B o t a n i q u e Recherche et découverte de plantes à statut particulier sur le territoire de la Garnison Valcartier Louis-Marie Landry, Patrick Charbonneau, Caroline Dubé et Pierre Veillet Résumé Depuis l’adoption de la Loi sur les espèces en péril en 2002, le ministère de la Défense nationale (MDN) doit protéger et rétablir les populations d’espèces sauvages en péril sur son territoire. Pour le territoire de la Garnison Valcartier, près de Québec, aucun inventaire exhaustif d’espèces floristiques à statut particulier n’avait encore été fait. C’est pourquoi, en 2008 et 2009, le MDN a réalisé des inventaires pour déterminer s’il y a des espèces floristiques à statut particulier sur les terres qu’il administre, et ainsi s’orienter pour prendre les mesures nécessaires à la protection des habitats. Les inventaires ont été réalisés en période printanière, estivale précoce, estivale et estivale tardive. Quatre espèces floristiques à statut particulier y ont été identifiées, soit la dentaire à deux feuilles (Cardamine diphylla), la listère australe (Listera australis), la platanthère à gorge frangée (Platanthera blephariglottis var. blephariglottis) et la polygonelle articulée (Polygonella articulata). De ces quatre espèces, la polygonelle articulée représente la mention la plus inusitée. Cette découverte représente environ 17 % des individus répertoriés au Québec par le Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec. L’habitat de la polygonelle articulée est sablonneux, influencé par des phénomènes d’érosion ; les systèmes dunaires en sont l’exemple parfait. Sur la Garnison Valcartier, l’espèce a été trouvée en bordure d’un chemin de gravier et sur des dunes affectées par des manœuvres de véhicules militaires. La présence de ces quatre espèces floristiques à statut particulier a des implications au niveau de la gestion de ce territoire sous la responsabilité du MDN. Introduction En décembre 2002, la Loi sur les espèces en péril (LEP ; LRC, 2002, ch. 29) a reçu la sanction royale. Cette loi contraint les responsables de territoires domaniaux fédéraux à protéger et à rétablir les populations d’espèces sauvages en péril qui se trouvent sur leurs propriétés. Le ministère de la Défense nationale (MDN) doit respecter cette loi et désire également considérer les espèces identifiées dans la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (LEMV ; LRQ, c. E-12.01) du gouvernement du Québec. La terminologie de la loi fédérale fait référence aux espèces en péril, préoccupantes, en voie de disparition ou menacées de l’être. La terminologie de la loi provinciale diffère et fait mention d’espèces menacées, vulnérables ou susceptibles d’être ainsi désignées. Afin de faciliter la lecture, nous utilisons le terme « espèces à statut particulier » pour l’ensemble des termes utilisés dans les lois fédérale et provinciale. Pour le territoire de la Garnison Valcartier, près de la ville de Québec, aucun inventaire exhaustif d’espèces floristiques à statut particulier n’avait encore été fait. Il était donc difficile de savoir s’il s’y trouvait des espèces sauvages qui sont sous la protection des lois canadienne et québécoise. Les obligations du gestionnaire du MDN à l’égard de ces espèces sont : prévenir la disparition des espèces à statut particulier de son territoire ; établir un plan d’action pour protéger les habitats des espèces à statut particulier ; le cas échéant, rétablir les populations des espèces à statut particulier se trouvant sur son territoire. Dans ce contexte, le MDN souhaitait réaliser des inventaires permettant de déterminer s’il y a des espèces floristiques à statut particulier sur les terres qu’il administre afin de prendre, au besoin, les mesures nécessaires à leur conservation. L L L Louis-Marie Landry est botaniste-écologiste chez Dessau, Service gestion et études environnementales, bureau de Québec. [email protected] Patrick Charbonneau, M. Sc., est biologiste et responsable des protocoles et des inventaires chez Dessau, Service gestion et études environnementales, bureau de Québec. [email protected] Caroline Dubé est technicienne en biologie chez Dessau, Service gestion et études environnementales, bureau de Québec. [email protected] Pierre Veillet est adjoint à l’Officier d’environnement de la Garnison Valcartier au ministère de la Défense nationale. [email protected] Le naturaliste canadien, 135 no 1 hiver 2011 15 B o t a n i q u e