BERTOLETTI Maria Cecilia, « Manuels et matériels scolaires pour l'apprentissage du F.L.E. Ébauche d'une grille d'analyse ». Le Français dans le Monde n° 186, juillet 1984, pp. 55-63. Manuels et matériels scolaires pour l'apprentissage du F.L.E. Ébauche d'une grille d'analyse Maria Cecilia Bertoletti Bergame (Italie) avec la collaboration de L'utilité du manuel scolaire ne semble plus guère contestée aujourd'hui 1. Les polémiques ont atteint leur sommet pendant bJ première moitié des années « 70» : condamnés quelquefois sans appe~ les llJBI1uels a.m.ient rendu à être remplaœs par des supports autonomes: quotidiens, Terues ou matériels conçus par les ensei· gDJJuts eux-mêmes. Si ce mouvement a sans doute contribué à un renouvellement, tant didactique qu'éditorial, il s'est pourtant assez l'ite essoulIIé, renvoyant les enseignants à 'lB nécessité de compléter ces supports par le choix d'un « hon» llJBI1u.l. Or bJ sélection d'un tel manu.l est aujourd'hui une tâche difliciIe, en fraI1f8ÎS langue étrangère particulièrement, compte t.nu de bJ proliféra· tion des méthodes «nouvelles» (certaines n'étant d'ailleurs que de simples mises à jour hBtlyes) et de bJ complexité des anslyses à entreprendre pour en apprécier bJ fiabilité. Une telle aulyse requiert, .n effet, des compétences variées, aussi bien au pbJn linguistique (linguistIque générale, psycho- .t sociolinguistiqu•••• ) que méthodologique (des théories pédagogiques sur bJ l. Cette utilité est manifestement reconnue, entre autres par la plupart des professeurs de LE, interrogés au cours d'une enquête sur la situation actuelle de l'enseignement des LE dans la province de Pavie, en Italie du Nord: sur un échantillon de 277 enseignants, 5 % seulement estiment que le manuel n'est «jamais nécessaire» (M. C. Bertoletti, Il libro di resw dans l'ouvrage collectif LA lingua straniera ne/fa scuola secondiare, Provincie di Pavia, mars 1983). Patrick Dahlet (BELC) didactique des bJngues étrangères (LE) BuX modalités de l'exécution des exercices proposés). Devant les implications, déterminantes pour le fonctionnement du cours, du choix d'un manuel, les enseignants sont souvent plus ou moins démunis: on constate, en eUet, une cerfBme pénurie de travaux portant sur l'sIJBlyse des méthodes LE et un manque d. suggestions d'anslyse systématlques et récentes. C'est cette délkieIlCe relative qui a conduit à l'ébJhoration de la grjlJe ici présentée. Une grille d'analyse: ses caractéristiques Bien qu'elle prenne en charge certaines instances théoriques fondamentales et leurs paramètres pragmatiques correspondants, cette grille se veut surtout un outil de travail suffisamment clair et complet pour informer de l'ensemble des problèmes qu'une analyse précise des matériaux didactiques peut être amenée à aborder. En ce sens elle s'articule selon une double démarche: d' analyse factuelle, fondée sur le repérage de critères de distinction, aussi objectifs que possible, entre les méthodes, et d'évaluation de leurs modalités de réalisation. Pour des raisons de facilité de lecture, on trouvera nos propositions regroupées à l'intérieur de cinq grilles d'analyse partielles, portant successivement sur les aspects suivants: 55 A. B. C. D. E. Présentation matérielle Supports et documents d'apprentissage Contenus linguistiques Contenus notionnels/thématiques Tests et évaluations On a ainsi fait en sorte que chacune des grilles visualise simultanément analyse factuelle et évaluation pour chacun des cinq champs de référence. En outre, la logique d'une grille d'ensemble devrait pouvoir être rétablie à partir de ces cinq grilles particulières: elles suivent en effet une ordonnance qui va du