(O.Granier) Les lois de Newton (mécanique du point matériel) Olivier GRANIER Objet de la dynamique : déterminer les causes des mouvements. Galilée (physicien italien, 1564 – 1642) Kepler (astronome allemand, 1571 – 1630) Newton (physicien anglais, 1642 – 1727) Einstein (physicien américain, 1879 – 1955) Schrödinger (physicien autrichien, 1887 – 1961) Mécanique newtonienne → 3 grands principes Le principe fondamental de la dynamique Le principe d’inertie Le principe de l’action et de la réaction Olivier GRANIER I - NOTION DE REFERENTIELS GALILEENS 1 - Principe d’inertie : Enoncé par Galilée : « Le centre d’inertie d’un système isolé ou pseudo-isolé persévère dans l’état de repos ou de mouvement uniforme dans lequel il se trouve. » G . Mouvement rectiligne uniforme de G Dans quels référentiels est valable le principe d’inertie ? Dans les référentiels galiléens ! Olivier GRANIER 2 - Référentiels galiléens : « On appelle référentiel galiléen un référentiel dans lequel le principe d’inertie est vérifié, c’est-à-dire dans lequel un point matériel soumis à une force constamment nulle est caractérisé par un mouvement rectiligne uniforme ou par le repos. » Exemples de référentiels galiléens : • Référentiel de Kepler : (Héliocentrique) *** Origine : le centre d’inertie du Soleil (RK) (RG) *** Trois axes dirigés vers trois étoiles lointaines « fixes » « Etoiles fixes » (Référentiel de Copernic : centré sur le centre d’inertie du système solaire) Utilisés pour : - Mouvements des planètes - Mouvements des sondes interplanétaires Olivier GRANIER • Référentiel géocentrique : *** Origine : le centre d’inertie de la Terre *** Trois axes dirigés vers trois étoiles lointaines « fixes » (RG) a un mouvement de translation quasi-circulaire par rapport à (RK). (RK) Utilisé pour l’étude des mouvements des satellites autour de la Terre • Référentiel terrestre (ou du laboratoire) : (RG) « Etoiles fixes » En 1ère approximation, ces référentiels sont galiléens. Olivier GRANIER II - PRINCIPE FONDAMENTAL DE LA DYNAMIQUE 1 - Notion de force 4 interactions fondamentales : → Interaction gravitationnelle → Interaction électromagnétique → Interaction faible → Interaction forte Document : Définition d’une force : « On appelle force la grandeur vectorielle décrivant une interaction capable de produire un mouvement ou encore de créer une déformation. » Exemples : → Forces de contact → Forces à distance Olivier GRANIER Forces de contact • Réaction du support : La force que subit un objet posé sur un sol en provenance du support s’appelle la réaction du support. Cette force est répartie sur toute la surface de contact support-objet. On peut représenter cette action par une force, résultante de toutes les actions exercées sur la surface. Cas d’une surface horizontale : r R L’objet étant à l’équilibre : G Remarque : d’après le principe de l’action et de la réaction, l’action de l’objet sur le support est égale au poids de l’objet. r mg r r R = − mg Olivier GRANIER Forces de frottements : • Lorsqu’un solide se déplace dans un fluide (gaz ou liquide), il subit de la part du fluide des forces de frottements, que l’on peut modéliser par : * Forces de frottements « visqueux » (à faible vitesse) : r r f = − kmv Où m est la masse du solide, v sa vitesse et k une constante positive. * Forces de frottements de type « quadratique » (à plus grande vitesse) : r r2 f = −kmv • Tension d’un ressort : r T r ux l r R r mg r r T = − k (l − l 0 ) u x l0 : longueur à vide du ressort Olivier GRANIER Forces à distance Force électrique : • Une particule M(m) et de charge électrique q est placée dans un champ électrique noté • r E. La force qui s’exerce sur la particule est : r r f = qE Force magnétique : Une particule M(m) de vitesse v et de charge électrique q est placée dans un champ magnétique noté est : r B. La force qui s’exerce sur la particule r r r f =qv∧B Olivier GRANIER Force gravitationnelle : • r f1→2 M2 (m2) r f 2→1 M1 (m1) r u1→ 2 • r=M1M2 Force coulombienne : r f 2→1 G : constante de gravitation universelle r f1→2 r f = M2 (q2) q1 q 2 < 0 M1 (q1) r u1→ 2 r=M1M2 r m1m2 r f1→2 = −G 2 u1→2 r r r f1→2 = − f 2→1 q1q2 r u1→2 2 4πε 0 r 1 r r f1→2 = − f 2→1 ε0 : permittivité du vide (1/4πε πε0 = 9.109 USI) Olivier GRANIER 2 - Notion de quantité de mouvement M (m) : point matériel M de masse m, de vitesse (R). La quantité de mouvement de M (m) est : r v dans un référentiel galiléen r r p = mv Importance de cette grandeur : elle prend en compte la vitesse mais aussi « l’inertie » du corps (sa masse). 