Méthodologie Zone d’étude La zone d’étude est située sur la base des Forces armées canadiennes de Valcartier (Garnison Valcartier), à environ 25 km au nord-ouest du centre-ville de Québec. Les superficies inventoriées de la zone d’étude tiennent compte uniquement des zones d’entraînement sécuritaires et elles couvrent 163,3 km2 (figure 1). Le reste du territoire est considéré dangereux et l’accès y est strictement contrôlé en raison des risques associés à la présence potentielle d’explosifs ou munitions non explosés. Le secteur extrême sud du territoire du MDN est dédié à la recherche militaire et est sous la juridiction de Recherche et Développement pour la Défense Canada. Ce territoire n’a pas été considéré dans la présente étude. Figure 1. Localisation de la zone d’étude, territoire de la Garnison Valcatier, nord-ouest de la ville de Québec. Présélection des espèces et des habitats à inventorier Une présélection des espèces à statut particulier potentiellement présentes dans le secteur de Valcartier (espèces candidates) a d’abord été effectuée à partir d’une revue de la littérature, soit selon leurs occurrences à proximité de la Garnison, leur répartition connue et leurs habitats. Par la 16 LA SOCIÉTÉ PROVANCHER D’HISTOIRE NATURELLE DU CANADA suite, l’analyse des éléments responsables de la répartition des espèces végétales en fonction des gradients environnementaux (dépôts de surface, régime hydrique, peuplements forestiers, régime des perturbations, température, exposition au soleil et altitude) a permis de sélectionner les habitats correspondant aux préférences des espèces présélectionnées. Cette analyse a permis d’évaluer l’ensemble des habitats présents dans la zone d’étude et de sélectionner ceux ayant le meilleur potentiel pour favoriser les espèces à statut particulier sélectionnées. Cette analyse a été réalisée à l’aide d’un système d’information géographique (SIG ; ArcGIS 8.0, ESRI Canada Limited, Toronto, Canada), dont les intrants étaient les gradients environ­ne­ mentaux précités. Localisation des stations d’inventaire Notre analyse a permis de stratifier le territoire de la Garnison Valcartier en 14 types d’habitat dont le potentiel a été estimé en quatre niveaux, allant d’un potentiel élevé à un potentiel nul de présence d’espèces à statut particulier. À partir de ces informations, des polygones à inventorier ont été localisés selon les espèces potentiellement présentes et selon leurs habitats préférentiels. Ainsi, 33 polygones à potentiel élevé et 37 polygones à potentiel moyen et faible ont été localisés sur un plan d’inventaire couvrant la zone d’étude. Types d’inventaire En 2007, nous avons développé un protocole d’inventaire à partir d’aspects théoriques de base, tels que les types d’inventaire à préconiser pour atteindre les objectifs de l’étude, la phénologie, les prélèvements, etc. (Faessler, 1948 ; BraunBlanquet, 1965 ; Désy, 1967 ; Ceška et Roemer, 1971 ; MuëllerDombois et Ellenberg, 1974 ; Ceška, 1978 ; Barbour et collab., 1999 ; Roberts-Pichette et Gillespie, 1999 ; Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec [CDPNQ], 2004). La plupart des habitats présents sur le territoire de la Garnison Valcartier étant trop vastes pour faire l’objet d’inventaires exhaustifs, à l’exception des tourbières, l’inventaire a reposé sur un échantillonnage de ces habitats. Deux stratégies ont alors été établies selon la superficie des habitats à inventorier. Lorsque les habitats couvraient une superficie limitée (inférieure à 1 ha), une recherche systématique des superficies a été retenue, c’est-à-dire que des transects espacés de 10 m les uns des autres ont été réalisés de façon à couvrir la surface à inventorier dans son ensemble. La recherche systématique a été effectuée dans 33 polygones qui offraient un potentiel élevé de présence des espèces candidates. Lorsque les habitats couvraient des superficies importantes (supérieures à 1 ha), l’approche était d’inventorier des parcelles de 100 m2, espacées de 50 m (5 à 10 parcelles par polygone), à l’intérieur desquelles une recherche systématique a été faite. Les parcelles étaient localisées de façon à couvrir uniformément le polygone à inventorier. Cette approche visait à inventorier des aires à potentiel moyen ou faible de présence d’espèces candidates présélectionnées. Ces placettes-échantillons (parcelles) ont été localisées dans 37 polygones. B o t a n i q u e Périodes d’inventaire