global au spécifique: du survol d'une configuration matérielle en A à des éléments progressivement plus précis et détaillés du contenu dans les quatre grilles suivantes. Une démarche fonctionnelle Il est enfin évident qu'une analyse·évaluation de matériels didactiques ne peut rester un phénomène isolé. Elle constitue seulement l'une des étapes de cette démarche que S. Moirand a qualifiée de «fonctionnelle ~> 2 et qui attribue, en définitive, à l'enseignant une fonction de concepteur à part entière de matériel spécifique pour la classe; partant de l'inventaire des besoins des apprenants, il lui revient d'insérer le choix d'un manuel à l'intérieur de ses propres conceptions pédagogiques et de le travailler, pour l'ajuster à ses visées par une série d'opérations successives: de la détermination des objectifs d'apprentissage, à l'analyse pré-pêdagogique des matériaux, à leur choix et graduation ... pour aboutir aux activités concrètes de la classe de LE. C'est donc dans cette optique globalisante et relativisante que cette grille d'analyse prend place. D'une part, il va de soi qu'elle n'est pas à considérer comme un tout achevé et fermé: les rubriques peuvent constituer autant d'entrées séparées et autonomes, en fonction des besoins de chacun; les sections factuelles peuvent en être parcourues indépendamment des sections évaluatives. D'autre part, c'est bien aux opérations en « amont» (inventaire des besoins des usagers et définition des finalités de l'apprentissage) qu'elle renvoie en permanence J. 2. Cf. Moirand (1980) et Galisson (1980) pp. 84-85. 3. C'est à cette perspective fonctionnelle que se ramènent les approches de J'oral et de l'écrit. C'est pourquoi la grille ne les aborde pas en tant qu'aspects spécifiques. A. PRÉSENTATION MATÉRIELLE Évaluation Description factuelle 1. FICHE SIGNALÉTIQUE 1, 1.1. 1.2. 1.3. 1.4. 1.5. 1.6. 1.7. 1.1. accroche commerciale du (des) titre( s) connotations suggérées 1.2. qualité, degré de séduction de la façon: - format ~ mise en page graphisme typographie { iconographie titre auteur(,) éditeur(s) date de la 1'" édition nombre de volumes nombre de pages prix PRÉSENTATION 1. MATÉRIEL COMPLÉMENTAIRE Présence de 2.1. livret méthodologique 2.2. Carnetllivre du professeur 2.3. matériel pour l'élève (livre de l'élève, cahier d'exercices d'images, de tests, etc.) 2.4. matériel audiovisuel (bandes magnétiques, disques, cassettes, films fixes, diapos, tableau de feutre, tableaux muraux, transparents, cassettes vidéo, etc.) 3. PRÉFACE DU MANUEL OU LIVRE DU PROFESSEUR Indications sur 56 3.1. le public visé 3.2. son âge l, APPRÉCIATION D'ENSEMBLE 2.1. adéquation des divers supports a) les uns aux autres b) aux objectifs d'apprentissage préalablement fXlsés 2.2. praticabilité, degré d'adaptation aux contraintes institutionnelles (périodicité des cours, existence des équipements audiovisuels, effectifs des classes, programmes et examens officiels) 2.3. maniabilité, facilité d'utilisation (ex. livre édité en fiches) 2.4. disponibilité: la méthode est-elle commercialisée, dès sa parution, avec tous les matériaux complémentaires annoncés? 3.3. son niveau de connaissance en LE 3.4. la durée du cours et sa fréquence hebdomadaire 3. PRÉFACE DU MANUEL OU LIVRE DU PROFESSEUR 3.5. les objectifs a) généraux b) linguistiques c) culturels 3.6. les prises de position méthodologiques 3.7. la référence aux programmes officiels d'enseignement de LE là où il en existe. 3.1. 3.2. 3.3. 3.4. 3.5. 3.6. 4. STRUCTURE DU MANUEL 4. STRUCTURE 4.1. Présence de : a) ensembles d'unités didactiques b) unités de révision (paliers) c) ensemble multi~médias 4.2. a) nombre des unités (ou chapitres) et des ensembles d'unités b) nombre d'unités dans chaque ensemble c) durée d'exploitation prévue pour chaque unité. 