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Revue de l'habitat n°03 2009

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LA REVUE DE L HABITAT - N 03 - Mars 2009
ACTUALITÉS
FOCUS
Visites d'inspection
Sur le
de travail de
terrain… et
M. Noureddine Moussa
Relogement des sinistrés
des inondations de Ghardaia
Pari tenu
LA REVUE
DE L’HABITAT
Revue d’information du
Ministère de l’Habitat
et de l’Urbanisme
N°03 - Mars 2009
DOSSIER
Habitat et Urbanisme
10
ans
de réalisations
Les raisons
de l’espoir
P
endant longtemps, l'accès au logement a relevé du rêve
impossible à concrétiser. La crise du logement a été des
années durant le souci majeur qui a hanté le quotidien de
millions d’Algériens. Il faut rendre justice ici au chef de l’Etat,
le Président Abdelaziz Bouteflika d’avoir répondu aux appels
de détresse de larges franges de la population, notamment les
plus démunies dès 1999, en inscrivant le logement comme
une priorité dans son programme d’action. Les chiffres sont
édifiants. Durant la période 1999-2003, ce sont près de
536 000 logements relevant des différents programmes (public
locatif, habitat rural, logement social participatif) qui ont été
livrés. Cet effort a connu, dans une seconde étape, une impulsion décisive à l’occasion du quinquennal 2005-2009 avec le
programme d’un million de logements lancé à l’initiative du
chef de l’Etat.
Au total, au cours de la décennie écoulée, ce sont plus de
1,5 million de logements qui ont été livrés permettant ainsi à
plus de 8 millions de citoyens de bénificier de conditions d’habitat en rapport avec leurs attentes. L’enveloppe financière
mobilisée pour la réalisation des différents programmes est de
l’ordre de 1 700 milliards de DA.
Cet engagement financier de l’Etat en faveur du secteur de
l’habitat a, il faut le rappeler ici, une portée éminemment
sociale puisque ce sont les segments du logement public locatif et de l’habitat rural qui bénéficient de la part du lion avec
près de 75% des concours destinés à l’accès au logement pour
les populations fragiles, disposant de faibles revenus.
Sur un autre registre, il faut aussi relever que, outre un
accroissement significatif de la cadence de production de logements, le secteur de l’habitat s’est attelé tout au long des dix
dernières années à agir en vue de diversifier l’offre de logement. En plus du soutien accordé au logement social et rural,
l’aide de l’Etat a été élargie à d’autres populations disposant de
revenus intermédiaires qui peuvent désormais accéder au logement selon diverses formules telles que le logement social participatif (LSP) et la location-vente.
Il faut rappeler, également ici, que sur décision du chef de
l’Etat, le niveau de l’aide de l’Etat, pour acquérir ou construire
un logement, a été revu à la hausse en 2008 pour passer d’un
montant maximum de 500 000 DA à un montant uniforme de
700 000 DA.
Convaincu que l’essor d’un nouvel habitat, moderne, viable,
où le citoyen algérien pourra jouir d’un cadre de vie agréable,
ne se limite pas à la seule dimension financière ; une mise à
jour du dispositif législatif et réglementaire encadrant l’acte de
bâtir a été engagée par les pouvoirs publics en vue de promouvoir un cadre bâti esthétique et harmonieusement aménagé.
L’ÉDITORIAL
Ainsi, la récente loi n° 08-15 du 20 juillet 2008 a fixé les principes d’édification des constructions et de leur mise en exploitation, et les modalités de mise en conformité des constructions existantes dans le but de mettre un terme à l’état de nonachèvement qui défigure nos villes et agglomérations algériennes.
Le souci de redonner un visage radieux à nos villes et villages
a conduit également au lancement d’un vaste programme
d’amélioration urbaine. Ce programme mobilise des montants
financiers considérables : près de 300 milliards de dinars bénéficient à 13 274 sites où résident près de 18 millions d’habitants.
L’objectif est d’améliorer le cadre bâti et l’ensemble des commodités en matière d’AEP, d’assainissement, d’éclairage
public, de gaz, de voirie et d’aménagement des espaces
publics. en outre, les programmes futurs permetteront de résorber tous les déficits en matière de viabilité.
Dans le même sens, la volonté de s’attaquer progressivement,
mais de manière résolue, à l’éradication de l’habitat précaire a
été une des actions prioritaires des pouvoirs publics au cours
des dix dernières années. A partir de 2007, un programme de
résorption progressive a été mis en place, portant sur la réalisation de près de 280 000 logements sociaux.
Cet effort visant à rattraper les retards accumulés dans le passé
sera également au cœur des défis du prochain quinquennat.
Dans son discours de candidature, le Président Abdelaziz
Bouteflika a pris l’engagement ferme que “ l'Etat mobilisera
encore plus intensément ses ressources au service du développement du pays. (...) Nous poursuivrons nos efforts pour faire
reculer ou même éradiquer la crise du logement tout en renforçant, par des incitations diverses, le développement de la
promotion immobilière et les capacités des citoyens à accéder
à la propriété de leur propre demeure."
Parmi les nombreux objectifs qui seront assignés pour la
période 2010-2014, le chef de l’Etat a annoncé la réalisation de
plus d'un million de nouveaux logements au bénéfice de la
population. Un nouveau défi qui mérite d’être soutenu par tous.
M. Noureddine Moussa,
Ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•3
S
ommaire
LA REVUE DE L’HABITAT
N°03 - Mars 2009
LA REVUE DE L’HABITAT
N°03 - Mars 2009
La Revue de l’Habitat
Revue d’information du Ministère
de l’Habitat et de l’Urbanisme
Direction de la Planification
et de la Coopération
135, rue Didouche-Mourad 16000 ALGER
Tél. : +213 (0) 21 74 07 22
Fax : +213 (0) 21 74 63 94
http//www.mhu.gov.dz
Email : [email protected]
Monsieur le Ministre
de l’Habitat et de l’Urbanisme
Président de la publication
Dr Ahmed Nasri
Directeur de la publication
NewWave Communication
Conception-réalisation
3
6
L’ÉDITORIAL
Les raisons de l’espoir
Par : M. NOUREDDINE MOUSSA, MINISTRE DE L’HABITAT ET DE L’URBANISME
ACTUALITÉS
• Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme
réunit les DG des OPGI et les DLEP
• Réunion avec les présidents
des CA et les DG des OPGI
• Réunion avec les EPE/SPA
du secteur de l'habitat
• La loi concernant la mise en conformité
des constructions bientôt en vigueur
• Installation du Conseil national des architectes
• Le ministère de l’Habitat se dote d’un SIG
Sur le terrain…
Visites d'inspection et de travail
de M. Noureddine Moussa
19
FOCUS
Relogement des sinistrés des
inondations de Ghardaia :
Pari tenu
23
48
Foires & salons
12e Salon international
Batimatec
COOPERATION
•••Rencontres & entretiens
56
PAROLES D’EXPERT
•Prévention des risques majeurs
59
PROFIL D’ENTREPRISE
•Entretien avec Mme KACER Aïcha,
présidente-directrice générale
du Cneru. «Cinq décennies
OSSIER
27 D
Habitat et Urbanisme
au service de la ville»
51
GRANDS PROJETS
Aïn-Témouchent, la ville
nouvelle Colonel-Othmane
10
ans
de réalisations
28•PROGRAMME ET ACTION DU PRÉSIDENT ABDELAZIZ
BOUTEFLIKA : Le logement, un axe prioritaire
32• RÉALISATION DE LOGEMENTS
Un vif accroissement de la production
34• RÉALISATION D’ÉQUIPEMENTS PUBLICS
Des livraisons en forte hausse
36• FINANCEMENT DU LOGEMENT
Un effort financier massif de l’Etat
38• RENFORCEMENT DU DISPOSITIF LÉGISLATIF ET RÉGLEMENTAIRE
Pour un urbanisme rénové et amélioré
40• AMÉLIORATION URBAINE
Un programme de 300 milliards de dinars
41• HABITAT PRÉCAIRE
Un programme d’éradication progressive
42• ARCHITECTURE
Le souci de la qualité
44• NEPAD, HABITAT ET GOUVERNANCE
Le bon choix
45• L'HABITAT À TRAVERS LE RGPH 2008
Une forte progression du parc de logements
ACTUALITES
“2009,une année
Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme
réunit les DG des OPGI et les DLEP
charnière”
L'évaluation de l'état de mise en œuvre des programmes de l'habitat était à l'ordre du jour de la réunion présidée par M. Noureddine Moussa, le 10 janvier 2009,au siège de son département ministériel.
Cette réunion a regroupé les directeurs généraux des OPGI, en charge de la maîtrise d'ouvrage déléguée
des programmes de logements publics locatifs et intervenant également en qualité de promoteurs pour
une partie des programmes LSP, ainsi que les DLEP chargés de la mise en œuvre des programmes LSP
et de l'habitat rural.
6•
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
ACTUALITES
Le ministre soulignera, à ce titre, la
nécessité d'assainir les relations entre
les maîtres d'ouvrage et les opérateurs,
lesquelles doivent être «bâties sur la
confiance».
Sur un autre registre, le premier responsable du secteur a mis l'accent sur
le respect des délais de construction
des infrastructures relevant des secteurs de l'éducation et de l'enseignement supérieur, de par leur caractère
prioritaire, tout en veillant sur l'aspect
architectural des équipements publics.
Chiffres clés
C
ette rencontre a été l'occasion
pour le ministre de donner les
orientations nécessaires au
respect des échéanciers de livraison
des programmes en cours de réalisation.
Sur le million de logements inscrits
dans le cadre du programme présidentiel, 827 565 unités, tous segments
confondus, ont fait l'objet de livraison,
dont 220 843 au titre de l'année 2008,
alors que 537 367 autres sont en cours
de réalisation. Par ailleurs, pour l'année
2009, il est prévu, en matière d'objectif, la livraison de 275 504 logements.
Le ministre de l'Habitat et de
l'Urbanisme, qui a avancé ces chiffres,
a qualifié ces résultats «d'encourageants».
Une performance obtenue, a affirmé
M. Noureddine Moussa, grâce à la
mobilisation des cadres du secteur qui
ont déployé tous les moyens pour respecter les délais impartis. Dans son
exposé relatif à l'évaluation du quinquennal devant être clôturé en septembre de l'année en cours selon les instructions du chef du gouvernement, le
ministre fera état d'une amélioration
notable de la qualité des programmes
conséquemment à la prise de
conscience des cadres de l'habitat et de
l'urbanisme, mais aussi aux diverses
résolutions prises par le gouvernement
en matière de révision de certaines dispositions des cahiers des charges. Ces
mesures adossées à l'instruction de
juillet 2007 émanant du gouvernement, relatives à l'amélioration du
cadre bâti, ont contribué à rétablir la
confiance entre l'Etat et les opérateurs,
affirmera M. Noureddine Moussa.
Au regard des délais de clôture du
programme quinquennal, le ministre
exhortera les cadres de son secteur à
suivre la même cadence qui a prévalu
en 2008, pour être au rendez-vous en
insistant sur le fait que «c'est une
année charnière qui exige la mobilisation de tous les acteurs et moyens».
• 827 565 logements ont été réalisés
dans le cadre du programme
quinquennal, soit un taux de
réalisation estimé à 83%.
• 537 367 logements en cours de
réalisation recensés à la fin de l'année
2008, dont 212 816 connaissent un
taux d'avancement appréciable
(plus de 30%).
• 275 504 logements devront être
livrés à la fin 2009, dont 120 000
au courant du premier semestre.
• L'année 2009 verra le lancement
de 224 020 logements, soit 77 209
(1er trimestre), 86 275 (2e trimestre)
et 27 182 logements au 4e trimestre.
• Le programme quinquennal a
consommé 134,5 milliards de dinars
n'incluant pas les affectations au titre
des plans d'amélioration urbains.
M. Noureddine Moussa, a souligné la nécessité d'assainir
les relations entre les maîtres d'ouvrage et les opérateurs.
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•7
ACTUALITES
Réunion avec les présidents
des CA et les DG des OPGI
Mieux encadrer
l'activité immobilière
Au cours d'une réunion tenue
le 9 février dernier, avec les présidents des conseils d'administration et les directeurs généraux des Offices de promotion
et de gestion immobilière
(OPGI),M.Noureddine
Moussa a abordé la problématique liée à la gestion immobilière qui relève des missions des
OPGI. Une révision du cadre
juridique mis en place par le
décret législatif n° 93-03 est en
cours en vue d'introduire plus
de souplesse dans la gestion du
patrimoine immobilier.
U
ne évaluation du cadre juridique de 1993, à l'occasion du
séminaire international sur la
gestion immobilière avec la contribution d'experts internationaux, a permis de cerner les faiblesses et limites
de ce texte, a affirmé le ministre.
8•
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
Pour M. Noureddine Moussa, les
conclusions de ce séminaire sont la
référence pour les nouveaux mécanismes appelés à contribuer à une
meilleure maîtrise de la gestion
immobilière. Le dispositif en cours
d'élaboration vise, notamment une
meilleure organisation des activités
de la promotion et de la gestion
immobilière par l'institution de nouveaux mécanismes qui permettront,
d'une part, d’assurer un meilleur
entretien et la préservation du patrimoine immobilier et, d'autre part, de
protéger les demandeurs de logements contre les pratiques frauduleuses de certains promoteurs immobiliers. Le premier responsable citera à
titre d’exemple les promoteurs qui
augmentent les prix de cession des
logements sans consultation et qui
vendent des logements sans contrat
de vente sur plans. «Il est temps de
mettre un terme à des situations
pareilles», dira le ministre. Ajoutant
que ces pratiques «nous ont poussés à
réfléchir et à apporter du nouveau
dans le texte que nous sommes en
train de préparer pour mieux encadrer l'activité immobilière». Cette
rencontre a également été l'occasion
pour les cadres du secteur de discuter
de la mise en œuvre des nouvelles
dispositions relatives à la réglementation des marchés publics, qui stipule
notamment qu'une marge de préférence d'un taux maximum de 15%
est accordée aux produits et services
d'origine algérienne. Ce dispositif,
pour rappel, concerne tous les types
de marchés publics visant l'acquisition de fournitures, la réalisation de
travaux et d'études, la prestation de
services. Sur ce point, le ministre a
affirmé que les commissions d'ouverture des plis des projets de réalisation
relevant de son secteur veilleront à
appliquer les dispositions de ce texte,
notamment celles relatives à la préférence nationale. Il exhortera, d'autre
part, les responsables des OPGI à une
application plus rigoureuse des clauses des marchés publics qui stipulent,
entre autres, que les entreprises de
réalisation bénéficient de l'exemption
de la caution de soumission lorsque le
coût du marché est inférieur à
400 millions de dinars. Une mesure
qui est destinée à encourager les
entreprises nationales. «Nous avons
un cadre définissant les conditions
d'octroi des marchés et il faudra
accompagner les offices dans leurs
missions qui, souvent, ne sont pas
simples », rappellera M. Noureddine
Moussa. En clôture de cette réunion,
M. Nourredine Moussa a, enfin, tenu
à sensibiliser les gestionnaires des
Offices en les invitant à mobiliser
l'ensemble des moyens dont ils
disposent afin de respecter les
échéances de livraison des programmes de logements.
ACTUALITES
Réunion avec les EPE/SPA du secteur de l'habitat
futurs programmes
Une plus grande participation dans les
M. Noureddine Moussa,
ministre de l'Habitat et de
l'Urbanisme, a présidé au siège
de son département ministériel,
le samedi 14 février, une réunion regroupant les présidentsdirecteurs généraux et les directeurs généraux des entreprises
publiques économiques
(EPE/SPA) affiliées à la Société
de gestion des participations de
l'Etat SGP/Indjab.
C
ette réunion, qui intervient
dans le cadre de la mise en
œuvre des résolutions du
Conseil des participations de l'Etat, a
d'abord donné lieu à la présentation
de la situation des entreprises et
bureaux d'études. Elle a également
permis d'ouvrir un débat constructif
avec les opérateurs concernés en vue
d'asseoir une organisation du portefeuille de la SGP/Indjab, à même de
garantir une plus grande participation
des EPE à la réalisation des programmes futurs. En effet, il a été relevé
qu'en dépit de l'important marché de
la construction induit par les investissements publics, les entreprises
publiques du secteur n'ont participé
que de manière très réduite à la réalisation des différents programmes.
Le ministre a souligné, à cet égard,
la nécessité de mettre en place une
organisation répondant aux objectifs
fixés par les pouvoirs publics, c'est-àdire une meilleure implication de ces
entreprises dans la réalisation des
programmes publics, notamment les
programmes de logements.
Garantir une plus grande participation des
EPE à la réalisation des programmes futurs.
Un engagement qui ne manquera pas
d'induire pour l'économie nationale
des retombées significatives à travers
l'accélération de la croissance économique et une importante création
d'emplois. Les problèmes ayant trait à
la modernisation de l'acte de bâtir et à
la professionnalisation des acteurs de
la construction ont également été
évoqués. Ces différents objectifs ont
donné lieu à la définition d'un programme de travail en vue d'aboutir à
une meilleure prise en charge des
programmes de construction futurs.
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•9
ACTUALITES
Mise en conformité et achèvement
des constructions
La nouvelle loi
bientôt en vigueur
La loi du 20 juillet 2008 fixant les règles de mise en conformité des constructions et leur achèvement,
dont les textes d'application sont en phase de finalisation, devra entrer en vigueur dans les toutes prochaines semaines. C'est ce qu'a déclaré, le 2 mars dernier, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme sur
les ondes de la Chaîne III de la radio nationale.
L
e ministre a, par ailleurs, affirmé
au cours de la même intervention que 28% du parc immobilier national, soit quelque 2 millions de
logements, dépassent les 40 ans d'âge.
Une réalité qui ne facilite pas le processus de réhabilitation sachant que
87% de ce parc appartiennent au privé,
alors que les OPGI ne gèrent que 12%,
soit 850 000 logements, indiquera
M. Noureddine Moussa qui déduira
que «toute intervention sur le vieux
bâti doit désormais mobiliser les
pouvoirs publics et les collectivités
locales, mais aussi et surtout les propriétaires».
10 •
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
A ce propos, il rappellera que l'opération de diagnostic lancée en 2007 dans
les grandes villes du pays aura permis
d’identifier 17 000 bâtiments regroupant 78 000 logements à Alger, 54 000
logements à Oran, 30 000 unités à
Constantine et 10 000 logements à
Annaba. L'initiative, qui a mobilisé
une enveloppe de 840 millions de
dinars et qui sera suivie par d'autres, a
permis d'élaborer un carnet de santé
pour chaque immeuble, a déclaré le
ministre.
M. Noureddine Moussa a rappelé que
ces actions s'inscrivent dans le cadre
plus large du programme d'améliora-
tion urbaine adopté par les pouvoirs
publics, et qui touchera plus de 20 millions d'habitants et plus de 12 000 sites.
Le ministre rappellera que l'Etat a
consenti une enveloppe de 300 milliards de dinars à ce titre, dont 121 milliards de dinars pour l'année 2008.
A une question sur le logement LSP,
dont les bénéficiaires se plaignent du
niveau élevé de l'apport initial, le
ministre précisera que le prix de ce
logement est plafonné à 2 millions de
dinars sauf pour 7 wilayas, à savoir
Alger, Blida, Tipaza, Béjaïa, Oran,
Constantine et Annaba où le prix est de
2,5 millions de dinars.
ACTUALITES
Installation du Conseil national des architectes
“Il faut mettre de l'ordre dans
I
la profession”
L'hôtel El Aurassi d'Alger a été le cadre, le 8 janvier dernier, de la cérémonie d'installation du Conseil
national
de l'ordre des architectes et de son nouveau président M. Khelil Ben Boulaïd, qui succède à
Mme Houria Bouhired, proposée comme présidente d'honneur.
ntervenant devant les nouveaux
membres du Conseil national de
l'ordre des architectes élus en
décembre 2008, M. Nourredine
Moussa a rappelé, non sans amertume :
“Alors que la loi sur l'architecture a
14 ans d'âge, le paysage qu'offre le
cadre bâti n'est toujours pas satisfaisant. 300 milliards de dinars ont été
débloqués par l'État pour réparer les
dégâts occasionnés par une construction de mauvaise qualité. Il est donc
grand temps de remettre de l'ordre
dans la profession.” Le ministre a mis
en avant le rôle qui incombe à l'architecte, appelant ainsi le Conseil à
«accorder un intérêt particulier aux
spécificités socioculturelles locales
dans la conception des schémas des
cités et villages». Il a également souligné l'importance de «la formation des
architectes membres du Conseil en
vue de leur permettre de prendre
connaissance des dernières évolutions
du métier au niveau mondial».
Dans ce sillage, le ministre a annoncé
que le conseil de déontologie «sera
réhabilité dans les plus brefs délais».
Les architectes défaillants devront,
dans certains cas, “rendre des comptes
devant le Conseil de l'ordre”, dira à ce
sujet Noureddine Moussa faisant
savoir à l'occasion que, désormais, un
représentant du ministère fera partie du
Conseil de l'ordre. “L'installation de ce
conseil aujourd'hui est une occasion
pour rappeler à ses membres la lourde
responsabilité qu'ils ont vis-à-vis de la
société car le travail de l'architecte est
une œuvre de civilisation.
“L’installation du CNOA est une occasion pour rappeler à ses membres la lourde responsabilité qu'ils
ont vis-à-vis de la société.”
Et nous restons convaincus qu'il collaborera avec l'administration dans
l'objectif d'améliorer ce qui peut l'être,
sachant que ce n'est pas une mince
affaire compte tenu d'un lourd passif
en matière de bâti ne répondant pas
aux conditions urbanistiques. Nous
travaillerons donc ensemble pour
améliorer le cadre bâti privilégiant le
facteur créatif.”
