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LE DIAMANT DE SAI A ANVERS - RADIO SAI GLOBAL HARMONY

Mme Maya Dewaide est une ancienne étudiante de l’Ecole Secondaire Supérieure
Sri Sathya Sai et de l’Université Sri Sathya Sai.
Elle a étudié en 10ème, 11ème et 12ème à l’Ecole Secondaire Supérieure Sri Sathya
Sai à Prasanthi Nilayam et elle a obtenu son diplôme en 1998 en remportant un
prix national pour ses études commerciales. Elle a ensuite obtenu sa licence
d’économie, de philosophie et de littérature anglaise à l’Université Sri Sathya Sai,
au campus d’Anantapur où elle fut la capitaine du campus, en 2001.
Maya habite maintenant à Anvers, en Belgique, et elle travaille dans le commerce
du diamant et des bijoux en tant que directrice des opérations d’une entreprise
de pointe. Dans ce rôle, elle supervise la logistique et les aspects des affaires qui
sont liés aux assurances. En dehors de son travail, elle aide à coordonner le centre
Sai fondé par son père, conformément aux instructions de Bhagavan.
Maya Dewaide est la fille de Jean-Pierre Dewaide, professeur à l’Ecole Secondaire
Supérieure Sri Sathya Sai.
Voici quelques extraits d’une interview qu’elle a accordée à Karuna Munshi, de
Radio Sai, en janvier 2015.
DES FONDATIONS SPIRITUELLES
Karuna Munshi (KM) : Sairam, Maya, et bienvenue à Radio Sai ! Comment êtesvous venue à Baba ?
Maya Dewaide (MD) : Sairam ! Mon père a toujours été spirituellement réaliste,
les pieds solidement plantés. Il lisait le Mahabharata même en travaillant sur un
navire. Il pratiquait le yoga des années avant ma naissance. Swami est apparu
dans nos vies dans les années 70 et depuis, Il est entré dans celles de tous nos
amis et des membres de notre famille et de tous ceux qui sont entrés en contact
avec nous.
KM : Votre père est belge et il porte un nom indien – M. J-P Ramananda ?
MD : Il s’appelle Jean-Pierre. Ramananda lui a été donné comme nom spirituel.
C’était dans les années 70, quand il a lu le livre sur Swami écrit par le Dr Hislop. Il
a instantanément ressenti une immense vague d’amour. Après avoir lu ce livre, il a
été attiré par le kriya yoga et il a été initié. Depuis, de nombreuses personnes se
sont senties attirées par Papa et venaient le trouver pour discuter de la vie. C’était
toute une bande qui convergeait avec un désir sérieux d’avancer vers Dieu. Ces
pensées et ces expériences ont pris la forme d’une lettre qui a été envoyée à
l’Association de Kriya Yoga des Etats-Unis. Une fois la lettre postée, Papa a senti
que quelque chose d’imminent allait se passer et une semaine plus tard, nous
chantions des bhajans. C’était comme si Swami avait immédiatement repris les
rênes après l’expression de ce vœu sérieux. Et depuis lors, Swami fait partie
intégrante de nos vies.
C’était vers le milieu des années 80 et j’avais à peu près 6 ans.
LA RENCONTRE AVEC LE MAÎTRE SPIRITUEL
KM : Vous souvenez-vous de votre première rencontre avec Swami ?
MD : Mon premier voyage chez Swami a eu lieu en 1986-87, après que mon père
ait reçu un appel intérieur de visiter Puttaparthi. Malheureusement, les ressources
pour effectuer le voyage nous manquaient, étant donné que nous venions
justement d’acheter une maison que nous utilisions au service de la spiritualité.
Mon père a alors dit à Swami qu’il voulait visiter Puttaparthi et venir Le voir, mais
qu’il n’avait pas d’argent. Et chose intéressante, quelques jours plus tard, mon
père a reçu un coup de téléphone d’une compagnie d’assurances et on nous a dit
qu’un représentant passerait nous rendre visite. Et après que cette personne soit
entrée, ce jour-là, elle s’est assise au coin d’une table, elle a demandé à mon père
de signer un document, puis elle est repartie. Elle a descendu les marches et par
pure curiosité, tout cela semblait si aléatoire que nous avons regardé où se
trouvait la personne depuis le premier étage et elle avait complètement disparu.
Nous avons alors tenté de la suivre dans la rue, mais il n’y avait plus aucune trace
d’elle. Une fois rentrés à la maison, nous avons bien réalisé que le document
concernait le règlement d’une ancienne déclaration de sinistre suite à un accident
survenu environ 30 ans auparavant !
