[CES FAITS QUI TRADUISENT A SUFFISANCE LA DESACRALISATION DE L’ECOLE : A QUI LA FAUTE ?] L’homme d’Etat et président Mandela déclarait il y’a quelques années que : « l’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde ». Pour renchérir ces propos, Marie Curie ajoutait également que : « vous ne pouvez pas espérer construire un monde meilleur sans améliorer les individus ». c’est dire que, s’il est vrai que l’école ne donne qu’une partie de l’éducation de la jeune génération, nous devons toutefois reconnaitre que c’est celle-ci qui a pour mission première de développer le plus possible les facultés intellectuelles, physiques, et surtout pour ce qui nous intéresse particulièrement de faciliter l’intégration socio professionnelle des jeunes intègres, libres et dotés d’un sens poussé de responsabilité. L’école, qui, en tant qu’institution visant à produire des citoyens jouissant d’une autonomie intellectuelle devrait être un milieu sacré. Un principe de sacralité qui devrait s’observer tant au niveau des personnes responsables de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière d’éducation (différents ministères) mais aussi au niveau des apprenants à qui cette éducation est destiné en passant par les différents enseignants et personnalités qui dispensent et s’assurent du bon déroulement de la transmission de ladite éducation. Pourtant, lorsque nous essayons de faire une observation holistique de l’univers éducatif au Cameroun, plusieurs faits nous laisse croire que ce principe de sacralité du milieu éducatif est de plus en battu en brèche par les différents maillons de la chaine éducative. Des élèves qui poignardent les enseignants aux épreuves des examens officiels qui circulent les réseaux sociaux avant le jour de l’examen en passant par les docteur PHD qui dorment devant les ministères pour des problèmes de recrutement ainsi que les enseignants qui se font bastonnés et malmenés respectivement par les sous-préfets et les forces de l’ordre ; ce principe de sacralité de l’école semble ne plus être à l’ordre du jour dans les différents milieux scolaires. On peine dorénavant à énumérer ces faits dramatiques avec les doigts d’une main, tellement ils sont nombreux. Comment comprendre ces différents drames en milieu scolaire et surtout quelles peuvent être les responsabilités de chaque maillon de la chaine éducative et quelles leçons en tirées ? Nous ne saurions donner une réponse à ces différentes questions sans au préalable faire un retour plus ou moins exhaustif sur les faits dramatiques qui auront meublés cette année scolaire. 1 - Paix à ton âme Mr Njomi Tchakounté Boris Kevin ! L’enseignant qui autre fois, était un modèle de notre société de par la peur, la crainte, le charisme et surtout le respect que celui-ci incarné auprès de nous autres élèves. Aujourd’hui malheureusement ces derniers à l’instar du très regretté de mémoire NJOMI se voient assénés de coups de poings et de poignards de la part des apprenants au point de casser leur pipe si brusquement. Fuir l’armée pour ne pas mourir sur le champ de bataille avec une arme en main pour venir mourir dans une salle de classe avec la craie en main : la triste réalité notre époque. 2- Des enseignants arrosés et tabassés par les forces de l’ordre Alors que l’on peine dans la plupart des quartiers de la capitale à trouver de l’eau potable pour la consommation, les forces de l’ordre trouvent des quantités assez suffisantes pour arroser les enseignants qui forment la génération de demain. Comment un enfant qui voit son enseignant se faire arroser et tabasser par un policier pourra de nouveau respecter cet enseignant ? Comment comprendre que les forces de sécurité puissent user de la violence, de l’eau et des gaz lacrymogènes pour disperser des personnes qui transforment les arbres en sculpture ? Forces de sécurité qui elles aussi sont autrefois passé par les bras des enseignants. C’est dire simplement que la sacralité du métier d’enseignant ne fait plus partie de nos mœurs. 3 – Un sous-préfet qui gifle un enseignant et un militaire qui bastonne un enseignant Un autre fait marquant de l’année scolaire qui traduit à suffisance la désacralisation du métier d’enseignant est cette gifle administrée au professeur de philosophie Steve Ondoua Samba par le souspréfet de la localité d’Ayos. Comment ne pas se rappeler de Mme Louisette Teualen, enseignante de CE2 violemment agressée et tabassée par un militaire dans la ville de Bafoussam ? 4- les débits de boisson privilégiés au détriment de l’école Grande a été la surprise chez plusieurs parents de se rendre compte que les débits de boisson, les bars et les buvettes soient privilégiés au détriment des établissements scolaires lors du dé confinement progressif suite au covid19. Une seule question taraudant les esprits du corps du corps enseignants et des parents de nos bambins : la boisson serait devenue plus importante que l’éducation de la jeune génération ? S’il est indéniable qu’avec les problèmes survenus dans la zone anglophone du Cameroun, le premier employeur du pays après l’Etat et l’un des principaux exportateurs du pays qu’était la CDC (Cameroon Development Corporation) s’est retrouvé au bord du gouffre laissant ainsi sa place de premier employeur privé à l’industrie brassicole ; l’on peut légitimement se demander si cela justifie à suffisance la fait que les débits de boisson soient privilégiez au détriment de l’éducation de la jeune génération. Quoi qu’il en soit le débat peut être assez houleux au regard des divergences d’opinions sur le sujet. 