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STRATEGIE TECHNOLOGIQUE ET COMPETITIVITE DES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES CAMEROUNAISES
AZANGUIM DONTSA Vanessa Page 1
STRATEGIES TECHNOLOGIQUES ET COMPETITIVITE DES INDUSTRIES
AGRROALIMENTAIRE DU CAMEROUN
INTRODUCTION
CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Les mutations rapides connues par l’environnement international et national sur les plans
économiques, financier, technologiques et social, etc, et l’accélération des changements
(globalisation et libéralisation de marchés) ont conférés à la stratégie et aux décisions
stratégiques de l’entreprise un rôle primordial pour s’assurer d’une compétitivité durable. Le
passage à l’économie de marché nécessite une nouvelle façon de concevoir le management, qui
puisse assurer dans les conditions d’un milieu très dynamique le fonctionnement efficient et
compétitif des entreprises. Ainsi comme le souligne Morin (1990, P 178)
1
« La complexité de
l’environnement appelle la stratégie, il n’y a que la stratégie pour avancer dans l’incertitude et
l’aléatoire ». Depuis les années quatre-vingt l’économie mondiale est affectée par de nombreuses
et profondes mutations de nature à toucher les structures et les systèmes en place, les échanges
commerciaux et les relations internationales. Ces mutations s’étendent à tous les secteurs de
l’activité économique et à tous les pays sans exceptions
La théorie des liaisons de Hirschman, selon laquelle la meilleure stratégie de
développement consiste à choisir les activités dont le progrès stimulera d’autres progrès, justifie
que l’on attribue un rôle important à l’industrie agroalimentaire dans le développement. Selon
cette théorie, toute activité comportant une interaction avec le reste de l’économie peut être un
puissant moteur de croissance économique. Ainsi, l’industrie agroalimentaire a été reconnue au
Cameroun comme niche de croissance par excellence à la faveur d’une réunion de concertation
entre le ministère en charge de l’économie et le secteur privé, tenue le 29 février 2012.
L’agriculture est l’un des secteurs clés et prioritaires de l’économie camerounaise. Elle est le
principal pourvoyeur d’emplois, puisqu’elle occupe près de 70% de la population active,
contribue pour 42% au PIB et représente 51% des exportations (Cameroun-Report, 2014). Le
potentiel agricole est très riche et diversifié en raison de la situation géographique et climatique
du pays. Elle assure aussi un rôle irremplaçable dans la création de revenus dans les campagnes,
pour les quelques deux millions de ménages agricoles recensés. Qu’en est-il exactement de la
contribution totale de ce secteur à la prospérité du Cameroun?
Dans les premières phases du développement économique, les besoins en capitaux sont
considérables. Le capital nécessaire au développement économique provient néralement de
1
Morin. E. 1990, « Science avec conscience, Seuil, Paris, in SRAIRI Sami, 2003 « Les facteurs
déterminants des stratégies de développement des groupes privées tunisiens », Facultés des
Sciences juridiques, Economiques et de Gestion de Jendouba. Tunis
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trois sources : l’aide étrangère, les Investissements Directs Etrangers et l’épargne nationale. Les
deux premières sources ont l’avantage d’apporter des capitaux importants sans peser sur la
consommation intérieure. Mais dans le cas particulier de l’aide, elle peut être assortie de
restrictions politiques et économiques désavantageuses mettant en mal l’autonomie du pays.
L’Investissement Direct Etranger quant à lui nécessite, pour une grande efficacité, le
développement au préalable des infrastructures (routes, communication, énergie). Ainsi, un pays
à faible revenu décidant de ne pas recevoir ou de moins solliciter l’aide étrangère devra
davantage faire appel à ses ressources propres. Dans un tel contexte, l’agriculture devrait être une
source de transfert de capital et de main d’œuvre vers les zones urbaines pour encourager le
développement de l’économie (Bella, 2009).
Aujourd’hui, dans de nombreux pays, l’on remet en place progressivement, des structures
autrefois démantelées. En effet, après les indépendances des pays africains, de nombreuses
entreprises sont mises en place par les pouvoirs publics pour amorcer la marche vers le
développement et l'industrialisation. Les pays africains exerçaient alors une stratégie
d'encadrement dans la création d'entreprise, favorisant en cela une politique protectionniste de
leurs économies (Wanda, 2014).
Cependant les industries agroalimentaires motrices de croissance économique, à en croire
la délégation régionale du Fonds national de l'emploi (FNE) pour le Littoral, représentent «11%
du PIB, 6% des exportations, 33% de la production industrielle et 27,2% de la valeur ajoutée».