La compagnie d’assurances avait constaté qu’elle devait encore nous rembourser
cette somme ! C’était particulièrement choquant, puisque nous n’avions encore
jamais entendu parler d’une compagnie d’assurances qui vérifie des dossiers vieux
d’une trentaine d’années afin de régler des réclamations en souffrance ! Quoi qu’il
en soit, nous étions heureux d’avoir reçu cette somme – juste assez pour que
mon père achète des billets pour le voyage jusqu’à Puttaparthi.
Et donc, c’est cette visite à Puttaparthi qui fut l’occasion de ma première
rencontre sur le plan physique avec Swami. Ce qui ressort clairement dans ma
mémoire à propos du voyage, c’est l’entrevue de groupe que nous avons eue
avec Swami. Au cours de l’entrevue, nous avons évoqué avec Swami la question
d’un groupe et Il a répondu : ‘’Non, un centre !’’ Et Il l’a dit à trois reprises. Et au
cours de la même entrevue, Swami a matérialisé un lingam, bien qu’en ce tempslà, la puja et le rituel associé à la vénération d’un lingam ne nous étaient pas
familiers. S’étant rendu compte de notre embarras, Swami a dit : ‘’Vous versez
simplement de l’eau dessus et vous la donnez à tous ceux qui veulent obtenir
une guérison.’’ Et c’est ainsi que le lingam est arrivé au centre Sai.
L’EXPRESSION DE L’AMOUR PAR L’ENTREMISE DU SEVA
(SERVICE DÉSINTÉRESSÉ)
KM : Parlez-nous du centre Sai1. Je comprends que vous vous rencontrez tous les
jours, sept jours sur sept !
MD : Il n’y a pas de meilleur moyen d’exprimer notre amour pour Lui que par
l’entremise du seva. Celui-ci vous aide à voir Dieu dans l’autre personne et à être
1
Des renseignements complémentaires peuvent être obtenus sur leur site internet à l’adresse
http://www.sathyasaibababrotherhood.org. (Les bhajans méritent certainement une écoute et peuvent être
téléchargés.)
A noter que, surréalisme à la belge, ce centre Sai ne fait pas (ou plus ?) partie de l’Organisation Sri Sathya Sai
de Belgique qui possède un autre centre à Anvers. La question étant semble-t-il ‘’sensible’’, voici aussi
l’adresse du site Internet de l’Organisation Sri Sathya Sai de Belgique : http://sathyasai.be, NDT.
toujours occupé, sans être troublé par vos propres problèmes. Notre centre Sai
est très actif. Nous y organisons des classes Bal Vikas. Nous visitons aussi des
homes pour personnes âgées et nous accompagnons les pensionnaires au marché
ou au zoo. Nous traduisons de la littérature intéressante, et spécialement à partir
du sanscrit. Quasiment tous les fidèles se réunissent chaque soir. Nous analysons
la pensée du jour affichée sur le site de Radio Sai et chacun de nous partage son
interprétation à partir de sa perspective et de son expérience individuelle. Il est
intéressant de voir combien la pensée du jour recèle un sens différent pour
chacun – qu’elle ou il soit ménagère, professeur ou informaticien. Nous parlons
également des bonnes expériences que chacun pourrait avoir eues et nous
échangeons des points de vue pratiques sur des sujets d’intérêt mutuel, tels que
la santé, l’éducation…Donc, c’est un genre de satsang. Nous commençons
toujours par le Hanuman Chalisa ou le Ganesh Veda ou le Medha Suktam avant
d’analyser la pensée du jour.
KM : Et vous êtes tous belges ? Je veux dire, pas des Indiens qui habitent en
Belgique ?
MD : La plupart d’entre nous sommes blancs.
KM : Et tout le monde connaît le Vedam et le Hanuman Chalisa ?
MD : Oui !
KM : C’est réellement admirable ! Ainsi votre vie sociale après vos heures de
travail est totalement spirituelle !
MD : Oui. C’est aussi notre bonne fortune, parce qu’il est important de préserver
un équilibre. Après avoir travaillé pendant toute la journée, durant le satsang, il
est très précieux d’apprendre comment les autres fidèles ont mis en pratique le
message de Swami. Cela nous donne le sentiment d’être chez nous et ces
conversations nous servent de nourriture spirituelle, en quelque sorte, que nous
consommons pour rester inspirés.
TRANSFORMÉE EN UNE ÉTUDIANTE SAI
KM : Il est agréable d’apprendre comment tout ce que vous avez appris ici en
tant qu’étudiante joue maintenant si bien dans votre vie et que vous êtes capable
de suivre votre voie. Mais si nous pouvons revenir en arrière ici, Maya, comment
êtes-vous d’abord devenue une étudiante Sai ? Vous êtes entrée ici en 10ème
année, n’est-ce pas ?2
MD : Oui.
