Ecrire un fait divers

Telechargé par mohamed hicham touzi
Ecrire un fait divers
Objectifs de production
Écrire des faits divers à partir d'informations prélevées dans la réalité ou dans un récit.
Écrire un récit dans l'ordre chronologique à partir d'un fait divers.
Savoirs en jeu :
Savoirs stylistiques et discursifs:
- la situation de communication,
- le titre,
- l'énonciation,
- le schéma narratif quinaire,
- la composition du fait divers: attaque, développement, flash back (retour en
arrière dans le temps).
Savoirs linguistiques:
- le temps des verbes: passé composé/passé simple,
- la voix passive,
- la phrase verbale,
- la phrase nominale,
- les compléments circonstanciels de lieu, de temps,
les déterminants définis, indéfinis.
Bibliographie / sitographie
1. Strasbourg: un enfant chute du 5e étage! (L'Humanité, 14/07/98)
2. Histoire de Glaucos
(site: http://www.eleves.ens.fr;home/aze/anime/mythes/scylla.html)
3. Chute de la falaise: un enfant blessé (Le Télégramme de Brest, 14/07/98)
4. Un enfant chute dans le Verdon (Var-Matin, 25/08/98)
5. Strasbourg: le bébé chute du 5e étage (LeJournal d'Alsace, 14 /07/98)
4 à 5 séances.
Utilisation d'un rétroprojecteur pour la phase de réécriture du fait divers: analyse
et définition collectives des critères de réussite et des consignes de réécriture.
Textes
Texte 1
L'Humanité. 14 juillet 1998 - SOCIÉTÉ - Brèves
STRASBOURG: UN BÉBÉ CHUTE DU 5E ÉTAGE!
Un bébé de onze mois a été grièvement blessé, hier à Strasbourg, après avoir chuté d'un balcon
situé au 5' étage
d'un immeuble. Le bébé, qui jouait avec un autre enfant, a échappé à la vigilance de sa tante. Il est
passé entre les
barreaux, espacés d'environ 14 centimètres. En tombant, il a heurté le rebord d'un autre balcon,
avant de percuter le
toit d'une avancée en bitume. Les médecins réservent leur diagnostic.
Texte 2
http://www.eleves.ens.fr/home/aze/anime/mylhes/scylla.html
HISTOIRE DE GLAUCOS
Glaucos était un pauvre pêcheur de Grèce, et souvent il ne pêchait pas assez de poissons pour se
nourrir. Un jour que
pour une fois, sa pêche était bonne, il se rendit au marché et étala sa pêche sur des herbes pour
faire bonne figure.
Mais les poissons au contact de ces herbes ressuscitaient et commençaient à sautiller vers la mer.
Surpris par ce phénomène,
Glaucos prit une poignée de ces herbes et commença à les manger. Aussitôt, sa peau se couvrit
d'écailles,
ses cheveux devinrent verts, et il se sentit irrésistiblement attiré par la mer.
Glaucos était devenu un dieu mineur de la mer; les herbes l'avaient rendu immortel, mais il était
devenu tellement laid
que tous les humains qui l'avaient connu le fuyaient, et il ne parlait plus à personne.
Texte 3
Le Télégramme de Brest. Mardi 14 juillet 1998
CHUTE DE LA FALAISE: UN ENFANT BLESSÉ
HOUAT (56). Un jeune garçon de dix ans a été grièvement blessé en chutant d'une hauteur d'une
douzaine de mètres,
jeudi soir vers 19 h 30, au lieu-dit La Fontaine, à la pointe est de l'île d'Houat. Julien Le Berre, qui
se promenait en compagnie
d'un camarade, a glissé accidentellement. Souffrant d'une fracture ouverte du fémur gauche et
d'un traumatisme
facial, l'enfant, en compagnie de sa mère, a été transporté au centre hospitalier Chubert de
Vannes par
l'hélicoptère Dragon 56 de la sécurité civile.
Texte 4
Var-Matin. 25/08/98
UN ENFANT CHUTE DANS LE VERDON
Une randonnée familiale a failli se transformer en drame, hier, dans les gorges du Verdon. Un
enfant de huit ans, originaire
des Yvelines, a brusquement chuté alors qu'il suivait ses parents sur le sentier Vidal. La chute de
plusieurs
mètres dans un site particulièrement escarpé rendait toute intervention de sauvetage extrêmement
difficile. Aussi la
gendarmerie faisait-elle appel à l'hélicoptère Dragon 83 de la Protection Civile, basé à Draguignan.