Le ministre de l'Habitat et d e
l'Urbanisme, M. Noureddine Moussa,
a annoncé lors de cette cérémonie
d'installation du Conseil national de
l'ordre des architectes la promulgation
prochaine de textes d'application relatifs à la loi fixant les règles de mise en
conformité des constructions en vue
de leur achèvement.
Ces textes devant paraître dans le
Journal officiel constitueront, selon le
ministre, «un outil pour une meilleure
prise en charge du milieu urbain et
l'amélioration de l'état des agglomérations en associant le citoyen à la
nouvelle dynamique en vue d'une
réhabilitation du cadre bâti, aussi
bien dans les villes qu'au niveau des
villages».
M. Nourredine Moussa a précisé, par
ailleurs, que ces textes, qui «prévoient
des dispositifs techniques en direction
des dizaines de milliers de citoyens,
favoriseront la régularisation de leurs
habitations restées en suspens durant
des années au niveau des collectivités
locales et des organismes concernés».
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•11
ACTUALITES
Système d'information géographique
Le ministère de l’Habitat
se dote d’un SIG
Dans le cadre de l’automatisation du système d'information du secteur, le ministère de l’Habitat et de
l’Urbanisme a entrepris la mise en place de son Système d'information géographique (SIG). L’Agence
spatiale algérienne a été chargée par convention de la réalisation de ce système, dans une première phase,
pour douze (12) sites pilotes situés dans les wilayas de Béjaïa, Blida, Béchar, Tiaret, Constantine, Oran,
Adrar, Chlef, Biskra, El Oued, Ghardaïa et Illizi.
C
Oran-pos 52 : image de juillet 2006
e nouveau instrument d’urbanisme se trouve au carrefour
d’une géographie et d’un
règlement. Les données qui en sont
issues sont diverses et multiples et
nécessitent une prise en charge globale
et simultanée pour restituer, voire produire de l’information. La particularité
de cette information est qu’elle est
géographique, c'est-à-dire spatialement référencée.
Le ministère de l'Habitat et de
l'Urbanisme avait signé, au mois de
février 2008, avec l'Agence spatiale
algérienne (ASAL), une convention
12 •
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
Oran-pos 52 : image de août 2008
sur la mise en œuvre d'un Système
d'information géographique (SIG),
basé sur l'imagerie spatiale de l'urbanisme.
Cet accord a été signé en présence du
ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme,
M. Noureddine Moussa, et celui de la
Poste et des Technologies de l'information et de la communication
M. Boudjemaâ Haïchour.
Il porte sur le développement par
l'ASAL des outils basés sur les systèmes d'information géographique et
l'imagerie spatiale. Il a pour objectif de
valoriser les données du secteur de
l'habitat et de renforcer la prise de
décision par la mise en place d'outils
d'analyse et d'évaluation des programmes d'habitat lancés à travers les
12 wilayas choisies pour ce projet
pilote.
Que peut apporter un SIG
pour le secteur de l’habitat
et de l’urbanisme ?
La mise en place du Système d'information géographique vise l'intégration
de l'imagerie satellitaire comme outil
d'aide à la décision.
ACTUALITES
Elle vise également l'intégration géographique des Plans d'occupation du
sol (POS) et des Plans directeurs
d'aménagement et d'urbanisme
(PDAU) en tant que support cartographique et outil d'analyse de l'environnement urbanistique.
Le projet a pour visée l'intégration des
indicateurs de suivi et d'évaluation des
programmes d'habitat et des équipements publics, la localisation et la délimitation des sites de réalisation tant au
niveau urbain que rural, le suivi de
l'évolution des constructions inachevées, l'identification des constructions
précaires, le recensement des carrières
d'agrégats.
Autrement dit, grâce à cet outil, le
ministère de l’Habitat sera informé en
temps réel et sans recourir à des rapports d’expertise ou des visites sur
chantiers, de la situation globale de
l’aménagement du territoire dans toutes les wilayas. Le recours à cette nouvelle technologie permettra, par ailleurs, de maîtriser l’habitat précaire et
de lutter contre les constructions illicites et l’anarchie urbanistique. La particularité de l’information urbanistique
rend incontournable l’utilisation d’outils adéquats.
En effet, le suivi d’un POS demande la
manipulation et le croisement d’un
nombre important de données géographiques liées à un règlement. Pour ce
faire, la gestion de ce dernier doit s’entreprendre à l’intérieur d’un système
capable de prendre en charge toutes
ces facettes : les données géographiques, d’une part, et les données sémantiques d’autre part.
Cela revient à dire que ce système peut
avoir à la fois la puissance des outils
de Dessins assistés par ordinateur
(DAO), pour la gestion des entités graphiques, et les capacités des Systèmes
de gestion de bases de données, pour
la gestion des entités alphanumériques. De plus, ce système doit être
capable d’effectuer toutes sortes
d’opérations, allant de l’analyse spatiale, du positionnement, de l’édition,
de la visualisation, à la simulation.
Un SIG ne se résume pas qu’à des
données structurées et incorporées
dans un système informatique. Il peut
répondre à au moins cinq fonctions : la
saisie des données, leur stockage et
leur gestion, l’analyse, la restitution de
l’information, ainsi que la fonction
d’interface entre ces quatre fonctions
et l’utilisateur.
Données à intégrer
dans le SIG
•Images satellites. •Levés topographiques. •Plans d’aménagement, de composition et parcellaire. •POS et PDAU,
Graphiques et rapports. •Plans de ser-
vitude, VRD et Géotechnique. Toutes
autres données susceptibles d’enrichir
la base de données.
Etat d’avancement du projet
La mise en place d’un Système d'information géographique repose sur un
enchaînement logique de phases.
La phase 1 et la phase 2 qui consistent
en l’analyse des besoins et la conception du système sont entièrement achevées. Le projet est désormais en phase
de mise en œuvre. Les phases qui restent à réaliser sont l’expérimentation
et la validation du système ainsi que la
formation.
Les trois objectifs
assignés au projet
1. La réalisation d’un SIG dédié au suivi et à l’évaluation
des instruments d’urbanisme et des programmes d’habitat par l’intégration de l’imagerie satellitaire, des Plans
d’occupation du sol (POS) et des Plans directeurs d’aménagement et d’urbanisme (PDAU) en tant que support
cartographique et outil d’analyse de l’environnement des
projets.
2. La réalisation de la carte de changement avec développement d’applications spécifiques ; ceci inclut :
• L’intégration des indicateurs de suivi et d’évaluation
des programmes d’habitat et des équipements publics.
• L’établissement d’un tableau de bord périodique se rapportant aux projets d’habitat et d’équipements publics lancés à l’échelle nationale. • La localisation et la délimitation des sites de réalisation tant au niveau urbain que
rural. • Le suivi de l’évolution des constructions inachevées. • L’identification des constructions précaires.
• Le recensement des carrières d’agrégats (sable).
3.Assurer au profit des services du ministère de l’Habitat
et de l’Urbanisme, en charge de l’exploitation de la base
de données géographiques, un transfert de savoir-faire et
l’implémentation des outils dans la perspective de s’assurer de leur exploitation autonome.
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•13
ACTUALITES
Sur le terrain…
4,8
milliards
de dinars pour
A Skikda
…Visites d'inspection et de travail de M. Noureddine Moussa
l'aménagement urbain
M
Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a procédé, lors d'une visite de travail effectuée le 2 janvier
dernier dans la wilaya de Skikda, à la pose de la première pierre de 200 logements sociaux locatifs.
. Moussa s'est ensuite rendu
dan s la da ïra de S idi
Mezghich, où il a inspecté le
projet de réalisation d'un lycée d'une
capacité d'accueil de 1 300 élèves,
ainsi que le projet de réalisation de
50 logements ruraux dans la zone
d'Oum Ketita, où 47 unités ont déjà été
réalisées. Le ministre a fait état de la
disponibilité de l'Etat à financer d'autres projets d'habitat rural dans cette
région.
M. Nourredine Moussa a également
inspecté plusieurs projets relevant du
secteur de l'enseignement supérieur et
de la recherche scientifique, dont un
centre de 1 000 places pédagogiques
rattachées à l'université du 20-Août
1955 à Skikda et une résidence universitaire de 1 000 lits à El Hadaïk.
M. Moussa a, par ailleurs, inspecté
deux projets de 500 et 1 000 logements destinés à la résorption de l'habitat précaire dont la réalisation a été
confiée à une entreprise chinoise.
A cette occasion, le ministre de
l'Habitat a rappelé que 280 000 logements ont été inscrits depuis 2007 en
vue de la résorption de l'habitat précaire au niveau national et que près de
210 000 logements de ce programme
ont été distribués à travers les wilayas
du pays. Sur les hauteurs de Skikda,
dans la région de Bouabaz,
M. Nourredine Moussa a inspecté un
projet de réalisation de 600 logements
sociaux locatifs, avant de se diriger
vers la daïra de Azzaba où il a procédé
14 • La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
à la pose de la première pierre d'un
projet de 170 logements de même
type, pour ensuite visiter les localités
de Bir Frina et Aïn Chéchar pour inspecter les chantiers de réalisation de
200 logements sociaux locatifs et
187 logements sociaux participatifs.
Au cours de cette visite, le ministre a
appelé les responsables locaux à lan-
cer des études de diagnostic des logements anciens, à travers toute la
wilaya, en vue d'envisager des travaux
de rénovation et de restauration. Il a
souligné, à cet égard, que la wilaya de
Skikda, qui a bénéficié d'une enveloppe de 4,8 milliards de dinars pour
des opérations d'aménagement urbain,
sera dotée d'autres moyens en vue de
la poursuite de ces actions.
ACTUALITES
“L'Etat n'interrompra
jamais son effort”
A Mila
Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Noureddine Moussa, a effectué le 15 janvier 2009 une
visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Mila. Au siège de la maison de la Culture de la ville
de Mila, M. Noureddine Moussa a présidé une cérémonie de remise des clefs à 180 bénéficiaires de logements sociaux participatifs (LSP) implantés dans 12 communes de la wilaya.
l'habitat à Mila, M. Noureddine
Moussa a souligné que cette wilaya a
bénéficié, ces dernières années, d'une
enveloppe de l'ordre de 680 millions
de dinars destinés à l'amélioration
urbaine, et d'un total de 8 600 aides de
l'Etat pour le logement rural.
Poursuivant sa visite, M. Moussa a
inauguré, au niveau de la cité
Boutout, 100 locaux à usage professionnel et artisanal, construits au profit des jeunes sans emploi dans le
cadre de l'opération “100 locaux pour
chaque commune”, et posé la première pierre de 60 et de 90 LSP
devant être réalisés, respectivement,
à la cité Bouguellala et à proximité de
la place Abdelhafid-Boussouf.
S
ur place, lors d'un exposé résumant les résultats du secteur de
l'habitat durant l'année 2008
dans la wilaya, les responsables
locaux du secteur ont fait état de la
réception de 1 250 logements sociaux
et de 2 000 unités nouvelles lancées
en travaux. M. Moussa a saisi cette
occasion pour rappeler, lors d'un point
de presse, que “l'Etat n'interrompra
jamais son effort de prise en charge
des logements sociaux et veillera à ce
que ce type d'habitat revienne aux
catégories à faible revenu et non pas
à ceux qui tentent de tricher pour en
bénéficier”. Il a rappelé que “des dispositions ont été prises en vue de la
mise au point d'un fichier national
afin de parer à toute fraude dans ce
domaine, et que les fraudeurs auront
à assumer les conséquences des fausses déclarations qui accompagneront
leurs demandes de logement social”.
Evoquant la situation du secteur de
Dans le vieux Mila, qui a été récemment classé “espace protégé”, le
ministre de l'Habitat et de
l'Urbanisme a inspecté le chantier de
construction de 460 logements
sociaux qui a atteint un taux d'avancement de 95%, avant de visiter le nouveau centre universitaire qui comprend 2 000 places pédagogiques et
une résidence de 1 000 lits.
M. Noureddine Moussa a, par ailleurs, procédé à l'inspection et au lancement de plusieurs autres projets
d'habitat situés dans les localités de
Oued En'dja, Béni Guecha,
Ferdjioua, Bouhatem et Chelghoum
Laïd.
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•15
ACTUALITES
Sur le terrain…
…Visites d'inspection et de travail de M. Noureddine Moussa
A Aoulef (Adrar)
Bientôt une réglementation
pour l'utilisation de briques en toub
C'est dans le but de s'enquérir de l'ampleur des dégâts occasionnés par les intempéries, dans la daïra
d'Aoulef et plusieurs communes de la wilaya d'Adrar, que le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme,
M. Noureddine Moussa, s'y est rendu le 23 janvier dernier en compagnie du ministre délégué chargé
des collectivités locales, M. Daho Ould Kablia.
L
ors de cette visite, le ministre a
affirmé qu'un rapport exhaustif
sur les dégâts occasionnés par
les fortes pluies enregistrées dans la
région sera soumis au Conseil du
gouvernement pour examiner les dispositions d'urgence d'aide en direction des sinistrés. Il a assuré que les
moyens financiers destinés à résorber
les habitations précaires sont disponibles et que l'opération d'éradication va
16 •
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
s'effectuer progressivement jusqu'à
ce que l'objectif tracé par le président
de la République soit atteint. Près de
270 000 logements ont été réalisés
dans le cadre de ce programme
depuis le premier semestre 2007.
Pour éviter la réédition des effondrements d'habitations traditionnelles
lors des intempéries, M. Noureddine
Moussa a annoncé qu'une réglemen-
tation de l'utilisation de briques de
terre (toub) dans la construction sera
prochainement élaborée. Cette loi
obligera les citoyens à utiliser des
procédés modernes de construction,
a-t-il indiqué à la presse à l'issue de sa
visite dans la daïra d'Aoulef, où des
centaines de maisons traditionnelles
se sont effondrées à la suite des inondations.
ACTUALITES
A l'écoute des doléances
des sinistrés
A El Ménéa (Ghardaïa)
Accompagné de M. Daho Ould Kablia, ministre délégué chargé des Collectivités locales, M. Noureddine
Moussa, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, a effectué, le 10 février dernier, une visite d'inspection
dans la daïra d'El Menéa, suite aux intempéries qui ont affecté la région. Lors de son déplacement, le
ministre a réaffirmé la ferme volonté de l'Etat à prendre en charge les doléances des sinistrés d'El Ménéa
à travers des aides à la construction et des programmes de logements sociaux et ruraux.
M
. Noureddine Moussa a
annoncé, à cette occasion,
qu'une équipe technique
composée d'experts du Centre national de recherche intégrée en bâtiment
(CNERIB) et de responsables de l'urbanisme du ministère sera dépêchée
sur site pour arrêter une typologie de
logement, ainsi que des techniques de
construction adaptées aux conditions
climatiques de la région.
Le ministre a exhorté les responsables
locaux à recenser avec exactitude et
à arrêter définitivement la liste
des familles sinistrées et de lancer le
programme de résorption du logement précaire. Evoquant le projet
de la nouvelle ville d'El Menéa,
M. Noureddine Moussa a indiqué
que les études sont en cours de finition pour la réalisation de cette nouvelle cité qualifiée de “futuriste” à
l'horizon 2025.
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•17
ACTUALITES
Sur le terrain…
…Visites d'inspection et de travail de M. Noureddine Moussa
A Tissemsilt
Priorité à la lutte contre
l’habitat précaire
Au cours d’une visite de travail à Tissemsilt le 14 mars dernier, le ministre de l'Habitat et de
l'Urbanisme, M. Noureddine Moussa a réaffirmé la détermination de l’Etat à lutter contre l’habitat
précaire.
Tissemsilt dispose des capacités suffisantes pour concrétiser ses projets à
travers des entreprises qualifiées et
détenant des moyens matériels et
humains importants. Il est impératif
que ces dernières parviennent au professionnalisme et à la modernisation
en se basant sur l'investissement,
ainsi qu'à l'amélioration des conditions socioprofessionnelles de leurs
travailleurs».
M
. Moussa a indiqué que ce
phénomène apparu dans les
années 60, et qui a pris une
proportion alarmante dans les années
90, ne peut être éradiqué dans un
court délai, tout en soulignant les
moyens "conséquents" mis en place
par l’Etat à travers l'inscription de
nouveaux projets d'habitat chaque
année. Il a rappelé que «cette wilaya
a été destinataire, au titre de l'exercice 2009, de quelque 1 000 logements supplémentaires, après avoir
bénéficié, ces dernières années, de
programmes portant sur la réalisation de 4 700 unités, tous types
confondus». Il est nécessaire, a ajouté
le ministre, «que la wilaya de
18 •
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
Le ministre a insisté également sur la
nécessité de sensibiliser les citoyens
qui sont partie prenante dans cette
opération à ne plus construire à l'avenir d'une manière anarchique. Selon
les statistiques fournies au ministre,
cette wilaya compte, à travers ses
22 communes, 9 070 habitations précaires où vivent 58 934 habitants.
1 002 bâtisses ont été éradiquées à ce
jour en attendant que les projets en
cours de réalisation parviennent à
éradiquer ce phénomène. Après
avoir écouté l’exposé présenté par les
autorités locales sur le réaménagement du centre-ville de Tissemsilt et
sa restructuration en procédant à la
démolition du vieux bâti et l'extension de ses artères sur une superficie
de 17 hectares, M. Moussa a exhorté
les responsables locaux à mettre sur
pied une étude exhaustive et à proposer trois variantes prenant en considération toutes les données nécessaires.
Dans la daïra de Theniet El Had, le
ministre a procédé à la pose de la première pierre d'un projet de construction de 200 logements sociaux loca-
tifs inscrit dans le cadre de la lutte
contre l'habitat précaire. Ce projet,
qui sera livré dans un délai d'une
année, a nécessité une enveloppe
budgétaire de plus de 441 millions de
DA. Dans la daïra de Khemisti, le
ministre s'est enquis de l'état d'avancement des travaux de réalisation de
240 logements sociaux locatifs lancés pour un coût de 410 millions de
DA au titre des programmes quinquennaux et de développement des
Hauts Plateaux relatifs à l'éradication
de l'habitat précaire. Au chef-lieu de
wilaya, M. Moussa a inspecté le
chantier de réalisation de 96 logements de type location-vente financés
par la CNEP et confiés à une entreprise chinoise.
Un projet de construction de
520 logements sociaux, envisagé
dans une optique de lutte contre l'habitat précaire et confié à des entreprises algériennes et chinoises, a également fait l'objet d'inspection de la
part du ministre, ainsi que le chantier
de réalisation de 400 autres logements du même type implanté dans le
quartier de Aïn Lourane. Par ailleurs,
au cours de cette visite, le ministre
s'est enquis des travaux lancés dans
le cadre d'une opération d'amélioration urbaine à travers plusieurs cités à
Tissemsilt, Theniet El Had, Lardjem
et Bordj Bou Naâma.
Une affectation budgétaire de plus de
3 milliards de DAa été octroyée, à ce
titre, à la wilaya de Tissemsilt pour la
concrétisation des travaux d'amélioration urbaine à travers 154 sites.
FOCUS
RELOGEMENT DES SINISTRÉS
DES INONDATIONS DE GHARDAIA
Pari tenu
Pari tenu, à la fin du mois de décembre 2008, les sinistrés des inondations de Ghardaïa ont tous été relogés
conformément à la date butoir arrêtée par le chef du gouvernement. Quelque 2 725 chalets répartis sur 10 sites
sont fin prêts pour accueillir les familles, dont les habitations ont été classées en rouge. Des équipements d'accompagnement sont également livrés pour rendre viables les
nouveaux sites d’habitation : 10 écoles primaires,
5 CEM, et 1 lycée, ainsi que 10 terrains de sport aménagés et 3 salles de soins.
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•19
FOCUS
M
.Bensiradj, conseiller du
ministre de l’Habitat et de
l’Urbanisme, évoque “l’engagement d’une véritable course
contre la montre pour aider, secourir
et reloger les sinistrés de l'inondation
du 1er octobre 2008”. Il faut rappeler
que le Conseil du gouvernement réuni
le 6 octobre 2008 avait pris une série
de mesures pour appliquer les décisions de M. Abdelaziz Bouteflika,
président de la République. Parmi ces
dernières, figure la décision de déclarer zones sinistrées neuf communes de
la wilaya de Ghardaïa. Il s'agit de
Ghardaïa, Grara, Berriane, Daya
Bendahoua, Bounoura, El Atteuf,
Zelfana, Metlili et Sebseb.
Le ministère de l’Habitat
et de l’Urbanisme
en première ligne
Sur le terrain, le secteur de l’habitat et
de l’urbanisme est de fait au premier
rang des intervenants pour juguler les
effets de la catastrophe. Première
étape, l’expertise technique des dégâts
occasionnées aux habitations. Sur une
période s’étalant du 2 au 30 octobre
2008, près de 179 experts sont dépêchés sur les sites affectés par l'inondation par les différents CTC régionaux.
Avec près 115 ingénieurs accompagnateurs, ils sont chargés d’établir
dans l’urgence une première évaluation des dégâts. Dans une seconde
phase, du 1er au 26 novembre, l’évaluation de l’état des constructions est
affinée et approfondie dans les neuf
communes sinistrées.
Selon l’ampleur des dégâts, une classification technique des constructions
endommagées est mise en place.
La couleur verte est attribuée aux habitations ayant subi peu ou pas de dégâts
(avec une pondération de degrés 1 et
2). La couleur orange concerne les
constructions ayant subi des dégâts et
nécessitant des réparations (avec une
pondération de degrés 3 et 4). La couleur rouge est réservée aux habitations
ayant connu des dommages considérables et destinées à la démolition.
Dans le cadre de cette opération, près
de 35 708 logements ont été expertisés
sur ce parc et près de 3 553 habitations
ont été classées rouge. La seconde
action menée par les pouvoirs publics
concerne la délimitation de la zone à
risque.
