoso) Inscription
faite dans 34 langues différentes.
[ruadajudiaria.com]
23.06.2014 16:01:00
Shraga Blum
Emouvant: plus de deux cent Bné Menashé ont effectué leur
“Sortie d’Egypte”
Photo Nati Shohat/Flash90.
Un groupe de 204 olim en provenance de l’Etat de Manipur (Nord-Est de
l’Inde) est arrivé cette semaine à l’aéroport Ben-Gourion. Ce sont des
membres de la communauté des Bné Menashé qui ont fait leur alya à
l’occasion de la fête de Pessah’ avec l’aide de l’organisation “Shavei
Israël”.
Après une petite cérémonie d’accueil très émouvante, le groupe a été
dirigé vers le centre d’Intégration de Kfar ‘Hassidim. Après la période
d’intégration, le groupe ira s’installer en Galilée. Michaël Freund,
fondateur et président de “Shavei Israël” a exprimé son émotion: “Nous
sommes témoins d’une nouvelle sortie d’Egypte, mais cette fois-ci, c’est
depuis l’Inde, après 2700 ans d’exil et une semaine avant Pessa’h! Nous
continuerons de toutes nos forces de faire monter le reste de cette
communauté qui attend encore en Inde et rêve de monter en Israël”.
Comme leur nom l’indique, les Bné Menashé ont comme tradition
ancestrale d’être les descendants de la tribu de Menashé qui faisait partie
des dix tribus exilées il y a plus de 2700 ans, lors de la conquête du
Royaume d’Israël par les Assyriens. La majorité de cette communauté vit
dans le Nord-Est de l’Inde, et d’autres familles habitent à l’Est du
Bengladesh et en Birmanie.
23.06.2014 16:01:00
23.06.2014 16:01:00
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