KM : Donc, vous étiez déjà une adolescente et vous aviez été au lycée en
Belgique. Cela a dû être une fameuse transition !
MD : Effectivement ! Ici, il faut que je reparle de mon père. Il avait constaté que la
moralité déclinait dans l’éducation occidentale et il voulait que je reçoive une
éducation saine comme point de départ pour la vie. C’est pourquoi, en 1992, il
m’a demandé comme cela si j’aimerais aller à l’école de Swami. J’ai été un peu
abasourdie et j’ai répondu que je ne souhaitais pas quitter mes amis en Belgique.
Je n’étais pas vraiment ouverte à cette idée, à ce moment-là.
Cette année-là, au mois d’août, j’ai pour la première fois visité Puttaparthi avec
mes parents et j’ai réellement apprécié l’ambiance différente, ici. Il semblait qu’un
nouveau monde s’ouvrait pour moi. Mais il restait à me convaincre que je
pourrais faire mes études ici et pendant le vol du retour, j’étais plutôt sûre que je
ne pourrais pas aller à l’école de Swami. Mais une fois rentrée en Belgique et
après avoir entamé l’année scolaire là-bas, j’ai pu constater et sentir la différence
d’atmosphère.
KM : Avez-vous fait l’expérience d’une évolution intérieure à partir de ce que vous
avez vu autour de vous ?
2
Ce qui équivaut à la 4
ème
année du cycle secondaire en Belgique, NDT.
MD : J’ai constaté le manque de respect à l’égard des professeurs – les
instruments de la connaissance. J’ai aussi vu la différence d’attitude des
professeurs à l’égard des élèves. C’était comme si un voile avait été enlevé et que
tout devenait clair pour moi. Et puis, graduellement, le sentiment de pouvoir
rejoindre l’école de Swami a germé et s’est mis à grandir. Ce fut toute une
assimilation, car au départ, c’était mon mental qui voulait partir et il a fallu un
petit moment avant que mon cœur ne soit prêt et qu’il ne s’ouvre complètement
à l’idée.
Au cours de l’un des voyages que mon père a fait jusqu’à Whitefield, il a
interrogé Swami au sujet de l’école : ‘’Oui, oui, asseyez-vous’’, a-t-il dit à mon
père qui s’asseyait. Après le darshan, mon père m’a appelée et m’a dit : ‘’Maya,
voici ce qui s’est passé. Qu’en est-il de l’école ?’’ J’ai dit : ‘’Je me sens bien, je suis
heureuse ici, je suis heureuse partout’’, une réponse un peu évasive. Mon père a
alors compris pourquoi Swami lui avait dit d’attendre et de s’asseoir. Mais le désir
de m’inscrire à l’école de Swami est devenu fort en 1995. Je ne pouvais plus
attendre d’absorber l’Esprit de Swami avec les autres étudiantes et d’apprendre à
travailler avec Lui pour le restant de ma vie.
KM : Et donc, vous étiez personnellement prête à ce moment-là et vous n’aviez
plus besoin qu’on vous pousse. C’est si important ! Il y a des parents qui
menacent leurs enfants et qui leur disent : ‘’Si tu ne te conduis pas comme il faut
et si tu ne m’écoutes pas, je vais t’envoyer à l’école de Baba !’’ Ce n’est pas une
prison où l’on punit son enfant. C’est seulement si les enfants sont prêts et s’ils
en perçoivent la valeur qu’ils intégreront ce système et qu’ils découvriront ce qu’il
a à offrir et qu’aucun autre endroit dans tout l’univers ne peut offrir. Aucune
somme d’argent ne peut vous offrir ce qu’offre l’éducation Sathya Sai.
MD : Exactement. Et puis, il y a aussi toutes les histoires pratiques dont il a fallu
s’occuper avant. Swami insiste pour que le passeport, le visa et tous les autres
documents soient en ordre et tout cela prend du temps. Au bout de trois ou
quatre entrevues, Il a fini par dire : ‘’Oui, tu peux t’inscrire’’ et plus tard, Il s’est
adressé directement à Munni Aunty : ‘’C’est d’accord pour qu’elle s’inscrive.’’ Alors,
tout s’est arrangé tellement vite que les choses ont semblé se mettre en place
d’un coup de baguette magique. Brusquement, toutes les portes se sont ouvertes
et ce fut une expérience bouleversante.