Une commission mixte multisectorielle est constituée. Elle regroupe les
représentants des ministères de
l’Habitat et de l’Urbanisme, de
l’Hydraulique, de l’agence spatiale,
des CTC, de la DUC, de la DLEP, de
la Direction de la culture, des domaines, du cadastre, de l’Office de protection de la vallée du M’zab, de
l’Urbatia, et enfin de l’UBAT.
Le 25 novembre 2008, la délimitation
de la zone à risque est effective. Près
de 3 236 logements sont identifiés
comme étant situés en zone à risque
(rouge) selon des critères préétablis,
parmi lesquels figurent l’état de la
construction et sa structure.
La crue du 1er octobre serait, selon les spécialistes, centennale et d’une ampleur exceptionnelle.
20 •
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de
FOCUS
Dés la mi-octobre, les besoins en termes de relogement sont arrêtés. La
construction de 2 725 chalets, répartis
sur 10 sites, sur une assiette de près de
124 ha, est décidée. La commune de
Ghardaïa étant de loin la plus affectée
par la catastrophe bénéficie de près de
2 000 chalets.
La course contre la montre
Pour tenir l’échéance de fin
décembre 2008, M. Bensiradj
nous explique qu’“il a fallu en un
temps record identifier les terrains, opérer les levés topographiques, démarrer les études du
VRD, lancer les travaux de terrassement, réaliser les plates-formes en béton et enfin commander
les chalets avec l’exigence d’un
strict respect des délais pour leur
montage”.
M. Abdelaziz Bouteflika en visite à Ghardaïa, le 28 déembre 2008, a procédé à la remise des clefs des chalets
à des sinisitrés.
Treize entreprises de réalisation
ont été mobilisées pour la
construction des plates-formes.
Les chalets sont commandés
auprès de quatre entreprises :
SNVI, Batimétal, ENCC, et
Wood Manufacture. Grâce à une
mobilisation permanente des
entreprises de réalisation et une
organisation de chantier sans
faille, le défi sera relevé. Au 31
décembre 2008, 2 700 chalets
étaient montés. Le succès de cette
opération a requis la mobilisation
de nombreux cadres et travailleurs du secteur. Au total, ce sont
près de 10 365 personnes relevant des différents corps de
métier qui ont œuvré sans relâche.
Une tâche menée sous la supervision des cadres du ministère de
l’Habitat et de l’Urbanisme dépêchés sur place pour veiller à l’application des directives du président de la République.
Le ministre de l’Habitat et de
l’Urbanisme a, dans ce cadre,
effectué en moins de 3 mois pas
moins de quatre visites d’inspection. L’aménagement des chalets
a voulu tenir compte des spécificités architecturales de la vallée
du M'zab, tout en veillant au respect des mœurs locales. Les chalets
réalisés par les sociétés nationales sont
spacieux et dotés d'une clôture, destinée à préserver l'intimité de la vie
familiale.
Les cadres du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme
ont été mobilisés pour veiller à l’application des directives du Président de la République.
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•21
FOCUS
TROIS DIGUES
POUR LUTTER
CONTRE LES
CRUES
Ghardaïa el Djedida est née
Le relogement dans les chalets n’est
naturellement qu’une solution
d’hébergement provisoire, le gouvernement a également décidé le
lancement d’un programme de relogement dans des immeubles en dur.
De ce point de vue, deux décisions
ont été prises ; d’une part, l'accélération de l'achèvement du programme
en cours de 691 logements publics
locatifs (LPL), qui seront attribués en
priorité aux sinistrés qui ont perdu un
des leurs et, d’autre part, la réalisation
d’un programme de 2 000 logements
LPL— dont près de 1 350 bénéficieront à la commune de Ghardaïa
— et qui devrait être livré avant la fin
de l’année 2009.
Additivement à ce programme, l’Etat
apporte son aide pour la réalisation
d’un programme de 3 000 logements
ruraux. Dans ce cadre, il assure la viabilisation des lotissements et apporte
une aide de un million de DA à
chaque bénéficiaire.
22 •
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
Pour éviter les risques de fraude ou de
malversation, toutes les aides
apportées transitent par le contrôle
préalable du fichier national des aides
de la Caisse nationale du logement
(CNL). S’agissant de la réhabilitation
des logements endommagés, une aide
de l’Etat est attribuée selon le degré
des dommages subis. Les propriétaires des immeubles expertisés vert
2 et orange 3 bénéficient respectivement d’une aide de l’Etat de 150 000
DA et de 300 000 DA. La réhabilitation des immeubles expertisés orange
4 est, quant à elle, prise en charge par
l’Etat par le biais d’entreprises de réalisation intervenant dans le cadre d’une
formule de gré à gré.
Couronnement de tous les efforts réalisés et des sacrifices consentis, en ce
début de printemps 2009, Ghardaïa el
Djedida est née. Modèle d’une ville
nouvelle, harmonieuse, coquette et
disposant de toutes les commodités
pour un cadre de vie agréable. Bien
loin désormais les visions apocalyptiques d’une cité dévastée par la furie
des eaux.
La vallée du M’zab a connu de tout
temps des crues cycliques. La plus
importante signalée par les historiens
est celle de 1904 où les eaux avaient
débordé sur une hauteur supérieure à
10 mètres. La crue du 1er octobre serait
donc une crue centennale de la même
ampleur.
La répétition de ces crues a conduit
les anciens du M’zab à construire leur
cité sur des sites protégés et surélevés
par rapport au cours des oueds. Après
la dernière crue importante survenue
en 1994, le secteur des ressources en
eau avait lancé, en 1995, une étude de
schéma directeur pour la protection de
la vallée du M’zab. Cette étude, qui
avait été confiée au bureau d’études
suisse Bonnard & Gardel (BG), comporte un volet protection contre les
inondations reposant sur la réalisation
de trois digues d’écrêtement des crues
sur les principaux affluents de l’oued
M’zab, qui sont l’oued Labiod, l’oued
Haïmer et l’oued Boubrik.
La digue de l’oued Labiod, actuellement en voie d’achèvement, a joué un
rôle très important, lors de la crue du
1er octobre 2008. En effet, celle-ci a
retenu un volume estimé à plus de
27 millions de mètres cubes et a régulé
partiellement la crue de l’oued estimée
à 600 m3/s. On peut dire sans risque de
se tromper, que si la digue n’avait pas
été réalisée, les conséquences auraient
été beaucoup plus catastrophiques au
niveau de toute le vallée du M’zab.
12
e
>BATIMATEC 2009
Salon
international
Batimatec
Une manifestation de
grande envergure
Placé sous le haut patronage du Président de la République, le 12e Salon international du bâtiment et des travaux publics (Batimatec), qui regroupait cette année 700 exposants dont 280 étrangers, a été inauguré le
13 mars dernier au Palais des expositions d'Alger par le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Nouredine
Moussa, qui était accompagné des ministres de la PME et de l'Artisanat, M. Mustapha Benbada, et de la
Formation et l'Enseignement professionnels, M. El Hadi Khaldi, et de M. Mohamed Chérif Abbas, ministre des
Moudjahidine. L'édition de cette année s’est déroulée autour du thème central : « Après le million de logements,
cap vers de nouvelles conquêtes ».
Foires
& salons
>BATIMATEC 2009
>12e Salon international du bâtiment et des travaux publics
L
es quatre ministres, accompagnés de hauts cadres du secteur,
ont sillonné les différents stands
en commençant par le pavillon central
où sont installés les entreprises et groupes nationaux. Les entreprises nationales ont, en effet, couvert tous les
domaines allant de la faïencerie à la
cimenterie en passant par l'équipement, la briqueterie et le marbre.
D'autres organismes publics tels que
le CNERIB, le CTC, le LNHC, ont
reçu la visite de la délégation officielle
qui s'est enquis de leurs activité et
fonctionnement.
Dans une déclaration à la presse, le
ministre de l'Habitat a évoqué les nouveaux chantiers du secteur tels que
l'amélioration urbaine, la rénovation
du vieux bâti, la réorganisation des
EPLF, et la mise en application de la
loi sur l'achèvement des constructions.
S'agissant du dossier du million de
logements, M. Moussa indiquera que
« 2009 sera une année décisive. Nous
livrerons 275 000 unités en plus des
220 000 réceptionnées l'année dernière ».
24 •
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
Des aménagements d'ordre organisationnel ont été apportés cette année au
Batimatec. Cet événement est, depuis
son lancement, l'un des rendez-vous
les plus importants pour les professionnels du secteur en Algérie, mais
aussi pour les étrangers qui sont de
plus en plus nombreux à y participer.
«Nous enregistrons chaque année un
nombre plus important de participants
et de simples visiteurs.
Le secteur de l'habitat intéresse de plus
en plus d'investisseurs et touche directement le quotidien des citoyens », dira
le ministre. Les organisateurs tablent
sur un nombre de 20 000 visiteurs à
cette 12e édition du Salon international
du bâtiment. A la demande d'un grand
nombre de visiteurs et en vue de faciliter la visite du salon tout en offrant une
« certaine cohérence dans la présentation de l'exposition », de nouvelles dispositions ont été adoptées. Il s'agit de la
réservation du pavillon central à la production nationale qui regroupe un
nombre important de sociétés de droit
algérien, notamment les bureaux d'études, les organismes de contrôle, les
instituts de recherche et les entreprises
de réalisation, en plus de l'industrie
nationale de production des matériaux
de construction et de produits pour les
corps d'état secondaires. La superficie
d'exposition consacrée au Batimatec
est cette année proche des 25 000 m2,
ce qui confirme que « le salon
Batimatec est devenu la plus importante rencontre du genre à l'échelle
continentale ». Les organisateurs ont
par ailleurs programmé durant ce
salon un cycle de rencontres et de
conférences. La première conférence,
programmée pour le samedi 14 mars,
était consacrée au « bilan des réalisations du secteur de l'habitat et de l'urbanisme ». Elle a été animée par des
responsables du ministère de l’Habitat
et de l’Urbanisme.
Foires
& salons
Les organisateurs ont tablé sure un nombre
de 20 000 visiteurs à cette 12 édition du
Salon international du bâtiment.
La seconde conférence, tenue le
deuxième jour, a fait un point de situation sur le développement du béton
prêt à l’emploi (BPE). La troisième
journée a regroupé des spécialistes de
l’APRUE, du CNERIB et du centre
de développement des énergies renouvelables qui ont traité d’un nouveau
défi du secteur avec pour thème
«l’économie d’énergie dans le bâtiment».
En marge de ce programme, des rencontres thématiques ont également été
organisées lors de ce salon, sur des
thèmes aussi divers que
« l'architecture globale », « la globalisation et l'architecture en Algérie »,
« les technologies allemandes au service du bâtiment », ainsi que la présentation par le président de l'Institut
italien du béton, M. Silvio Cocco,
d'une conférence sur « le projet de
préparation, d'exécution et de mise en
place d'un sol industriel en postcontrainte sans joints ».
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•25
Foires
& salons
•Médibat 2009
>10e édition du Salon méditerranéen du bâtiment
Union du Maghreb arabe
Première édition de
la Foire maghrébine
de l’habitat
Organisée sous les auspices de l'Union du Maghreb arabe (UMA) et avec la participation d'entreprises
publiques et privées opérant dans les secteurs du bâtiment, de l'urbanisme et de l'habitat des cinq pays du
Maghreb arabe, cette manifestation coïncide avec la 10e édition du Salon méditerranéen du bâtiment
«Médibat 2009», qui s’est tenu à la même période dans les locaux de la Foire internationale de Sfax.
L
a première Foire maghrébine
de l’habitat et de la construction s’est déroulée du 4 au 7
mars 2009 à Sfax (Tunisie).
Organisée sous les auspices de
l'Union du Maghreb arabe (UMA) et
avec la participation d'entreprises
publiques et privées opérant dans les
secteurs du bâtiment, de l'urbanisme
et de l'habitat des cinq pays du
Maghreb arabe, cette manifestation
coïncide avec la 10e édition du Salon
méditerranéen du bâtiment «Médibat
2009», qui s’est tenu à la même période dans les locaux de la Foire inter-
26 •
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
nationale de Sfax. Cette importante
manifestation économique internationale est devenue un rendez-vous
incontournable qui attire les
exposants et les investisseurs des différents pays du monde.
Près de 420 exposants de Tunisie et
de 20 autres pays arabes, africains,
méditerranéens, européens et asiatiques ont participé à cette édition. La
délégation algérienne était conduite
par le secrétaire général du ministère
de l’Habitat et de l’Urbanisme
M. Boulares Ali. Il était accompagné
des représentants de l’AADL et de
plusieurs OPGI. D'autre part, en
marge du salon, un forum
économique consacré au financement a été organisé avec au programme une journée maghrébine au
cours de laquelle ont été présentés les
projets structurants pour le
développement dans les pays de
l'UMA et une journée pour le
financement des projets par les banques de développement régionales et
internationales, telles que la Banque
africaine de développement (BAD),
la Banque islamique de développement (BID), la Banque européenne
pour l'investissement (BEI), l'Agence
française de développement (AFD).
Par ailleurs, un forum scientifique sur
“l’urbanisation et les énergies renouvelables à la lumière des bouleversements climatiques” s’est tenu au
cours de la même période.
Des organisations et des associations
nationales et internationales, opérant
dans le domaine ainsi que de nombreux experts, et spécialistes de l'urbanisme, du bâtiment et du génie
civil venant de Grèce, de Hongrie,
d'Allemagne, de Chine, d'Australie,
du Chili et du Liban ont participé à ce
forum. Les travaux du forum ont été
couronnés par la promulgation de la
« Déclaration de Sfax Tunisie 2009 »
sur l'économie de l'énergie et les
énergies renouvelables dans le
secteur du bâtiment.
10
ans
de réalisations
DOSSIER
Habitat et Urbanisme
10
DOSSIER
an
s
de réalisations
>Habitat & Urbanisme
Le logement,
un axe prioritaire
PROGRAMME ET ACTION DU
PRÉSIDENT ABDELAZIZ BOUTEFLIKA
La construction de logements et d’équipements publics a constitué un axe prioritaire des programmes et
de l’action du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika au cours de la décennie écoulée.
Le 24 février dernier, le premier magistrat du pays rappelait encore, dans un discours prononcé à l'occasion de la célébration du double anniversaire de la naissance de l'UGTA et de la nationalisation des
hydrocarbures, «l'effort exceptionnel de reconstruction qui a marqué ces dix dernières
années, grâce aux moyens colossaux mobilisés par l'Etat à travers des programmes successifs, dont le montant total, déjà déboursé, aura été de près de 160 milliards de dollars par
le seul fait du budget public». Le chef de l’Etat évoquait également« la réception en dix années,
de plus d'un million et demi de logements » ainsi que « les milliers d'écoles, de collèges et
de lycées réalisés, les centaines de milliers de places universitaires inaugurées.».
28 •
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
10
DOSSIER
an
s
de réalisations
>Habitat & Urbanisme
D
e fait, une démarche cohérente
et intégrée a été mise en
œuvre au cours de dix ans de
réalisations. Elle repose sur trois principes directeurs :
>le premier vise à accroître de façon
significative la production de logements et d’équipements publics ;
>le second a pour objectif de diversifier l'offre de logements en encourageant la promotion immobilière, en
développant l'accès au crédit, et en
encourageant la promotion immobilière, mais également en maintenant
l'aide de l'Etat et en poursuivant la réalisation des programmes de logements
sociaux locatifs, en direction des couches sociales les plus défavorisées ;
>le troisième concerne la mise en
place d’un dispositif d'actions d'accompagnement en faveur de l'amélioration de la qualité architecturale et
technique du cadre bâti produit.
Les bilans dressés récemment et relatifs à la période 1999-2008 sont éloquents et montrent que dans ces différents domaines les résultats sont au
rendez-vous.
visites de travail sur le terrain, ont
conduit durant la période 2005 à 2008
à l'inscription de 300 milliards de
dinars pour la correction des lacunes
constatées au niveau de près de 7 500
sites.
Au cours de la même période, les instructions du président de la
République ont également conduit au
lancement d’un ambitieux programme complémentaire d’une
consistance de 365 000 logements
La cadence de livraison des logements
et des équipements publics n’a pas
cessé de s’accélérer tout au long de
cette période permettant de réduire de
façon perceptible les déficits existants.
De 1999 à fin 2008, ce sont précisément de 1 520 845 logements qui ont
été livrés. L’enveloppe financière
mobilisée pour la réalisation des
différents programmes est supérieure à
1 700 milliards de DA.
Un vaste programme d’aménagement
et d’amélioration urbaine a permis
simultanément de corriger les lacunes
et les retards observés. Dans ce
domaine, les directives fermes émises
par le chef de l'Etat, à l'occasion de ses
De 1999 à fin 2008, ce sont précisément 1 520 845 logements qui ont été livrés.
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•29
DOSSIER
L’aide de l’Etat s’est poursuivie
et s’est intensifiée en faveur des
programmes de logements
publics locatifs.
destinés à la résorption à la fois de
l’habitat précaire et à la promotion de
l’équilibre régional au profit des
régions du Sud et des Hauts-Plateaux.
La diversification de l’offre de logements est un objectif qui a pu être réalisé grâce à des financements publics
massifs, mobilisés au profit de programmes concernant différents segments d’offre. L’aide de l’Etat s’est
poursuivie et s’est intensifiée en faveur
des programmes de logements
sociaux locatifs en direction des couches sociales les plus défavorisées.
Dans le même temps, le logement
rural a fait l’objet d’une attention particulière en mobilisant près de 40 % de
l’aide de l’Etat, contribuant ainsi à la
fixation des populations rurales et à la
revitalisation des espaces ruraux pour
un meilleur équilibre dans la répartition spatiale de la population.
Par ailleurs, l’émergence de nouveaux
segments d’offre a été stimulée grâce
au développement du crédit immobi-
30 •
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
lier, à la bonification des taux d'intérêt
ainsi qu’au relèvement des montants
de l’aide l’Etat.
Ces différentes mesures ont permis
notamment de favoriser le développement de programme de logements
sociaux-participatifs ainsi que le lancement de la formule de location-vente.
Le président de la République a par
ailleurs, souligné en de nombreuses
occasions la nécessité de mettre fin au
désordre urbanistique en inscrivant
l’action des différents acteurs dans un
cadre cohérent et assaini.
De ce point de vue, le gigantesque
effort de l’Etat en termes de livraisons
de logements et d’équipements s’est
accompagné d’un renforcement et
d’une mise à jour du dispositif législatif et réglementaire encadrant l’acte de
bâtir. Il s’est traduit par l’adoption
d’un nouvel arsenal juridique ainsi que
par la poursuite du processus d’élaboration et de révision des instruments
d’urbanisme.
L’amélioration de la qualité architecturale a été également tout au long de
cette période une préoccupation
constante du chef de l’Etat qui rappelait, lors de son allocution d'ouverture
devant les participants aux assises de
l'architecture organisées en décembre
2006 à Alger, que «l'architecture a
une fonction déterminante dans la
10
DOSSIER
an
s
de réalisations
>Habitat & Urbanisme
mise en œuvre des politiques d'aménagement, et que l'architecture est un fait
supérieur de la culture». Et d’ajouter :
«(…) Notre patrimoine est riche et
peut être une source d'inspiration pour
les concepteurs de logements et des
villes.»
Traçant des perspectives pour la
période à venir le Président bouteflika
affirmait récemment dans son discours
de candidature : « L'Etat mobilisera
encore plus intensément ses ressources
au service du développement du pays
...Nous poursuivrons nos efforts pour
faire reculer ou même éradiquer la
crise du logement tout en renforçant,
par des incitations diverses, le développement de la promotion immobilière et les capacités des citoyens à
accéder à la propriété de leur propre
demeure». Ajoutant dans le même
sens : «L'Algérie doit poursuivre ses
efforts pour rattraper définitivement
tous ses retards. A ce titre, j'ai indiqué
que l'Etat consacrera pendant les
cinq prochaines années l'équivalent de
150 milliards de dollars de ressources
publiques au développement, tout en
continuant à mobiliser le concours
des investisseurs nationaux et étrangers».
A titre d'illustration des nombreux
objectifs qui seront assignés pour la
période 2010-2014, le chef de l’Etat a
annoncé la réalisation de plus d'un million de nouvelles unités au bénéfice de
la population.
Le logement rural a fait l’objet d’une attention
particulière en mobilisant près de 40%
de l’aide de l’Etat.
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•31
DOSSIER
Réalisation de logements
Un vif accroissement
de la production
A la faveur d’une nette amélioration de la situation financière du pays, l’Algérie s’est engagée résolument dans un processus de développement économique soutenu et durable visant la prise en charge des
besoins fondamentaux des citoyens et la création des conditions favorables à leur épanouissement.
D
ans ce contexte, la decennie
écoulée a vu la réalisation
d’un gigantesque programme de logements destiné à amé-
32 •
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
liorer les conditions d’habitat des
familles, particulièrement celles à
revenus réduits et celles résidant en
zone rurale. Au cours de la période
1999-2008, ce sont 1520 845 de
logements qui ont été livrés, dont
693 280 pour la période 1999 à 2004,
et 827 565 pour la période 20052008. La portée sociale de ces programmes est illustrée par le fait que
ces livraisons de logements ont bénéficié essentiellement au logement
rural (31,2%), au logement public
locatif (29,2%), au social participatif
(14,5%).
10
DOSSIER
an
s
de réalisations
>Habitat & Urbanisme
Les livraisons de logements ont bénéficié essentiellement au logement rural.
L’accroissement de la cadence de livraison des logements est aussi une caractéristique de cette période.
Pour ne mentionner que la période 2004/2008,
le rythme de livraison annuelle est passé de 116 468
unités en 2004 à 220 843 unités en 2008, soit un quasidoublement de la cadence sur la période considérée.
La réalisation de cet important programme de logements a eu un impact sensible sur l’évolution de la
taille du parc national qui est passé de 5 024 697 en
1998 à 6 748 057 en avril 2008 (chiffres RGPH).