4.3. Présence de a) index thématique 1 lexical, notionnel/fonctionnel, phonétique, autre b) glossaire c) tableaux de grammaire d) tableaux de notions et fonctions 4.1. l'organisation est plutôt a) grammaticale 1 structurale b) notionnelle / fonctionnelle c) thématique d) situationnelle e) éclectique 4.2. la progression est plutôt a) linéaire b) en échos, en boucles / en spirales c) monolithique et contraignante d) modulaire 4.3. le projet éducatif est plutôt centré sur: a) la méthode b) l'apprenant. ENSEMBLES MULTIMÉDIAS Les tableaux de notions et de fonctions réunissent les différentes formes linguistiques présentées tout au long du manuel et renvoyant à une même fonction ou acte de parole. Tandis que dans un cours audiovisuel chaque support technique intervient «à un moment précis de l'unité didactique, pour une tâche déterminée» (exemple: film fixe et bandes pour la présentation du dialogue, laboratoire pour la fixation de fonnes nouvelles), dans un cours structuré en ensembles multimédias, ceux-ci visent le même objectif, admettent des « combinaisons diverses et fonctionnent collectivement ou individuelle~ ment, en successivité ou en simultanéité ou en complémentarité, etc. » (Galisson, 1980, p.95). richesse a) des consignes opportunité b) des suggestions clarté c) des explications efficacité créativité correspondance entre les déclarations de principe (inten~ tions affichées concernant le public, la méthodologie, etc. et le contenu effectif du matériel). { PROGRESSION Galisson (1970) soulignait l'exigence de reprises systématiques et dynamiques ou «échos»; Pit Corder (1973) mentionne une progression «en spirale» ou « cyclique» où les mêmes éléments reviendraient cycliquement dans des contextes différents et s' enrichi~ raient chaque fois. INDEX notionnel: inventaire des notions générales et spécifiques (p. ex. lieu, temps, moment, durée, quantité ... ) fonctionnel (ou des actes de parole) : un exemple entre autres en est fourni par la section «Communication» du guide d'utilisation de «Cartes sur table ». TABLEAUX Les tableaux de grammaire peuvent prendre la forme de tables de conceptualisation lorsqu'ils visent à « faciliter l'autostructuration des connaissances de l'appre~ nant» en l'amenant à découvrir lui~même les règles de fonctionnement de la langue (Galisson 1980, p. 89). NOTIONS ET FONCTIONS On se reportera aux répertoires de « Un Niveau Seuil » (1976) et du «Threshold Level» (1975), ainsi qu'à leurs adaptations pour des contextes scolaires. Ces inventaires, précédés et marqués par les recherches de Wilkins, présentent toutefois des différence.s importantes entre eux. «Ufi Niveau Seuil~) comporte une catégorisation plus étendue des publics, l'utilisation de la notion d'acte de parole, plus fine que celle de fonction, et un essai de systématisation d'une grammaire sémantique. Pour une table des correspondances terminologiques et une analyse comparative cf. Besse, Galisson (1980, chap.7 et 8). 57 Ces aute\lrs soulignent également la polysémie du terme fvncrionnel, employé dans les acceptions de : a) enseignement des langues spécialisées (sous-codes ou microlangues) ; h) contenu commandé par les objectifs communicatifs des apprenants, mais n'impliquant aucune .démarche pédagogique particulière ; c) projet méthodologique fondé sur une analyse du public, de ses besoins, à partir desquels il cerne les stratégies d'enseignement et les instruments pédagogiques à utiliser; d) ce qui est relatif aux fonctions du langage dans leur acception pragmatique (ce qu'on fait avec le langage du IX>int de