L’inventaire de chacune des placettes-échantillons a été réalisé durant quatre périodes d’inventaire réparties sur deux ans (2008 et 2009) afin de maximiser les chances de trouver les espèces recherchées en fonction du stade de développement le plus favorable à leur identification sur le terrain. Les inventaires ont donc été réalisés en période printanière, estivale précoce, estivale et estivale tardive. Taxonomie La taxonomie (noms communs et latins) utilisée dans le présent article suit celle de Brouillet et collab. (en prép.), utilisée par FloraQuebeca (2010), et celle du Système d’information taxonomique intégré (SITI, 2010). La listère australe (Listera australis Lindl., syn. : Ophrys australis (Lindl.) House) (SITI, 2010), est une orchidée de bog palustre et de bog boisé. Elle est souvent associée au mélèze laricin (Larix laricina), à l’andromède glauque (Andromeda polifolia var. glaucophylla), à la smilacine trifoliée (Maianthemum trifolium) et au kalmia à feuilles d’andromède (Kalmia polifolia) (Dignard et collab., 2008). Louis-Marie Landry Discussion Des 38 espèces candidates (tableau 1), seule­ ment deux espèces ont été découvertes sur le territoire de la Garnison Valcartier : la listère australe et la platanthère à gorge frangée. À cette liste s’ajoutent la polygonelle articulée qui n’avait pas été initialement identifiée comme ayant un potentiel de présence sur le territoire, ainsi que la dentaire à deux feuilles qui, de son côté, est protégée contre la récolte. Frédéric Coursol B A Louis-Marie Landry Espèces floristiques à statut particulier répertoriées Quatre espèces floristiques à statut particulier ont été identifiées sur le territoire de la Garnison Valcartier, soit la dentaire à deux feuilles (Cardamine diphylla), la listère australe (Listera australis), la platanthère à gorge frangée (Platanthera blephariglottis var. blephariglottis) et la polygonelle articulée (Polygonella articulata) (tableau 2, figures 2 et 3). Les localisations de la figure 3 ne concernent que les espèces menacées ou susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables et non l’espèce vulnérable à la récolte commerciale (tableau 2). Des spécimens de polygonelle articulée ont été récoltés et déposés à l’herbier LouisMarie de l’Université Laval. Listère australe Louis-Marie Landry Résultats Espèces candidates La présélection des espèces à statut particulier a conduit à l’élaboration d’un plan d’échantillonnage basé sur le potentiel de retrouver ces espèces en fonction de leur habitat préférentiel. Nous avons retenu 38 espèces candidates (tableau 1). Dentaria incisa Small) (SITI, 2010) ont été observés à un même endroit, soit près du lac à la Voile, situé à l’extrême nord-ouest de la zone d’étude (non localisé précisément sur la figure 1). La présence de cette espèce est généralement associée aux érablières d’érable à sucre riches en humus et plus ou moins humides (Sabourin, 2009). La dentaire à deux feuilles est désignée espèce vulnérable au Québec depuis 2005 (CDPNQ, 2005). Elle est protégée en vertu de la LEMV. Toutefois, les interdictions touchant cette espèce se limitent à la récolte de plus de cinq spécimens entiers ou parties souterraines en milieu naturel et à la vente de tout spécimen (article 5 du Règlement sur les espèces floristiques menacées ou vulnérables et leurs habitats [RRQ, c. E-12.01, r.0.4]). Espèces floristiques à statut particulier répertoriées Dentaire à deux feuilles Près d’une douzaine d’individus de dentaire à deux feuilles (Cardamine diphylla (Michx.) Wood, syn. : cardamine carcajou, Dentaria diphylla Michx., C D Figure 2. A) Dentaire à deux feuilles. B) Listère australe. C) Platanthère à gorge frangée, variété à gorge frangée. D) Polygonelle articulée. Le naturaliste canadien, 135 no 1 hiver 2011 17 B o t a n i q u e Tableau 1. Liste des espèces floristiques à statut particulier susceptibles de se retrouver sur le territoire de la Garnison Valcartier. Nom français Adlumie fongueuse Ail des bois Nom latin Statut de protection de l’espèce Provincial1 Fédéral2 Susceptible d’être désignée – Vulnérable – Période de floraison3 Adlumia fungosa Estivale Allium tricoccum var. Printanière tricoccum Arabette à fruits réfléchis Boechera retrofracta Susceptible d’être désignée – Estivale précoce (= Arabis holboelii var. retrofracta) Aréthuse bulbeuse Arethusa bulbosa Susceptible d’être désignée – Estivale précoce Arisème dragon