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•33
DOSSIER
Des livraisons
en forte hausse
Réalisation d’équipements publics
En matière de réalisation d’équipements publics, l’intervention des structures du ministère de l’Habitat
et de l’Urbanisme s’effectue au titre d’une maîtrise d’ouvrages déleguée pour le compte de différents
secteurs.
L
es équipements réalisés durant
les dix dernières années tous
secteurs confondus, atteignent
le nombre considérable de 47 89 unités sur la période 1999-2008.
Les réalisations annuelles sont en progression constante, passant d’un total
de 332 projets en 1999 à un chiffre de
693 projets réalisés pour l’année 2008.
Les principaux secteurs ayant bénéficié de ces réalisations sont dans l’ordre
l’éducation nationale (2 149 projets
entre 1999 et 2008), l’enseignement
34 •
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
supérieur ( 854 projets), la jeunesse et
les sports (659 projets), et les structures
administratives (584 projets). Le secteur de la santé a, pour sa part, bénéficié de la réalisation de 325 projets sur
l’ensemble de la période.
10
DOSSIER
an
s
de réalisations
>Habitat & Urbanisme
Les équipements publics étant des
ouvrages dotés d’un caractère fortement structurant pour l’espace dans
lequel ils sont implantés, les structures
de l’habitat et de l’urbanisme accordent une attention particulière à leur
localisation et à leur intégration dans
les sites environnants, plus particulièrement à leur conception tant au plan
architectural que fonctionnel.
MAÎTRISE
D’OUVRAGES
DÉLÉGUÉE
POUR LE COMPTE
DES SECTEURS
• Enseignement supérieur
et Recherche scientifique
• Education nationale
• Justice
• Culture
• Jeunesse et sports
• Santé
• Formation et enseignement
Professionnels
• Culte
• Infrastructures administratives
• Solidarité
Une attention particulière est accordée aux équipements publics tant au plan architectural que fonctionnel.
Tableau récapitulatif des équipements publics réalisés durant les 10 dernières années (par secteur)
Secteur
Education nationale
Formation professionnelle
Enseignement supérieur
Adminstratif
Jeunesse et sports
Santé
Justice
Culture
Affaires religieuses
Solidarité
Total
Total général
1999
124
16
40
48
55
34
06
09
332
2000
158
14
52
42
83
48
02
06
405
2001
176
13
48
58
89
150
08
04
546
2002
197
15
76
62
161
53
05
06
575
Année
2003
197
14
59
69
220
33
06
07
605
2004
210
03
74
45
34
09
12
387
4789
2005
193
01
113
52
09
01
02
03
374
2006
283
03
126
52
03
04
06
08
485
2007
232
01
95
42
03
04
06
01
387
2008
379
01
171
114
02
02
03
17
04
03
693
Total
2149
81
854
584
659
325
51
78
05
03
4789
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•35
DOSSIER
Interview de M. Nacer DJAMA
Directeur général de la CNL
Financement du logement
Un effort financier
massif de l’Etat
L’intervention de l’Etat en faveur de l’habitat revêt en Algérie un
caractère massif. La Caisse nationale du logement est, au plan du
financement, le principal instrument de l’aide de l’Etat en direction
du logement. La CNL est un établissement spécialisé, créé en 1991
et placé sous la tutelle du ministre chargé de l’Habitat et de
l’Urbanisme. Sa mission principale est de soutenir la production du
logement et d’aider à l’accession au logement. Dans cette interview,
M. Nacer Djama, directeur général de la CNL, répond aux questions de La Revue de l’habitat et donne la juste mesure de l’ampleur de l’effort financier de l’Etat pour le financement du logement.
Quel est le rôle de la CNL et quelles
sont ses principales missions ?
La CNL a pour missions principales
de gérer les aides et contributions de
l’Etat en faveur de l’habitat, notamment en matière de promotion du
logement à caractère social, de loyer,
de résorption de l’habitat précaire, de
restructuration urbaine, de réhabilitation et de maintenance du cadre bâti.
Elle est également chargée de promouvoir toutes formes de financement
de l’habitat, notamment du logement à
caractère social, par la recherche et la
mobilisation de ressources de financement autres que budgétaires. Elle peut,
en outre, réaliser toutes les études,
enquêtes et recherches liées à l’habitat,
apporter son expertise aux institutions
publiques et organismes concernés, et
favoriser les actions d’information et
d’échange d’expériences pour la promotion et le développement de l’habitat.
Quels sont les différents types de financement gérés par la CNL ?
La CNL assure ses missions au travers
des dispositifs d’octroi d’aides à la
pierre et d’aides à la personne dans le
domaine du logement. Ces dispositifs
ont évolué au fil du temps et se sont
enrichis de nouvelles formules de
financement destinées à toucher les
franges les plus larges de la population. La CNL gère, pour le compte de
l’Etat, les financements publics mobilisés annuellement au profit tout
d’abord des programmes de logements sociaux locatifs, destinés aux
36 •
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
10
DOSSIER
an
s
de réalisations
>Habitat & Urbanisme
citoyens aux revenus les plus faibles,
c’est-à-dire n’excédant pas deux fois le
SNMG, soit 24 000 DA. L’aide de la
CNLs’adresse également au logement
rural à travers une aide frontale à l’autoconstruction. Pour les logements
sociaux-participatifs (LSP), en accession aidée à la propriété, les financements sont destinés aux ménages à
revenus intermédiaires, c’est-à-dire
n’excédant pas six fois le SNMG, soit
72 000 DA. Les financements de la
CNL bénéficient également au logement en location-vente (programmes
AADL 2001 & 2002 de 55.000 unités).
Depuis l’année 2000, un dispositif a
également été mis en place en partenariat avec les banques, qui consiste à
octroyer l’aide de l’Etat couplée au
crédit bancaire pour acquérir un logement neuf. En 2006, un autre dispositif a également été créé pour octroyer
directement l’aide de l’Etat au profit
des postulants éligibles disposant de
ressources financières suffisantes pour
acquérir un logement neuf auprès
d’un promoteur, sans lien avec le crédit immobilier.
Enfin la CNL intervient également
dans le cadre des programmes de
résorption de l’habitat précaire et de
réhabilitation du cadre bâti, ainsi qu’à
l’occasion des programmes spéciaux
lancés à la suite de calamités naturelles
à travers des aides à la réhabilitation et
à la reconstruction ou des aides au
loyer, en attendant le relogement.
Concernant les dispositifs d’aide à
l’accession à la propriété (LSP – habitat rural – AAP/banques –
AAP/directe), il faut noter que le
niveau de l’aide de l’Etat, pour acquérir ou construire (en milieu rural) un
logement, a été revu à la hausse au
cours du 2e trimestre 2008 pour les
programmes neufs, pour passer d’un
montant maximum de 500 000 DA à
un montant uniforme de 700 000 DA,
avec le relèvement du plafond de revenus du ménage à six (6) fois le SNMG.
Quelles sont les évolutions marquantes dans les décaissements
effectués par la CNL au cours de
la décennie écoulée ?
Je voudrais tout d’abord souligner que
sur l’ensemble de la période 19992008, les décaissements effectués par
la CNL ont atteint le montant considérable de 880,78 milliards de DA. Ces
financements correspondent à l’ampleur du défi constitué par la réalisation de plus de 1,5 million de logement
au cours de cette période. Ces financements sont, en outre, en progression
constante. C’est ainsi qu’ils sont passés de 57 milliards de DAen 2002 à 98
milliards en 2005 et à 136 milliards en
2008. Cette progression se poursuit
et les prévisions de décaissements
pour l’exercice 2009 atteignent
147,3 milliards de DA.
Quels sont les segments qui ont bénéficié en priorité de ces financements ?
Pour la seule année 2008, le logement
social locatif a concentré plus de 45%
des financements de la CNL, avec un
montant de 62 milliard de DA. Il est
suivi par le logement rural qui a bénéficié de 31% des financements, soit
plus de 42 milliards de DA. Le logement aidé urbain (qui comprend
essentiellement, le LSP, les programmes de réhabilitation et le dispositif
d'injection de l'aide en même temps
que le crédit immobilier) a recueilli
13% du total des concours, avec près
de 18 milliards de DA et la locationvente un peu plus de 9%, soit près de
13 milliards de DA.
Pouvez-vous nous donner plus d’indications concernant les modalités de
financement du logement rural ?
L’aide de la CNL au logement rural
s’effectue à travers une aide frontale à
l’autoconstruction, dont le niveau a été
relevé en 2008 à 700 000 DA. L’aide
est versée en trois tranches en fonction
de l’avancement des travaux. Les
bilans dressés depuis 2003, date de
lancement de cette formule, révèlent
des consommations cumulées de plus
de 150 milliards de dinars au profit de
l’habitat rural. Elles correspondent au
nombre total des aides octroyées à plus
de 577 000 bénéficiaires résidant en
milieu rural.
Quelle a été la contribution de la CNL
dans le cadre des programmes spéciaux lancés à la suite de catastrophes
des dernières années ?
L’intervention de la CNL s’est effectuée tout d’abord par le biais d’aide à
la réhabilitation et à la reconstruction à
la suite du séisme qui a touché le centre du pays en mai 2003. Dans ce
cadre, la CNl a versé environ de
101 000 aides individuelles directes et
près de 150 000 aides pour le logement collectif. Le bilan de cette opération révèle un montant total d’aides
versées légèrement supérieur à 54 milliards de DA, au niveau principalement des wilayates de Boumerdès,
Alger et Tizi ouzou. Plus récemment,
les aides directes à la réhabilitation et
aux loyers octroyées à la suite des
intempéries du 4e trimestre 2008
(notamment à Ghardaïa, Béchar et
El Bayadh) ont atteint 1,45 milliard de
DA et ont concerné environ 13 600
bénéficiaires de l'aide à la réhabilitation et 3 000 bénéficiaires de l'aide au
loyer, servie en attendant le relogement.
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•37
DOSSIER
Pour un urbanisme
rénové et amélioré
Renforcement du dispositif législatif et réglementaire
La nécessité d'inscrire l'action des différents acteurs du secteur de l'habitat, dans un cadre cohérent et
assaini conformément aux orientations du chef de l'Etat, a donné lieu, au cours de la décennie écoulée, à un renforcement et à une mise à jour du dispositif législatif et réglementaire encadrant l'acte de
bâtir. Simultanément, l'action des services et des structures techniques dépendant du ministère de
l'Habitat et de l’Urbanisme s'est intensifiée sur le terrain.
d'opérationnalité des instruments d'urbanisme. Plus récemment, la loi n° 0815 du 20 juillet 2008 a établi les principes d’édification des constructions
et de leur mise en exploitation, et les
modalités de mise en conformité des
constructions existantes dans l’objectif
de mettre un terme à l’état de nonachévemement qui caractèrise nos villes et aglomérations en vue d’assurer
la promotion d’un cadre bâti esthétique et harmonieusement aménagé.
E
n matière de renforcement du
dispositif législatif et réglementaire, les actions principales
menées par le ministère de l'Habitat et
de l’Urbanisme ont concerné le parachèvement des dispositifs réglementaires, pris en application de la loi
relative à l'aménagement et l'urbanisme amendée en août 2004, pour
introduire:
• l'obligation de délimitation et classement des zones sujettes aux aléas naturels et technologiques par le Plan
directeur d'aménagement et d'urbanisme (PDAU) et le Plan d'occupation
des sols (POS) ;
• la poursuite du processus d'élaboration et de révision des instruments
d'urbanisme, étant précisé que l'ensemble des communes du pays disposent d'un PDAU approuvé, et que
4 932 POS ont été réalisés à ce jour.
A ce jour, au moins 1 010 PDAU sont
l'objet de révision, en raison d'impératifs d'expansion urbaine cohérente et
Un renforcement du dispositif législatif en vue
d’assurer la promotion d’un cadre bâti esthétique.
38 •
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
10
DOSSIER
an
s
de réalisations
>Habitat & Urbanisme
Renforcement de la fonction
de contrôle
En matière de contrôle, il est important de souligner
son renforcement à travers l’institution d’organes
permanents érigés en la forme d’inspections générale
et régionale de l’urbanisme et de la construction.
L’organisation de ces nouvelles structures déconcentrées vient en application de la refonte intervenue en
2008 du dispositif relatif à l’organisation de l’administration centrale de l’habitat et de l’urbanisme.
Cette nouvelle organisation vise à renforcer l’action
de l’Etat en matière de contrôle technique dans l’objectif d’assurer un développement harmonieux et
équilibré du tissu urbain.
Par ailleurs, le décret executif n°09-18 du 20 janvier
2009 a inscrit les activités de l’agence imobilière, du
courtier immobilier et de l’administrateur de biens
parmi les professions réglementées soumises désormais à l’agrément et au contrôle des services du
contrôle du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme.
A quoi sert le Plan
directeur d’aménagement
et d’urbanisme ?
• Divise la commune ou plusieurs communes entre
secteurs urbanisés, à urbaniser, d'urbanisation future et
non urbanisables. • Détermine la destination générale
des sols. • Définit l’extension urbaine, la localisation
des services et activités, la nature et l’implantation des
grands équipements et infrastructures. •Détermine les
zones d’intervention sur les tissus urbains et les zones
à protéger (sites historiques, forêts, terres agricoles, littoral). • Définit les termes références POS.
• Prend en charge les programmes de l'Etat, des collectivités locales et ceux de leurs établissements et services publics.
Approbation : • Pour les villes de - 200 000
hab./wali. • Pour les villes de 200 000 à 500 000 hab./
ministre.• Pour les villes de plus de 500 000 hab./
décret.
A quoi sert le POS ?
Le Plan d’occupation des sols (POS) précise :
• la forme urbaine, les droits de construction et l’usage
des sols ; • la nature et l’importance des constructions
; • les règles relatives à l’aspect extérieur des constructions ; • les espaces publics, les installations d’intérêt
général, les voiries et les réseaux divers ; • les servitudes ; • les zones, sites et monuments historiques à protéger ; • les terres agricoles à protéger.
Le POS est approuvé par le président de l’APC.
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•39
DOSSIER
Un programme de
Amélioration urbaine
300 milliards de dinars
A
L’objectif recherché est une revitalisation profonde des quartiers souffrant de déficits en viabilité
u cours de la décennie écoulée,
l’aménagement urbain a été au
cœur des préoccupations des
pouvoirs publics à l’instigation du président de la République, qui l’a rappelé
à l’occasion de ses nombreuses visites
de chantiers de réalisation.
C’est dans ce cadre qu’un important
programme de travaux d’amélioration
urbaine a été lancé. De grande envergure, il a bénéficié à 13 274 sites abritant 3 700 000 logements, et où rési-
40 •
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
dent 18 724 050 habitants. L’objectif
est d’améliorer les commodités de vie
et le cadre bâti dans les quartiers historiques, les quartiers réalisés avant
l’Indépendance, les grands ensembles
d’habitat, les lotissements, ainsi que
les quartiers spontanés à restructurer.
Ce qui est recherché à travers ces
actions, c’est donc une revitalisation
profonde des quartiers souffrant de
déficits en viabilité ou de la détérioration de leur viabilité et des espaces
extérieurs. Ce programme a mobilisé
des montants financiers considérables,
dont l’enveloppe globale s’élève à près
de 300 milliards de dinars.
Ces financements ont pour objet de
fournir l’ensemble des commodités
en matière d’AEP, d’assainissement,
d’éclairage public, de gaz, de voirie,
d’aménagement d’espaces publics et
de réalisation d’aires de jeux et de
proximité.
10
DOSSIER
an
s
de réalisations
>Habitat & Urbanisme
Un programme
Habitat précaire
d’éradication progressive
Porteur de divers maux sociaux, l’habitat précaire traduit l’iniquité dans les conditions de confort
auquel tout un chacun aspire. Pour mettre un terme à ce fléau, l’action des pouvoirs publics est multidimentionnelle. Elle concerne l’ensemble des aspects qui génèrent les formes de disparités et d’exclusion.
L
a volonté de s’attaquer progressivement, mais de manière
résolue, à l’éradication de l’habitat précaire a été une des actions
prioriritaires des pouvoirs publics au
cours des dix dernières années. La
persistance et la résurgence de poches
de constructions précaires exigent des
traitements qui doivent s’inscrire dans
une démarche de résorption progressive particulièrement, et en premier
lieu dans les principales grandes villes
du pays. Cette approche de traitement
de l’habitat précaire, à travers une
résorption progressive, doit être
accompagnée de mesures de contrôle
appropriées. Entre 2000 et 2008, différentes opérations de relogements, dans
le cadre des programmes de logement,
sociaux de restruration et d’éradiction
des constructions insalubres et précaires, ont permis la suppression de près
de 70 000 habitations précaires. A partir de 2007, un programme de résorption progressive a été mis en place,
portant sur la réalisation de près de
280 000 logements sociaux.
Dans la démarche de traitement, le
gouvernement s’est assigné les objectifs ci-après : • asseoir une démarche
progressive de résorption définitive ; •
diversifier les solutions de relogement
des familles (logements publics locatifs, LSP, programmes d’aides dans le
monde rural).
La résorption de l’habitat précaire doit être accompagnée de mesures de contrôle appropriées.
Le règlement de la question du relogement implique la prise en charge des
facteurs liés à l’emploi, la scolarisation
des enfants et aux conditions de vie, en
général. Les terrains récupérés feront
l’objet d’une affectation pour des
fonctions urbaines appropriées.
Pour être efficace, le processus de
résorption des constructions précaires
associe les familles à reloger. La
résorption de l’habitat précaire permet
de libérer les sites inconstructibles,
d’une part, et de valoriser ceux qui le
sont, d’autre part. Des opérateurs qualifiés en matière d’aménagement sont
mobilisés pour entreprendre les
actions, notamment en matière de
démolition des constructions précaires
et d’aménagement de sites, en prévision des programmes de logements et
d’équipements à réaliser. Pour mettre
fin à ce fléau, des mesures énergiques
sont déployées par les autorités pour
procéder à la démolition de toutes les
constructions précaires, dont les occupants sont relogés. Dans ce contexte,
toute nouvelle création d’habitation
précaire fait l’objet de démolition
immédiate. Une agence spécialisée est
prévue pour assurer le suivi permanent
de l’évolution des construcrtions de
traitement et entreprendre les actions
de relogement.
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•41
DOSSIER
Le souci de la qualité
Architecture
Le souci de la qualité architecturale est désormais au cœur de la démarche du secteur de l’habitat.
Le chef de l’Etat appelait, devant les participants aux assises de l'architecture organisées en décembre
2006 à Alger, les architectes « à opérer une rupture avec les réalisations sommaires du passé»,
soulignant que « l'architecture a une fonction déterminante dans la mise en œuvre des politiques d'aménagement, et que l'architecture est un fait supérieur de la culture». Le Président
Bouteflika ajoutait «(…) Notre patrimoine est riche et peut être une source d'inspiration
pour les concepteurs de logements et des villes.»
L
es orientations du président de
la République ont guidé l’action
des responsables du secteur de
l’habitat et de l’urbanisme au cours
des dix dernières années.
Il peut être constaté, à travers les nombreux projets réalisés, des mutations
opérées dans le domaine de la qualité,
de la conception et de la réalisation.
Parmi les préoccupations auxquelles
des réponses ont été apportées, il y a
lieu tout d’abord de constater l’adaptation de la conception architecturale
aux régions climatiques et aux modes
de vie, particulièrement dans les localités du Sud et des Hauts-Plateaux.
Si cette adaptation est également perceptible dans les wilayas du littoral,
des efforts restent à concrétiser dans
ces dernières localités où la construction ne prend pas encore suffisament
en charge les spécificités des sites.
Pour atteindre les objectifs que s’assigne le secteur en la matière, il y a lieu
de signaler la promulgation de prescriptions architecturales et urbanistiques pour les wilayas du Sud, ainsi que
le recours aux concours d’architecture
pour les projets publics en matière
d’habitat et d’équipement.
Dans ce contexte, le ministère de
l’Habitat et de l’Urbanisme organise
annuellement la sélection des meilleures œuvres réalisées en vue de récompenser les maîtres d’œuvre ayant
accompli des efforts méritoires dans la
création.
42 •
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
10
DOSSIER
an
s
de réalisations
>Habitat & Urbanisme
C’est un encouragement qui a pour
objectif de sensibiliser les architectes
et les bureaux d’études quant à la
recherche de modèles d’architecture
performants au plan de l’esthétique et
de la réalisation.
Le second aspect de la qualité architecturale du cadre bâti est également lié à
l’intégration spatiale des logements et
des équipements d’accompagnement,
qui constituent aujourd’hui des éléments structurants dans les tissus
urbains. La recherche de cette intégration est davantage renforcée dans les
études des plans d’occupation des sols,
en cours de généralisation à l’ensemble des tissus urbains. Dans cette optique, la rénovation du vieux bâti et la
résorption des constructions précaires
à travers l’important programme
décidé par le gouvernement apporteront certainement une contribution à
l’émergence d’un nouveau visage
pour nos villes.
La promulgation de prescriptions architecturales et urbanistiques pour les wilayas du Sud
est un pas vers une architecture adaptée.
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•43
CHRONIQUE
Le bon choix
NEPAD, habitat et gouvernance
L
ancé en 2001 à l’initiative de
cinq chefs d’Etat africains dont
le Président Abdelaziz
Bouteflika, le Nouveau partenariat
pour le développement de l’Afrique
(NEPAD) accorde au développement
humain et à la bonne gouvernance une
place de choix dans sa stratégie d’ensemble visant la prise en charge des
besoins essentiels des populations.
Pour la première fois, les Etats partie
prenante dans ce processus ont pris des
engagements forts en faveur du respect des droits de l'Homme, de la prévention et de la résolution des conflits,
du processus démocratique, de la
bonne gouvernance et de la lutte
contre la pauvreté, et acceptent le principe d’une évaluation par les pairs.