vue de l'intentionnalité autant que de l'effet produit). Ces co-occurences ne se confondent évidemment pas avec la linguistique fonctionnelle de Martinet ni avec la grammaire fonctionnelle de Halliday ; cf. à ce sujet l'utile mise au point de Coste (1980). B. SUPPORTS ET DOCUMENTS Évaluatiou Description factuelle TYPOLOGIE a) bandes dessinées b) vignettes c) photos ct) dessins e) montages photo/dessin f) images publicitaires g) autres - dialogués interviews conversations - non dialogués récits lettres commentaires descriptions a) textes littéraires - contes - romans - théâtre - poèmes b) chansons c) articles de presse d) lettres e) messages publicitaires f) formulaires g) prospectus h) autres PRÉSENTATION chromatisme a) noir et blanc b) couleur Grain a) mat b) brillant ORIGINE Documents a) authentiques b) remaniés 1 filtrés c) fabriqués i c 0 n i Dimension a) long b) moyen a) texte intégral b) extraits Oral a) transcrit b) non transcrit Écrit a) enregistré b) non enregistré q u e s 0 n 0 r e é c r i t AUTHJi;NTlQUE « Authentique », soulignent Galisson, Cosle (1976, p. 59) .•'oppoSé à «fabriqué pour la classe », mais ne signifie pas néce.ssairement nlItnrel ou spontané: les 58 textes dits authentiques sont, eux aussi, fabriqués dans des buts d'information, de suggestion ou autres. Fonction Variété des codes: de l'iconique, de l'image a) registres - formel - informel a) sémantique (de transco- argotique d'gel b) discqurs de b) situationnalisante c) ethnographique et référence - journalistique culturelle ~ politique d) auxiliaire d'évalua- littéraire tion/auto-évaluation ~ religieux e) décorative ~ scientifique Qualité d'enregistre~ technique ment ~ commercial ~ épistolaire a) débit - autres b) prononciation c) aires géograc) intonation phiques de réféd) redondance renees et variae) bruitage tions régionales Correlation. iconique oral! écrit a) étroite b) irrégulière c) lointaine artificielle d) nulle importance relative a) de l'humour b) du ludisme c) de l'aventure, du suspense ct) de l'insolite Adéquations des variétés de codes et de discours a) aux composantes de l'interaction communicative inter(rapports personnels, caractéri.sation SOC10culturelle des actants et du contexte) b) aux objectifs d'apprentissage C'est, en somme, un terme ambigu que Coste (1972) suspectait d'être trop valorisant pour être honnête. C'est pourquoi Galisson (1980) remplacerait le binôme authentique vs fabriqué par celui des documents sociaux vs scolaires. Sur les multiples dénotations d'authentique on peut consulter la mise au point de Besse (1980). ICONIQUE Le contenu iconique a une fonction sémantique (a) lorsqu'il sert de médiation, de facilitation sémantique dans le transcodage du contenu linguistique et renvoie donc à la dimension référentielle. Les autres fonctions du contenu iconique (b-c) renvoient plutôt à une dimension fantasmatique, provocatrice: les images visent dans ces cas à impliquer l'apprenant, à stimuler chez lui, par exemple, la production verbale_ Elles se doivent, par conséquent, de présenter la plus grande richesse connotalive possible et d'être. de préférence authentiques (cf. Gallsson, 1980, pp. 97-101). Comme auxiliaire d'évaluation, l'iconique permet de créer des « situations-problèmes» simulant la réalité (ibid. p.99). J documents fabriqués. il importe alors de vérifier ta présence de reprises, ellipses, interruptions, hésitations, phrases tronquées, bruitages typiques de la situation de communication orale. REGISTRES Gatisson (1980, p. 25) SOUligne que la détermination des registres demeure arbitraire. A preuve: certains en distinguent deux (non surveillé 1 surveillé), d'autres trois (relâché 