Arisaema dracontium Menacée Préoccupante Estivale précoce Estivale Arnica à aigrette brune Arnica lanceolata ssp. Vulnérable Candidate4 lanceolata Aster à feuilles de linaire Ionactis linariifolia Vulnérable Candidate Estivale tardive (= I. linariifolius) Aubépine de Brainerd Crataegus brainerdii Susceptible d’être désignée – Printanière Botryche pâle Botrychium pallidum Susceptible d’être désignée Candidate Estivale précoce Calypso bulbeux Calypso bulbosa var. Susceptible d’être désignée – Printanière americana Carex argenté Carex argyrantha Susceptible d’être désignée – Estivale Carex de Mühlenberg Carex muehlenbergii var. Susceptible d’être désignée – Estivale muehlenbergii Carex folliculé Carex folliculata Susceptible d’être désignée – Estivale Cornifle échinée Ceratophyllum echinatum Susceptible d’être désignée – Estivale Dentaire laciniée Cardamine concatenata Susceptible d’être désignée – Printanière Droséra à feuilles linéaires Drosera linearis Susceptible d’être désignée – Estivale Dryoptère de Clinton Dryopteris clintoniana Susceptible d’être désignée – Estivale Élyme des rivages Elymus riparius Susceptible d’être désignée – Estivale Gaillet fausse-circée Galium circaezans Susceptible d’être désignée – Estivale Ginseng à cinq folioles Panax quinquefolius Menacée En voie de disparition Estivale Goodyérie pubescente Goodyera pubescens Susceptible d’être désignée – Toutes Isoète de Tuckerman Isoetes tuckermanii Susceptible d’être désignée – Estivale Listère australe Listera australis Menacée Candidate Printanière Myriophylle menu Myriophyllum humile Susceptible d’être désignée – Estivale Orchis brillant Galearis spectabilis Susceptible d’être désignée – Printanière Platanthère à gorge frangée Platanthera blephariglottis Susceptible d’être désignée – Estivale précoce var. blephariglottis Platanthère à grandes Platanthera macrophylla Susceptible d’être désignée – Estivale précoce feuilles Platanthère petite-herbe Platanthera flava var. Susceptible d’être désignée – Estivale précoce herbiola Proserpinie des marais Proserpinaca palustris Susceptible d’être désignée – Estivale Scirpe de Torrey Schoenoplectus torreyi Susceptible d’être désignée – Estivale Sélaginelle cachée Selaginella eclipes Susceptible d’être désignée – Estivale Spiranthe lustrée Spiranthes lucida Susceptible d’être désignée – Estivale précoce Strophostyle ocracé Strophostyles helvola Susceptible d’être désignée – Estivale Trichophore de Clinton Trichophorum clintonii Susceptible d’être désignée – Estivale précoce Utriculaire à bosse Utricularia gibba Susceptible d’être désignée – Estivale tardive Utriculaire à scapes Utricularia geminiscapa Susceptible d’être désignée – Estivale tardive géminés Utriculaire résupinée Utricularia resupinata Susceptible d’être désignée – Estivale tardive Woodwardie de Virginie Woodwardia virginica Susceptible d’être désignée – Estivale 1. Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec (MDDEP, 2010) et Arrêté ministériel concernant la publication d’une liste d’espèces de la flore vasculaire menacées ou vulnérables susceptibles d’être ainsi désignées et concernant la publication d’une liste des espèces de la faune menacées ou vulnérables susceptibles d’être ainsi désignées (RRQ, c. E-12.01, r.1). 2. Gouvernement du Canada (2007). 3. CDPNQ (2008a). 4. Espèce nécessitant une évaluation pour déterminer son statut de protection. 18 LA SOCIÉTÉ PROVANCHER D’HISTOIRE NATURELLE DU CANADA B o t a n i q u e Tableau 2. Espèces floristiques à statut particulier recensées sur le territoire de la Garnison Valcartier, 2008-2009. Nom commun Nom latin Habitat où l’espèce a été observée Forêt de feuillus Tourbière Tourbière Statut de protection Fédéral2 Provincial1 3 Vulnérable Aucun Menacée Aucun, espèce candidate4 Susceptible d’être désignée Aucun Dentaire à deux feuilles Cardamine diphylla Listère australe Listera australis Platanthère à gorge frangée Platanthera blephariglottis var. blephariglottis Polygonelle articulée Polygonella articulata Dunes et sable exposé Susceptible d’être désignée Aucun 1. Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec (MDDEP, 2010) et Arrêté ministériel concernant la publication d’une liste d’espèces de la flore vasculaire menacées ou vulnérables susceptibles d’être ainsi désignées et concernant la publication d’une liste des espèces de la faune menacées ou vulnérables susceptibles d’être ainsi désignées (RRQ, c. E-12.01, r.1). 