Le rapport d’évaluation concernant
l’Algérie, élaboré dans le cadre du
Mécanisme africain d’évaluation par
les pairs (MAEP) en novembre 2008,
est un véritable audit des institutions
algériennes et de son système économique et social réalisé en toute liberté
et transparence de l’aveu même de ses
concepteurs.
44 •
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
Le chapitre six du rapport d’évaluation
consacré au développement socioéconomique, notamment l’objectif relatif
aux facilitations pour l’accès au logement relève que « les autorités algériennes en menant une réflexion pour
couvrir l’ensemble des segments de la
population à travers les différentes
catégories de logements proposés ont
fait preuve d’une efficacité qu’il faut
mettre en exergue et saluer dans la
mesure où les besoins des couches les
plus défavorisées sont prises en
compte. Ceci est de nature à contribuer substantiellement à la lutte contre
la pauvreté ». La lutte contre la pauvreté figure, de fait, au cœur du programme d’action de l’Algérie au cours
de la décennie écoulée. Le chef de
l’Etat a instruit à maintes occasions le
gouvernement pour que « le logement
public locatif soit, réservé aux seuls
citoyens qui sont dans une incapacité
avérée de se loger par leurs propres
moyens».
Les instructions du chef de l’Etat se
sont traduites par la promulgation au
début de l’année 2008 d’un décret
fixant de nouvelles règles d’attribution
pour le logement public locatif. Aux
termes de ce nouveau texte, le logement public locatif est le logement
financé par l’Etat ou les collectivités
locales, et destiné aux seules personnes dont le niveau de revenu les classe
parmi les catégories sociales défavorisées et dépourvues de logements ou
logeant dans des conditions précaires
et/ou insalubres. Pour promouvoir une
gestion transparente des aides de l’Etat
au logement et cibler efficacement les
populations concernées, le nouveau
dispositif est accompagné par la mise
en place d’un fichier national du logement placé auprès du ministre de
l’Habitat et de l’Urbanisme où sont
consignées l’ensemble des personnes
ayant bénéficié d’attribution de logements publics locatifs, de logements
publics participatifs, de logements
cédés dans le cadre de la locationvente, de terrains à caractère social et
des aides de l’Etat attribuées pour
l’achat ou la construction d’un logement. Sur un autre registre, les équipements publics bénéficient d’une attention particulière de la part des pouvoirs
publics. Fortement structurant pour
l’espace dans lequel ils sont implantés,
un intérêt particulier est accordé à leur
localisation et à leur conception tant au
plan architectural que fonctionnel.
Les équipements réalisés durant les
dix dernières années, tous secteurs
confondus, atteignent le nombre
considérable de 4 800 unités sur la
période 1999-2008.
Le souci d’une bonne gouvernance
dans le secteur de l’habitat transparaît
également à travers les programmes
d’amélioration urbaine dont l’enveloppe globale s’élève à près de
300 milliards de dinars.
Ces concours financiers visent à offrir
aux populations des commodités en
matière d’AEP, d’assainissement,
d’éclairage public, de voirie, d’aménagement d’espaces publics.
L'autre axe d’action des pouvoirs
publics en matière de bonne gouvernance est indéniablement la politique
d’éradication progressive de l’habitat
précaire. Concernant ce volet sensible,
les pouvoirs publics mettent résolument les bouchées doubles. Depuis
2007, un programme de résorption
progressive a été ainsi lancé, portant
sur la réalisation de près de 280 000
logements sociaux.
Enfin, preuve de la continuité de
l’action des pouvoirs publics et que
la bonne gouvernance demeure un
axe stratégique de travail pour le
prochain quinquennat,
M. Abdelaziz Bouteflika a pris l’engagement de réaliser un million de
logements tout en veillant à accorder une grande importance à la qualité de l’urbanisme et à l'éradication
de l’habitat précaire.
Dr. Ahmed NASRI
Directeur de la Coopération
et de la Planification
Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme
10
DOSSIER
an
s
de réalisations
>Habitat & Urbanisme
Interview de M. Mounir Khaled Berrah, directeur général de l’ONS
Une forte progression
du parc de logements
L'habitat à travers le RGPH 2008
L'Algérie a réalisé son cinquième
Recensement général de la population et
de l'habitat durant la période du 16 au 30
avril 2008. Les premières données publiées
sont issues de l'exploitation manuelle des
tableaux récapitulatifs communaux renseignés par les délégués communaux du
Recensement général de la population et de
l'habitat (RGPH), à l'issue de la collecte
des données sur le terrain. La seconde étape
consiste à procéder à une exploitation par
sondage pour mettre à la disposition des
pouvoirs publics et des différents utilisateurs
les principaux indicateurs relatifs à la population et aux conditions d'habitat, et ce, à
un niveau wilaya. Les données disponibles
actuellement sont issues du sondage wilaya,
et concernent 1/10 e des districts du recensement. Elles ne couvrent que la population
des ménages ordinaires et collectifs. Les résultats définitifs et plus désagrégés seront disponibles une fois l'exploitation exhaustive
achevée. L’exploitation des premières données
disponibles livrent d’ores et déjà des enseignements précieux sur la structure et l’évolution de la population algérienne ainsi
que sur le parc national de logements. Le
directeur géneral de l’ONS, M. Berrah, a
bien voulu commenter pour La Revue de
l’Habitat ces premiers résultats.
Quels sont les principaux résultats livrés par le RGPH 2008, en
matière de répartition spatiale de la population algérienne (proportion urbain/rural, répartition par type d’agglomération) ?
La population résidente des ménages ordinaires et collectifs est
estimée à 33 920 000 à la date du 16 avril 2008, à l'issue de l'exploitation des résultats du sondage wilaya au 1/10e (1/10 du total
des districts composant le territoire national). Le taux d'accroissement intercensitaire de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs a été estimé à 1,6% entre 1998 et 2008. Il était
de 3,2% entre 1966 et 1977, de 3,1% entre 1977 et 1987, et de
2,3% entre 1987 et 1998. En termes de répartition spatiale par type
d’agglomération 85,7% de la population totale résidente vivent en
milieu aggloméré, dont 69,5 % en agglomérations chefs-lieux et
16,2 % en agglomérations secondaires. La proportion de la population vivant en zone éparse est de14,3%.
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•45
DOSSIER
Quelles sont en termes de répartition
spatiale de la population les évolutions les plus notables par rapport au
recensement de 1998 ?
Comparativement à 1998, et parmi les
évolutions les plus remarquables en
matière de répartition spatiale figure
l’accroissement de la population
vivant en milieu aggloméré (en valeur
absolue et en valeur relative). La proportion de la population vivant en zone
agglomérée est passée de 81,4% à
85,7 % de la population totale. Ainsi,
la population vivant en agglomération
est passée de 23 688 000 à 29 069 000
habitants
Sur une plus longue période, on peut
constater que la proportion de la population algérienne vivant en zone agglomérée a augmenté très rapidement au
cours des dernières décennies. Cette
évolution est retracée par le tableau cidessous.
Évolution de la population des
ménages ordinaires et collectifs
RGPH Population totale
1966
1977
1987
1998
2008
12.022.000
16.948.000
23.038.942
29 100 869
33 920 000
% Population
agglomérée
56,1
61,2
70,8
81.4
85,7
Quel est le nombre de logements
recensés en 2008 ? Comment expliquez
-vous l’écart entre logements recensés et
logements habités ?
Le parc national des logements a été
estimé à 6 589 000 logements par le
RGPH d’avril 2008. Les logements
inoccupés comprennent les logements
non encore livrés, les logements abandonnés, et autres catégories non classées ailleurs. La répartition du parc de
logements, selon l'état d'occupation,
est retracée par le tableau suivant :
Logements occupés
Logements secondaires
Logements inoccupés
Logements à usage professionnel
Total
46 •
Total
5 268 000
404 000
871 000
46 000
6 589 000
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
Quelle est l’évolution du parc de logements par rapport à 1998 ?
Le parc de logements occupés est
passé de 4 081 228 unités en 1998 à
5 268 000 en 2008. Ce qui correspond
à un accroissement de 2,6 % en
rythme annuel au cours de la dernière
décennie. L’évolution du parc des
logements occupés est retracée dans le
tableau suivant :
1987
1998
2008
Logements
occupés
3 036 924
4 081 228
5 268 000
% Taux
d’accroissement
2,8
2,7
2,6
Quelle est la répartition du parc
de logements selon le type de construction ?
La répartition du parc de logements
selon le type de construction est dominée par les maisons individuelles qui
représentent 58,7% de l’ensemble. Les
immeubles d’habitation représentent
19,1% du parc et les maisons traditionelles 14,4%.
Structure des logements occupés
selon le type de construction
Total
Effectif
Immeuble d'habitation 1 007 000
3 091 000
Maison individuelle
761 000
Maison traditionnelle
63 000
Autres ordinaires*
202 000
Précaire
Non déclaré
144 000
Total
5 268 000
%
19,1
58,7
14,4
1,2
3,8
2,7
100
*Autres ordinaires : comprend les établissements à caractère professionnel, les pensions,
les hôtels, les chalets, les bases de vie et les
baraques de chantier.
Quelle est la répartition du parc de
logements selon la taille ?
Les logements, dont la taille est comprise entre 03 et 4 pièces représentent
près de 55 % du total. Les logements
de 1-2 pièces représentent environ le
tiers du total. Ceux de 5 pièces et plus
comptent pour un peu plus de 12%.
Structure du parc de logements
occupés selon le nombre de pièces
Nbre pièces
1-2
3-4
5 & plus
Total
Total (%)
32.8
54.9
12.3
100
Le recensement de 2008 a-t-il permis
de mesurer la dimension du problème
de l’habitat précaire ?
Effectivement, le RGPH 2008 permet
de mesurer la dimension du problème
de l'habitat précaire. Il est estimé à
3,8 % de l'ensemble du parc de logements habités, soit au niveau national
202 000 logements.
Le RGPH permet également la
mesure de l'ampleur de ce phénomène
à un niveau géographique plus fin (par
wilaya et par commune).
Quel est le taux d’occupation par logement (TOL) au terme du dernier
recensement ? Comment cet indicateur
a-t-il évolué depuis 1998 ?
Le taux d'occupation du logement, ou
nombre moyen de personnes par logement occupé, a été estimé à 6,4 personnes par le RGPH d’avril 2008. Il a
connu une baisse sensible par rapport
à 1998 où il était de 7,1.
Quelle est la situation et l’évolution
depuis 1998, du parc de logements du
point de vue des conditions de confort
et de l'accès aux utilités (électricité,
eau, gaz.) ?
Comparativement à 1998, en matière
de commodités et de conditions de
confort, les résultats du RGPH 2008
font ressortir une nette amélioration,
que ce soit en termes de commodités
des logements (disponibilité de cuisine, de salle de bain et de toilettes) ou
en termes de raccordement au réseau
d'alimentation en eau potable (AEP),
au réseau électrique, au réseau
d'égouts ou à celui du gaz naturel.
10
DOSSIER
an
s
de réalisations
>Habitat & Urbanisme
Évolution des commodités des logements
occupés entre 1998 et 2008 (%)
R.G.P.H.
1998
2008
78,7
87,2
Cuisine
Salle de bain 45,3
64,0
Toilettes
81,8
90,2
Évolution des taux de raccordement
aux réseaux entre 1998 et 2008 (%)
R.G.P.H.
1998
2008
AEP
71,4
78,9
Electricité
85,2
93,3
Egout
66,7
76,2
Gaz naturel
30,6
45,0
Comment se positionne l’Algérie par
rapport aux pays voisins du point de
vue de ces différents indicateurs
(TOL, accès aux utilités.) ?
Par rapport aux derniers recensements
effectués en 2004 en Tunisie et au
Maroc, le parc de logements algérien
se situe en première position en termes
de commodités. Comparativement au
Maroc, le logement en Algérie est nettement mieux doté en commodités ;
plus de neuf logements sur dix sont
électrifiés, alors que moins de trois
logements sur quatre le sont au Maroc,
et près de huit logements sur dix sont
rattachés au réseau d’eau potable en
Algérie contre moins de six logements
sur dix au Maroc.
Par ailleurs, tandis qu’en Algérie, plus
de trois logements sur quatre sont
dotés de réseau d’assainissement, seul
un logement sur deux est dans ce cas
au Maroc.
Par rapport à la Tunisie, l’électrification et le branchement au réseau d’eau
potable se situent globalement au
même niveau ; le taux d’électrification
est légèrement plus important en
faveur de la Tunisie (on observe un
écart de près de deux points), par
contre, le raccordement au réseau
d’AEP est légèrement plus élevé en
Algérie ( 78.9 % et 77.7 % respectivement pour l’Algérie et la Tunisie).
Quant au branchement au réseau
d’assainissement et au gaz naturel, les
logements en Algérie sont nettement
mieux lotis.
Etat comparatif des taux de raccordement
des logements aux différents réseaux en
Algérie, au Maroc et en Tunisie (%)
R.G.P.H.
MAROC TUNISIE ALGERIE
2004
2004
2008
A.E.P
57,5
77,7
78,9
Electricité
71,6
95,7
93,3
Egout
48,6
53,5
76,2
Gaz naturel -(*)
8,5
45,0
AEP : Alimentation en eau potable
* Donnée non disponible
Création d’entreprises et d’emplois
Une réelle dynamique
Les indicateurs en matière de nombre d’entreprises créées et de nombre d’emplois créés témoignent de la
dynamique que connaît le secteur de l’Habitat depuis quelques années et d'un replacement des entreprises
nationales dans un marché de plus en plus porteur. Selon les chiffres avancés par le ministre de l’Habitat et
de l’Urbanisme, lors de l’ouverture du Salon Batimatec, le nombre d’entreprises créées a connu une croissance sensible au cours des dernières années. De 22.000 entreprises actives et agréées en 2004, le nombre
de sociétés de bâtiment est passé en 2009 à 27.268 unités spécialisées dans différents segments. Par ailleurs,
15.000 entreprises activant dans les secteurs des travaux publics et de l'hydraulique apportent une contribution considérable à l'acte de bâtir.
La mise en œuvre des programmes du secteur a également été à l’origine de la création d’un nombre considérable d’emplois. Ces postes de travail concernent les projets réalisés au cours de la décennie écoulée dans
les différents segments de la construction (logements, équipements publics, viabilisation et aménagement) et
gérés par les organismes sous tutelle (OPGI, AADL) et les directions déconcentrées (DLEP, DUC).
A la fin de l’année 2004, on recensait 412 000 postes occupés. Ce chiffre est passé à 569 000 en 2005 à
704 000 en 2006 et à 814 000 en 2007. A la fin de l’année 2008, on comptait plus de 842 000 postes occupés dans le secteur de l’habitat. En 2008, ces postes étaient créés pour près de la moitié dans le segment du
logement, pour environ 30% dans le segment des équipements publics et pour près de 20% dans le segment
de la viabilisation et des aménagements.
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•47
COOPERATION
•••Rencontres & entretiens
Partenariat algéro-malaisien
Pour un véritable
transfert de technologie
vers des formules garantissant
«un véritable transfert de technologie
et la maîtrise des processus de
construction par les intervenants
algériens». Il a également souhaité
une coopération entre les centres de
recherche des deux pays dans le
domaine du génie parasismique, en
souhaitant, à ce titre, l’approfondissement des questions relatives à l’utilisation des isolateurs sismiques dans
les constructions, et l’assistance
malaisienne dans l’amélioration de la
réglementation y afférente.
De son côté, M. Ahmad Asri a
exprimé la volonté de l’organisme
qu’il préside de «contribuer à l’effort
de développement engagé par les
pouvoirs publics en Algérie dans le
domaine de la construction, notamment par le biais de l’introduction de
nouveaux systèmes de construction
industrialisés ainsi que dans la formation des personnels algériens».
Le ministre de l’Habitat et de
l’Urbanisme, M. Noureddine
Moussa, et le président de
l’Organisme gouvernemental de
développement des services professionnels PSDC de Malaisie,
M. Ahmad Asri Abdelhamid, ont
évoqué le 7 février dernier, à Alger,
les possibilités de développement
d’un partenariat algéro-malaisien
dans le domaine de la construction.
M. Moussa a particulièrement insisté,
au cours des entretiens tenus au siège
de son ministère, sur la nécessité
d’orienter le partenariat envisagé
entre les opérateurs des deux pays
Al’issue de la rencontre, les deux parties ont convenu de l’élaboration d’un
programme de travail définissant les
thèmes et les échéances de sa réalisation afin d’assurer le succès de la coopération algéro-malaisienne dans le
domaine de l’habitat et de l’urbanisme. Le président du PSDC était
accompagné d’une délégation de
représentants de sociétés malaisiennes spécialisées dans la construction
et les services annexes.
•••Avec la représentante de la Commission
européenne en Algérie
M. Noureddine Moussa, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, a reçu, le 11 janvier dernier à sa demande
Mme Laura Baeza, chef de la délégation de la Commission européenne en Algérie. Au cours de cet entretien, le ministre a présenté succinctement les programmes de son secteur et a exprimé le souhait de voir
les relations de coopération s’intensifier avec l’Union européenne, notamment en matière d’expertise, de
management de projets, de formation, d’assistance technique, de restauration et de rénovation des tissus
urbains, d’utilisation des matériaux locaux et d’économie d’énergie dans les constructions. De son côté,
Mme Laura Baeza, après avoir salué l’important effort engagé par le gouvernement algérien dans le développement des programmes de logements et d’équipements publics, a manifesté sa disponibilité à œuvrer
pour la concrétisation de toute proposition de projet devant faire profiter le secteur de l’habitat et de l’urbanisme de l’expérience, du savoir-faire et de l’expertise européenne. Al’issue de l’entretien, les deux parties ont convenu d’un programme de rencontres techniques pour définir les axes de coopération à prendre
en charge dans le cadre du partenariat entre l’Algérie et la Commission européenne.
48 •
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
COOPERATION
•••Avec des hommes
d’affaires turcs
M. Nourredine Moussa, ministre de
l’Habitat et de l’Urbanisme, s’est
entretenu le 13 janvier dernier
avec une importante délégation
d’hommes d’affaires turcs
accompagnée de Monsieur l’ambassadeur de la République de
Turquie à Alger. Au cours de cet
entretien, le ministre a exprimé le souhait de
voir les entreprises turques investir dans le processus de production de logements par la mise
en œuvre d’un programme d’investissement.
De leur côté, les hommes d’affaires turcs ont
manifesté leur volonté d’intensifier les échanges
économiques et les actions de partenariat avec
les entreprises algériennes et d’investir dans la
production de matériaux de construction et dans
la mise en œuvre de systèmes constructifs.
•••Avec
l’ambassadeur de la
République de Corée
M. Noureddine Moussa, ministre de
l’Habitat et de l’Urbanisme, a reçu
le 14 février 2009 M. Jung Hai
Ung, ambassadeur de la
République de Corée à Alger,
venu lui rendre une visite d’adieu
au terme de sa mission en Algérie.
Au cours des entretiens, l’ambassadeur
a souligné l’excellence des relations économiques entre les deux pays et la volonté de son
gouvernement à contribuer davantage aux
efforts de développement engagés par les pouvoirs publics algériens.
De son côté, le ministre s’est félicité des efforts
déployés par l’ambassadeur pour le rapprochement des entreprises coréennes avec leurs partenaires algériens et a souligné la nécessité de la
mise en œuvre du mémorandum d’entente
dans le domaine de l’habitat et de l’urbanisme,
signé entre les deux pays en 2006, avec pour
objectif d’aboutir à un véritable transfert de
technologie dans le domaine de l’industrialisation de la construction en Algérie.
•••Avec l’ambassadrice
d’Indonésie
M. Noureddine Moussa, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, s’est
entretenu, le 21 février 2009, avec Mme Yuli Mumpuni Widarso, ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de la République d’Indonésie à
Alger. Au cours des entretiens, l’ambassadrice a exprimé le souhait de
son pays de développer des échanges avec l’Algérie dans le domaine de
l’habitat et de l’urbanisme. Ces échanges doivent être identifiés dans un
programme de travail que le ministère de l’Habitat indonésien souhaite
établir avec les autorités algériennes. Le ministre a, de son côté, affirmé sa
pleine disponibilité à œuvrer pour le développement d’un partenariat de
qualité entre les deux pays.
•••Avec l’ambassadeur
du Pakistan
M. Noureddine Moussa, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, a reçu
le 24 février 2008, M. Mohamed Hafeez, ambassadeur de la République
islamique du Pakistan à Alger. Au cours des entretiens, l’ambassadeur a
exprimé le souhait de son pays de développer des échanges avec l’Algérie
dans le domaine de l’habitat et de l’urbanisme. Ces échanges peuvent être
concrétisés dans le domaine de l’expertise et de la formation de la maind’œuvre qualifiée. Le ministre a, de son côté, montré sa pleine disponibilité à œuvrer pour le développement d’un partenariat de qualité entre les
professionnels des deux pays, particulièrement dans les domaines de la
recherche, de la formation, des systèmes constructifs et de la production
des matériaux de construction.
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•49
COOPERATION
Ligue arabe
25e session du Conseil des ministres arabes
de l’Habitat et de l’Urbanisme
M. Noureddine Moussa au Caire
M. Noureddine Moussa, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, a participé aux travaux de la 25e session du Conseil des
ministres arabes de l’Habitat et de l’Urbanisme qui s’est tenu les 24/ 25 décembre 2008 au siège de la Ligue des Etats arabes
au Caire (Egypte). Les travaux de cette session ont été consacrés à l’examen et l’adoption des résolutions préparées par le
bureau exécutif du Conseil des ministres arabes de l’Habitat et de l’Urbanisme. Ces résolutions se rapportent notamment aux
codes arabes unifiés de la construction, aux rencontres scientifiques du conseil, aux règles de classification des bureaux d’études et de consulting des pays arabes. Elles portent également sur l’échange d’informations et d’expériences relatives aux projets de logements à coûts réduits, ainsi que sur les expériences des pays arabes dans la résorption de l’habitat précaire.