1 neutre 1 surveillé), d'autres cinq (relâché 1 familier 1neutre 1soigné 1 guindé) (ibid). La gril1e utilise tes termes formel et informel parce que moins connotés et renvoyant aux contraintes situationnelles plutôt qu'à un jU!l!'ment de valeur absolu. ENREGISTREMENT Les critères d'évaluation de la qualité de l'enregistrement sont particulièrement pertinents dans le cas de C. CONTENUS LINGUISTIQUES Description factuelle Évaluation 1. LEXIQUE 1. LEXIQUE 1.1. estimation du nombre de nouveaux lexèmes introduits 1.1. Critères de sélection des lexèmes a) fréquence b) répartition c) disponibilité d) rentabilité e) complexité oontrastive f) utilité fonctionnelle 1. 2. Modalités de décodage des lexèmes a) traduction en langue maternelle b) paraphrase en langue étr,angère c) recours à un support iconique d) recours au contexte e) synonymie/paronymie f) catégorisations formelles (dérivation, suffixation, etc.) 1.3. Adéquation de l'inventaire lexical d'apprentissage dans chaque unité 1.2. ce nombre est-il constant par ensemble d'unités? 2. PHONÉTIQUE 2.1. Etude de : a) phonèmes b) phénomènes prosodiques (rythme, accent, intonation) { ~ isolés - contextualisés 2.2. Présence a) d'explications b) de transcriptions phonétiques 2.3. Présentation a) intégrée b) non intégrée ( à l'unité didactique aux objectifs 3. GRAMMAIRE 2. PHONÉTIQUE 3.1. Présence de : a) schémas b) tables de structures c) autres procédés de présentation 3.2. Explications: a) en langue maternelle 2,1. Adéquation a) du contenu { objectifs d'apprentissage b) du type de présentation c) de la progression b) en langue étrangère 3.3. Type de présentation a) contrastive (langue maternelle / langue étrangère) 3. GRAMMAIRE 3.1. Appréciation a) du degré d'exhaustivité du répertoire des structures 59 b) de la validité des critères de choix de ce répertoire c) validité des modalités de présentation b) inductive c) déductive 4. EXERCICES: relevé numérique et typologique des tions requises opéra~ 4.1. Phonétiques a) discrimination auditive: - phonétique - intonative b) correction phonétique c) correction rythmique et intonative 4.2. Morpho-syntaxiques et sémantiques: a) répétition 1 transcription (copie) b) formulation réponses 1 questions c) complétion d) substitution e) transformation f) combinaison en fonction des objectifs d'apprentissage 4. EXERCICES 4.1. Dominante opératoire a) automatisation / conditionne'ment b) conceptualisation c) latéralisation d) élicîtation e) créativité 4.2. Modalités g} intégration 1 connexion de phrases h) transcription message oral (dictée) a) Stimulus i) transposition LM -+ LE et LE -+ LM j) contraction de texte k) résumé 4.3. Expression J communication a) expression dirigée 1 semi-dirigée 1 libre b) jeu de rôles / simulation c) traduction intralinguale (variation de registre) d) compréhension globale détaillée e) tâches à accomplir f) relevé de données (prises de notes) g) schématisation de données 4.4. Autres contraignant semi-contraignant non contraignant. b) Mise en œuvre - clarté des consignes - exhaustivité ( des exemples c) Réalisation: - difficulté / efficacité par rapport à la progression globale de l'apprentissage et à leur objectif déclaré ou implicite - degré de difficulté (bas/moyen) élève pour l'apprenant, les exercices étant répartis en quatre classes, soit de ; compréhension orale, de production orale, de compréhension écrite, de production écrite. 5. EXERCICES: encadrement pédagogique 5.1. Modalité dominante d'exécution a) individuel b) à deux (en tandems ou binômes) c) par groupes (plus ou moins importants) d'apprenants. 