3 - Principe fondamental de la dynamique M (m) : point matériel M de masse m, de vitesse (R). r v dans un référentiel galiléen r r Soit p = mv la quantité de mouvement de M dans (R). r Soit a l’accélération de M dans (R). r F : somme vectorielle des forces qui s’exercent sur M (m). Olivier GRANIER Enoncé du « PFD » « La dérivée temporelle de la quantité de mouvement d’un point matériel est égale à la somme vectorielle des forces qui lui sont appliquées. » M (m) r F → r r = OM r r dpr r dv F= =m = ma dt dt (si m est une constante) Trajectoire O (R) galiléen r r p = mv Remarque : le PFD englobe le principe d’inertie. Olivier GRANIER Remarque : ne trouvez-vous pas miraculeusement simple le PFD puisqu'il ne fait intervenir que la dérivée seconde de la position , pondérée par une constante m ? Pourquoi ne pas songer à faire intervenir la position et ses dérivées successives jusqu'à l'infini , chacune pondérée par une constante de dimension appropriée, comme dans la formule suivante ? r 2r 3r r r dr d r d r F =α r + β + m 2 + γ 3 + .... dt dt dt Olivier GRANIER 4 - Principe de l’action et de la réaction « Le principe de l’action et de la réaction dit que les forces qu’exercent l’un sur l'autre deux points matériels sont coaxiales, de même intensité et de sens opposés : r FA → B B A r FB→ A Système isolé de deux points matériels A et B r r FA→ B = − FB → A et coaxiales Une illustration amusante des trois lois de Newton : Olivier GRANIER 5 - Un premier exemple d’application ; la chute libre • Le poids d’un corps : M (m) : r r r P = mg, g est appelé vecteur accélération de la pesanteur. A Nantes : g = 9,81 m.s - 2 Si on néglige la rotation propre de la Terre : G : constante de gravitation universelle (G = 6,67.10 MT = 6.10 24 - 11 SI) kg (masse de la Terre) rO g RT = 6370 km (rayon de la Terre) r GM T r g = − 2 ur RT r ur T RT Olivier GRANIER 6 - Mouvement d’un projectile dans le vide Voir l’exercice n°1 et le fichier Maple sur la parabole de sûreté Prise en compte de la résistance de l’air → Force de frottement visqueux (f = - kmv) → Force de frottement quadratique (f = - kmv2) Chute libre sur la Lune Notions de « vitesse limite » vlim Exercices d’application : → Mouvements horizontal puis vertical d’une bille dans un milieu visqueux. → Mouvement d’un ballon de baudruche Olivier GRANIER z Mouvement d’un ballon de baudruche (Chute libre avec frottement visqueux) (m = 1 kg ; k = 0,8 SI ; alpha = Pi/6 ; g= 9,81 m.s-2) r 1 r vlim = g k ylim = 1 v0 cos α k y y= ( 1 v0 cos α 1 − e − kt k Simulation Java : ) ; z=− g 1 g t + v0 sin α + 1 − e − kt k k k ( ) Simulation Cabri : Olivier GRANIER Résolution avec MAPLE Equations différentielles du mouvement : dv y = −k v y dt dv z = − kv z − g dt m = 1 kg ; k = 10 USI ; v0 = 1 m.s-1 ; g = 9,8 m.s-2 Fichier MAPLE : (chute libre 1) Olivier GRANIER Chute libre avec frottement quadratique : résolution numérique avec MAPLE Equations différentielles du mouvement : r r r dv v m = − km v 2 + m g dt v dv y D’où = − k v 2y dt dv z = − k v z2 − g dt m = 1 kg ; k = 0,8 USI ; g = 9,8 m.s-2 Fichier MAPLE : (chute libre 2) Olivier GRANIER 7 - Théorème du Centre d’inertie : • Centre d’inertie d’un système de points matériels : « Le centre d’inertie G d’un système de points matériels Mi de masse mi est le barycentre des points Mi affectés des coefficients mi, soit : ∑ r mi GM i = 0 (S) i Si O est l’origine du référentiel d’étude, alors : r ri = OM i GM i = GO + OM i = −OG + OM i ∑ m OM ∑ m OM OG = = m ∑m i D’où i i i i M2 i i i T M1 Mi (mi) Mn G Mj (R) O Olivier GRANIER • Quantité de mouvement totale du système : La quantité de mouvement totale du système de points matériels est (dans le référentiel d’étude (R)) : r p= ∑m v avec i i i r d (OM i ) vi = dt Elle est reliée à la vitesse du centre d’inertie G dans (R) : r p= ∑ i mi d (OM i ) = dt Soit : ∑ i d (mi OM i ) = dt ∑ i mi d (OG ) d (OG ) = mT dt dt r r p = mT vG « La quantité de mouvement d’un système de points matériels est égale à la quantité de mouvement d’un point fictif situé au centre d’inertie du système et possédant toute la masse de celui-ci. » Olivier GRANIER • Forces intérieures et forces extérieures : r qi E r E M1 r ri = OM i M2 (R) O r qi E (S) Mi (mi,qi) r f j →i r f j →i Mn G r f i→ j : force extérieure qui s’exerce sur le point Mi r r f i → j = − f j →i Mj Globalement : : force intérieure exercée par le point (j) sur le point (i) ∑∑ i j ≠i r r f j →i = 0 Olivier GRANIER • Théorème du centre d’inertie : Le PFD appliqué à un point matériel donne : r Fi ,ext r d ( vi ) r mi = Fi ,ext + dt r f j →i ∑ j ≠i Où désigne la résultante des forces extérieures qui s’exercent sur le point (i). En sommant sur tous les points du système : ∑ i r r d ( mi vi ) dvG = mT = dt dt r r dvG mT = Fext dt ∑ i r Fi ,ext + ∑∑ i j ≠i r f j →i = ∑ r Fi ,ext i « Le mouvement du centre d’inertie d’un système de points matériels est celui d’un point qui aurait la masse totale du système et auquel serait appliquée la somme des forces extérieures au système. » Olivier GRANIER 8 - Applications du PFD : point mobile sur une sphère • Enoncé du problème : un point matériel M de masse m est placé au sommet A d’une sphère de rayon R. On déplace légèrement le point matériel pour qu’il quitte la position A avec une vitesse quasiment nulle et glisse sans frottement le long de la sphère. Déterminer la position où le mobile quitte la sphère. Quelle est alors sa vitesse ? A y θ r mg R M r r N ur r uθ x Dans les applications qui suivent, le référentiel d’étude est le référentiel (R) du laboratoire (référentiel « terrestre »), supposé galiléen. Olivier GRANIER r r & v = Rθ uθ r r 2 r & & & ; a = − Rθ u r + Rθ uθ r r r r r mg = mg (− cos θ u r + sin θ uθ ) ; N = N u r A y θ M r mg R r r r ma = mg + N r r N − mRθ& 2 = − mg cos θ + N ur r uθ mRθ&& = mg sin θ x r ( sur u r ) r ( sur uθ ) N = mg (3 cos θ − 2) N = 0 pour cos θ = 2 , soit θ = 48° et alors v = 3 2 gR 3 Une simulation de loopings (l’exercice au format pdf) Olivier GRANIER 9 - Applications du PFD : oscillations d’un pendule simple O r r r : ma = mg + T PFD r uz mlθ&& = −mg sin θ l θ r vr = lθ& u θ Tr uθ M (m) r mg z − mlθ& 2 = mg cos θ − T r ur g & & θ = − sin θ l Pour de faibles oscillations (sinθ θ = θ) : g & & θ = − θ ; ω0 = l θ = θ m cos(ω0t ) g 2π l ; T0 = = 2π ω0 l g (ω0 : pulsation du mouvement) Olivier GRANIER Résolution par le logiciel Maple : O r uz Equations différentielles l θ − mlθ& 2 = mg cos θ − T mlθ&& = −mg sin θ r vr = lθ& u θ Tr uθ M (m) r mg r ur Fichier Maple : (pendule simple) z Olivier GRANIER 10 - Applications du PFD : oscillations d’un pendule dans un champ électrique r r r r O PFD : ma = mg + T E r r En projection selon uθ : l uz θ r T r mg mlθ&& = − mg sin θ + qE cos θ g qE & & Soit : θ = − sin θ + cos θ l ml r uθ M (m) r ur r qE L’angle θ0 d’équilibre vérifie : θ&& = 0 soit qE tan θ 0 = mg z Olivier GRANIER Cas des petites oscillations : on pose r E O r uz l θ r T r mg z θ = θ 0 + ε (ε << θ 0 ). sin θ = sin(θ 0 + ε ) ≈ sin(θ 0 ) + ε cos(θ 0 ) cos θ = cos(θ 0 + ε ) ≈ cos(θ 0 ) − ε sin(θ 0 ) (On a utilisé r uθ rM ur Alors : sin ε ≈ ε et cos ε ≈ 1) Soit, après simplifications : (m) r qE g qE &ε& + cos θ 0 + sin θ 0 ε = 0 ml l = ω 02 (T0 = 2π ω0 ) Olivier GRANIER 11 - Applications du PFD : tensions de fils r r r TB/C −TB/C r −TB/ A r −TC B r TB/ A r −TA T C r TA A α r r r r T A = TB / A = T1 ; TC = TB / C = T2 C 1 T1 = (2 + sin α ) mg 3 1 T2 = (1 + 2 sin α )mg 3 Olivier GRANIER 12 - Applications du PFD : oscillateurs soumis à une force constante (résolution avec le logiciel Maple) Equations différentielles m1 &x&1 = k ( x2 − x1 ) m2 &x&2 = −k ( x2 − x1 ) + F Longueur l = l0 + x2 – x1 > l0 M1,0 x1 M1 r T1 r T2 M2,0 Fichier Maple : M2 x2 > x1 r F (oscillateurs couplés - F) x Olivier GRANIER