« Vivre sans passions : une voie accessible au bonheur selon la morale stoïcienne » ⸼ 2 ⸼
INTRODUCTION
Le stoïcisme est une doctrine philosophique de la période hellénistique et romaine
de l’antiquité vers IIIe siècles avant J.-C. L’avènement du stoïcisme est marqué par des
désordres socio-politiques après la disparition d’Alexandre le Grand en 323. Athènes perd sa
puissance maritime et monétaire. « Les riches devenaient de plus en plus riches, ils vivaient
dans le luxe, tandis que le grand nombre des peuples furent réduits à la pauvreté. Les Grecs
semblait avoir perdu la sagesse d’antan »1. Les Grecs semblaient avoir perdu la sagesse
d’antan. Ils demandaient à la philosophie des nouvelles formules pour guérir les maux
quotidiens. L’Epicurisme et le stoïcisme apportent, chacun à leurs façons, la possibilité de
penser rationnellement la nouvelle société grecque, de s’y adapter et de s’y estimer heureux
en cherchant la meilleure façon de vivre. En cela, ces deux tendances philosophiques
s’orientaient surtout vers la prédication morale.
Le stoïcisme n’est pas l’œuvre d’une seule personne, c’est pourquoi on parle plutôt
des stoïcismes. Il est fondé par Zénon de Citium vers 300 ans avant J.C. à Athènes où il donne
son enseignement sous un portique, « Stoa » en grec. L’histoire du stoïcisme se divise en trois
périodes : l’ancien stoïcisme, le moyen stoïcisme et le stoïcisme impérial. Au IIIe siècle avant
J.-C., l’ancien stoïcisme correspond à la fondation de l’école par Zénon et à sa direction par
Cléanthe (vers 331 - 232 avant J.-C.) et Chrysippe (280 - 205 avant J.C.). Quant au moyen
stoïcisme, il apparaît aux IIe et Ier siècle avant J.C. Ses principaux représentants sont Panétius
(180 - 110 avant J.-C.) et Posidonius (135 - 51 avant J.C.). Leur pensée est déjà plus souple
et basée sur la physique plus que sur la logique. Il est plus conciliant avec les autres écoles,
surtout le platonisme. Le stoïcisme impérial, à son tour, apparaît aux deux premiers siècles de
l’ère chrétienne, avec Epictète (vers 50 - 130 après J.C.), il était un esclave. Puis, Sénèque
(vers 2 - 65 après J.C.) et Marc Aurèle (121 - 180 après J.C.), qui était un empereur romain.
A son tour, il propose une prédication morale et un art de vivre.2
Pour comprendre cette tendance philosophique, il est nécessaire d’évoquer en
premier lieu quelques notions clés. Être stoïque veut dire être courageux, dur, ferme. Le
stoïcien est un homme de grand cosmos, homme de l’univers, homme de la nature. D’où la
notion cosmopolitisme. Le souverain bien, ou la fin suprême pour les stoïciens c’est la vertu.
En cela, il est fondamental de vivre en ayant la science de ce qui est conforme à la nature et
en le faisant sien. Pour les stoïciens, le Bonheur c’est un cours harmonieux de la vie : c’est
1 R.P. Jean Debré RAKOTOMAMONJY, Au chemin de la sagesse, ISSaPhi, 2018 - 2019, p. 30.
2 Cf., Pierre AUREGAN et Guy PALAYERT, Dix étapes de la pensée occidentale, des présocratiques
à la modernité, Ellipses, p. 34.