Introduction
Une enquête réalisée en 20031 sur la base des informations rassemblées dans les bilans de suivi
rédigés par les SATESE, a révélé que 25 % des indices de boues mesurés sur les stations d’épu-
ration étudiées présentaient une valeur supérieure à 200 mL.g-1 de MES (échantillon de 5 633
stations d’épuration à boue activée, en aération prolongée). Cette estimation, obtenue à partir
de l’analyse statistique des paramètres de suivi des stations est similaire à l’avis des gestionnaires
qui estiment à plus de 30 % le nombre de stations présentant périodiquement un indice de boue
supérieur à ce seuil et à un peu moins de 30 % celles subissant des pertes de boue régulières.
À côté des situations récurrentes où les stations présentent en permanence des indices de boues
élevés, il existe de nombreux cas de dysfonctionnements biologiques ponctuels.
De nombreuses causes ont été identifi ées ou suspectées pour expliquer le développement des
bactéries fi lamenteuses responsables d’altération de la qualité de la décantation. Les phénomènes
et les mécanismes en jeu sont donc complexes.
L’objectif de ce manuel est :
d’apporter une aide pratique à l’identifi cation des différents types de dysfonctionnements,
d’en expliquer les causes principales,
de proposer des mesures préventives (au niveau de la construction ou de la gestion de la
station) et curatives de lutte.
Ce manuel est organisé en trois parties distinctes et complémentaires.
• Une première partie explique les causes et les mécanismes mis en jeu. Elle fournit des recom-
mandations pour l’exploitation et la conception des stations à boue activée et présente l’ensemble
des méthodes de lutte. Un dernier chapitre aborde les problèmes biologiques relatifs à d’autres
procédés d’épuration.
• Une seconde partie est composée de huit fi ches techniques directement applicables sur le
terrain.
• Une troisième partie rassemble deux annexes spécialisées sur les techniques d’identifi cation
des bactéries fi lamenteuses.
1 Les dysfonctionnements biologiques dans les stations d’épuration à boue activée : diagnostic de la situation en France
sur la période 1999-2001 (Cemagref)
procédé d’épuration à boue activée est le procédé le plus utilisé en France pour traiter les
eaux usées (EU). Bien que les performances épuratoires et la fi abilité de ce procédé soient
éprouvées, plusieurs types de dysfonctionnements biologiques peuvent apparaître. Le plus
fréquent est le développement excessif de bactéries fi lamenteuses, susceptibles d’entraîner
une dégradation de la décantation des boues (consécutive à l’augmentation de l’indice de
boue) ou un moussage stable.
Le