Des chiffres révélés le 30 juillet 2013 lors de la réunion sectorielle du FNE portant sur l'industrie
agroalimentaire. Le dernier recensement général des entreprises au Cameroun effectué par
l'Institut National de la Statistique révèle de ce fait que «le secteur secondaire compte 12 154
entreprises constituées de moitié, des entreprises agroalimentaires». La plupart de ces entreprises
sont des petites et moyennes entreprises (PME). En tant que PME, elles sont confrontées à des
difficultés qui freinent leur activité.
Consultant en développement «La forte présence des produits de contrebande, la vétusté
du matériel de production, l’insuffisance qualitative et quantitative des structures de
conservation, la difficulté d'accès au crédit, la faible synergie entre les opérateurs du secteur, les
difficultés d'approvisionnement en matières premières». Conséquence, le Cameroun est contraint
de se retourner vers les importations. «Les importations de produits agricoles et alimentaires ont
coûté à notre pays, 320 064 500 000 FCFA et les importations agroalimentaires, 126 031 500
000 FCFA», confie Alex Ndjebayi, coordonnateur des programmes de nutrition à Helen Keller
International (Mutation, 2013).Ces importations coûtent au Cameroun près de 500 milliards de
FCFA. Ce qui représente ainsi un marché à exploiter. Au lieu de laisser la production agricole
nationale pourrir, il faut plutôt entrevoir leur transformation. D’où l’intérêt dans ce travail,
d’analyser les stratégies technologiques et la compétitivité des industries agroalimentaires
camerounaises afin de permettre au Cameroun de réduire les importations agroalimentaires.
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L'agroalimentaire est un secteur créateur d'emplois et de richesses. Au Cameroun, les
industries agroalimentaires emploient déjà 10% de la population, indique Benjamin Kisso,
Délégué régional du FNE pour le Littoral. Toutefois, il est impératif pour les PME exerçant dans
ce secteur d'activité d'améliorer leur compétitivité. En se regroupant par exemple par filières.
Elles doivent aussi mettre en place, des centres techniques et des clusters», argue Yossa. Ces
entreprises doivent respecter les normes et mettre l'accent sur le management participatif.
«Lorsque l'avis d'un employé est pris en compte dans une prise de décision, il se sent plus proche
de l'entreprise. L'employeur doit tenir compte des besoins primaires des employés car, nous
avons constaté que plusieurs employés n'ont pas de contrat de travail. C'est une main d'œuvre
occasionnelle qui est employée avec des tâches régulièrement modifiées. Les emplos doivent
être bien traités sur le plan salarial pour un meilleur rendement», argue Baheten, Directeur des
ressources humaines à Safacam (Mutations, 2013). Par ailleurs, les contraintes financières
doivent être levées, l'environnement fiscal amélioré, les tracasseries administratives éliminées et
les capacités des acteurs de ce secteur, renforcées (Tiako, 2013).
Suite à l’ouverture de marché à travers les Accords de partenariats Economique (APE)
les conditions de mutations que connaît l’environnement camerounais, les entreprises
camerounaises de tous les secteurs de l’économie se trouvent aujourd’hui soumises à des
conditions concurrentielles nationale et internationale plus forte qui portent souvent sur
l’ensemble des maillons de chaines de valeur. Les entreprises avec leur souci de développement
sont conduites à réfléchir plus systématiquement sur le bien-fondé de leur orientation stratégique.
Les orientations stratégiques de l’entreprise sont déterminées par l’importance que celle-ci
accordent à une large gamme de fonctions (gestion, finance, production, ressource humaine) de
même que par les mesures qui sont mises en œuvre pour atteindre les niveaux des compétences
visés par l’entreprise.
Il est certain alors que l’entreprise en général et l’entreprise agroalimentaire pour sa
survie, sa pérennité et sa croissance, est appelée à donner plus d’importance aux décisions
stratégiques et à mettre en œuvre une approche dynamique de management basée sur un
processus de réflexion stratégique exigeant un ajustement permanent de l’entreprise avec son
environnement, ses ressources et ses compétences.
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Une question importante concerne la pertinence de la recherche et l’importance des
entreprises du secteur agroalimentaire comme cadre d’analyse empirique de la recherche ;
l’agroalimentaire est et demeure un secteur vital pour l’économie camerounaise, car il est adossé
à un secteur stratégique, l’agriculture en l’occurrence.