Le lendemain, Swami a dit : ‘’Tu vas simplement à l’école.’’ On m’a demandé de
passer un petit examen d’entrée et Munni Aunty a dit : ‘’Demain, c’est jeudi. C’est
un bon jour. Tu viens directement après le darshan tout près de la statue de
Krishna dans le mandir.’’ Quand les élèves de l’école sont arrivés, j’ai rejoint ma
file et je suis allée à l’école. C’était une expérience des plus curieuses. A un
moment donné, j’étais assise dans les rangs du darshan et l’instant d’après, j’avais
rejoint les élèves et je marchais vers mon nouvel avenir.
KM : Quel est votre tout premier souvenir après avoir rejoint l’école ?
MD : Je me souviens que Priyam, ma camarade de classe, m’a demandé si je
voulais aller dans le hall de prière. J’ai spontanément accepté et quand nous
sommes entrées dans le hall, j’ai tout de suite éprouvé le sentiment d’être chez
moi. C’était surprenant comment inopinément, plus de mille frères et sœurs Sai
faisaient maintenant partie de ma vie. Ensuite, il y a eu la période d’adaptation,
bien entendu. Il faut s’accoutumer à la nourriture, à la routine, et même à la
manière de penser, très différentes par rapport aux écoles conventionnelles.
KM : Et comment cela s’est-il passé ?
MD : J’ai simplement dû suivre le courant sans m’accrocher à mes propres idées.
KM : Et qu’est-ce qui a été le plus difficile ?
MD : Le plus difficile ? Eh bien, le plus difficile est aussi devenu une de mes
meilleures expériences et ce fut en fait d’apprendre le sanscrit.
KM : Et vous ne connaissiez pas un mot de sanscrit écrit ou parlé. C’était
totalement nouveau !
MD : Oui, et j’ai dû affronter l’examen de la commission qui est un examen
national, comme vous le savez.
KM : Oui, le questionnaire de cet examen émane de l’extérieur. Dans toute l’Inde,
des enfants passent cet examen.
MD : Et vous ne paraphez même pas votre feuille de réponse, vous écrivez juste
un numéro. Swami nous a enseigné cette belle leçon que Dieu est omniprésent et
qu’Il opère via Ses instruments. Mme Shashi était notre professeur de sanscrit et
comme elle était au courant de ma situation difficile, elle a dit : ‘’Tu sais quoi ?
Apprends juste un seul essai – le Paropakaraya – et un peu de grammaire.’’ Mais
même si elle donnait l’impression que c’était facile, il m’a fallu presqu’un an pour
apprendre seulement cela ! Pour moi, le sanscrit ressemblait à du chinois pour
vous ! Aussi, mes résultats qui ont précédé l’examen final étaient, sans honte,
30/100. Une fois, j’ai même obtenu une cote de 13/100. C’était un combat. J’ai
même essayé de demander à mes camarades de classe de lire l’essai à voix haute
pour l’enregistrer et tenter de le mémoriser.
Juste avant de passer l’examen de la commission, Swami nous a appelées pour le
darshan et Il a béni nos badges ou nos cartes d’identité. Notre classe était bien
alignée pour le darshan et je me souviens que Jagriti, ma camarade de classe,
était assise à côté de moi. Beaucoup d’entre nous avaient des lettres ou des
stylos.
Swami est arrivé. Il a pris nos lettres et Il a béni nos stylos. A ce moment-là, je me
suis légèrement relevée et j’ai dit : ‘’Swami, sanscrit ?’’ Il m’a regardée et Il a dit :
‘’Très, très heureux !’’, et Il a continué son chemin. Je me suis rassise tout en
songeant : ‘’Pourquoi diable Swami est-Il heureux, alors que je me débats ici sans
arriver nulle part avec ma connaissance de cette langue ?’’
KM : Alors, comment avez-vous passé ce test ?
MD : C’était une période de fête à l’époque, ce qui n’aidait pas, et je pouvais
encore moins me concentrer sur mes études. Je me rappelle que Munni Aunty et
tous les professeurs de l’école, Mme Shashi, tout le monde, m’a beaucoup
soutenue. Même ma famille et mes amis de notre centre Sai en Belgique ont dit :
‘’Allez, Maya !’’
Je me souviens être entrée dans le hall de prière et avoir dit : ‘’Swami, ceci n’est
pas un examen de sanscrit. Si c’est quoi que ce soit, ce n’est qu’un test que je
passe avec Toi.’’ Et donc, je me suis levée tôt le jour de l’examen vers 3h00 et j’ai
revu mes leçons. Généralement, les examens étaient organisés dans la section des
garçons, mais ce jour-là, il y avait tellement d’examens qui avaient été
programmés qu’on nous a attribué le hall de prière et je me réjouissais que notre
classe pouvait passer l’examen dans le hall de prière et avant de regarder le
questionnaire, j’ai vu Munni Aunty qui passait par la porte et qui a levé le pouce
en direction du ciel !