2. Gouvernement du Canada (2007). 3. Cette espèce est désignée vulnérable à la récolte commerciale. Les interdictions générales prévues à l’article 16 de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (LRQ, c. E-12.01) ne s’appliquent pas de façon intégrale. Des précisions sont apportées à l’article 5 du Règlement sur les espèces floristiques menacées ou vulnérables et leurs habitats (RRQ, c. E-12.01, r.0.4). La mise en place de mesures d’atténuation à leur égard dans les projets de développement ou d’aménagement est facultative (CDPNQ, 2008b). 4. Espèce nécessitant une évaluation pour déterminer son statut de protection. Figure 3. Localisation des espèces floristiques à statut particulier sur le territoire de la Garnison Valcartier. La listère australe est sur la liste des espèces menacées au Québec (MDDEP, 2010). Possédant un rang S2, cette espèce est en déclin (CDPNQ, 2008b). Le niveau S (subnational) exprime la priorité de conservation pour l’espèce au Québec et les cotes S1 à S5 la priorité de conservation en ordre décroissant. La priorité est déterminée en fonction de l’importance relative de l’espèce présente d’après sa fréquence et son abondance (Labrecque et Lavoie, 2002), les éléments cotés S1, S2 et S3 étant considérés précaires. Il y avait, au moment de l’étude, un total de 26 occur­ rences de la listère australe dans la province de Québec, dont deux étaient disparues (Dignard et collab, 2008). La mention la plus nordique se situe au Saguenay–Lac-Saint-Jean, à la limite nord de la réserve faunique des Laurentides (Desmeules, 2002). Plus de la moitié de ces populations comptait moins de 100 individus. Au total, 3 000 individus ont été dénombrés dans les tourbières québécoises. Lors de notre inventaire estival précoce, seulement 20 individus de cette espèce ont été identifiés dans une tourbière située dans le secteur administratif de la Garnison (figure 3). Platanthère à gorge frangée La platanthère à gorge frangée (Platanthera blepha­ riglottis var. blephariglottis (Willd.) Lindl., syn. : Habenaria blephariglottis (Willd.) Hook., Blephariglotis blephariglottis (Willd.) Rydb.) (SITI, 2010) est une orchidée de bog palustre Le naturaliste canadien, 135 no 1 hiver 2011 19 Louis-Marie Landry, Dessau et de fen palustre. Elle est susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable au Québec. On lui a attribué un rang S3 et elle est identifiée comme étant en déclin (CDPNQ, 2008b). Les résultats de la revue de la littérature disponible au MDN ainsi que les inventaires effectués en 2008 et 2009 cumulent quatre mentions de cette espèce sur le territoire de la Garnison Valcartier (secteur administratif ; figure 3). En effet, selon des inventaires réalisés en 1999, cette espèce a été observée dans trois tourbières du secteur administratif de la Garnison. De plus, elle a aussi été trouvée dans une tourbière localisée dans une zone dangereuse (mention la plus à l’ouest sur la figure 3). Enfin, nos inventaires ont permis d’observer B A la platanthère à gorge frangée dans la tourbière principale du secteur administratif située au centre Figure 4. Habitats de la polygonelle articulée sur le territoire de la Garnison Valcartier. A) Dunes de sable perturbées par des véhicules de la figure 3. Selon nos observations sur le terrain, militaires. B) Bord du chemin Bouchard. nous estimons cette population à plusieurs dizaines de milliers d’individus. Une seconde population a été 1 est historique (non observée au cours de 20 dernières observée dans un secteur tourbeux au pourtour du lac Rond années) et 5 mentions restent à qualifier (bonne, passable, (localisé au nord de la figure 3). Nous l’estimons à près d’une faible, historique, etc.). centaine d’individus. La polygonelle articulée est une héliophile stricte (qui Polygonelle articulée se développe dans des habitats ensoleillés) et xérophile (habitat La polygonelle articulée (P. articulata (L.) Meisn., syn. : sec ; CDPNQ, 2008b et 2010). Dans les milieux naturels du Delopyrum articulatum (L.) Small, Polygonum articulatum Québec et de l’Ontario, l’habitat de la polygonelle articulée L.) (SITI, 2010) est une herbacée annuelle de la famille des comprend principalement les milieux ouverts, notamment les Polygonacées qui se rencontre dans des habitats terrestres rivages sablonneux et les dunes de sable (CDPNQ, 2008b et sablonneux (Lewis, 1991). Elle est présentement sur la liste des 2010 ; Oldham et Brinke, 2009 ; figure 4A). Dans les milieux espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables anthropiques de ces deux mêmes provinces, son habitat est au Québec, possède un rang S2 et les populations sont typiquement associé aux bordures de voies de transport considérées stables (CDPNQ, 2008b). La polygonelle articulée (chemins, remblais, routes, voies ferrées ; figure 4B) (Oldham et n’a aucun statut au Canada (Gouvernement du Canada, 2007 ; Brinke, 2009 ; CDPNQ, 2010). Les perturbations anthropiques tableau 2). Par comparaison, aux États-Unis, elle est désignée qui ressemblent aux perturbations naturelles (p. ex. : les feux rare en Indiana et en danger en Iowa et en Pennsylvanie de forêt) augmentent le taux de survie des espèces associées (United States Department of Agriculture – Natural Resources et adaptées aux perturbations naturelles, notamment la polygonelle articulée (Bowles et collab., 1990). Les habitats Conservation Service, 2010). Lors de nos inventaires, une population de polygonelle décrits par le CDPNQ sont comparables aux habitats décrits articulée a été observée dans une dune de sable située le long du dans les flores classiques, par exemple Britton et Brown (1913), chemin Bouchard (figure 3). Nous avons estimé cette population incluant, entres autres, les sables des rivages de mers, de lacs et par extrapolation à plus de 10 000 individus. Selon les données de rivière, les systèmes dunaires à l’abri des sels marins, les sols actuelles, sa localisation serait la plus à l’est de la province sablonneux le long de la côte est américaine, les corridors de de Québec. De plus, elle représente un fort pourcentage des transport et les zones de déblais (Lewis, 1991 ; Flora of North America Editioral Committee [FNA], 1993 ; Iverson et collab., individus répertoriés à ce jour au Québec (environ 17 %). À la suite de cette découverte, une recherche systématique 1999 ; Holst et collab., 2003 ; Northern Ontario Plant Database, a été menée dans un rayon de 2 km en périphérie de l’occurrence 2010). Les habitats favorables à la polygonelle articulée sont de la polygonelle articulée, mais aucune autre population n’a été typiquement sablonneux et ouverts, suggérant que cette espèce est peu compétitive (Lewis, 1991). Le Robert W. Freckmann découverte. Herbarium (2009) de l’Université du Wisconsin, quant à lui, La polygonelle articulée : précise que la polygonelle articulée croît dans les sols secs, une observation particulière sablonneux et acides. Les références consultées pointent toutes Habitat et répartition vers les mêmes types d’habitat : les sols sablonneux ouverts influencés par des phénomènes d’érosion (hydrique ou éolien). Selon les données obtenues du CDPNQ (2010), Au Québec, la polygonelle articulée possède une 22 occur­rences de la polygonelle articulée étaient documentées répartition périphérique nord (CDPNQ, 2008b ; figure 5). au Québec au moment de l’étude. La qualité de ces 22 mentions Elle est présente dans cinq régions administratives du Québec est variable : 4 sont bonnes, 10 sont passables, 2 sont faibles, 20 LA SOCIÉTÉ PROVANCHER D’HISTOIRE NATURELLE DU CANADA Louis-Marie Landry, Dessau B o t a n i q u e B o t a n i q u e Figure 5. Répartition de la polygonelle articulée au Québec et dans l’est de l’Ontario. (Saguenay–Lac-Saint-Jean, Mauricie, Outaouais, AbitibiTémiscamingue et Capitale-Nationale) ainsi que dans quatre des provinces naturelles (Basses-terres du Saint-Laurent, Laurentides méridionales, Laurentides centrales et Bassesterres de l’Abitibi et de la Baie James) (CDPNQ, 2008b). La figure 5 montre les occurrences de la polygonelle articulée au Québec et dans l’est de l’Ontario selon les données obtenues du CDPNQ et du Natural Heritage Information Center (NHIC). L’espèce est également présente sur l’Île-du-PrinceÉdouard et dans 20 États américains, du Maine à la Floride (Horton, 1963 ; FNA, 1993). La consultation du Centre de données sur la conservation du Canada atlantique (2006) révèle qu’elle serait introduite au Nouveau-Brunswick. Goltz (2002) précise que, dans cette province, la polygonelle articulée continue à se répandre le long de l’autoroute transcanadienne (Autoroute 1). Hypothèses de dispersion Dynamique des populations au Québec La dynamique des populations de la polygonelle articulée peut être conceptualisée par trois conditions essen­ tielles de base : la présence d’une source de semences, un