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1. La consommation des ménages
1.1 Le problème du consommateur
1.1.1 Ce problème s’énonce comme suit :
- quelle part de son revenu disponible (RD) consacrer à la consommation (C) et
quelle part épargner ? Si ses dépenses de consommation dépassent son RD,
jusqu’à quel point doit-il s’endetter ?
- comment affecter (répartir) ses dépenses de consommation entre les différents BS
offerts ?
1.1.2 Déterminants de la solution
- En l’absence de rareté (c-à-d avec un RD illimité), un consommateur pourrait en
principe acheter tout ce qu’il veut ! Un premier déterminant est donc sa contrainte
budgétaire, autrement dit le fait que son RD est limité.
- Compte tenu de sa contrainte budgétaire, le consommateur affecte ses dépenses
de C en fonction de différents facteurs : ses besoins1, ses goûts et préférences, les
propriétés des différents BS offerts (prix, qualité,...), le contexte (mode, publicité,
climat, environnement socio-culturel,...)2.
1.2 Analyse empirique des choix de C des ménages
1.2.1 Aperçu historique
- en France et dans des pays comparables, on observe sur le long terme une
croissance exponentielle du pouvoir d’achat et de la C. Très schématiquement, on
peut distinguer trois grandes périodes :
jusqu’en 1920, le 1er poste est l’alimentation, mais on observe aussi une
augmentation progressive des parts du textile et logement ;
entre 1920 et 1950, la part de l’alimentation décroît et passe sous les 50 %,
tandis que la consommation de biens durables augmente
ensuite, et surtout après1970, c’est la consommation de services qui s’impose
- d’un point de vue sociologique, la croissance de la C s’est accompagnée de
changements de comportement, induits par des changements de mentalité et de
valeurs. De ce point de vue et toujours très schématiquement, on distingue deux
périodes :
1ère période ( 1950) : la C est perçue comme une jouissance, et donc
comme un péché, alors que l’épargne est considérée comme une vertu. Cette
mentalité s’explique par un contexte de dénuement et de précarité qui incite à
des comportements de précaution par rapport à un futur incertain (le
stéréotype de la fourmi s’impose !)
1 Rappel du chapitre 2 du cours « Introduction à l’économie » de L2S3 : l’économie ne pose
pas de jugements de valeur sur les besoins et se contente de les constater. En effet, la
notion de besoin est très subjective et discutable (ex : tchater sur internet pendant des
heures est-il nécessaire ou superflu ?). En conséquence, du point de vue de l’économie, leur
nombre est illimité.
2 Ces facteurs ont déjà été rencontrés au cours « Introduction à l’économie » de L2S3.