Puis en regardant le questionnaire, j’ai été sidérée par le fait que la question
portait sur le Paropakaraya, l’essai que j’avais appris par cœur ! Ceci montrait
simplement que même un an avant l’examen, Swami avait utilisé son instrument,
la professeur de sanscrit, pour m’aider.
Je suis sortie de la salle d’examen réellement heureuse et comme Swami l’a dit,
j’ai réussi, avec une cote de 51 %.
KM : Quel soulagement cela a dû être pour tout le monde ! Imaginez ! Apprendre
une toute nouvelle langue ! Ce n’est pas une langue facile à apprendre depuis
zéro en un an et d’obtenir 51 % !
MD : Plus tard, à Anantapur, on m’a parlé d’une étudiante qui avait de sérieux
problèmes avec les matières scientifiques et durant une entrevue avec Swami
qu’elle a eue avec sa mère, Il lui a dit : ‘’Ne sois pas ainsi ! Allez ! Je connais une
fille qui s’appelle Maya et qui devait passer l’examen de sanscrit et ce n’est qu’à
cause de sa foi qu’elle a réussi !’’
KM : Que retirez-vous surtout de cette expérience ?
MD : Je chéris
l’expérience,
puisqu’elle réitère la
relation ou
l’équation que
chacun de nous
partage avec
Bhagavan. Rien
d’autre n’a de
l’importance. Quels
que soient les
obstacles ou les
défis qui nous
entourent, rien n’est
plus important que
notre relation avec
Bhagavan. Notre
confiance en Lui doit
être absolue.
KM : C’est une
grande leçon pour tous les étudiants qui écoutent cette interview. Nous avons
tous une matière où nous ne sommes peut-être pas très bons ou que nous
redoutons. Si nous avons foi en Swami et si nous continuons à étudier, en fin de
compte, notre effort et Sa grâce se conjugueront et tout comme pour l’exemple
qui vient d’être cité, nous passerons tous !
MD : En fait, c’est l’un de mes souvenirs les plus heureux de mes années scolaires.
Qu’est-ce qui pourrait être plus heureux que de pouvoir traverser une bataille
avec l’aide de Swami ? Ensuite, il y avait bien sûr d’autres choses, comme notre
enthousiasme, quand Swami nous appelait pour le darshan, un programme
spécial ou un film et quand Il nous faisait parvenir des fruits. Même pour le sport,
Swami nous envoyait des tablettes de vitamines pour booster notre énergie.
Son amour maternel était immense. Il nous demandait : ‘’Qu’avez-vous eu au
petit-déjeuner ? Était-ce suffisant ?’’ Swami était toujours pris par tant de choses –
l’organisation d’événements, de programmes, des initiatives diverses… Mais Il
prenait toujours le temps de s’occuper et de veiller sur chacune d’entre nous. Je
me souviens aussi que pendant ma 10ème, Swami nous avait attribué une chambre
à mon père et moi à l’intérieur de l’ashram et qu’Il avait donné comme instruction
à M. Chiranjeevi Rao de nous attribuer un appartement au troisième étage et non
pas au quatrième, car ce serait alors plus facile pour nous pour transporter tous
les instruments de musique à l’école – le synthétiseur et tout le reste. C’est un
autre exemple de la manière dont l’amour de Swami est pratique et tient compte
de tous les détails. Vous ne pouvez simplement pas l’évaluer sur une échelle
humaine. Il est juste absolu !
INTÉGRER DES APTITUDES ET DES COMPÉTENCES POUR LA VIE,
À L’UNIVERSITÉ
KM : Comment fut l’expérience d’Anantapur ?
MD : On ne pourra jamais en dire suffisamment sur tous les professeurs de l’école
et de l’université. Comment ils sont là en tant qu’instruments de Swami qui
traduisent Son amour pour vous par l’entremise de la matière enseignée, du
réconfort et du conseil – ils sont là pour vous 24 heures/24 et
inconditionnellement.
J’ai acquis de précieuses compétences et aptitudes de vie et des valeurs – par
exemple via l’opportunité du Grama Seva (des activités de service social dans les
villages des alentours). Juste avant de partir pour ce rituel annuel, Swami appelait
les professeurs et les étudiants et Il nous remettait en tête l’attitude que nous
devions avoir en faisant du seva. Je me souviens bien de Ses paroles : ‘’Vous le
faites de la divinité vers la divinité et non pas d’un individu pour un autre
individu. Ceci devient alors du service personnel. Souvenez-vous que c’est servir le
divin dans une autre personne.’’ Il nous donnait des directives pratiques comme :
‘’N’oubliez personne ! Vérifiez chaque famille – combien de personnes habitent
ici ? Y a-t-il encore quelqu’un au champ ? Vous allez là pour donner, aussi vous y
allez avec une attitude de don !’’ Swami faisait attention à tous les détails.