vecteur de transport et un milieu récepteur favorable à l’implantation de l’espèce. En milieu naturel, les minuscules achaines de la polygonelle articulée, étroitement ovoïdes-pyramidaux et pointus (Britton et Brown, 1913), de la grosseur d’un grain de sable, sont principalement transportés par le vent (Lewis, 1991). Ce dernier déplace le sable des dunes, formant et déformant ces dernières, et emporte les achaines qui sont constamment enterrés, déterrés et redistribués (Petru et Menges, 2004) jusqu’à la rencontre des conditions favorables à la germination des graines. En milieu anthropique, les travaux de construction et d’entretien des corridors de transport permettent de créer et de maintenir des habitats sablonneux avec une faible compétition interspécifique. La manipulation du sable, par l’entremise des travaux d’excavation, de déblai, de transport, de remblai et de nivellement des chaussées créent des conditions analogues aux dynamiques et processus naturels de création et de maintien des habitats sablonneux ouverts. Par ailleurs, l’érosion des bordures de route contribue aussi à créer des habitats propices à l’implantation de la polygonelle articulée. La répartition de certaines espèces végétales est lar­ ge­m ent influencée par les corridors de transport (p. ex. : Ercelawn, 1999 ; Maheu-Giroux et de Blois, 2007 ; Lavoie, 2008 ; Jodoin et collab., 2009). Entres autres, l’épandage de sable et gravier sur les routes en période hivernale contribue à distribuer les semences de polygonelle articulée provenant de certaines sablières. En Ontario, la polygonelle articulée se rencontre parfois dans des sablières (M.J. Oldham, NHIC, comm. pers.). Ces sablières servent alors de source de semences et les camions d’épandage deviennent ainsi des vecteurs pour distribuer les fruits le long des habitats récepteurs, soit les bordures de route. Les semences peuvent aussi voyager par leur adhésion à certaines surfaces, tel le dessous des automobiles ou les semelles de chaussures (Polster et Landry, 1993). Au Québec, les chemins de sable et de gravier ainsi que les remblais de sable des chemins de fer contribueraient à la création d’habitats favorables à la polygonelle articulée. Les activités humaines créeraient ainsi des habitats à des endroits qui seraient autrement recouverts d’une dense végétation peu favorable à l’établissement de cette espèce. Considérations historiques et récentes pour l’occurrence de Valcartier La polygonelle articulée fait partie de la florule de l’Ottawa, comprenant une remarquable individualité attribuable à des migrations provenant des Grands Lacs et datant probablement du début des temps post-glaciaires, soit à la période Champlain (Marie-Victorin, 2002). Dans le contexte du déplacement des fruits de la polygonelle articulée par le biais de véhicules ou de personnes, il est fort possible que certaines des occurrences isolées et éloignées (figure 5) proviennent de populations localisées plus au sud, en particulier si ces populations se trouvaient à proximité d’emprises de chemin de fer. Dans le cas de Valcartier, la présence d’un ancien chemin de fer sur bois (The Quebec & Gosford Wooden Railway, inauguré en 1870), adjacent à la Garnison (Linteau et collab., 1989), maintenant transformé en piste cyclable, aurait peutêtre été un vecteur de distribution des semences de polygonelle articulée. Cette espèce a d’ailleurs été récemment trouvée à six autres endroits le long de cette ancienne ligne de chemin de fer, soit à 6 km, 13 km, 19 km, 23 km, 25 km et à 28 km à l’ouest de la Garnison (L.-M. Landry, obs. pers., juillet 2002 et juillet 2010 ; figure 5), ce qui semble soutenir l’hypothèse de ce vecteur de transport. Un autre vecteur possible des fruits de la polygonelle articulée pourrait aussi être les véhicules militaires qui sont déplacés entre les différentes bases militaires Le naturaliste canadien, 135 no 1 hiver 2011 21 B o t a n i q u e canadiennes. Ainsi, des véhicules en provenance de la base de Petawawa, située en Ontario (figure 5), vers la Garnison Valcartier pourraient également expliquer la présence de la polygonelle articulée sur le territoire étudié. Des études génétiques permettraient de tester ces hypothèses. Gestion des espèces floristiques à statut particulier sur le territoire du MDN Le respect de la LEP implique des contraintes de gestion du territoire et la mise en place de stratégies de conservation qui