ALLER JUSQU'AU BOUT DE LA DISCRIMINATION - STEPHEN WINGATE

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ALLER JUSQU’AU BOUT
DE LA DISCRIMINATION
STEPHEN WINGATE
(Entretien extrait et traduit de son livre
‘’Dogs, cats and dreams of spiritual
enlightenment’’
.)
A PROPOS DE L’AUTEUR
Ma recherche intense de la Paix a débuté à la vingtaine et elle a duré pendant plus de
vingt ans. Le désir de connaître et d’expérimenter la vérité signalée par les anciennes
traditions m’a conduit sur de nombreuses voies. J’ai étudié la plupart des
philosophies religieuses orientales et occidentales, ainsi que certaines approches non-
traditionnelles. J’ai ressenti une puissante résonnance avec les philosophies non-
duelles, telles qu’elles sont présentées dans le mysticisme chrétien, dans le
bouddhisme zen, le taoïsme et l’advaita vedanta.
En 1998, j’ai découvert le livre, ‘’JE SUIS’’, de Nisargadatta Maharaj, que j’ai entrepris
de lire et il y a tout de suite eu le sentiment intuitif très intense que cet homme
comprenait la vérité qui était indiquée par les anciennes traditions, et plus important
encore, qu’il vivait cette vérité ! Ses paroles sont vivantes et elles me touchèrent
jusqu’au tréfonds de mon être. Il me fallait moi-même atteindre cette compréhension,
d’une manière ou d’une autre.
Après avoir lu et relu ce livre pendant des années, j’ai senti que j’avais une solide
compréhension intellectuelle de la vérité indiquée par Nisargadatta, mais que ce
n’était pas mon expérience vivante, ce qui occasionna un terrible sentiment de
frustration. J’ai senti que j’avais besoin de trouver quelqu’un qui vivait cette vérité et
qui serait capable de m’aider à faire de celle-ci mon expérience vivante, quotidienne.
Puis en 2004, j’ai entendu parler d’un Australien, ‘Sailor’ Bob Adamson, un ancien
étudiant de Nisargadatta Maharaj qui depuis plus de vingt-neuf ans aidait les autres
à atteindre cette compréhension. Bob m’a guidé vers l’un de ses étudiants, John
Wheeler, de Santa Cruz en Californie, qui partage également ce message dans la
même tradition. J’ai fait la connaissance de John Wheeler en 2004 et grâce à cette
rencontre et aux entretiens qui suivirent, la compréhension intellectuelle est devenue
mon expérience vivante.
Après avoir lutté et recherché la Paix pendant plus de vingt ans, la recherche est
maintenant terminée et je remercie Nisargadatta Maharaj, ‘Sailor’ Bob Adamson et
John Wheeler de m’avoir indiqué cette Paix que j’étais déjà et que j’avais toujours été.
***
Stephen : Il y a tellement de gens qui cherchent spirituellement et qui souffrent.
Gary : Tout le monde.
Eileen : Oui !
Gary : Virtuellement, tout le monde. Je travaille en Californie, environ une fois par
mois, et tout le monde cherche dans la région de la baie de San Francisco,
particulièrement, à Los Angeles également, à Chicago, à Santa Fe…
Stephen : Quand je m’en suis aperçu, j’ai d’abord été frappé par le caractère direct et
par le franc-parler de Nisargadatta Maharaj et puis par ceux de ‘’Sailor’’ Bob
Adamson qui m’a suggéré de parler à John Wheeler et donc, j’ai pris un vol pour
rencontrer John qui n’a pas cessé de souligner les fondamentaux de ceci – ce que
vous êtes et ce que vous n’êtes pas.
Eileen : Et çà l’a fait ? Y a-t-il eu un instant déterminant ou cela a-t-il été graduel ?
Stephen : Eh bien, à force de lire tout type de littérature spirituelle pendant toutes
ces années, vous ne pouvez presque pas vous empêcher d’avoir ce que vous
appelleriez des ‘’expériences’’ (sur le moment) des expériences ‘’sans moi’’ en
conduisant, en travaillant ou dans votre vie quotidienne.
Gary : Dans votre vie quotidienne, oui.
Stephen : Vous ne pouvez pas vous empêcher d’avoir ces expériences (ou ce que
vous pensez être des expériences, sur le moment). Oh, quelle expérience, ce fût, !
Eh bien il s’avère qu’il s’agit de votre état naturel, cette simple Conscience que vous
êtes. Ensuite, nous retournons dans notre mental et pensons : je suis revenu à la
réalité, l’esprit et ses pensées.
Gary : C’est cela. Je dois payer le loyer…
Eileen : Bla bla bla bla bla…
Stephen : Et nous pensons que c’est cela, la réalité (le bazar mental). Nous inversons
les choses. Nous pensons à la Conscience, à l’Essence sous-jacente de ce que nous
sommes comme à une expérience, lorsque nous remarquons la simple présence de la
Conscience qui est très paisible et à l’aise. Nous avons des expériences qui semblent
être déclenchées par la lecture ou par la méditation cela m’est arrivé tout à au long
de ces années, lorsque tout se déposait et c’était très paisible.
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Eileen : Oui.
Stephen : Cela durait pendant quelques heures ou pendant quelques jours.
