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Le monde est de plus en plus urbain, le lien entre population, urbanisation,
développement et écologie de plus en plus critique. Face aux grands enjeux démographiques,
écologiques et sociétaux de demain, il devient donc indispensable d’imaginer une autre façon
de concevoir notre société. Nous devons relever le défi d’un modèle durable, respectueux de
l’environnement. Mais l’enjeu est également humain : à l’heure où notre consommation est à
l'origine des plus grands désastres planétaires, l’inscription de l’homme dans la société
capitaliste telle qu'elle existe actuellement, entre surexploitation des ressources et accentuation
de nombreux clivages (le fossé entre riches et pauvres se tenant en tête de liste) n’est plus
tenable.
Ces questions concernent l’humanité tout entière, dans la mesure où nous vivons tous
sur la même planète et où l’effort d’un changement efficient ne peut se faire que par des mesures
collectives. La préoccupation écologique est de fait de plus en plus présent dans les esprits. De
nombreuses initiatives émergent pour tenter de contenir les tendances actuelles et les nouvelles
générations se montrent plus ouvertes à l’idée d’un changement pour lutter contre un possible
effondrement. Par exemple, les écovillages sont de plus en plus nombreux, de même que les
initiatives individuelles aussi. De nombreux « process » pour réduire son impact personnel sur
l’environnement sont largement disponibles en open data et la possibilité d’une évolution
individuelle est plus que jamais possible. Les critiques sont de plus en plus vives et notre façon
de vivre de plus en plus contestée, comme en témoignent les différents mouvements sociaux
qui se multiplient un peu partout. Néanmoins, l’absence de vision d’ensemble et le manque
d’éducation à ces problématiques rendent tout un pan de la population complètement indifférent
à ces enjeux et lui font préférer le maintien de ses habitudes — d’autant que, malgré leurs
déclarations convaincues, la plupart des politiques n’encouragent pas concrètement l’adoption
de nouveaux modes de vie et de consommation.
En effet, si le ministère de la Transition écologique et sociale a été créé dès 1971,
marquant la naissance de la question écologie dans l’esprit des collectivités et de l’État, il n’a
pas réussi, au fil des gouvernements, à prendre une place centrale dans l’organisation de la
politique générale. Les financements croissants d’actions de développement durable ne
suffisent pas à contrebalancer le manque d’ambition de l’État en la matière, et le déni dont il
fait preuve écarte l’hypothèse de mesures législatives fortes.
De leur côté, les associations (ONG) et les entreprises de l’Économie sociale et solidaire
(ESS) travaillent elles aussi à trouver des alternatives viables. Les premières cherchent à