Malgré un vent
particulièrement gênant les sauveteurs parvenaient à hélitreuiller l'enfant avant de le diriger vers
l'hôpital de la souspréfecture.
Clément T... souffrait hier soir d'un genou déboîté avec une plaie à la rotule.
Texte 5
Le Journal d'Alsace. Mardi 14 juillet 1998
STRASBOURG: LE BÉBÉ CHUTE DU 5E ÉTAGE
Un petit enfant âgé de 11 mois a été très grièvement blessé en tombant du balcon d'un
appartement situé au 5' étage d'un immeuble ancien de la rue de la 1re-Armée, à Strasbourg, hier
en début d'après-midi. Le petit garçon a échappé à la surveillance de sa tante. Il jouait avec un
autre enfant, âgé de quatre ans, lorsqu'il s'est avancé sur le balcon de l'appartement, et est passé
entre les barreaux qui délimitent ce balcon. Les barreaux sont écartés de 14 centimètres.
L'enfant est tombé dans le vide, a d'abord heurté le rebord du balcon du 4e étage, puis a chuté
presque jusqu'au sol, allant violemment percuter le toit d'une avancée couverte en bitume. La
chute totale avoisine les 18 mètres, estime-t-on. Le bébé a été transporté à l'hôpital, où les
médecins réservent leur diagnostic. Les policiers du quartier ont ouvert une enquête.
Pour écrire des faits divers, il est important de comprendre que ce sont des articles de presse,
donc des textes placés en situation de communication légèrement différée écrits pour des
personnes en quête d'informations sur des événements inattendus. L'observation de la forme, du
récit de l'événement situé dans le temps et l'espace, de l'énonciation quasi immédiate (utilisation
du passé composé) constitue l'essentiel du parcours de lecture.
a) À quoi reconnaît-on le fait divers?
Reconnaître l'origine journalistique du fait divers permet d'aborder les questions de forme: on
demande aux élèves d'exclure, du groupement, le texte qui n'est pas un fait divers. La justification
de cette exclusion permet de définir les caractères communs à ces articles de presse: on les
repère parce qu'on les trouve dans les journaux et magazines, ils ont un titre, sont datés, situent
un lieu de l'événement, constituent un récit, emploient le passé composé.
texte Origine : la
presse
Titre
reprenant une
information
Lieu précis Date précise récit Temps
utilisé
1 + + + + + P,composé
2 0 0 0 0 + P,simple
3 + + + + + P,composé
4 + + + + + P,composé
5 + + + + + P,composé
Le texte 2 n'a qu'un critère commun avec les 4 autres. Il n'appartient donc pas au genre du fait
divers, c'est un récit légendaire. L'emploi du passé simple indique une situation de communication
distanciée par rapport à l'époque de l'événement. Le passé composé marque le caractère
contemporain de l'événement, une énonciation sinon immédiate, du moins très proche dans le
temps.
L'observation des titres
Ils sont d'une police de caractère plus grosse que celle de l'article, et écrits en gras: ils permettent
au lecteur de parcourir rapidement la page et de repérer rapidement ce qui peut l'intéresser. Dans
le corpus, des différences existent au niveau syntaxique. Les titres sont constitués: d'une phrase
verbale simple (texte 4), ou d'une phrase nominale (texte 3), ou d'une phrase complexe (textes 1
et 5). On note donc la variété syntaxique.
Les deux points (:) apparaissent dans 3 des quatre titres: ils suivent la localisation géographique
de l'action.
On remarque aussi que les titres 1 et 5 se différencient par l'opposition un/le et l'utilisation de
l'exclamation.
La phrase nominale provoque l'ambiguïté du titre 3: est-ce la falaise qui en tombant blesse un
enfant ou un enfant qui se blesse en tombant d'une falaise? La localisation du fait narré n'est
possible qu'au début de l'article 3 (Houat) et non dans le titre.
Le titre et le contenu
L'information essentielle est donnée par le titre: le lecteur n'apprendra dans l'article que les
circonstances qui ont environné l'événement.
