__________________________________________________________________________________ OPTIMISATION DES PROCESSUS ÉNERGÉTIQUES : CONCEPTS
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique B 1 280 − 5
PAC + CMV est alors caractérisé par quelques ratios essentiels
(ordres de grandeur de la consommation électrique, de la production
de vapeur, du coût d’investissement), éventuellement paramétrés
pour tenir compte des degrés de liberté existant dans la conception
optimale du système PAC + CMV qui sera réalisée à l’étape
ultérieure. Cette phase s’apparente au choix de la solution, mais peut
également fournir l’ordre de grandeur de la taille optimale de
l’investissement.
■L’intérêt économique et la « taille » de la solution ayant été établis
en tenant compte de son intégration dans le système énergétique, il
est alors possible d’en envisager la conception optimale en se foca-
lisant sur le système PAC + CMV.
En d’autres termes, le choix et la conception optimale du projet
sont deux facettes d’un même problème qui ont été découplées
moyennant un transfert d’informations de l’une à l’autre, et
d’éventuelles itérations. Le traitement simultané des deux aspects
du problème est théoriquement possible ; ce sont des considérations
pratiques de limitation des outils informatiques disponibles et de
simplification des analyses qui conduisent à procéder ainsi.
2.3 Exploitation optimale
des équipements
L’exploitation optimale des équipements peut recouvrir deux
aspects différents :
—la gestion prévisionnelle, qui a alors pour objectif de définir le
planning d’exploitation conduisant à la minimisation des coûts
d’exploitation, en particulier énergétiques, sur un laps de temps
pouvant aller de la journée à plusieurs années (cas de la gestion du
parc de centrales nucléaires) ;
—la gestion en temps réel des installations.
3. Formalisation générale
des problèmes
d’optimisation
3.1 Variables et relations entre elles
On comprendra mieux comment se situent les trois niveaux de
décision cités au paragraphe 2 si l’on définit plus précisément les
variables qui interviennent le plus fréquemment dans les optimi-
sations de systèmes énergétiques, ainsi que les principales relations
entre elles.
■Ce qu’il faut déterminer :
X caractéristiques du matériel (surfaces d’échange, diamètres
de tuyauteries, etc.) ;
ϕ
flux de matières et transferts d’énergie ;
θ
autres paramètres physiques descriptifs du processus (tempé-
ratures, pressions, etc.) ;
e consommations du processus (apports extérieurs d’énergies
primaires).
■Ce que l’on doit savoir sur l’environnement du système :
b besoins que le processus doit desservir, c’est-à-dire l’énergie
utile demandée (chaleur dans des conditions données, force motrice,
etc.) ;
p prix d’achat des énergies primaires consommées.
■Ce qui relie ces éléments entre eux : beaucoup de processus
peuvent être pratiquement représentés par deux familles de
relations.
Les premières sont les relations entre les caractéristiques propres
au matériel et les paramètres descriptifs du processus de transfor-
mation. Elles expriment la faisabilité des différentes opérations
élémentaires qui constituent le processus ; elles peuvent être assez
nombreuses et être écrites de façon très générale si l’on fait
abstraction des problèmes particuliers que poseraient des stockages
de produits intermédiaires ou encore une analyse très fine des
régimes transitoires : G (X,
ϕ
,
θ
) = 0 (1)
Les secondes expriment la conservation de la matière et de
l’énergie. Elles sont linéaires (simples bilans physiques) et peuvent
être aussi écrites de façon très générale :
B ·
ϕ
+ e = b(2)
B est la matrice de l’opérateur qui résume ses bilans physiques
pour le problème d’optimisation technico-économique. Elle reflète
la topologie du système énergétique étudié. La prise en compte des
possibilités d’indisponibilités de certains matériels peut rendre un
peu complexe la formulation des bilans. Il faut alors écrire le bilan
emploi-ressources dans chacune des situations où certains matériels
sont indisponibles et pour lesquelles on exige que tout ou partie des
besoins, représentés par le vecteur b, soient desservis.
■Le facteur temps : les relations précédentes doivent être vérifiées
à tout instant. Aussi,
ϕ
,
θ
et e doivent être considérés comme des
fonctions du temps, comme le sont b et p paramètres du problème.
Bien sûr, si ces paramètres ne sont que peu destinés à varier, on
peut se contenter d’analyser un seul régime de fonctionnement des
appareils.
Mais il faut souvent tenir compte de ce que certaines énergies,
le gaz par exemple et surtout l’électricité, présentent une structure
tarifaire avec prime fixe et coûts de l’énergie pouvant avoir dif-
férentes valeurs au cours de l’année. Ces variations relatives des prix
des énergies au cours d’une année d’exploitation peuvent alors
justifier des solutions modulant l’appel à plusieurs énergies. C’est
notamment le cas de la bi-énergie combustible fossile-électricité,
appliquée à la production de vapeur : cette dernière est réalisée à
partir des combustibles fossiles pendant l’hiver tarifaire EDF, et par
utilisation d’une chaudière électrique pendant les périodes ou le
kilowattheure du réseau est compétitif pour cette utilisation (été
tarifaire ). Dans d’autres cas, c’est la modulation des besoins qui
impose sa loi au fonctionnement du système fournisseur d’énergie.
3.2 Principales questions
Si l’on veut caractériser complètement les coûts économiques
d’une configuration d’un système d’équipements définie par un
vecteur X, il faut ensuite se référer à deux éléments :
— un coût fixe d’investissement, que l’on notera A (X) ;
— un coût variable d’exploitation, qui résulte principalement de
l’achat des énergies fournies au processus et qu’il faut rendre le
plus faible possible : c (t) = < e (t) · p (t) >
3.2.1 Déterminer le coût d’exploitation
Supposons X connu ; les valeurs qui caractérisent l’exploitation
du processus pourraient être définies en résolvant, pour tout
instant t, le problème :
Mine,
ϕ
,
θ
|c (t) = < e (t) · p (t) > |
G (X,
ϕ
,
θ
) = 0 [formule (1)]
B ·
ϕ
+ e = b[formule (2)]
ce qui fournit e*(t),
ϕ
*(t) et
θ
*(t) qui caractérisent l’exploitation
optimale du processus. Ces résultats, et donc aussi le coût d’exploi-
tation obtenu, sont des fonctions de l’équipement :
<e*(t) · p (t)> = c*(X, t )