Un souvenir spécial qui m’est cher, c’est la manière dont les professeurs et les
étudiantes chantaient des bhajans tard le soir en préparant les colis de nourriture
que nos frères pourraient distribuer le lendemain matin. Il n’y a rien de meilleur
que l’enthousiasme de la jeunesse canalisé dans une activité positive plutôt que
de ‘’tuer le temps’’. Avec Son concept du Grama Seva, Swami donne à chaque
individu un sentiment puissant du but de la vie.
KM : Le Grama Seva, c’est le service altruiste et désintéressé aux villages et Swami
l’a introduit comme une partie intégrante de l’éducation Sai. Chaque année,
pendant la fête de Navaratri, les étudiants visitent les villages et voient par euxmêmes ce qu’est réellement l’Inde rurale et ils expérimentent la joie de servir de
manière désintéressée.
MD : C’est vrai ! Si des gens voyaient la photo de Swami que l’on offre avec une
belle pensée et aussi un calendrier derrière, ils disaient : ‘’Swami se souvient
réellement de moi ? Il était ici, avec nous, il y a de nombreuses années et Il se
souvient encore de nous et nous envoie du prasad !’’ C’était tellement touchant
de voir leur joie pure et leur gratitude !
PARTIR DANS LE ‘’MONDE RÉEL’’
KM : Maya, vous avez vécu six années merveilleuses en tant qu’étudiante de
l’école secondaire supérieure et puis plus tard de l’Université Sai, à Ses Pieds de
Lotus. A quoi a ressemblé votre vie après Prasanthi Nilayam et Anantapur ? Il y a
dû y avoir une formidable réadaptation en Belgique, pour vous installer et pour
avancer dans le monde extérieur qui peut réellement être un monde de coups
durs…
MD : Eh bien, je crois que la chose la plus difficile à gérer dans le monde
extérieur, c’est notre propre ego ! Il est très important de tacler cet ego et de le
gérer sur une base quotidienne.
KM : Bien dit ! C’est réellement LA question, partout – pas simplement dans le
monde extérieur, mais aussi dans notre monde intérieur.
MD : C’est vrai. Mais ici, à Puttaparthi, vous avez beaucoup de confort spirituel.
Vous avez des frères et des sœurs Sai tout autour de vous qui sont tous branchés
sur la même longueur d’onde. Les valeurs intrinsèques de la vie sont partout
visibles à Puttaparthi. A l’inverse, lorsque vous mettez le pied dans le monde
extérieur, vous avez simplement tendance à être entraîné par le courant dans
cette foire d’empoigne dans laquelle tout le monde est pris. Quelque part, nous
perdons notre discernement par rapport à l’importance de la vie, par rapport au
tableau plus vaste. C’est une expérience différente où l’ego joue un rôle dominant
et où il fait obstacle à la guidance de Swami. Ce qui me procure de la joie, c’est
le centre Sai. Chaque fois que vous rentrez au bercail, vous éprouvez ce
serrement familier dans votre ventre et une voix familière vous dit : ‘’Allez, c’est ici
que tu es censée être.’’
KM : Pour rester concentrée sur votre objectif principal ?
La fanfare des étudiantes d’Anantapur en marche lors d’une fête célébrée à l’ashram
de Prasanthi Nilayam
MD : Tous les jours, c’est une bataille qui se livre ! La philosophie ‘’Swami est
Celui qui opère’’ est parfois tout ce dont vous disposez pour contrer les forces du
monde extérieur. Permettez-moi de partager avec vous un incident. Il y avait ce
client qui n’était pas content que sa marchandise soit restée bloquée en Inde à
cause d’une erreur que nous avions commise en cours de procédure. Sachant que
son problème était véridique, je me suis dépêchée de me rendre au ministère
concerné en Belgique afin de leur demander d’effectuer la correction appropriée
sur le document concerné.