La compétitivité d'une entreprise est mesurée par la constatation d'un avantage résultant
d'une différence existante entre l'offre faite par un opérateur par ses compétiteurs. La
comparaison doit être appréciée non seulement de façon objective mais également à travers le
prisme plus subjectif de la perception effective opérée par les clients concernés comme par
ses compétiteurs (entreprises ou territoires).
Cette différence peut résulter de la comparaison de deux offres :
identiques, mais dont l'une dite être « moins disante » bénéficie d'un prix de
vente et/ou d'un coût de revient plus attractif ;
différentes, en ce que l'une présente pour un prix et/ou un coût analogue(s) des
caractéristiques supérieures ou plus adaptées au besoin du consommateur.
À strictement parler, l'entreprise qui se place avec succès sur des créneaux particuliers
(qualité élevée, innovation, etc.) non travaillés par ses concurrentes ou se trouve être la seule
un moment donné) à produire un type particulier de biens ou de services (situation de quasi-
monopole) ne fait pas preuve de compétitivité : elle pratique une stratégie qui lui permet de
s'isoler momentanément ou durablement de la concurrence. Cela dit à l'échelle d'une entreprise,
d'un territoire, ou d'un bassin d'emploi, toute spécialisation stratégique ou productive peut être
source de forte compétitivité dès lors qu'elle procure directement ou indirectement
des synergies, rendements d'échelle et externalités positives qui renforcent la situation
concurrentielle. Les effets bénéfiques pouvant rejaillir et être utilisés au gré des dirigeants pour
conforter la position spécifique de l'organisation (sur un marché, sur un domaine d'activité
stratégique...) ou au niveau de sa stratégie globale (les segments porteurs ou « vaches à lait »
servant à financer ceux en voie d'émergence ou de consolidation).
Étudier la compétitivité d'une entreprise revient par conséquent à analyser la performance
de l'entreprise par rapport à la concurrence, tant dans ses coûts que dans l'obtention de ses
avantages concurrentiels. Une telle démarche passe généralement par un diagnostic stratégique
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qui va consister à analyser le modèle économique de l'entreprise et à apprécier son
positionnement stratégique au sein de son environnement
Le développement et la compétitivité de l’entreprise agroalimentaire constituent les
préoccupations actuelles de tous les pays soucieux du développement de leur secteur agricole et
par conséquent économique du pays. Ces entreprises (industries) agroalimentaires jouissent de
stratégies technologiques propres à leur structure et aux difficultés y afférentes.
PROBLEMATIQUE
«On ne peut être émergent sans avoir la capacité de mettre à la disposition des
consommateurs des produits manufacturiers. Parce qu'aujourd'hui, il n'est plus question
simplement de tout importer. Il faut plutôt aller conquérir des parts de marché dans la sous-
région, le Continent et à l'Union européenne». C'est en ces termes que s'est exprimé mardi 24
avril Jacquis Tchabgou Kemleu, président du comité d'orientation du Centre technique
agroalimentaire du Cameroun (CTA-Cam), un groupement d'intérêt économique lancé en juillet
2017 à partir d'un partenariat public-privé. Sa mission : accompagner le développement de
l'industrie agroalimentaire camerounaise en vue d'améliorer ses performances par, entre autres,
l'amélioration de la qualité des produits et des procédés technologiques, l'adoption des normes et
bonnes pratiques d'hygiènes et de fabrication, la formation et l'innovation.
Pour inscrire le secteur agroalimentaire local dans cette marche vers l'«émergence», le
CTA-Cam lance une campagne de sensibilisation auprès des entreprises pour la production de
produits de qualité. L'objectif pour l'institution est de permettre au secteur de tirer parti de
l'accord de partenariat économique (APE) signé par les autorités camerounaises et l'Union
européenne (UE) et entrée en vigueur début août 2016.
Le terme « technologie » entre´ dans le vocabulaire du quotidien, mais il demeure vague
et banal. De plus, l’utilisation qui en est faite est souvent erronée et se rapporte essentiellement à
de nouvelles techniques comme celles du secteur de l’information et de la communication
(Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication NTIC) : Smartphones ou
Internet.
Jacques Morin fait la distinction entre la technologie et la technique :
La technique consigne des connaissances, des procédés des méthodes appartenant a` la
communauté international ; elle est universelle [1].
La technologie, quant à elle, relève de connaissances et d’équipements de conception, de
production et de distribution, détenus par une entreprise donne´ e permettant de créer des
produits pour un usage particulier [2].
Castagne´ souligne que la technologie recouvre un ensemble de connaissances
scientifiques et techniques mais également connexes, nous parlons alors de système
technologique [3]. Les connaissances connexes sont celles qui rendent possible l’industrialisation
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