Sai Baba, Jésus et le Soi, je ne vois pas de différence ! - Père Charles Ogada

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‘’SAI BABA, JÉSUS ET LE SOI, JE NE VOIS PAS DE DIFFÉRENCE’’
Interview d’un prêtre catholique, le Père Charles Ogada
Le Père Charles Ogada est un prêtre catholique nigérian dont la profonde compréhension
du message du Christ est en soi un témoignage de sa vie de recherche résolue de l’Ultime.
Le Père Charles, qui a été ordonné prêtre en 1999, est né à Uturu, au Nigeria. Il a rendu
visite pour la première fois à Bhagavan Baba en 2001, visite qui allait approfondir son
engagement dans sa quête et le revivifier sur son chemin de la découverte du Soi. Depuis
lors, le Père Charles est un visiteur fidèle de Prasanthi Nilayam. Il a aussi étroitement
collaboré avec le regretté Victor Kanu dans les écoles Sathya Sai d’Afrique. Le Père Charles
est également un contributeur habituel de Radio Sai et ses articles sont très appréciés par
nos lecteurs pour leurs réflexions profondes et pour leur clarté spirituelle.
Nous vous proposons ici la transcription éditée de l’interview enregistrée par M. Ted Henry
pour la série populaire ‘’Souljourns’’ (www.souljourns.net). Cette interview a été réalisée
dans l’enceinte sacrée de Prasanthi Nilayam en janvier 2007. Comme le dit Ted Henry :
‘’Dans cet entretien, le Père Charles ouvre son cœur à ses racines chrétiennes et à son
amour pour l’arrivée dans sa vie des leçons, des enseignements et de l’amour de Sai Baba.’’
PRIME ENFANCE DES COMMENCEMENTS MYSTIQUES
Ted Henry (TH) : Sairam, Père Charles ! Quel genre de petit garçon étiez-vous ?
Père Charles Ogada (PC) : Le garçon de Swami !
Le Père Charles prenant la parole à l’occasion de Noël en 2006, en présence de Sai Baba
TH (surpris): Depuis les tout débuts ?
PC : Oui ! Swami Lui-même m’a surpris, lorsqu’Il m’a révélé ceci dans son discours de
Noël 2006. Souvenez-vous, Il a dit : ‘’Ce fidèle africain (le Père Charles) M’est dévoué
depuis son enfance. Il M’aime intensément depuis le début.’’ Cela pourrait expliquer la
raison pour laquelle je n’ai jamais eu une transition de foi par rapport à la réalité de
Swami. Généralement, pour les chrétiens qui viennent à Swami, il y a une acceptation
graduelle, en ce qui concerne la réalité de Jésus par rapport à celle de Swami. Mais cela
n’a jamais été mon cas. Pour moi, cela a coulé de source, comme un souvenir que Swami
était tout pour moi.
Donc, je L’ai connu depuis le début.
Lorsque Baba a prononcé ces paroles, mes souvenirs d’enfance me sont brusquement
revenus à l’esprit : les plus belles expériences que j’ai jamais connues dans ma vie
remontent à cette période. Entre 5 et 11 ans, j’étais comme dans la béatitude. Il y avait
cette Présence inconnue qui me comblait d’une douceur céleste et j’avais l’habitude de
me mettre à l’écart pour être seul avec Elle et parfois, cette Présence devenait si intense
que je perdais la conscience de mon corps et que je défaillais.
A cette époque, mon corps s’échauffait beaucoup, il devenait si chaud que je devais
constamment verser de l’eau dessus. Mes parents étaient perplexes et ils me
conduisirent dans plusieurs hôpitaux, mais on ne trouva aucune explication médicale.
Finalement, ils m’amenèrent chez des docteurs juju indigènes qui me diagnostiquèrent
comme un être possédé ! Ils me firent beaucoup de choses, mais sans aucun effet.
Un de ces docteurs juju indigènes
Je me souviens qu’une fois, je m’étais ‘’perdu’’ et que ma mère était partie rendre visite à
une amie. Nous vivions sur une montagne, entourés d’arbres. Quelqu’un courut alors la
prévenir et elle était si tracassée qu’elle s’est mise à courir et avant qu’elle n’ait pu
escalader la colline, elle aussi s’est évanouie. Tel était son amour. Et donc, cet état a
persisté jusqu’à ce que j’aie 11 ans.
La mère du Père Charles
TH : Alors, quand avez-vous eu pour la première fois ce désir d’être un prêtre
catholique ?
PC : Je puis me souvenir d’une rencontre que j’ai eue avec mon père, quand j’avais 11
ans. C’était quelqu’un de très spirituel, de très serein et de très humble.
Par ailleurs, je suis né dans une famille catholique. Un jour, il m’a appelé dans sa
chambre et il m’a pris les mains dans les siennes et après avoir dit une très belle prière,
il a craché dans mes mains qu’il a jointes en signe de ses bénédictions, en signe qu’il
avait versé tout ce qu’il est en moi et puis, il m’a posé une question : ‘’Voudrais-tu
devenir prêtre ?’’ Et j’ai dit non !