J’ai dit : ‘’Monsieur, puis-je vous demander d’effectuer les corrections afin que la
marchandise puisse passer, je vous prie ?’’ Il m’a regardée et il a repoussé les
documents en disant qu’il ne pouvait pas m’aider. A ce moment-là, je me suis un
peu éloignée et j’ai dit une petite prière : ‘’Swami, nous voulons réellement aider
cette personne. Comment devons-nous procéder ?’’ Je me suis aussi souvenue
des paroles de mon père de réciter le Gayatri mantra chaque jour, lorsque nous
quittions la maison. Il disait : ‘’Le Gayatri mantra t’aide à te connecter à la force
positive. Il te donne la lumière et il accueille l’intuition pour t’aider à penser
clairement.’’ Alors, à ce moment-là au ministère, j’ai aussi psalmodié le Gayatri
mantra avant de retourner auprès de la personne et de solliciter à nouveau son
assistance. Et cette fois-ci, elle s’est montrée vraiment affable ! Je n’avais
aucunement changé d’approche, je lui ai juste posé la même question, mais cette
fois, sa réponse fut étonnamment positive : elle a immédiatement pris le
document, elle a effectué la correction, elle a mis un cachet et elle me l’a rendu !
KM : Psalmodier le Gayatri mantra a fait toute la différence !
MD : Oui et il n’y a même pas eu un gros laps de temps entre la première et la
deuxième fois que je me suis adressée au fonctionnaire, c’est pourquoi le pouvoir
du mantra était tellement manifeste. Cela prouve simplement que, quand vous
voulez faire quelque chose – même avec les meilleures intentions, mais avec un
sentiment égoïste et celui d’être l’auteur de l’action – parfois, vous ne pouvez pas
obtenir la même réussite que si vous invitez Swami à prendre les rênes. A ce
moment-là, Il fait tout le travail pour vous. Cet incident était une illustration
parfaite de ce phénomène.
KM : Vous travaillez dans le commerce du diamant. Je pense qu’Anvers est le plus
grand centre de négoce de diamants au monde et tout le monde entend dire que
le commerce des diamants baigne dans le sang et vous, vous êtes en plein
dedans ! Ces diamants sont-ils colorés par le sang ou proviennent-ils d’un
commerce équitable ? Quelle est la nature de cette expérience pour vous ? En
tant qu’étudiante Sai, comment ceci joue-t-il pour vous ?
MD : Eh bien, nous sommes en relation étroite avec le ministère belge et aussi
avec le bureau central de l’industrie en Belgique. Nous respectons toutes les
réglementations et toutes les normes éthiques en vigueur, comme l’emploi du
processus de Kimberley. Nous avons encore une équipe d’experts qui fait passer
des contrôles stricts aux diamants. Toutes ces procédures nous aident à empêcher
le commerce des diamants du sang dans la mesure du possible. C’est comme
installer chez vous un système d’alarme. Vous pouvez faire beaucoup de choses,
mais vous ne pourrez jamais empêcher que l’on vous cambriole en étant sûr et
certain à 100 %. Mais vous pouvez mettre des bâtons dans les roues du
cambrioleur potentiel et rendre compliquée son intrusion. C’est ainsi que nous
travaillons ensemble de manière proactive à cette échelle. Nous respectons les
meilleurs usages et nous restons fidèles à l’égard de notre devoir.
KM : Comment gardez-vous personnellement le cap en restant fidèle à votre
devoir ?
MD : Quoi que ce soit qui nous occupe, et même notre job, pour vous, pour moi
et pour tous ceux qui nous écoutent, ce qui importe, c’est de demander la
guidance de Swami dans notre travail. Et au moment approprié, Il nous donnera
la bonne impulsion, le petit coup de coude pour avancer dans la bonne direction.
Nous ne sommes que Ses instruments et en jouant notre rôle, nous visons à
accomplir notre devoir au meilleur de nos capacités.
INVOQUER LE SOUTIEN DE SWAMI COMME MODE DE VIE
KM : Maya, en fait, vous avez été engagée dans cette industrie à un poste de
débutante et vous avez grimpé les marches très rapidement. Pouvez-vous nous
en parler ?
MD : Eh bien, ma principale intention après mes études ici à Puttaparthi, c’était
de pouvoir rester autant que possible dans l’ambiance indienne, parce que c’est là
où nous avons été éduquées, mais il y avait cette place de disponible dans cette
société là-bas en Belgique et j’ai posé ma candidature. C’était mon tout premier
entretien d’embauche et j’ai immédiatement obtenu le poste. L’éducation de
Swami est très sincère. Elle n’est pas aliénante. Elle est bienfondée. Aussi, tout ce
que nous faisons, nous le faisons dans l’intention de satisfaire Swami et de
satisfaire Swami via les autres êtres. Cet apprentissage transparaît, quand des
étudiants Sai se présentent à des entretiens d’embauche et cela nous distingue
des autres candidats et nous aide à être sélectionnés.