Ordre chronologique et ordre de la narration
Exemples: articles 1 et 5: la troisième ligne du tableau indique dans quel ordre sont rapportés les
événements dans l'article par rapport à l'ordre chronologique du schéma narratif simple.
Situation initiale 1 Element
modificateur 2
Situation
intermédiaire 3
Élément
rectificateur 4
Situation finale 5
La tante surveille le
bébé qui joue
Le bébé passe à
travers les barreaux Il chute du 5éme
étage
Il percute une
avancée
Il est grièvement
blessé
2 3 4 5 1
- L'ordre de la narration: sauf dans l'article 4, le titre donne l'information principale, qui est_
immédiatement reprise dans la première phrase des articles (l'attaque) et constitue pour le
sens ce qui dans un récit serait la situation finale. Après cette redondance de l'information, le récit
est repris dans l'ordre chronologique des événements successifs ayant entraîné la situation
exposée. On a affaire à un retour en arrière, ce qui constitue le phénomène duflash back ou
analepse.
- À quelles questions répond le fait divers? Qui? Quoi? Où ? Quand? Comment? Suites? son
les interrogations guides du fait divers. On peut le montrer aux élèves en leur demandant de
remplir le tableau suivant à partir d'un des textes du corpus (ici texte 3).
HOUAT (56). Unjeune garçon de dix ans a été grièvement blessé en chutant d'une hauteur
d'une douzaine de mètres, jeudi soir vers 19 h 30, au lieu-dit La Fontaine, à la pointe est de
l'île d'Houat. Julien Le Berre, qui se promenait en compagnie d'un camarade, a glissé
accidentellement.Souffrant d'une fracture ouverte du fémur gauche et d'un traumatisme facial.
l'enfant, en compagnie de sa mère, a été transporté au centre hospitalier Chubert de Vannes
par l'hélicoptère Dragon 56 de la sécurité civile.
Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Suites ?
Un jeune garçon
de 10 ans Julien
Le Berre
Grièvement
blessé chutant
d'une hauteur
d'une douzaine de
mètres
HOUAT (56). au
lieu-dit La
Fontaine, à la
pointe est de l'île
d'Houat
Jeudi soir vers
19h30
Se promenait a
glissé
accidentellement
Fracture ouverte
du fémur gauche,
traumatisme
facial, transporté
au centre
hospitalier
Chubert de
Vannes
La présentation de l'événement principal: le passif.
On observera que dans trois articles (1,3,5) le début présente le sort final du personnage principal
en utilisant un verbe au passif sans complément d'agent. Cette mise en thème est courante.
L'absence de complément d'agent permet de ne désigner directement aucun responsable de
l'événement subi par le sujet.
b) Le fait divers: un écrit qui reflète une prise de position
Le fait divers n'est pas neutre: le narrateur peut prendre parti et exercer une influence sur le
lecteur. Pour le montrer on comparera les articles 1 et 5 : en gras, les similitudes; en italiques, les
différences d'expression; en italiques grasses, les apports d'informations du texte 5.
Strasbourg : un bébé chute du 5è étage ! Strasbourg: le bébé chute du 5é étage
Un bébé de onze mois a été grièvement blessé, hier à
Strasbourg, après avoir chuté d'un balcon situé au 5é
étage d'un immeuble. Le bébé, qui jouait avec un autre
enfant, a échappé à la vigilance de sa tante. Il est passé
entre les barreaux,espacés d'environ 14 centimètres. En
tombant, il a heurté le rebord d'un autre balcon,avant de
percuter le toit d'une avancée en bitume. Les médecins
résedrvent leur diagnostic.
Un petit enfant âgé de Il mois a été très
grièvement blessé en tombant du balcon d'un
appartement situé au 5e étage d'un
immeuble ancien de la rue de la 1re-Armée,
à Strasbourg, hier en début d'après-midi. Le
petit garçon a échappé à la surveillance de sa
tante. Il jouait avec un autre enfant, âgé de
quatre ans, lorsqu'il s'est avancé sur le
balcon de l'appartement, et est passé entre
les barreaux qui délimitent ce balcon. Les
barreaux sont écartés de 14 centimètres.