UMA
• Journées d’étude sur la prévention des catastrophes
naturelles
C’est dans le cadre de l’exécution des recommandations de la 10e session du Conseil des ministres maghrébins de l’Habitat et de l’Urbanisme, tenue du 17 au 19 juin 2008 à Alger, que des journées d’étude ont été
organisées à Alger les 10 et 11 novembre 2008 sur le thème de « la prévention des risques sismiques et des
autres catastrophes naturelles ». Au cours de cet atelier, trois communications ont été présentées portant sur
les expériences maghrébines (marocaine, tunisienne, algérienne) A l’issue de cette rencontre, une série de
recommandations ont été adoptées par les participants concernant les points suivants : • la signature et la ratification du statut relatif au centre arabe pour la prévention des risques sismiques et des autres catastrophes naturelles ; • la mise en place de mécanismes entre les organismes et les institutions scientifiques de recherche en
matière de prévention des risques sismiques et des autres catastrophes naturelles dans les pays de l’UMA ; • la sensibilisation de la réalité du danger éventuel des catastrophes naturelles dans les pays de l’UMA; • l’élaboration d’un lexique unifié de la terminologie adoptée en matière de construction parasismique dans chaque pays maghrébin ; • la redynamisation des
travaux de l’association maghrébine en génie parasismique ; • l’encouragement des échanges d’expériences à travers les visites des spécialistes et des chercheurs des pays de l’UMA.
• Un atelier sur les instruments d’urbanisme à Alger
En application du programme d’action arrêté par le Conseil ministériel maghrébin de l’Habitat et de l’Urbanisme, réuni
à Alger du 17 au 19 juin 2008, un atelier sur le thème des instruments d’urbanisme s’est tenu à Alger les 15 et 16 décembre 2008. Au cours de cet atelier cinq communications portant sur les expériences maghrébines en matière d’instruments d’urbanisme ont été présentées. Les recommandations adoptées à l’issue de cette rencontre ont porté sur les points
suivants : • élaboration d’un annuaire de la terminologie utilisée dans le domaine de l’urbanisme ; • organisation d’un séminaire maghrébin des bureaux d’études chargés de l’urbanisme en vue d’établir les liens et d’encourager le partenariat entre
ces bureaux, en marge de l’exposition prévue à Tunis ; • mise en place d’une législation relative au maître d’ouvrage en prenant en considération les organismes de suivi de l’exécution des documents de l’urbanisme ; • encouragement de la coopération maghrébine relative au système d’information géographique (SIG) en matière de planification urbaine.
50 •
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
GRANDS PROJETS
Aïn-Témouchent,ville nouvelle Colonel-Othmane
UNE RECONSTRUCTION
RÉUSSIE
A quelque chose malheur est bon, dit l’adage, lorsqu’en plein
mois sacré de Ramadhan, la terre avait tremblé en ce jour du
22 décembre 1999, la population sinistrée de AïnTémouchent avait de bonnes raisons de s’interroger sur son
devenir et celui de sa ville. Trois ans après, l’espoir est définitivement revenu dans une ville totalement métamorphosée.
La population a retrouvé son sourire, son soleil et sa vigne.
GRANDS PROJETS…>
L
a construction de la ville nouvelle baptisée ColonelOthmane est l’histoire d’un
vrai challenge, d’un authentique défi
que les autorités locales de la wilaya
d’Aïn-Témouchent, d’une part, et les
structures décentralisées du secteur
de l’habitat, d’autre part, ont dû relever. Voici le témoignage d’une expérience de reconstruction réussie. Dès
le lendemain du séisme, des moyens
considérables ont été déployés et un
gigantesque effort de l’Etat a été mis
en place dans le cadre de la reconstruction de la zone sinistrée d’Aïn-
52 •
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
Témouchent. Le président de la
République avait promis lors de sa
visite en date du 05 juin 2000 qu’aucun sinistré ne resterait sous les tentes
après le 31 décembre 2000.
Promesse tenue, tous les sinistrés ont
été relogés avant cette date. Mieux
encore, un programme d’urgence
portant sur la réalisation de 3 400 unités est lancé pour le relogement des
sinistrés. Trois années plus tard, une
superbe ville nouvelle était édifiée,
une ville que le chef de l’Etat a inaugurée le 17 décembre 2003.
GRANDS PROJETS…>
Réalisation d’une ville
nouvelle parasismique
Ce programme de 3 400 logements,
financés essentiellement dans le
cadre d’un prêt de la Banque mondiale d’’une valeur de 83 millions de
dollars, a permis la réalisation du
grand projet de la ville nouvelle, baptisée Colonel-Othmane.
Rompant avec les anciennes pratiques de procession de bâtiments carrés et lugubres, la nouvelle ville, qui
s’étend sur 51 hectares, séduit ses
visiteurs par sa conception architecturale à la fois originale et homogène.
Bien étudiée, la nouvelle ville est
dotée de toutes les commodités pour
offrir un cadre de vie agréable.
Outre les immeubles d’habitation, les
heureux bénéficiaires de logements
peuvent de fait trouver tous les équipements publics nécessaires à portée
de main.
L’ensemble est doté d’un agréable et
vaste jardin central d’une superficie
d’un hectare, d’espaces verts et d’aires de jeux spécifiques pour chaque
îlot, et de placettes jouant le rôle
d’élément de rappel.
Au titre des équipements collectifs, la
ville nouvelle a bénéficié notamment
de la construction d’une polyclinique
dans le cadre d’un don koweïtien,
baptisée au nom de son donateur, le
prince Al-Sabah.
La ville est dotée d’un agréable et vaste jardin central
d’une superficie d’un hectare, d’espaces verts et d’aires
de jeux spécifiques pour chaque îlot.
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•53
GRANDS PROJETS…>
La nouvelle cité dispose, en outre,
d’un lycée d’une capacité de 1 500
élèves, d’une annexe administrative
de l’APC de Aïn-Témouchent, d’un
bureau de poste, d’une antenne de
sûreté et de trois écoles.
Tirant les leçons d’un douloureux
passé, la ville nouvelle AkidOthmane est désormais une ville
totalement parasismique. Toutes ses
constructions ont fait l’objet d’une
double expertise par le biais de deux
organismes de contrôle, à savoir le
CTC et le Centre de génie sismique(CGS).
Par ailleurs, grâce à un système d’information géographique (SIG), un
contrôle informatisé de tous les
réseaux (AEP – assainissement –
électricité – gaz et téléphone) est
supervisé par ordinateur.
En cas de survenance de panne, celleci est automatiquement détectée,
donnant lieu à une intervention
imminente des services concernés.
54 •
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
GRANDS PROJETS…>
Aïn-Témouchent en bref
La wilaya d’Aïn-Témouchent est située au nord-ouest du pays. Elle
couvre une superficie de 3 192 km2 et occupe une place privilégiée au
sein de cet ensemble gravitant de manière équidistante autour de trois
pôles urbains (Oran, Sidi Bel-Abbès, Tlemcen). De ce fait, elle subit
leur influence, mais tire également avantage de leur proximité (ports,
aéroports, etc.). Aïn-Témouchent se distingue par son armature urbaine
cohérente qui influe positivement sur l’harmonisation spatiale de par
l’existence :
• d’un chef-lieu de wilaya occupant une position centrale ; • de pôles
urbains structurants (Béni-Saf et Hammam-Bou-Hadjar) ;
• d’un réseau routier dense de 1 232 km desservant tous les centres
urbains et la quasi-totalité des regroupements de population.
M. Mohamed SABER
Directeur de l’OPGI de Aïn-Témouchent.
La wilaya de Aïn-Témouchent, de par sa spécificité géographique et
physique, est caractérisée par trois secteurs dominants, à savoir l’agriculture, la pêche et le tourisme. Le secteur de l’habitat, au niveau de la
wilaya, dispose d’atouts importants, notamment en matière de production des matériaux de construction nécessaire à son développement. On
peut citer ainsi :
• l’existence de la sablière de Terga, d’une capacité de 2 900t/jour, et
d’une cimenterie à Béni-Saf d’une capacité de production de 3 000
t/jour ; • des carrières d’agrégats au nombre de 4, d’une capacité de production de 1 550 t/jour, tous diamètres confondus ; • d’une unité de
menuiserie industrielle (Simob) à Béni-Saf, d’une capacité de 1 600
m2/jour ; • d’une briqueterie à El-Maleh, d’une capacité de 28 000 unités/jour.
La situation du secteur avant
le séisme du 22/12/1999
Le parc de logements de la wilaya, tous segments confondus à fin
1999, était de 57 000 unités pour un TOL de 6,36 qui était largement
inférieur au TOL moyen national qui était de 7. En matière de logements sociaux locatifs, depuis sa création en 1985 (suite au découpage
administratif de l’époque), et jusqu’en 1999, la wilaya d’AïnTémouchent avait bénéficié de 7 165 logements. Au lendemain du
séisme, un gigantesque effort de l’Etat a été mis en place dans le cadre
de la reconstruction de la zone sinistrée d’Aïn-Témouchent et le relogement des sinistrés par l’inscription d’un programme d’urgence portant réalisation de 3 400 unités. Soit un taux de 48% par rapport au
nombre de logements affectés à la wilaya depuis 15 ans.
La nouvelle ville, qui s’étend sur
51 hectares, séduit ses visiteurs par sa conception architecturale à la fois originale et homogène.
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•55
PAROLES D’EXPERT
Un défi à relever
Prévention des risques majeurs
D
es débats sur les risques
majeurs, notamment sur les
plus prégnants, à savoir les
séismes, et la vulnérabilité des tissus
urbains en Algérie s’invitent cycliquement dans les médias nationaux,
notamment à travers des articles de
presse. Ces écrits émanent soit de
Cassandre affirmant mordicus l’imminence d’un cataclysme dans les
grandes agglomérations urbaines de
l’Algérie, ou de certains oracles (récidivistes) prédisant des épisodes
décennaux d’intenses activités sismiques pour la capitale et que cette activité serait même – sans rire – exacerbée par la pleine lune ! A ces déclarations tonitruantes, effrayant les
citoyens crédules et mal informés,
répondent parfois des mises au point
laconiques sur le caractère exagéré et
spéculatif de ces dernières, arguant, et
à raison, que la survenance de ces
événements relève de considérations
probabilistes aussi fortes soient-elles,
car il n’existe malheureusement à ce
jour aucune méthode scientifique de
prédiction fiable des séismes.
Dr Ahmed BRARA, Directeur de recherche, CNERIB.
56 •
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
Dans quelques articles de la précédente livraison de cette
revue, la révision des instruments d’urbanisme (PDAU et
POS) et la lancinante préoccupation de la prévention des
risques majeurs sont revenus sur le devant de la scène.Pour
rappel, le risque majeur est défini comme la possibilité
qu'un événement d'origine naturelle ou anthropique
(action de l’homme), dont les effets peuvent mettre en jeu un
grand nombre de personnes, occasionner des dommages
importants et dépasser les capacités de réaction de la société.
Il est caractérisé par sa faible fréquence et par son énorme
gravité. Ces deux caractéristiques interagissent dans le sens
où la faible fréquence de l’événement induit très souvent une
baisse de vigilance ou carrément l’oubli de la menace avec
le temps. Les conséquences d'un risque majeur sur les
enjeux se mesurent en termes de vulnérabilité.
Evolution des textes de lois
Il est patent que l’Algérie, à l’instar de
beaucoup de pays, est exposée à des
risques majeurs. La préoccupation est
bien réelle. Atravers sa jeune histoire,
le pays a d’ailleurs dû prendre relativement tôt conscience de l’exposition
à ces menaces, notamment celle
récurrente des tremblements de terre,
puisque dès la fin des années 70, la
mise en place de la réglementation
parasismique de la construction a été
envisagée. Le choc du séisme d’El
Asnam du 10 octobre 1980 a accéléré
la dynamique de prise de conscience.
Une commission interministérielle
sur les risques majeurs instituée a dès
lors identifié quatorze types de risques et mis en place un plan national
de «prévention des catastrophes et
d’organisation des interventions et
des secours», adopté en mai 1985. Ce
plan est consigné dans des textes
réglementaires en date du 25 août
1985, à savoir le décret n°85 231 portant sur l’organisation des interventions et secours en cas de catastrophe
et le décret 85-232 relatif à la préven-
tion des risques de catastrophe.
Le plan ambitionnait de doter le pays,
à l’échéance d’une décennie, outre
des moyens d’intervention et de
secours, d’une carte complète des risques majeurs et de leurs effets induits
pour tout le territoire.
Entre temps, à la décennie des terribles turpitudes qu’a connues le pays,
sont venues s’ajouter d’autres catastrophes avec leurs lots de victimes et
de dégâts matériels importants et rappelant l’urgence de la prise en charge
de ces risques majeurs. Il y a eu
notamment, et entre autres, les inondations venues submerger Bab ElOued le 11 novembre 2001 et le violent séisme de Boumerdès du 21 mai
2003. Suite à ce dernier événement,
un autre texte de loi plus explicite et
plus exhaustif renforçant l’arsenal
législatif a été promulgué, à savoir la
loi n°04-20 du 25 décembre 2004
relative à la prévention des risques
majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement
durable. Dans cette loi, dix risques
sont identifiés officiellement cette
PAROLES D’EXPERT
fois-ci (séismes et risques géologiques,
inondations, risques climatiques, feux
de forêt, risques industriels et énergétiques, risques radiologiques et nucléaires, risques portant sur la santé
humaine ainsi que les risques portant
sur la santé animale et végétale). Pour
chaque risque majeur, il est institué un
plan général de prévention adopté par
décret. Ce plan fixe en outre l'ensemble des règles et des procédures visant
à atténuer la vulnérabilité à l'aléa
concerné et à prévenir les effets induits
par la surveillance de cet aléa. Ainsi,
chaque département ministériel aura à
se charger de l'élaboration et de la mise
en œuvre des plans de prévention dans
son domaine d'intervention. Par ailleurs, des prescriptions générales et
particulières sont précisées pour chaque risque majeur ainsi que des dispositifs de sécurisation stratégique et de
prévention. Comme pour souligner
tragiquement la pertinence de ces lois,
d’autres catastrophes avec leurs lots de
victimes et de dégâts matériels sont
venues étayer la justesse des risques
identifiés et l’urgence de la mise en
application des plans de prévention.
Il y eut d’abord, entre autres, l’explosion du site gazier de Skikda du 19 janvier 2004 et plus récemment encore
les inondations du 3 octobre 2008 à
Ghardaïa et les rageuses précipitations
à Aoulef en date du 23 janvier 2009,
dissolvant littéralement des ksour et
des milliers de constructions en toub.
La contribution du secteur de l’enseignement et de la recherche par rapport
à cette préoccupation n’est pas en reste
puisque le projet «prévention et réduction des risques naturels et technologiques majeurs» a été classé comme l’un
des principaux objectifs scientifiques
et technologiques du pays par la loi
n°98-11 du 22 août 1998 portant sur
l’orientation et le programme à projection quinquennale sur la recherche
scientifique et le développement technologique 1998-2002. Ce classement
prioritaire a été d’ailleurs reconduit par
cette même loi complétée et modifiée
le 23 février 2008 (loi n°08-05) et ce,
pour la période 2008-2012.
Pour la prise en charge des risques
majeurs, il importe de souligner que la
loi n°90-29 du 1er décembre 1990 relative à l’aménagement et l’urbanisme
stipule sans autre précision dans son
article 11 que les instruments qui sont
les PDAU et les POS définissent les
conditions d’aménagement et de
construction en prévention des risques
naturels. Suite au séisme de
Boumerdès de mai 2003, ce texte a été
complété et modifié par la loi 04-05 du
14 août 2004, notamment dans cet
article 11, dans lequel il est mentionné
in extenso que les terrains exposés aux
risques résultant de catastrophes naturelles ou technologiques sont identifiés
au moment de l'élaboration des instruments d'aménagement et d'urbanisme
et font l'objet de mesures de limitation
ou d'interdiction de construire qui sont
définies par voie réglementaire.
Le violon séisme de Boumerdès du 21 mai 2003.
Sécurisation des
ouvrages stratégiques
et recherche scientifique
A signaler que l’importante loi n°0420 du 25 décembre 2004 dans son
chapitre 3 concernant les dispositifs de
sécurisation stipule que «les bâtiments
à valeurs stratégique ou patrimoniale
des villes font l’objet de plans d’étude
de vulnérabilité destinés à les préserver
contre les effets des risques majeurs
du fait de leur emplacement, de leurs
modes de réalisation ou de l’ancienneté de leur édification». Les bâtiments à valeurs stratégiques sont,
entres autres, ceux abritant des institutions de souveraineté, les hôpitaux, les
centres de la Protection civile, etc. Il est
patent que la sécurisation de ces
ouvrages constitue pour des raisons
triviales «the extreme emergency»,
soit l’urgente priorité des mesures de
prévention contre les risques majeurs.
En effet, les ouvrages abritant les centres décisionnels, et ceux dévolus à la
protection et aux secours doivent
impérativement rester opérationnels
en cas de survenance de catastrophes
naturelle ou technologique. Pendant et
après ces événements exceptionnels,
ils sont censés rester en service pour
organiser, diriger et diligenter les opérations de secours, soigner les blessés
et prendre en charge les survivants.
La complexité de la démarche pour
l’étude de la vulnérabilité de ces
ouvrages stratégiques et leur sécurisation se laisse aisément deviner, car elle
relève des récents progrès de la recherche scientifique. En effet, l’étude de la
vulnérabilité des ouvrages existants
dépend d’une multitude de paramètres
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•57
PAROLES D’EXPERT
souvent aléatoires intrinsèques à l’ouvrage étudié et liés à celles de l’agression externe due à l’aléa.
mode de génération de gaz (réaction
chimique par décomposition ou combustion, vaporisation instantanée,
pneumatique ou détente de gaz sous
pression, et/ou une combinaison des
trois), le déroulement de l’explosion
(en champ libre ou en milieu confiné),
la vitesse de propagation de la flamme
(détonation ou déflagration), etc.
Il y eut aussi les inondations venues submerger Bab El Oued, le 11 novembre 2001.
Il est clair que pour pouvoir évaluer le
degré de vulnérabilité d’une structure
existante, cela revient à déterminer
aussi bien les caractéristiques de cette
dernière (géométrie, parti structurel,
masse, rigidité, modes de vibrations…) que des matériaux la composant (propriétés physico-chimique et
mécanique, lois de comportement) ; ce
qui nécessite donc des moyens d’investigations lourds et sophistiqués en
essais destructifs et non destructifs.
Les autres paramètres très importants
sont liés à la typification de l’agression
(forme, sévérité, durée) de manière à
assurer le degré de protection projetée,
ce qui n’est pas de toute évidence en
raison du caractère aléatoire des sollicitations dues aux risques majeurs en
général.
Dans le cas des études de la vulnérabilité au séisme, ces propriétés seraient
par exemple le choix du type de
séisme (proche ou lointain, son
contenu fréquentiel), sa durée, son
accélération maximale (en % de g),
etc. Quant à la vulnérabilité aux
explosions, les propriétés seraient le
58 •
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
Vulnérabilité des
bâtiments stratégiques
La revue des méthodologies adoptées
de par le monde pour ces études de
vulnérabilité des structures aux risques
majeurs montre que ces dernières sont
généralement basées sur une compilation des travaux de recherches scientifiques validés par leurs publications
dans des revues de renommée établie.
De cette revue de la littérature scientifique, il ressort que les risques naturels
et technologiques envisagés dans le
cas des bâtiments sont globalement les
séismes majeurs, les effets d'impacts
de solides, de souffles et l'effet thermique (résultant d'explosions, d'incendies accidentels ou malveillants). A
noter que ces actions exceptionnelles,
hormis les incendies, relèvent pour
leur majorité d'un domaine de connaissances qui est le comportement des
structures et des matériaux aux chargements dynamiques. Les effets des séismes comme ceux de la houle, le vent
et le trafic sont traditionnellement pris
en compte dans le domaine classique
de l'ingénierie civil (calcul de structuresen régime vibratoire et fatigue de
matériaux sous chargement alternés).
Cependant ces effets peuvent se rapprocher de ceux des impacts par la
mise en vibration des structures et en
particulier l'excitation de modes élevés. L'explication est que lorsqu'un
solide impacteur est arrêté brutalement
par une structure (de taille comparable), outre les dommages à l'endroit du
point d'application du chargement, il
implique également des effets d'inertie
sur la structure impactée. A signaler
que des recherches récentes ont montré que les accélérations produites par
certains violents séismes - notamment
en zone épicentrale - peuvent se rapprocher de celles de certains impacts
comme le laisse subodorer l'enquête
post-sismique menée à Boumer dés en
2003 (la même constatation a été également faite lors du séisme de
Hanshin-Awaji au Japon du 17-011995). Il en est de même pour les
PAROLES D’EXPERT
chocs entre parties de structures qui
peuvent être observés lors d'importants tremblements de terre (phénomène de martèlement ou hammering
effect). Par ailleurs, on assimile souvent les effets d'une explosion à ceux
d'un impact, ne serait-ce que parce
que fréquemment une "onde de
choc" vient frapper la structure et causer une variation brutale du chargement appliqué. Bien qu'il n'y ait pas
impact de solide, la structure est chargée rapidement ou mise brutalement
en mouvement. Néanmoins, les différents types d'explosion conduisent à
des durées de maintien de l'effort parfois très différentes. On parle aussi de
"résistance au souffle" pour évoquer
la résistance des structures à l'action
de fluides (généralement l'air) dont
les variations brutales de pression
induisent des chargements rapidement variables (explosions, cyclones,
etc.).