Je me souviens aussi de ces paroles de mon père. ‘’N’oublie pas ! Ton patron,
c’est Swami, pas la personne assise dans ton bureau, dans le coin. C’est Swami en
lui et Swami est ton patron.’’ Dans cette optique, nous sommes en mesure de
rester fidèles à l’éducation reçue ici à Puttaparthi et de mettre en application les
connaissances reçues, comme gouvernail moral.
KM : Vous dites que votre père vous a enseigné que votre patron, c’est Swami.
Arrive-t-il parfois que vous ne soyez pas du tout d’accord avec votre patron qui
est Swami ? Comment le gérez-vous et comment solutionnez-vous le problème ?
Qu’en est-il si vous avez une différence d’opinion majeure ?
MD : Bien ! Tout d’abord, celui qui a la charge de l’entreprise a la responsabilité
totale de l’entreprise. Donc, vous ne pouvez pas vous opposer à une personne qui
a cette responsabilité. Mais si je suis confrontée à une situation litigieuse, je
m’ouvre à lui et je dis : ‘’Monsieur, m’accordez-vous la permission de parler
librement ?’’ Ainsi, je peux obtenir son attention totale et sa compréhension. Mais
je ne peux pas aller plus loin. Nous pouvons déposer toutes nos cartes sur la
table en expliquant notre position et puis prier Swami et Lui laisser ce qui
adviendra.
KM : Vous êtes maintenant la n° 2 dans le secteur de la logistique et des
assurances, mais vous ne socialisez pas, vous ne passez pas vos soirées ni les
heures qui suivent le bureau dans des endroits branchés, mais bien en satsang.
Comment vos pairs et les autres jeunes gens vous voient-ils ?
MD : Non, pas tout à fait. Pendant les heures de travail, je suis accessible à tout
le monde et au cas où il y aurait un problème, les gens n’hésitent pas à venir me
trouver ni à s’adresser à moi. Et après le travail, tout le monde retourne dans sa
famille. Bien sûr, il y en a qui s’arrêtent au café ou dans d’autres lieux ! Même à
moi, on m’a demandé de me joindre à eux, quelques fois, mais je n’ai jamais
réellement ressenti le désir d’y aller. Et maintenant, tous mes amis savent que je
ne suis pas vraiment partante pour la tournée des pubs ! Mais bien sûr, il y a eu
des cas où je les ai rejoints pour participer à une fête ou à ce genre d’occasions.
KM : C’est parfait ! Vous revenez à Puttaparthi, de temps à autre. Vous vous
sentez tellement chez vous ici. Pourquoi ? Pourquoi revenez-vous si souvent ?
MD : On peut ressentir partout l’omniprésence de Swami, mais la concentration et
le confort spirituel qui existent ici à Puttaparthi sont incomparables et il est bon
de revenir encore et toujours à nos racines pour recharger nos batteries et pour
prendre part à l’atmosphère positive qui est une expérience quotidienne ici.
KM : Un vrai mode de vie ! N’est-ce pas magnifique ? Dernière question : qui est
Bhagavan Sri Sathya Sai Baba pour vous, Maya ?
MD : Il est ce qu’il y a de plus proche, le trésor et l’ami le plus cher ! Bhagavan
est notre Dieu, notre Tout. Il n’y a rien de plus profond dans la vie que Bhagavan.
KM : Quel impact le Mahasamadhi a-t-il eu sur vous ?
MD : En réalité, le Mahasamadhi a encore plus intériorisé ma relation avec
Bhagavan. Précédemment, nous avions tout le temps la forme physique et
l’attention de Swami, mais maintenant, on ressent beaucoup plus Sa Présence.
Pour nous tous, il s’agit d’un processus d’intériorisation. Il nous pousse à
rechercher et à réaliser Dieu en nous et aussi à rencontrer Dieu par l’entremise de
nos relations avec autrui. D’une certaine manière, il nous a enseigné à nous
concentrer sur la divinité en autrui plutôt que d’être pris par les défauts que nous
avons tendance à percevoir.
KM : Maya, vous êtes vraiment un diamant dans la couronne du système de
l’Education Sathya Sai et parler avec vous a été merveilleux ! Voudriez-vous
ajouter quelque chose ?
MD : Je remercie tout le monde – mes professeurs, les aînés, tout le monde ici à
Puttaparthi – tous ceux qui s’activent à garder ouverte la maison de Swami et à
accueillir chacun. C’est incroyable comme des gens comme Shourie Aunty et Asha
Aunty continuent la routine et la tradition instaurées par Swami ! C’est également
super que les professeurs des écoles et que les étudiants qui reviennent enseigner
continuent d’accueillir ceux qui viennent ici !
KM : Merci beaucoup, Maya ! Sairam !
MD : Sairam !
Référence : Heart2Heart / Septembre 2015