5.2. Modalité de correction (le cas échéant) a) collective par l'enseignant b) individuelle par l'apprenant ou en groupe 5.3. Présence de consignes a) en langue étrangère b) en langue maternelle 60 { - quantité j longueur variété progression { unité ensemble d'unités EXERCICES - - • Complétion: opération qui consiste à faire compléter des phrases ou des documents lacunaires. • Connexion: il peut s'agir de relier deux phrases par un pronom relatif, une conjonction de coordination ou de subordination. • La contraction de texte est la réduction d'un texte donné à son contenu d'infonnation minimal, par élimination d'éléments. Le résumé consiste en une réécriture plus poussée (explicitation de la structure du sens et des implicites psychologiques et socioculturels). Définition Nous empruntons à G. Vigner (1982) sa définition: «toute activité langagière qui va prendre la forme d'une tâche imposée ou proposée à l'apprenant par une instance extérieure à vocation pédagogique ». Mais nous y incluons également les activités plus complexes, telles le ieu de rôles, la simulation ou la solution de problèmes, que cet auteur exclut de sa définition du fait de leur caractère moins circonscrit, moins répétitif et fractionné. Quelques précisions • Lejeu de rôle se dÎ$tin~<1e la simulation pour ses dimensiOllS et sa· complexité plus réduites. S. Moirand (1982, p. 18), toutefois, distingue plutôt entre «faire semblant d'être quelqu'un» (le ieu de rôles) et «faire semblant de faire quelque chose» (la simulation). • Traduction intralinguale. Il s'agit de pratiques de variations, paramé~~\H~S qui visent à faire varier la production d'énonCés" actUalisant le même acte de , parole grâce à la mndification de certains facteurs de la situation de comm\lnication (statut, rôle, âge, attitudes psychologiques des interlocuteurs, lieu de l'écbange ... ) Se fondant sur des communications sociolinguistiques plutôt que formelles, ces démarches travaillent moins la compétence linguistique que celle de communication (cf. Galisson 1980, p. 15). • La compréhension globale peut se servir de tecbniques de balayage, repérage, écrélDage, etc. • Les tâches à accomplir ou résoluti6ns de problèmes peuvent viser à travailler la compréhension œinstructions données, par l'exécution d'une activité (linguistique ou non). La cOIDpréhension d'une recette de cuisine, d'un exercice de gymnastique est alors prouvée par leur exécution pratique. • Un relevé de données est une prise de notes par exemple ou un repérage de l'infoflDation principale ou de données précises dans les différents paragraphes d'un texte. • La schématisation de données peut consister dans le remplissage d'une grille avec des données de type sémantique ou structurel. LEXIQUE/GRAMMAIRE • Quoique la grammaire générative ait remis en cause le partage classique entre vocabulaire et grammaire, il paraît ici plus pratique de le garder, puisqu'il semble, dans ce contexte, plus productif. SÉLECTION DU VOCABULAIRE • Critère de répartition: diversité plus ou moins grande d'emploi. • Critère de disponibüité(ou fun1iliarité): désigue les lDOtS qu'on trouve spontanémentles plus utiles pour s'exprimer sùr un thème donné. • Critère de rentabilité: productivité morphologique ou sémantique. • Critère de complexité contraslive: complexité déterminée à partir d'analyses contrastives préalables. • Critère d'utilité frmctionnelle potentielle: utilité pour les apprenants et probabilité de réelDPloi hors du cours. Ces définitions sont rappelées par Besse, valisson, (1980, p. 87). GRAMMAIREINORMES • On pourra également interroger le matériel sur sa prise en compte non seulement des normes linguistiques formelles, mais aussi des normes d'emploi - par exemple de type situationnel, conversationnel, diseursil - qui renvoient aux facteurs définissant la compétence de communication et la notion de variété sociologique, psychologique, géographique de la langue et d'autre part, qui commandent les concepts d'erreur et d'évaluation. Pour le concept d'emploi cf. Widdowson (1978) et pour celui de norme Dabène (1982). EXERCICES DE GRAMMAIRE • Exercices d'automatisation: viSant à éviter la faute, ils sont en général à stimulus contraignant, fondés sur la dynamique stimulus - réponse renforcement et caractéristiques des méthodes dites structurales. • Exercices de conceptualisation: réflexion sur les mécanismes linguistiques, visant à favoriser l'autostructuration du savoir chez l'apprenant. • Exercices de latéralisation: visant à provoquer des erreurs pour pouvoir émettre un diagnostic et déjouer des « réactions d'évitement» typique de l'apprenant vis-à-vis des structures mal maitrisées (Galisson, 1980, p.59). • Exercices d'élicitation: faisant appel à l'explication de l'apprenant sur le choix linguistique qu'il opère. D. CONTENUS NOTIONNELSrrHÉMATIQUES Description factuelle Évaluation 1. CONTENUS SOCIOCULTURELS 1.1. Statut; a) explicite (dans une section indépendante). b) implicite (immergée dans les unités) 61 Faire le relevé des thèmes, notions et fonctions langagières étudiées, au cas où ils ne feraient pas l'objet d'un schéma récapitulatif proposé par les auteurs. 1.2. Représentations a) actualisées / révolues b) stéréotypées 1 non stéréotypées 2. CARACTÈRES DES RAPPORTS INTERPERSONNELS 2.1. psychologiques a) détendus 1 amicaux 1 bienveillants b) neutres c) tendus 1 conflictuels 1 hostiles 2.2. Sociaux a) type de rapports - non hiérarchisés - familiaux - professionnels - grégaires - commerçants / civils 3. CARACTÈRES SOCIOCULTURELS DES ACTANTS a) âge b) profession c) milieu social 4. CARACTÉRISATION DU CONTEXTE a) spatial b) situationneI 5. ADÉQUATION - des thèmes choisis du contenu notionneVfonctÏonnel aux objectifs d'apprentissage E. TESTS ET ÉVALUATION Description factueUe 1. PRÉSENCE DE TESTS: 1.1. Type a) de niveau b) de progrès c) de contrôle d) d'auto~évaluation 1.2. Nature a) objectifs b) subjectifs 2. PRÉSENCE DE SCHÉMAS OU GUIDES DOCIMOLOGl· QUES (outils pour la conduite des tests et l'appréciation des _tais) 62 Évaluation a) validité b) fidélité c) variété d) fréquence et importance e) utilité pratique des schémas docimologiques proposés f) facilité de - correction - gestion/mise en œuvre F. de Angelis. L'insegnante e il libro di testo, in AAVV, L'insegnamento delle lingue stranière, SEI, 1967. RELATIONS • Coste (in Porcher, Huart, Mariet, 1979, p.41) désigne par relations professionnelles celles «qui résul· tent de l'insertion d'un individu dans un milieu professionnel où il exerce une activité» (par ex. entre collègne/collègne, employé/client, syndiCljUsté/patron, etc.). Par « relations grégaires des relations «électives et associatives» (... ) «qui tiennent au contact 'avec des amis, voisins, connaissances diverses ... » et relations commerçantes et civiles celles qui se nouent entre le consommateur, le citoyen, l'administré ... l'étranger et les différents agents ( ... ) «qui assurent la circulation des biens et le fonctionnement des services au contact direct avec l'usager» (relations entre clientlvendeur... administré/administrateur, demandeur/employé ... ). TESTS • Le test de niveau (pro ficiency test) évalue les acquisitions des su jets en vue de classer ces derniers (pour une sélection ou orientation) et est donc un test de pronostic (car il a aussi des fins prédictives). • Le test de contrôle ou de progrès sont des épreuves de diagnostic (se rapportant à un pro· gramme). Les