L'enfant est tombé dans le vide, a d'abord
heurté le rebord du balcon du 4e étage,
puis a chuté presque jusqu'au sol, allant
violemment percuter le toit d'une avancée
couverte en bitume. La chute totale avoisine
les 18 mètres, estime-t-on. Le bébé a été
transporté à l'hôpital, les médecins
réservent leur diagnostic. Les policiers du
quartier ont ouvert une enquête.
Les principales différences marquent-elles un point de vue différent sur le même événement?
Observons d'abord les titres: presque identiques, ils se différencient par l'article déterminant le
mot bébé et l'exclamation. L'article indéfini un est neutre, l'article défini le est restrictif: le bébé
occupe une place éminente non seulement dans l'événement mais dans les préoccupations de
son entourage. L'exclamation souligne le fait comme extraordinaire, inattendu; la déclarative met
en cause la responsabilité d'un fait qui n'aurait pas dû se produire.
Article 1 : la fatalité
L'article 1 est court, donne moins d'importance au fait, donc insiste moins sur la gravité de
l'accident. Le journaliste parle d'un bébé, être sans jugement, l'âge de onze mois faisant penser à
un déplacement à quatre pattes. L'autre enfant n'a pas d'âge, et pour le lecteur pouvait être
susceptible d'alerter l'adulte. La tante est vigilante, qualité morale s'ajoutant à l'action de
surveillance. L'action est rapide: il joue, il échappe, il passe: l'intervention salvatrice n'a pas eu le
temps de se produire. La chute est courte :un heurt, un choc. Le diagnostic des médecins laisse
espérer que le bébé, grièvement blessé, s'en tirera. Pour le lecteur du fait divers, c'est un accident
et on pense à l'émotion de la famille, à son angoisse dans l'attente. Le narrateur a choisi la thèse
de la fatalité qui frappe la famille.*
Article 2: la culpabilité
L'article 2 est long et circonstancié, ce qui montre l'attention portée au fait narré. On parle d'un
petit enfant, ce qui est impropre parce qu'aucune autonomie n'existe à onze mois. La blessure est
très grave. Le mot ancien permet de signaler que malgré l'occupation de l'immeuble par de
nombreuses familles, c'est la première fois qu'un tel accident se produit. Latante surveille, ce qui
sous entend que le danger était connu. Or elle paraît absente des événements alors que la
juxtaposition des actions semble lui laisser le temps d'intervenir: il échappe, il s'avance, il passe
entre les barreaux, il franchit la limite des barreaux écartés, il tombe dans le vide. Les étapes de la
chute sont décrites avec précision ainsi que sa hauteur. Le choc contre l'avancée est violent. Les
médecins de l'hôpital réservent leur diagnostic car la vie de l'enfant est menacée. Les policiers
recherchent des responsables, donc il y a une faute grave. Pour le lecteur, rien ne serait arrivé si
la tante avait correctement accompli la surveillance d'un enfant en danger. Elle est coupable. Le
narrateur a choisi de mettre en évidence la responsabilité de la tante, une criminelle par
négligence.
Bilan : un fait divers est un article de presse portant sur un événement sensationnel ou inattend-e
dans lequel une information principale donnée par le titre est reprise puis développée dans ru:
texte narratif selon le point de vue du narrateur.
Consigne de lecture n° 1
Lisez les textes du groupement.
a) Ces textes sont-ils tous extraits de journaux?
b) Les événements rapportés se sont-ils tous produits véritablement?
c) Peut-on préciser où et quand les événements rapportés se sont déroulés?
d) Ces textes ont-ils tous un titre se rapportant à un événement précis?
e) Précisez pour chaque texte les temps des verbes.
f) Un texte est différent des autres. Lequel? Pourquoi? Diriez-vous que ce texte raconte plutôt
une histoire merveilleuse ou une légende?
g) Les autres textes sont des faits divers. En vous aidant des observations précédentes, pouvez-
vous donner les premières règles d'écriture d'un fait divers?
Consigne de lecture n° 2
Observez les titres. Qu'est-ce qui les différencie du texte? Sont-ils tous constitués d'une phrase
verbale?
Quelle information de l'article contiennent-ils?
Consigne de lecture n° 3
À quelle voix (active ou passive) est souvent le verbe de la première phrase d'un article? Quelle
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