Quant aux effets thermiques sur une
structure, ils sont multiples et résultent du couplage entre l'intensité de
l'agression (nature du combustible,
distance au foyer), des dispositions
constructives et l'évolution des matériaux de construction avec la température (dilatation, affaiblissement des
propriétés mécaniques).
Pour ce qui est de l'état des lieux des
connaissances concernant la résistance des structures aux chargements
dynamiques, il peut être affirmé
qu'avec le développement de méthodes d'analyses dynamiques et des
modèles de comportement des matériaux implémentés dans des codes de
calcul (logiciels), combinés à la
sophistication des outils de calculs
disponibles, il est possible d'estimer
de manière satisfaisante la résistance
(et/ou de concevoir) des structures de
génie civil existante sous quasiment
n'importe quelle configuration de sollicitations dynamiques. Il est en outre
possible de prendre en compte les
effets thermiques via les modèles de
comportement thermo- mécaniques
des matériaux intégrés dans ces logiciels. Des progrès très important ont
été accomplis notamment en calcul
dynamique des structures en régime
vibratoire classique comme dans le
cas des séismes de fortes intensités.
Un domaine de recherche en pleine
expansion actuellement à l'échelle
internationale est celui concernant la
réponse des structures soumises aux
actions d'impact et explosion (relevant du régime dit 'dynamique
rapide') avec prise en compte du comportement dynamiques des matériaux. Des avancées dans les connaissances qui permettent également l'optimisation de la conception et l'estimation de la vulnérabilité des structures sous ce types de chargements. Il
importe de signaler les travaux de
recherches réalisés dans ce domaine
durant cette dernière décennie dans le
cadre de la coopération scientifique
entre le CNERIB et le Laboratoire de
Physique et de Mécanique de
Matériaux de l'université de Metz.
Les résultats originaux de ces travaux
constituent à ce jour une base de référence pour beaucoup de chercheurs
de plusieurs pays(*) d'Europe travaillant sur l'expérimentation, la modélisation et le développement de codes
de calcul de structures en béton sous
chargement d'impact et explosion.
Conclusion
Pour conclure, par rapport à cette
épée de Damoclès, qui est l'exposition aux risques majeurs de l'Algérie,
il peut être affirmé sans ambages que
depuis le début des années 80 des étapes ont été franchies pour la prise en
charge de la prévention. Outre une
batterie de textes de lois complète,
des actions concrètes ont été (ou sont)
menées notamment, et entre autres, la
caractérisation instrumentale de la
sismicité de l'ensemble du territoire,
l'élaboration d'études d'alea sismique
régional et local, les études de vulnérabilité de bâtiments stratégiques de la
wilaya d'Alger, la délocalisation de la
ville de Hassi Messaoud, la relance
de la construction de villes nouvelles
etc.
Cependant, des efforts soutenus doivent être fournis avec pour objectif la
finalisation à terme d’une cartographie complète des risques majeurs
pour l’ensemble du territoire et leur
prise en compte dans l’aménagement
et l’urbanisation. Ainsi, au niveau
législatif, les lois existantes méritent
d’être suivies rapidement des textes
d’application.
Par ailleurs, l’installation de la commission aux risques majeurs prévue
par la loi 04-20 du 25 décembre
2004 serait d’une extrême opportunité pour impulser, coordonner les
efforts et actions projetées par les différents départements ministériels
chargés de l’élaboration et de la mise
en œuvre des plans de prévention
dans leurs domaines de prévention
respectifs. Cette commission capitaliserait également les résultats de
recherche scientifique menée au
niveau local par les centres et laboratoires de recherches nationaux et
ceux obtenus au niveau international.
Elle jouerait le rôle de cheville
ouvrière pérenne pour la mise en
place effective et le suivi de cette prévention des risques majeurs.
Ce défi de la prévention des risques
majeurs, quand bien même complexe, mérite d’être relevé. Il n’y a de
fatalité inéluctable que celle acceptée.
Comme le traduit si bien un dicton
germanique «chacun est l’artisan de
son propre destin» (Jeder ist sein
Schicksals Schmied). Et eu égard au
caractère aléatoire de ces risques, la
prévention demeure le seul maître
mot.
Dr Ahmed BRARA
Directeur de recherche, CNERIB
_____________________
Notamment le Commissariat à l’énergie
atomique CEA, France, (Camborde F., 2001),
le Laboratoire sols solides et structures de
l’Université de Grenoble (Daudeville L. et al. ,
2001), à l’Ecole normale supérieure de
Cachan, Paris (Hild et al. 2003), à l’Imperial
College de Londres (Cotsovos D., 2007),
l’Université de technologie de Delft , TNO,
Hollande, (Weerheijm J. et al., 2007), etc.,
voir par exemple http://scholar.google.com:
brara concrete dynamics.
(*)
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•59
PROFIL D’ENTREPRISE
«Cinq décennies au
service de la ville»
Entretien avec Mme KACER Aïcha, présidente-directrice générale du
Centre national d’études et recherche appliquée en urbanisme
Le Centre national d’études et recherche appliquée en urbanisme (CNERU),participe depuis plus de
cinq décennies au développement de la ville et à sa mutation à travers ses missions d’études générales et
opérationnelles, de faisabilité, d’assistance à la maîtrise d’ouvrage et de conseil. La diversité des champs
d’intervention du CNERU en font un des partenaires privilégiés de la démarche des pouvoirs publics
en matière d’aménagement du terrtoire (schéma directeur d’aménagement, villes nouvelles, rénovation
urbaine), ainsi qu’en matière d’instruments d’urbanisme (PDAU, POS). L’une des principales vocations du CNERU est aussi de longue date : la création de zones industrielles. La majorité des anciennes
grandes zones industrielles, à l’échelle nationale, furent créées par cet organisme. Le CNERU est, enfin,
engagé activement sur les thématiques liées à l'environnement et au développement durable à travers
toutes les études d'urbanisme où le chapitre environnement occupe une place importante.
La présidente-directrice générale du Groupe CNERU, Mme Kacer Aïcha, a bien voulu répondre aux questions de La Revue de l’Habitat.
Le CNERU est un bureau d’études
national dont les références sont solidement établies. Pouvez-vous nous
entretenir du parcours de l’entreprise
que vous dirigez ?
L
e CNERU est issu du CADAT
créé en 1956. Ce dernier a été
restructuré en 1981 en deux
EPIC, le CNERU et l’ANAT.
Transformé en Entreprise publique
économique, société par actions le 29
décembre 1990, le CNERU est un
bureau d'études national, qui relève
aujourd’hui de la société de gestion
des participations GENEST.
Le CNERU dispose d'une expérience
et d'une expertise pluridisciplinaire qui
le placent au premier rang des bureaux
d'études d'urbanisme en Algérie. En
effet, nous participons, depuis cinq
décennies au développement de la
ville et à sa mutation, et ce, à travers
nos missions d'études générales et
opérationnelles, de faisabilité, d'assistance à la maîtrise d'ouvrage et de
conseil.
60 •
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
PROFIL D’ENTREPRISE
Ces efforts ont été couronnés en 2001
par le prix national de l'urbanisme
décerné par le ministère de l'Habitat
et de l'Urbanisme. Ces dernières
années, le CNERU a poursuivi le
développement de ses missions en
faveur de l'environnement, du patrimoine culturel, de l'architecture et de
la recherche appliquée. Il assure aussi
des missions transversales qui mettent en évidence son rôle d'animateur,
de formateur, de soutien aux instituts
et universités. Ce déploiement s'est
développé dans un cadre de management certifié à la norme ISO
9001version 2000 depuis 2004, certification confirmée en novembre
2005, en décembre 2006, en septem-
bre 2007 et renouvelée en septembre
2008 dans les domaines de l'urbanisme, de l'aménagement du territoire, de l'environnement, des infrastructures, de l'architecture et de la
promotion foncière.
Quels sont aujourdhui les principaux
domaines d’intervention du CNERU ?
Les études réalisées par le CNERU
rendent compte de la diversité des
thématiques étudiées dans les domaines de l'urbanisme général et opérationnel, l'aménagement du territoire,
l'environnement et le développement
durable, le tourisme, le patrimoine
culturel, les infrastructures, l'architecture…
Outre ses missions de conception et
d'études, le CNERU intervient également dans des domaines aussi divers
que la promotion foncière et immobilière, le conseil technique, la coordination et le pilotage de projets, la
recherche appliquée ou encore la formation.
Quelles sont les ressources humaines
sur lesquelles s’appuie l’expertise du
CNERU ?
Pour répondre aux exigences des
clients, l'expertise du CNERU s'appuie sur une équipe pluridisciplinaire
expérimentée en ingénierie du territoire, qui constitue son principal
atout. En effet, il dispose d'un effectif
de 280 employés dont plus de 60%
de cadres aux profils d'architecte,
d’urbaniste, de géographe, de sociologue, d’ingénieur, de géologue,
d’hydraulicien, d’agronome, de spécialiste dans les domaines des travaux publics, de l’environnement, du
SIG... Le CNERU compte aussi
parmi ses effectifs des topographes,
des informaticiens, des infographes,
des maquettistes ainsi que des économistes, des juristes et des experts
financiers. Pour les exigences spécifiques des études, le savoir-faire du
personnel du CNERU peut être complété par la contribution d’experts
externes (consultants). Parmi les
atouts dont dispose le CNERU au
service des études qu'il mène, je
mentionnerai également une banque
de données mise à jour régulièrement
ainsi que la disponibilité de moyens
techniques importants et appropriés,
tels qu’un matériel informatique
puissant et sous réseau, un équipement topographique performant, des
salles de conférences et de formation…
Quelle appréciation portez-vous à la
refonte en cours des instruments d’urbanisme mise en œuvre par les pouvoirs publics ?
La révision des instruments d'urbanisme mise en œuvre traduit, de notre
point de vue, la volonté des pouvoirs
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•61
PROFIL D’ENTREPRISE
(1)
publics de se doter de moyens légaux
en vue de garantir et d'asseoir un développement local harmonieux, équilibré et équitable en conformité avec les
exigences du nouveau cadre législatif
et réglementaire en faveur de l'environnement et du développement durable, de la promotion du tourisme, de la
protection et de la valorisation du
patrimoine culturel et naturel, de la
prévention et la gestion des risques
majeurs.
(1)•Le CNERU a été retenu pour l’élaboration
du Schéma directeur d'aménagement de l'aire
métropolitaine algéroise, en 2007.
(2)•Maquette de la ville nouvelle
de Mahelma.
62 •
La Revue de l’Habitat -N° 03 -Mars 2009
(2)
PROFIL D’ENTREPRISE
LES RÉFÉRENCES DU CNERU
Groupe CNERU :
Trois filiales
spécialisées
Le Groupe CNERU est un
Bureau d'Etudes National, qui
relève de la société de gestion des
participations “GENEST”
Il est constitué des filiales
suivantes :
• La Société Algérienne d’Etudes
d’Infrastructures «S.A.E.T.I.»
Société d’économie mixte
Algéro-Allemande C.N.E.R.U Dorsch Holding gmbh (Sarl de
droit Allemand), elle est spécialisée dans la conception et études
techniques dans les domaines des
ouvrages d’art, des infrastructures, du transport, études générales
et économiques, assistance techniques et supervision des travaux.
Elle exerce aussi son activité en
dehors du territoire national.
• La société DELYPRO qui a
pour mission la promotion
immobilière et dont le capital est
de 972 000 000 00 DA, détenu à
78,395 % par le CNERU.
• La société de Promotion
Immobilière du Vingt et Unième
Siècle «PROMOTION 21» dont
le capital de 277 500 000 00 DA
est détenu à 40 % par le CNERU.
Cette société a réalisé plusieurs
programmes d’habitat résidentiel :
210 logements haut standing à
Dély Brahim. Ensembles résidentiels à Chéraga, Hussein Dey,
Les Vergers…
Une expertise
pluridisciplinaire
La listes des projets confiés au CNERU est longue. Pour ne mentionner que
les principaux, nous citerons tout d’abord en matière d’aménagement du territoire : • l’étude du Schéma directeur d’aménagement et de développement
durable du tourisme (SDAT), confié au CNERU en 2006 par le ministère du
Tourisme. Cette étude s’inscrit dans le cadre de la loi 01/20 relative à l’aménagement et au développement durable du territoire ; elle constitue un des instruments de mise en œuvre du Schéma national d’aménagement du territoire
(SNAT 2025). Son domaine d’investigation couvre l’ensemble du territoire
national ; • le CNERU a été retenu dans le cadre de l’offre de service, lancée
par le ministère de l’Aménagement du territoire et de l’environnement, pour
l’élaboration du Schéma directeur d'aménagement de l'aire métropolitaine
algéroise, en 2007 ; • l’étude d’aménagement de la ville nouvelle de
Boughzoul, engagée en 1986-1988 par le ministère de l’Habitat puis en 19951997 par le ministère de l’Equipement s’inscrit dans le cadre de la mise en
œuvre de l’option stratégique “Hauts-Plateaux” ;• l’étude d’aménagement de
la ville nouvelle de Mahelma, localisé dans l’aire métropolitaine algéroise à
25 km à l’ouest d’Alger.
Le CNERU est engagé, par ailleurs, sur les thématiques liées à l'environnement et au développement durable à travers deux grandes études : • l’étude
du littoral de la région Nord-Centre, qui s’applique aux communes côtières
des wilayas d’Alger, Boumerdès, Tipaza, Chlef, Tizi Ouzou, Béjaïa ;
• le Programme d’aménagement côtier (PAC) de la région algéroise a fait
l’objet d’un accord international signé entre l’Algérie et le Programme des
Nations unies pour l’environnement (PNUE). Il s’inscrit dans le cadre de la
mise en œuvre de la convention de Barcelone pour la protection de la
Méditerranée.
En matière de conception des instruments d’urbanisme, le CNERU a élaboré
la plupart des études des Plans directeurs d’aménagement et d’urbanisme de
la région Nord-Centre : sur les 22 PDAU couvrant la wilaya d’Alger, le
CNERU a élaboré 21 PDAU. S’agissant des Plans d’occupation des sols
(POS), le CNERU a été sollicité pour l’élaboration de plusieurs études de
POS à travers plusieurs wilayas du territoire national. Sur les 18 420 ha de
périmètre urbanisable du PDAU d’Alger, le CNERU a élaboré 72 POS couvrant 7920 ha, soit près de 50% de ce périmètre.
Les études d’aménagement des zones industrielles sont au cœur du savoirfaire du CNERU. La majorité des anciennes grandes zones industrielles, à
l’échelle nationale, ont été créées par le CNERU : aménagement, suivi dans
la réalisation des VRD équipements, affectation et gestion. Le CNERU a eu
en charge en particulier l’étude et le suivi) des grandes zones industrielles de
Rouiba-Réghaïa, de Oued Smar, de Blida...
Le CNERU a été enfin chargé de l’élaboration «du plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur de la Casbah d’Alger».
N° 03 - Mars 2009 - La Revue de l’Habitat
•63
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.Ê«dLF∞«Ë sJº∞« ‰Uπ± w≠ dz«eπ∞« l± ‹ôœU∂∑∞« d¥uD¢ w≠ U≥œö° WO≤ ‹U£œU∫L∞« Ác≥ ‰öî
sJº∞« …¸«“Ë Ád¥uD¢ vK´ qLF¢ qL´ Z±U≤d° ‰öî s± UNBOªA¢ sJL¥ ‹ôœU∂L∞« Ác≥
sJº∞« d¥“Ë Èb°√ bI≠ ,Ídz«eπ∞« V≤Uπ∞« s´ U±√ .W¥dz«eπ∞« ‹UDKº∞« l± WOßu≤Ëb≤_«
.s¥bK∂∞« sO° WO´u≤ ‹«– WØ«d® WOLM¢ q§√ s± qLFK∞ Áœ«bF∑ß« q±UØ Ídz«eπ∞«
w≤U∑ºØU∂∞« dOHº∞« l±•••
tK±√ s´ d¥“u∞« bOº∞« d∂´ ,¡UIK∞« «c≥ ‰öîË
¸Uº± w≠ dL∏∑º¢ WOØd∑∞« ‹UºßRL∞« W¥ƒd∞
cOHM∑∞« eO• l{Ë o¥d© s´ sJº∞« ÃU∑≤≈
.͸UL∏∑ß« Z±U≤d°
rN∑∂¨¸ „«d¢_« ‰UL´_« ‰U§¸ Èb°√ ,rN∂≤U§ s±
W¥œUB∑Æô« ‹ôœU∂∑∞« W¥uI¢Ë e¥eF¢ w≠
W¥dz«eπ∞« ‹UØdA∞« l± WØ«dA∞« ‰UL´√Ë
¡UM° WLE≤√ Ë ¡UM∂∞« œ«u± ÃU∑≤≈ w≠ ¸UL∏∑ßô«Ë
.WLzö±
dOHß l±•••
W¥¸uNLπ∞«
W¥¸uJ∞«
sJº∞« d¥“Ë ,vßu± s¥b∞« ¸u≤ bOº∞« q∂I∑ß«
2009 ÍdHO≠ 14 a¥¸U∑° Ídz«eπ∞« Ê«dLF∞«Ë
W¥¸uNLπ∞« dOHß ,m≤Ë√ ÍU≥ m≤u§ bOº∞«
w≠ Ÿ«œË …¸U¥“ w≠ ¡U§ Íc∞« ,dz«eπ∞U° W¥¸uJ∞«
.dz«eπ∞U° t±UN± ¡UN∑≤« »UI´√
bL∫± bOº∞« 2008 ÍdHO≠ 24 Âu¥ Ê«dLF∞«Ë sJº∞« d¥“Ë ,vß‹ s¥b∞« ¸u≤ bOº∞« q∂I∑ß«
Èb°√ ‹U£œU∫L∞« Ác≥ ‰öîË .dz«eπ∞U° WO≤U∑ºØU∂∞« WO±ößù« W¥¸uNLπ∞« dOHß ,eOH•
Ác≥ .Ê«dLF∞«Ë sJº∞« ŸUDÆ hª¥ U± w≠ dz«eπ∞« l± ‹ôœU∂L∞« d¥uD∑∞ Áœö° œ«bF∑ß« dOHº∞«
d¥“u∞« Èb°√ ULØ .WK≥RL∞« WK±UF∞« bO∞« s¥uJ¢Ë …d∂ª∞« ‰Uπ± w≠ bºπ∑¢ Ê√ sJL¥ ‹ôœU∂L∞«
WØ«d® WOLM¢ vK´ qLF∞«Ë ÂU±_« v∞≈ ‹ôœU∂L∞« Ác≥ l≠b∞ Áœ«bF∑ß« Ê«dLF∞«Ë sJºK∞ Ídz«eπ∞«
WOzUM∂∞« WLE≤_«Ë ,s¥uJ¢∞«,Y∫∂∞« ‹öπ± w≠ WÅUî ,s¥bK∂∞« wOMN± sO° WO´uM∞« vK´ WLzUÆ
. ¡UM∂∞« œ«u± ÃU∑≤≈Ë
66 • 2009 ”¸U± - 03 œbF∞« - sJº∞« WKπ±
‹UÆöFK∞ dOHº∞« ¸U®√ ,‹U£œU∫L∞« ¡UM£√Ë
w≠ ULN¢œ«¸≈Ë s¥bK∂∞« sO° …“U∑LL∞« W¥œUB∑Æô«
UN° X±e∑∞« w∑∞« WOLM∑∞« œuN§ w≠ WL≥UºL∞«
d¥“u∞« bOº∞« QM≥ ULØ .W¥dz«eπ∞« ‹UDKº∞«
W¥¸uJ∞« ‹UØdA∞« V¥dI∑∞ ÁœuN§ vK´ dOHº∞«
w≠ ¡b∂∞« …¸ËdC∞ ¸U®√Ë ,W¥dz«eπ∞« UN¢dOE≤ s±
Ê«dLF∞«Ë sJº∞« ‰Uπ± w≠ r≥UH¢ …dØc± cOHM¢
·bN∞« , 2006 WMß w≠ s¥bK∂∞« ·d© s± WFÆu±
w≠ UO§u∞uMJ∑K∞ wIOI• qIM∞ ‰uÅu∞« UNM±
.dz«eπ∞« w≠ ¡UM∂∞« lOMB¢ ‰Uπ±
ÊËUF¢
‹«¸ËUA±Ë ‹«¡UI∞
W¥eO∞UL∞« - W¥dz«eπ∞« WØ«dA∞«
UO§u∞uMJ∑K∞ wIOI• ‰UI∑≤« q§√ s±
fOz¸Ë ,Ê«dLF∞«Ë sJº∞« d¥“Ë vßu± s¥b∞« ¸u≤ bOº∞« s± qØ ‚dD¢
bL•√ bOº∞« W¥eO∞UL∞« W∞ËbK∞ WOMNL∞« `∞UBL∞« WOLM∑∞ w±uJ∫∞« rOEM∑∞«
WØ«d® d¥uD¢ q∂ß v∞≈ 2009 ÍdHO≠ 7 Âu¥ dz«eπ∞« w≠ bOL∫∞« b∂´ ÍdB´
.¡UM∂∞« ‰Uπ± w≠ W¥eO∞U± W¥dz«e§
’uBª∞U° eظ ,sJº∞« …¸«“Ë dI± w≠ XL¢ w∑∞« ‹«¡UIK∞« ‰öî s±Ë
sO° …dE∑ML∞« WØ«dA∞« tO§u¢ …¸Ëd{ vK´ Ê«dLF∞«Ë sJº∞« d¥“Ë bOº∞«
w≠ rJ∫∑∞«Ë UO§u∞uMJ∑K∞ wIOI• qI≤” :sLC¢ mOÅ u∫≤ s¥bK∂∞« wK±UF∑±
ÊuJ¥ Ê√ UC¥√ vML¢ ULØ ,“sO¥dz«eπ∞« sOKîb∑L∞« o¥d© s´ ¡UM∂∞« ‹«¸Uº±
,WO∞«e∞e∞« WßbMN∞« ‰Uπ± w≠ s¥bK∂∞« sO° Y∫∂∞« eØ«d± sO° UIOºM¢ „UM≥
‰“«uF∞U° WIKF∑L∞« qzUßu∞« ‰ULF∑ß« oOLF¢ r∑¥ Ê√ ¸U©ù« «c≥ w≠ vML¢Ë
oKF∑L∞« rOEM∑∞« sOº∫¢ w≠ W¥eO∞UL∞« …b´UºL∞«Ë ,‹«¡UM∂∞« w≠ WO∞«e∞e∞«
tß√d∑¥ Íc∞« rOEM∑∞« …œ«¸≈ s´ ÍdÅU´ bL•√ bOº∞« d∂´ ,t∂≤U§ s± .p∞c°
w≠ W¥dz«eπ∞« ‹UDKº∞« t° X±e∑∞« Íc∞« WOLM∑∞« œuNπ± w≠ WL≥UºL∞«” w≠
,lMBL∞« ¡UM∂K∞ …b¥b§ WLE≤√ 븜≈ o¥d© s´ ULOßôË ,¡UM∂∞« ‰Uπ±
.“W¥dz«eπ∞« WK±UF∞« bO∞« s¥uJ∑∞ W≠U{ùU°
¸ËU∫L∞« œb∫¥ qL´ Z±U≤d° …¸uK° vK´ ÊU≠dD∞« oH¢« ,¡UIK∞« W¥UN≤ w≠
w≠ ÍeO∞UL∞« -Ídz«eπ∞« ÊËUF∑∞« ÕUπ≤ ÊUL{ bBÆ ,“Uπ≤ù« ‰U§¬Ë
q∏L¥ b≠u° UÆu≠d± ÊUØ “wß Íœ ” w°” fOz¸ .Ê«dLF∞«Ë sJº∞« ‰Uπ±
.UN∞ WF°U∑∞« `∞UBL∞«Ë ¡UM∂∞« ‰Uπ± w≠ WBBª∑L∞« W¥eO∞UL∞« ‹UºßRL∞«
dz«eπ∞U° WO°Ë¸Ë_« WMπK∞« b≠Ë WK∏L± l±•••
,eO¥U° …¸u∞ …bOº∞« ,tM± …u´b°Ë ◊¸UH∞« wH≤U§ 11 a¥¸U∑° ,WO≤«dLF∞«Ë sJº∞« d¥“Ë vßu± s¥b∞« ¸u≤ bOº∞« vI∑∞«
w≠ tK±√ s´ «d∂F± ,t´UDÆ Z±«d° “Uπ¥S°Ë d¥“u∞« bOº∞« ÂbÆ ¡UIK∞« «c≥ ‰öî dz«eπ∞U° WO°Ë¸Ë_« WMπK∞« b≠Ë WK∏L±
,l¥¸UAL∞« dOOº¢ ,…d∂ª∞« ‰Uπ± w≠ ULOßôË w°Ë¸Ë_« œU∫¢ô« l± “eF¢ oOºM∑∞«Ë ÊËUF∑∞« ‹UÆö´ W¥ƒ¸
w≠ WÆUD∞« œUB∑Æ«Ë ,WOK∫L∞« œ«uL∞« ‰ULF∑ß«Ë w≤«dLF∞« ZOºM∞« Y¥b∫¢Ë rO±d∑∞« ,wMI∑∞« ÊËUF∑∞« ,s¥uJ∑∞«
Z±«d∂∞« WOLM∑∞ W¥dz«eπ∞« W±uJ∫∞« q∂Æ s± …dªºL∞« W±UN∞« ‹«œuNπL∞« XO• Ê√ bF°Ë UN∂≤U§ s± .‹«¡UM∂∞«
ŸËdAL∞ ‹U•d∑IL∞« qØ bOºπ¢ vK´ qLFK∞ UN±UL∑≥« eO¥U° …¸u∞ …bOº∞« ‹b°√ ,WO±uLF∞« ‹«eONπ∑∞«Ë WOMJº∞«
ÊU≠dD∞« oH¢« ,¸ËUA∑∞« «c≥ ÂU∑î w≠ .sO°Ë¸Ë_« …d∂îË W≠dF±Ë »¸Uπ¢ s± bOH∑º¥ Ê«dLF∞«Ë sJº∞« ŸUDÆ qFπ¥
.w°Ë¸Ë_« œU∫¢ô«Ë dz«eπ∞« sO° WØ«dA∞« ¸U©≈ w≠ UN° qHJ∑K∞ ÊËUF∑∞« ¸ËU∫± b¥b∫∑∞ WOMI¢ ‹«¡UI∞ Z±U≤d° vK´
2009 ”¸U± - 03 œbF∞« - sJº∞« WKπ± • 67
nK±
WHO™Ë UN∞ W¥¸ULFL∞« WßbMN∞«” Ê√ WLÅUF∞U°
Ê√Ë ,WO≤«dLF∞« WµON∑∞« WßUOß cOHM¢ w≠ WLßU•
UHOC± ,“lO≠¸ w≠UI£ qL´ W¥¸ULFL∞« WßbMN∞«
‰“UML∞« wLLB± rUN∞≈ t≤UJ±S°Ë ,Íd£ UM£«d¢ ...”