5 – Paix à ton âme Blerius ! Lorsqu’on évoque la problématique des drames en milieu scolaire, une larme s’écrase de manière instantanée pour le jeune Ousmane Blerius, ce jeune poignardait à mort le vendredi 29 mars 2019 au lycée bilingue de Deido à Douala par un autre élève du même établissement. Comment comprendre que la sécurité ne soit plus d’actualité dans nos différents milieux scolaire ? Des élèves au staff administratif en passant les enseignants, tout le monde semble exposé. Des poignards aux armes à feu en passant par les bouteilles de bière, les sacs de nos bambins qui autrefois contenait des armes du savoir sont aujourd’hui des contenants pour des armes de guerre. Les stupéfiants et toutes les substances toxiques ne sont pas en reste. La situation est tout simplement tragique ! 6 - le Baccalauréat l’eau l’eau : le miracle des épreuves d’examens officiels qui circulent sur les réseaux sociaux S’il y’a une goutte d’eau qui fait véritablement déborder le vase et qui pousse réellement à remettre en question la sacralité du milieu éducatif c’est cet évènement récent notamment les épreuves de physique, chimie et de sciences de la vie et de la terre en abrégé SVT qui ont circulé sur les réseaux sociaux avant la date de passage desdites épreuves. La question la plus ultime qui se pose est celle de savoir d’où peut venir la fuite ? Chacune des parties prenantes notamment l’OBC (office du Baccalauréat du Cameroun) et le ministère en charge de l’éducation essaie de se laver les mains du mieux qu’elles peuvent. Si les enquêtes ouvertes du côté du ministère de l’enseignement secondaire accablent déjà certains chefs de centre d’examen, dont certains de la capitale politique et plus précisément un proviseur, les élèves eux (surtout ceux qui sont dans les coins reculés comme nous autres à l’époque et n’ont donc pas la chance de voir l’eau circulait) sont dans le désarroi de devoir attendre pour reprendre lesdites épreuves la semaine prochaine. Bien que la reprogrammation desdites épreuves affectent non seulement les futurs bacheliers mais aussi les pros bacheliers (car eux aussi voyant certaines de leurs épreuves repoussaient pour laisser place aux matières l’eau l’eau du bac) cette décision reste à saluer puisqu’elle contribue à conserver une certaine crédibilité des diplômes de notre pays sur le plan international. Ces multiples faits suscitent en nous la question de savoir mais à qui la faute et surtout comment y remédier ? La chaine de responsabilité est assez partagée. L’on pourrait commencer par la racine de l’arbre notamment ces parents qui ne consacrent plus assez de temps pour donner le minimum d’éducation en famille aux enfants laissant ainsi tout dans les bras des enseignants ce qui conduit inévitablement les plus jeunes vers les multiples dérives sociales. Les feuilles de l’arbre ne sont pas en reste lorsqu’on sait que le système gouvernant qui, ici représentant le sommet de la chaine laisse passer la corruption au détriment de la méritocratie. Nos futurs enseignants qui seront en grande partie responsable de l’éducation que reçoivent nos jeunes bambins n’entrent plus dans les écoles normales parce qu’ils ont la compétence de leur compétence mais bien parce qu’ils sont parrainés par un quelque chose de la république ou simplement parce qu’ils ont assez d’argent pour monnayer une place auprès d’un quelque chose de la république ; une situation bien alarmante ! La racine et les feuilles de l’arbre entrainent ainsi le tronc de l’arbre dans cette sale cabale. Les différents drames qui sont ici le tronc de l’arbre sont simplement la résultante de ces responsabilités partagées entre les racines et les feuilles de l’arbre. Parce que l’éducation en famille est défaillante, les élèves perdent la notion du respect et de la crainte envers l’enseignant et sont ainsi engrainés dans la violence ainsi que la consommation des stupéfiants. Les enseignants et le personnel administratif de nos différents établissements scolaires, puisqu’ils sont passés par les voies généralement douteuses pour acquérir ces responsabilités sont généralement dotés d’une incompétence criard qui se manifeste par exemple par le fait que ces derniers, conscients de leur incapacité à donner de bons outils à nos enfants pour affronter sereinement les examens se retrouvent à laisser fuiter les épreuves pour faciliter la tâche à ces derniers en vue de masquer cette incompétence ; le mal est profond ! Cet incident de trop nous interpelle à nous poser les bonnes questions et ainsi, chacun à son niveau exercer son devoir pour procéder à une véritable transformation de notre système éducatif. Soyez certains que cette véritable transformation ne viendra pas que de nos systèmes gouvernants. Nous avons tous, chacun à son niveau, une contribution à apporter. Quoi qu’il en soit, n’attendez plus que le système éducatif soit parfait pour donner une meilleure éducation à vos enfants. Nous avons compris cela à Ecole2lavie il y’a belle lurette et nous contribuons au quotidien de façon active à l’éducation et l’épanouissement de la jeune génération. Pour toute information supplémentaire sur les activités de Ecole2lavie, nous joindre aux numéros : Contacts : 237 682365761/694602544 (WhatsApp/Appel) Quitter la vie de l’école pour l’école de la vie ! #Ecole2lavie