STRATEGIE TECHNOLOGIQUE ET COMPETITIVITE DES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES CAMEROUNAISES
AZANGUIM DONTSA Vanessa Page 2
trois sources : l’aide étrangère, les Investissements Directs Etrangers et l’épargne nationale. Les
deux premières sources ont l’avantage d’apporter des capitaux importants sans peser sur la
consommation intérieure. Mais dans le cas particulier de l’aide, elle peut être assortie de
restrictions politiques et économiques désavantageuses mettant en mal l’autonomie du pays.
L’Investissement Direct Etranger quant à lui nécessite, pour une grande efficacité, le
développement au préalable des infrastructures (routes, communication, énergie). Ainsi, un pays
à faible revenu décidant de ne pas recevoir ou de moins solliciter l’aide étrangère devra
davantage faire appel à ses ressources propres. Dans un tel contexte, l’agriculture devrait être une
source de transfert de capital et de main d’œuvre vers les zones urbaines pour encourager le
développement de l’économie (Bella, 2009).
Aujourd’hui, dans de nombreux pays, l’on remet en place progressivement, des structures
autrefois démantelées. En effet, après les indépendances des pays africains, de nombreuses
entreprises sont mises en place par les pouvoirs publics pour amorcer la marche vers le
développement et l'industrialisation. Les pays africains exerçaient alors une stratégie
d'encadrement dans la création d'entreprise, favorisant en cela une politique protectionniste de
leurs économies (Wanda, 2014).
Cependant les industries agroalimentaires motrices de croissance économique, à en croire
la délégation régionale du Fonds national de l'emploi (FNE) pour le Littoral, représentent «11%
du PIB, 6% des exportations, 33% de la production industrielle et 27,2% de la valeur ajoutée».
Des chiffres révélés le 30 juillet 2013 lors de la réunion sectorielle du FNE portant sur l'industrie
agroalimentaire. Le dernier recensement général des entreprises au Cameroun effectué par
l'Institut National de la Statistique révèle de ce fait que «le secteur secondaire compte 12 154
entreprises constituées de moitié, des entreprises agroalimentaires». La plupart de ces entreprises
sont des petites et moyennes entreprises (PME). En tant que PME, elles sont confrontées à des
difficultés qui freinent leur activité.
Consultant en développement «La forte présence des produits de contrebande, la vétusté
du matériel de production, l’insuffisance qualitative et quantitative des structures de
conservation, la difficulté d'accès au crédit, la faible synergie entre les opérateurs du secteur, les
difficultés d'approvisionnement en matières premières». Conséquence, le Cameroun est contraint
de se retourner vers les importations. «Les importations de produits agricoles et alimentaires ont
coûté à notre pays, 320 064 500 000 FCFA et les importations agroalimentaires, 126 031 500
000 FCFA», confie Alex Ndjebayi, coordonnateur des programmes de nutrition à Helen Keller
International (Mutation, 2013).Ces importations coûtent au Cameroun près de 500 milliards de
FCFA. Ce qui représente ainsi un marché à exploiter. Au lieu de laisser la production agricole
nationale pourrir, il faut plutôt entrevoir leur transformation. D’où l’intérêt dans ce travail,
d’analyser les stratégies technologiques et la compétitivité des industries agroalimentaires
camerounaises afin de permettre au Cameroun de réduire les importations agroalimentaires.