“.ÊbL∞«Ë
‚U≠¬ rßd¥ u≥Ë «dîR± W¥¸uNLπ∞« fOz¸ bØ√Ë
W∞Ëb∞« Ê√” t∫®d¢ »UDî w≠ W±œUI∞« …d∑H∞«
..œö∂∞« WOLM¢ …bzUH∞ d∏Ø√ U≥œ¸«u± bMπ∑ß
W±“√ vK´ ¡UCI∞« Ë√ hOKI∑∞ U≤œuN§ qÅ«uMß
o¥d© s´ W¥¸UIF∞« WOÆd∑∞« e¥eF¢ l± ,sJº∞«
‰uB∫K∞ sOM©«uL∞« ‹«¸bÆË ,WHK∑ª± e≠«u•
fH≤ w≠ UHOC± ,“rN¢UMJß „ö∑±« vK´
U≥œuN§ qÅ«u¢ Ê√ dz«eπK∞ b°ô” ‚UOº∞«
’uBª∞« «c≥ w≠Ë .UOzUN≤ hzUIM∞« qØ „¸«b∑∞
fLª∞« ‹«uMºK∞ hBª∑ß W∞Ëb∞« Ê√ ‹d®√
œ¸«uL∞« s± ¸ôËœ ¸UOK± 150 t∑LOÆ U± ,W±œUI∞«
‹UL≥Uº± bOMπ¢ WKÅ«u± l± ,WO±uLF∞«
.“V≤U§_« s¥dL∏∑ºL∞«
w∑∞« ·«b≥_« sO° s± ,‰U∏L∞« qO∂ß vK´Ë
W∞Ëb∞« fOz¸ sK´√ 2014-2010 …d∑HK∞ ‹dDß
…bzUH∞ b¥b§ sJß ÊuOK± s± d∏Ø√ “Uπ≤≈ s´
.sOM©«uL∞«
68 • 2009 ”¸U± - 03 œbF∞« - sJº∞« WKπ±
WO´u≤ sOº∫¢ ÊUØË .WO≤«dLF∞« qzUßu∞«
W¥¸uNLπ∞« fOzd∞ ULz«œ ôUGA≤« UC¥√ Ê«dLF∞«
ÕU∑∑≠« W∂ßUML° dØ– –≈ ,…d∑H∞« Ác≥ ‰öî
2006 dL∂º¥œ w≠ W¥¸ULFL∞« WßbMN∞« ‹UºK§
W∞Ëb∞« œuN§ WI≠«d± XL¢ ,¸uEML∞« «c≥ s±Ë
e¥eF∑° ,‹UMJº∞« rOKº¢ ‰Uπ± w≠ WLªC∞«
“Uπ≤≈ ‹UOKLF∞ WLEML∞« WO≤u≤UI∞« ‹«¡«d§ù«
WF§«d±Ë dOC∫¢ ¸Uº± WKÅ«u±Ë ,‹U¥UM∂∞«
10
nK±
‹«uMß
‹«“Uπ≤ù« s±
Ê«dLF∞«Ë sJº∞«
s± dO∏Ø w≠ Áu≤ bÆ W¥¸uNLπ∞« fOz¸ ÊUØË
v{uH∞« W∞U• ¡UN≤≈ …¸Ëd{ v∞≈ ‹U∂ßUML∞«
¸U©≈ w≠ ¡UM∂∞« WOKL´ Ác≥ 븜S° WO≤«dLF∞«
.rEM±Ë rπºM±
qCH° tIOI∫¢ r¢ ·b≥ ,sJº∞« ÷d´ l¥uM¢ Ê≈
nK∑ª± …bzUH∞ bM§ ,rª{ w±uL´ q¥uL¢
.sJº∞« l¥¸UA±
…bzUH∞ XH£UJ¢Ë W∞Ëb∞« ‹U≤U´≈ XKÅ«u¢ bÆË
t§uL∞« ͸Uπ¥ù« w±uLF∞« sJº∞« Z±«d°
.qîb∞« WHOFC∞« l∑LπL∞« `z«dA∞
U±UL∑≥« wH¥d∞« sJº∞« ·d´ ,XÆu∞« fH≤ w≠Ë
,W∞Ëb∞« ‹«b´Uº± s± 40% bOMπ∑° UÅUî
‘UF≤≈Ë ·U¥¸_« ÊUJß XO∂∏¢ w≠ XL≥Uß
w≠ qC≠√ Ê“«u¢ q§√ s± ,WOH¥d∞« ‹«¡UCH∞«
.UO≠«dG§ ÊUJº∞« l¥“u¢
sJß mOÅ lOπA¢ r¢ ,Èdî√ WN§ s±Ë
,WOMJº∞« ÷ËdI∞« d¥uD¢ qCH° ,…b¥b§
‹«b´Uº± …œU¥“Ë …bzUH∞« Vº≤ iOHª¢Ë
lOπA∑° ‹«¡«d§ù« Ác≥ X∫Lß bÆË .W∞Ëb∞«
«cØË ,WOL≥Uº¢ WO´UL∑§« sJß Z±«d° d¥uD¢
.¸Uπ¥ùU° lO∂∞« WGOÅ
WO±uLF∞« ‹«eONπ∑∞«Ë ‹UMJº∞« rOKº¢ …dO¢u≠
X∫LßË …d∑H∞« Ác≥ ‰öî Ÿ¸Uº∑¢ XK™
qJA° sJº∞« w≠ œu§uL∞« hIM∞« hOKI∑°
rOKº¢ r¢ ,2008 W¥UN≤ v∞≈ 1999 s± .”uLK±
.sJß 1 520 845
“Uπ≤ù hBî Íc∞« w∞UL∞« mK∂L∞« qÅË
.¸UM¥œ ¸UOK± 1 700 s± d∏Ø√ v∞≈ Z±«d∂∞« nK∑ª±
Ê«dLF∞« sOº∫¢Ë WµON∑∞ lß«u∞« Z±U≤d∂∞« `Lß
‹œ√ ¸U©ù« «c≥ w≠Ë ,qπºL∞« dîQ∑∞« „¸«b∑°
W∂ßUML° ,W∞Ëb∞« fOzd∞ W±¸UB∞« ‹ULOKF∑∞«
¸UOK± 300 hOBª¢ v∞≈ ,WO≤«bO± qL´ ‹«¸U¥“
hzUIM∞« „¸«b∑∞ 2008Ë 2005 sO° ¸UM¥œ
.lÆu± 7 500 u∫≤ w≠ WKπºL∞«
fOz¸ ‹ULOKF¢ ‹œ√ …d∑H∞« fH≤ ‰öîË
ÕuL© wKOLJ¢ Z±U≤d° ‚ö©≈ v∞≈ W¥¸uNLπ∞«
sJº∞« ’UB∑±ô t§u± sJß 365 000 rC¥
o©UM± …bzUH∞ ÍuNπ∞« Ê“«u∑∞« WOÆd¢Ë gN∞«
.UOKF∞« »UCN∞«Ë »uMπ∞«
2009 ”¸U± - 03 œbF∞« - sJº∞« WKπ± • 69
nK±
“Uπ≤≈ WOπNM± ,WO{UL∞« ‹«uMß dAF∞« X≠d´
: V≤«u§ Àö£ vK´ eJ¢d¢ ,Wπ±bM±Ë WLπºM±
s J º ∞ « à U ∑ ≤ ≈ … œ U ¥ “ v ∞ ≈ · b N ¥ q Ë _ «>
.WO±uLF∞« ‹«eONπ∑∞«Ë
sJº∞« ÷Ëd´ l¥uM¢ v∞≈ ·bN¥ w≤U∏∞«>
‰uB∫∞« d¥uD¢Ë ,W¥¸UIF∞« WOÆd∑∞« lOπA∑°
,W∞Ëb∞« ‹«b´Uº± vK´ ¡UI°ù«Ë ,÷ËdI∞« vK´
sJº∞« l¥¸UA± “Uπ≤≈ w≠ ¸«dL∑ßô«Ë
`z«dA∞« …bzUH∞ ,͸Uπ¥ù« w´UL∑§ô«
.WHOFC∞« WO´UL∑§ô«
‹«¡«d§ù« s± WKL§ l{u° Y∞U∏∞« oKF∑¥Ë>
WOMI∑∞«Ë W¥¸ULFL∞« WO´uM∞« sOº∫¢ WI≠«dL∞
.…eπML∞« ‹«¡UM∂∞« jO∫L∞
…d∑H∞U° WIKF∑L∞« …dOî_« WKOB∫∞« XHAØË
.…bO§ ZzU∑≤ s´ 2008 - 1999
70 • 2009 ”¸U± - 03 œbF∞« - sJº∞« WKπ±
10
‹«uMß
nK±
Ê«dLF∞«Ë sJº∞«
‹«“Uπ≤ù« s±
,sJº∞«
Íu∞Ë√ ¸u∫±
fOzd∞« ‹«uDîË Z±U≤d°
WIOKH¢u° e¥eF∞« b∂´
e¥eF∞« b∂´ bOº∞« ,W¥¸uNLπ∞« fOz¸ ‹«uDîË Z±«d° w≠ W¥u∞Ë_« ¸u∫± WO±uLF∞« ‹«eONπ∑∞«Ë sJº∞« ¡UM° qJ®
œU∫¢ô« ¡UA≤ù W§ËœeL∞« ÈdØc∞« W∂ßUML° ,dOî_« ÍdHO≠ 2 4 Âu¥ t°UDî w≠Ë .WO{UL∞« W¥dAF∞« ‰öî WIOKH¢u°
w∑∞« ,¡UM∂∞« …œU´≈ w≠ WOzUM∏∑ßô« œuNπ∞U°” ,œö∂K∞ ‰Ë_« w{UI∞« dØ– ,‹UÆËd∫L∞« rO±Q¢Ë ,sO¥dz«eπ∞« ‰ULFK∞ ÂUF∞«
mK∂L∞« qÅË bÆË ,WO∞U∑∑L∞« UNπ±«d° ‰öî s± W∞Ëb∞« UN¢bM§ w∑∞« WLªC∞« ‹UO≤UJ±ù« qCH° ,WO{UL∞« W¥dAF∞« ‹eO±
dA´ w≠ Âö∑ßô«” v∞≈ UC¥√ W∞Ëb∞« fOz¸ ¸U®√Ë .“U≥b•Ë W∞Ëb∞« WM¥eî s± ,¸ôËœ ¸UOK± 160 ·dÅ Íc∞« w∞UL§ù«
‹Uµ±Ë ,…eπML∞« ‹U¥u≤U∏∞«Ë ,‹UDßu∑L∞«Ë ”¸«bL∞« ·ô¬” V≤U§ v∞≈ “sJß ÊuOK± nB≤Ë ÊuOK± 1 s± d∏Ø_ ‹«uMß
.“‹UF±Uπ∞« w≠ b´UIL∞« s± ·ôü«
2009 ”¸U± - 03 œbF∞« - sJº∞« WKπ± • 71
Àb∫∞«
‹U¥UM∂∞« ‰ULJ∑ß«Ë WI°UDL∞«
cOHM∑∞« eO• qîb¥ b¥bπ∞« Êu≤UI∞«
lO°Uß_« w≠ cOHM∑∞« eO• ,UN∞ULJ∑ß«Ë ‹U¥UM∂K∞ WI°UDL∞« b´«uI∞ œb∫L∞« 2008 WOK¥u§ 2 0 w≠ ¸œUB∞« Êu≤UI∞« qîbOß
vK´ Ê«dLF∞«Ë sJº∞« d¥“Ë dOî_« ”¸U± 2 Âu¥ t° ÕdÅ U± «c≥ .WOIO∂D∑∞« tÅuB≤ œ«b´≈ Ídπ¥ YO• ,W±œUI∞« WKOKI∞«
.W∏∞U∏∞« WO´«–ù« …UMI∞« ëu±√
Ác≥ ·U{√Ë .d¥“u∞« Vº• ,W¥UM° qJ∞ w∫Å
Z±U≤d∂∞ lßË√ ¸U©≈ w≠ qîb¢ ‹UOKLF∞«
‹UDKº∞« tOK´ XÆœUÅ Íc∞« w≤«dLF∞« sOº∫∑∞«
ÊuOK± 20 s± d∏Ø√ qLA¥ Íc∞«Ë ,WO±uLF∞«
W∞Ëb∞« Ê√ «dOA± ,lÆu± 1200 s± d∏Ø√Ë ,sØUß
«cN∞ ¸UM¥œ ¸UOK± 300 t±«uÆ UGK∂± XBBî
.2008 WMºK∞ ¸UM¥œ ¸UOK± 121 UNM± ,÷dG∞«
72 • 2009 ”¸U± - 03 œbF∞« - sJº∞« WKπ±
‹U´ULπ∞«Ë ,WO±uLF∞« ‹UDKº∞« bMπ¥ Ê√ b°ô
Ê√ dØ–Ë . ” UC¥√ sOJ∞UL∞« sJ∞Ë ,WOK∫L∞«
Èd∂J∞« ÊbL∞U° 2007 w≠ XIK©√ w∑∞« WOKLF∞«
sJß 78000 rC¢ W¥UM° 17000 b¥b∫¢ s± XMJ±
30000Ë,Ê«d≥Ë w≠ sJß 54000 ,WLÅUF∞« w≠
.W°UM´ w≠ sJß 10000Ë WMODMºÆ w≠ …b•Ë
,¸UM¥œ ÊuOK± 800 XHKØ w∑∞« WOKLF∞« X∫LßË
d∑≠œ œ«b´S° ,Èdî√ ‹UOKL´ UNF∂∑∑ß w∑∞«Ë
s± 28% Ê√ tKîb¢ w≠ Èdî√ WN§ s± d¥“u∞« bØ√
sJß ÊuOK± 2 Í√ ,WOM©u∞« WO≤«dLF∞« …dOE∫∞«
.dLF∞« s± WMß 40 “ËUπ¢
dOA¥ ,qO≥Q∑∞« …œU´≈ WOKL´ qNº¥ ô lÆ«Ë u≥Ë
l°U¢ …dOE∫∞« s± % 87 Ê√ rKF∞« l± ,d¥“u∞«
WOÆd∑∞« s¥Ë«Ëœ dOº¢ ô sO• w≠ ,’«uªK∞
850000 Í√ ,12% Èuß Í¸UIF∞« dOOº∑∞«Ë
r¥bI∞« ¡UM∂∞« vK´ qîb∑∞«“ Ê√ d¥“u∞« bØ√Ë .sJß
Àb∫∞«
͸UIF∞« dOOº∑∞« sO¥Ë«Ëœ Íd¥b±Ë …¸«œù« f∞Uπ± ¡U߃¸ l± ŸUL∑§«
͸UIF∞« ◊UAM∞« dO©Q¢ sOº∫¢
¡«¸bL∞«Ë W¥¸«œù« f∞UπL∞« ¡«¸b± l± ◊¸UH∞« ÍdHO≠ 9 w≠ bIFML∞« ŸUL∑§ô« ‰öî vßu± s¥b∞« ¸u≤ d¥“u∞« bOº∞« ‚dD¢
Ác≥ ÂUN± s± w≥ w∑∞«Ë ͸UIF∞« dOOº∑∞U° WD∂¢dL∞« WO∞UJ®ù« v∞≈ ,͸UIF∞« dOOº∑∞«Ë WOÆd∑∞« sO¥Ë«Ëb∞ Êu±UF∞«
w≠ d∏Ø√ W≤Ëd± 븜≈ ·bN° 03-93 rƸ wF¥dA∑∞« ÂußdL∞« ‰öî s± w≤u≤UI∞« ¸U©ù« WF§«d± UO∞U• Ídπ¥Ë ,sO¥Ë«Ëb∞«
.͸UIF∞« À«d∑∞« dOOº¢
ÊËœ ‹UMJº∞« lO°Ë …¸UA∑ßô« ÊËœ sJº∞« s´
«c≥ w≠ d¥“u∞« ‰UÆË .rOLB∑∞« o≠Ë lO° bI´
Ác≥ q∏L∞ b• l{u∞ XÆu∞« ÊU•” : Ÿu{uL∞«
UM∑F≠œ ‹U≠dB∑∞« Ác≥” ·U{√Ë .“‹U߸ULL∞«
͸Uπ∞« hM∞« w≠ b¥bπ∞« r¥bI¢Ë dOJH∑∞« v∞≈
‹U©UAM∞ qC≠√ dO©Q¢ q§√ s± ÁdOC∫¢
.“͸UIF∞« dOOº∑∞«
ŸUDI∞« ‹«¸U©ù WÅd≠ UC¥√ ŸUL∑§ô« «c≥ ÊUØË
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