Eileen : Et ensuite…
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‘’Expériences ‘’ déclenchées par la lecture ou par la méditation, mais aussi par la traduction de textes
mystiques ou métaphysiques, par le spectacle subjuguant parfois offert par la Nature, par l’écoute de certains
types de musique, par de longues balades tranquilles, par le darshan et la fréquentation de sages ou de
saints…Ces ‘’expériences’’ peuvent être favorisées par beaucoup de choses, NDT.
Stephen : Ensuite, les pensées revenaient et je pensais : ‘’OK, me voilà de retour à la
réalité !’’ Non ! Vous êtes de retour dans le Rêve !
Eileen : De retour dans le Rêve
Stephen : Oui.
Eileen : Mais quand vous n’êtes pas dans le Rêve, il n’y a rien que vous deviez faire.
Stephen : Et personne pour le faire.
Eileen : Et personne pour le faire.
Gary : C’est encore mieux !
Eileen : J’ai eu une expérience pendant toute une journée où mes pensées se sont
complètement arrêtées, les pensées abstraites ont carrément stoppé. Ce n’est pas moi
qui ai accompli ceci, mais rétrospectivement, c’était énorme ! Ce n’était pas du tout
comme je suis maintenant ou comme le lendemain même. Les petites voix sont
revenues. Cette expérience est survenue et elle a semblé partir. C’est encore pire de
traverser la vie ainsi, parce que…
Stephen : Vous avez eu un avant-goût, pour ainsi dire.
Eileen : Oui, j’ai eu d’autres expériences, mais celle-là était réellement…C’est devenu
silencieux, comme si le courant avait été coupé, réellement calme. Ce cerveau fait
réellement beaucoup de bruit ! Cela s’est passé il y a une quinzaine d’années et cela
ne s’est plus reproduit. OK, ce n’est pas réellement un évènement, mais il n’y a plus
moyen d’être OK après une telle expérience.
Stephen : Vous avez eu un hors-d’œuvre et vous avez encore faim !
Eileen : Vous avez encore faim et la souffrance revient. Je sais que Tony Parsons et
que Gangaji disent que tout est encore là. La colère est encore là et tout ce genre de
trucs. Mais au cours de cette journée-là, il n’y eut pas de pensées abstraites et aucune
possibilité de colère. Il n’y eut aucune possibilité d’être avide.
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Aucune de ces choses
ne put survenir, puisqu’elles sont un produit de la pensée. La pensée n’était pas là,
alors les autres trucs n’étaient pas là non plus. Il n’y avait rien à faire et je ne voyais
rien de mal dans le monde.
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Il est assez courant pour les chercheurs spirituels sérieux de vivre de telles expériences de non-mental en
allant rendre visite à des saints ou à des sages (darshan ou/et satsang). Ces expériences peuvent être très
courtes quelques secondes ou nettement plus longues pour les plus ‘’chanceux’’, mais la plupart du temps,
ces mêmes chercheurs devront procéder à une sadhana appropriée pour pouvoir retrouver définitivement la
Paix. On parle alors généralement de la ‘’grâce du guru’’ ou de la grâce divine qui opère en de telles occasions,
parfois par un simple regard, un simple contact ou un simple mot… NDT.
Pourtant ce jour-là, je m’aperçus accidentellement que j’avais réellement pas mal de
pouvoir. Quand j’avais une pensée – une pensée logistique c’était magique, des
choses survenaient. Mais cela ne m’intriguait pas, parce que rien ne m’intriguait. Ce
n’était pas un état dualiste, comme wow, je peux faire des trucs ! Je n’ai plus été en
mesure de retourner là et je sais que ce n’est pas réellement un lieu.
Mais ce que vous dites au sujet de vous-même reflète assez bien ce que dit John
Wheeler dans son livre et qui est allé voir Bob Adamson.
Stephen : Je puis dire quand la recherche et la souffrance psychologique furent
clairement vues. Il y a un moment dans le temps, quand il a été vu : Ok, voilà, je ne
dois plus chercher, ni souffrir, mais ceci lui confère presque trop d’importance, en le
faisant ressembler à un événement. C’était savoir que j’en avais terminé avec la
recherche, que Je suis cette simple Présence contemplative et que tout est libre d’aller
et venir. Personne ici ne crée les pensées ou les émotions qui ne font que survenir.
Gary : Elles surgissent, oui.
Stephen : Il n’y a personne ici pour faire quoi que ce soit par rapport à elles. Pour
moi, la souffrance était comme pour vous, Eileen, de tenter de retrouver ces
expériences plaisantes. La souffrance, c’était d’essayer de retrouver l’état d’absence
de pensées, l’état où tout était simple et paisible et où il n’y avait aucune possibilité
d’émotions perturbatrices, ce sentiment d’inconnaissance et d’innocence absolue ou
tout est juste bien.
Eileen : Oui.
Stephen : Que quelqu’un vous crie dessus ou vous embrasse, tout est magnifique,
tout est bien. Lorsque nous vivons de telles expériences, il peut naturellement y avoir
un désir de vouloir les recréer.
Eileen : Oh, oui !
Stephen : Ce qui en soi…
Eileen : …est la souffrance.
Stephen : C’est la souffrance.
Gary : Ou le blocage, l’obstacle.
Stephen : Nous tentons de recréer quelque chose qui était très agréable.
Gary : Et que vous êtes déjà.
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