J’ai dit non parce que si j’avais dit oui, il m’aurait envoyé au séminaire. Et donc, comme
j’avais dit non, j’ai suivi des études dans une école ordinaire. Quand j’ai terminé le cycle
du secondaire, c’était une formation de cinq ans. J’ai obtenu des résultats formidables et
tout le monde était très fier de moi, y compris mon père, et je me préparais à faire
médecine à l’université.
Devenir docteur était un rêve d’enfance. Tout le monde était très satisfait, m’admirait et
j’étais le premier fils d’une famille de neuf enfants.
TH : Comment votre père a-t-il pu vous envoyer à l’école ? Cela devait être très coûteux…
PC : Parce qu’il m’aimait tellement, il aurait tout fait pour moi.
UNE EXPÉRIENCE ÉTRANGE
J’ai ensuite eu une expérience étrange qui
a changé le cours de ma vie. Durant ma
petite enfance, j’avais développé
l’habitude de me retirer en moi-même
pour être seul avec la Présence inconnue.
Je me retirais durant des heures dans la
forêt dans la solitude et Elle imprégnait
mon être d’une joie enivrante.
TH : Avec huit frères et sœurs, je
comprends pourquoi !
PC (rires) : C’était une habitude. Je venais
juste de terminer l’école secondaire et
j’avais passé tous les examens qui me
permettraient de faire médecine à
l’université. J’étais dès lors tout à fait
relax et j’avais beaucoup de temps à
passer dans la forêt. Et donc un jour,
j’étais tout seul au cœur de la jungle et
soudain, une force étrange s’est emparée
de moi. C’était cette Présence. Mon cœur
s’est mis à se dilater, comme si mon corps
devenait de plus en plus grand. Mais cette
fois-ci, je ne me suis pas évanoui. Et puis,
j’ai entendu une voix dans mon cœur.
TH : Une voix intérieure ?
PC : Oui. Cette Voix a comblé mon cœur avec tellement d’amour. Je me dissolvais dedans.
Le son de la Voix était vraiment silencieux, parce que ce n’était pas quelque chose
comme un son physique émanant d’une direction particulière. Il imprégnait tout mon
être et je ne pouvais pas me distinguer de la Voix ou de quoi que ce soit. J’ai perdu tout
sentiment de séparation d’avec la création, comme si les arbres, la terre et le ciel
faisaient partie de mon corps.
La Voix m’a dit : ‘’Que voudrais-tu faire de cette vie ?’’
TH : Et qu’avez-vous répondu ?
PC : En réalité, la Voix a aussi répondu, parce qu’il n’y avait pas de conscience distincte
entre la Voix et moi ‘’Quoi d’autre, Père, sinon t’offrir cette vie ?’’ A partir de ce
moment-là, le monde extérieur est devenu non-existant pour moi, car il n’y avait plus
d’intérieur ni d’extérieur. Tout était comme un unique continuum d’énergie pulsant de
vie.
Lorsque j’ai commencé à retrouver la conscience normale du corps, j’étais possédé par
l’obsession d’offrir ma vie au service du Père (j’appelle la Voix le ‘’Père’’). Mon système
de valeurs a changé. Le monde entier est devenu insipide et mon désir d’enfance de
devenir médecin a disparu. Je voulais simplement servir et aucune autre chose n’avait de
sens. Je ne pouvais plus dormir, je ne pouvais plus manger, je ne pouvais plus rien faire.
J’étais complètement possédé par cette force.
C’était une Conscience vivante qui me faisait ressentir le mal infligé à une fourmi, car je
ressentais la douleur dans mon cœur. C’était comme si j’étais un avec toute chose, car je
ne pouvais pas supporter la souffrance des autres.
Par exemple, j’avais l’habitude d’assister à la messe catholique, chaque matin.
Normalement, je me levais très tôt, vers 4 heures, pour aller à la messe, à environ 4 km
de l’endroit où nous vivions et sur la route, je rencontrais des gens dingues couchés sur
le bord de la route dans le froid, sans vêtements. Je ne pouvais pas le supporter et je
rentrais chez moi en courant pour prendre quelques-uns de mes vêtements pour les
mettre sur eux et pour leur donner de la nourriture. Je n’avais pas peur d’eux et je ne
pensais pas qu’ils auraient pu me faire du mal.
LA VIE PREND UNE NOUVELLE ORIENTATION
TH : Combien de temps vous a-t-il fallu pour réaliser que vous vouliez passer de la
médecine à devenir prêtre ?
PC : Tout a changé avec l’expérience de la Voix. J’ai commencé à réfléchir sur la manière
d’offrir cette vie au Père et j’ai senti que le meilleur moyen d’acter mon expérience était
d’entrer dans un ordre religieux. J’ai alors cherché à devenir membre de la congrégation
des spiritains, un groupe d’hommes qui consacrent toute leur vie au service des pauvres.
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