derniers contrôlent l'acquisition d'une unité de cours particulière (et donc les progrès des connaissances des apprenants par rapport à la progression du cours même); les premiers (achievement ou attainement tests) vérifient l'ensemble des connaissances acquises (cf. Galisson, Coste 1976 et Mothe, 1975). Peuvent être appelés tests subjectifs toutes les formes de production linguistique impliquant un degré plus ou moins grand de liberté et de créativité chez le testé (un exposé, un résumé ... ) et faisant intervenir un plus fort degré de subjectivité chez l'évaluateur. Un test est valide lorsqu'il mesure réellement ce qu'il souhaite mesurer et fidèle s'il donne lieu au même type de résultats quels que soient les correcteurs. L. Mariant. Evaluation Coursebooks in «Modern English Teacher ~>, 8.1.1980. W. F. Mackey, Language Teaching Analysis, Longman, 1965. M. H. Morel, V. de Nuchèze, F.L.E. : méthodologie et matériel didactique, CUEF-CDF, Université de Langues et Lettres de Grenoble, 1982 (polycopie). G. PorceUi, Un approcio ail' analisi dei lîbro di testo, in « Lingue e cililita », aprH 1981. C. A. Tucker, Evaluating Beginning Textbooks, in «English Teaching Forum» XIll, 3/4, 1975. Analyse de manuels: 1 - Description, Il· AMlyse des contenus. Travaux de groupe. Stage de formation de formateurs, Frascati, avril 1978 (polycopié). QUELQUES RÉFÉRENCES SPÉCIFIQUES GRAMMAIRE/NORMES M. Dabène, Normes d'enseignement/Normes d'apprentissage? in «Le français dans le monde }), 169, mai-juin 1982. A. Lamy, Pédagogie de la faute et de l'acceptabilité, in «Etudes de Linguistique appliquée », 22, 197. A. Lamy, Pédagogie de la faute et enseignement de la grammaire, BELC, 1981. P. Le Gome, Qu'appelle+on simple ou complexe?, in français dans le monde :», 129, mai-juin 1977. ~~ Le R. Porquier, U. Frauenferder, Enseignants et apprenonts face à l'erreur, in « Le français dans le monde }}, 154, juillet 1980. ÉVALUATION L'évaluaûon, n" spécial «Le français dans le monde nov.·déc. 1981. », 165, DOCUMENTS SONORES Maria Cecilia Bertoletti avec la collaboration de Patrick Dahlet BIBLIOGRAPHIE GRILLES D'ANALYSE DISPONIBLES R. L. AlIwright. What do we want Teaching Materials for ? in « English Language Teaching Journal» 3, 1-6, oct. 1981. A. Fraenkel, M. Underwood, N. F. Withney, Pratical consi- derations for the selection and use of Tapels materials, in « lingua e Nuava Didattica» 3, 1979. Le document sonore authentique dans la classe de français langue étrangère, nO spécial «Le français dans le monde », 145, cit. M. ubre-Peytard, L. J. L Malandain, Décrire et découper la parole. Le document oral dans la classe de langue 1, 2, livret d'exercices, BELC, 1982. M. C. Bertoletti, G. Gemmo Duse. Analisi deI manuaie e dei materiale didattico, Lingue e nuove didettice, oct. 82. G. Bonfadinl. Un modello di analisi per le grammatiche scolastiche, in M. Ambel (éd.) Insegnare la lingua. Quale grammatica? B. Mondadori, 1982. EXERCICES G. Vigner, L'exercice dans la classe de français, coll. Hachette, 1983. « F. », Remarques: - Cette fiche est republiée sur http://www.christianpuren.com > Bibliothèque de travail > Document n° 032 avec l'aimable autorisation de la rédaction de la revue Le Français dans le monde. - Elle a été originellement publiée telle quelle dans la revue, avec sa bibliographie incomplète (qui aurait dû se trouver ici dans une page 64). - Elle fait l'objet d'une analyse didactique détaillée publiée en février 2011 sur http:// www.christianpuren.com > "Mes travaux : liste et liens" > 2011a. "De l'approche communicative à la nouvelle perspective actionnelle : analyse critique d'une grille d'analyse de manuels des années 80". 63