compliquent l’utilisation d’un territoire dédié à l’entraînement militaire. La découverte d’espèces à statut particulier sur certains sites ayant des vocations militaires, comme le lac Rond, peut impliquer une modification des usages à ces endroits. En effet, les gestionnaires des troupes terrestres utilisent ce lac pour les manœuvres aquatiques des véhicules militaires amphibies le long d’un trajet d’entraînement. La découverte d’une population de platanthère à gorge frangée pourrait forcer le gestionnaire des lieux à mettre en place des mesures d’atténuation supplémentaires afin de préserver cette population. La platanthère à gorge frangée est toutefois considérée comme « espèce susceptible d’être désignée me­na­ cée ou vulnérable » et n’est donc pas encore désignée en vertu de la LEMV, et par conséquent non protégée par la LEP. Le gestionnaire n’est donc pas obligé d’intervenir pour la protection de cette plante au lac Rond. La listère australe, quant à elle, maintenant désignée menacée en vertu de la LEMV, est protégée par la LEP. Toute­ fois, à l’heure actuelle, le site où se trouvent les mentions de l’espèce (figure 3) n’est pas menacé par des activités militaires. Advenant une modification de l’utilisation du site, il faudra démontrer que l’activité prévue peut endommager ou détruire la résidence de l’espèce avant d’exiger des mesures de conservation en vertu de la LEP. Afin d’optimiser la gestion du territoire dans le contexte de la conservation des espèces à statut particulier, il importe de bien comprendre leur écologie. Les connaissances de l’écologie de la polygonelle articulée révèlent que, parmi les conditions essentielles à sa survie, son habitat doit être sablonneux, demeurer ouvert et libre d’une compétition interspécifique intense. Dans le contexte de la présence de la polygonelle articulée à la Garnison Valcartier, l’application de ces connaissances signifie qu’il est nécessaire de maintenir des perturbations du couvert végétal à une fréquence et une intensité suffisantes pour conserver les conditions écologiques comparables aux premiers stades de succession végétale, soit par le maintien d’un terrain sablonneux avec peu de végétation. La planification d’un régime de perturbations toutefois res­ treint en dehors des phases végétative et reproductive de l’espèce, serait favorable à sa conservation. 22 LA SOCIÉTÉ PROVANCHER D’HISTOIRE NATURELLE DU CANADA Conclusion Quatre espèces végétales à statut particulier ont été recensées sur le territoire de la Garnison Valcartier. La polygonelle articulée est une nouvelle espèce pour le territoire et représente la mention la plus à l’est du Québec. Il est probable que cette nouvelle occurrence soit le fruit d’une introduction liée aux activités anthropiques historiques et actuelles. Des mesures préventives devront être mises en œuvre par les gestionnaires de la Garnison Valcartier pour contenir la propagation des espèces floristiques sur son territoire et à l’extérieur de ce dernier. Ces mesures visent non seulement les espèces exotiques envahissantes, mais également l’introduction d’espèces non indigènes au site, comme c’est probablement le cas de la polygonelle articulée. Remerciements Les auteurs tiennent à remercier le ministère de la Défense nationale qui a donné son autorisation pour la publication des résultats de l’étude. Nous remercions Maryse Cloutier pour sa contribution aux travaux de terrain. Nous remercions Vincent Piché du MDDEP qui a fourni les données relatives aux occurrences de la polygonelle articulée au Québec et l’autorisation de les publier. Nous sommes également reconnaissants envers Michael J. Oldham et William J. Crins du ministère des Ressources naturelles de l’Ontario, pour nous avoir fourni les données du NHIC ainsi que leurs bases de données personnelles sur les occurrences de la polygonelle articulée en Ontario. Nous tenons à remercier Frédéric Coursol pour la photographie de la listère australe, Johanne Boulanger et Karine Fortier pour la production des cartes, et Nathalie Loubier pour la révision du texte. Enfin, nous remercions Michel Crête et Robert Gauthier pour les commentaires judicieux apportés au manuscrit. Références Barbour, M.G., J.H. Burk et W.D. Pitts, 1999. Terrestrial plant ecology, 3e édition. Addison Wesley Canada, Toronto, 634 p. Bowles, M.L., M.M. Demauro, N. Pavlwic et R.D. Hiebert, 1990. 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